Exposé d`ETIC : Tricherie sur Internet
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Exposé d`ETIC : Tricherie sur Internet
Exposé d’ETIC : Tricherie sur Internet Plusieurs articles écrits par des auteurs Français et Américains sont y ici résumés dans le cadre d’une étude de la triche dans les études supérieures. Ils traitent notamment des facteurs de fraudes à l’université et de ses caractéristiques en insistant particulièrement sur le plagiat et la propriété intellectuelle. Les facteurs individuels et contextuels de la fraude aux examens universitaires Depuis les années 1960 le taux de tricherie a explosé. Aujourd’hui aux Etats-Unis, 70% des étudiants ont déjà eu recours à la triche durant leur scolarité, principalement lors des examens universitaires. Cela a conduit les universités à multiplier les chartes de ‘bonnes conduites’ que leurs élèves doivent signer, s'engageant ainsi à ne pas tricher au cours de leurs études. Bien sûr, cela ne suffit pas. Dans chaque école, les fraudes sont sanctionnées et condamnées. Au début des examens des consignes sont données aux élèves afin de leur indiquer toutes les règles : portable interdit, sortie de salle exceptionnelle… Cependant, si les réglementations visent à prévenir la tricherie en citant les sanctions dans le règlement scolaire, elle n'est jamais clairement définie. "Demander le résultat d’un exercice est du domaine de la triche ?’ est un exemple de question qui divise les opinions : 54% des étudiants y répondent négativement. Pour ajouter à la complexité du problème, les techniques de fraude se sont largement diversifiées avec l’arrivée d’internet et des portables. Le terme "triche" doit donc être redéfini. Par exemple, le "copier-coller" n’existait pas il y a 10 ans et est aujourd'hui considéré comme une technique de triche. Les recherches mettent en évidence plusieurs caractéristiques de la fraude à l’université. -Il s’agit d’un phénomène massif, touchant environ 70% des étudiants, mais occasionnel. En effet la fréquence de triche d'un élève est assez faible. -Elle n’est en général pas préméditée. Le contexte la favorise. Elle est le résultat d’opportunités. Elle apparaît par exemple plus présente si la surveillance est relâchée. Un étudiant déclare ‘Avant (…) je ne pouvais pas. A la fac, lors des examens la triche est facilement réalisable’. -Etonnamment les meilleurs élèves sont ceux qui trichent davantage. Les étudiants plus faibles considèrent que dans tous les cas ils seront en difficultés. -La triche est incitée par le comportement des pairs. Si son groupe triche alors l’élèves moins de scrupules à y avoir recours à son tour. aura -La fréquence de tricherie d’un élève est plus élevée si celui-ci y avait déjà eu recours avant d’arriver à l’université. Peu d’étudiants commencent en université. -Les filles trichent moins, par respect envers de l’institution scolaire -Les sanctions sont peu ou mal connues. -La fraude est liée à certaines activités. Par exemple les élèves téléchargeant des musiques illégalement ou participant souvent aux soirées étudiantes sont plus nombreux à frauder lors d’examens. Understanding Academic Misconduct La majorité des étudiants ont déjà fraudé. Ici la triche est définie par tout comportement lors d’un examen qui donne à un étudiant un avantage par rapport à ses pairs. Aux Etats-Unis, l’intégrité scolaire est considérée comme reposant sur l’honnêteté, la justice, la confiance, le respect et la responsabilité. La fraude porte ainsi atteinte à la prospérité économique du pays et au bien-être de la société. Les étudiants Américains reconnaissent en effet qu’il est amoral d’y avoir recours. Cependant on ne peut que noter que la triche a toujours été omniprésente dans les études. Les élèves trichent pour plusieurs raisons. La situation personnelle peut les influencer. Beaucoup de critères sont pris en compte : être l’ainé, le sexe, l’âge, le soutien financier…Par exemple, les étudiants dont la première langue n’est pas celle du pays d’études ont souvent recours au copier-coller pour des raisons évidentes. Le contexte est un autre facteur. Le comportement de pairs, tout comme la taille de l’institution, la présence d’une chartre de conduite ou la sévérité des sanctions prises ou déjà prises en font partie. Enfin la politique des universités adoptée pour prévenir ou condamner la triche joue aussi un rôle dans la fréquence de triche des étudiants. Par exemple si les étudiants pris en flagrant délit ne sont pas systématiquement sanctionnés, la possibilité de récidive augmente. A l’inverse une université prenant des mesures pour sensibiliser les élèves au travail d’autrui et à l’intégrité scolaire a plus de chance de voir son taux de fraude diminuer. Academic Integrity and student plagiarism : a question of education, not ethics Pour lutter contre le plagiat les universités ont pris différentes mesures. Les ‘chartres de conduites’ deviennent plus fréquentes. Les étudiants d’aujourd’hui n’ont pas la notion de propriété intellectuelle car sur internet les informations sont offertes au grand public. Nombreux sont ceux qui exploitent les informations d’autrui sans citer leurs sources. Les professeurs se mobilisent donc pour sensibiliser les étudiants. Comme cela ne suffit pas, quelques universités utilisent en plus des logiciels détecteurs de plagiat comme ‘Turnitin’. Ils soumettent les travaux des élèves au logiciel. Celui-ci possède une grande base de données et compare le texte avec les écrits d’internet. Les usages d’Internet à l’Université de Lyon : “De la documentation au plagiat” Les limites du plagiat sont souvent floues. Une étude a été réalisée à Lyon, afin d'évaluer l'adéquation entre les témoignages des élèves et l'impression générale des enseignants à ce sujet. En 2007, 1100 élèves, et 117 professeurs majoritairement des hommes en école d'ingénieur ont répondu à une série de question sur les recherches documentaires qui sont demandées dans l'enseignement supérieur. Ces travaux représentent aujourd'hui 57% des évaluations, souvent rendus sous forme papier (dans 62% des cas) alors qu'ils existent quasi-systématiquement sous forme numérique (dans 83% des cas). En effet, Internet est devenu la source majoritaire (à 90%) de ces travaux. Pourtant seulement un élève sur 5 et 6% des professeurs considèrent que les documents trouvés sur internet sont de bonne qualité. Plus inquiétant, 30% des étudiants considèrent les travaux d'autres élèves comme des "sources documentaires". Si les sources sont quasi-systématiquement intégrées dans une bibliographie, 60% des enseignants estiment que les citations sont mal identifiées, surtout quand l'élève a utilisé internet. Quant au copier-coller, il est présent dans 25% des travaux rendus, majoritairement ceux qui sont rendus à la dernière minute. Pourtant seulement 2% des élèves ne pensent cette pratique risquée, et 3% pensent que les professeurs ne peuvent pas la repérer. Heureusement, le nombre de travaux contenant plus de 50% de copié collé a été divisé par 10 entre 2005 et 2007. Cela est lié à l'apparition de logiciels anti-plagiats tels que compilatio.net. Malgré tout le nombre d'élèves ayant recours au plagiat continue d'augmenter, grimpant à 80% en 2007. Four Reasons to be Happy about Internet Plagiarism Dans le cadre des études supérieures, les technologies de l’information tel qu’internet ou encore les téléphones portables sont considérées comme aillant des conséquences désastreuses sur l’enseignement. Le plagiat est souvent cité. Néanmoins, les fraudes générées par ces technologies pourraient être vues comme un challenge pour l’éducation. On peut au moins compter 4 grands challenges lancés au système des études supérieures. • Les dissertations sont contournées par les élèves. Ceux-ci piochent sur internet des éléments de réponse avant de se pencher sur le sujet. Il faut redonner aux élèves l’envie d’écrire par eux même en améliorant les sujets. Les étudiants doivent sentir qu’ils sont capables de développer leurs théories. Les sujets doivent être d’actualité et non pas des sujets nécessitants les théories d’autres auteurs. • Le système de remise des diplômes est à revoir. Ceci n’est pas évident à première vue mais le système actuel incite au plagiat. En effet, le système scolaire n’est basé que sur les notes. On demande aux étudiants d’avoir les meilleures notes possibles. Ceux-ci vont donc utiliser tous les moyens à disposition pour atteindre ce but. Les élèves deviennent intéressés davantage par les notes que par l’enseignement. Illustration classique de cette mentalité : ‘pourquoi le faire si ce n’est pas noté’. Dans le cadre d’autres enseignements dont les étudiants s’intéressent plus au contenu du cours, un cours de guitare par exemple, la fraude est inexistante. • Le modèle classique d'enseignement supposait implicitement que la connaissance est constituée de sortes de bases de données personnelles et isolées, qu'il faudrait remplir en y copiant des informations. La recrudescence du plagiat brise ces croyances, fort heureusement. Ces dernières années de nombreuses méthodes d'apprentissage basées sur des projets d'équipe, des groupes d'études et beaucoup d'autres activités ont fait leur apparition. Elles s'appuient sur l'idée que les connaissances doivent être sans arrêt réinventées, remobilisées. Le style particulier des dissertations universitaires classiques empêcherait les élèves de mener une vraie réflexion rhétorique. • Cela va obliger les universités à faire comprendre aux élèves comment utiliser les informations qu’on leur fournit. En soit, ce n’est pas l’utilisation du travail d’un autre qui est condamnable, c’est le manque de réflexion qu’il entraine. Si l’étudiant utilise des théories d’autres scientifiques qu’il assemble pour mener sa propre réflexion, le problème ne se pose pas. C’est ce que les universités ne parviennent pas à faire comprendre aux étudiants. Il faut exploiter les informations à notre portée pour construire son propre raisonnement. La relation éthique-plagiat dans la réalisation des travaux personnels par les étudiants Une étude a été réalisée à l'Université de Genève entre 2007-2008 sur la perception et la définition du plagiat. Ce concept est assez flou, et n'apparaît explicitement dans la loi que sous la forme du droit d'auteur. L'évolution irréversible de la société de l'information vers Internet, semble être la source de l'explosion de ce type de fraudes. Mais le réel problème vient aussi d'un manque de clarté et de standardisation des réglementations entre les différents milieux. Aujourd'hui les informations et les savoir-faire apparaissent et deviennent obsolètes de plus en plus rapidement. On en arrive donc à une situation ou les élèves maîtrisent mieux que les enseignants certains outils de travail comme les ressources numériques. Ces digital natives sont habitués depuis leur plus jeune âge à ces nouvelles technologies, délaissant la télévision et plus encore les livres. Mais ne faudrait-il pas leur enseigner le bon usage de ces outils? Le copier-coller est l'exemple le plus frappant du genre d'abus qu'ils peuvent entraîner. Au Québec une commission spéciale de sensibilisation des étudiants mais aussi des enseignants a ainsi été lancée. Car il est clairement nécessaire de faire évoluer l'enseignement. Ainsi il est nécessaire de cerner la différence entre savoir scientifique et savoir narratif. Selon Lyotard, le premier est discursif et doit être validé. Son auteur doit donc être légitimé par ses compétences et son objectivité. Qui alors vient vérifier les revues scientifiques en ligne? L'élève n'est clairement pas apte à douter ou non du bien fondé d'un article trouvé sur internet. On se rapproche d'avantage ici du savoir narratif qui est par essence répété et reproduit à chaque énonciation. Pour cette deuxième catégorie, la notion de plagiat n'a aucun sens. La subjectivation progressive des informations brouille donc les frontières entre ces deux catégories, rendant ardue le jugement du plagiat. La création d'une connaissance doit respecter deux étapes. Elle nait d'abord d'une donnée qu'il faut interpréter dans un contexte donné pour en faire une information. Mais cette information doit ensuite être comprise, et c'est le sens qu'on en retire qui forme la connaissance. Or ce travail ne peut être réalisé lorsque 7 millions de pages web sont créées chaque jour, chacune de qualité très différente. La formation en ligne, les listes de diffusions et les forums tendent à encourager un flux constant d'informations non vérifiées et non protégées, banalisant donc la copie. Les méthodes d'apprentissage sont donc aujourd'hui bouleversées, et des spécialistes tentent de recadrer les habitudes de travail de leurs étudiants. La séparation entre le monde étudiant et le monde professionnel est aujourd'hui bancale. Alors qu'en 1990, les étudiants travaillaient en moyenne moins de 5 heures par semaine en dehors de leurs études, 58% d'entre eux travaillaient de 6 à 20h chaque semaine. La logique consiste donc à chercher le meilleur rapport temps consacré aux études / notes obtenue. Les élèves semblent être aujourd'hui majoritairement intéressés par les avantages pratiques de leurs études, plus que par l'épanouissement personnel qu'il pourrait leur prodiguer. Et seule une relation élève-enseignant semble pouvoir conserver l'implication des élèves. Si 4 élèves sur 5 pratiquent le copier-coller, il semble que cela soit en partie dû à une confusion entre la citation et le plagiat. En effet 3 professeurs sur 5 estiment que les sources sont mal identifiées dans les travaux de leurs élèves. Ce qui manque aux étudiants est donc une méthode de travail rigoureuse. La frustration liée aux choix du sujet de mémoire par les encadrants semble être aussi très importante. Les élèves exigent aujourd'hui que le but pédagogique d'un travail leur soit clairement expliqué. Afin de choisir pragmatiquement s'ils souhaitent ou non le réaliser consciencieusement. Pragmatiquement, car aucun facteur moral n'entre en jeu dans un univers ou des réseaux de fraudeurs font maintenant leur apparition. La proximité avec les enseignants semble donc être primordiale pour faire prendre conscience aux élèves du bien fondé de leurs devoirs. Un autre dispositif important à mettre en place est la bibliothèque du futur. Celle-ci conservera ses vertus de savoir historique et rigoureux, mais visera aussi un enseignement centré sur l'étudiant, nécessité qui apparaît de façon claire dans les rapports. Des colloques mondiaux ont déjà eu lieux pour discuter de cette nouvelle institution (librairies@The heart of the information society, la bibliothèque d'Alexandrie...). La bibliothèque du futur aura donc un rôle de formation. Il s'agira d'un espace accessible 24/24, sous forme d'un service centralisé de donnée encadré par des techniciens de l'information. Ceux-ci maîtriseront les stratégies de la recherche documentaire. L'Information literacy que l'on peut traduire en français par compétence informationnelle est un des objectifs fondamentaux de la nouvelle éducation qui doit être offerte aux enseignants. Il s'agit de savoir reconnaître un besoin en information, savoir rechercher, sélectionner et traiter une information avec efficacité et esprit critique, puis enfin de la communiquer de façon fidèle et honnête. Il sera alors nécessaire de mettre en place un réseau entre les bibliothécaires afin qu'ils puissent partager leur savoir-faire. Malgré tout le traitement du plagiat ne sera pas inscrit dans les objectifs directs de cette nouvelle institution, laissant cette tâche à des traitements extérieurs de réglementation et de sanction. De nouvelles compétences doivent donc être acquises par les étudiants afin qu'ils puissent trouver rapidement et de façon autonome des documents fiables, tout en respectant les règles éthiques et légales et en faisant preuve d'esprit critique. Des formations sont donc proposées. Le didacticiel évolutif CALIS semble remplir cet objectif avec un indice de satisfaction de 0,94 sur 1. Les étudiants ayant testé cette méthode estiment avoir découvert une matière intéressante et utile à la fois pour leurs études et pour leur vie professionnelle ultérieure. Ils reconnaissent avoir découvert que la maîtrise qu'ils croyaient avoir de la recherche documentaire n'était en réalité pas suffisante. Là encore un des points clé semble être la disponibilité des encadrants et des bibliothécaires. Ce didacticiel présente l'énorme avantage d'être adaptable à différents types de formations en mettant à jour les exemples cités et les bases de données recommandées. Cette adaptation ne prendrait que 2 à 3 mois pour une petite équipe, en plus de leur travail habituel. La meilleure période pour prodiguer cette formation serait le troisième semestre de bachelor, lorsque les étudiants ont déjà une certaine expérience des travaux de recherche documentaire. Elle s'entend sur une semaine. Ces didacticiels peuvent s'inscrire plus largement dans un programme de formation documentaire comme FORMDOC prenant différentes formes : visite de bibliothèque, aide à la recherche documentaire, formations à la demande... Cependant on remarque une grande disparité de la formation documentaire au sein des différentes facultés, et elle est dans la plupart des cas facultative... Un des problèmes inhérent à la sanction du plagiat est la surcharge des comités disciplinaires. La plupart des affaires de ce type doivent donc être traitées en interne, par des institutions qui préfèrent souvent ne pas prendre conscience de l'ampleur du problème. Face au désordre total et irréversible qui frappe le monde de l'information, une toute nouvelle organisation est nécessaire. Toutes ces informations fragmentaires qui viennent compléter une trame universitaire engendrent des élèves autodidactes. Mais il est nécessaire que soit rappelé à chacun d'eux les valeurs pédagogiques de l'enseignement, et particulièrement la notion de mérite individuel qui disparaît peu à peu des mentalités. Un débat objectif sur ces valeurs doit être lancé. Les règles morales diffèrent d'un pays à un autre, et selon certains, la recopie tient plutôt d'une "qualité combinatoire". Au vu des scandales juridiques qui ont eu lieu (Wordcom, Société Générale...), comment interdire à des étudiants une pratique qui est utilisée dans le monde du travail. Une redéfinition claire des valeurs de l'enseignement est nécessaire. Les étudiants doivent prendre conscience qu'ils sont plus que des bénéficiaires de la connaissance, mais qu'ils en sont aussi les co-créateurs. Face à ce problème de nombreuses solutions sont apparues. Certains préconisent un changement des formes de travaux vers des œuvres plus personnelles, des films par exemple. D'autres tentent d'instaurer une culture de la citation juste en utilisant Google au sein même de leur cours. Des rendus intermédiaires pourraient aussi rendre le plagiat plus facile à déceler et à corriger comme toute autre erreur. Enfin beaucoup réclament un article sur le plagiat dans la charte des études supérieures Européennes. On remarque une mauvaise connaissance des responsabilités de l'enseignant en matière de fraude. C'est à lui qu'intervient la lourde tâche d'estimer la bonne foi d'un élève qui aurait pu plagier un texte par mégarde. Des fiches synoptiques pourraient ainsi être distribuées aux enseignants afin de les aider dans ce travail administratif. FormEv est une formation destinée aux enseignants, elle a ainsi animé un atelier sur la tricherie et le plagiat, afin d'identifier et de délimiter clairement ce phénomène et de définir les mesures préventives ainsi que les dispositions réglementaires qui s'imposent. Cette discussion fut un succès mais le nombre d'enseignant y ayant participé reste faible. Beaucoup d'entre eux souhaitent donc mobiliser l'ensemble du corps enseignant pour des discussions globales sur le long terme. Afin de repérer le plagiat, des logiciels sont développés depuis 1970. La naissance du WorldWideWeb a bien sur imposé une constante sophistication de ces derniers, sans jamais pouvoir les rendre totalement fiables. Ils permettent donc de repérer des indices de plagiats, il s'agit donc de détection de similarité, non de fraude avérée. C'est ensuite à des humains de vérifier les travaux suspects. Ces logiciels doivent comparer un nombre incalculable de textes, et passe donc par une indexation à l'instar des moteurs de recherche comme Google. Il a cependant été nécessaire de créer des index spécifiques à ces recherches, il s'agit par exemple de Turmitin ou Compilatio. Ils permettent le stockage de textes d'étudiants pour repérer les travaux qui sont réutilisés d'une année à l'autre. De nombreuses imperfections restent cependant latentes : beaucoup de sources sont invisibles (accès restreint, forme papier...) et les reformulations / traductions rendent la détection plus difficiles, mais néanmoins pas impossible. De plus la vérification d'un travail demande l'envoi de celui-ci sur les serveurs de l'entreprise de détection. Cela pose d'évidents problèmes de confidentialité. Enfin le temps de traitement est extrêmement long (30 minutes pour 20 pages), sans compter l'interprétation nécessaire des résultats obtenus. A terme ces logiciels devront pouvoir être utilisables pour tous les écrits, qu'ils soient des travaux d'élèves, des publications scientifiques d'un membre de la faculté ou même des documents internes. Des cellules de logiciel seront intégrées aux bibliothèques, nécessitant la présence d'un spécialiste de l'information, compétence qui n'existe pas encore. Tout comme l'imprimerie a permis aux hommes de se libérer de la contrainte de mémorisation, Internet semble aujourd'hui pousser les étudiants à adopter l'attitude du Kleenex Knowledge en jonglant sans aucun regard critique avec informations qui leurs sont offertes. Il s'agit donc d'un nouveau défi pour les facultés qui gagent des compétences de leurs futurs diplômés. Conclusion Pour conclure, le plagiat n'est pas un phénomène nouveau dans le domaine des études supérieures, mais avec l’arrivée des nouvelles technologies il est devenu plus populaire et plus difficile à combattre. Les universités doivent s’adapter aux nouvelles formes de triche en se basant sur une profonde et sérieuse réflexion. Il est nécessaire de bien définir quelles sont les règles éthiques et légales à respecter, et de comprendre les raisons qui poussent les étudiants à les enfreindre, ceci afin de pouvoir prévenir ces attitudes et, le cas échéant détecter les travaux frauduleux de façon plus efficace. De nombreuses institutions travaillent depuis plusieurs années sur ces points clés, mais la situation reste extrêmement inquiétante. Sources des images utilisées : - http://univers1b.blogspot.com/ - http://wikini.ten.laval.tuxcafe.org/wakka.php?wiki=EthiqueDesTiCs