Contexte, objectifs et programme des sessions, et - Plan-bleu
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Contexte, objectifs et programme des sessions, et - Plan-bleu
2ème Semaine forestière méditerranéenne Présentation des sessions Forêts, sociétés et territoires 2nd Mediterranean Forest Week Presentation of Forests, societies and territories sessions Avignon, 5-8/04/2011 Co-organisateurs Partner organizations Contexte La gestion des forêts méditerranéennes, du fait de leur multifonctionnalité, nécessite de développer des approches davantage intégrées. Dans une perspective d’adaptation au changement climatique, cet enjeu d’évolution des modes de gouvernance forestière est particulièrement crucial pour permettre un développement harmonieux et durable des territoires méditerranéens. Ces innovations nécessitent non seulement une collaboration renforcée entre le secteur forestier et les autres secteurs concernés par la gestion durable des forêts méditerranéennes (eau, agriculture, énergie, tourisme, environnement, aménagement du territoire, etc.) mais également entre les différents acteurs territoriaux (propriétaires forestiers, éleveurs, agriculteurs, associations environnementalistes, élus locaux, gestionnaires d’espaces naturels, grand public, etc.), ce qui plaide en faveur de prises de décision participatives et d’une amélioration des modalités du dialogue pour la planification et la gestion des territoires ruraux. Pour répondre à ces enjeux, les porteurs de projets territoriaux ont déjà développé des initiatives participatives pertinentes. Il existe aujourd’hui une forte demande de partage d’expériences et, au delà, de développement des synergies entre les territoires méditerranéens. C’est dans ce contexte que se sont développées depuis quelques années des initiatives visant à favoriser les échanges entre pays ou régions méditerranéens sur les approches territoriales et intersectorielles de la gestion forestière (Projet Qualigouv de l’AIFM, Réseau Méditerranéen des Forêts Modèles, Groupe de travail n°3 de Silva Mediterranea et son Plan d’Action issu des recommandations du forum de Rabat en 2005, Partenariat de Collaboration sur les Forêts Méditerranéennes, etc.). La Semaine forestière méditerranéenne d’Avignon constitue une occasion unique pour partager un ensemble de bonnes pratiques (méthodes et outils de planification et de gestion, réseaux, sites pilotes, etc.) avec le plus grand nombre d’acteurs et décideurs. Ce forum marque un tournant dans l’histoire centenaire du Comité Silva Mediterranea : il constitue la première occasion donnée aux acteurs de la société civile dont les activités sont liées, directement ou indirectement, à la connaissance, la gestion et la protection des forêts et autres espaces boisés méditerranéens, de s’exprimer. Jusqu’ici, les débats ont eu principalement lieu entre représentants des Etats, et en particulier entre représentants des départements ministériels chargés des forêts. Les travaux du Comité Silva Mediterranea, et notamment de son groupe de travail n°3, s’ouvrent désormais aux cercles de l’environnement, aux collectivités territoriales, aux organisations socioprofessionnelles et aux associations (ONGs). Objectif Promouvoir une approche territoriale et intersectorielle de la gestion forestière et des initiatives d’amélioration de la gouvernance forestière Il s’agira de : 1. Echanger sur des expériences territoriales de gestion participative des écosystèmes forestiers méditerranéens ; 2. Présenter des outils méthodologiques de planification territoriale et réaliser une analyse critique de deux cas illustratifs ; 3. Recueillir, à l’occasion de ce forum civil, les préoccupations et la vision des acteurs locaux afin d’élaborer progressivement une vision partagée pour la gestion durable des forêts et autres espaces boisés méditerranéens ; 4. Dégager des recommandations, dont des bonnes pratiques de gouvernance, à promouvoir et diffuser au sein des territoires méditerranéens, dans le contexte du changement climatique ; 5. Intégrer ces éléments dans le programme de travail du comité Silva Mediterranea à travers son groupe n°3 « Forêts méditerranéennes et développement durable ». Background Because of their multifunctionality, Mediterranean forests need to be to be managed through more integrated approaches. From the perspective of adaptation to climate change, changing patterns of forest governance is particularly crucial to enable a harmonious and sustainable development of the Mediterranean area. These innovations require not only strengthened collaboration between forestry and other sectors involved in sustainable management of Mediterranean forests (water, agriculture, energy, tourism, environment, planning, etc.) but also among the various regional stakeholders (forest owners, breeders, farmers, environmentalists, local decision makers, managers of natural areas, general public, etc.), which argue for participative decision-making and improved modalities of dialogue for planning and management of rural areas. To address these issues, local projects managers in the Mediterranean region have already developed relevant participative approaches. There is now a strong demand for sharing experiences, and beyond, developing synergies between Mediterranean territories. In this context, initiatives have been developed in recent years to promote exchanges between the Mediterranean countries and regions on territorial and intersectoral approaches for forest management (AIFM’s Qualigouv project, the Mediterranean Model Forests Network, Working Group 3 of Silva Mediterranea and its Action Plan based on the recommendations of the Rabat Forum in 2005, the Collaborative Partnership on Mediterranean Forests, etc.). The Mediterranean Forest Week in Avignon is a unique opportunity to share these good practices (methods and tools for planning and management, networks, pilot sites, etc.) with all relevant stakeholders and decision makers. This forum will be a milestone in the long history of Silva Mediterranea. It will give the opportunity to all the stakeholders whose activities are related, directly or indirectly, to the knowledge, management and protection of Mediterranean forests and other wooded lands, to express their views. So far, such forums were mainly gathering States representatives, in particular from the Ministries responsible for forestry. The work of Silva Mediterranea, and in particular of its Working Group n°3, has broaden its scope and now involves the environment community, local authorities, professional organizations and non-governmental associations. Objective To promote a territorial and intersectoral approach of forest management and improving forest governance initiatives. More precisely, it aims: 1. To exchange on territorial experiences of participatory management of Mediterranean wooded ecosystems; 2. To introduce methodological tools for territorial planning and conduct a critical analysis of two illustrative cases; 3. To collect concerns and visions from “field” stakeholders during discussions, in order to build a shared vision for the sustainable management of Mediterranean forests and other wooded areas; 4. To identify recommendations, including on good practices of governance, in the context of climate change to be promoted and disseminated among the Mediterranean territories; 5. To integrate these elements into the Silva Mediterranea working programme, within the working group on “Mediterranean Forests and Sustainable Development". Programme 05 AVRIL 14h30-16h30 14h30 14h45 15h30 17h00-19h00 17h00 17h30 18h00 Session 1 Modérateur : Abdelhamid Khaldi (AIFM - INRGREF) Présentation du programme des trois sessions « Forêts, sociétés et territoires » (Plan Bleu, AIFM) Témoignages d’expériences territoriales de gestion participative des écosystèmes forestiers méditerranéens à travers quatre études de cas ❖❖ Création participative du Parc naturel de Bouhachem (Nisrin Alami, Conseil régional Tanger-Tétouan, Maroc) ❖❖ Dannieh : un projet de Parc national pour la protection et la valorisation du patrimoine forestier (Mohamad Saadieh, Municipalité de Dannieh, Liban) ❖❖ Les parc naturels régionaux dans la Région des Pouilles : l’exemple du Parc « Terra delle Gravine » (Patrizia Tartarino, Université de Bari, Italie) ❖❖ Participation citoyenne dans la gestion forestière et propositions d’améliorations : le cas de Mersin (Ahmet Şenyaz, Ministère de l’environnement et de la forêt, Turquie) Débat avec les participants Session 2 Modérateur : Nello Broglio (Communes Forestières) Présentation de deux démarches méthodologiques de gouvernance territoriale et forestière ❖❖ La méthode d’analyse systémique et prospective de durabilité « Imagine » (Plan Bleu) (Mohamed Larid, ENSSMAL, Algérie) ❖❖ Le concept de Forêt Modèle (Riccardo Castellini, Réseau méditerranéen de Forêts Modèles) Analyse critique de deux dispositifs d’application de la gouvernance territoriale et forestière ❖❖ Politique forestière territoriale et outils de gouvernance en Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (David Devynck, COFOR PACA, France) ❖❖ Master Plans pour le développement durable du parc naturel de la Sierra Espuña (Mario Velamazán, Communauté autonome de la Région de Murcie, Espagne) Débat avec les participants 8 AVRIL 09h00-11h00 Session 3 09h00 09h30 10h00 Modérateur : Francisco Castro Rego (AIFM - ISA, Portugal) Debriefing et synthèse des sessions précédentes par le rapporteur (Pierre Dérioz, Université d’Avignon) Formulation de conclusions et recommandations Discussion Résultats attendus ❖❖ ❖❖ ❖❖ ❖❖ ❖❖ Meilleure prise en compte de l’approche territoriale intégrée de la gestion des espaces forestiers méditerranéens par l’audience, Identification de quelques bonnes pratiques de gouvernance et des modalités de leur transfert, à partir des débats et de la confrontation de différents outils et concepts, Echanges avec des représentants de la société civile impliqués dans / intéressés par la gestion des écosystèmes forestiers méditerranéens, Orientation des priorités d’actions et des travaux de Silva Mediterranea, Edition et diffusion d’une synthèse de ces sessions « Forêts, Sociétés et Territoires » dans des publications méditerranéennes. Programme 05 APRIL 2.30-4.30 pm 2.30 pm 2.45 pm 3.30 pm 5.00-7.00 pm 5.00 pm 5.30 pm 6.00 pm Session 1 Moderator : Abdelhamid Khaldi (AIFM - INRGREF) Presentation of the programme of the three sessions on «Forests, Societies and Territories» (Plan Bleu, AIFM) Lessons from territorial experiences of participative management of Mediterranean wooded ecosystems based on four case studies ❖❖ Participative creation of the Bouhachem natural park (Nisrim Alami, Regional Council of Tanger-Tetouan, Morocco) ❖❖ Dannieh: towards a National park for protecting and valuing the forest patrimony (Mohamad Saadieh, Municipality of Dannieh, Lebanon) ❖❖ Regional natural parks in the Puglia Region: the example of the « Terra delle Gravine » natural park (Patrizia Tartarino, University of Bari, Italy) ❖❖ Public participation in forest management and recommendations for its improvement: the case study of Mersin (Ahmet Şenyaz, Ministry of Environment and Forestry, Turkey) Discussion with participants Session 2 Moderator : Nello Broglio (Communes Forestières) Présentation of two methodological approaches ❖❖ The systemic and prospective sustainability analysis “Imagine” (Plan Bleu) (Mohamed Larid, ENSSMAL, Algeria) ❖❖ The concept Model Forest (Riccardo Castellini, Mediterranean Model Forest Network) Critical analysis of two application methods ❖❖ Territorial policy for forests and governance tools in Provence-Alpes-Côte d’Azur Region (David Devynck, COFOR PACA, France) ❖❖ Master Plans for sustainable development in Sierra Espuña Natural Park (Mario Velamazán, Autonomous Community of the Region of Murcia, Spain) Discussion with participants 8 APRIL 9.00-11.00 am Session 3 9.00 am 9.30 am 10.00 am Moderator : Francisco Castro Rego (AIFM - ISA, Portugal) Debriefing and synthesis of previous sessions (Reporter: Pierre Dérioz, University of Avignon) Formulation of conclusions and recommendations Discussion Expected results ❖❖ ❖❖ ❖❖ ❖❖ ❖❖ Better consideration by participants of integrated territorial approaches for the management of Mediterranean forest areas Identification of good governance practices for their transfer and dissemination Participation and involvement of civil society representatives interested in the management of Mediterranean forest ecosystems Suggestions for future priorities and actions of Silva Mediterranea Dissemination of the outcomes of the meeting through the publication of a synthesis of the sessions «Forests, Societies and Territories» in a Mediterranean issues magazines. Session 1 Création participative du Parc naturel de Bouhachem Nisrin Alami (Conseil régional Tanger-Tétouan, Maroc) Le Conseil régional Tanger-Tétouan (CRTT) a initié une démarche de développement local et durable sur le territoire rural de Jbel Bouhachem (Nord du Maroc, Rif), choisi pour sa fragilité et la richesse de son patrimoine naturel et culturel. Cette démarche, unique et expérimentale au Maroc, s’est inspirée de celle mise en œuvre pour créer un Parc naturel régional en France. Le projet de Parc naturel de Bouhachem (PPNB) a bénéficié dès le démarrage de l’appui méthodologique du Parc naturel régional du Luberon, dans le cadre de l’accord-cadre de coopération entre le CRTT, le Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’association France Volontaires. Le CRTT, disposant des compétences en matière d’aménagement du territoire, de protection de l’environnement et de développement socio-économique a décidé, dès 2001, de faire émerger un nouveau mode de gestion durable des ressources naturelles et de développement durable impliquant l’ensemble des acteurs locaux. Ceci a donné lieu au projet expérimental de Parc naturel de Bouhachem. Le PPNB, situé au Nord du Maroc, dans le Rif, est porté par le CRTT, 6 communes rurales (Derdara, Tanaqoub, Laghdir, Beni Leit, Al Ouad, Tazrout) et 3 Assemblées provinciales (Chefchaouen, Tétouan, Larache). La zone d’étude s’étend sur 105 000 ha, dont la moitié appartient au domaine forestier, et abrite plus de 48 000 habitants (les territoires de tribus ou douars y sont au nombre de 159). La montagne « Jbel Bouhachem » constitue un patrimoine historique, culturel, religieux et naturel d’importance significative, mais menacé par une déforestation croissante essentiellement due aux incendies et défrichements. Elle a été classée en Site d’Intérêt Bio-Ecologique (SIBE) de priorité 1 en 1995. D’une superficie de 8000 ha, ce SIBE en forme de vaste demi-cercle constitue le cœur du PPNB. Le territoire du PPNB contient une dizaine d’habitats naturels à très haute valeur patrimoniale, dont la Zéenaie, la Tauzaie, la Suberaie, les Pinèdes naturelles à Pin Maritime du Maghreb et Cédraies, les Oueds à Laurier du Portugal. Les différentes étapes du projet Phase 1 : Etude de faisabilité du projet (2001-2002) ❖❖ Délimitation du territoire du projet de Parc naturel de Bouhachem (identité et cohérence géographique, économique, sociale ou culturelle) ; ❖❖ Identification des axes prioritaires de développement durable ; ❖❖ Inventaires et diagnostic territorial ; ❖❖ Mobilisation des différents acteurs autour de ce projet. Phase 2 : Elaboration concertée de la Charte du territoire et identification de microprojets illustrant la démarche du Parc (2003-2004) ❖❖ Constitution d’un conseil scientifique et d’un conseil associatif ; ❖❖ Définition, avec les acteurs du territoire, des orientations et des objectifs du PNB pour les 20 années à venir ; ❖❖ Détermination d’un programme d’actions pluriannuel et des moyens nécessaires à sa réalisation ; ❖❖ Elaboration des statuts et du mode de fonctionnement de l’organe de gestion du futur Parc ; Phase 3 : Création de l’organisme de gestion et réalisation de microprojets de préfiguration (2004 à aujourd’hui) ❖❖ Adhésion volontaire des collectivités locales (communes rurales, assemblées provinciales et CRTT), des services de l’Etat, des associations à la Charte du Parc ; ❖❖ Mise en place du groupement des communes pour la mise en place et la gestion du PPNB ; Session 1 ❖❖ Réalisation, en accord avec la Charte, de 9 microprojets d’amélioration des infrastructures de base et de 9 microprojets en appui technique aux associations locales développant des initiatives de tourisme rural et culturel, de sensibilisation et d’éducation à l’environnement, etc. ❖❖ Construction et équipement de la Maison du futur PNB et d’un écomusée (Jbala). Perspectives du projet et difficultés Après mise en place du groupement des communes, et conformément à la Charte, les porteurs du PPNB devront réaliser les actions suivantes : ❖❖ Vote du budget annuel de fonctionnement et d’investissement et mise en place des projets envisagés dans le plan et le programme d’action du projet. ❖❖ Recrutement d’un(e) directeur(e) du Parc et d’une équipe technique. ❖❖ Réflexion de fond sur le rôle et la place des Parcs naturels au Maroc. Ce PPNB avance progressivement et patiemment. Certains éléments freinent cependant son développement. Tout d’abord, le vide juridique sur les Parcs naturels est en passe d’être comblé depuis la promulgation de la nouvelle loi 22-07 sur les aires protégées (16 août 2010) qui définit les « Parcs naturels » (ils pourront notamment être gérés par des collectivités territoriales). De plus, le concept de Parc n’est pas toujours bien assimilé par les acteurs locaux : ceux-ci souhaitent des résultats concrets à court terme alors que la démarche s’inscrit bien dans la durée. Enfin, le PPNB manque actuellement d’une structure d’animation et de coordination entre les acteurs locaux qui assurerait la nécessaire continuité du projet. Dannieh : un projet de Parc national pour la protection et la valorisation du patrimoine forestier Mohamad Saadieh (Municipalité de Dannieh, Liban) La fédération de Dannieh couvre 62 villes et villages s’étageant de 0 à 3088 m d’altitude et où résident approximativement 145 000 habitants. Les atouts naturels remarquables de la région sont : ❖❖ Qornet Es-Sawda, le plus haut sommet du Moyen-Orient (3 088m), ❖❖ la vallée de Jouhannam (l’enfer), la plus profonde vallée du Moyen-Orient,. ❖❖ divers types de forêts de cèdres, de genévriers, de chênes, de sapins et de pins. Problématique forestière locale L’agriculture est la première source de revenus dans une région très pauvre et marginalisée. La principale menace pesant sur le secteur agricole est l’appropriation de parcelles de terrain non cadastrées (la plupart du temps sur les terrains en bordure de forêts). Ce phénomène a aggravé les conflits fonciers et a confiné le pâturage dans des espaces réduits. Dans certaines zones, le paysage est gravement affecté par le surpâturage, alors que d’autres zones font face au développement d’un sous-étage buissonnant qui conduit parfois à une perte de biodiversité et/ou au déclenchement des incendies. Comme le pâturage est considéré comme un composant traditionnel bien adapté pour la gestion de la biodiversité dans les écosystèmes méditerranéens, il y a un besoin urgent d’adopter un projet pastoral intégré sur la totalité de la superficie de Dannieh. L’augmentation de la pression humaine sur les écosystèmes naturels du Liban (déforestation pour le bois de chauffage, exploitation forestière, modification de l’utilisation des terres) a progressivement abouti à la prédominance de paysages gravement perturbés. Suite aux incendies fréquents qui ont touché la région au cours des 3 dernières années, la municipalité a permis aux habitants de couper les arbres brûlés, ce qui a conduit de manière collatérale à la coupe d’autres arbres sains et à de graves conséquences sur la régénération de la forêt. Session 1 Dans la perspective d’une vision partagée et durable, la fédération souhaite l’intégration de la collecte du bois de chauffage dans un plan de gestion des ressources forestières, réalisable et bien conçu. En ce qui concerne les aires protégées du Liban, l’absence de délimitation territoriale précise et d’organisme de gestion spécifique entraîne de fréquentes situations de confusion et de délit. Pourtant, les textes préconisent l’information de toutes les institutions concernées et le lancement du processus de délimitation territoriale. Un parc pour la protection et le développement durable En accord avec la recommandation du Schéma Directeur d’Aménagement du Territoire Libanais, la fédération rurale de Dannieh est impliquée dans la définition du projet de Parc Naturel National du Dannieh-Hermel-Akkar dont le titre n’est pas encore encadré juridiquement. Le Ministère de l’Environnement, en tant qu’organisme de tutelle pour les aires protégées, a préparé, en concertation avec les autres ministères concernés, une loi sur les aires protégées et un décret spécifiant les différentes catégories bénéficiant de différents niveaux de protection (dont celui de « Parc national » qui exclut les villages et les activités économiques). Cependant, le territoire du projet de Parc national à Dannieh inclut notamment des zones agricoles et urbaines, parties intégrantes de la démarche. Les organismes impliqués dans la gestion des aires protégées sont notamment le Ministère de l’environnement, le Ministère de l’agriculture, le Ministère des finances, le Ministère de l’eau et de l’énergie, le Ministère de l’intérieur et des municipalités, les municipalités et groupements de municipalités, les organisations non-gouvernementales, les institutions de recherche scientifique ainsi que les communautés locales. La diversité et le nombre de parties prenantes et la complexité de la gouvernance des aires protégées ralentit le processus et pâtit d’un manque de ressources humaines et financière adéquates. La fédération développe des activités visant à mobiliser les acteurs locaux et gouvernementaux pour définir une vision territoriale commune, résultant de vastes consultations et d’échanges. L’objectif est de proposer un projet de développement socio-économique à partir de la valorisation du patrimoine forestier. La fédération attend avec impatience la reconnaissance officielle du Parc national afin de pérenniser son action et de concrétiser la volonté de la population locale. Les parcs naturels régionaux dans la Région des Pouilles : l’exemple du parc naturel « Terra delle Gravine » Patrizia Tartarino (Université de Bari, Italie) Le territoire de la Région des Pouilles se caractérise par la présence de nombreux espaces naturels d’importance écologique et paysagère. Une grande partie de ce territoire est concernée par la mise en place d’aires protégées de différents degrés de protection. La région comprend : ❖❖ 2 parcs nationaux, sur une surface totale de 188 580 ha; ❖❖ 65 parcs naturels régionaux, sur une surface totale de 59 953 ha; ❖❖ 16 réserves naturelles nationales, sur une surface totale de 11 183 ha; ❖❖ 37 réserves naturelles régionales, sur une surface totale de 5 890 ha; ❖❖ 94 sites Natura 2000, sur une surface totale de 688 770 ha. Parmi les parcs naturels régionaux nouvellement créés, le parc «Terra delle Gravine» fait l’objet d’un programme de coopération internationale MED, nommé « Qualigouv ». Le parc, créé en 2005 à l’initiative de la Région, couvre une surface d’environ 28 000 ha concernant 13 communes dans une zone marquée par la présence de gorges abritant des écosystèmes très particuliers. Session 1 vant la création du parc, une procédure de concertation avec la population locale, organisée par la Région, a abouti à retenir un territoire très vaste avec un périmètre découpé. La loi instituant le parc donne la possibilité à la population de demander à en être exclue, ce qui a conduit à réduire la superficie du parc de manière significative. La gestion du parc «Terra delle Gravine» a été confiée provisoirement à la Province de Tarente sans que celle-ci ne dispose des moyens humains et financiers adéquats pour assurer cette mission. En participant au projet Qualigouv, la Province cherche à adopter un outil de gouvernance qui puisse faciliter l’acceptation, par la population locale, du classement du territoire concerné en parc naturel régional. Un « Plan de gestion écologique forestière » pourrait répondre à cette attente. Il a été expérimenté sur un site pilote couvrant environ 7 500 ha, dont environ 4 500 de forêts. Le processus d’implication des parties prenantes est désormais à un stade avancé et l’approche testée puis validée pourra être étendue au reste du parc. Public participation in forest management and recommendations for its improvement: the case study of Mersin Ahmet Senyaz (Ministry of Environment and Forestry, Turkey) Forest and forest-related institutions in Turkey Turkish forests are one of the most important natural resources of the country, covering about 27% of total land area. While the area of forested lands has remained steady for years, expectations from Turkish forests are multiplying over time. In recent years, the demand for social and environmental services from forests as well as for basic forest goods has increased. While people in urban areas mostly demand protective services and recreational amenities from forests, forest villagers living within or in vicinity of forests are directly dependent on them for their subsistence. The population of forest villages in Turkey, which represents 10 percent of the total population of the country, is the most vulnerable segment of it. Given the importance of forest villagers’ development needs, the Turkish constitution and other forest-related codes include special provisions for forest villagers. The Ministry of Environment and Forestry (MOF) is the main public institution dealing with forest villagers’ problems. There are four General Directorates (GD) directly or indirectly responsible for carrying out activities that benefit to forest villagers. Initiatives to foster participatory and inter-sectoral action Despite its effort to improve living conditions of forest villagers, the MOF has not achieved to ensure adequate conditions for forest villagers’ development. There is no doubt that forest-based poverty alleviation cannot be carried out separately from other (influent) sectors and land uses, in particular agriculture, grazing and mixed systems of crop and tree growing. There is an urgent need to improve the cooperation among the MOF and other public institutions. The Turkish National Forest Programme (NFP) was formulated in 2003. It is a twenty-year plan and contains the main policies, strategies and proposals for actions to be taken by responsible institutions. During the preparation stage of the NFP, people’s participation was paid special attention, especially that of forest villagers. Village surveys were conducted in 33 forest villages representing the whole forest ecoregions of the country, and villagers’ opinions were taken into consideration in the NFP. International projects and case studies also had a positive impact on participatory natural resource management. For example, a case study was conducted in Mersin Province in Turkey by Plan Bleu, the FAO Silva Mediterranea Committee and the MOF under the project named “Contribution of Forests to Sustainable Development”. Parallel case studies were also conducted by other Mediterranean countries in the framework of this project. Session 1 A participatory method was used to conduct this case study. First, a meeting was organized with the forestry staff in the regional directorate in order to select the villages to be visited. Seven forest villages were selected and the forestry staff and project consultants conducted a survey in each of them, which involved women, men and children. During village meetings, people were first asked to draw collectively a map of their village and to mark on it the main natural resources and their related expectations. Secondly, in order to define and discuss people’s relations with the institutions and other stakeholders, a Venn diagram was drawn. Thirdly, people were invited to give their opinion on forest resources and forest administration and to make suggestions for forest management improvement, which were discussed. A complementary study on socio-economic conditions of villagers and a literature survey were carried out by consultants from the East Mediterranean Forestry Research Institute. In addition to forest villagers, representatives from Municipalities, Districts, Directorate of Agriculture, Directorate of Education, Directorate of Health, Poultry firms, Religion Department, Rural Services Department and NGOs were consulted. A report presenting an overview of the situation was prepared (resources availabilities, main actors for resource use, socio-economic conditions of the villagers, their links with other sectors, main development problems in the region etc.). All stakeholders were then invited to a workshop, at which they defined two scenarios on forest management (a black and a pink). They identified all the institutions, actors and their related responsibilities required to achieve the pink scenario. In addition, success stories were presented in two other villages (Üçtepe and Küstülü) to raise public awareness. While a lot of positive progress and results were achieved, some bottlenecks remained unresolved after the case study, such as a lack of real commitment to participatory forest management, assumptions that participatory approaches are too costly and time-consuming, a lack of confidence in the ability of untrained local people to manage resources, and a tendency to ignore local institutions and local decision-making mechanism. It appears that the politics of participation, legal aspects, and the conformity of participatory forest management philosophy with culture in the region are the main issues that influence participatory forest management. Dannieh, par M. Fatfat Session 2 IMAGINE : Méthodes et outils pour contribuer à la gestion des territoires en Méditerranée Mohamed Larid (ENSSMAL, Algérie) Mots clés Systémique, prospective, durabilité, indicateurs de durabilité, participation, acteurs et intervenants, projet de territoire, gestion forestière. Résumé L’approche ‘Imagine’ a été développée et consolidée pour contribuer à la problématique du développement et de l’environnement des zones côtières méditerranéennes, dans le cadre des Programmes d’Aménagement Côtier (PAM/PNUE). C’est une démarche qui pourrait être utilisée sur n’importe quel territoire, dès lors que celui-ci fait l’objet d’une réflexion stratégique à long terme, mobilisant de multiples acteurs. Dans l’optique du développement durable, la méthode ‘Imagine’ propose un ensemble d’outils et de méthodes pour décrire, évaluer et explorer le niveau de durabilité d’un éco-socio-système dans le passé, le présent et l’avenir, au moyen d’indicateurs et dans une démarche participative considérant les acteurs locaux comme experts à leur niveau. Elle recherche l’adhésion des différents partenaires pour arrêter un programme d’actions compatibles et priorisées, dans le but de réaliser un projet collectif de territoire. Elle constitue un outil de gestion, mobilisant des groupes d’intervenants sur un même territoire, pour leur permettre collectivement de mieux comprendre les enjeux et les risques liés aux tendances lourdes, de se fixer des objectifs et des moyens pour les infléchir et tendre vers un « futur souhaitable ». ‘Imagine’ se déroule selon un processus dynamique et se fonde sur quatre principes majeurs : ❖❖ l’approche systémique pour considérer le territoire étudié dans sa dynamique globale, ❖❖ l’analyse prospective en se basant sur la méthode des scénarios, pour définir des actions afin de construire une image partagée du futur, ❖❖ les indicateurs de durabilité pour s’inscrire concrètement dans un processus de développement durable, ❖❖ la démarche participative en s’appuyant sur l’expertise et les savoirs des acteurs locaux et leur implication dans la conception et la réalisation de leur projet de territoire. ‘Imagine’ a deux objectifs essentiels : ❖❖ la construction des ‘futurs souhaitables’ à travers des ateliers regroupant l’ensemble des partenaires pour évaluer l’état des lieux et élaborer une stratégie soutenant un projet de territoire, à l’aide d’outils simples et conviviaux, ❖❖ la définition d’un programme d’actions prioritaires à entreprendre pour s’orienter vers la situation projetée. Sa mise en œuvre se déroule en quatre phases, chacune d’entre elles donnant lieu à l’organisation d’un atelier regroupant l’ensemble des participants au processus : ❖❖ Construire le système et le comprendre : la réalisation d’images fertiles, approche ludique et conviviale, permet d’aboutir à une vision collective de la situation, des objectifs que l’on veut atteindre et des contraintes existantes. ❖❖ Déterminer les indicateurs de durabilité, les étudier pour établir la bande d’équilibre, les relier et les représenter au moyen d’un graphique « radar » : ces travaux indiquent, sur la base d’une réflexion collective, les urgences et les priorités qu’il faut affecter aux indicateurs et les actions qu’ils suggèrent. ❖❖ Modéliser et explorer, par la méthode des scénarios, le devenir du système territorial étudié : des mini scénarios sont élaborés pour chaque indicateur-clé en groupes thématiques, puis un scénario global est dessiné collectivement en session plénière. ❖❖ Suggérer et agir en établissant un plan d’actions, à partir du scénario alternatif dont la cohérence d’ensemble a été vérifiée en réfléchissant sur la matrice de compatibilité. Ce programme opérationnel vise la réalisation du ‘futur souhaité’, en précisant les priorités, les moyens à mettre en œuvre et les dispositifs d’évaluation et de suivi. Session 2 Des expériences d’‘Imagine’ mises à l’épreuve du terrain, on peut souligner : ❖❖ l’effet mobilisateur de la méthode qui permet effectivement d’associer de nombreux acteurs d’horizons variés afin de traiter d’une problématique de gestion territoriale, ❖❖ l’approche systémique qui permet aux participants d’appréhender aisément la globalité du développement durable de leur territoire, en facilitant la perception des relations entre les éléments du système et l’identification des priorités et des enjeux, ❖❖ la promotion du processus d’intégration par le décloisonnement entre les spécialités et les secteurs, ❖❖ la définition en commun, d’une stratégie et d’un programme d’actions hiérarchisées par priorités, ❖❖ les marges d’amélioration de la méthode, à partir des obstacles et insuffisances constatés en amont et en aval de son application (implication effective des instances de décision, portage institutionnel, financier, politique et administratif du produit…). En tant que démarche systémique et participative, ayant comme objet la problématique du développement durable des territoires, la méthode ‘Imagine’ pourrait contribuer à la promotion d’une approche territoriale intégrée des écosystèmes forestiers. Le concept de Forêt Modèle Riccardo Castellini (Secrétariat du Réseau méditerranéen de Forêts Modèles) Contexte et fondements Les Forêts Modèles reposent sur une démarche novatrice qui allie les besoins sociaux, culturels et économiques des collectivités locales à la durabilité à long terme des vastes paysages dont les forêts constituent un élément important. Elles sont des initiatives à participation volontaire qui lient la foresterie, la recherche, l’agriculture, les activités récréatives et d’autres valeurs et intérêts dans un paysage donné. Dans une Forêt Modèle, diverses personnes forment un partenariat neutre pour atteindre le but suivant : gérer leurs propres ressources naturelles de la manière la plus logique pour eux, compte tenu de leur histoire, de leur situation économique et de leur identité. Le partenariat définit l’acception du terme « durabilité » dans son propre contexte, fixe un but commun, établit une structure de gouvernance et dresse un plan stratégique, puis les membres collaborent à l’atteinte des objectifs énoncés dans le plan. Les objectifs des Forêts Modèle se concentrent sur l’éducation, la recherche, la protection de la biodiversité ou l’élaboration d’indicateurs locaux. En outre, les partenariats des Forêts Modèles s’avèrent particulièrement efficaces dans la recherche des débouchés économiques. Vue sous cet angle, une Forêt Modèle est davantage un processus à long terme qu’un projet. Sur le plan géographique, la Forêt Modèle doit représenter la grande diversité d’utilisations et de valeurs qui entrent en jeu dans un paysage donné. Contenu de l’approche Comme les conditions entourant la gestion durable des paysages forestiers varient d’un site ou d’une région à l’autre, le concept des Forêts Modèles a été conçu de manière souple. Les Forêts Modèle fixent leurs propres priorités pour la conservation de la biodiversité, la sensibilisation transculturelle, la diversification économique et l’éducation du public. Le Réseau international et Méditerranéen de Forêts Modèle (RIFM et RMFM) sont des associations volontaires qui concourent à l’atteinte d’un but commun : la gestion durable des paysages forestiers et des ressources naturelles. Notre mission et nos objectifs : exemples d’application Le but premier est d’établir un réseau de Forêts Modèles qui soit représentatif des principaux écosystèmes forestiers du monde. Session 2 Quant au but à long terme : la coopération internationale. Les Forêts Modèles membres du Réseau pourraient partager leurs connaissances et encourager les régions boisées du monde à adopter des méthodes de gestion et de conservation qui génèrent des avantages pour l’humanité. A présent, le Réseau Méditerranéen est composé par 13 membres et plusieurs Pays et Régions du bassin ont manifesté leur intention d’adhérer au Réseau. La Région Castille y León, en Espagne, a lancé la première Forêt Modèle en Méditerranée : la Forêt Modèle Urbión. Ensuite, le Maroc a eu sa Forêt Modèle en 2010 dans la Province d’Ifrane, et la Turquie en 2011 à Yalova. Plusieurs sites sont à présent en développement avec des résultats satisfaisants : en Espagne dans la Région Murcie et la deuxième en Castille y León. En France dans les Regions Corse et PACA. En Italie dans les Régions Sardaigne et Toscane. En Grèce dans le Régions Macédoine Occidentale et Thessalie. En Croatie dans la Région Istrie. Et encore en Algérie et en Tunisie. Principaux enseignements La philosophie des Forêts Modèles consiste à surmonter trois obstacles fondamentaux à la mise en pratique du développement durable : 1. Le besoin de reconnaître toutes les valeurs représentées par les écosystèmes de la forêt. 2. Le besoin d’établir une vision commune et un ensemble d’objectifs partagés par toutes les parties intéressées à la forêt. 3. Les attitudes et les connaissances du grand public. La politique forestière territoriale en Région Provence-Alpes-Côte d’Azur David Devynck (COFOR PACA, France) Si la politique forestière reste de la compétence de l’Etat, les lois de décentralisation successives survenues en France dans les années 2000 ont laissé la possibilité aux acteurs locaux d’inventer une nouvelle approche de la forêt. Elle consiste à intégrer la forêt dans les politiques de développement des intercommunalités, en appréhendant ses fonctions économiques, sociales et environnementales. Dans cette perspective, trois outils de gouvernance territoriale ont vu le jour : la Charte Forestière de Territoire (CFT), le Plan d’Approvisionnement Territorial (PAT) et le Plan de Développement de Massif (PDM). Ces démarches rencontrent un vif succès sur les rives françaises de la Méditerranée : 23 CFT, 8 PAT et 78 PDM. Parmi ceux-ci trois exemples : La Charte Forestière de Territoire du massif des Maures L’image d’un territoire brûlé par les incendies de forêts et dévitalisé au profit des villes côtières collait jusqu’alors à la peau du Massif des Maures (160 000 Ha). La CFT, à l’initiative des élus locaux, a fédéré pour la première fois le massif autour d’un projet basé sur le développement économique de la filière forêt-bois. Signée en février 2010, elle est issue de la réflexion collective des usagers sur les besoins du territoire en termes de production de bois, de maintien d’activités traditionnelles (production de liège, châtaignes, pastoralisme), d’environnement et de tourisme... Elle se concrétise par un plan d’actions pluriannuel et multisectoriel dont la réalisation la plus emblématique est la plateforme bois-énergie de « la Môle ». Le Plan d’Approvisionnement Territorial du Pays de Haute Provence Le Pays de Haute Provence couvre près de 150 000 Ha de forêt dont les principaux débouchés sont le bois de trituration et le bois de chauffage. Afin de valoriser cette ressource renouvelable et de créer des emplois, les élus se sont dotés d’un outil d’aide à la décision : le PAT. A partir de l’évaluation des débouchés, de la ressource disponible et de son coût de mobilisation, il permet de structurer une filière locale bois-énergie. La démarche associe les acteurs de la filière, les élus et les financeurs du projet, par le biais d’organes de gouvernance. Ces derniers participent aux processus de réflexion et de validation du projet. Le Pays de Haute Provence prévoit l’installation de 45 chaudières bois en 2015 équivalant à une consommation de 14 000 T, soit 20 emplois induits. Session 2 Le Plan de Développement de Massif (PDM) de la vallée de l’Ubaye La vallée de l’Ubaye est un territoire montagnard. Un diagnostic de la forêt privée a été réalisé sur plus de 20 000 Ha à l’initiative du Centre Régional de la Propriété Forestière PACA. Il identifie notamment des zones d’interventions sylvicoles prioritaires afin de favoriser une gestion forestière durable de la part des propriétaires privés. Cette méthode associe les maires pour qu’ils soutiennent le projet et la coopérative forestière pour mobiliser le bois. Ce partenariat a permis de mobiliser 6000 m3 de bois sur 1 an tout en tenant compte des différents usages de la forêt. L’appropriation des démarches territoriales par les élus est un gage de réussite. En effet, ils ont des responsabilités inhérentes à leur fonction qui influent sur la gestion forestière : décideur politique, aménageur du territoire et propriétaire forestier. Par ailleurs, la concertation entre usagers de la forêt permet d’aboutir à des projets de qualité et cohérents avec la politique locale menée sur le territoire. Le revers de la médaille est le long pas de temps nécessaire à l’émergence de ces projets complexes, impliquant un travail d’animation important. En conclusion, les trois outils présentés ci-dessus visent des objectifs complémentaires à des échelles différentes : La Charte Forestière et le Plan d’approvisionnement sont des outils stratégiques alors que le PDM est un outil opérationnel de gestion forestière. Leur imbrication constitue un véritable modèle de développement forestier territorial (cf. ci contre). D’ailleurs, ce modèle ne pourrait-il pas être utile pour relever le défi de l’adaptation de nos forêts aux changements climatiques ? Master Plans for Sustainable Development in Sierra Espuña Natural Park (Murcia, Spain) Mario Velamazán (Autonomous Community of the Region of Murcia, Spain) The socioeconomic and ecological Master Plans are being developed since 2008 in order to implement participative processes at a local level in four small villages around Sierra Espuña Regional Park (Murcia, Spain). These tools, designed to improve the governance in the protected area, aim at merging local stakeholders’ point of view with local, regional and national policies. Sierra Espuña was one of the first great reforestation areas in Spain. At the beginning of the 20th century, most of its mountains were reforested, transforming a wasteland into the biodiverse forest that it is nowadays, protected by its cultural and natural values. It covers 17,804 hectares among Alhama de Murcia, Totana, Aledo and Mula. In 1931, it was designated place of national interest, and in 1992 it was protected as a Regional Park. It is also classified as a SPA (Special Protection Area) because of birds populations and as a SAC (Special Area of Conservation) due to habitats and species. It holds around 1000 different species of flora, 36 of them protected by Regional and National laws. The predominant tree is Carrasco pine and there are 123 species of birds, 38 of mammals and a vast array of insects, amphibians and reptiles. The methodology was applied in four small rural villages that depend on the main municipalities: Gebas, El Berro (both in Alhama), Casas Nuevas (Mula) and El Purgatorio (Totana). The first objective was to learn about and analyze the characteristics of the municipalities that compose the protected area. Information on the socioeconomic situation in the small towns was collected (through surveys, large interviews to local leaders and participatory meetings) in order to understand the influence of the protected area on the municipalities and their environment, to define actions that could be implemented to promote economic growth in a conservation framework and to be able to create mechanisms that could improve communication among local communities and the Environmental Administration. Session 2 At this moment, three processes have been finished and the forth one is facing the last step. People’s response has been very positive due to the fact that they had never been consulted about land management planning in their territories before. However, implementation has turned out to be the most difficult process because it was such a wide request that needs and suggestions involved different administrations and managers, creating difficulties to give response as fast as local population was expecting. After three years, several lessons have been learnt from these and other processes included in the QUALIGOUV project. Consequently, new procedures have been thought in order to create conditions for future success in other Mediterranean protected areas. Firstly, although village scale provides very detailed and precise information about measures, they often overlap. A single socioeconomic plan, including all the villages involved, is considered to be a better option for the whole protected area. Secondly, administrations and institutions that will be responsible for the measures implementation should participate from the beginning so that they are able to integrate corresponding actions to their own activities. This will enable to adjust measures to realistic budgets and to avoid false expectations from the local population. And thirdly, dynamic and local implementation and monitoring are essential. That is why local offices, the Master Plan dynamizer role, monitoring committees where managers, technicians, politicians and local stakeholders participate, etc., are so important. In conclusion, the Master Plan methodology is an effective tool to make people feel that a closer administration can be developed. People from rural areas are not much worried about limitations derived from protection figures. However, in the sustainability context, they are asking for an administration that is not going against them but which is able to support them in their development. Parc naturel de Sierra Espuña www.planbleu.org www.aifm.org www.fao.org/forestry/silvamed/en/