Claude Lévêque - Arts Plastiques

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Claude Lévêque - Arts Plastiques
DOSSIER DE PRESSE
Claude Lévêque
Down the street
Frac Haute-Normandie
13 septembre – 30 novembre 2008
Claude Lévêque, Château-Thierry 2005,
©Léo Carbonnier
Artiste invité : Guillaume Constantin
Contact Presse : Sergine Gallenne / [email protected]
Le FRAC Haute-Normandie bénéficie du soutien de la Région Haute-Normandie,
du Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Haute-Normandie
et de la Ville de Sotteville-lès-Rouen
Partenaire privilégié du FRAC Haute-Normandie : André Chenue S.A. / Division conservation
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Sommaire
CLAUDE LÉVÊQUE AU FRAC HAUTE-NORMANDIE ...................... 3
CLAUDE LÉVÊQUE PAR CLAUDE LÉVÊQUE ............................... 4
LES AIRES DE RÉACTIVITÉS DE CLAUDE LÉVÊQUE .................... 5
ENTRETIEN AVEC CLAUDE LÉVÊQUE ......................................14
CLAUDE LÉVÊQUE : REPÈRES BIOGRAPHIQUES .......................18
GUILLAUME CONSTANTIN ......................................................23
GUILLAUME CONSTANTIN : REPÈRES BIOGRAPHIQUES ............26
LES RENDEZ-VOUS AVEC LE PUBLIC .......................................29
PROGRAMMATION 2009 .........................................................30
LES 10 ANS DU FRAC HAUTE-NORMANDIE ...............................31
LE FRAC HAUTE-NORMANDIE .................................................32
RENSEIGNEMENTS PRATIQUES ..............................................33
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Claude Lévêque au Frac Haute-Normandie
Du 13 septembre au 30 novembre 2008
Claude Lévêque est né en 1953 à Nevers (Nièvre). C’est dans cette ville qu’il a grandi, au cœur
d’une citée ouvrière bordée de terrains vagues, près des voies de chemin de fer. Plus intéressé par
la musique que par l’art, il va tout de même poursuivre des études à l’École des Beaux-Arts de
Bourges. Il s’installe ensuite à Paris où il intègre les milieux punk et new wave qui auront une
forte influence sur son travail plastique. Il réalise alors des aménagements de vitrines de
magasins. Au milieu des années 80, il présente ses premières installations qui seront très
rapidement remarquées.
Dès cette époque, Claude Lévêque inscrit son travail en résonance avec le réel qui l’entoure pour
mieux construire des interactions entre son propre vécu et son environnement, ses œuvres et le
public. "L’expérimentation n’existe qu’en relation avec des milieux, des publics, pour trouver
une communication possible. Je trouve le monde effrayant de violences, sociales, économiques,
sans parler de l’hystérie de la guerre." Il interroge ainsi sans cesse la société actuelle, en mettant
devant nous une autre réalité, sa réalité d’artiste. Mais cette réalité n’est-elle pas notre réalité à
tous, celle de notre vie ordinaire comme celle de nos rêves et de nos espoirs ? "Il faut
absolument reconstruire un langage. J’ai compris à un moment de mon adolescence où j’étais
complètement paumé, que je me battrai pour ça."
Mais si Claude Lévêque affirme qu’il "faut mettre l’art là où il est indispensable, c’est-à-dire
partout", il installe plus particulièrement le sien dans des espaces où la rencontre peut paraître
la plus improbable mais où elle lui semble la plus déterminante : cité HLM à cour et à jardin,
ancienne fonderie ou piscine abandonnées, usine sidérurgique… Des lieux en "désaffectation"
qu’il (re)charge d’émotions, des espaces à (re)vivre. Aussi aime-t-il les "explorations nouvelles,
les obstacles à dépasser".
Alors même qu’il vient d’être choisi pour représenter la France à la prochaine Biennale de
Venise, Claude Lévêque a accepté de concevoir une installation spécifique pour l’ancien magasin
de la TCAR qui abrite depuis 10 ans, le Frac Haute-Normandie. intitulée Down the street, cette
installation mettra en regard l’architecture de béton de ce bâtiment exceptionnel datant des
années 30, avec la récente réurbanisation du quartier du Jardin des Plantes qui l’entoure.
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Claude Lévêque par Claude Lévêque
Je suis devenu artiste par échec scolaire, lâcheté, peur, inadaptation au monde compétitif
presque parfait et par ressentiment ! Par goût de la perversion, seul le soir dans ma chambre, à
quinze ans, je punaisais en biais des posters des Rolling Stones en jurant de ne jamais faire les
choses normalement.
Je suis devenu aujourd’hui un artiste de variété identifié au passé punk qui me colle à la peau.
Mon activité au quotidien n’a pourtant rien de punk. J’élabore mes projets à partir de repérages
codifiés, observations éclairantes, décryptages de plans et synthèses de notes. Je réalise mes
environnements avec des collaborateurs et des entreprises sérieux.
Je traite avec des partenaires culturels et financiers, tout en m’éclatant encore dans des concerts
moites. Le suivi des chantiers s’opère sur place et par échanges d’e-mails. Quoi qu’il en soit j’ai
toujours autant de plaisir à placer les visiteurs en embuscade dans des lieux, tout en brouillant
les pistes avec mes effets spéciaux standards.
Je navigue au milieu du monde de l’art tout en restant indépendant. Je peux me vendre si
besoin, sourire aux bonnes personnes pendant les vernissages et péter en douce.
Je ne pense pas qu’on puisse être social, politique ou moral, si ça se dit d’un artiste c’est que
c’est déjà foutu. Je n’aime pas le climat délétère de la France, je vais ressortir mes badges no
futur !
Claude Lévêque
Un dimanche de Pentecôte 2007
4
Les aires de réactivités de Claude Lévêque
Éliane Burnet, Art Press
Tout a été dit sur Claude Lévêque, enfant des banlieues devenu un "artiste engagé" qui
délivrerait des messages sur les cités. L’on n’en finit pas de
gloser sur l’agressivité, la violence et la provocation qui
animeraient son travail. Rien n’est épargné sur ses goûts
musicaux qui vont du Punk aux riffs de Van Halen en passant
par le rock ou la musique industrielle. Son C.A.P. de
menuisier, sa formation aux Beaux-Arts et son travail dans
les vitrines de magasin voisinent avec sa vie privée, une mère
presque aveugle qui chante et écrit pour lui, Elie, le fils
d’amis, qui se laisse recouvrir de confiture et qui joue, danse
Sans titre , 1996
Photographie couleur
Collections particulières
ou chante dans ses œuvres. Il ne s’agit pas de nier
l’importance de la biographie qui inspire le travail de
l’artiste et nourrit l’interprétation des critiques, mais à trop vouloir psychanalyser la démarche
on risque de ne plus expérimenter ce qui est donné à vivre dans une installation. C’est pourquoi
la question sera ici d’entrevoir le jeu auquel Claude Lévêque invite le spectateur à partir de ses
œuvres des dernières années.
Claude Lévêque, en construisant un dispositif, souhaite créer une "zone de réactivité" pour
partager, dans ce champ clos et éphémère, un jeu subtil qui comporte plusieurs niveaux. De cet
univers, l’artiste offre un fil rouge, en décrivant sa proximité avec le cinéaste David Lynch, qui
emploie une "esthétique sophistiquée" pour créer un univers visuel, qui crée une atmosphère
inquiétante à la frontière du rêve et de la réalité pour provoquer une implication du spectateur
"tout en affichant une distanciation (souvent humoristique) des références et des codes qu’il
emploie. Il joue sur plusieurs niveaux de lecture ." Mutatis mutandis, les trois niveaux de lecture
adoptés pour entrer dans les dernières oeuvres de Claude Lévêque seront, la sensorialité,
l’émotion ambivalente et la distanciation
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SENSORIALITÉ
Celui qui visite une exposition de Claude Lévêque, n’est pas le spectateur contemplatif d’une
œuvre qui le tiendrait à distance, il entre dans un univers plastique au sein duquel il est invité à
vivre une expérience. Il n’est ni dans la réalité quotidienne ni dans un monde qui serait propre à
l’artiste, mais dans une aire de réactivité à partager d’abord avec le spectateur par une
exacerbation des sens.
La peinture traditionnelle a fait du spectateur ce que Picasso appelait plaisamment un "cyclope
paralytique" qui, comme tel, se résumerait dans la mobilisation immobile de son regard. Rien
de tel avec Claude Lévêque, tous les sens sont mobilisés. C’est d’ailleurs peut-être pour cette
raison que l’artiste préfère emprunter le vocable de "visiteur" plutôt que celui de spectateur qui
privilégie la seule dimension du regard dans un oubli mutilant des autres sens. Car si la vue et
l’ouïe sont d’abord sollicitées par ces grands espaces lumineux, colorés et sonores, c’est la
sensorialité entière qui entre en jeu.
Il y a d’abord la lumière qui est de plus en plus omniprésente dans les dernières œuvres de
Claude Lévêque. Non pas cette lumière naturelle qui est la condition d’apparition des objets, pas
plus qu’une lumière artificielle calculée qui éclaire un objet sous un certain angle et qui produit
ombres et reliefs selon la perspective choisie. Non pas un projecteur qui éclairerait le spectacle,
mais une lumière qui varie avec la position du spectateur : lumière qui étrangement pâlit
lorsqu’il pénètre au sein du dispositif et recule comme pour aller se concentrer ailleurs ; une
lumière qui possède un volume, une épaisseur ; une lumière colorée qui devient comme une
J’ai rêvé d’un autre monde, 2001 - Collection Yvon Lambert - Photo Frank Couvreur
matière qui produit un impact non seulement sur les yeux mais sur le corps entier. Le visiteur est
plongé dans un piège à sensations multiples tel qu’on peut le vivre parfois chez Dan Flavin. A
Varese, chez le Comte Panza di Biumo, il y a quelques années, deux œuvres de Dan Flavin
pouvaient être expérimentées : deux pièces en néons colorés situées de par et d’autre d’un
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couloir. Des néons identiques pour chacune des deux œuvres dans leur nombre et leur position.
A
la
grande stupéfaction
du
visiteur, dans la chambre aux
néons rouges il éprouvait une forte
sensation de chaleur et dans la
chambre aux néons bleus, une
sensation de froid. Cet impact
d’une lumière colorée sur tout le
corps et sur les émotions, c’est
aussi le projet de Claude Lévêque si
Plus de lumière, 1998
Installation in situ, Villa Arson, Nice.
© Claude Lévêque
l’on veut bien l’entendre. "Je me dois d’inventer un langage à la lumière, de manière à ce qu’on
ne l’appréhende plus en tant que source, en tant même que lumière, mais davantage dans son
impact." Ne nous y trompons pas, si Claude Lévêque parle de langage, il ne faudrait pas y voir
seulement le langage des lumières colorées : bleu céleste ou polaire, rouge sang de la violence
ou de la passion, et jaune solaire ou acide, dans une re-visitation de Kandinsky. Si le jaune, le
bleu, le vert ou le rouge ou toutes autres couleurs fonctionnent c’est surtout comme des pièges à
sensations, à excitations car elles se vivent comme des vibrations, des impacts ou même des
chocs qui entourent le corps tout
entier. Si Claude Lévêque emprunte les derniers mots de
Goethe sur son lit de mort, s’il
faut toujours Plus de lumière,
comme l’indique le titre de l’exposition de la Villa Arson, ce
Valstar Barbie, 2006
t installation in situ, Centre Georges Pompidou, Paris.
Collection Musée national d’Art moderne Centre Georges Pompidou
© Georges Meguerditchian
n’est pas pour mieux voir, mais
peut-être pour moins voir afin de
mieux sentir.
En effet cette lumière colorée qui touche le corps est associée souvent avec des rythmes et des
sons. Des bruits fracassants comme dans les œuvres plus anciennes qui font sursauter le visiteur ;
mais aussi maintenant des grondements sourds comme ceux d’un volcan qui accompagnaient
l’écoulement du filet de lave d’un néon rouge qui serpentait dans des combles (J’ai rêvé d’un
autre monde de la Collection Lambert d’Avignon en 2001) ; les accents de Strauss qui
l’entraîneraient dans une valse dans Valstar Barbie, de la 7e biennale de Lyon ; les arpèges
romantique de la harpe dans la tour de l’Aliéné étendu de la Fondation Salomon d’Alex en
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2005. Ces sonorités enveloppent le visiteur, le suivent comme autant de pulsations et se perdent
dans une totalité où il finit par
ne plus les entendre. La vue ou
l’ouïe, sens esthétiques par excellence, ne sont pas les seuls
présents car le dispositif donne
à
faire,
construit
Albatros, 2003 - Installation in situ, MAMCO, Genève.
© Ilmari Kalkkinen
dans
et
un
protégé,
espace
une
expérience qui implique tout le
corps, c’est pourquoi les grands
absents du jeu de l’art en font partie : le toucher, l’odorat et même le goût. Le toucher est mis
en action grâce à la chaleur des spots, mais aussi à travers les brouillards et les vapeurs ou l’air
brassé des ventilateurs qui agitent des voilages. Les odeurs sollicitent aussi le visiteur qui
éprouve physiquement le dispositif : effluves de créosote, de caoutchouc ou d’anis avec
l’Albatros du Mamco (2003), fragrances oubliées d’œillets ou de violettes dans l’usine Sudac lors
des Nuits blanches (2002), exhalaisons du plancher de bois de la Ligne blanche (2001) de la
Galerie Yvon Lambert. Et dans ce dernier exemple le goût aussi est sollicité : les planches
instaurent une espèce d’atmosphère "gustative" en créant des légers picotements au fond de la
gorge. Le visiteur ressort la bouche pâteuse de caoutchouc, de goudron ou de poussière. A ces
combinaisons de sensations, il faut ajouter le sens de l’équilibre : la nature du sol mobilise aussi
l’attention du visiteur. Claude Lévêque
propose
une
déambulation
dans
l’obscurité, accompagnée de bruits de
soufflerie, sur un sol mou, qui induit non
seulement une déstabilisation psychique,
mais une déstabilisation physique qui
affecte le sens de l’équilibre dans une sorte
de toucher intérieur quasi cénesthésique.
Ainsi, à travers ces scénographies qui font
Ligne blanche, 2004
Installation in situ, galerie Yvon Lambert, Paris.
Collection Fond National d’Art Contemporain)
© André Morin
appel à une sensorialité globale, il est
permis au visiteur de faire, selon les vœux de Claude Lévêque, "une redécouverte des choses". En
éprouvant tous ces stimuli, il répète, dans un espace plastique construit à son intention, cet
enracinement dans le monde qu’il a perdu. En effet, la routine du quotidien nous fait déserter
l’épaisseur du monde qui devient transparent. Claude Lévêque nous rend la texture, le grain d’un
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monde pas encore découpé selon les actions que nous devons accomplir : avant toute
simplification et réduction utilitaire du monde, un peu comme dans ces instants fugitifs où nous
nous laissons aller, dans un flottement de l’attention et de l’intention au jeu gratuit des
rythmes, des couleurs, des bruits du jaillissement des choses. En permettant de se défaire de la
rigidité de nos habitudes, Claude Lévêque permet de faire à nouveau l’expérience de l’ouverture
au monde. Dans ces "poches de sensations" que sont ses dispositifs, dans le monde privilégié
d’un espace plastiquement préparé, il invite le spectateur, par la sélection de quelques
paramètres sensoriels à une triple expérience : expérience sensible de la lumière, des couleurs,
des sons, etc., expérience esthétique jubilatoire de ce que l’on pourrait appeler malgré tout la
beauté et l’expérience métaphysique de l’ouverture au monde.
Mais ce n’est pas assez dire, parler d’expérience exemplaire de la sensibilité, c’est mettre en
quelque sorte entre parenthèses, l’expérience émotionnelle d’un homme qui cherche son identité
dans un parcours de vie qui l’affecte.
ÉMOTION
Malgré son intérêt pour l’art minimal Claude Lévêque revendique sans ambiguïté une volonté de
toucher, d’affecter la sensibilité. "Je tente
d’inscrire
dans
l’espace
une
dimension
émotionnelle dont la structuration engendre la
réaction." Dans les œuvres des années 80, il
partait de ses souvenirs d’enfance personnels, sans
cependant s’enfermer dans une particularité, mais
en cherchant à rejoindre un fonds commun de
mémoire collective afin que le visiteur se sente
partie prenante. Dans une sorte de parcours
parallèle à celui de Christian Boltanski – dont
Claude Lévêque dit qu’il a été une sorte de
déclencheur – l’artiste joue moins sur les objets et
Aliéné étendu, 2005
Installation in situ exposition Enchanté château,
Fondation pour l’Art Contemporain Claudine et JeanMarc Salomon.
Collection Fondation pour l’art contemporain Claudine
et Jean Marc Salomon - ©Marc Domage
davantage sur les espaces d’expériences, propres à
provoquer la reviviscence d’angoisses, de peurs
mais aussi de joies et de surprises.
A cet égard, peut être significative, l’installation dans le cadre de l’Enchanté château d’Alex.
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Cette exposition, proposée par le Mamco de Genève, invitait à un parcours à l’intérieur du vrai
château traversant des douves, une chapelle, des oubliettes, une salle du trône et une chambre à
coucher investie par Claude Lévêque. Le lit à baldaquin gigantesque de l’Aliéné étendu occupait
à lui seul l’espace de la tour. Cette œuvre fonctionnait comme un piège à bascule, provoquant
tantôt un rêve féerique tantôt une rêverie cauchemardesque, dans une tension propre à l’instant
poétique dont Gaston Bachelard disait que : "Essentiellement, l’instant poétique est une relation
harmonique de deux contraires. […] Les antithèses successives plaisent déjà au poète. Mais pour
le ravissement, pour l’extase, il faut que les antithèses se contractent en ambivalence. Alors
l’instant poétique surgit..."
Dans un premier temps c’est l’enchantement qui domine : quelle princesse moyenâgeuse a dormi
dans ces draps blancs entourée d’un tourbillon de voilages blancs agités par le vent sur un fond
de harpe cristalline ? Féerie, calme et volupté de ce donjon qui dans son dépouillement
s’apparente au monde du conte de fées. Et puis tout bascule autour de ces draps déserts trop
froissés, de la mélodie lancinante de la harpe, de la lumière blanche blafarde et des boîtes de
conserves de collectivité vides près d’une fenêtre. Enfin le choc du titre : Aliéné étendu. Alors plus
de princesse Aliénor qui rêverait dans sa tour immaculée, mais à sa place un Aliéné dont le
destin tragique a dû se nouer dans la prison du donjon. Un aliéné devenu tellement étranger
(latin alienus) qu’il ne se reconnaît plus lui-même dans ses pensées et ses actes ou que personne
ne veut plus entendre. Etait-ce un dément,
un fou, un géant ou un monstre qu’il
fallait emprisonner ?
Le lit a cristallisé les émotions, il a focalisé
l’impact du dispositif. Les lits désertés ne
renvoient-ils pas à la maladie, à la
souffrance, à la solitude et à la mort ? Ce
ne sont plus les lits de l’amour, du sommeil
ou de la naissance, mais des lits qui
gardent l’empreinte du corps disparu, de
Sans titre (le trou dans la tête) , 1986
Collection FRAC Alsace
©Hughes Bigo
ses désordres et de ses humeurs. Les draps
ont été froissés par les gestes désordonnés
de la douleur, l’oreiller conserve l’odeur des cheveux mouillés par la sueur de celui qui n’est plus
là. Comme le dit Boltanski à propos de ses propres lits, il n’y a plus "que le souvenir d’humains
qui circule". Or Claude Lévêque choisit souvent des lits inquiétants dans ses installations. Par
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exemple le lit d’enfant de Sans titre, 1986, en forme de cage dont les lattes du sommier portent
l’inscription "le trou dans la tête" : s’agit-il de la tête de l’enfant ou de la tête du lit dans
laquelle il y a effectivement un trou circulaire qui pourrait permettre une surveillance
perpétuelle ou toute autre intrusion ? Ou le lit d’hôpital de Sans titre, 1995, qui possède des
barrières, non plus comme celles des lits d’enfants, mais comme un lit d’adulte dément ou
tellement, inconscient vieux ou moribond qu’il faille le protéger contre lui-même. Ou encore le
lit d’étudiant dont on pourrait penser qu’il serait plus festif. En fait, retiré de la Chambre 321, il
est placé entre des murs d’un peu plus d’un mètre de hauteur qui ôtent toute intimité, et il est
recouvert d’un drap blanc qui préfigure le linceul du mort en puissance. Ainsi le lit de l’Aliéné
emporte-t-il avec lui tous les souvenirs de ces lits même si la barrière n’est faite que de voilages
légers. Quel aliéné s’est étendu dans ce lit surdimensionné qui est comme une "cage dans la
cage" de la tour d’où il lui est impossible de s’échapper ? Qu’a t-il vécu ici et qu’est-il devenu ?
Et pourquoi ces boîtes vides dégringolent-elles comme sur un escalier qui ne va nulle part en
accentuant la chute, le déséquilibre et l’aspect fantomatique de l’œuvre.
En jouant avec l’aliénation et l’enfermement, Claude Lévêque confronte le visiteur à sa propre
histoire et aux échos de la culture dans une exploration qui dépasse les souvenirs personnels de
l’artiste. Passés les moments d’enchantement, de plaisir, de curiosité ou d’angoisse, le visiteur
peut redevenir actif et laisser libre cours au jeu des émotions. Mais pourquoi le visiteur acceptet-il ce jeu qui fait remonter en lui parfois les plus anciennes angoisses ? On pourrait
certainement évoquer Aristote et sa catharsis que l’on a trop souvent assimilée à la "purgation"
freudienne, ou le philosophe Alain pour qui le spectateur de l’art vient "apprendre à sentir sans
mourir", puisque la loi de l’œuvre est de modérer l’émotion et de la régler. Plus encore, l’espace
de ces installations peut être ressenti comme un territoire intermédiaire entre délire et réalité.
Un lieu où chacun, dans une œuvre partagée, peut projeter ses phantasmes personnels. Le joueur
n’est pas dupe, il sait que ce n’est qu’un jeu, mais qui lui permet de jouer sur une autre scène les
espoirs et les désespoirs que la réalité ne lui laisse pas la possibilité d’exprimer. L’artiste est
d’une certaine manière le maître du jeu dans sa théâtralisation des sources d’affects, et le
spectateur, invité par l’artiste se laisse aller à la magie des formes et des stimuli émotionnels
tout en gardant l’initiative de sa participation. Ainsi, dans une certaine mesure "jouer", c’est
toujours "être joué", comme l’a si bien dit H. G. Gadamer : "L’attrait du jeu, la fascination qu’il
exerce, considérable, consistent justement dans le fait que le jeu s’empare de celui qui joue. […]
C’est le jeu qui tient le jouer sous son charme, qui le prend dans ses filets, qui le retient au jeu ."
Et il faut toujours ajouter autant de temps que le spectateur le veut, car ce n’est qu’un jeu dont
il peut sortir à tout moment…. ou changer de niveau d’expérience.
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DISTANCIATION
Parmi les motifs d’admiration pour David Lynch Claude Lévêque en effet signalait "une
distanciation (souvent humoristique) des références et des codes qu’il emploie". Par ailleurs il
évoque une proximité avec Daniel
Buren notamment dans sa volonté non
seulement d’intervenir in situ, mais
dans sa résolution de déplacer le
regard du visiteur et d’induire un
questionnement sur les conditions de
possibilités de la "vision d’art". Mais à
la différence de Buren, il n’utilise pas
toujours un même "outil visuel" (les
1000 plateaux, 2005
Installation in situ Centre international d’Art et du Paysage de l’île de
Vassivière.
©Marc Domage
fameuses bandes rayées de 8,7cm de large) : à chaque installation il construit un dispositif
spécifique avec des moyens plastiques différents. Certes des éléments peuvent se retrouver –
voilages, boîtes, ampoules, néons ou brume et chansons – mais ce n’est jamais le même élément
de
qui focalise les réactions du visiteur. Et surtout ce qui creuse l’écart entre les deux artistes c’est
l’utilisation de Humour qui est nettement perceptible dans la dimension humoristique qui
permet le recul vis-à-vis des codes et des règles du jeu de l’art. une de ses dernière exposition :
1000 plateaux, au centre d’art et du paysage de l’île de Vassivière en 2005. Le titre donne le ton.
Un clin d’œil aux Deux Plateaux des colonnes de Buren pose l’intention de déconstruction des
codes de l’art ; un emprunt au Mille Plateaux de Deleuze et Guattari – la clinique de La Borde
n’est pas loin ; quant au Plateau de Millevaches en Limousin, les vaches sont dans le pré. A
l’intérieur d’un enclos électrique, bien abritées sous des parasols en dentelle noire, elles
s’ébattent devant les bâtiments de l’architecte Aldo Rossi. Parfois l’une d’elles contemple le
Moulage 1994 de Roland Cognet, fait de deux troncs d’arbre, l’un en séquoia et sa réplique en
ciment, en ruminant la question du modèle naturel dans l’art. Seraient-elles devenues les
spectatrices pensantes des œuvres d’art dans l’enceinte protégée du musée et le visiteur un de
ces bovins ruminants ? Comment ne pas évoquer Au-delà du spectacle, au Centre Pompidou, où
Claude Lévêque, avait parqué dans trois enclos 150 moutons bêlant à qui mieux mieux autour
de leur fourrage, sur un fond de musique d’ambiance, à l’image des critiques ou des spectateurs
qui bêlent à l’unisson autour des buffets de petits fours lors des vernissages ? L’entreprise de
démystification se confirme lorsque le visiteur entre dans la première salle. Il est invité à fouler la
paille qui recouvre tout le parcours, éclairée seulement par une rangée de lampes infra rouges
suspendues à de long fils, placées à faible distance du sol, dans cette étable aux fenêtres
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occultées. Outre les sensations tactiles, olfactives et visuelles et ses souvenirs liés aux fermes de
son enfance, le visiteur est invité à se comparer à l’animal : même uniformisation des
comportements et même soumission à tous les pouvoirs. Cette comparaison trouve son
fondement dans une autre œuvre de
Claude Lévêque, Sans titre 1991. Le
visiteur de la Galerie de Paris était
convié à se courber sous les portiques
du matériel de porcherie construit à
la taille de l’animal et à s’attacher
par un collier en cuir relié à une
chaîne métallique. Comme si le
Sans titre , 1991
Installation in situ, Galerie de Paris
Collection Fond national d’art contemporain
©Hughes Bigo
visiteur était contraint de passer sous
les fourches caudines de la vision
d’art : mise en espace et parcours
obligé construit par le commissaire d’exposition, explications des exégètes autorisés qui ne
permettent pas de batifoler dans les œuvres en toute liberté, mais placent en stabulation
dirigée. Le visiteur-consommateur-interprète de l’art contemporain poursuit son chemin jusqu’à
une salle remplie de boîtes de conserves dorées qui miroitent sous une chaude lumière rouge.
Qu’est-ce qui est mis en boîte à Vassivière ? Les œuvres d’art qui sont des produits de
consommation, les artistes obligés à se vendre comme une marchandise ou le visiteur qui doit
entrer dans le moule ? Peut-être, mais ce serait oublier que dans cette salle le visiteur peut plus
simplement jouer avec les boîtes, les empiler, donner des coups de pieds et retrouver ainsi l’écho
du bruit diffusé par des haut-parleurs dans la tour à l’autre extrémité du bâtiment. Le visiteur
peut voir aussi les fenêtres oblitérées par des écrans de plastique rouge : serait-ce un filtre entre
le spectateur et le paysage extérieur ? Serait-ce un commentaire ironique de la phrase d’Oscar
Wilde : "Ce matin mon jardin ressemble à un Corot." évoquant le pouvoir qu’a l’artiste
d’éduquer notre regard jusqu’à imposer sa vision.
Ainsi, par le biais de la métaphore plastique et poétique, en installant un jeu de sensations,
d’émotions, d’évocations et de questionnements, Claude Lévêque nous invite à partager son
regard sur le monde et sur les conditionnements humains. Présentant avec humour le devenirvache du visiteur, toujours soumis au parcours choisi par les commissaires d’expositions, il
introduit dans une dernière pirouette une mise à distance du monde de l’art et du monde tout
court.
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Entretien avec Claude Lévêque
Entretien réalisé par Thimotée Chaillou pour le magazine Blast#26 en 2007
Claude Lévêque travaille sur la matière des lieux, leur histoire, en opérant des transformations
souvent immatérielles grâce à des sons, des jeux de lumières ou des odeurs. Chaque œuvre
devient une aventure, car le visiteur est sans repères ou parfois violentés. Les narrations
deviennent épiques.
Bertrand Lavier dit que"même l’oeuvre la plus avant-gardiste à un côté décoratif et ce n’est pas
infamant". Ton travail accède à ce statut par son côté spectaculaire et romanesque. Est-ce un
enjeu pour toi ?
Il y a quelque chose du domaine du spectacle qui m’attire depuis toujours, depuis que je suis
enfant. J’ai toujours été attiré par ce qui était de l’ordre de l’impact immédiat et imprévisible,
par l’univers de la fête foraine, des cirques, par ces univers éphémères qui produisent des
sensations. J’ai cette tendance à utiliser tout ce qui est propre à ces systèmes. J’aime leurs façons
d’attirer par la lumière souvent très bricolée et très rudimentaire, car je n’ai pas envie
d’atteindre un stade de sophistication qui ne conviendrait pas à mon langage. J’utilise aussi des
bandes son, empruntées à des lieux communs, des standards facilement identifiables par tous.
C’est une dominante. Je joue également sur la forme et son impact, pour séduire, attirer et
repousser, mettant les gens en embuscade. Je pars d’une histoire collective à laquelle j’accole un
univers autobiographique. Tout cela s’entremêle, créant un nouveau rapport aux choses, un
langage. Mais de toute façon, qu’est ce qui est décoratif et qu’est ce qui ne l’est pas ? Même
dans l’art minimal, chez Donald Judd, ou Dan Flavin, il y a un aspect décoratif né de
l’ambivalence de la théorie. L’idée de décor n’est pas péjorative.
On a souvent l’impression que tu conçois des paysages, des décors qui déclenchent un processus
narratif. Ce processus se rapproche-t-il du genre romanesque, de son côté aventureux,
sentimental et épique ?
Je n’aime pas trop utiliser des alibis (comme l’idée de romanesque) pour des sensations, dans
mes projets et mes installations liées au dispositif initiatique. À l’origine mon travail est
autobiographique en sachant qu’il s’écarte vers des lieux communs et donc vers l’universel. Tout
est lié à ma vie, à mes observations, à mes sentiments, à mes rencontres. C’était évident avec
certaines de mes évocations comme La Nuit, ce paysage nocturne avec des images d’enfants que
je connaissais. Mais de toute façon le romanesque se trouve partout.
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Tu travailles souvent sur l’image de la pré-adolescence, comme une épopée sentimentale. C’est
un état d’avant un premier deuil ?
Oui c’est vrai. Toutes ces évocations sont des vanités. L’épopée sentimentale née du rapport
entre le visiteur et l’œuvre par ce qu’il y apporte en fonction de son vécu. C’est une période
éphémère et trouble de la vie. C’est à ce niveau-là que je suis lié a cela ; par des évocations.
Tu le dis toi-même :"je pense qu’il est difficile de trouver sa place dans le monde"tandis que
Christian Rizzo dit :"je regarde le monde, je m’en extrais, mais je ne le comprends pas". Ce sont
des évocations romantiques et romanesques de la solitude.
C’est tout à fait juste. Je m’intéresse à tout ce qui peut y avoir de vil, de terrifiant, d’injuste, de
cruel. Et plus ça l’est, plus j’ai une boulimie de production. Plus ça va mal et plus je jouis. Je
jouis de ça, sinon je me flingue. Je revendique cette vision romantique car elle est liée aux
vanités, à la mort.
C’est pour cela que je me sens proche de la jeunesse et de l’adolescence qui sont associées au
romantisme. C’est l’aspect autobiographique de mon travail qui, mêlé à la réalité, entraîne cet
aspect là. Peut-être qu’aujourd’hui, dans mon travail, l’univers de l’enfance, de
l’autobiographie, des célébrations ou des mythologies quotidiennes reviennent avec cette idée
du temps qui passe, de la vie qui s’écoule. J’ai eu, à un moment, un rapport plus distancié avec
l’aspect émotionnel mais Boltanski me l’a toujours rappelé "l’art n’est intéressant que s’il est
émotionnel". On a souvent craché sur cette idée d’un trop plein de pathos. Il y avait une
culpabilité permanente à se dire que travailler avec les émotions devenait un risque. Pour moi,
un art sans émotion n’est pas un art. Une émotion peut être ridicule, futile, médiocre, stupide et
paradoxalement fortement enrichissante et respectable.
On associe souvent ton travail à la culture punk.
Cela ne vient pas de moi. On le retrouve partout, c’est systématique. C’est un label que l’on m’a
collé. C’est un étiquetage, une caricature. J’en joue d’une certaine manière car ça peut
m’amuser et me servir. Mais ce n’est pas une constante, cela me réduirait à une attitude. Et quel
artiste de ma génération ou même plus jeune n’a pas été marqué par ce mouvement ?
En 1977, Lester Bangs s’alarmait déjà de la récupération du punk par les médias et la mode. Il y
a depuis peu une starification du punk rocker, de ses attitudes, de son style et de sa musique.
Comment vois-tu cette récupération ?
C’est grotesque. C’est un phénomène qui revient tous les cinq ans. À l’époque, le punk a été
immédiatement récupéré par tous les phénomènes de mode avant-gardiste. Warhol, Mc Laren
ont conditionné son esthétique sauvage. Aujourd’hui, c’est une élaboration de la caricature
punk, c’est un simple effet de mode.
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Comme dans l’esprit punk, il y a dans ton travail une forme dégénérée de la grâce, un rapport
au trivial, aux instincts primaires et à la violence. L’amplification et l’exaltation forment le
caractère épique de cette culture. Tu dis que le magique t’importe lorsqu’il se combine à la
répulsion.
Oui, cette exaltation des sentiments et des corps serait proche du romanesque. C’est aussi lié à
un moment de la jeunesse qui est en totale réactivité. Mon travail serait proche de ce
mouvement là qui, par provocation, va pouvoir assimiler la violence et le spectaculaire. Je joue
avec, grâce à différents éléments qui établissent un lien entre féerie et monstruosité. Ce fut le cas
pour Valstar Barbie, avec un ensemble d’éléments sensuels – voilages, lumières tournantes et
valse ralentie – et une chaussure monstrueuse. C’est une façon d’écoeurer et de jouer sur le
phénomène et le symbole Klaus Barbie à Lyon. Ce que j’aime, c’est jouer avec des éléments de
spectacle qui attirent et au bout desquels il y aurait quelque chose de l’ordre de la menace. C’est
un piége, une mise en embuscade du visiteur.
La violence des rapports humains chez Pialat, le cérémoniel de Kitano, la destruction des
espaces intimes chez Haneke, les atmosphères effrayantes d’Argento, le chaos originel exprimé
par Lynch, la mystique d’Anger et de Pasolini peuvent être des référents de ton travail. Comment
vis-tu ce rapport cinématographique ?
Je m’intéresse énormément au cinéma. Ces références sont très importantes. Le cinéma joue avec
le rapport aux objets, la mise en place et la mise en scène de ceux-ci. J’amène les gens dans un
espace de circulation sans qu’ils soient dans une position statique ou contemplative. Ils sont les
propres acteurs de la scène proposée. Ce qui m’intéresse, c’est ce qui va se passer entre les
propositions et la circulation des gens, dans les moments d’arrêts ou de passages rapides. J’aime
l’idée de mettre tout cela en place et regarder comment le public se comporte, comment il agit
au travers de mes dispositifs. Le cinéma est un moyen tellement plus évident que l’oeuvre d’art,
qui elle, garde toujours cet aspect monolithique, figé, statique. Parfois, je me demande si je ne
suis pas un cinéaste frustré.
Sans parler de rupture, tu disais toi-même que tu reviendrais vers les objets après t’en être
émancipés pour travailler sur l’espace, les lieux et leurs histoires. Avec ce retour, on ressent un
travail moins agressif et destructeur comme si la violence dont tu nous parles était ailleurs, dans
un autre état, celui de l’épuisement ou de la fatigue. Le nies-tu ou travailles-tu dans ce sens ?
Sur cette idée d’impact, sur cette connotation de la violence, je pense à la pièce pour
l’exposition Voilà au MAMVP, qui était un espace avec un son de déflagration. Ça parle des
domaines de la peur, de l’appréhension, de l’agression directe. Aujourd’hui, je n’ai pas envie de
répéter cette recette. Lorsque je disais qu’il ne fallait pas rester plus de 5 secondes dans un
espace, c’était spécifiquement sur ce projet. J’ai complètement joué sur l’idée de passage rapide,
comme lorsque l’on circule dans un couloir de métro, en déréalisant les éléments qui vous
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entourent. Il n’y avait aucune autre compréhension possible de l’œuvre en y restant plus
longtemps. Après, j’ai créé des expériences qui nécessitaient que les gens se posent. Au Palais
Farnèse, je me suis amusé avec cette voûte, à la neutraliser, à la rendre quasiment noire et
blanche comme dans une vision de nuit de pleine lune. Je permettais au visiteur de voir cette
voûte allongée comme quand les Carracci l’ont peinte. J’ai fait une métamorphose assez légère
de cet espace en jouant sur l’aspect érotique de la vision des corps d’éphèbes créant ce rapport
intime d’une invitation au désir avec ces images et ces sculptures. Je n’ai rien inventé, j’ai
simplement adapté sans faire d’éclat, ni de ravalement référencé.
Tu parles souvent de la terreur et de ton étonnement face au monde, face à la menace de l’ordre
moral et des pressions de pouvoir. Comment vois-tu notre situation politique et démocratique
actuelle ?
Elle me désole. Je ne vois pas cela de manière positive. La plupart des hommes politiques, les
dirigeants, les responsables sont crétins, incultes ; ils ne sont seulement que des gens de haute
stratégie. Ils ont cette vertu d’être des grands stratèges du mensonge, celui du vendeur de
lessive. C’est le propre du marketing quelque qu’il soit. C’est désastreux car il y a une rupture
totale avec les idéologies, la pensée. Il n’y a plus d’idéal, ni d’utopies, il n’y a plus un
positionnement qui permettrait de sortir de cet esprit mercantile. Je ne veux pas avoir une vision
apocalyptique, bien que je rêve d’apocalypse à la Slayer. Je ne me suis jamais autant intéressé à
la célébration de l’enfer dans l’art religieux. Par mes idéaux politiques, je suis absolument
dégoûté de ce qu’il se passe. C’est tellement un monde de crétins, ces gens, qui avaient certes un
jeu politique mais en même temps une culture n’existent plus. Tout apparaît réduit au degré
zéro de la politique. C’est la pire des pollutions.
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Claude Lévêque : Repères biographiques
Né en 1953 à Nevers, vit et travaille à Montreuil
EXPOSITIONS PERSONNELLES
2008
La rumeur des Bataille, Lab-Labanque, Béthune
La Cambre, Bruxelles
Le grand sommeil, Sao Paulo
Down the street, Trafic Frac Haute-Normandie, Sotteville-lès-Rouen
Welcome to suicide park, Galerie Kamel Mennour, Paris
2007
Tous les Soleils, Commande publique MultiVision nocturne Haut-fourneau U4, Ukcange
La guerre du chocolat, KBB, Barcelone
Le rôdeur, Luce di pietra, Galerie des Galerie des Carracci, Palais Farnèse, Rome
Le crépuscule du jaguar, Moulins Albigeois, Albi
2006
Claude Lévêque Scentens apprentice, Nosbaum & Reding Art Contemporain, Luxembourg
Hymne, Hamburger Bahnhof museum für gegenwart, Berlin
FIAC, galerie Yvon Lambert, Paris
Novicio en la noche, FRAC Auvergne, Clermont-Ferrand
Looping, Centre d’Art Contemporain/Parc St Léger, Pougues-les-eaux
Friandises intérieures, La Suite, Château-Thierry
La maison des mensonges, MAC/Marseille
Le grand Sommeil, MAC/VAL, Vitry-sur-Seine
2005
Cercles, Chapelle des Pénitents, Aniane
1000 plateaux, Centre international d’art et du paysage, Vassivière
Vinaigre, L.A.C, Sigean
Rumeur, Galerie des Multiples, Paris
Herr monde pour Minevent de Merce Cunningham, Opéra-Garnier, Paris
2004
Vinaigre, Galerie Yvon Lambert, Paris
Kurt Cobain, 8 avril 1994, La Nouvelle Galerie, Grenoble
Entrevue, Le Seuil, Chapelle Notre-Dame de la Sagesse, Paris
2003
Valstar Barbie, Musée des Beaux Arts, Besançon
Albatros, MAMCO, Genève,
Boomerang, Chapelle du Genêteil, Château-Gontier,
2002
Double manège, Contemporary Art Center, Art Tower, Mito
D’Evian, Galerie Arndt and Partner, Berlin
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City Strass, Musée d’Art Moderne et Contemporain, Strasbourg
Welcome to Pacific Dream, La Galerie, Noisy-le-Sec
Reconstruire la fenêtre, Rice Gallery, Tokyo
Mon combat, La Salle de bain, Lyon
2001
Ende, Galerie Yvon Lambert, Paris
Let’s dance, Espace 13, Fondation Miro, Barcelone
Le meilleur des mondes, Centre d’Art la Passerelle, Brest
2000
Stigmata, PS1 Museum, New York
Caos Verde, Café 9, Saint-Etienne
Le droit du plus fort, Agence d’Art Stéphane Ackermann, Luxembourg
Scarface, Cinéma Les Variétés, FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marseille
Herr Monde, Le Creux de l’Enfer, Thiers
Haüsler Kunst Projekte, Munich
1999
World Cup, Transpalette, Emmetrop, Bourges
Virus Day (project room), Arco 99, Madrid
Oscillations, State Street Bridge Gallery, Oscillations
Stigmata, PS1 Museum, New York
Kollaps, Le Consortium, Dijon
Sentier Lumineux, Lieu Unique, Nantes
1998
Plus de lumière, Villa Arson, Nice
Les lumières de la ville, chez Pierre Chevalier, Paris
Game’s Over, Galerie du Jour / Agnès b., Paris
1997
Troubles, Kasseler Kunstverein, Kassel
Fri-Art, Kunsthalle, Fribourg
1996
My Way, ARC / Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris
I Wanna Be Your Dog, Atelier Sainte-Anne, Bruxelles
Les Champions, Galerie de Paris, Paris
Galerie Toxic New Art, Luxembourg
1995
La Piscine, les images du plaisir, FRAC Pays de la Loire
Chambre 321, Le Confort Moderne, Poitiers
1994
Galerie de Paris, Paris
Appartement occupé, Emmetrop, Bourges
Galerie Hiltrud Jordan Cologne
1993
Appartement occupé, Emmetrop, Bourges
19
1992
Jour de chance, Opération HLM, APAC, Nevers
1991
Galerie de Paris, Paris
1990
Abbaye Saint-André, Centre d’Art Contemporain / Ibos-Tarbes, Parvis 2 / Pau, Parvis 3, Meymac
1988
Galerie de Paris, Paris
1987
La chambre de Vincent, Musée d’Art Contemporain, ’S Hertogenbosch
1987
Musée Bossuet, Meaux
1984
Galerie Éric Fabre, Paris
LIVRES D’ARTISTE
Absences, en collaboration avec Michel Nuridsany, Galerie de Paris, Paris, 1991
Appartement occupé, Emmetrop, Bourges, 1994
Fantaisies, Sixtus, Limoges, 1999
Holidays in France, Flux, Le havre, 2001
Valstar, Onestar Press, paris, 2002
C’est si joli, Quiquandquoi, collection"Art y es-tu ?", genève, 2004
1000 plateaux, Centre International d’art et du paysage, SilvanaEditoriale
MONOGRAPHIES
Éric Troncy, Claude Lévêque, Hazan, paris, 2001
Clément Roche, Sans titre, Édition un2plus, 2007.
CATALOGUES D’EXPOSITIONS PERSONNELLES
Cérémonies secrètes, texte de Michel Nuridsany, APAC, Nevers, 1986
Meubles, texte de Michel Nuridsany, Institut français, Edimbourg, 1986
La chambre de Vincent, textes de Koos van Duinen, Marie-Claude Jeune et Michel Nuridsany, Het
Kruithuis, Museum voor Hedendaagse Kunst, Bois-le-Duc, 1987
Claude Lévêque, textes de Jean-Paul Blanchet, Eric Troncy et Bernard marcadé, Centre d’Art
Contemporain, Abbaye Saint-André, Meymac, 1990
1990, texte de Jean-Claude Schenkel, Parvis 2, Tarbes, et Parvis 3, pau, 1990
Claude Lévêque, textes d’Eva di Stephano, Sonia Criton et Marie-Claire Sellier, Centre culturel
français, Palerme, 1992
Chambre 321, texte d’Eugène Savitzkaya, Le Confort moderne, Poitiers, 1995
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My Way, textes de Suzanne Pagé, Elein Fleiss, Olivier Zahm, Frank Perrin, Sonia Criton, Eric
Troncy, Michel Nuridsany, Charles-Arthur Boyer, Sandrine Salzard, Guillaume Nez, Claude et
Elie, Karine Noulette et Angeline Scherf, ARC/Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, ParisMusées, Paris, 1996
Troubles, textes de Bernhard Balkenhol et Kathleen Rahn, Kunstverein, Kassel, 1997
La Piscine, textes de Michel Nuridsany, Jean-François Taddei et Jean-Louis Morin, FRAC des Pays
de la Loire, Nantes, 1998
Plus de lumière, textes d’Agnès b., Elie Morin, Maxime Matray et Michel Gaillot, Villa d’Arson,
Nice-Galerie du jour agnès b., Paris, 1998
Herr Monde, entretien avec Frédéric Bouglé, collection"Mes pas à faire", Le Creux de l’Enfer,
Thiers, 2000
Où est Claude ?, MAP, M19, Paris, 2000
D’evian, Galerie Arndt und Partner, Berlin, 2002
City Strass, Welcome to Pacific Dream, textes de Cécile Dazord et Fabrice Hergott, Musée d’Art
Moderne et Contemporain, Strasbourg, 2002
Double Manège, textes de Masachi Ogura et Eriko Osaka, Contemporary Art Center, Art Tower
Mito, Mito, 2003
Manifesto, 1% Ecole d’architecture de Grenoble, DRAC Rhône-Alpes, Grenoble, 2003
1000 plateaux, textes de Vincent Pécoil et Chiara Parisi, Centre international d’Art et du
Paysage de l’île de Vassivière, Silvana Editoriale, Vassivière-en-Limousin, 2006
Episode I, Claude Lévêque, Le Grand Sommeil, textes de Christian Favier, Alexia Fabre, Frank
Lamy, Léa Gauthier, Léo Ferré et entretien avec Pascal Mazoyer, Gerome Nox par Cécile Dazord,
MAC/VAL Musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne, Vitry, 2006
AUTRES EDITIONS
L’art moderne et contemporain, sous la direction de S.Lemoine, Larousse 2006.
Les vanités dans l’art contemporain, sous la direction d’A.M.Charbonneaux, Flammarion 2005.
Déchirures de l’histoire, Centre régional d’art contemporain, Montbéliard, edition le 19, 2007.
VIDEOS
Sentier lumineux, réalisation Frédéric Sourice et Sébastien Helaouët, production Lieu Unique,
Nantes, 2000
Claude Lévêque, réalisation J-C. Schliwinski, production Kiosque, Bordeaux, 2001 Installation
2000-2004, DVD, réalisation Armand Morin, production Mamco, Genève-Le-Carré, ChâteauGontier, 2004
Vinaigre, DVD, réalisation Chantal lasbats et Frédéric Charcot, production Galerie Yvon
Lambert, Paris, 2004
1000 plateaux, DVD, réalisation Armand Morin, production Centre international d’art et du
paysage de l’île de Vassivière-Silvana Editoriale, Vassivière-en-Limousin, 2006
Le marronnier de la garde, réalisation de Claude Lévêque et Armand Morin, avec Léo
Carbonnier, 2007.
21
ARTISTE INVITÉ :
GUILLAUME CONSTANTIN
22
Guillaume Constantin
D’une manière sensiblement décalée, les travaux de Guillaume Constantin (diplômé de L’Ensb-A,
Paris en 2000) restituent, par le biais de matériaux "ready-made" et d’un large vocabulaire
formel (du monolithe à la statuaire médiévale, du livre à la multiprise…) différents éléments du
quotidien usuellement décoratifs, fonctionnels.
Des travaux autonomes qui interrogent leur propre statut, l'idée justifiant le matériau ; le
matériau, la fonction et vice-versa. L’autre aspect de ce travail réside dans l'attention portée au
dessin. Présent jusque dans les coutures, jonctions et autres éléments d'assemblages des volumes,
il
prend,
selon
d'installation,
les
des
contextes
matérialités
différentes. La pratique plastique de
Guillaume Constantin remet en
perspective un quotidien tordu,
sorte de déjà vu étrange et décalé
où
les
notions
d'absence,
de
de
présence,
disparition
se
confondent.
Un Bloc Erratique, 2007
©Guillaume Constantin
On a pu voir le travail de Guillaume
Constantin en décembre 2007 à la Fondation d’entreprise Ricard à Paris dans l’exposition
collective d’Elisabeth Wetterwald XS, par la suite avec l'exposition personnelle, Toutes sortes
d'omissions à l’École Supérieure d’Art de Lorient en janvier 2008. Il a également conçu
l'exposition collective the white patch had become a place of darkness pour la librairie-galerie
Histoire de l’œil à Marseille en avril et participe actuellement à l'exposition de François Aubart,
Ce qui revient, à la Galerie ACDC jusqu'au 2 août à Brest. L'année s’achève avec l' invitation de
Claude Lévêque au Frac Haute-Normandie à Sotteville-les-Rouen en septembre 2008 et la
poursuite de la collaboration avec Raphaël Zarka chez Interface à Dijon et à l’Atelier CardenasBellanger à Paris en novembre-décembre 2008.
23
Projet A split single
Ces deux travaux sont réunis via un titre faisant référence à la terminologie du split single,
traditionnellement un 45 tours réunissant
deux
groupes de musique différents,
chacun occupant une face.
Ici, nous retrouvons également deux entités
spatialement et formellement distinctes,
l’une étant "presque" un morceau de
musique (un "single") et l’autre, un
fragment artificiel extrait (split) et isolé, un
morceau donc, d’une autre plus grande
Sonate Hoboken, 2007
©Guillaume Constantin
partie qui elle, reste fictive.
Sonate Hoboken nous fait tout entendre de son environnement et de ce qui la constitue sauf les
notes de musique qui en découlent. Split single a été fabriqué pour un espace qu’il cherche
paradoxalement à dissimuler comme pour mieux évoquer sa fonction, sa forme, sa couleur. Un
jeu de positif/négatif qui se traduit surtout par une relation physique et auditive avec le visiteur.
Chacun de ces travaux induit un rapport spécifique à l’espace, vide pour l’un (dans la Black box)
et saturé (dans la Cimaise) pour l’autre. Un dialogue qui questionne ainsi la notion de présence,
d’existence et de raison d’être de l’œuvre au sein d’un espace donné.
24
Œuvres présentées :
Dans la Black box :
Diffusion en stéréo de la pièce sonore Sonate Hoboken, 2007
4 min 55 en boucle
Il s’agit d’une pièce sonore qui documente les sons que produit une pianiste interprétant une
sonate de Joseph Haydn au casque. L’absence du son du piano révèle tous les bruits
périphériques au morceau de musique joué.
Respirations, pages de partition tournées, mains sur le clavier, environnement extérieur se
retrouvent inclus dans la rythmique de la sonate créant ainsi une sorte de reprise "hors champ"
de cette dernière.
Sur la Cimaise
Split single, 2008
Volume réalisé en plaques de pvc (carlène) blanc et orange soudées à chaud.
480x235x270 cm.
Ce volume sculptural reprend et joue directement avec les couleurs de l’espace environnant, le
blanc sur sa partie externe la plus visible, et l'orange des murs de la cimaise sur les parois qui
leur font face. Ce volume ferme et sature l'espace de la cimaise, laissant à peine accessible le
petit "couloir orange" ainsi constitué.
Une forte présence sculpturale que l’on devine creuse, factice qui fonctionne sur l'idée de
dissimulation et de réduction de l'espace de la cimaise tout en étant paradoxalement construite
pour ce dernier.
25
Guillaume Constantin : Repères biographiques
Né en 1974, vit et travaille à Paris
EXPOSITIONS PERSONNELLES
2008
Toutes sortes d’omissions, École Supérieure d’Arts, Lorient
2007
L’excuse du vide, Atelier/Résidence Astérides, Marseille
2006
Sans titre, Histoire de l’Oeil, Librairie/Galerie, Marseille
2004
Dépôts, Le Seuil, Paris
1=1, Galerie Artem, Quimper
2003
L’état des objets collés, Galerie du Théâtre "le Vanves", Vanves
Corps et biens, résidence et exposition à la Chapelle Saint-Eman, Chartres
Pièces détachées, Galerie du Haut-Pavé, Paris
EXPOSITIONS COLLECTIVES
2008
Avec Raphaël Zarka, Interface, Dijon/Atelier Cardenas-Bellanger, Paris
À l’invitation de Claude Lévêque, Frac Haute Normandie, Sotteville-Lès-Rouen
Avec Anthony Duchêne & Hugo Schoüwer–Boss, le 13Bis, Clermont-Ferrand
Résidence à Berlin, Immanence Paris-Berlin
The white patch had become a place of darkness, Histoire de l’oeil, Marseille
2007
Xs Paris, Fondation d’Entreprise Ricard, Paris
10 saisons 1996-2006, Galerie du Haut-Pavé, Paris
Ça fait combien de temps qu’on se connaît, Blockhaus DY10, Nantes
Ronds-points de novembre, Rond-point du Château, Saumur
Avec lesquelles j’exerçais dans l’ombre, Galerie Villa des Tourelles, Nanterre
619.JPG, Appt 619, Cité Radieuse, Marseille
Xs, Espace Mica, Saint-Grégoire, Rennes
Un voyage d’hiver avec Raphaël Zarka, Espace Diderot, Rezé
Ce volume d’air contenu, La Générale, Paris
2006
Horizons synthétiques, Mains d’œuvres, Saint-Ouen
Nos amours de vacances, CIAC, Carros
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Atelier Cardenas Bellanger, Art Brussels, Bruxelles
Multiples d’artistes, Astérides, Marseille
Récurrences dérobées, Bétonsalon, Paris
2005
Monument, projet réalisé dans le cadre du festival de L’Île, Nantes
Project n°1, Atelier Cardenas-Bellanger, Paris
Sur place, le Village, Bazouges-la-Pérouse.
Memoire collective, Crypte Saint-Pancras, Londres
Serendipity ou la productivité du hasard, Console / Galerie Frédéric Giroux, Paris
2004
Buy-Self, Ateliers d'Artistes, Marseille
Ça colle, Chez Lizette, Nantes
Printroom, Het Wilde Weten, Rotterdam
De rendez-vous en rendez-vous, Galerie du Haut-Pavé, Paris
2003
Dasein, Ernst-Barlach Museum, Hambourg
Tombola d’objets d’artistes, Immanence, Espace d’Art Contemporain, Paris
Jeune Création 2003, Grande Halle de la Villette, Paris
Galerie le Ô, Drôle D’Organe, Nantes
2002
Équipements, Galerie du Centre Culturel Colombier, Rennes
À usage personnel, Jeune Création 2002, Grande Halle de la Villette, Paris
2001
Résidence 2001, Centre d’Art Sacré Contemporain, Pontmain
Sincères félicitations, Diplômés en 2000, Ensb-a, Paris
2000
2 en 1, l’expérience d’une limite Art/Design, École Supérieure d'Arts d’Angers
FORMATION
1999/2000
DNSAP obtenu à l’ENSB-A, Paris, avec les félicitations du jury à l’unanimité. Atelier Richard
Deacon
1997/1999
DNSEP, École Supérieure d'Arts d’Angers
1994/1997
DNAP obtenu avec mention, École Supérieure d'Arts d’Angers.
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ENSEIGNEMENT
2008
Conférence et visites d’ateliers, École Supérieure d’Arts, Lorient
2007
Workshop de sculpture (1ère et 2ème années), Faculté d’Arts Plastiques, Université de Lille
PUBLICATIONS
The white patch had become a place of darkness, Galerie HO - Histoire de l’oeil, Marseille 2008.
10 saisons – 1996/2006, Galerie du Haut-Pavé, texte de Maxime Thieffine 2007.
Rond-points de Novembre, CAPI, Saumur 2007.
L’excuse du vide publication numérique, résidence chez Astérides, Marseille 2007.
Nos amours de vacances, catalogue de l’exposition, texte de Cecilia BECANOVIC 2006.
Objet trouvé, portfolio, la Canopée n°1, 2005.
Mémoire Collective Catalogue de l’exposition, texte de Richard DEACON 2005.
Catalogue Buy-Sellf n°4, 2004.
Résidence 2001, Centre d’Art Sacré Contemporain, Pontmain, texte de Pierre GIQUEL 2001.
Sincères félicitations, Diplômés en 2000, Ensb-a, Paris, 2001.
2 en 1, l’expérience d’une limite Art/Design, Éditions "Allons voir si", École Supérieure d'Arts
d’Angers, 2000.
Le mot, Éditions "Allons voir si", Atelier de Recherche École Supérieure d'Arts d’Angers, 1999.
ACTIVITÉS PARALLÈLES
Depuis 2002, programmateur arts visuels :
- avec Rien à voir : programmation de vidéos d’artistes et Lieux Communs, festival arts sonores,
concerts et arts visuels
- aux Instants Chavirés, salle de concerts dédiée à la diffusion des musiques improvisées et
expérimentales à Montreuil (93)
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Les rendez-vous avec le public
Vendredi 12 septembre
Vernissage de l‘exposition à 18h30 au Frac Haute-Normandie.
Samedi 13 septembre
Rencontre avec Claude Lévêque et Guillaume Constantin
à 14h au Frac Haute-Normandie.
Mercredi 24 septembre
Présentation de l‘exposition aux enseignants de la région Haute-Normandie
au Frac Haute-Normandie à 14h00.
Renseignements au 02.35.72.27.51
29
Programmation 2009
David Saltiel
Du 24 janvier au 8 mars 2009
Dominique Petitgand
Du 28 mars au 10 mai 2009
franckDavid
Du 30 mai au 19 juillet 2009
Dessins de la collection du Frac Haute-Normandie
Du 17 octobre au 6 décembre 2009
30
Les 10 ans du Frac Haute-Normandie
Le Frac Haute-Normandie fête le 10e anniversaire de son installation
dans le bâtiment "Trafic" à Sotteville-lès-Rouen
Le 25 septembre 1998, le Fonds Régional d’Art Contemporain de Haute-Normandie s’est
implanté, grâce au soutien et à l’engagement de la Ville de Sotteville-lès-Rouen, dans une
ancienne friche industrielle baptisée "Trafic", datant des années Trente et située place des
Martyrs-de-la-Résistance, face au Jardin des Plantes de Rouen. Il est devenu depuis une figure
essentielle de la scène artistique régionale grâce à ses programmes de diffusion et de
sensibilisation à l’art contemporain, son soutien à la création émergente ainsi que ses
collaborations avec les principaux acteurs culturels normands.
Pour célébrer le 10e anniversaire de cette installation, le Frac Haute-Normandie consacrera
l’ensemble de sa programmation 2008/2009 à une "relecture" de l’espace architectural de ce
lieu exceptionnel par des plasticiens contemporains de premier plan utilisant plus
particulièrement la lumière, le son ou l’image comme "matériaux" plastiques… Aussi Claude
Lévêque inaugurera-t-il ce programme en octobre 2008. David Saltiel, Dominique Petitgand et
franckDavid s’y succèderont ensuite, tout au long de l’année 2009.
Parallèlement, des évènements plus "festifs" seront organisés à partir de juin 2008, moments de
convivialité, de partage et d’échange entre le Frac et ses publics. Un manière de maintenir le
bâtiment "Trafic" ouvert sur la ville comme sur le monde d’aujourd’hui. Restez à l’écoute !
31
Le Frac Haute-Normandie
En 1982, dans le cadre de la politique globale de décentralisation, un Fonds régional d‘art
contemporain (Frac) a été créé, à l‘initiative de l‘État, dans chaque région française.
Association loi de 1901 subventionnée par l‘État et le Conseil Régional, située dans une
ancienne friche industrielle à Sotteville-lès-Rouen depuis 1998, face au Jardin des Plantes de
Rouen, le Frac Haute-Normandie est un lieu d'échange autour de la création actuelle.
Grâce à ses quatre missions essentielles :
la constitution d'une collection,
la diffusion de celle-ci,
la sensibilisation à l'art contemporain,
le soutien à la création,
Le Fonds Régional d'Art Contemporain met tout en œuvre pour faciliter l'accès à l'art
d'aujourd'hui au plus grand nombre, Il s'adresse à tous les publics, de tous âges.
Depuis 1999, le Frac Haute-Normandie a ainsi présenté dans son lieu des expositions
monographiques sur les artistes français Bertholin, Jérôme Boutterin, Damien Cabanes, Claude
Closky, Philippe Cognée, Didier Courbot, Thomas Fougeirol, Jugnet+Clairet, Andrea Keen, Patrick
Lebret, Guy Lemonnier, Marylène Negro, Antoinette Ohanessian, Bernard Plossu, et sur les
artistes internationaux Silvia Bächli, Marian Breedveld, Elina Brotherus, Geneviève Cadieux,
Helmut Dorner, Michel François, Bill Jacobson, Chris Johanson, Javier Pérez, Nancy Spero,
Richard Tuttle et Marthe Wéry. Il a également organisé de nombreuses expositions thématiques
sur la scène artistique émergente en Haute-Normandie ou en France, ainsi que sur les approches
contemporaines du paysage, du territoire et de l‘espace urbain.
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Renseignements Pratiques
TRAFIC FRAC HAUTE-NORMANDIE
3, place des Martyrs-de-la-Résistance
76300 Sotteville-lès-Rouen
(face au Jardin des Plantes)
Tel : 02.35.72.27.51
Fax : 02.35.72.23.10
Email : [email protected]
www.frachautenormandie.org
Entrée libre
Ouvert du mercredi au dimanche
De 13h30 à 18h30
(fermé les jours fériés)
Accès aménagé pour les handicapés
Visites et ateliers de pratiques artistiques
Du lundi au vendredi
(Exclusivement sur réservations)
Prochaine exposition :
David Saltiel
Du 24 janvier au 8 mars
David Saltiel
Bal Jaune, 2003
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