Introduction La lettre du père Eymard Pour approfondir le texte
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Introduction La lettre du père Eymard Pour approfondir le texte
Introduction Marguerite est la dernière fille de Jean Guillot, tailleur d’habits de Chasselay (Rhône), et de Jeanne Boin. Elle naît le lundi 4 décembre 1815. À l’époque où elle rencontre le père Eymard, elle habite Lyon. Leur rencontre, lors de la prédication de carême à l’église de l’hôpital de la Charité en 1845, marque une étape décisive : elle se confie à lui et il la dirige avec beaucoup d’attention. Le père Eymard l’associera à la fondation des Servantes du Très Saint-Sacrement (25 mai 1858). Elle deviendra Mère Marguerite du SaintSacrement. Elle meurt à Angers le 7 juillet 1885. Dans cette lettre, le père Eymard invite Mère Marguerite, avec beaucoup d’ardeur, à s’abandonner à la miséricorde de Dieu, qui deviendra source de paix. En réponse à une de ses requêtes, il lui donne des indications pour pratiquer le chemin de la croix, inspirées par un sentiment d’amour et d’action de grâce. Il lui propose un chemin qui demande abnégation et persévérance, fait d’adoration (« adorez ») et d’affection (« baisez »). La lettre du père Eymard Bruxelles, 14 mars 1866 […] S’en aller de ce monde, je ne regretterais que de n’avoir pas bien servi le bon Maître, d’avoir été si lâche et si négligent ; puis je voyais bien une chose, c’est que toute la force en ces moments, est dans la confiance en la miséricorde de Dieu et à l’abandon en sa divine bonté. Oh ! que nos vertus paraissent laides et nos bonnes œuvres misérables ! Mettez-vous bien sous les ailes de cette divine miséricorde, de cet amour si compatissant, de cette charité si tendre, et votre paix grandira avec votre confiance. Oh oui ! il faut sans doute travailler, prier, faire toutes les œuvres chrétiennes parce que Dieu le commande et le veut ; mais après cela, il faut faire comme l’enfant qui revient de l’école vers ses parents : jouir de leur bonté et de leur amour plus grand que tout ce qu’il peut faire. Vous me demandez quelques pensées pour le chemin de croix. En voici quelques-unes : 1er Pater. Adorez la plaie sacrée du pied gauche de Notre Seigneur, ses douleurs, les pas qu’il a faits pour venir chercher sa brebis égarée ; baisez cette divine plaie avec Madeleine et les saintes femmes de la résurrection. 2e Pater. Adorez la plaie du pied droit de Notre Seigneur ; baisez-la avec respect et amour, ce pied qui vous a tracé le bon chemin du ciel, qui s’est fatigué à vous chercher, à venir vers vous. 3e Pater. Adorez la plaie de la main gauche du Sauveur, cette main du cœur, qui a pris la vôtre pour vous conduire et vous soutenir. Baisez-la avec affection cette divine main ; recevez sur votre tête le sang divin qui en découle pour vous purifier. 4e Pater. Adorez la plaie de la main droite de Jésus, cette main qui vous a portée en votre faiblesse, défendue dans les dangers, protégée dans les combats, qui vous a si souvent bénie ; baisez-la avec action de grâces, mettez-la sur votre tête, sur votre cœur, sur votre bouche. 5e Pater. Adorez la plaie profonde du sacré cœur de Jésus ; mettez-vous sous cette divine plaie, afin que l’eau qui en sort vous purifie et le sang divin vous sanctifie. Baisez cette divine plaie, aspirez-en la flamme qui en sort si belle et si vive. Entrez dans cette divine demeure, mettez-y votre cœur, en union. Voilà une idée, vous y en ajouterez d’autres […] Eymard. Pour approfondir le texte « Toute la force en ces moments est dans la confiance en la miséricorde de Dieu » Le père Eymard a risqué la vie à cause d’une maladie grave. En regardant sa vie il se fait des reproches. A la fin de la vie il nous reste une chose à faire : faire confiance à la miséricorde de Dieu, s’abandonner à son amour et se jeter dans l’océan de miséricorde et d’amour de compassion ! Il encourage sa correspondante à se mettre sous les ailes de la divine miséricorde. Eymard nous encourage à vivre le saint abandon entre les bras de la miséricorde de Jésus, à avoir une confiance sans borne dans la miséricorde de Dieu, parce qu’elle est infinie. « C’est dans la confiance en cette infinie miséricorde que l’on met son espérance et sa paix » (PT 159,2). « Il faut faire comme l’enfant qui revient de l’école vers ses parents » Le p. Eymard invite sa correspondante à « faire comme l’enfant », à être, comme nous dit le psaume, « comme un petit enfant contre sa mère » (Ps 130). C’est-à-dire : avoir une relation simple, faite d’abandon, de confiance et d’amour avec Dieu. Son amour est plus important que tout le reste. Dieu est pour nous comme un père qui nous guide avec humanité, par des liens d’amour (cf. Os 11,4) ; il est comme une mère qui ne peut pas oublier le fils de ses entrailles (cf. Is 49,15). « Adorez la plaie sacrée du pied gauche de Notre Seigneur… Adorez la plaie du pied droit de Notre Seigneur » Le pied gauche de Jésus nous parle de son amour miséricordieux, qui, comme un berger, va à la recherche de la brebis perdue (cf. Lc 15,4-6 et Mt 18,12-13). Le pied droit de Jésus est celui qui nous trace le bon chemin du ciel. Jésus, en effet, est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (cf. Jn 14,6) ; il est la voie pour aller au Père. « Adorez la plaie de la main gauche du Sauveur… Adorez la plaie de la main droite de Jésus » Le p. Eymard parle de la main gauche de Jésus qui nous conduit et nous soutient, et de la main droite qui nous porte, défend et bénit. L’image de la main, dans la bible, est une manière pour nous parler de la tendresse de l’amour de Dieu. « C’est moi, le Seigneur ton Dieu, qui saisis ta main droite, et qui te dis : ‘Ne crains pas, moi, je viens à ton aide’ » (Is 41,13). Jésus, dans l’évangile, nous assure que la main de Dieu nous protège. Personne ne va nous arracher de sa main et de la main de son Père (cf. Jn 10,28-29) Dans les moments difficiles nous pouvons dire comme Jésus : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Lc 23,46) « Adorez la plaie profonde du sacré cœur de Jésus » La plaie du cœur nous renvoie au côté de Jésus, ouvert par la lance du soldat, d’où sont sortis du sang et de l’eau (cf. Jn 19,34). L’eau et le sang témoignent de Jésus (cf. 1Jn 5,6), de son amour pour nous les hommes. L’eau et le sang nous purifient et nous sanctifient. « Entrez ! », dit le p. Eymard, pour y demeurer. « Demeurez dans mon amour », nous dit Jésus (Jn 15). Pour la prière En toi, Seigneur, je cherche refuge, un refuge à l’ombre des ailes de ta miséricorde (cf. Ps 56). Ta tendresse, Seigneur, est comme la tendresse d’un père pour ses enfants (cf. Ps 10213). Tu me protèges par l’ombre de ta main (cf. Is 49,2), j’ai confiance en toi. Jésus, ton Fils, est ton amour humanisé, rendu visible et sensible ; son amour est plein de douceur et de miséricorde. Fais, oh Seigneur, que je me laisse envelopper par ta miséricorde ; que ta patience me donne toujours du temps pour me convertir. Donne-moi de retourner dans ta maison, de demeurer dans les blessures de ton amour ; alors, moi aussi, enflammé par ton amour je serai capable de miséricorde, de patience, de pardon et d’amour. Amen. Sagesse de vie - 11 A l’écoute de St Pierre-Julien Eymard Une lettre pour nous tous Centre de spiritualité « Eymard » 67, rue du Breuil 38350 La Mure [email protected] À Mère Marguerite Guillot 14 mars 1866 - CO 1758 Entrez dans cette divine demeure