PSYCHOPEDAGOGIE: Eléments de psychologie de l`adolescent
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PSYCHOPEDAGOGIE: Eléments de psychologie de l`adolescent
1 ELEMENTS DE PSYCHOLOGIE DE L’ADOLESCENT. CONCEPTEUR : Diâo FAYE/FASTEF [email protected] [email protected] Importance du cours : Cours obligatoire essentiellement axé sur la connaissance de celui pour qui la classe est faite : l’apprenant Présentation sommaire du cours : Le développement de l’enfant et les spécificités des besoins et comportements de l’adolescent. Profil de la cible : Professeurs contractuels Niveau (section) : F1AB et F1C2 Objectif général : Acquérir des connaissances sur l’adolescent et comprendre le fondement de ses comportements pour les tolérer en vue d’une action pédagogique efficace Pré-requis : notions essentielles sur le sens et les principes de l’action éducative. Plan sommaire du cours : Introduction 1. Qu’est-ce que l’enfance ? Les étapes de développement de l’enfant 2. L’adolescence • La préadolescence • L’adolescence • La post-adolescence • Aperçu sur le caractère • La délinquance juvénile Conclusion 2 Mots clés : enfant, adolescent, croissance, évolution, mental, physique maturation, puberté, délinquance juvénile, sagesse, pudeur. Introduction Le jeune collégien ou lycéen que reçoit le professeur dans sa classe n’est certainement pas connu dans ses multiples facettes par celui-ci. Pour jouer pleinement son rôle dans les activités de la classe voire de l’école l’apprenant mérite bien attention, affection, compréhension et surtout tolérance de la part de son professeur mais aussi de sa famille. Une telle attitude n’est possible que grâce à l’éclairage de la psychologie qui permet de mieux connaître l’enfant car l’apprenant du collège ou du lycée n’est plus certainement l’enfant de l’école élémentaire. Faut-il le préciser, en dépit de ses transformations spectaculaires, il reste encore loin d’être adulte majeur et responsable. Si les parents peuvent se contenter d’informations sommaires, le professeur lui, se doit de fonder son action pédagogique sur des connaissances psychologiques sures et solides .Toutefois, l’on ne peut aborder efficacement l’adolescence si l’on ne s’arrête pas d’abord sur l’enfance qui la précède et l’engendre. Autrement dit l’étude de l’adolescent sera largement facilitée par celle de l’enfant qu’il fut, tantôt considéré comme un petit homme tantôt reconnu comme le petit de l’homme. 1. L’enfant et son développement. 1.1. Qu’est-ce qu’un enfant ? Question difficile affirme, le Professeur Jean CHATEAU de l’Université de Bordeaux qui n’a pu lui apporter une réponse satisfaisante lors d’une conversation privée. En effet, selon lui « ni sa taille ni la largesse de ses épaules encore moins ses activités ludiques (le jeu), ne constituent des critères pertinents pour définir l’enfant ». Il serait plus prudent alors de définir l’enfance : « un ensemble d’étapes ou de stades que l’être humain doit traverser dans son développement ». A défaut de pouvoir s’accorder sur une définition précise de l’enfant, peut-on tout au moins, s’accorder sur le découpage chronologique de cet âge ? 3 Certains psychologues simplifient le problème en distinguant : - la première enfance qui va de 0 à 3 ans ; - la deuxième enfance qui va de 3 à 7 ans ; -la troisième enfance qui va de 7 à 12 ans. Jean PIAGET biologiste, dans ses recherches, pour tenter d’expliquer la genèse des principales fonctions cognitives et notamment la construction de l’intelligence, a proposé une approche qui fait encore école et qui continue d’inspirer largement les démarches pédagogiques de beaucoup d’enseignants. Nous nous référons principalement à lui dans ce cours, tout en sachant que d’autres approches aussi intéressantes pour l’école existent comme celles d’Henri Wallon et du psychanalyste Sigmund FREUD et les néo Freudiens. 1.2. Le développement de l’enfant selon Jean PIAGET. Jean PIAGET explique la construction de l’intelligence chez l’enfant par le passage obligé à ces étapes de développement : - la période sensori-motrice (0 à 2 ans) ; - la période préopératoire (2 à 7 ans) ; - la période des opérations concrètes (7 à 12 ans) ; - la période des opérations formelles (12 à 15 ans) ; Que révèle l’examen de chacune de ces périodes ? • La période sensori-motrice (0 à 2 ans) Durant cette période qui va de la naissance à l’apparition du langage, l’enfant prend petit à petit conscience de son environnement avec le quel il fait corps : environnement humain d’abord (la mère) physique en suite, pour découvrir les différents objets qui tombent sous ses sens afin de construire son intelligence par la coordination de ses sens et de ses différentes activités réflexes, montés naturellement selon certains auteurs, construits selon Piaget à travers différents mécanismes. La première forme d’intelligence appelée intelligence sensorimotrice ou psychomotrice comprend six sous-stades qui s’expliquent par leur appellation. : 4 a) le stade des exercices réflexes de 0 à 1mois ; .b) le stade des réactions circulaires primaires avec l’apparition des premières habitudes de 2 à 3mois ; .c) le stade des réactions circulaires secondaires avec la préhension intentionnelle de 4 à 8 mois. . d) le stade de la coordination des schèmes (adaptation des moyens pour atteindre des résultats ou buts) de 9 à 10 mois. .e) le stade des réactions circulaires tertiaires avec moyens nouveaux de 11 à 12 mois. l’invention de f) l’invention des schèmes nouveaux de 12 à 24 mois. Cette période de 0 à 2 ans s’achève par des actes d’intelligence basés sur les schèmes ou « structures mentales qui sous tendent nos comportements » Cette forme d’intelligence sensori-motrice se déroule pour l’essentiel sur le corps de l’enfant. Lui-même. • La période opératoire (2 à 7 ans) Le langage permet d’anticiper sur l’action, s’il ne prend sa place Elle comprend deux sous- stades : . le stade pré-opératoiire . le stade des opérations concrètes. .a) le stade préopératoire (2 à 4 ans) C’est une pensée intuitive caractérisée par les jeux symboliques. L’enfant pense qu’un objet change de poids et même de matière au fur et à mesure qu’il change de forme ( que la même quantité d’ un liquide qu’on transvase sur des récipients de formes différentes change de volume, que la même quantité de pâte à modeler en changent de forme change de poids. Tout se passe comme si l’enfant fonctionne sous le mode de la pensée magique. Le monde pour lui est un monde artificiel, animiste et fonctionne sous le mode de son réalisme mental. Piaget et ses collaborateurs donnent de nombreux exemples sur les longueurs, 5 les quantités, les formes de pâte à modeler et des liquides. Les mécanismes de fonctionnement de cette phase ont fortement influencé les premières études ethnologique sur la pensée indigène ,jugée non seulement fruste mais encore prélogique voire alogique faute d’une suffisante décentration avec le milieu. . b) le stade des opérations (4 à7ans) Il prolonge et achève cette période . Elle installe en fin les opérations logiques. Cependant cette logique loin d’être spéculative, est une logique concrète qui ne peut se départir du support. D’où la nécessité de recourir aux aides ou auxiliaires audio- visuels pour concrétiser l’enseignement à cet àge. • la période des opérations concrètes (7 à12 ans) Mise en place des opérations logico –mathématiques : - les objets ; - la classification ; - la sériation ; - la construction du nombre ; - la construction de l’espace ; - la construction du temps. Elle constitue le palier de la pensée logique manifestée par l’intelligence en développement. Par le terme opération concrète il faut entendre le recours à un raisonnement logique qui naît d’une sorte de dégel des structures intuitives. Progressivement l’enfant est capable de sérier et de classer. Sa pensée devient réversible. Les imperfections des stades précédents se corrigent naturellement. Elle précède les opératoires formelles. C’est là que l’enfant acquiert les instruments nécessaires à l’opération interne. • La période des opérations formelles ou hypothético-déductive (12 à 15 ans). 6 A ce niveau la dernière phase de l’acte d’intelligence consiste à sérier, dénombrer, classer, mettre en correspondance. La principale caractéristique c’est que l’enfant est désormais capable de se libérer du concret pour raisonner dans l’abstrait. Le développement cognitif de l’adolescent selon PIAGET est caractérisé par une nouvelle façon d’aborder et de comprendre les choses : la pensée formelle. Exercice1 : Répondre aux questions. Question I Etablir la correspondance entre les tranches d’âges et les stades selon la psychologie génétique de PIAGET Chronologie 4 à 7 ans Stades Intelligence psychomotrice 0 à 2 ans Intelligence opératoire 10 à 12ans Intelligence préopératoire 7 à 10ans Intelligence abstraite Question II Donnez les instruments de chacun de ces stades en deux ou trois lignes (30 mots) 2. L’adolescence. Il serait impossible d’isoler l’adolescence de la période qui la précède et encore moins de celle qui la suit. En effet L’adolescence est l’âge de la transition entre l’enfance et l’âge adulte ; cette période décrite 7 généralement comme étant un âge de bouleversements, de tempêtes, d’abus et d’excès à cause des perturbations biologiques et psycho physiologiques de la puberté comprend trois phases découpées ainsi : - la pré adolescence : de 12 à 14ans ; - l’adolescence : de 14 à 16 ans ; - la post adolescence : de 16 à 18 ans. Chacune de ces phases est traversée par des évolutions biologiques, affectives, intellectuelles et sociales. S’il existe un événement biologique universel (la puberté) sur lequel tous les psychologues s’accordent pour distinguer l’adolescence proprement dite des autres phases, il n’en est pas toujours de même pour deux autres phases. 2.1.La préadolescence La puberté marque la fin de l’enfance et de facto le début de l’adolescence. Elle est principalement caractérisée par des transformations corporelles et physiques qui frappent l’observateur le moins averti. D’une semaine à l’autre, parfois d’un mois à l’autre des changements morphologiques notables apparaissent chez l’adolescent qui, désormais, s’intéresse principalement à son corps .en même temps que s’opèrent d’autres changements dans le domaine de sa vie mentale et dans celui de sa personnalité. Appelée prime adolescence par certains, puberté par d’autres, on peut aussi la rencontrer sous le vocable plus technique de pubescence. Quelques signes secondaires visibles marquent le passage à la puberté : - chez la fille : poussée de poils au pubis et aux aisselles, début de développement des seins, élargissement du bassin et apparition des premières règles. - chez le garçon : poussée de poils au pubis, aux aisselles, au menton, mue de la voix, développement de la pomme d’Adam et pollutions nocturnes. Cette transformation brutale et rapide du corps surprend à la fois le sujet et son entourage. En effet le corps de l’enfant subit une double modification sur le plan de la taille et de sa dimension. Le rythme s’accélère d’une année à l’autre et d’une génération à l’autre. Ces changements peuvent trouver leurs 8 explications tour à tour dans la race, les gènes, le mode de nutrition, le climat physique, l’environnement social… La puberté constitue une étape décisive dans le développement de l’adolescent. Si elle se produit très tôt ou très tard le développement physique et mental en pâtit par une sorte d’altération. D’ailleurs chez beaucoup de sujets c’est une phase de crise difficilement surmontable tandis que d‘autres la traversent sans dommage. Ces mutations donnent à l’adolescent en même temps que les modifications de son schéma corporel, le sentiment d’étrangeté de son corps. Son comportement devient de plus en plus maladroit et son temps de réaction plus lent. Les bouleversements soudains du corps entraînent un doute quant à l’authenticité du corps d’où une fuite dans l’imaginaire avec son lot de narcissisme, de crise de larmes faciles et de doute de soi qui peut mener à tous les dangers. Il cherche refuge dans les bandes d’amis, voire les gangs, si ce n’est dans l’isolement et les tendances suicidaires. L’intelligence logique est certes en place avec les capacités de classification de sériation et même le sens d’une certaine perspective. Cependant cette pensée logique reste encore rivée sur le concret et est perpétuellement menacée par l’irréalisme de l’imagination. La diversification des intérêts renforce la maturation intellectuelle de l’adolescent donne à cet âge raisonneur accès à la pensée abstraite, ce qui exacerbe son goût à la polémique stérile et son illusion de tout savoir mieux que quiconque ce qui lui ouvre les portes du raisonnement hypothéticodéductif. 2.2.L’adolescence Le narcissisme primaire évolue en un sentiment de pudeur excessive, de spleen et de honte qui fait que l’adolescent se suppose dévisagé par le regard d’autrui. Cela engendre ainsi un sentiment de gène permanent face à l’autre, ce qui prépare déjà le lit de la crise d’originalité juvénile que nous aborderons plus loin. La fréquentation du groupe évolue vers les amitiés particulières et sincères, les premières amours passions, encore appelés amours collégiens. C’est l’âge pubertaire qui marque l’installation de la fonction reproductrice, l’aspect le plus caractéristique de l’évolution de l’adolescent qui est animé d’un 9 sentiment d’étrangeté de son propre corps. Constamment en face du miroir, il est gêné par l’apparition de boutons sur le visage, par sa petite taille ou son obésité. C’est le début du narcissisme juvénile mais aussi des sentiments de pudeur d’amour et d’attirance par l’autre sexe et même par ses pairs. C’est l’âge d’identification à des héros, des choix d’idoles, de mode de vie, de d’idéologie politique, de sentiments religieux… Pour beaucoup de parents voire de professeurs, le jeune adolescent continue d’être un enfant qu’on instruit. Il n’en est rien. En réalité lui, il se sent autre, il se veut autre, il aspire à la condition d’adulte. Il « fait l’homme » non sans impatience et sans prétention. Ses intérêts changent dans ses comportements comme dans ses lectures et autres activités. L’attachement puéril aux notes scolaires, aux appréciations élogieuses de l’enseignant peut, dans certains cas, faire place à une sorte d’indifférence ou de dégoût passager pour les études. Son entourage assimile cette nouvelle situation à une régression née de difficultés scolaires alors qu’en vérité, c’est parce que son horizon s’élargit. Il a de nouveaux besoins qui ont noms : l’affirmation de sa personnalité, l’attention des autres, l’indépendance dans ses choix d’habillement et de fréquentations, l’argent de poche, une profession, un poste de travail… Selon le cas, c’est l’intensification des sentiments religieux, l’inquiétude métaphysique, l’angoisse existentielle, le désir de réformes sociales et son corollaire la contestation qui traduit la soif du pouvoir chez l’adolescent. Le copinage, l’évasion dans les relations particulières mettent en cause de plus en plus la recherche des groupes de pairs .Les préoccupations d’un garçon de 13 ans ne sont pas celles de l’adolescent de 19 ans. Cette croissance qui se diversifie et s’individualise selon le sexe, l’origine socioculturelle, l’âge etc .... C’est pourquoi depuis leur congrès de Bonn en 1960 les psychologues se sont accordés à faire de la psychologie de l’adolescent « une psychologie différentielle. » Pour déterminer leur degré d’intelligence, PIAGET et INHELDER ont proposé à des adolescents une quinzaine de problèmes de type physique comme l’oscillation de pendule, la flottaison des corps, la flexibilité des métaux, l’équilibre de la balance … Chacun de ces problèmes mettant en jeu des formes de raisonnement fondées sur des modèles de causalité plus ou moins complexes. Ils constatent que les adolescents se détachent progressivement de la matérialité des données concrètes pour s’installer sur de pures abstractions, comme en algèbre ou en logique par exemple. Cette capacité de pouvoir se 10 dégager de la matérialité des choses pour accéder à des réalités abstraites et établir des lois générales, c’est ça la formalisation. Cette nouvelle disposition ouvre la voie à la pensée scientifique. 2.3.La post adolescence La maturation sexuelle se manifeste par des interrogations tendant à satisfaire la curiosité de l’adolescent dans le domaine naguère tabou de la sexualité : organes génitaux (forme, volume, taille, fonctionnement) et la vie sexuelle (photo- romans, romans et films érotiques et pornographiques). Il a envie de passer à l’acte. Les expériences tentées en cachette, la comparaison avec l’autre peuvent provoquer des troubles d’insatisfaction, des troubles psychosomatiques graves pouvant déboucher sur des sentiments d’infériorité, l’inhibition, le suicide…). Cette situation peut également s’accompagner de déviations d’instinct sexuel, l’auto-érotisme sous la forme de la masturbation solitaire si fréquente chez les garçons. Les tendances d’homosexualité sont plus inquiétantes chez les parents parce que se développant en crescendo avec peu de chance d’être stoppées. Les grossesses précoces et non désirées nées des rapports non protégés, les infections sexuellement transmissibles font des ravages surtout en milieu rural faute d’encadrement médico-social. Cette passion est petit à petit orientée vers la recherche du couple idéal et le sentiment de vouloir fonder un foyer. L’adolescent a des modes de penser, de sentir, d’agir qui lui sont propres. Il est loin d’être mûr et manque encore d’impartialité, d’objectivité et d’expérience. Sa pensée garde quelque chose de subjectif et l’enferme dans un narcissisme génétique ou le plonge dans un élan communautaire surprenant. Dans ses rapports avec autrui, il a tendance à se référer sans cesse à soi et à vouloir dominer tout le monde : c’est lui qui sait tout, c’est lui le plus fort physiquement et mentalement. Il se veut le plus beau, le plus aimé. M. DEBESSE parle à ce sujet de «mentalité égoïste de l’adolescent». Ce sentiment d’être au-dessus des autres, qu’il s’agisse de ses pairs, de ses parents ou de ses professeurs, traduit une certaine illusion qu’il se fait de la vie, la soif de domination latente en lui. Cela s’accentue lorsque dans sa propre famille, il se sent écrasé par un plus 11 jeune que lui mieux favorisé par la nature sur le plan physique (taille, corpulence…) plus doué dans les études. Cela peut constituer une entrave grave à l’épanouissement de sa personnalité. S’il n’a pas d’encadrement adéquat dans son entourage il risque de tomber dans des troubles néfastes à son développement psychique, à ses relations sociales et à ses études. Voilà en partie ce qui explique l’attitude de contre-pouvoir que les adolescents opposent au pouvoir des adultes qu’ils n’hésitent pas d’affronter en se délectant de leurs moindres concessions qu’ils interprètent comme des «reculades» face à leurs nombreuses revendications. Mais plus tard, ses rivalités avec ses frères et sœurs, l’esprit de compétition qui l’animait naguère en classe dans ses activités intellectuelles le poussant à vouloir occuper partout la première place se tempèrent peu à peu. Il gagne en maturité et s’achemine naturellement vers la fin de cette période critique. La fin des études, l’obtention d’un emploi, le mariage sont autant de critères pour marquer la fin de l’adolescence et le début de la vie adulte. Mais l’âge de vingt ans semble faire le consensus de beaucoup de psychologues; car les éléments susmentionnés peuvent intervenir avant ou après. Les «éternels étudiants», les «célibataires endurcis», les «sans emplois d’un certain âge» peuvent-ils accepter d’être considérés comme des adolescents? Les titres de «vieil adolescent», «jeune adulte» usités dans les milieux populaires ne sont pas l’affaire des spécialistes quand bien même ils traduisent des réalités quotidiennes. Nous admettons que la post-adolescence est une période relativement courte moins critique que celle qui la précède. C’est l’âge de la raison, le début de la sagesse et des responsabilités familiales et sociales. 3. Bref aperçu sur le caractère 3.1.Qu’appelle-t-on caractère ? On parle souvent de quelqu’un qui a « un mauvais caractère » par opposition à celui qui a « un bon caractère ». Mais Qu’est-ce que le caractère ? Le mot caractère est synonyme de tempérament, de volonté ou de personnalité. Les américains ont réglé la question en ne parlant que de personality (personnalité). Selon le psychologue LE SENNE « le caractère est un ensemble de dispositions congénitales qui forment le squelette mental de l’individu ». Il ne change pas. Ce qui change c’est la personnalité individuelle, c’est l’humeur. Chez l’adolescent, l’altération du caractère a maintes fois été soulignée. L’humeur devient indocile et instable. C’est parce que le moi qui s’affirme entre 12 fréquemment en conflit avec l’entourage, entraînant une désadaptation éphémère. Les difficultés avec les parents sont de plus en plus nombreuses. Cette affirmation de soi sous sa forme aigüe est désignée sous le vocable de « crise d’originalité juvénile ». Les parents qui la subissent sans la comprendre s’opposent de façon négative et violente à leurs enfants, mais ils sont vite surpris par un changement brusque dans un élan positif à travers des initiatives individuelles ou collectives. Ce nouvel élan enthousiaste et apaisant annonce une maturité sociale et un désir d’adaptation à la société : c’est le souci d’emploi, de mariage, de voyage, d’approfondissement des connaissances qui s’installe. Le voilà qui entre de plein pied dans la post-adolescence, surpris lui même de ses propres revirements. 3.2.Les principaux types de caractère. Les caractérologues fondamentales : classent les êtres humains selon trois racines -l ’émotion ( E ) ; - l’activité ( A ) ; - la retentivité: la secondarité (S ) ou la primarité ( P ) c’est-à-dire la réaction de l’individu plus ou mois rapide ou bien plus ou moins lente face à un événement ou un problème. La combinaison de ses racines a donné naissance à HUIT grandes familles de caractères : -Les nerveux : Emotifs non Actifs Primaires ( EnAP ) . - Les sentimentaux : Emotifs non Actifs Secondaires (EnAS ) - Les passionnés : Emotifs Actifs Secondaires (EAS ) - Les colériques : Emotifs Actifs Primaires ( EAP ) - Les sanguins : non Emotifs Actifs Primaires ( nEAP) - Les flegmatiques : non Emotifs Actifs Secondaires ( nEAS ) - Les amorphes : non Emotifs non Actifs Primaires (nEnAP ) -Les apathiques :non Emotifs nonactifs Secondaires(nEnAS ) Gaston BERGER dans ses travaux a tenté de préciser et d’assouplir cette analyse du caractère. Quant à André LE GALL, il a adapté et appliqué cette 13 caractérologie à des enfants et à des adolescents. P MESNARD, lui, en a tiré des applications pédagogiques L’engagement dans l’apprentissage d’un métier dans la recherche d’un statut social et d’un couple, les risques inhérents aux ajustements hétéro le désir de notoriété à tout prix hantent le celui qui désormais est adulte par le corps mais reste jeune de part son statut. 4. La crise d’originalité juvénile. Caractéristiques généraux. La volonté de se distinguer à tout prix par des comportements d’opposition excessifs, est la caractéristique principale de cette phase qui singulièrement reproduit la crise de trois ans de l’enfance. Cette crise d’excentricité, d’excès dans le jugement, dans les goûts, les accoutrements et les conduites non canalisées prend des allures différentes entre les garçons et les filles. Les filles sont Jugées coquettes par les garçons de leurs âges et se distinguent par leur saute d’humeur, leur souci de se faire valoir mais aussi leur timidité excessive, leur pudeur… A leur tour les filles légèrement en avance sur les garçons du point de vue de leurs visions socio-affectives, les jugent immatures. Cependant, ils sont prompts à poursuivre jusqu’au sacrifice extrême, par goût pour l’absolu, pour les idéologies et par leur manque de réalisme des luttes pour des causes perdues d’avance. Ce qui, non seulement, fait d’eux des êtres vulnérables mais encore les expose à tous les délits en faisant d’eux des délinquants potentiels. Les manifestations de la délinquance juvénile. Les périodes de crises mal résorbées, peuvent engendrer si l’éducateur ou les parents ne sont pas avertis, des conflits aux conséquences graves pour l’avenir de l’adolescent. Le délinquant est celui là qui enfreint les normes du groupe et ou les règles de la société. Il y a délinquance lorsque le sujet fugue, vole, vagabonde, se prostitue ou devient pervers sexuel, s’adonne à la toxicomanie, verse dans la violence et l’alcoolisme etc. 14 Exercice2 : Répondre aux questions ci-dessous. Question I Donnez le découpage chronologiques de l’adolescence. Question II Décrivez la période la plus lourde de conséquences pédagogiques de l’adolescence . Justifiez vos réponses. Question III Décrivez les conséquences de la crise d’originalité juvénile sur la scolarité de l’adolescente. Question IV Quels sont les facteurs qui sont susceptibles de faire verser l’enfant dans la délinquance ? Question V Quels conseils donneriez-vous à un collègue face à un adolescent qui s’oppose à lui de manière systématique ? 5. Les applications pédagogiques dans la gestion de la classe. Averti de la diversité et de la complexité des caractères qu’il peut rencontrer chez ses élèves, l’enseignant se doit d’en tirer les conséquences pédagogiques pour une meilleure gestion de sa classe car comme le dit M. DEBESSE « il y a des élèves apathiques qu’il faut pousser sans cesse au travail ; d’autres qu’il faut freiner et discipliner ; d’autres encore, les natures nerveuses par exemple qu’il faut soutenir. Les récompenses doivent être fonction des caractères ». Le professeur doit donc comprendre que sa classe réunit un ensemble complexe d’aptitudes mentales et d’attitudes caractérielles. Chaque caractère a besoin d’une approche pédagogique appropriée, d’un traitement particulier. Il est évident qu’un sujet colérique c’est-à-dire Emotif Actif Primaire pose des problèmes éducatifs fort différents de ceux du sentimental ou du flegmatique. 15 Dans la disposition de sa classe l’enseignant en plus des difficultés visuelles et auditives qui le poussent à réserver les premières places à ceux qui en souffrent, doit éviter que deux bavards soient mis côte à côte. Il doit faire de sorte que le turbulent soit neutralisé par un voisin placide et faire agir un sujet ouvert sur un voisin de table taciturne. Dans une classe, chacun selon son caractère a son rôle à jouer : aux enfants soigneux l’enseignent peut confier l’entretien de la bibliothèque et du musée scolaire; aux débrouillards celles d’apporter le matériel nécessaire à la leçon, aux autoritaires le soin de diriger les jeux collectifs, aux pondérés la surveillance des plus agités. André Le GALL souligne l’intérêt du travail de groupe pour les caractères non émotifs et non actifs comme les apathiques tandis que les sentimentaux seraient plus à l’aise de travailler seuls. En classe l’enseignant doit se garder de croire que les élèves qui répondent spontanément aux questions sont plus intelligents que ceux qui parlent rarement, car il est admis par des observateurs avertis qu’un élève n’est pas forcement un sot parce qu’il garde le silence. Tenir compte dans sa pratique de classe et notamment dans ses relations avec ses élèves de la diversité des caractères c’est appliquer les principes de la psychologie différentielle. Chaque adolescent est un cas particulier à traiter avec tact et précaution. Il faut agir dans le sens d’un équilibre entre une adaptation aux exigences du milieu et un permanent souci de dépassement de soi Il importe pour le parent comme pour l’éducateur d’être averti des signes de la phase d’incubation généralement silencieuse, afin de prévenir tout passage à l’acte, en avertissant l’administration scolaire pour une prise en charge précoce du délinquant potentiel, sans qu’il soit nécessaire de jouer au psychologue ou de verser dans des mesures punitives lourdes de conséquences Conclusion Nous venons de le voir, si l’enfance est une eau calme, l’adolescence est un torrent de surcroît bien souvent sournois. La fonction d’éducation exige beaucoup d’amour pour comprendre l’adolescence qui est une période de défis 16 et d’opposition uniquement pour se poser et se faire accepter et valoriser. Elle exige en même temps beaucoup de maturité et de hauteur pour se détacher et ne pas tomber au niveau de l’adolescent ne serait ce que pour conserver son statut d’adulte mais surtout d’éducateur. L’éducateur est avant tout pour cet être en mal et en quête de lui-même, un modèle d’identification et de construction de la personnalité car la liquidation de l’Oedipe n’est pas toujours réussie au plan familial. Le sens de l’autorité ne repose point toujours sur l’autoritarisme cassant, mais sur la nécessité pour tous d’accepter et de respecter le bien fondé des règles établis. L’éducateur doit user à la fois de beaucoup d’attachement et de détachement pour pouvoir au même moment écouter et entendre l’apprenant, lui apporter affection et quiétude. NB. Ce rapide survol de la psychologie de l’enfant et de l’adolescent ne donne que des indications générales, forcément incomplètes, juste nécessaires pour comprendre et tolérer les attitudes de vos apprenants qui constituent une tranche d’âge fort complexe. Nous vous invitons à approfondir ces informations par vos recherches et lectures personnelles en vous référant aux éléments bibliographiques ci-après. Activités de lecture : lire les textes ci-dessous, relever les notions abordées dans le cours et les comparer aux réalités socioculturelles du Sénégal. L’Adolescence Période de développement qui se situe entre l'enfance et l'âge adulte: de 12 à 18 ans, pour ses limites généralement admises. La puberté en donne le signal, avec des variations d'âge entre filles et garçons, et des différences remarquées selon les époques. «L'avance séculaire» rend, en effet, la puberté de plus en plus précoce; si on suit les données européennes sur cent ans, on relève un écart de quatre ans en moyenne dans l'âge d'apparition des règles chez les filles, qui passe de 17 à 13 ans. À l'opposé, les données économiques (hypothèse du chômage) et sociales (prolongement des études) retardent l'entrée dans le monde des adultes, étirant encore le temps de l'adolescence. L'adolescence se définit donc à la fois par des changements physiologiques et par des caractéristiques psychosociologiques. Si les sociologues centrent davantage leurs études sur le phénomène de la jeunesse, les déterminants divers de l'adolescence qui en font un phénomène hétérogène l'ont transformée aux yeux des psychologues en un véritable objet d'étude, peut- 17 être de fascination. Il n'en fut pas toujours ainsi. Données historiques et ethnologiques Dés 1960, l'historien Philippe Ariès, en étudiant la vie familiale au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, souligne le peu de place faite tout d'abord à l'enfant, et même l'absence de l'adolescent en tant que tel. «De très petit enfant, il devenait tout de suite un homme jeune, sans passer par les étapes de la jeunesse» et sans la protection affective de la famille comme dans nos sociétés modernes. L'apprentissage, la socialisation n'étaient pas assurés par les parents mais par un milieu communautaire présent et chaleureux (voisins, amis, entourage familier). À partir du XVII siècle, un changement intervient qui tient aux mœurs nouvelles. L'école, le collège mettent les jeunes à part, toutes classes d'âge confondues, pour leur éducation, sous l'influence des moralistes et des religieux. Mais la famille évolue aussi et devient un <dieu d'affection» entre ses membres. Un sentiment nouveau envers les enfants, plus sensible, fait qu'on les valorise et les protège davantage, qu'on les habille de façon distincte; l'art même les représente. Le XVII siècle fonde les concepts d'enfance et d'adolescence en leur donnant place dans le développement humain. Les ethnologues, de leur côté, dans leurs études comparatives sur les sociétés coexistant à des niveaux de développement différents, rapportent bien des informations hétérogènes sur le statut de l'adolescent. Selon Margaret Mead (1963), l'adolescence n'existe pas pour les filles de Samoa, comme le rappelle Ariane Deluz (1984). Par ailleurs, certaines sociétés l'organisent rituellement pour marquer la sortie de l'enfance. Les modalités de socialisation varient beaucoup selon les types de culture, rassemblant ou dispersant les adolescents suivant les formes d'organisation qui dominent entre générations et entre hommes et femmes. . L'adolescence, phénomène biologique et social, est aussi une création culturelle Spécificité de l'adolescence Les modifications pubertaires entraînent, pour tous les adolescents, quelle que soit leur culture, mais bien différemment pour les filles et pour les garçons, une problématique du corps. Le remodelage de l'individu au cours de cette période 18 «< les années métamorphose », dit le professeur Courte cuisse) passe d'abord par le corps. Celui-ci, transformé, est difficile à assumer, en termes d'image de soi et d'image pour les autres; en termes d'expression et de force, avec ses nouveaux pouvoirs (la sexualisation) et ses fragilités. Il n'est pas rare de «lire >, les perturbations psychologiques des adolescents à travers leurs symptômes corporels qui constituent un signal bien perçu par les médecins de l'adolescence et les psychiatres (V. Courtecuisse, D. Marcelli et A. Braconnier) comme par les chercheurs (INSERM, 1989). Les conduites excessives (accidents, fugues, parfois violences) sont leur expression la plus fréquente, la réponse immédiate, incontrôlée aux perturbations qui les déstabilisent: «l'agir» (P.Jeammet) l'emporte sur le «dire », avant toute demande d'aide, considérée par eux comme une soumission ou une dépendance. Paradoxalement, ces manifestations qui malmènent parfois le corps jusqu’a le nier (anorexie, tentative de suicide, drogue...) sont autant d'appels aux personnes proches. Des revendications d'autonomie, moins extrêmes, sont aussi à traduire par les adultes dans ce code relationnel spécifique aux adolescents. Derrière l'opposition ou le conflit se cache la demande de sécurité, voire le besoin de modèles. Il est alors difficile aux adultes de comprendre ces contradictions. L'adolescent est en permanence, dans son fonctionnement même, aux prises avec des clivages, des décalages entre ses ressources et leurs modes d'expression. À l'adolescence, le développement intellectuel rend possibles réflexion et analyse, lucidité, invention, à égalité sur ce plan avec l'adulte. Difficile alors de saisir, par exemple, ce qui entraîne chez de bons élèves une démobilisation soudaine, une inhibition des capacités intellectuelles et de symbolisation, jusqu'à avoir des expériences sexuelles d'un registre pathologique (E. Kestemberg, 1982). Ces adolescents, comme en rupture avec eux-mêmes, sont des cas rares mais significatifs de possibles clivages des fonctions. Il y a nécessité, pour le jeune, à l'adolescence, de réajuster ses nouvelles ressources intellectuelles, affectives, sexuelles, et d'articuler leur réalité interne aux impératifs de la réalité externe. C'est un travail de réorganisation de la personne qui ne se fait pas sans l'aide des autres, particulièrement de ces adultes «significatifs», porteurs de référence, dont la rencontre est structurante. Pour être juste, il faut bien admettre la fragilité de certains adultes qui souffrent des mêmes situations dysharmoniques: les rôles sociaux, les responsabilités (mêmes éducatives) s'exercent alors sans la maturité affective de l'état adulte, tant il leur est difficile de dénouer les liens primitifs de dépendance affective et de réussir, comme l'explique Alain Braconnier, «les adieux à l'enfance» (1990). 19 «Crise» ou «processus du développement? Deux modèles pour comprendre l'adolescence L'adolescence comme crise paraît la première explication compatible, pour les premiers utilisateurs du terme, avec la brutalité des événements et les formes excessives des manifestations adolescentes. G. Stanley Hall (1904) accentue ainsi dans le premier ouvrage sur l'adolescence l'aspect dramatique de la période; M. Debesse (1936) en fait la« crise d'originalité juvénile»; E. Erikson (1969), une «crise d'identité». Cette expression qui la relie aux déterminants historiques et culturels, amorce la conception ultérieure de continuité psychologique. Dans le modèle explicatif qui pense l'adolescence dans la ligne développementale, cette période prolonge des mécanismes psychologiques mis en place dans la petite enfance. Notamment, celui de séparation-individuation, déjà en exercice dans les relations complexes d'attachement et de recherche d'autonomie, voire d'opposition, qui .se jouent entre l'enfant et sa mère, avec son entourage, à l'école. L'adolescent, certes, vit intensément cette double recherche d'identité personnelle, et de sécurité. Des précurseurs, psychanalystes proches des adolescents par la psychothérapie, ont heureusement élargi ce qui, jusque-là et de façon restrictive, était décrit comme un conflit «identité identification» entre adolescents et parents. Peter Blos (1971), Pierre Mâle (1980) soulignent bien la fonction relationnelle et identitaire des amis, des groupes de pairs dans la perspective adaptative de la crise. Ils fournissent à l'Idéal du Moi, au sortir des conflits identificatoires avec les parents, des réalisations possibles de vie, des projets, des repères de réussite plus assimilables aux adolescents que ceux des générations précédentes. Souvent aussi, ce sont les pairs qui aident à réguler le rapport à l'adulte et à l'institution scolaire. La société des adolescents est solidaire et structurante. Claude Saint Marc 20 Correction des exercices. Exercice1 Réponses I Les quatre principales périodes de développement de l’enfant selon Piaget sont ainsi découpées -La période sensorimotrice (0-2 ans) -La période préopératoire (4-7 ans) - La période de opérations concrètes ( 7-10 ans - La période des opérations formelles (10-12 ans) Réponses II A) Le stade sensori-moteur : Les sens et la motricité. B) le stade préopératoire : L’intuition ou l’imagination C) Le stade opératoire : La logique concrète D) Le stade de l’intelligence formelle : La logique abstraite Réponses III. Il serait impossible d’isoler l’adolescence de la période qui la précède et encore moins de celle qui la suit. En effet L’adolescence est l’âge de transition entre l’enfance et l’âge adulte. Exercice 2 Réponse I 21 La puberté décrite généralement comme étant un âge des bouleversements, des tempêtes, des abus, ne serait ce qu’à cause de la puberté et des conséquences qui en découlent comprend trois périodes : la préadolescence, l’adolescence proprement dite et la post-adolescence, chacune d’elle étant marquée par des évolutions biologiques, affectives, intellectuelles et sociales. Réponse II La volonté de se distinguer à tout prix par des comportements d’opposition excessifs, est la caractéristique principale de cette phase qui singulièrement reproduit la crise de trois ans de l’enfant. Cette crise d’excentricité, d’excès dans le jugement, dans les goûts, les accoutrements et les conduites non canalisée prend des allures différentes entre les garçons et les filles Réponse III Les périodes de crises mal résorbées, peuvent engendrer si l’éducateur ou les parents ne sont pas avertis, des conflits aux conséquences graves pour l’avenir de l’adolescent : 1°) le passage à l’acte. 2° la stagnation de sa scolarité . Le délinquant est celui là qui enfreint les normes du groupe et ou les règles de la société, Il y’a délinquance lorsque le sujet fugue, vole, vagabonde, se prostitue ou devient pervers sexuel, s’adonne à la toxicomanie, verse dans la violence etc. Le vagabondage prépare le lit de toutes ces ruptures de ban. Réponse IV La fonction d’éducation exige beaucoup d’amour pour comprendre 22 l’adolescence qui est une période de défis et d’opposition uniquement pour se poser et se faire accepter. Elle exige en même temps beaucoup de maturité et de hauteur pour se détacher et ne pas tomber au niveau de l’adolescent ne serait-ce que pour conserver son statut d’adulte mais surtout d’éducateur. L’éducateur est avant tout pour cet être en mal et en quête de lui-même, un modèle d’identification et de construction de la personnalité. ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIES 1. Ouvrages : ARIÈS Ph, (1973) L:Enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime, Paris, Seuil, G BERGER. (1954) Traité pratique d’analyse du caractère. Coll. Caractères Paris : Presses universitaires de France BLOS P., (1971.) Les Adolescents. Essai de psychanalyse, Paris, Stock, BRACONNIER A, (1984.) Psychopathologie de l'adolescent, Paris, Masson, BRACONNIER A, (1990). Les Adieux à l'enfance, Paris, Calmann-Lévy, M ; CLAES et L. POIRIER..(1993). Caractéristique et fonction des relations d’amitié à l’adolescence .Paris PUF. COURTECUISSE V., (1992.) 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