class 1984 - DeVilDead

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CLASS 1984
CLASS OF 1984
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Titre original : CLASS OF 1984
Autre titre : CLASS 1984
Année : 1982
Nationalité : Canada
Acteurs : Perry King, Merrie Lynn Ross, Timothy Van Patten, Roddy McDowall, Stefan Arngrim, Michael J.
Fox, Keith Knight, Lisa Langlois & Neil Clifford
Réalisateur : Mark L. Lester
Scénario : Mark L. Lester, Tom Holland & John C.W. Saxton
Musique : Lalo Schifrin
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Andrew Morris, jeune professeur de musique idéaliste, fait
sa première rentrée au lycée Lincoln. Mais, cet établissement
est sous la coupe d'une bande de punks, menée par le jeune
voyou Peter Stegman. Ils terrorisent et rackettent les autres
élèves, vendent de la drogue et organisent même la prostitution
locale. Morris refuse de se laisser impressionner. La
confrontation avec Stegman et ses sbires va se révéler
inévitable et sanglante...
CLASS 1984 de Mark Lester se présente comme un film de
très légère anticipation : en effet, il est supposé se dérouler
deux ans après 1982, l'année de sa sortie. Certains détails
aperçus dans cette oeuvre relevaient alors de la science-fiction,
notamment le portail détecteur de métal, qui est depuis apparu
réellement dans certains lycées américains ! Lester reprend
l'argument classique de GRAINE DE VIOLENCE réalisé en
1955 par Richard Brooks, réalisateur hollywoodien proposant
des oeuvres "engagées" : un professeur se retrouve confronté à
des élèves indisciplinés et violents... Lester rehausse cette idée
simple par la peinture ultra-violente de la jeunesse et des gangs
tels qu'on les présentait dans le cinéma des années 1970, avec
l'incontournable ORANGE MÉCANIQUE, ou encore
ASSAUT de John Carpenter, LES BASKETS SE
DÉCHAÎNENT de Ren Daalder, LES GUERRIERS DE LA
NUIT de Walter Hill...
On se met clairement à se méfier des jeunes, qui deviennent
de vrais "monstres" incontrôlables, se révoltant contre le
monde adulte. La star du genre est bien sûr Regan, la petite
possédée de L'EXORCISTE. Ces gamins inquiétants se
mettent parfois à plusieurs pour détruire le règne adulte,
notamment dans le film français de science-fiction DEMAIN
LES MÔMES ou l'œuvre horrifique espagnole LES
RÉVOLTES DE L'AN 2000...
CLASS 1984 dresse d'abord le portrait alarmiste d'un
enseignement en crise. Les lycées se retrouvent confrontés à de
dramatiques problèmes de violence et de trafic de drogue.
L'école, censée être un sanctuaire protégé et réservé à
l'éducation, devient le territoire d'un gang de délinquants qui y
font prospérer toutes sortes d'affaires illicites. Si la situation a
pu paraître excessive à certains spectateurs de 1982, elle nous
semble aujourd'hui tristement réaliste, même pour la France.
Quelles en sont les causes ? A cette questions, Lester répond
sans subtilité : le laxisme des adultes. L'encadrement scolaire
fait la politique de l'autruche. La police cherche à éviter
l'affrontement. Les parents ne veulent pas admettre que leurs
enfants sont des monstres et prennent systématiquement leur
défense. Surtout, les lois pénales sont bien trop favorables aux
accusés et aux mineurs. Voilà donc un film qui confortera notre
actuel ministre de l'intérieur dans ses convictions ! En cela, il
ne suit pas la démarche, plus prudente, de Kubrick, qui, dans
ORANGE MÉCANIQUE, semblait demander au spectateur :
jusqu'où est-on prêt à aller dans l'annihilation des libertés pour
résoudre les problèmes de délinquance et de violence ?
Lester décrit Stegman comme un jeune délinquant
irrécupérable et détestable. Talentueux, intelligent, venant d'un
milieu aisé, il fait le mal pour le plaisir de faire le mal, à la
manière des deux petits sadiques du FUNNY GAMES de
Haneke. Avouons que la vraisemblance du propos n'est, dès
lors, pas le fort de la démonstration : en effet, il n'est pas
nécessaire d'être agrégé de sociologie pour se rendre compte
que la violence scolaire et la délinquance juvénile ne prennent
des proportions dramatiques que dans des quartiers et des villes
victimes de difficultés sociales importantes. Lester semble
préférer faire l'impasse sur cette dimension du problème, en
traitant son jeune punk comme une incarnation du mal à l'état
pur.
Détail amusant : CLASS 1984 semble décrire un lien de
causalité entre la violence de Stegman et le fait qu'il regarde à
la télévision des programmes brutaux. Cela ne manque pas de
sel si on veut bien se souvenir que, dans les cours de récré des
années 1980, CLASS 1984 faisait justement partie des films
mythiques "interdits aux moins de 18 ans" que tout bon
cinéphile de moins de 18 ans se devait d'avoir vu (à la manière
d'un MAD MAX ou d'un MASSACRE A LA
TRONÇONNEUSE) !
CLASS 1984 est construit avant tout comme un
affrontement entre Andrew Morris et Peter Stegman. Aucun
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des deux ne va céder, et la tension entre l'enseignant et l'élève
va s'élever progressivement. Ni le système scolaire, ni la police
ne vont rien faire pour régler la situation une fois pour toute.
Cette lutte atteindra son paroxysme lorsque Stegman violera et
kidnappera la femme de Morris. Il paraît injuste de considérer
CLASS 1984 comme une simple apologie de l'autodéfense ou
de la vengeance privée. Lorsque Morris se déchaîne, c'est qu'il
doit agir à ce moment précis pour sauver son épouse. De même
certains lui ont reproché de décrire une jeunesse complètement
irrécupérable et détestable : là-aussi, le reproche est injuste et
revient à faire l'impasse sur toute l'intrigue, assez humaniste,
liée à l'organisation du concert. De même, les dialogues
soulignent régulièrement que Stegman et ses compagnons sont
des exceptions, très nuisibles, mais tout à fait minoritaires.
au film lui-même (sa production, son tournage, sa carrière
internationale...).
Certains des excès de CLASS 1984 peuvent paraître un peu
ridicules aujourd'hui (le coup de la scie est tout de même très
gratuit par exemple), et on regrette quelques petites chutes de
rythme. Heureusement, soutenu par une réalisation efficace et
remarquablement interprété (Timothy Van Patten et Roddy
McDowall en tête), ce film tient encore aujourd'hui très bien le
coup. Techniquement, il semble qu'il y ait encore un peu de
marge pour des améliorations : mais, comme aucun éditeur
anglo-saxon ne semble se décider à proposer une édition
luxueuse de cette oeuvre, ce DVD français reste une occasion à
ne pas rater pour retrouver ce classique de l'ultra-violence à la
sauce années 1980.
Évidemment, il s'agit d'une oeuvre d'exploitation, dont le
discours est avant tout un alibi pour la représentation de
séquences dures et à une certaine surenchère dans la brutalité.
Nudité, viol, torture, scènes sanglantes sont bien au rendezvous, avec notamment quelques clous restés fameux : Stegman
se blessant lui-même en se cognant violemment contre des
murs, un viol collectif, l'usage célébrissime d'une scie
circulaire, un enseignant faisant la classe en pointant une arme
automatique vers ses élèves...
Emmanuel Denis
Mark Lester devait donner une suite futuriste et sympathique
à son film, avec CLASS OF 1999, sorti directement en vidéo
en France, et dont l'édition DVD française a déjà été
chroniquée ici même. Un troisième volet de cette saga devait
être réalisé par Spiro Razatos en 1994 : CLASS OF 2001, lui
aussi sorti directement en vidéo dans notre pays.
Ce DVD propose CLASS 1984 au format 1.85 et en 16/9
compatible 4/3. Certes on remarque quelques défauts de
pellicule, heureusement très ponctuels (problèmes de fixité,
marques indiquant les fins de bobines...). Certes, les couleurs
semblent parfois un peu ternes et les contrastes pourraient être
encore plus appuyés (les scènes les plus sombres, comme la
bagarre sur le toit du lycée, trahissent des noirs manquant de
profondeur). Néanmoins, le travail de compression est
absolument irréprochable, ce qui donne une impression de
propreté très agréable. Bref, le résultat, sans être impeccable,
est globalement bon, ce qui est d'autant plus appréciable que ce
film reste fort rare en DVD, pour l'instant.
La bande-son est proposée en version française (DD 5.1) ou
anglaise (stéréo d'origine, DTS ou DD 5.1) avec sous-titres
imposés. A part pour la stéréo d'origine, il s'agit de remix
bricolés à partir d'éléments assez fatigués (chuintements,
distorsion, dynamique tassée, timbres un peu agressifs...).
Quelle que soit la bande-son que vous choisirez, les sonorités
seront donc plus proches d'une piste optique que d'un
enregistrement numérique récent ! Vu l'âge du film, cela n'a
rien d'étonnant ni d'impardonnable. On remarque avec
satisfaction que la piste DTS a bien été attribuée à la VO : une
saine initiative qu'on aimerait voir se généraliser chez d'autres
éditeurs, qui favorisent systématiquement la VF...
La section bonus propose une riche galerie (une affiche
française et une sélection de photographies de plateau en
couleurs) ainsi que des biographies intéressantes du réalisateur
Mark Lester et des acteurs Perry King, Roddy McDowall,
Timothy Van Patten et Michael J. Fox. On trouve encore une
sélection d'extraits de critiques d'époque, prises dans des
grands hebdomadaires et quotidiens français. Enfin, on peut
regarder six bande-annonces de films publiés par PVB Editions
(mais pas celle de CLASS 1984). On regrette peut-être un peu
de ne pas trouver plus d'informations consacrées directement
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Spécifications de l’édition DVD chroniquée
Editeur : PVB
Zone : 2 - France
Format Disque : Simple face/Double couche
Durée : 94 minutes
Format d’image : 16/9 - 1.85
Format(s) sonore(s) : English (DTS 5.1), English
(Dolby Digital 5.1), English (Stéréo), Francais (Dolby
Digital 5.1)
Sous-titrage(s) : Francais
Liste des bonus de l’édition DVD chroniquée
• Galerie de photos
• Critiques cinéma de l'époque
• Biographies
• Mark Lester
• Perry King
• Roddy McDowall
• Timothy Va Patten
• Michael J. Fox
• Bandes-annonces Sur l'écran des "Bonus", placez vous sur
"Filmographies" et déplacez vous vers le haut pour sélectionner
le logo "PVB".
• Ipcress Danger Immédiat
• Le Cri du Sorcier
• Casablanca : Nid d'Espions
• Vigilante
• The Quiller Memorandum
• Prick Up your Ears
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