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A U
P O I N T
Cannabis et système cardiovasculaire
Cardiovascular effects
of cannabis and derivates
❒ B. Honton*, M. Elbaz*
L
e cannabis est une drogue dont l’utilisation est en constante augmentation chez
les sujets jeunes et dans la génération de
l’après-guerre. Cette substance psycho-active
connaît un regain d’intérêt grâce aux études
pharmacologiques de plus en plus nombreuses,
stimulées par la découverte du système endocannabinoïde et ses actions physiopathologiques
complexes.
Depuis 1974, année du premier “cas clinique”
descriptif d’un effet cardiovasculaire clinique
du cannabis rapporté par Charles et al. (1), de
nombreuses observations de pathologies ischémiques aiguës liées à la consommation de cannabis
ont été publiées.
Épidémiologie
Le cannabis est issu de Cannabis Sativa. Son
principal agent psychoactif est le delta-9-tétrahydrocannabinol (figure 1).
Cette substance peut être retrouvée dans divers
produits : marijuana, résine de haschisch, huile,
etc. Son utilisation concerne essentiellement les
* Fédération des services de cardiologie, pôle cardiovasculaire et métabolique, hôpital Rangueil, Toulouse.
11
9
1
7
13
OH
OH
10
8
10a
6a
12
Δ9-THC
6
6a
2
5
3
4
1'
3'
0
5'
Δ8-THC
Figure 1. Delta-9- et delta-8-tétrahydrocannabinol (principes actifs).
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jeunes âgés de 18 à 25 ans, et l’on compte plus
de 72 millions de consommateurs réguliers ou
occasionnels aux États-Unis (2).
Bramley-Harker estime à plus de 3,2 millions le
nombre de consommateurs en Grande-Bretagne
(3), et Compton et al. nous rappellent que, si la
prévalence de ceux-ci reste élevée mais stable
aux États-Unis, la morbidité liée au cannabis ne
cesse de croître (4).
Pharmacologie
L’ensemble des substances ayant une action
similaire représente le système cannabinoïde.
Celui-ci est constitué de substances exogènes,
responsables de l’effet psychoactif recherché par
les consommateurs, et d’un système endogène
ou endocannabinoïde, système physiologique
dont les implications cliniques sont aujourd’hui
reconnues.
Le système endocannabinoïde est essentiellement
représenté par trois molécules : arachidonoyl-éthanolamide (anandamide), 2-arachidonoyl-glycérol
et arachidonoyl-glycérol éther (noladine).
Leur action complexe passe par deux types de
récepteurs cannabinoïdes : CB1 et CB2.
Ces récepteurs sont ubiquitaires, avec cependant des localisations préférentielles selon le
type de récepteurs. CB1 est retrouvé en position
pré-synaptique, notamment dans les ganglions
de la base, l’hippocampe, la substance noire, le
pallidum, le putamen, le cervelet et le cortex.
Enfin, on le retrouve dans le cœur et la rate.
Ce récepteur serait préférentiellement impliqué
dans les actions cardiovasculaires des substances cannabinoïdes, bien que des études
récentes aient démontré que des récepteurs
non CB1 et non CB2 joueraient également un
rôle important.
Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. V - n° 3 - juillet-août-septembre 2007
Le récepteur CB2 serait localisé préférentiellement
dans les cellules immunitaires.
Ces récepteurs CB1 et CB2 sont des récepteurs
transmembranaires couplés aux protéines G inhibant la production d’adénylate-cyclase intracellulaire.
CB1 possède certaines actions spécifiques. Il
module l’activité des canaux ioniques en augmentant la conductance des canaux potassiques et
en diminuant celle des canaux calciques.
Il permet également une activation de la voie de
la protéine kinase, engendrant une augmentation
de la mitogenèse et de l’apoptose.
Récemment, il a été mis en évidence que l’anandamide possède une action sur des récepteurs
appelés VR1 (récepteurs vanilloïdes) induisant
un relargage d’un peptide vasodilatateur : le
calcitonine gene-related peptide.
Il a pu être démontré que certains cannabinoïdes
avaient une action non CB1 ou CB2 et non VR1. Ces
récepteurs cannabinoïdes non encore identifiés
auraient une action antinociceptive et permettraient une migration des cellules gliales ainsi
qu’une vasodilatation (mésentérique).
Physiopathologie
Les effets cardiovasculaires du cannabis ont été
largement décrits et seraient surtout liés à un
déséquilibre de la balance orthostatique/parasympathique, avec une activation du système
sympathique et potentiellement un blocage du
système parasympathique.
Le cannabis aurait une action biphasique sur le
système végétatif (5). À dose faible ou modérée, il
• Augmentation de l'activité sympathique (stimulation bêta-adrénergique )
• Modification de la vasomotricité réflexe
• Spasme artériel
• Blocage parasympathique ?
• Tachycardie
• Vasodilatation périphérique
• Altération des réflexes
vasomoteurs périphériques
• Arhythmie ?
• Augmentation de la demande
myocardique en oxygène
• Diminution de la distribution
en oxygène
ISCHÉMIE
Figure 2. Mécanisme cardiovasculaire du cannabis (20).
Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. V - n° 3 - juillet-août-septembre 2007
activerait le système sympathique et bloquerait le
système parasympathique, entraînant une tachycardie et une augmentation du débit cardiaque.
Cette action s’inverserait à forte dose ou en cas
de consommation chronique, avec inhibition du
système sympathique et activation du système
parasympathique causant hypotension et bradycardie (6-9).
L’augmentation du débit cardiaque, qui peut
aller de 20 à 100 %, est dose-dépendante, avec
un pic atteint 10 à 30 minutes après l’inhalation
(10-19). Celle-ci provoque une augmentation de
la carboxyhémoglobine qui, associée à l’accélération du travail cardiaque, entraîne un déficit en
oxygène du myocarde.
D’un point de vue métabolique, le cannabis
génère une hausse des taux du facteur VII, une
hyperactivation plaquettaire (effet prothrombotique), une oxydation accrue des particules de
LDL et une activation de l’inflammation.
Le caractère arythmogène des cannabinoïdes a
été plusieurs fois évoqué, médié par la multiplication des catécholamines circulantes.
On notera également une action dromotrope
positive sur le nœud atrio-ventriculaire et la
possibilité de troubles du rythme (tachycardie
sinusale, tachycardie supraventriculaire, mais
aussi rares bradycardies sinusales et blocs auriculo-ventriculaires).
Tous ces effets peuvent concourir à l’apparition
d’une ischémie, comme le rappelle le schéma de
Bachs et al. (figure 2) [20].
La consommation chronique permet une tolérance
rapide et donc une diminution des effets sur le
rythme cardiaque et sur l’hypotension orthostatique (augmentation du volume sanguin, diminution du système sympathique et augmentation
du système parasympathique).
Effets cardiovasculaires
du cannabis
Marijuana et angine de poitrine
D’un point de vue coronarien, il a été établi, il y a
plus de 30 ans que, chez les patients présentant
une angine de poitrine stable, le seuil de douleur
angineuse à l’effort était diminué de façon significative après inhalation de cannabis. Aronow et
Cassidy ont en effet démontré en 1974 que la
durée de l’exercice avant la survenue de symptômes était raccourcie de 48 % après consomma-
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tion d’une cigarette de cannabis, de 8,6 % après
consommation d’une cigarette placebo (11) et – fait
notable – de 23 % après consommation d’une
cigarette hautement dosée en nicotine (19).
De nombreux “cas cliniques” rapportent la
survenue d’événements ischémiques concomitants
ou proches de la prise de cannabis (1, 21-22).
C’est surtout l’étude de Murray et al. qui a permis
de mettre en évidence un lien statistiquement
significatif entre la survenue d’un syndrome coronarien aigu et le moment de la prise de cannabis.
Parmi une cohorte de 3 382 patients ayant
présenté un infarctus du myocarde récent, les
auteurs ont identifié 124 patients consommateurs
occasionnels ou réguliers de cannabis (2).
Grâce à la méthode statistique en case-crossover,
dans laquelle chaque patient est son témoin,
un risque relatif de 4,8 dans la survenue d’un
infarctus au cours de l’heure suivant la consommation de marijuana a été établi comparativement aux périodes de non-consommation. Ce
lien statistiquement significatif (RR = 4,8 ; IC95
[2,9-9,5] ; p < 0,001) disparaît dès la deuxième
heure qui suit la consommation (RR = 1,7 ; IC95
[0,6-5,1] ; p = 0,34).
Les auteurs concluent donc à l’existence d’un
risque de “déclenchement” de syndrome coronarien significatif avec la consommation inhalée de
cannabis, disparaissant dès la deuxième heure.
Aryana et Williams (23) rappellent à juste titre la
comparaison entre le risque d’incident coronarien
lié à la cocaïne et celui lié au cannabis, dont le
rapport est de 5:1 dans la première heure suivant
la consommation du produit.
Marijuana et risque métabolique
Rodondi et al. ont exploité les résultats de
l’étude CARDIA pour étudier les relations entre
consommation de cannabis et autres facteurs de
risques cardiovasculaires dans une population de
3 617 patients âgés de 18 à 35 ans (24).
Il en ressort que les consommateurs de cannabis
ont un apport calorique significativement plus
élevé que les populations n’en consommant pas.
Cet excès calorique ne s’accompagne pas de prise
de poids, et ce en raison de la probable augmentation du métabolisme global de l’organisme. Il
existe également une association de la consommation de cannabis avec l’abus d’autres substances
addictives comme l’alcool (bière et liqueurs).
Ces données métaboliques concourent à l’intérêt actuel porté au rimonabant, antagoniste
des récepteurs cannabinoïdes et doué d’un effet
satiogène.
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Implication en rythmologie
Il existe des données issues de la littérature
mettant en exergue le rôle potentiel de l’intoxication au cannabis dans la survenue de trouble
du rythme. Le potentiel arythmogène du cannabis
serait lié à l’action biphasique de celui-ci sur le
système nerveux sympathique déjà évoquée.
Par son action dromotrope positive et l’augmentation des catécholamines circulantes, le
cannabis entraîne une tachycardie sinusale, ce
phénomène concourant à l’augmentation du
risque ischémique. Cette tachycardie sinusale
serait également à l’origine de la plus grande
prévalence des palpitations chez les consommateurs chroniques (25).
Quelques études attestent la présence d’un
risque plus élevé d’extrasystolie ventriculaire (19,
26). Quelques cas de fibrillation auriculaire (FA)
paroxystique ont également été rapportés. Kosior
et al. (27) ont publié deux cas de survenue de
FA paroxystique dans un contexte d’intoxication
et ont décrit une association possible entre les
deux. Il existerait également des relations avec
des anomalies non spécifiques de l’électrocardiogramme affectant l’onde P, l’onde T et le segment
ST (5). Des BAV de haut degré ont également été
relevés par Akins et al. (28).
Bachs et Morland ont, quant à eux, témoigné du
cas de six morts subites chez de jeunes patients
âgés de 17 à 43 ans, chez qui la consommation
de cannabis a été confirmée par les analyses
toxicologiques sanguines, en l’absence d’autres
drogues ou d’autres facteurs de risque (20).
Rezkalla et al. (29) ont décrit la survenue de
lipothymies par tachycardie ventriculaire à type
de retard droit chez un jeune patient quelques
heures après consommation de marijuana.
L’examen angiocoronarographique a mis en
évidence un aspect de no-flow, reflet angiographique d’un spasme artériel et/ou d’une
anomalie de la microcirculation. Après arrêt de
la consommation de cannabis et prescription
d’un inhibiteur calcique, la tachycardie n’est
plus inductible en stimulation ventriculaire
programmée.
Effet vasculaire
Il existerait, lors de la consommation de cannabis,
une altération des phénomènes normaux de la
réponse vasculaire. Cette altération jouerait un
rôle majeur dans la physiopathologie des atteintes
vasculaires du cannabis.
De nombreux cas d’“artérites cannabiniques”
ont été décrits dans la littérature (12, 16), et des
Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. V - n° 3 - juillet-août-septembre 2007
conclusIon
a
Le cannabis est une drogue largement utilisée dont
l’incidence des effets cardiovasculaires, au regard
de sa prévalence, semble malgré tout faible.
Cependant, les risques cardiovasculaires du
cannabis sont réels, et l’imputabilité de la drogue
dans leur survenue est fondée sur de nombreuses
observations cliniques et études pharmacologiques, et étayée par le travail de M.A. Mittleman (2),
qui a mis en exergue le rôle déclenchant de l’intoxication aiguë au cannabis dans la survenue d’un
événement coronarien aigu. De grandes études
de cohorte, portant notamment sur l’infarctus du
sujet jeune, manquent pour confirmer la fréquence
de la consommation de cannabis associée à la
survenue de tels événements graves.
■
b
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associations avec des événements ischémiques
cérébro-vasculaires sont désormais régulièrement
rapportées.
Ces atteintes peuvent être en rapport avec l’association au vasospasme artériel, comme le suggèrent les nombreux cas d’événements ischémiques
coronariens sans lésion angiographique décelable
(figure 3).
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9. Kanakis C, Pouget C, Rosen KM. The effects of delta 9
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Deux études ont mis en évidence des anomalies
congénitales liées à la consommation de cannabis
(30, 31). Les auteurs ont évoqué la possibilité
de communications intraventriculaires membraneuses, et Wilson et al. ont également rapporté
l’éventualité d’une transposition des gros vaisseaux.
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EXFORGE® 5 mg / 80 mg, 5 mg / 160 mg et 10 mg / 160 mg ; comprimé pelliculé (amlodipine, valsartan). Forme, présentation et composition : Exforge® 5 mg / 80 mg : comprimés pelliculés dosés à 5 mg d'amlodipine et 80 mg de valsartan, boîtes de 30 et 90.
Exforge® 5 mg / 160 mg : comprimés pelliculés dosés à 5 mg d'amlodipine et 160 mg de valsartan, boîtes de 30 et 90. Exforge® 10 mg/160 mg : comprimés pelliculés dosés à 10 mg d'amlodipine et 160 mg de valsartan, boîtes de 30 et 90.
DONNEES CLINIQUES : Indications thérapeutiques : Traitement de l'hypertension artérielle essentielle. Exforge est indiqué chez les patients dont la pression artérielle n'est pas suffisamment contrôlée sous amlodipine ou valsartan en monothérapie. Posologie
et mode d’administration : La dose recommandée est d'1 cp/j. Exforge 5 mg/80 mg peut être administré si la pression artérielle n'est pas suffisamment contrôlée avec l'amlodipine 5 mg ou le valsartan 80 mg seuls. Exforge 5 mg/160 mg peut être
administré si la pression artérielle n'est pas suffisamment contrôlée avec l'amlodipine 5 mg ou le valsartan 160 mg seuls. Exforge 10 mg/160 mg peut être administré si la pression artérielle n'est pas suffisamment contrôlée avec l'amlodipine
10 mg ou le valsartan 160 mg seuls ou avec Exforge 5 mg/160 mg. CTJ : Exforge 5 mg/80 mg : 0,95 € (boîte de 30) ; 0,85 € (boîte de 90). Exforge 5 mg/160 mg : 1,16 € (boîte de 30) ; 1,04 € (boîte de 90). Exforge 10 mg/160 mg :
1,16 € (boîte de 30) ; 1,04 € (boîte de 90).Prendre Exforge au cours ou en dehors des repas avec un peu d'eau. L'adaptation individuelle de la dose de chacun des composants (amlodipine et valsartan) est recommandée avant de passer à
l'association à dose fixe. Le passage direct de la monothérapie à l'association à dose fixe peut être envisagé si il est cliniquement justifié. Pour des raisons de commodité, les patients qui prennent du valsartan et de l'amlodipine séparément sous forme
de comprimés ou de gélules, peuvent prendre à la place le dosage d'Exforge correspondant aux mêmes doses de ces deux composants. Altération de la fonction rénale : Aucun ajustement posologique n'est nécessaire en cas
d’altération de la fonction rénale légère à modérée. En cas d’altération modérée de la fonction rénale, surveiller les taux de potassium et de créatinine. Altération de la fonction hépatique : Attention particulière chez les patients présentant une altération
de la fonction hépatique ou des troubles dus à l'obstruction des voies biliaires. Chez les patients présentant une altération de la fonction hépatique légère à modérée sans cholestase, la dose maximale recommandée de valsartan est de 80 mg. Sujets
âgés (65 ans et plus) : Une attention est requise lors de l’augmentation des doses chez les sujets âgés. Enfants et adolescents : Exforge ne doit pas être utilisé chez les patients âgés de moins de 18 ans. Contre-indications : Hypersensibilité aux substances actives, aux dihydropyridines ou à l’un des excipients. Altération sévère de la fonction hépatique, cirrhose biliaire ou cholestase. Altération sévère de la fonction rénale (DFG < 30 ml/min/1,73 m2) et patients sous dialyse. Grossesse (cf. Grossesse
et allaitement). Mises en garde spéciales et précautions d’emploi : Déplétion sodée et/ou volémique : Il est recommandé de corriger toute hypotension avant l'administration d'Exforge ou d'instaurer une surveillance médicale étroite au début du traitement.
En cas de survenue d’une hypotension avec Exforge, placer le patient en position couchée et perfuser au besoin du sérum physiologique en IV. Le traitement peut être repris, une fois la pression artérielle stabilisée. Hyperkaliémie : Précaution et contrôle
de la kaliémie si prise concomitante de suppléments potassiques, de diurétiques épargneurs du potassium, de substituts du sel contenant du potassium ou d'autres médicaments susceptibles d'augmenter les taux sériques de potassium. Sténose de
l’artère rénale : Pas de donnée concernant l'utilisation d'Exforge en cas de sténose de l’artère rénale bilatérale ou une sténose artérielle sur rein fonctionnellement unique. Transplantation rénale : Aucune expérience de la sécurité d'emploi en cas de transplantation rénale récente. Altération de la fonction hépatique : Surveillance particulière chez les patients qui présentent une altération de la fonction hépatique légère à modérée ou des troubles dus à l'obstruction des voies biliaires. Chez les patients
présentant une altération de la fonction hépatique légère à modérée sans cholestase, la dose maximale recommandée de valsartan est de 80 mg. Altération de la fonction rénale : Pas d’ajustement posologique d'Exforge lors d'une altération faible à
modérée de la fonction rénale. En cas d’altération modérée de la fonction rénale, surveiller les taux de potassium et de créatinine. Hyperaldostéronisme primaire : Les patients présentant un hyperaldostéronisme primaire ne doivent pas être traités par
le valsartan (antagoniste de l'angiotensine II) ; leur système rénine-angiotensine est altéré par cette maladie. Insuffisance cardiaque : Du fait de l'inhibition du système rénine-angiotensine-aldostérone, des modifications de la fonction rénale sont à
prévoir chez les individus à risque. Chez les patients présentant une insuffisance cardiaque sévère dont la fonction rénale peut dépendre de l'activité du système rénine-angiotensine-aldostérone, le traitement par des inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IEC) ou par des antagonistes des récepteurs de l'angiotensine a été associé à une oligurie et/ou une augmentation progressive de l’urée sanguine et (dans de rares cas) à une insuffisance rénale aiguë et/ou au décès. Des résultats
similaires ont été rapportés avec le valsartan. Dans une étude à long terme de l'amlodipine, contrôlée contre placebo (PRAISE-2), réalisée chez des patients présentant une insuffisance cardiaque d'origine non ischémique de grade III ou IV de la classe
NYHA (New York Heart Association Classification), l'amlodipine a été associée à une augmentation des cas rapportés d'œdème pulmonaire ; l'incidence de l'aggravation de l'insuffisance cardiaque versus placebo n’était cependant pas significative.
Rétrécissement aortique et mitral, cardiomyopathie hypertrophique obstructive : Attention particulière en cas de rétrécissement aortique ou mitral ou une cardiomyopathie hypertrophique obstructive. Exforge n'a été étudié que dans la population des
patients hypertendus. Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interaction : Interactions liées à l'amlodipine : Associations nécessitant des précautions d'emploi : - Inhibiteurs du CYP3A4. - Inducteurs du CYP3A4 (anticonvulsivants [ex. carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne, fosphénytoïne, primidon], rifampicine, extrait de millepertuis). Associations à prendre en compte : - Autres : En monothérapie, l'amlodipine a été administrée en toute sécurité avec des diurétiques thiazidiques, des bêtabloquants, des IEC, des dérivés
nitrés d'action prolongée, la trinitrine/nitroglycérine sublinguale, la digoxine, la warfarine, l'atorvastatine, le sildénafil, des antiacides (gel d'hydroxyde d'aluminium, hydroxyde de magnésium, siméthicone), la cimétidine, des anti-inflammatoires non
stéroïdiens, des antibiotiques et des hypoglycémiants oraux. Interactions liées au valsartan : Associations déconseil ées: - Lithium. -Diurétiques épargneurs de potassium, suppléments potassiques, substituts du sel contenant du potassium et autres substances susceptibles
d'augmenter les taux de potassium. Associations nécessitant des précautions d'emploi : - Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), y compris inhibiteurs sélectifs de COX-2, acide acétylsalicylique (> 3 g/jour) et AINS non sélectifs. - Autres : Aucune interaction cliniquement
significative n'a été mise en évidence entre le valsartan administré en monothérapie et les substances suivantes : cimétidine, warfarine, furosémide, digoxine, aténolol, indométacine, hydrochlorothiazide, amlodipine, glibenclamide. Interactions communes à l'association : Aucune étude d'interaction n'a été réalisée avec Exforge et d'autres médicaments. Associations à prendre en compte : - Autres antihypertenseurs. Grossesse et allaitement : Par précaution, Exforge ne doit pas être utilisé durant le 1er trimestre
de la grossesse. Un passage à un traitement alternatif approprié doit être réalisé à l'avance en cas de prévision d'une grossesse. Si une grossesse est découverte, Exforge doit être arrêté dès que possible. Il n’y a pas de données concernant l’utilisation
d’Exforge chez la femme enceinte. L’utilisation d’Exforge est contre-indiqué pendant le 2nd et 3ème trimestre de la grossesse. Si une exposition à Exforge a eu lieu au cours du 2nd trimestre de la grossesse, un contrôle échographique de la fonction rénale et
du crâne est recommandé. Chez les enfants exposés in utero aux antagonistes de l’angiotensine II, la survenue d’une hypotension, d’une oligurie et d’une hypokaliémie doit être étroitement suivie. Arrêter l’allaitement ou arrêter le traitement, en prenant
en compte l’importance du traitement pour la mère. Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines :Risque de sensations vertigineuses ou une fatigue. Effets indésirables : Les effets indésirables sont classés par fréquence, comme suit :
très fréquent (≥ 1/10) ; fréquent (≥ 1/100, < 1/10) ; peu fréquent (≥ 1/1 000, < 1/100) ; rare (≥ 1/10 000, < 1/1 000) ; très rare (< 1/10 000), y compris cas isolés. Affections cardiaques : Peu fréquent : Tachycardie, palpitations. Rare : Syncope. Affections
du système nerveux : Fréquent : Maux de tête. Peu fréquent : Sensations vertigineuses, somnolence, sensations vertigineuses posturales, paresthésie. Affections oculaires : Rare : Troubles visuels. Affections de l'oreille et du labyrinthe : Peu fréquent : Vertiges.
Rare : Acouphènes. Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales : Peu fréquent : Toux, douleur pharyngolaryngée. Affections gastro-intestinales :Peu fréquent : Diarrhées, nausées, douleurs abdominales, constipation, sécheresse de la bouche. Affections
du rein et des voies urinaires : Rare : Pollakiurie, polyurie. Affections de la peau et du tissu sous-cutané : Peu fréquent : Eruption, érythème. Rare : Hyperhydrose, exanthème, prurit. Affections musculo-squelettiques et systémiques : Peu fréquent : Gonflement des
articulations, douleurs dorsales, arthralgie. Rare : Spasmes musculaires, sensation de lourdeur. Infections et infestations : Fréquent : Rhinopharyngite, grippe. Affections vasculaires : Peu fréquent : Hypotension artérielle orthostatique. Rare : Hypotension artérielle. Troubles généraux et anomalies au site d'administration : Fréquent : œdème, œdème prenant le godet, œdème facial, œdème périphérique, fatigue, bouffées vasomotrices, asthénie, bouffées de chaleur. Affections du système immunitaire : Rare :
Hypersensibilité. Affections des organes de reproduction et du sein : Rare : Dysfonction érectile. Affections psychiatriques : Rare : Anxiété. Informations supplémentaires sur l'association : L’œdème périphérique, un effet indésirable connu de l’amlodipine, a été
généralement observé à une incidence plus faible chez les patients qui ont reçu l’association amlodipine/valsartan que ceux qui ont reçu l’amlodipine seule. L’incidence moyenne des œdèmes périphériques, calculée à partir des données obtenues avec
chaque dose, était de 5,1% avec l’association amlodipine/valsartan. Informations supplémentaires sur les composants individuels : Les événements indésirables rapportés avec l'un des composants individuels peuvent être des événements indésirables
potentiels avec Exforge, même s'ils n'ont pas été observés dans les essais cliniques de ce produit. Amlodipine : Les événements indésirables suivants, quelle que soit leur relation de causalité avec le médicament étudié, ont été rapportés dans les essais
cliniques avec l'amlodipine en monothérapie : le plus fréquent a été les vomissements. Les autres événements moins fréquents ont été : alopécie, troubles du transit, dyspepsie, dyspnée, rhinite, gastrite, hyperplasie gingivale, gynécomastie,
yperglycémie, impuissance, augmentation de la fréquence mictionnelle, leucopénie, malaise, modifications de l'humeur, myalgie, neuropathie périphérique, pancréatite, hépatite, thrombopénie, vascularite, angiœdème et érythème polymorphe. Des douleurs angineuses, un ictère cholestatique, une augmentation des taux d'ASAT et d'ALAT, un purpura, des éruptions et un prurit peuvent survenir. Valsartan : Les événements indésirables suivants, quelle que soit leur relation de causalité avec le médicament
étudié, ont été rapportés dans les essais cliniques avec le valsartan administré en monothérapie dans l'indication d'hypertension artérielle : infections virales, infections des voies respiratoires supérieures, sinusite, rhinite, neutropénie, insomnie. Une
détérioration de la fonction rénale, en particulier en cas d'hypertension artérielle traitée par les diurétiques ou avec insuffisance rénale, angiœdème et une hypersensibilité (vascularite, maladie sérique) peuvent survenir. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES :
Propriétés pharmacodynamiques : Classe pharmacothérapeutique : antagonistes de l'angiotensine II, simples (valsartan), associations avec des dihydropyridines (amlodipine), code ATC : C09DB01 Liste I : Exforge 5 mg / 80 mg : EU/1/06/370/004 (2007) ;
CIP : 378 175.9 – boîte de 30. Prix : 28,53 €. Remb. Séc. soc. à 65%. Agréé Collect. Exforge 5 mg / 80 mg : EU/1/06/370/006 (2007) ; CIP : 378 177.1 – boîte de 90. Prix : 76,73 €. Remb. Séc. soc. à 65%. Agréé Collect. Exforge 5 mg / 160 mg :
EU/1/06/370/012 (2007) ; CIP : 378 178.8 – boîte de 30. Prix : 34,80 €. Remb. Séc. soc. à 65%. Agréé Collect. Exforge 5 mg / 160 mg : EU/1/06/370/014 (2007) ; CIP : 378 180.2 – boîte de 90. Prix : 93,78 €. Remb. Séc. soc. à 65%. Agréé Collect.
Exforge 10 mg / 160 mg : EU/1/06/370/020 (2007) ; CIP : 378 181.9 – boîte de 30. Prix : 34,80 €. Remb. Séc. soc. à 65%. Agréé Collect. Exforge 10 mg / 160 mg : EU/1/06/370/022 (2007) ; CIP : 378 183.1 – boîte de 90. Prix : 93,78 €. Remb. Séc. soc. à
65%. Agréé Collect. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE : Novartis Europharm Limited Wimblehurst Road Horsham West Sussex, RH12 5AB Royaume-Uni. Représentant local : Novartis Pharma S.A.S. : 2 et 4, rue Lionel Terray
92500 Rueil-Malmaison Tél : 01.55.47.60.00 Information et Communication Médicales : Tél : 01.55.47.66.00 [email protected]. Pour une information complète, consulter le texte intégral du résumé des caractéristiques du produit ou la monographie vidal. FMI079-2