Des cartes et des terminaux
Transcription
Des cartes et des terminaux
Des cartes et des terminaux 25 ans de paiements électroniques en Belgique Des cartes et des terminaux 25 ans de paiements électroniques en Belgique 4 Des cartes et des terminaux TABLE DES MATIERES 11 Avant-propos Introduction. La Belgique, pionnière des technologies de paiement Texte principal 17 18 18 20 21 22 Une histoire d’hommes, de défis et de succès • Une carte, de multiples possibilités • Quand la collaboration fait la force • Une mentalité de pointe • La sécurité, une obsession payante • Des solutions pour particuliers et entreprises Encadrés 19 21 23 24 • International. La Belgique dans le peloton de tête mondial • Technologie. Cinq secondes pour mobiliser tout le secteur financier • Produit. La Belgique, pays à forte densité d’innovation • Société. Le paiement électronique vu par le consommateur belge Interview 26 • Une ingéniosité au service du confort et de la sécurité 1976 et avant. Les prémices de l’ère électronique Texte principal 29 30 30 31 34 34 35 De la pièce métallique aux premiers distributeurs de billets • Les siècles passent, la monnaie s’allège • Le chèque : nouvelle alternative aux espèces • Le compte en banque devient incontournable • Une nécessité d’automatisation • Expériences isolées des premiers distributeurs de billets • Premiers résultats de la collaboration interbancaire Encadrés 31 32 35 36 • Produit. Le chèque, un siècle et puis s’en va • Technologie. Bankomat – feu vert pour la distribution automatique de billets • International. S.W.I.F.T. – l’automatisation des télex • Société. Le numéro de compte 3-7-2 Interview 38 • La Belgique, un cas atypique 5 6 Des cartes et des terminaux 1977–1980. Les premiers réseaux de guichets automatiques 1986–1989. Vers une infrastructure unique Texte principal 41 42 43 44 46 47 48 Mise au point de deux systèmes concurrents • Efforts de construction d’un réseau national • Les discussions se poursuivent à trois • La course à l’innovation • Un succès commercial encourageant • En phase avec les besoins de la vie moderne • Petites et grandes banques rejoignent le système Texte principal 65 66 66 67 69 70 71 Encadrés 42 43 45 48 • Produit. Les guichets automatiques, une histoire de partenariats • International. Les retraits aux guichets automatiques, même en vacances • Technologie. Une chambre de compensation de plus en plus sollicitée • Société. Postomat, le troisième réseau Encadrés 67 68 70 73 Interview 50 • Une dynamique interbancaire pragmatique 74 54 55 56 57 57 58 59 60 Texte principal 77 78 79 80 83 83 • Technologie. La Belgique on line dès la fin des années 70 • Produit. Le terminal du self-service pétrolier • International. Bancontact et les réseaux européens • Société. Des négociations serrées sous fond d’insécurité Interview 62 • Un benchmark mondial D’une carte élitiste à un mode de paiement quotidien • Du délai de paiement au crédit • L’Europe lance la carte Eurocard • Apparition des cartes de crédit grand public • La carte de crédit à 800 francs • Recherche de synergies entre Visa et Eurocard Encadrés 78 81 82 Encadrés 54 56 59 60 • La ‘coopétition’ bancaire belge 1990–1993. La carte de crédit entre dans les mœurs Texte principal Adoption des transactions électroniques dans les points de vente • Un élan national • Une technologie inédite • Les sociétés pétrolières aux avant-gardes • Premiers paiements par carte dans les stations Shell • La carte carburant emboîte le pas • La grande distribution intéressée à son tour • Quand la concurrence freine le développement technologique • Désaccords et compatibilité • Produit. Naissance de la gamme de terminaux C-ZAM • Technologie. De Baxnet à Banknet – un réseau toujours plus performant • Société. Banksys, un service crucial pour l’économie belge • International. BEST – une décennie de connexions bilatérales Interview 1981–1985. Le développement des paiements par carte 53 Compatibilité et fusion des réseaux Mister Cash et Bancontact • Extension rapide des réseaux • Une lourde facture pour les banques • Une compatibilité bienvenue • Le congrès de Vienne • La fusion prend forme • Le réseau unique se construit 84 • Société. L’eurochèque ouvre la voie aux cartes de crédit • Produit. Le sabot résiste à l’ère électronique • International. EMV – la nouvelle norme sécuritaire pour les cartes de paiement • Technologie. Le crédit se décline en plusieurs formules Interview 86 • Les Belges peu enthousiastes face au revolving credit 7 8 Des cartes et des terminaux 1994–1997. La Belgique lance le premier porte-monnaie électronique multi-sectoriel Texte principal 89 90 90 92 93 94 95 95 La carte à puce, un petit produit qui deviendra grand • Une réponse au besoin de sécurisation des transactions • Une première mondiale • Toute la chaîne de paiement est concernée • Naissance de Proton • Une promotion finement orchestrée • Un saut de puce au-delà du monde bancaire • Une adoption lente Encadrés 90 91 92 94 • Produit. Proton révolutionne la conception des terminaux • Technologie. La carte à puce, petite merveille technologique • International. La technologie Proton traverse les frontières • Société. La carte d’identité sociale 2001–2003. L’euro devient une réalité quotidienne Texte principal 111 112 113 113 116 116 116 La Belgique : une transition exemplaire • Une devise chargée d’histoire • Une orchestration nationale • Une révolution silencieuse jusqu’en 1999 • Premières manifestations de l’euro • Un effort de communication concerté • Janvier 2002 : les guichets automatiques distribuent des euros Encadrés 112 114 117 119 • Technologie. L’euro, apparition en deux temps • Produit. Le C-ZAM/SMASH, résolument tourné vers l’avenir • Société. Une réussite longuement préparée • International. Des paiements internationaux moins chers Interview 120 • La Belgique, le bon élève européen Interview 96 • Proton : unique à plus d’un égard 2003 et après. A l’aube des paiements de demain Texte principal 1998–2000. L’essor du commerce électronique Texte principal 99 100 101 101 102 104 104 106 Internet réinvente le paiement à distance • Réelle croissance du virtuel • Un monde bancaire initialement dépassé • Les débuts de la sécurité sur Internet • La réaction des banques belges • La réponse 3D secure • Guichets automatiques à domicile • Un logiciel bancaire unique pour entreprises Encadrés 100 103 105 107 • Produit. Le C-ZAM/PC ouvre les portes de l’Internet sécurisé • Technologie. Les paiements belges en toute sécurité • International. La Belgique rattrape son retard en matière d’eCommerce • Société. Isabel, la plate-forme bancaire au service des entreprises Interview 108 • Une valeur sûre pour les entreprises belges de toutes tailles 123 124 125 127 128 129 130 Des solutions plus mobiles et tournées vers l’international • L’internationalisation des flux financiers • Un espace unique de paiement européen • De nouvelles niches ‘mobiles’ sur les marchés nationaux • Des solutions portables et légères • Des relations axées sur le long terme • Intégrer de nouveaux arrivants Encadrés 124 126 127 129 • International. SiNSYS, première joint-venture entre opérateurs européens • Produit. C-ZAM/XENTA, le prêt-à-porter du terminal • Technologie. Mobile banxafe, le terminal de poche • Société. Les frais cachés de l’argent liquide Interview 132 135 140 • A chaque niche de marché son application Postface Annexes 9 10 Des cartes et des terminaux Avant-propos 25 années de cartes de paiement et de distributeurs automatiques, 15 années de Banksys : deux anniversaires que les banques belges et leur filiale spécialisée, Banksys, ne pouvaient laisser passer inaperçus. A cette occasion, il n’est pas illégitime de se pencher sur le passé, sur ce qui a été réalisé et sur les résultats obtenus. Une telle réflexion suscite en moi deux sentiments, faits d’admiration et de fierté. Admiration, car si l’on se penche sur les 25 dernières années, on est surpris de voir à quelle vitesse et de quelle manière les habitudes de paiement des particuliers se sont modifiées. A la fin des années 70, outre le virement bien ancré dans les moeurs, c’est le paiement en liquide ou par chèque qui règne en maître, le plus souvent au travers d’un eurochèque garanti. Quelque 25 ans plus tard, le chèque a pratiquement disparu et la Belgique est en passe de devenir un pays où cet instrument de paiement n’a plus cours. Du point de vue du nombre d’opérations, l’argent liquide demeure le moyen de paiement le plus fréquent mais, d’année en année, on évolue vers une société où celui-ci a de moins en moins sa place. Il subsiste donc toujours un énorme potentiel pour le paiement électronique. Le virement est resté l’instrument de paiement non liquide le plus utilisé, de sa forme purement manuelle à sa forme entièrement électronique. Au cours des 25 dernières années, la percée du paiement par carte et des automates a été décisive. Chaque Belge dispose aujourd’hui d’une carte de débit lui permettant certes de retirer de l’argent liquide, 11 12 Des cartes et des terminaux en Belgique comme à l’étranger, mais surtout d’effectuer de très nombreux paiements lors de l’achat de biens et services. La carte et le service Bancontact/Mister Cash, au travers desquels seront vraisemblablement effectués quelque 600 millions de paiements en Belgique d’ici la fin 2004, sont devenus un équipement de base très populaire et, de surcroît, crucial dans notre pays : notre économie et notre société ne sont plus concevables sans la carte de débit. En outre, le porte-monnaie électronique, sous la marque Proton, lancé au milieu des années 90, a acquis une place, certes modeste, mais non négligeable pour certaines applications. Comme pratiquement partout en Europe occidentale, la carte de crédit a également revendiqué sa place, principalement à partir des années 90, surtout au sein de la population plus aisée et, en particulier, pour les paiements moins courants. S’appuyant sur une tradition de collaboration déjà très bien développée dans les années 70 en matière de normalisation technique et de traitement opérationnel des paiements, les banques belges ont décidé, à la fin des années 70, d’équiper le pays de moyens de paiement nouveaux et prometteurs. Ceci s’est fait par le biais d’une collaboration technique et opérationnelle fructueuse, fondée sur le respect d’une autonomie commerciale totale de chaque banque. Ces nouvelles formes de paiement se basent sur l’utilisation de la technologie de la carte. La carte à piste magnétique dans une première phase et, progressivement depuis la deuxième moitié des années 90, la carte à puce. Dans les années 80, les banques belges ont en outre eu la sagesse de concentrer les efforts en la matière, dans un premier temps sur deux sociétés distinctes, Mister Cash et Bancontact, et, dès 1989, sur une seule entreprise, Banksys. Celle-ci fut constituée afin de mieux valoriser les effets d’échelle et d’employer plus efficacement les compétences de chacun au bénéfice de leurs clients, titulaires de cartes et commerçants. Un sentiment de fierté au regard des réalisations obtenues est sans aucun doute justifié. Peu de pays ont réussi à développer avec une telle qualité le paiement par cartes. La mise en place d’un système de paiement au moyen d’une carte de débit, dès l’origine en ligne et en temps réel, a initialement constitué une entreprise risquée qui, depuis lors, a prouvé toute sa fiabilité. De ce point de vue, de même qu’en matière de disponibilité, de sécurité, de convivialité et de rentabilité, notre pays fait certainement partie du peloton de tête mondial. S’agissant de la tarification du service pour les titulaires de cartes et les commerçants, la Belgique fait généralement partie des pays les meilleurs marché au monde ; c’est ce qui ressort régulièrement de comparaisons internationales. Forte du soutien inconditionnel de ses actionnaires/clients et, partant, de pratiquement toutes les banques belges de détail, Banksys a joué un rôle clé dans cette évolution et continuera à le faire dans les années à venir. C’est pourquoi il convient de saluer la motivation et les compétences dont font preuve les très nombreux collaborateurs de Bancontact/Mister Cash et de Banksys, agissant en étroite collaboration avec les banques belges, sans lesquelles rien de tout cela n’aurait été possible. A cet égard, je tiens à souligner en particulier le rôle crucial et énergique joué durant de nombreuses années, et jusqu’à son décès en 1998, par Guy Alloin, administrateur délégué de Bancontact et, ensuite, de Banksys. Par ailleurs, les banques belges ont également permis que Banksys, outre sa mission principale de processeur d’opérations par cartes, déploie en parallèle une activité, reconnue internationalement, en matière d’innovation technologique de pointe. Et cela pour ce qui est du développement et de la diffusion de nouvelles technologies en matière de paiement, plus particulièrement en termes de terminaux, de schémas et protocoles de traitement, et de solutions de sécurité. La technologie de la carte Proton, à présent utilisée dans de très nombreux pays, a au demeurant été développée au sein de Banksys au cours des années 90. Il s’agissait là d’une véritable prouesse technique. On ne saurait sous-estimer la valeur ajoutée que cette activité technologique complémentaire apporte à maints égards. Il faut aussi souligner que les banques belges ont investi des sommes considérables, et cela pendant des années, sans en tirer aucun bénéfice à court terme. Ce n’est que dans les années 90 que Banksys a pu commencer à réaliser un résultat positif. 13 14 Des cartes et des terminaux Il y a donc, en cet automne 2004, suffisamment de raisons de célébrer ce double anniversaire par le biais d’une série d’initiatives, centrées autour d’un symposium, de colloques thématiques et d’une exposition. Tout ceci sans autosatisfaction ni fausse modestie. Un ouvrage de référence historique, offrant une synthèse de cette passionnante évolution du contexte bancaire belge, était tout à fait indiqué. Je souhaite à cet effet adresser mes plus sincères remerciements aux journalistes Christophe Van Overstraeten et Marie Bryon, qui ont assuré la rédaction de cet excellent texte. Je tiens également à remercier les nombreux collaborateurs des banques belges et de Banksys, ainsi que les administrateurs, anciens et actuels, de Banksys et des autres organisations interbancaires qui ont bien volontiers accepté de faire part de leurs souvenirs aux rédacteurs de l’ouvrage. Une telle synthèse est d’évidence incomplète, mais je crois ne pas me tromper en indiquant que quiconque lira cette histoire des cartes et des terminaux en Belgique au cours des 25 dernières années, partagera avec plaisir mon sentiment d’admiration et de fierté. Jean Colaut Président du Conseil d’administration de Banksys 15 Des cartes et des terminaux Introduction La Belgique, pionnière des technologies de paiement Une histoire d’hommes, de défis et de succès Solidement ancrée dans les habitudes du consommateur belge, la carte bancaire synthétise à elle seule les spécificités de notre système de paiement électronique. Fruit d’une collaboration interbancaire pragmatique, elle offre un nombre impressionnant de fonctions, pour un coût parmi les plus avantageux au monde. Notre pays se démarque aussi par son niveau de sécurité très élevé, non seulement au niveau des paiements par carte, mais aussi au niveau de la gestion bancaire à distance dont profitent entreprises, commerces et particuliers. Un savoir-faire soutenu depuis 25 ans par quelques acteurs économiques incontournables, dotés d’une vision à long terme et disposés à investir les fonds nécessaires. 17 18 Des cartes et des terminaux Une carte, de multiples possibilités Retrait d’argent à un distributeur automatique, accès au self banking, réception d’extraits de compte, règlement d’un plein de carburant dans une station-service, petit achat à un automate, rechargement d’une carte de téléphone prépayée, usage du porte-monnaie électronique… Les fonctions qu’offre la carte bancaire sont multiples en Belgique. Si cette gamme étendue de produits et services informatisés n’étonne plus, elle place toutefois notre pays parmi les plus avancés en matière de cartes de débit. Sur ce marché, en effet, les Belges bénéficient d’une technologie de haut niveau, qui leur est proposée pour un tarif des plus faibles au monde, avec lequel seuls les Pays-Bas rivalisent. Situé entre 30 et 40 euros par an selon les banques, ce montant couvre toutes les opérations liées aux cartes de débit, y compris la tenue du compte. Il contribue au taux de pénétration élevé que connaissent les cartes de type Bancontact/ Mister Cash dans notre pays. Ces cartes sont aujourd’hui au nombre de dix millions et leur utilisation ne cesse d’augmenter, passant de 379 millions d’opérations (retraits d’argent et paiements aux terminaux points de vente) en 2000, à plus de 620 millions en 2003. En 2003 toujours, le nombre total de transactions effectuées par cartes bancaires (débit, crédit, Proton et cartes d’entreprises) atteint près de 900 millions. Quand la collaboration fait la force Le succès de la carte de débit en Belgique doit beaucoup à la stratégie suivie par les principales institutions financières nationales, et ce depuis les débuts de l’automatisation des procédures bancaires. Bien que leur secteur soit soumis à rude concurrence, les décideurs des banques belges ont très tôt compris que la mise en commun de certaines ressources leur permettrait d’aller plus loin dans le développement de nouvelles technologies. Leur vision fera évoluer le système belge vers un espace de paiement unique, au sein duquel les normes sont établies et respectées par l’ensemble des intervenants. Ceci afin d’obtenir des procédures et équipements uniformes, facteur indispensable à une adoption massive ainsi qu’à la génération d’économies d’échelle pour l’ensemble des acteurs. INTERNATIONAL La Belgique dans le peloton de tête mondial De nombreuses études mentionnent les avancées de la Belgique dans le domaine des transactions électroniques. Nos systèmes de paiement présentent des différences notables par rapport à ceux déployés ailleurs. Ainsi, l’usage de la carte de débit est bien plus développé dans notre pays qu’aux Etats-Unis, par exemple. Cette caractéristique est gage d’une plus grande sécurité des paiements, et traduit une culture belge encore réticente au crédit. D’autre part, les chèques ont virtuellement disparu de la circulation en Belgique (3,8% du nombre total de transactions). Aux Etats-Unis et en France, ils représentent encore une fraction importante des paiements (respectivement 53,5% et 35,4%), ce qui génère une plus grande lourdeur administrative et des frais de traitement supplémentaires. De plus, les Américains et les Français ne bénéficient pas des facilités et des gains d’efficacité liés notamment au numéro de compte uniforme ou au formulaire de virement standardisé. En matière d’habitudes de paiement électronique, ce sont les pays scandinaves qui présentent l’avancée la plus importante puisque, par exemple, il est déjà possible d’y payer une boisson à un automate par GSM. Par ailleurs, le cas particulier de la Norvège montre que le potentiel des paiements par carte est encore énorme en Belgique. Ainsi, les Norvégiens réalisent un volume de transactions similaire à celui de notre pays, pour une population deux fois moins importante… Utilisation des outils de paiement (non cash) Comparaison internationale pour 2002 (en % du nombre total d’opérations) Pays Belgique Allemagne France Pays-Bas Royaume-Uni Etats-Unis Zone euro Virements Chèques Cartes de débit, Porte-monnaie Domiciliations et assimilés et assimilés cartes de crédit, électronique (Direct Debits) cartes privatives 46,9 1,7 34,6 7,0 9,8 45,0 1,2 16,6 0,3 36,9 18,7 34,2 30,6 0,1 16,3 37,0 neg 32,8 2,6 27,6 17,7 21,0 41,2 0 20,1 5,0 49,8 41,7 0 3,4 30,1 13,8 29,6 0,7 26,7 (Source : Blue Book 04/2004 & Red Book 03/2004) 19 20 Des cartes et des terminaux La sécurité, une obsession payante Estimation de l’utilisation des outils de paiement en Belgique Nombre d’opérations (en millions) Virements et assimilés Chèques et assimilés Domiciliations Cartes de débit, cartes de crédit et cartes privatives Monnaie électronique TOTAL 1991 1998 2002 Part relative en 2002 511,8 193,8 73,2 119,3 674,7 86,9 117,4 342,5 808 29 169 595 46,9 1,7 9,8 34,6 898,1 28,2 1.249,7 121 1.722 7 100,0 (en %) Dès le début, nos ingénieurs accordent une attention particulière à la protection des données transférées. Du premier distributeur de billets avec carte perforée au dernier terminal mobile de paiement, la sécurité constitue une condition sine qua non au développement de nouvelles technologies. Anticipant généralement les standards à venir, les systèmes de paiement électronique belges ont toujours utilisé des technologies de pointe en matière de sécurité. L’association d’un code secret à la lecture de carte ; la vérification du solde du compte bancaire de l’acheteur en temps réel ; la mise en place du service Card Stop au niveau national, destiné à faire bloquer immédiatement sa carte en cas de perte ou de vol ; le développement de la signature électronique grâce à une carte à puce munie d’un système de cryptage efficace… Voilà quelques-unes des applications qui permettent à la Belgique d’enregistrer l’un des taux de fraude les plus faibles au monde. (source : ABB, Blue Book 04/2004 & Red Book 03/2004) Le consommateur belge peut choisir entre une panoplie d’outils de paiement. Dans un tel contexte de relations tantôt rivales, tantôt alliées, le concours de tiers s’est avéré précieux. En stimulant les banques de façon plus ou moins active selon les époques et les initiatives, des institutions telles que la Banque nationale de Belgique (BNB) et l’Association belge des Banques (ABB) ont facilité, voire initié ces projets déterminants pour le bon déroulement des flux de paiement. Une mentalité de pointe Ce dynamisme communautaire a maintes fois conféré à notre système financier une réputation de pionnier. Car derrière chaque concept technologique nouveau, il s’est trouvé chez nous des hommes prêts à collaborer pour se lancer dans le projet. L’histoire du paiement informatique belge est émaillée d’exemples de ces idées avant-gardistes défendues par une équipe d’entrepreneurs et d’ingénieurs compétents. Ainsi, c’est en Belgique qu’est effectué le premier paiement électronique aux pompes à essence. L’événement remonte à plus de 20 ans et, aujourd’hui encore, de nombreux pays n’offrent toujours pas la possibilité à leurs automobilistes de régler leur plein par carte directement à la pompe (station entièrement automatisée), 24 heures sur 24. Moins spectaculaires pour la population, l’introduction de la structure uniforme du numéro de compte et l’instauration du formulaire de virement unique, au début des années 70, constituent toutefois une véritable révolution pour la sphère financière belge. Cette normalisation donnera lieu, en 1974, à la création du Centre d’Echange d’opérations et de Compensation (CEC). TECHNOLOGIE Cinq secondes pour mobiliser tout le secteur financier A force de faire le geste, le consommateur belge ne s’interroge même plus sur la technologie qui se cache derrière le paiement par carte Bancontact/Mister Cash. De l’introduction de celle-ci dans le terminal à l’autorisation de la transaction, cinq secondes à peine s’écoulent. Le temps qu’il faut pour assurer une sécurité optimale : La carte est insérée par le client dans le terminal, après quoi le commerçant introduit le montant de la transaction. Le client introduit son code secret via le clavier, ce qui engendre la connexion entre le terminal du point de vente et l’ordinateur central du gestionnaire de réseau. Immédiatement, ce dernier vérifie la validité de la carte (opération qui assure au commerçant que la carte n’est ni bloquée, ni volée) et le code secret associé (ce qui permet d’identifier l’auteur du paiement). Une liaison est alors établie entre l’ordinateur central et la banque du client, afin de consulter le solde disponible. En cas d’autorisation de la transaction, un signal est envoyé au terminal du point de vente pour permettre au paiement d’être effectué. 21 22 Des cartes et des terminaux Des solutions pour particuliers et entreprises Forte de ses atouts technologiques et humains, la Belgique s’est hissée dans le peloton de tête des applications d’eBanking. Isabel, interface de gestion dédiée aux entreprises, témoigne de la connaissance belge en la matière. Ce système électronique multibancaire, premier du genre en Europe, offre aux sociétés de toutes tailles et de tous secteurs une solution pour effectuer l’ensemble de leurs opérations sur compte (consultations de soldes, ordres de paiement…) au départ d’un ordinateur. Les entreprises qui adhèrent à Isabel bénéficient du STP (Straight Through Processing), autrement dit le traitement entièrement automatique des informations, depuis l’ordre de transaction jusqu’à la régularisation des comptes bancaires concernés par l’opération. Une carte, de multiples possibilités PRODUIT La Belgique, pays à forte densité d’innovation Depuis 25 ans, notre pays se distingue par une capacité d’innovation impressionnante dans le domaine des technologies de paiement. Nos ingénieurs ont notamment été dans le peloton de tête pour les avancées suivantes : Le retrait d’argent par carte bancaire à un distributeur automatique de billets interbancaire, avec vérification on line du solde. Le paiement électronique à une station d’essence via un terminal de paiement extérieur (Payment Terminal Outdoor). La vérification on line (immédiate) des données relatives au compte du porteur de carte. Le module de sécurité DEP (Data Encryption Peripheral). Installé sur un serveur ou un ordinateur, ce périphérique intègre différents dispositifs de sécurité performants. L’algorithme de cryptage Rijndael, inventé par deux Belges, Vincent Rijmen (KUL) et Joan Daemen (ex-Banksys). L’algorithme fait désormais partie des standards de sécurisation des transactions en ligne. Il a notamment été choisi par le gouvernement américain. L’instauration de TRASEC (TRAnsaction SECurity), système de sécurisation des communications électroniques entre les entreprises et leurs banques, basé sur l’usage d’une carte à puce et d’une signature électronique. La création d’Isabel, plate-forme interbancaire unique également destinée aux entrepreneurs belges en complète l’offre de services. Le système STEPS (Standard European Payment System), logiciel gérant toutes les fonctions relatives aux paiements électroniques et aux retraits d’argent, et qui fut adopté par plusieurs pays européens. Le porte-monnaie électronique rechargeable, baptisé Proton en Belgique. La carte SIS, carte de sécurité sociale électronique. 23 24 Des cartes et des terminaux SOCIETE Evolution du nombre de cartes de paiement en circulation Le paiement électronique vu par le consommateur belge Dans le cadre de son quinzième anniversaire, Banksys a fait réaliser en juillet 2004 un sondage d’opinion à grande échelle. L’objectif était d’analyser la perception qu’ont les Belges du paiement électronique, et d’évaluer leurs attentes vis-à-vis de ce mode de paiement. L’enquête, réalisée avec l’aide scientifique de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), a été effectuée par la société d’étude de marché Ipsos. Celle-ci a interrogé pas moins de 1.008 personnes âgées de 15 ans et plus. Les résultats indiquent clairement que l’utilisation des cartes de paiement est fort répandue. Quelque 98% des Belges connaissent la carte Bancontact/Mister Cash et 86% d’entre eux l’utilisent effectivement. Dans le cas de Proton, ces chiffres sont respectivement de 89% et 31%. La fonction Proton est la plus communément utilisée chez les personnes de 15 à 35 ans. L’on pourrait même dire qu’après toutes ces années, la carte Bancontact/Mister Cash est devenue quasiment indispensable pour le consommateur belge. Ainsi, 71% des personnes interrogées déclarent ne pas pouvoir se passer de carte de débit pendant plus d’une semaine. Pour 20% d’entre elles, cette carte est même une nécessité quotidienne. En outre, il est remarquable de noter que s’il était possible de payer partout par carte, un tiers des participants à l’étude cesserait de recourir à l’argent liquide. Interrogés sur les caractéristiques principales qu’ils attendent d’un moyen de paiement, les Belges songent avant tout à la sécurité (54%), au côté pratique (50%) et à la fiabilité (39%). Même les personnes qui n’utilisent pas Bancontact/Mister Cash et Proton reconnaissent que ceux-ci satisfont à ces points. Du côté des inconvénients, les personnes interrogées soulignent que les moyens de paiement électronique sont insuffisamment anonymes et permettent un moindre contrôle des dépenses. Ces outils de paiement leur apparaissent en outre trop chers. Quant aux paiements par carte effectués par les particuliers, leur traitement dépend en grande partie de Banksys, société issue du regroupement des consortiums bancaires Mister Cash et Bancontact. Pour assurer une communication sans faille entre les différents éléments de la chaîne de paiement (terminaux aux points de vente, dans les stations d’essence, ordinateur central, agences bancaires…), Banksys a mis en place son propre réseau de télécommunication. Constituée de 10.500 lignes louées auprès de Belgacom, l’infrastructure est dite redondante, ce qui a pour conséquence d’éviter la rupture de communication en cas de panne. Situation assez unique au monde, la société associe deux types d’activités : le traitement des paiements électroniques, activité de base, et le développement de Nombre de cartes de paiement 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2003 1.128 0 0 - 1.686 834 0 - 1.870 3.211 3.397 2.002 5.250 6.715 95 1.235 2.271 - 3.670 0 8.371 10.448 2.746 2.838 7.898 8.804 ** 8.327 9.786 (en milliers) Cartes de garantie eurochèque* Cartes Bancontact/Mister Cash Cartes de crédit Cartes avec la fonction Proton Cartes avec la fonction Maestro 375 0 0 - (source : calculs ABB sur données Banksys, Europay Belgium, Visa Belgium) * la garantie eurochèque a été supprimée au 31/12/2001. En vue de cette suppression, les cartes de garantie ont été progressivement retirées de la circulation au cours de l’année 2001. ** dont 2,1 millions activées Le nombre de cartes de paiement en circulation en Belgique ne cesse de croître. Le dernier modèle de la gamme PTO (Payment Terminal Outdoor) pour stations-service symbolise la capacité d’innovation du secteur bancaire belge. technologies de paiement (terminaux, technologies de cartes, protocoles et solutions de sécurité), activité complémentaire d’innovation. La combinaison de l’expertise dans ces deux matières correspond à une vision end-to-end qui reflète la volonté de maîtriser tous les aspects d’un paiement électronique, d’un bout à l’autre. Tout cela n’aurait pas été possible sans le soutien des banques qui, pendant des années, ont investi sans bénéfices des dizaines de millions d’euros (il est difficile d’obtenir un chiffre précis a posteriori) dans le développement de solutions et de technologies de paiement de haut niveau. Cette expertise a permis à Banksys de jouer un rôle avant-gardiste dans maints domaines technologiques. Résultat de 25 années d’efforts, la réussite du système de paiement électronique belge s’exprime aujourd’hui à chaque transaction par carte. 25 26 Des cartes et des terminaux INTERVIEW Une ingéniosité au service du confort et de la sécurité Administrateur délégué de Banksys depuis ment automatique aux stations d’essence, 24 carte volée ou perdue. Enfin, notre pays est janvier 2003, Dirk Syx a passé de nom- heures sur 24. Ce service a véritablement parmi les plus avancés en Europe en ce qui breuses années à la Kredietbank, où il a constitué le moteur du développement des concerne les préparatifs pour la norme EMV. notamment été en charge des systèmes de paiements par carte en Belgique. D’autre Celle-ci devrait fortement diminuer certai- paiement. Il porte un regard éclairé sur le part, c’est au sein de Banksys qu’a été déve- nes formes de fraude par carte, comme la savoir-faire belge en la matière. loppée la technologie de la carte Proton, qui contrefaçon. Elle implique l’adaptation de peut être utilisée pour de multiples applica- l’ensemble des terminaux et des cartes de tions. » crédit, ce qui devrait être largement accompli en Belgique dès la fin 2004. » En quoi la Belgique est-elle à l’origine La sécurité a toujours été au centre des d’innovations remarquables dans le préoccupations des ingénieurs belges. domaine du paiement électronique ? Quel est aujourd’hui le degré de sécuri- Dirk Syx : « La Belgique fut le tout premier té de notre réseau ? pays à instaurer un système de paiement Dirk Syx : « Les statistiques révèlent que par carte de débit avec vérification en le réseau de paiement électronique belge temps réel des données du porteur de est parmi les plus sûrs au monde. Dans le carte. En outre, la vision de nos ingénieurs cas de Bancontact/Mister Cash et de Proton, a permis de mettre sur pied une infrastruc- le taux de fraude est inférieur à 0,001%. En ture efficace et appréciée des commerçants outre, le service Card Stop nous permet de et des consommateurs. Songeons au paie- réagir rapidement afin de bloquer toute 27 Des cartes et des terminaux 1976 et avant < 76778081858689909394979800 0102 03> Les prémices de l’ère électronique De la pièce métallique aux premiers distributeurs de billets Si pendant longtemps la monnaie fiduciaire constitue le mode de paiement 01 privilégié, le vingtième siècle voit la montée en force de la monnaie scripturale. Dès la fin des années 60, les chèques, puis les virements, connaissent une popularité croissante. Cette évolution, qui va de pair avec une explosion du nombre de comptes bancaires, amène très tôt les banques à automatiser un grand nombre de procédures. La collaboration interbancaire exemplaire qui se développe lors de l’élaboration de systèmes informatisés communs pose les jalons de la success story belge. 29 30 millions d’euros Des cartes et des terminaux la monnaie métallique ne conserve pas son exclusivité très longtemps. Ainsi la lettre de change joue un rôle moteur dans le développement du commerce international dès le 14e siècle1. Par après se développe, au cours du Moyen Age, la monnaie fiduciaire, principalement sous la forme de billets de papier imprimé. Le fonctionnement d’un système basé sur ce type de monnaie repose sur la confiance que l’utilisateur accorde au billet imprimé puisque, à la différence d’une pièce métallique d’or ou d’argent, le billet ne possède pas de valeur intrinsèque. un niveau de sécurité et de convivialité supplémentaire. Pour la première fois, en effet, il n’est plus nécessaire de disposer sur soi d’un montant prédéfini pour pouvoir effectuer une transaction. Le chèque n’est toutefois pas utilisé par le grand public à ses débuts, puisqu’il est d’abord réservé à certaines professions, notamment libérales. Le cours de l’Histoire s’accélère dans les années 60, marquées par une croissance économique sans précédent. Jusqu’alors, les banquiers avaient eu tendance à concentrer leurs services sur les entreprises et sur certaines professions spécifiques. Mais la conjoncture économique entraîne de profondes modifications dans le secteur bancaire belge et dans les habitudes de paiement des particuliers. L’accroissement des revenus de la population active renforce son pouvoir d’achat et sa capacité à économiser. La nécessité de disposer de moyens plus commodes de dépenser l’argent gagné et de conserver le reste de façon sûre se fait sentir avec une intensité croissante. Progressivement, la combinaison de ces facteurs entraîne une multiplication des comptes en banque et l’élargissement des services bancaires à l’ensemble de la population. Une véritable bataille commerciale s’ensuit pour encourager chaque Belge à ouvrir un compte à vue. Le chèque : nouvelle alternative aux espèces Le compte en banque devient incontournable Au début du vingtième siècle, une nouvelle alternative à la monnaie métallique prend de l’essor. L’introduction du chèque amène Parallèlement aux conséquences de la conjoncture économique favorable, les banques elles-mêmes stimulent l’utilisation des services bancaires par les particuliers. 50 40 16,4% > 30 31,7% > Monnaie scripturale Monnaie fiduciaire 83,6% > 20 42,6% > 10 54,4% > 45,6% > 1965 45,6% > 54,4% > 1970 68,3% > 57,4% > 1980 1990 2000 (Source : ABB) Depuis le milieu des années 60, la part de la monnaie scripturale dans la masse monétaire totale augmente sans cesse. Les siècles passent, la monnaie s’allège Depuis toujours, les activités de commerce requièrent l’utilisation d’un moyen d’échange. Le troc, peu commode, cède rapidement la place à des moyens de paiement plus faciles à utiliser. C’est en réponse à cette difficulté qu’apparaît la monnaie au cours de l’Antiquité. La monnaie prendra plusieurs formes au cours de l’Histoire. Le premier instrument d’échange que l’on puisse réellement appeler ‘monAncienne pièce de monnaie naie’ est constitué de pièces de métal précieux. Lourde et peu maniable en grande quantité, 1 Source : ‘L’évolution de la lettre de change, 14e–17e siècles’ (Raymond De Roover) PRODUIT Le chèque : un siècle et puis s’en va Apparu au début du vingtième siècle, le chèque est le véritable précurseur de la carte bancaire. Dans un premier temps, son usage est réservé à certains métiers, comme les professions libérales, les industriels et les commerçants. Ce n’est qu’à partir des années 60, suite à la popularité croissante des comptes bancaires, que son usage est activement promu auprès du grand public. Les banques présentent alors le chèque comme la première alternative aux paiements en espèces. Les avantages mis en avant à l’époque portent surtout sur le besoin de disposer de moins d’argent liquide sur soi, sur la sécurité accrue qui en résulte pour les commerçants et les consommateurs, et sur la possibilité d’effectuer des achats sans passer au préalable par sa banque. Autant d’arguments qui, par après, seront également utilisés dans la promotion des paiements par carte. Suite à la tarification des paiements par chèque au début des années 90, puis à la suppression de la garantie sur les eurochèques en 2002, l’usage de ce moyen de paiement a fortement diminué. En 2004, les paiements par chèque ne représentent plus que 1% des transactions. D’ici 2007, le chèque devrait disparaître de la circulation, à l’exception des chèques pour entreprises. 31 32 Des cartes et des terminaux TECHNOLOGIE Bankomat – feu vert pour la distribution automatique de billets Suite au réseau Paymatic installé par la Générale de Banque en 1968, le premier réseau de distributeurs de billets lancé conjointement par deux banques – la Banque de Bruxelles et la Krediet Bank – fait son apparition en 1969. Les appareils Bankomat sont alors placés à 42 endroits stratégiques du pays. Les emplacements choisis se trouvent principalement dans les agences bancaires à forte fréquentation et dans les grandes entreprises. L’appareil est révolutionnaire pour l’époque. Conçu pour distribuer des billets de 1.000 BEF (24,79 EUR), son usage préfigure déjà celui des ATM modernes. L’utilisateur reçoit une carte perforée qu’il doit introduire dans une fente horizontale. Une porte s’ouvre alors, révélant deux rangées de touches. La rangée supérieure permet de sélectionner le nombre de billets requis, pour un montant maximal de 5.000 BEF (123,95 EUR). Quant à la rangée inférieure, elle sert à introduire un code personnel ; l’appareil effectuant lui-même le contrôle du code. Les billets sont distribués un par un, et leur sortie est annoncée par une petite lumière verte. La petite histoire veut que le Bankomat était défectueux lors d’une de ses premières présentations à la presse. Ce jour-là, un technicien se serait mis derrière l’appareil pour faire passer manuellement les billets par la fente… Par après, le Bankomat s’est montré extrêmement fiable tout au long de sa durée de service. Son utilisation prend fin avec l’apparition des premiers guichets automatiques. Ainsi, l’augmentation du nombre de transactions s’accompagne de la construction d’un réseau d’agences de proximité. Celles-ci, judicieusement réparties sur le territoire, permettent aux particuliers de se rendre dans une agence peu éloignée de leur domicile. Entre 1960 et 1970, le nombre d’agences bancaires augmente ainsi de 72%. Les entreprises aussi contribuent à l’accroissement du taux de bancarisation, en incitant notamment leur personnel à accepter le paiement de leur salaire sur un compte à vue. Auparavant, le paiement des salaires avait lieu de façon hebdomadaire par la remise d’une enveloppe de main à main. Mais la préparation de ces enveloppes est une tâche fastidieuse, qui nécessite un transfert de fonds important depuis la banque jusqu’à l’entreprise. De plus, ces transferts ne sont pas dénués de risques. Si la modernisation du paiement des salaires est certes profitable à l’employeur, elle n’est pas nécessairement du goût de tous. Ainsi, la petite histoire relate les réticences de salariés qui voyaient dans la suppression de l’enveloppe hebdomadaire, l’apparition d’un contrôle conjugal additionnel… Au même moment, la promotion d’une série de facilités bancaires – telles que les domiciliations ou les ordres permanents – renforce encore la popularité des comptes, d’autant qu’elles sont mises à la disposition du public de façon entièrement gratuite. Les efforts des banques ne restent pas sans résultats et font rapidement du compte en banque du particulier un outil financier incontournable. Des opérations qui étaient jusque-là exceptionnelles, acquièrent un caractère quotidien. 33 34 Des cartes et des terminaux Une nécessité d’automatisation Le retrait d’argent à des distributeurs de billets s’inscrira progressivement dans les habitudes du consommateur belge. A la fin des années 60, le recours à des moyens de paiement tels que les chèques et les virements est devenu un réflexe pour des tranches croissantes de la population. Pour les commerçants, le chèque constitue une option beaucoup plus attrayante depuis qu’il est assorti d’une carte de garantie bancaire (internationale via la carte eurochèque ou domestique via la carte des organismes publics de crédit), par laquelle l’institution émettrice du chèque garantit son paiement jusqu’à 7.000 BEF (173,53 EUR). Face à l’augmentation sans précédent du volume d’opérations bancaires à traiter, le besoin d’automatisation se ressent de façon de plus en plus pressante. Les coûts liés au traitement manuel de l’argent et au transport de fonds ne cessent de croître, et la croissance du nombre de comptes en banque entraîne une augmentation exponentielle du personnel bancaire. Au sein des institutions financières, l’automatisation se concrétise par un usage de plus en plus étendu des outils informatiques, alors en plein développement. Ceux-ci apportent une solution face aux masses de papier à traiter, et contribuent à limiter la croissance des frais de personnel auxquels sont acculées les banques. Expériences isolées des premiers distributeurs de billets L’automatisation bancaire est rapidement visible pour la population. En 1968, la Générale de Banque installe ses premiers distributeurs de billets automatiques INTERNATIONAL S.W.I.F.T. : l’automatisation des télex Jusqu’en 1973, la communication transfrontalière entre banques s’opère uniquement par le biais du télex. Cette technologie, outre une sécurité lacunaire, nécessite un traitement manuel des messages. Or, vu le nombre croissant de messages interbancaires, certaines banques se retrouvent rapidement avec des volumes importants de télex à traiter par jour. La création de S.W.I.F.T. (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) en 1973 vise à remédier à ce problème. L’objectif des 239 banques fondatrices consiste à relier toutes les institutions financières du monde par voie électronique. Depuis sa mise en oeuvre, une grande diversité de transactions interbancaires s’effectue de manière fiable et automatisée – et en quelques minutes seulement. Les institutions membres recourent pour ce faire à un certain nombre de normes et de procédures standardisées, parmi lesquelles le Bank Identification Code (ou code BIC). Aujourd’hui, quelque 7.600 institutions financières dans 200 pays font appel aux services de messagerie électronique de S.W.I.F.T., et la société – établie en Belgique – traite près de deux milliards de messages par an. Paymatic. Quelques mois plus tard, la Banque de Bruxelles et la Krediet Bank entament la création du réseau Bankomat. A l’origine, ces appareils ont pour unique fonction de distribuer des billets de 1.000 BEF (24,79 EUR) au moyen d’une carte perforée et d’un code d’identification. Un autre pas important est franchi en 1973, lorsque la Banque de Bruxelles, la Générale de Banque et la Krediet Bank signent un accord. Celui-ci a pour but l’exploitation d’un réseau commun de distributeurs placés dans certaines entreprises et mises au service du personnel. Ce réseau comporte 23 appareils Bankomat et 3 appareils Paymatic. Avec le déploiement de cette structure à l’échelle nationale, les premières expériences isolées laissent rapidement la place à une approche globale de la question. Premiers résultats de la collaboration interbancaire Entre-temps, il apparaît aussi que l’automatisation ne peut s’opérer spontanément sans certaines mesures d’uniformisation. Ainsi, plusieurs initiatives importantes sont mises en œuvre au niveau structurel entre 1971 et 1974, parmi lesquelles l’attribution de codes d’identification par banque, l’uniformisation de la structure des numéros de compte et des formulaires de chèques, et l’introduction des virements à communication structurée. Le cheque truncation, ou nonéchange de chèques, marque un autre pas en avant dans la coopération interbancaire. A partir de 1972, la banque du commerçant 35 36 Des cartes et des terminaux SOCIETE Le numéro de compte 3-7-2 La standardisation des numéros de compte en banque est certainement l’un des points forts de la collaboration interbancaire en Belgique. C’est en 1971 qu’est introduite la structure uniforme du numéro de compte à l’échelle nationale. Aujourd’hui encore, le système est connu sous le nom de ‘3-7-2’, par référence aux trois groupes de chiffres composant chaque numéro de compte belge. Les trois premiers chiffres identifient la banque du bénéficiaire et permettent l’acheminement automatique de chaque versement vers le bon organisme financier. La deuxième séquence de chiffres, non normalisée, peut être utilisée par les banques pour identifier le client, le produit ou l’agence. Enfin, les deux derniers numéros servent à des fins de contrôle. L’adoption de cette structure unique pour les numéros de compte facilitera bon nombre d’évolutions ultérieures dans le traitement des transactions électroniques, y compris le phone banking et l’Internet banking. L’un des atouts majeurs du système 3-7-2 est sa fiabilité. Lorsque l’on introduit un numéro de compte, un algorithme relativement simple – appelé ‘check digit 97’ – permet de vérifier qu’aucune erreur ne se glisse dans la succession de chiffres : les deux derniers chiffres égalent le reste de la division des dix premiers chiffres par 97. Cette sécurité est notamment à la base du succès des opérations de self-banking. Une popularité également attribuable au formulaire de virement unique. Introduit peu après le numéro de compte uniforme, le virement est de loin le mode de paiement le plus utilisé en Belgique. archive elle-même la plupart des chèques encaissés et n’échange que les données informatiques correspondantes avec les autres banques. Ce mouvement de standardisation est rendu possible grâce à un esprit de collaboration interbancaire particulièrement intense et fructueux, notamment sous l’égide du Centre Interbancaire de Recherche en Informatique (CIRI). Ce dernier regroupe des représentants des trois principales banques du pays, ainsi que des associations bancaires. Par ailleurs, dans le cas de la structure uniforme du numéro de compte, les associations bancaires jouent un véritable rôle de surveillance afin de garantir à toutes les banques – grandes et petites – un traitement équivalent, et de stimuler ainsi son acceptation rapide par l’ensemble du secteur. La création du réseau international de transmission et de traitement de messages interbancaires S.W.I.F.T. en 1973 marque un grand pas de plus vers une efficacité accrue du traitement des opérations bancaires. Enfin, la mise sur pied du Centre d’Echange d’opérations et de Compensation (CEC), un an plus tard, est également essentielle pour la suite de l’Histoire. Pour la première fois en effet, l’ensemble des opérations de paiement entre banques belges est canalisé de façon automatique. L’année 1974 marque ainsi la fin de l’échange d’opérations sur papier au sein de la chambre de compensation traditionnelle, puisque seuls certains types de chèques y sont encore échangés. Les bases sont ainsi fondées pour la grande aventure des paiements électroniques. 37 38 Des cartes et des terminaux INTERVIEW La Belgique, un cas atypique Jozef Van den Nieuwenhof, directeur Comment expliquer l’avancée soudaine Les Belges continueront-ils à tenir à la du département Organisation et Informa- de la Belgique en matière de paiements monnaie fiduciaire ? tique bancaire à l’Association belge des électroniques ? Jozef Van den Nieuwenhof : « L’avenir Banques, a suivi de près les évolutions en Jozef Van den Nieuwenhof : « Une loi de matière de paiements. seul le dira, mais je pense que les paie- 1965 imposait qu’un numéro de compte ments en espèces sont voués à disparaître. bancaire soit associé à chaque transaction L’argent liquide génère en effet un ensem- financière. Deux ans plus tard, un arrêté-loi ble de frais liés, par exemple, à son obligeait les commerçants à accepter le transport, souvent sous escorte, ou à son chèque comme mode de paiement. Le vire- comptage. Et ceci sans parler des frais de ment et le chèque se sont alors trouvés Justice qu’entraînent les vols, les attaques et subitement favorisés. Face à l’augmentation la falsification des billets. A l’inverse, la colossale des documents papier à traiter monnaie électronique est plus rapide à Comment peut-on caractériser les habi- confiscation des biens qui l’accompagnait. manuellement, les banques ont commencé manipuler, son traitement est moins coûteux tudes bancaires des Belges ? L’intérêt des Belges pour l’argent liquide, à automatiser les procédures de manière et elle offre un niveau de sécurité incompa- Jozef Van den Nieuwenhof : toujours bien vivant aujourd’hui, semble extrêmement efficace, ce qui a permis une rable. Face à un tel contraste, je crois que les « La Belgique s’est toujours démarquée par paradoxal face à notre avance incontestable percée des outils informatiques dans le sec- utilisateurs n’auront pas de mal à faire un sa fidélité à la monnaie fiduciaire et à en matière d’électronisation des paiements. teur bancaire. En dix années, la Belgique a choix. » l’épargne à domicile. L’on attribue souvent Cette étrangeté fait de la Belgique un cas pu combler son retard et passer en tête du cette caractéristique à la succession d’occu- plutôt atypique. » peloton européen en matière d’automatisa- pants étrangers en Belgique et au risque de tion des paiements. » 39 Des cartes et des terminaux 1977–1980 < 76 778081858689909394979800 0102 03> Les premiers réseaux de guichets automatiques Mise au point de deux systèmes concurrents Alors qu’à ses débuts l’informatique dans les banques avait pour objectif 02 d’augmenter la productivité tout en réduisant les coûts, la fin des années 70 la voit changer de nature. Aidée par l’uniformisation d’un certain nombre de procédures clé, elle permet la création de nouveaux services. Ainsi se développe une nouvelle génération de distributeurs de billets permettant bien plus que les retraits d’argent. Rapidement, les banques belges se concertent en vue d’élaborer un réseau commun de guichets automatiques. Des divergences commerciales aboutissent cependant à la création de deux réseaux concurrents : Mister Cash et Bancontact. 41 42 Des cartes et des terminaux Efforts de construction d’un réseau national Depuis la standardisation d’un grand nombre de procédures bancaires au début des années 70, l’échange d’informations digitalisées entre banques est grandement facilité. En outre, la Banque Bruxelles Lambert (BBL) et la Kredietbank sont encouragées par le succès de leurs premiers distri- buteurs de billets. Il est désormais clair que ceux-ci constituent une solution idéale pour permettre aux clients d’accéder à leur compte, même en dehors des heures de bureau. L’exploitation des premiers appareils révèle cependant aussi que leur installation et leur entretien coûtent cher, et que de nombreux aspects techniques sont perfectibles. Certaines grandes banques préconisent PRODUIT Les guichets automatiques : une histoire de partenariats Les premiers guichets automatiques à apparaître sur le marché belge sont ceux de Mister Cash, en 1979. Conçus par IBM, ces appareils proposent aux porteurs de cartes un grand nombre de nouvelles fonctions. Ils sont également plus simples à utiliser et capables de traiter chaque opération plus rapidement que les premiers distributeurs de billets Bankomat et Paymatic. La piste magnétique leur confère en outre une plus grande sécurité. Comme dans les anciennes machines, les billets de banque doivent être insérés soigneusement par le personnel bancaire, à l’image de feuilles de papier que l’on introduit dans une imprimante. Les appareils IBM sont toutefois capables de stocker un plus grand nombre de billets. Un mécanisme est en outre prévu pour retirer automatiquement tout billet coincé. Les appareils Bancontact qui apparaissent sur le marché en juillet 1979 sont, eux aussi, développés par une société tierce. Ainsi, les premiers guichets automatiques mis à disposition des clients Bancontact sont produits par la société française Transac, reprise plus tard par Bull. Les applicatifs de sécurisation tournant à l’intérieur de ces machines sont conçus conjointement avec Bancontact. Aujourd’hui, Banksys et les banques belges achètent des guichets automatiques standardisés à des sociétés tierces spécialisées, comme Diebold, NCR et Wincor-Nixdorf. alors l’étude d’un futur réseau commun, en dépit des obstacles psychologiques et commerciaux que pouvait rencontrer une telle démarche. L’objectif de cette approche interbancaire est de rentabiliser au mieux les investissements et de développer des machines plus performantes. Entre-temps, la piste magnétique a été adoptée comme technologie standard pour la lecture des cartes. Le code d’identification personnel s’impose de son côté pour l’authentification du porteur de carte. Tous les éléments semblent donc réunis pour aboutir rapidement à un système unique. Les quatre principales banques du pays et l’Association belge des Banques entament alors des discussions en vue du développement éventuel d’un réseau commun de guichets automatiques. Les discussions se poursuivent à trois Après les premiers contacts, la Générale de Banque se retire toutefois du groupe de travail, suite à des divergences de nature commerciale. La BBL, la Caisse Générale d’Epargne et de Retraite (CGER) et la Kredietbank décident de poursuivre les discussions à trois. Avec succès, puisqu’elles signent, le 24 mars 1977, le ‘Protocole relatif aux distributeurs de billets de banque’. Les trois banques entament alors une étude destinée à préparer la réalisation d’un réseau commun. Si la première phase du projet doit déboucher sur un réseau de distributeurs d’argent, une deuxième phase prévoit déjà le développement de terminaux de paiement pour les points de vente. Un an plus INTERNATIONAL Les retraits aux guichets automatiques, même en vacances L’utilisation croissante des guichets automatiques en Belgique est suivie de l’ouverture progressive des réseaux étrangers aux porteurs de carte belges. L’objectif est de faciliter les retraits d’argent à l’étranger pour les touristes. Ainsi, dès juillet 1981, la carte Bancontact France fait son entrée sur la scène des paiements électroniques. Proposée aux vacanciers belges, elle permet à ces derniers de retirer de l’argent à plus de 800 guichets automatiques répartis sur le territoire français. A la différence des transactions en Belgique, les retraits s’y font en mode off line. La vérification du solde s’effectue sur base d’un fichier d’activité, celui du code sur base des procédures françaises. Quelques années plus tard, le réseau espagnol Sistema 4B s’ouvre à son tour aux cartes Bancontact. Le mouvement sera progressivement suivi par la plupart des autres pays européens prisés par les touristes belges, au travers de l’eurochèque. En 1989, les guichets automatiques de Belgique sont à leur tour ouverts aux touristes étrangers. 43 44 Des cartes et des terminaux tard, les trois banques créent la société coopérative Bancontact. Fondée le 26 juin 1978, elle a pour objet social ‘la mise sur pied et l’exploitation d’un réseau commun de guichets automatiques et de terminaux dans les points de vente’. La société est conçue comme une organisation de fourniture de services. Ses coûts de fonctionnement sont partagés entre les institutions actionnaires, au prorata de leur degré d’utilisation du service. Guy Alloin, ingénieur de chez Philips, est engagé comme administrateur délégué de Bancontact. La course à l’innovation Pour la première fois, le porteur de carte belge a accès à son compte en banque 24 heures sur 24. Entre-temps, la Générale de Banque ne reste pas inactive. En tant que première institution financière du pays, elle entend maintenir sa prééminence. Roger Dawans, alors directeur du département Recherche de la Générale, se souvient : « Face à l’état d’avancement du projet Bancontact, notre département commercial s’est inquiété. Paul de Bellefroid, en charge du marketing, m’a demandé de rapidement mettre sur pied un système comparable. L’échelle du projet importait peu, il s’agissait avant tout d’être les premiers à lancer un nouveau service sur le marché. » La Générale ne dispose toutefois pas de compétences internes suffisantes et décide de faire appel à sa filiale informatique. Le Centre Informatique de la Générale (CIG), également détenu à 50% par l’Union Minière, est une organisation bien rodée occupant quelque 1000 personnes, dont 200 ingénieurs. Il ne tarde pas à faire appel à la TECHNOLOGIE CEC TP Validation et tri des opérations Calcul des soldes à compenser Banques remettantes Banques destinataires TP TP=Teleprocessing Comptabilisation du solde en compte courant BNB (Source : ABB) Une chambre de compensation de plus en plus sollicitée Suite à la forte croissance du nombre d’opérations bancaires – tant en agence qu’aux guichets automatiques – le Centre d’Echange d’opérations et de Compensation (CEC) joue un rôle de plus en plus important. De nombreux paiements se font en effet vers des bénéficiaires clients d’une autre banque que celle du donneur d’ordre. Le CEC, créé en 1974, constitue une plate-forme rapide et fiable pour mener à bien l’ensemble de ces mouvements interbancaires. Pour ce faire, les banques regroupent dans un premier temps les opérations semblables, puis les transmettent par lots au CEC. Les paiements par chèque sont ainsi regroupés depuis 1974, les virements depuis 1975, les transactions Mister Cash en 1978, les transactions Bancontact en 1979 et les domiciliations depuis 1980. Le CEC ventile ensuite ces opérations par organisme financier. La transmission des lots d’opérations par les banques se fait en continu depuis le milieu des années 80, mais la compensation effective n’a lieu qu’une fois par jour. Aujourd’hui, la quasi-totalité des mouvements interbancaires (pour des montants jusque 125.000 EUR) transite par le CEC. En 2003, ce dernier a traité quatre millions d’opérations par jour en moyenne. Ces volumes sont en réduction suite aux fusions entre banques. 45 46 Des cartes et des terminaux technologie d’IBM afin de lancer rapidement un guichet automatique. En juin 1977, l’entité Mister Cash voit le jour et installe, dès le début de 1979, ses premiers appareils. « Si nous avons pu accomplir un projet de cette envergure en si peu de temps, c’est en grande partie grâce à l’appui d’IBM », précise Henri Franken, responsable à l’époque de la division Produits et Processus nouveaux à la Générale de Banque. « IBM avait déjà conçu quelques distributeurs d’argent fiables et était extrêmement motivé par la participation à ce type d’innovation. » Financé par la Générale de Banque, le réseau Mister Cash sera exploité par le CIG. A la différence de Bancontact, il n’y a donc pas création d’une nouvelle entité juridique. Un succès commercial encourageant Le peaufinage des systèmes progresse à grands pas. Peu après le lancement du réseau de guichets automatiques Mister Cash, Bancontact emboîte le pas. Pourtant, le département Marketing de la Générale de Banque n’est pas encore convaincu, comme l’explique Roger Dawans : « Nous n’avions pas l’impression que le grand public était mûr pour le concept et nous n’avions aucune idée de l’accueil qui serait réservé à ce nouveau service. Contrairement à nos habitudes commerciales, nous n’avons donc pas nommé le produit ‘G-quelque chose’, mais préféré un nom neutre – Mister Cash. Pour les mêmes raisons, nous avons volontairement limité la portée de l’événement en lançant les premiers guiLes réseaux Mister Cash et Bancontact en 1983 chets automatiques à Mister Cash Bancontact Gand et à Liège, et non à Nombre de partenaires 22 23 Bruxelles. » Nombre de cartes 630.000 750.000 Dès leur lancement, Nombre de guichets automatiques 250 240 les nouveaux appareils Nombre de localités couvertes 150 144 font pourtant l’objet d’un Nombre mensuel de retraits 3.200 4.000 par guichet grand intérêt. Même si Montant moyen d’un retrait (BEF) 3.520 3.500 l’on ne peut parler de Nombre de terminaux stations 165 510 franc succès, l’usage des d’essence, grandes surfaces, nouvelles machines surgares, métros passe largement les pré(source : La Libre Belgique, 29 septembre 1983) visions de la Générale de Banque. Au début des années 80, Chez Bancontact aussi, l’on se montre les réseaux Mister Cash et Bancontact satisfait de la popularité du service, bien sont de taille comparable. que la primauté de Mister Cash procure une plus grande visibilité à ce dernier. De son financières, d’où leur dénomination de ‘guicôté, Bancontact consacre déjà beaucoup chet automatique’. d’attention et d’efforts à la conception de Les consommateurs voient d’un bon œil terminaux pour les points de vente. l’arrivée des nouvelles machines. « Suite aux En phase avec les besoins évolutions de la vie sociale et des horaires de de la vie moderne travail, il devenait de plus en plus difficile La panoplie de fonctions qu’offrent les pour de nombreux clients de se rendre dans nouveaux distributeurs de billets est proleur agence bancaire durant les heures d’ougressivement étendue. Dorénavant, outre les verture », note Michel Geerts, alors directeur retraits d’argent, les porteurs de carte peuinformatique à la CGER. « La population a vent consulter le solde de leur compte, donc rapidement adopté cette solution soutransférer des fonds de leur compte à vue ple et disponible, en phase avec l’évolution vers leur compte d’épargne, effectuer des de son mode de vie. » D’autre part, les opéradépôts ou commander des chèques et des tions de guichet élémentaires, comme la formulaires de virement. Pour certaines demande de documents ou d’informations fonctions, ces nouveaux appareils remplarelatives à un compte, exigeaient un travail cent les opérations précédemment effecroutinier de la part du personnel bancaire. tuées aux guichets des institutions A présent, celui-ci dispose de plus de temps 47 48 Des cartes et des terminaux pour se consacrer à sa fonction de conseiller financier. Petites et grandes banques rejoignent le système La réussite des réseaux Mister Cash et Bancontact entraîne l’adhésion de tous. Au sein des banques initiatrices du projet, des fonds supplémentaires sont débloqués pour la promotion du nouveau service. Quant aux institutions financières de plus petite taille, elles rejoignent tour à tour l’un des deux réseaux. Le Crédit Communal, seule grande banque du pays à ne pas avoir participé à l’initiation de l’un des deux systèmes, appro- che alors la Générale de Banque. Celle-ci accepte la venue d’un nouveau partenaire, qui lui permettra d’étendre le réseau Mister Cash tout en partageant ses frais de développement. Les discussions entre les deux banques sont en outre facilitées par le fait que le système porte un nom neutre et tourne sur un système informatique compatible avec celui du Crédit Communal. En 1979 apparaît même un troisième réseau lorsque l’Office des Chèques Postaux (OCP) décide de créer le système Postomat. Les clients OCP commençaient en effet à rejoindre d’autres institutions financières afin de pouvoir bénéficier des services liés SOCIETE Postomat : le troisième réseau En réponse aux initiatives Mister Cash et Bancontact, La Poste inaugure en 1979 son propre réseau de distributeurs de billets. Baptisé Postomat, le service est uniquement accessible aux clients de La Poste disposant d’un compte-chèques. Initialement doté de 16 appareils, le réseau Postomat s’étend graduellement pour atteindre quelque 75 distributeurs de billets au milieu des années 80. Plus petit en taille, le réseau Postomat se veut également moins ambitieux. Ainsi, les appareils mis à la disposition du public ne permettent que les retraits d’argent. A chaque retrait, le client Postomat reçoit automatiquement un extrait de compte et le solde de son comptechèques. De plus, le réseau Postomat est compatible avec le réseau français CCP 24/24. Un avantage qui permet aux porteurs d’une carte Postomat de retirer de l’argent dans quelque 500 distributeurs de billets en France. Longtemps isolés des infrastructures Bancontact et Mister Cash, les distributeurs de billets Postomat sont finalement intégrés au réseau Banksys au cours de l’année 2000. aux guichets automatiques. En peu de temps, le consommateur belge se trouve donc confronté à un choix de trois systèmes. Au début des années 80, les opérations aux guichets automatiques connaissent encore une croissance relativement lente. Le potentiel des transactions électroniques est toutefois perçu par tous comme énorme. Ce potentiel va véritablement éclore avec l’installation de terminaux de paiement dans les stations d’essence et les commerces. 49 50 Des cartes et des terminaux INTERVIEW Une dynamique interbancaire pragmatique En tant que responsable informatique à la ce temps, les associations bancaires assu- du développement d’un réseau commun de BBL, cofondateur de Bancontact et premier raient une confiance dans le processus distributeurs de billets, venue de la CGER, président du Conseil d’administration de auprès de l’ensemble de la communauté pouvait surprendre à l’époque. » Banksys, Jean-François de le Court financière. C’est ce concours de volontés qui La collaboration interbancaire belge a joué un rôle moteur dans le développe- est à la base des nombreuses initiatives différait-elle fort de celle suivie dans ment des systèmes de paiement électronique communes. » d’autres pays ? en Belgique. Jean-François de le Court : « L’idée Les discussions relatives aux guichets même d’une coopération aussi poussée automatiques ont pourtant abouti entre grandes banques était – et est tou- à deux systèmes concurrents ? jours – impensable dans des pays comme Jean-François de le Court : « Effectivement. l’Allemagne, la France ou le Royaume-Uni. Vous avez vécu de près la dynamique mouvement d’automatisation des opéra- Cet épisode marque une interruption – tem- L’approche des banques belges a donc été entre banques belges. Qu’est-ce qui la tions bancaires. Nous avons eu la chance poraire – dans le consensus au niveau pragmatique puisque le fait d’être concur- caractérisait à l’époque ? que la Banque nationale, l’Association belge national. La coopération interbancaire s’est rentes ne les a pas empêché de réaliser des Jean-François de le Court : « Dans les des Banques et certains organismes parasta- néanmoins poursuivie, même si ce fut sous choses ensemble. En outre, l’Association années 70, les ingénieurs de toutes les gran- taux partageaient ce point de vue. la forme de deux groupes séparés. Cette belge des Banques et la Banque nationale des banques étaient en faveur de la non- Nous encouragions la mise en commun des coopération est remarquable en soi, car il ne ont toujours su encourager le partage concurrence dans le domaine technique. budgets et l’harmonisation des technologies faut pas oublier qu’à l’époque, les banques d’idées, en organisant régulièrement des Nous étions en effet conscients de l’impor- afin d’atteindre l’effet de masse nécessaire classiques et les organismes publics de cré- événements informels réunissant l’ensem- tance des investissements que nécessitait le à la réussite des projets entrepris. Pendant dit se considéraient d’un mauvais œil. L’idée ble des banques. L’on peut parler d’une dynamique unique. » 51 Des cartes et des terminaux 1981–1985 < 767780 81858689909394979800010203> Le développement des paiements par carte Adoption des transactions électroniques dans les points de vente L’usage de la carte magnétique s’étant répandu dans les applications 03 bancaires, l’automatisation peut s’étendre à d’autres secteurs. Les compagnies pétrolières sont les premières à s’y intéresser, suivies peu après par les acteurs de la grande distribution. L’avènement du paiement par carte aux stations d’essence se profile rapidement comme un service différenciateur susceptible d’attirer une nouvelle clientèle. Dans la grande distribution en revanche, les débuts de ce nouveau mode de paiement sont moins évidents. Quoi qu’il en soit, le paiement électronique finira par prendre une ampleur telle qu’il s’imposera parmi les habitudes du consommateur belge. 53 54 Des cartes et des terminaux Un élan national Au début des années 80, la Belgique peut s’enorgueillir d’être l’un des seuls pays au monde à disposer d’un système de compensation électronique entre organismes financiers. En outre, elle dispose d’un réseau de télécommunications performant. Si ces facteurs constituent des prérequis technologiques appréciables, ils ne garantissent pas pour autant le succès du paiement électronique. Pour que le concept s’inscrive comme une réussite à long terme, il lui faut le soutien des commerçants, des consommateurs et du milieu bancaire. Fort de son expérience en matière de guichets automatiques, c’est ce dernier qui donne l’impulsion initiale. La vision de Guy Alloin, à la tête de Bancontact, est la suivante : Guy Alloin, administrateur délégué de Bancontact puis de Banksys, est à l’origine du concept on line en Belgique. Un pari osé qui rendra notre pays parmi les plus sûrs au monde en matière de transactions électroniques. TECHNOLOGIE La Belgique on line dès la fin des années 70 L’un des facteurs à la base du succès du paiement électronique en Belgique est l’autorisation on line des transactions. Après l’introduction du montant par le commerçant et du code secret par le porteur de carte, le terminal transmet les données relatives à la transaction à Bancontact (plus tard à Banksys). Pour que le paiement puisse avoir lieu, le système vérifie si le code secret est correct, si le solde du compte du porteur de carte est suffisant et si la carte n’a pas été mise en opposition. Ces contrôles durent moins d’une seconde pour plus de 98% des transactions. Les données de la transaction sont enregistrées dans l’ordinateur central de Banksys. Elles sont ensuite envoyées en chambre de compensation et aux banques qui effectuent le débit du compte du porteur et le crédit du compte du commerçant. Mis en oeuvre par Guy Alloin, administrateur délégué de Bancontact, ce système permet à la Belgique d’enregistrer l’un des taux de fraude les plus bas au monde. Le dispositif est amélioré quelques années plus tard, avec le passage au système ‘on line to the bank’ (OLTB). Désormais, l’ordinateur de Banksys peut être relié en temps réel aux banques belges. Lorsque les autorisations sont données en OLTB par la banque, celle-ci se base sur les dernières informations dont elle dispose sur le compte en banque du client. En cas d’indisponibilité du système informatique de la banque, l’autorisation financière est donnée par Banksys sur base de limites spécifiques définies au préalable par la banque. Lorsque les autorisations sont données par Banksys (pour les banques ne disposant pas du système OLTB), cette dernière se base sur un montant maximum disponible communiqué quotidiennement par la banque. rien, si ce ne sont des difficultés techniques surmontables, ne différencie un paiement dans un point de vente d’un retrait à un guichet automatique. Et de se lancer dans l’étude des terminaux dans les commerces. Dans ces années qui suivent la crise pétrolière, les industriels sont, plus que jamais, à la recherche d’avantages compétitifs et de solutions visant à réduire leurs frais généraux. La forte concurrence, sévissant particulièrement au sein des secteurs pétroliers et de la grande distribution, les pousse à rationaliser davantage les paiements de masse tout en élargissant la gamme des services à leur clientèle. Deux exigences que rencontre précisément le système de transactions par carte… Quant au troisième maillon de la chaîne du paiement électronique, les millions de consommateurs belges, ils sont séduits par les nombreux avantages pratiques qu’offre l’usage de la carte de banque. Galvanisés par la multiplication des services bancaires et leur facilité, ils sont prêts à davantage d’automatisation. Une technologie inédite Dans le cas d’un point de vente, la transaction n’est plus bilatérale, mais se déroule de façon triangulaire. Outre le réseau bancaire et le consommateur, le transfert s’effectue également via le terminal du commerçant. Un défi technologique de taille posé par le règlement électronique des achats réside donc dans la sécurisation. Pour qu’il soit adopté tant par la population que par les industriels, le paiement par carte doit offrir une protection maximale contre la fraude. Bancontact conçoit alors l’autorisation on line de chaque opération de paiement. Ce concept, déjà utilisé depuis 1979 pour la majorité des opérations sur ATM, sera à la 55 56 Des cartes et des terminaux PRODUIT Le terminal du self-service pétrolier Le premier terminal de paiement pour stations d’essence est mis au point conjointement par Shell et Bancontact. Sa conception et son emplacement sont soigneusement étudiés. Afin de concevoir un appareil dont l’utilisation est la plus évidente pour l’usager, Shell a analysé le processus du client entrant dans une station et la séquence de ses mouvements. Le résultat de cette analyse est un terminal externe, le Payment Terminal Outdoor (PTO), relié à l’ordinateur du réseau bancaire via une ligne téléphonique. Muni d’un lecteur motorisé, d’un modem et d’un module de sécurité, le PTO fonctionne uniquement en mode on line. Le client introduit sa carte, compose son code secret, désigne la pompe et reprend sa carte. Après avoir fait le plein, le terminal envoie le montant de la transaction au système Banksys. L’imprimante intégrée au terminal lui délivre un ticket. Les premiers modèles PTO apparaissent en 1980. Ils sont fixés sur un pied au centre de l’îlot et desservent l’ensemble des pompes. Par la suite, vu le succès du concept, des appareils plus modernes seront installés en mini-réseau afin de réduire le temps d’attente aux pompes. Aujourd’hui, les pétroliers ont même la possibilité d’intégrer directement un terminal de paiement dans chaque pompe individuelle. base du succès de ce nouveau service. Conscients de l’énorme potentiel que représente le commerce de détail, Bancontact et Mister Cash s’engagent individuellement dans le développement de terminaux pour les points de vente, également appelés terminaux POS pour ‘Point Of Sales’. Les sociétés pétrolières aux avant-gardes Les compagnies pétrolières sont les premières – en dehors de la sphère bancaire – à avoir adopté l’automatisation en Belgique. Elles équipent quelque 1.500 stations-service de lecteurs de billets, ce qui permet aux clients de s’approvisionner en dehors des heures d’ouverture. Mais l’argent étant gardé dans un ‘coffre-fort’ à même la plateforme, le système fait souvent l’objet de vandalisme. L’expérience est toutefois concluante pour les pétroliers, convaincus de l’intérêt des consommateurs pour le self-service à la pompe. Les stations qui le proposent voient leur chiffre d’affaires augmenter. L’argument est de taille dans cette période d’après-crise, et de nombreuses compagnies pétrolières étudient les moyens d’améliorer le concept. Premiers paiements par carte dans les stations Shell C’est la société Shell qui, la première, procède à la conversion de ses stations-service au paiement électronique, en étroite collaboration avec Bancontact. Luc de Potter, alors directeur du marketing automobile chez Shell, explique l’objectif poursuivi : « Nous voulions arriver au fonctionnement entièrement automatique de la station, tout en limitant au maximum les risques de vandalisme. Nos clients devaient pouvoir s’approvisionner en libre service quels que soient l’heure ou le jour. » Le défi est important, l’enjeu aussi. Il s’agit de réaliser conjointement 160 terminaux de paiement pour les stations d’essence Shell. L’investissement est important et dépasse largement la centaine de millions de francs belges. Luc de Potter raconte la stratégie développée : « Pour assurer l’effet de surprise qui nous permettrait à la fois de tenir nos concurrents à distance et de bénéficier d’une publicité maximale, nous avons travaillé dans la confidentialité la plus absolue. Même les tranchées creusées pour le passage des lignes téléphoniques devaient passer inaperçues… » Un calcul qui s’avère payant puisque Shell double son taux de croissance annuel et supplante ses concurrents. Ceux-ci mettront un an pour rattraper leur retard. Jamais encore une société pétrolière, dans ce secteur extrêmement concurrentiel, n’avait connu une telle augmentation de sa part de marché en si peu de temps. La carte carburant emboîte le pas Petit à petit, Mister Cash rattrape le temps perdu en équipant notamment les stationsservice Esso et Fina. Entre-temps, profitant de l’avance que lui procure le réseau nouvellement installé et désireuse de rester innovante, Shell lance avec Bancontact une carte privative avec laquelle ses clients peuvent payer leur carburant. Baptisée ‘Carte S’, son objectif est d’exploiter les terminaux désormais disponibles pour répondre à une demande exprimée par de nombreuses sociétés belges. En parallèle, Bancontact conçoit la carte carburant, utilisable pour les paiements d’essence dans des stations-service de différentes marques. Une fois encore, le succès est inespéré. Véritable outil de gestion, le dispositif enregistre l’ensemble 57 58 Des cartes et des terminaux INTERNATIONAL des montants dûs chaque mois par l’entreprise avant de procéder à un relevé global des factures. Les démarches administratives sont facilitées et le personnel de la société gagne du temps à la pompe. Séduits par le concept, tous les pétroliers adoptent cette nouvelle carte de paiement. La grande distribution intéressée à son tour La grande distribution aussi souhaite automatiser les paiements dans ses magasins. L’insécurité engendrée par les règlements en espèces, les coûts de plus en plus importants de traitement des chèques et la rapidité que permet le paiement électronique finissent par convaincre les grandes enseignes de la nécessité d’investir dans un tel réseau. A cette époque où Mister Cash et Bancontact se disputent le marché belge, les grands distributeurs sont confrontés au choix de l’infrastructure. Si les technologies proposées par chacune pour sous-tendre les transactions électroniques sont assez similaires, c’est le degré d’intégration de la solution au sein des points de vente qui fait office de critère de choix. Première à faire son entrée sur le marché de la grande distribution, Mister Cash propose uniquement un processing central ; les caisses et terminaux étant délivrés par le fournisseur de caisses enregistreuses NCR. C’est l’option sélectionnée par Makro, rapidement imité par GB-INNO-BM. Quant à l’approche privilégiée par Bancontact, elle sera adoptée par le groupe Delhaize. Il s’agit d’une solution ‘end-to-end’ et concertée, comportant processing central, terminaux de paiement, lignes téléphoniques, gestion et maintenance du système. Quand la concurrence freine le développement technologique Mais Delhaize n’en est qu’à la phase test de son projet d’automatisation des points de vente. Michel Guy Alloin, administrateur délégué Eeckhout, responsade Bancontact, ble informatique du recevant l’Oscar de l’exgroupe, se souvient : portation des mains du Prince Albert en 1991. « Nous ne voulions pas convertir la totalité de nos magasins tant que les deux réseaux ne seraient pas compatibles. Nous n’étions pas disposés à consentir à un investissement considérable qui ne nous permettrait pas de servir l’ensemble de notre clientèle. » Bancontact et les réseaux européens Parallèlement à la mise en place des terminaux de paiement dans les points de vente belges, le réseau Bancontact fait l’objet d’un intérêt croissant à l’étranger. Dès 1983, la Bankgirocentrale (plus tard Interpay) approche Bancontact pour le développement d’un système de gestion de distributeurs de billets aux PaysBas. Une architecture de base, semblable à celle conçue par Bancontact, est ensuite vendue à l’Association des Banques et Banquiers du Luxembourg. Celle-ci crée la coopérative Cetrel pour exploiter le nouveau réseau. Des contrats similaires sont conclus avec différents opérateurs européens : l’opérateur des banques commerciales allemandes, Telekurs en Suisse, l’autrichien GABE (maintenant APSS) et l’espagnol Sistema 4B. Suivent BBS (Norvège), Borica (Bulgarie), MBU (Croatie) et Crédit Agricole (France). Certains des réseaux vendus à l’étranger dépassent en taille celui de la Belgique. Au début des années 90, ces initiatives vaudront à Bancontact – entre-temps devenu Banksys – de recevoir l’Oscar de l’exportation. En Belgique, le système fait aussi ses premiers pas hors du domaine des cartes de débit. Tour à tour, il est en effet adopté par Eurocard Belux et par le Crédit Européen Luxembourg (rebaptisé par après Bank Card Company) pour le traitement des transactions par carte de crédit. 59 60 Des cartes et des terminaux SOCIETE Des négociations serrées sous fond d’insécurité Si l’intérêt du paiement électronique dans les points de vente fait l’unanimité, la tarification de ce service aux grands distributeurs constitue, dès le début, l’objet de conflits avec les banques. A l’origine fixé à 1 BEF (0,025 EUR), le coût du paiement électronique par transaction est jugé insuffisant par les banques pour couvrir les frais qu’il engendre. Il passera à 2 BEF (0,05 EUR) quelques mois plus tard ; tarif qui ne satisfait toujours pas les banques. A partir de ce moment-là, la grande distribution décide de répercuter cette tarification sur le consommateur. Or la vague d’attaques qui secoue la Belgique à cette époque met en évidence l’utilité de diminuer le recours à l’argent liquide. Durant plusieurs années, représentants de la distribution, des banques et des consommateurs poursuivent d’âpres négociations. Un accord est finalement trouvé en 1991. Celui-ci prévoit une augmentation du tarif de 2 BEF (0,05 EUR) à 4 BEF (0,10 EUR) par transaction pour la grande distribution ; la répercussion sur le client demeurant. En 1998, la tarification est ramenée à 2,12 BEF pour les commerces qui ne répercutent pas ce montant sur le consommateur. Cette baisse est rendue possible par l’augmentation du volume de transactions par carte qui, pour les banques, en diminue le coût unitaire. A l’instar du groupe Delhaize, de nombreux distributeurs hésitent à investir dans un système qu’ils estiment fragmentaire et discriminatoire. En effet, les commerçants qui investissent dans une infrastructure doivent refuser les porteurs de cartes du réseau rival ou s’équiper également de l’équipement du concurrent. Cette situation freine de façon significative l’extension du paiement par carte. Désaccords et compatibilité Les pressions exercées par les distributeurs et les consommateurs sur les gestionnaires des réseaux concurrents finissent par porter leurs fruits. En 1985, Mister Cash et Bancontact consentent à la Nombre de points de contact compatibilité de leurs réseaux. L’automatisation Fin Nombre Nombre Nombre des points de vente s’intend’année d’implantations d’habitants par d’ATM sifie, notamment au sein des bancaires implantation et de POS magasins Delhaize. 1960 1.787 5.136 Reste le problème des 1970 3.073 3.141 1975 3.525 2.784 coûts générés par l’exploita1980 3.658 2.696 465 tion de ce nouveau service 1981 3.648 2.701 711 pour les grands distribu1982 3.678 2.680 968 teurs (équipements, mainte1983 3.680 2.678 1.330 nance et lignes 1984 3.656 2.695 1.934 téléphoniques). Afin d’a(source : Association belge des Banques) mortir un tel investissement, les grands magasins majorent de 2 BEF (0,05 EUR) les Au début des années 80, le nombre de guichets automatiques et de terminaux aux montants réglés par carte. points de vente augmente considérablement. Cette répercussion tarifaire sur la clientèle restreint à son tour l’utilisation du paiement électronique. réseaux bancaires s’intensifie. En parallèle, Intervient alors en Belgique une vague les institutions financières commencent à d’agressions ayant pour objet le vol d’argent mettre en place des réseaux privatifs de guiliquide dans les grands magasins. Le paiechets automatiques à l’intérieur de leurs ment par carte se profile comme une soluagences pour servir leur propre clientèle. tion de sécurisation des points de vente. Conscients de l’enjeu, les distributeurs décident d’assumer leur responsabilité. Pour favoriser le recours aux transactions électroniques, ils suppriment la répercussion. L’usage des terminaux aux points de vente enregistre une nette progression. Quant à la petite distribution, elle bénéficie d’une structure tarifaire adaptée. Progressivement, les terminaux aux points de vente intègrent le paysage de la distribution belge et le rapprochement des deux 61 62 Des cartes et des terminaux INTERVIEW Un benchmark mondial Luc de Potter fut l’un des acteurs majeurs re médiatique, tant en Belgique qu’en dehors mode de paiement. Afin de maximiser l’im- de l’arrivée du paiement électronique dans de nos frontières. Même le directeur mon- pact de l’innovation, nous avons conçu le secteur pétrolier belge. Responsable du dial du marketing automobile de notre grou- ensemble des films publicitaires et diffusé marketing automobile chez Shell dans les pe était venu assister à l’inauguration de nos quelque 200 affiches dans tout le pays. années 80, il a mené les négociations de la terminaux. Au sein de Shell, le réseau belge Même la conception et la disposition des société avec Bancontact. jouissait d’une image de qualité et d’innova- terminaux ont été définies en commun. tion inégalée. Depuis, nous sommes un Avec succès, puisque ces derniers inspirent benchmark mondial en matière de paie- encore les modèles actuels. » Quel fut l’accueil réservé au paiement ments à la pompe. » électronique à la pompe ? Luc de Potter : « Son succès a dépassé Quelles ont été les clés du succès nos espérances puisque, un an après de ce projet ? l’installation des terminaux, 20% de nos Luc de Potter : « Notre partenariat avec clients payaient déjà par carte ! Lorsque Bancontact – et le succès qui en découla – nous avons dévoilé le résultat de notre col- doit beaucoup à l’affinité entre les respon- laboration avec Bancontact, l’effet de surpri- sables du projet. Nous partagions des se était énorme mais le consommateur points de vue identiques et étions tous belge a immédiatement emboîté le pas. deux animés par la volonté de surprendre C’était une exclusivité mondiale. Nous le marché. Dès le départ, nous avions com- avons bénéficié d’une très grande couvertu- pris l’importance que prendrait ce nouveau 63 Des cartes et des terminaux 65 1986–1989 < 76 778081858689909394979800010203> Vers une infrastructure unique Compatibilité et fusion des réseaux Mister Cash et Bancontact Si la bataille commerciale que se livrent Mister Cash et Bancontact accélère 04 leur développement technologique, leur incompatibilité mécontente les commerçants et les consommateurs. L’harmonisation des deux systèmes ne peut donc se faire attendre plus longtemps. Une fois celle-ci acquise, les banques actionnaires – poussées par leurs responsables informatiques – poursuivent les négociations dans l’optique de partager les frais d’exploitation élevés des deux réseaux. Ces discussions aboutissent en 1989 à la fusion des systèmes. La société Banksys est créée pour gérer la nouvelle infrastructure unique. 66 Des cartes et des terminaux 67 Extension rapide des réseaux Dans les années 80, la concurrence entre les réseaux Mister Cash et Bancontact accélère leur développement respectif. La quête d’une plus grande part de marché les pousse à multiplier leurs efforts commerciaux dans un nombre toujours plus important de secteurs. En quelques années, la Belgique se dote ainsi d’une quantité considérable de terminaux de paiement. Mais ce déploiement n’est pas toujours synonyme de facilité pour le consommateur belge. Si le nombre de commerces acceptant les paiements par carte augmente sans cesse, de nombreux magasins refusent d’investir dans deux systèmes différents. Dans certains cas, le consommateur belge doit donc choisir les points de vente qu’il fréquente en fonction de la banque à laquelle il est affilié. La perception qu’ont les porteurs de cartes du paiement électronique en est forcément affectée. Une lourde facture pour les banques L’existence de deux réseaux parallèles n’est pas non plus idéale pour le secteur bancaire. La concurrence que se livrent les systèmes entraîne en effet une guerre des prix coûteuse pour les grandes banques, actionnaires de Bancontact ou de Mister Cash. Dès le début, les ingénieurs des deux réseaux sont convaincus qu’il est absurde d’investir dans deux systèmes semblables. Et pour cause : leur coexistence implique notamment l’installation et la maintenance de deux centres de traitement, de deux réseaux de lignes louées et de deux parcs de terminaux. Autant de doubles investissements qui consument des budgets considérables et PRODUIT Naissance de la gamme de terminaux C-ZAM La création de Banksys en 1989 va de pair avec le lancement du premier terminal de la famille C-ZAM. Le modèle C-ZAM/S marque une avancée considérable aux niveaux de la sécurité, de la convivialité et du temps de réponse. Pour la première fois, le principe du ‘clavier sécurisé’ est mis en œuvre. Au moment de l’assemblage, le clavier et le module de sécurité sont solidarisés dans un boîtier indépendant et noyés ensemble dans de la résine durcissante. Ceci accroît considérablement la sécurité physique de l’appareil et rend quasiment impossible l’interception des signaux entre le clavier et le module de sécurité. Le C-ZAM/S est également le premier terminal dont le design fait l’objet d’une plus grande attention. Les touches du clavier sont désormais en plastique et placées sur un tapis de silicone souple. Ceci procure un meilleur confort au porteur de carte lors de la saisie du code secret. Destiné avant tout à la petite distribution, le C-ZAM/S est également le premier terminal capable de lire tant les cartes de débit que les cartes de crédit. Son succès auprès des commerçants est immédiat. qui empêchent de faire jouer l’effet d’échelle. Mais la fierté commerciale et l’attachement à leur marque pousse les directions des grandes banques à promouvoir – à tout prix – leur propre système. Une compatibilité bienvenue Sous la pression croissante des consommateurs et des commerçants, les cinq grandes institutions financières du pays entament néanmoins des discussions en vue d’harmoniser les deux réseaux. 68 Des cartes et des terminaux 69 TECHNOLOGIE De Baxnet à Banknet – un réseau toujours plus performant System host X25 node (34) Concentrator (300) Terminal (up to 30 per concentrator) Le protocole d’accord qu’elles signent le 26 juin 1985 affirme leur volonté de rendre les systèmes Mister Cash et Bancontact compatibles, au bénéfice du plus grand nombre. L’interconnexion des infrastructures concurrentes ne peut toutefois se faire du jour au lendemain. Elle nécessite une longue période préparatoire, et se déroule en plusieurs phases : secteur pétrolier et petite distribution en janvier 1987, guichets automatiques en juin de la même année, et grande distribution en novembre. Il est rapidement manifeste que cette décision est la bonne puisque, peu après l’harmonisation des réseaux, le nombre de paiements par carte connaît une croissance accélérée. Entre 1986 et 1989, le nombre de transactions passe ainsi de 0,4 à 9,5 millions dans la grande distribution, et de 0,2 à 9,8 millions dans la petite distribution. (Situation 1990) Le déploiement du réseau Baxnet en 1989 accroît fortement la disponibilité de l’infrastructure de paiement électronique. Dorénavant, l’ordinateur central de Banksys est connecté à 34 nœuds locaux, eux-mêmes raccordés à 300 concentrateurs. Ces derniers permettent à leur tour l’acheminement simultané d’informations en provenance et à destination de jusqu’à 30 terminaux de paiement par concentrateur. Cette structure prévoit deux mécanismes de redondance destinés à garantir la non-interruption des transactions. En cas d’indisponibilité du réseau, les concentrateurs ont la capacité d’effectuer une communication par ligne téléphonique standard jusqu’à l’ordinateur central. En outre, plusieurs ‘chemins’ de communication sont possibles à partir de chaque nœud. En cas de rupture d’une ligne locale, les autres lignes prennent le relais, évitant ainsi le blocage du réseau. En plus d’une disponibilité accrue pour les porteurs de cartes, cette infrastructure réduit les frais de communication pour les commerçants. Plutôt que de devoir ‘appeler’ Bruxelles, ceux-ci peuvent en effet contacter le concentrateur le plus proche lors d’une transaction. En 2000, le réseau Baxnet passe du protocole X-25 au TCP/IP, une première mondiale pour un réseau connectant des terminaux de paiement. Cette évolution vers un standard ouvert est gage d’une plus grande rapidité et d’une meilleure disponibilité. Rebaptisé ‘Banknet’, il est l’un des plus grands réseaux privés en Europe. Le congrès de Vienne Mais les informaticiens des banques concernées ne comptent pas en rester là. Régulièrement invités à des conférences et séminaires organisés par des sociétés informatiques, ils y échangent des idées et réfléchissent aux possibilités d’intégrer davantage leurs systèmes respectifs. Roland Demol, responsable informatique à la Générale de Banque dans les années 80, éclaire les rapports qui existaient alors entre les techniciens des cinq plus grandes banques belges : « Au fil de nos rencontres régulières lors d’événements professionnels, nous avions développé une véritable relation de confiance. Nous partagions depuis quelque temps déjà l’opinion que la coexistence de nos systèmes était un trop grand handicap. L’intérêt financier d’un rapprochement était de plus en plus évident pour chacun de nous. » Nombre de transactions dans la petite distribution Nombre de transactions dans la grande distibution Année 1986 1987 1988 1989 Transactions (en millions) 0,4 1,4 3,7 9,5* (source : Banksys) * après fusion Année 1986 1987 1988 1989 Transactions (en millions) 0,2 0,8 2 9,8 * (source : Banksys) * après fusion La fusion est suivie d’une croissance notable des transactions, dans la petite comme dans la grande distribution. 70 Des cartes et des terminaux 71 SOCIETE Banksys : un service crucial pour l’économie belge Créée en 1989, Banksys a pour activité de base le développement et la gestion de systèmes de paiement électronique pour les banques, les commerçants et les consommateurs belges. Outre cette activité principale, elle conçoit également des solutions technologiques destinées à faciliter et à sécuriser les transactions électroniques. Cette combinaison de compétences la rend unique au monde. Détenue par la majorité des banques de détail – grandes et petites – actives sur le marché belge, Banksys s’impose graduellement comme un acteur économique essentiel. En conséquence, la disponibilité permanente du réseau qu’elle gère deviendra rapidement une priorité absolue. De celle-ci dépend en effet le chiffre d’affaires quotidien de dizaines de milliers de commerçants. Dès le début, les banques belges considèrent Banksys comme un véritable centre de compétence. Une stratégie qui permettra à Banksys de développer une expertise unique en matière de technologies de paiement. De par sa culture d’innovation et la fiabilité de ses technologies, Banksys acquiert une notoriété mondiale. Etablie à Bruxelles, la société traite aujourd’hui près d’un milliard de transactions par an. Le déclic viendra à Vienne, lors d’un congrès organisé par la société informatique NCR en juin 1987. Marcel Cockaerts, alors responsable informatique à la Kredietbank, se souvient : « En tant qu’actionnaires de Bancontact, nous ne demandions pas mieux que de fusionner. Il s’agissait surtout de convaincre nos confrères de Mister Cash des bénéfices qu’ils pourraient tirer d’une telle opération. A Vienne, nous avons passé plus de temps à en discuter ensemble qu’à participer au programme officiel. Avec succès puisque, à l’issue du congrès, nous sommes tous rentrés en Belgique avec la ferme intention de convaincre nos directions respectives de la nécessité de la fusion. » La fusion prend forme Cette phase de conviction ne s’annonce pas facile. Si le Crédit Communal a déjà commencé à s’intéresser de plus près à Bancontact, la Générale de Banque tient fermement à son image et à son indépendance commerciale. « La Générale de Banque, tout comme le Crédit Communal, avait pourtant le plus à gagner du rapprochement », explique Louis Blanchart, alors représentant du Crédit Communal au sein de Mister Cash. « Etant donné que notre actionnariat était limité à deux grandes banques, nous devions en effet supporter des frais opérationnels plus élevés. En outre, contrairement à Bancontact, Mister Cash ne tirait pas de revenus complémentaires de la vente et de la location de terminaux propres. » La perspective des bénéfices d’un rapprochement en termes commerciaux et financiers amène finalement les différentes parties à entamer, en octobre 1988, des négociations officielles en vue d’une fusion. Celle-ci est signée le 22 mai 1989 et moins d’un mois plus tard, le 14 juin, la société Banksys voit le jour. L’accord attribue une part égale (16%) du capital à la BBL, à la CGER, au Crédit Communal, à la Générale de Banque et à la Kredietbank. Les 20% restants sont mis à disposition d’autres organismes financiers, suivant une répartition à convenir entre eux. Banksys reprend l’ensemble des activités de ses deux prédécesseurs. Les marques Bancontact et Mister Cash, qui entre-temps ont acquis une grande notoriété auprès du public, sont conservées et leurs logos combinés. La nouvelle société est dirigée par Guy Alloin, auquel tous les actionnaires reconnaissent une vision technologique et commerciale inégalée, ainsi qu’une approche diplomatique appréciée. Guy Alloin poursuit donc dans la voie qu’il avait commencé à tracer chez Bancontact. Le congrès de Vienne (juin 1987) marque le point de départ des négociations en vue du rapprochement de Mister Cash et de Bancontact. (de gauche à droite : Marcel Cockaerts, Maurice Mahler, Jean-François de le Court, Michel Geerts, Roland Demol) Le réseau unique se construit Une fois la fusion réalisée, il s’agit de choisir un réseau commun. Roger Dawans, administrateur représentant des banques belges auprès de S.W.I.F.T., est chargé de présenter des propositions pour l’intégration technique des deux infrastructures. Afin de privilégier l’homogénéité du système et de concentrer le plus de savoir-faire possible dans la nouvelle société, les conclusions de l’étude préconisent le développement de l’infrastructure Bancontact. Celle-ci présente une structure de coûts moins lourde ainsi qu’une maîtrise ‘end-to-end’ de l’ensemble de la chaîne de paiement. 72 Des cartes et des terminaux 73 INTERNATIONAL Le travail le plus conséquent réside dans le raccord de l’ensemble des terminaux Mister Cash – précédemment connectés au CIG – à l’ordinateur central de Bancontact, repris par Banksys. Luc Van de Veire, responsable à cette époque de la division Field Services chez Bancontact, se souvient : « L’ensemble des terminaux devait être inté- gré dans un système uniforme. Au cours de cette opération, un grand nombre d’appareils a dû être remplacé. D’autres ont dû être équipés d’un nouveau logiciel afin de pouvoir lire toutes les cartes. » Pendant la connexion des nombreux terminaux supplémentaires, le réseau de télécommunication Banconet, utilisé par Bancontact depuis ses débuts, est à Les représentants des principales institutions financières du pays signent, le 22 mai 1989, l’accord de fusion des deux réseaux. (de gauche à droite : Roland Demol, Roger Dawans, Pierre Coffé, Marcel Cockaerts, Michel Geerts, Jean-Pierre Cardinael, Louis Blanchart, Maurice Mahler, Bruno de Liedekerke, Jean-François de le Court, Godfried Willems) BEST – une décennie de connexions bilatérales « La migration des terminaux et du réseau est parachevée le 28 août 1991, soit exactement en phase avec Suite aux premiers efforts de compatibilité des distributeurs de l’ambitieux planning initial billets au milieu des années 80, la fin de cette décennie marque décidé lors de la signature une nouvelle étape dans l’interconnexion des réseaux de paiede l’accord », rappelle ment nationaux. En collaboration avec l’opérateur espagnol Philippe Kempeners, Sistema 4B et l’opérateur portugais SIBS, Banksys met au point responsable du projet le logiciel BEST ou ‘Bilateral European Standard’. Cette interface de migration chez permet la communication en temps réel des ordinateurs centraux Bancontact. des différentes parties. L’interconnexion se Une fois ces adaptafaisant en outre via un réseau privatif, le tions techniques accomsystème octroie un niveau de sécurité opéraplies, le système de tionnelle élevé à tout porteur de carte belge paiement électronique en effectuant un retrait d’argent à l’étranger. Belgique entame son vériLancé en 1990, le concept BEST donne rapidement lieu à d’autable essor. Les terminaux tres connexions bilatérales auxquelles participent notamment se généralisent à l’ensemNexus (Royaume-Uni), GZS (Allemagne), SSB (Italie) et ble des commerces, American Express. Ces divers opérateurs apposent les logos de grands et petits, et les leurs partenaires sur les distributeurs d’argent qu’ils gèrent. consommateurs voient Avec succès puisque les touristes, reconnaissant la marque de leur carte bancaire de leur carte, prennent rapidement l’habitude d’effectuer des retraits plus en plus facilement d’argent à l’étranger. L’on dénombre ainsi 5 millions de transacacceptée. Quant aux tions BEST en 1998. banques, elles économiL’année 2000 marquera néanmoins l’abandon du système, les sent des centaines de parties impliquées rechignant à investir dans les adaptations millions de francs belges nécessaires au passage à l’euro et à la norme EMV. Aujourd’hui, par an, ce qui leur permet toutes les opérations internationales transitent par les réseaux de d’envisager le développeVisa et de MasterCard. ment de nouveaux produits et services. Après de nombreuses années d’investissements sans dividendes, leur particison tour remplacé. Le nouveau réseau pation dans Banksys devient bénéficiaire Baxnet, plus performant, fait appel au protopour la première fois en 1993. cole de communication X-25. 74 Des cartes et des terminaux 75 INTERVIEW La ‘coopétition’ bancaire belge Reconnu dans le monde bancaire pour maîtrise ‘end-to-end’ du réseau et traitait à Quels étaient les rapports interbancai- ses nombreuses idées avant-gardistes, ce moment 50% d’opérations en plus que res à ce moment ? Roger Dawans fut l’un des acteurs à la Mister Cash, puisqu’elle disposait de 60% du Roger Dawans : « Au fil des ans, les rap- base du mouvement de standardisation marché. Bancontact gagnait en outre de l’ar- ports de force entre banques ont tantôt pen- dans les années 70. Tour à tour chef des gent sur la vente et la location de ses pro- ché du côté de l’informatique, qui poussait départements Recherche puis Développement pres terminaux. Enfin, son ordinateur cen- à l’intégration des systèmes, tantôt du côté à la Générale de Banque et administrateur tral fonctionnait davantage en temps réel et du marketing, qui favorisait la différencia- représentant des banques belges auprès de disposait déjà d’un système de back up tion. Cette succession de périodes de coopé- S.W.I.F.T., il est aujourd’hui président du pour garantir un traitement ininterrompu ration technique et de périodes de compéti- Conseil d’administration de l’EPCI1. des opérations. » tion commerciale, parfois simultanément, a donné naissance au terme de ‘coopéti- La fusion était-elle facile à mettre en tion’. A l’époque des pourparlers en vue de dans la position difficile de devoir choisir œuvre ? la fusion, c’est la coopération technique qui l’une des deux infrastructures ? Roger Dawans : « Techniquement, rien a pris le dessus sur les différends commer- Au moment de la fusion, vous étiez Roger Dawans : « Effectivement, d’autant n’empêchait l’interconnexion des deux que j’étais moi-même issu de la Générale de réseaux puisque ceux-ci étaient de conception Banque. J’ai néanmoins conclu que pour similaire. Chaque système reposait en outre réaliser la fusion avec rapidité et efficacité, sur l’usage d’un code secret et d’une carte à il valait mieux opter pour l’infrastructure piste magnétique standardisés. Les difficultés Bancontact. La société Bancontact avait une se situaient plutôt sur le plan commercial. » ciaux. » 1 Electronic Payment Certification Institute Des cartes et des terminaux 77 1990–1993 < 76 778081858689909394979800010203> La carte de crédit entre dans les mœurs D’une carte élitiste à un mode de paiement quotidien Apparue aux Etats-Unis dans les années 50, la carte de crédit est longtemps 05 réservée aux catégories sociales les plus élevées. Hommes d’affaires et voyageurs aisés adoptent rapidement les services de Diners Club et d’American Express. Lancée quelques années plus tard en Europe, la carte Eurocard aussi s’adresse principalement au segment Travel & Entertainment. Il faudra attendre la fin des années 80 et l’arrivée de Visa sur le marché belge pour que les banques entament une stratégie de démocratisation de la carte de crédit. Le succès est conséquent : en quelques années, plus de deux millions de cartes sont émises. Bank Card Company voit le jour afin de traiter ce nouveau volume de transactions. 78 Des cartes et des terminaux 79 Du délai de paiement au crédit Le précurseur de la carte de crédit apparaît dès les années 20 aux Etats-Unis. Dénommée ‘carte d’entreprise’, elle est émise par des commerçants désireux de fidéliser la clientèle en lui octroyant des délais de paiement. Les sociétés pétrolières sont les premières à proposer ce type de carte en 1925, suivies dans les années 30 par les grands magasins et les entreprises de vente par correspondance. Vingt ans plus tard apparaît la carte accréditive. Egalement appelée carte Travel & Entertainment (T&E), elle est destinée aux SOCIETE Chiffre d’affaires Visa et Eurocard-MasterCard Chiffre d’affaires 1991 1995 Taux de croissance 34.895.678 26.451.612 18.815.221 80.162.511 68.272.301 48.066.744 24.594.372 140.933.417 95,65% 81,72% 30,72% 75,81% (x 1000 BEF) Belges en Belgique Belges à l’étranger Etrangers en Belgique TOTAL (Source : Bank Card Company – BCC) Au début des années 90, l’utilisation des cartes de crédit connaît une croissance soutenue. L’eurochèque ouvre la voie aux cartes de crédit Apparu en 1968, l’eurochèque constitue la première forme de coopération à l’échelle européenne dans le domaine des systèmes de paiement. Conçu dans un premier temps pour retirer de l’argent dans des agences bancaires à l’étranger, il est assorti, dès 1972, d’une carte de garantie de paiement. La garantie, initialement plafonnée à 5.000 BEF (123,94 EUR), sera portée ensuite à 7.000 BEF (173,53 EUR). Elle permet à l’eurochèque d’être également utilisé pour régler des achats dans des commerces. Cette fonction marque le début d’une croissance soutenue du système : dix ans après son apparition, plus de 1,8 millions de Belges sont titulaires d’une carte eurochèque. En 1984, la carte eurochèque est dotée d’une bande magnétique. Celle-ci permet à son détenteur d’effectuer des retraits d’argent aux guichets automatiques à l’étranger. Son utilisation continue à se répandre, à tel point que les fonctions Bancontact et Mister Cash sont intégrées en 1986 aux quelque 2,6 millions de cartes eurochèque en circulation en Belgique. Avec l’adoption massive des cartes de crédit, d’une part, et de la fonction Maestro pour les opérations de débit à l’étranger, d’autre part, le recours à l’eurochèque diminue graduellement. Devenu obsolète de par le lourd traitement manuel qu’il implique, il est abandonné en 2002, lors du passage à l’euro. hommes d’affaires et aux voyageurs aisés. Contrairement à la carte d’entreprise, elle n’est plus émise par les commerçants euxmêmes mais par des sociétés spécialisées. Les premières à proposer ce nouveau service sont Diners Club et American Express. Celles-ci garantissent le paiement au vendeur et organisent la procédure de recouvrement des fonds. La carte T&E n’est pas conçue à l’origine pour accorder un crédit, mais uniquement un délai de paiement, autrement dit un débit différé. Le remboursement échelonné des dépenses effectuées par carte est proposé pour la première fois en 1958 par la Bank of America, moyennant une perception d’intérêts. Véritable carte de crédit, la Bankamericard (aujourd’hui Visa) est destinée à concurrencer les formules de crédit à la consommation offertes par la grande distribution. Elle marquera le point de départ de nouvelles habitudes de paiement aux Etats-Unis. L’Europe lance la carte Eurocard Alors que Diners Club et American Express introduisent leur carte T&E en Europe, et notamment en Belgique, la carte de crédit y fait son entrée plus tardivement. Dans les années 60, des financiers suédois mettent sur pied le groupe Eurocard et lancent une carte de paiement internationale pour leur clientèle aisée. Rapidement, le secteur bancaire européen comprend qu’il vaut mieux développer une initiative commune pour servir ce segment de marché dans chaque pays. Prenant exemple sur leur coopération réussie dans le domaine de l’eurochèque, les banques européennes reprennent la structure Eurocard dans plusieurs pays et développent la carte du même nom. Le concept choisi est celui d’une carte haut de 80 Des cartes et des terminaux 81 gamme commune, émise localement par des institutions financières. De leur côté, les grandes banques belges et luxembourgeoises créent Eurocard Belgium-Luxembourg en 1979. A ce moment, certaines banques participent au capital d’autres sociétés émettrices de cartes de crédit. C’est le cas notamment de la BBL, qui détient 15% des parts de Diners Club Benelux. Elle en sortira toutefois rapidement, préférant se concentrer sur la promotion d’Eurocard. France, en Espagne et en Angleterre, les banques lancent la carte Visa comme carte de paiement grand public. Cette politique résulte en une croissance rapide de sa clientèle. La carte Visa est également émise au Luxembourg par le Crédit Européen, qui en possède la licence exclusive pour ce pays, PRODUIT Le sabot résiste à l’ère électronique Apparition des cartes de crédit grand public Très vite, Eurocard connaît un progrès certain ; le nombre de cartes émises atteignant les 95.000 au milieu des années 80. En 1985, la carte Eurocard est acceptée dans quelque 12.000 commerces en Belgique et 4,5 millions au niveau international. Cependant, au sein des banques actionnaires, tout le monde n’est pas convaincu de la nécessité de proposer des cartes de crédit. De par le positionnement du produit, le nombre de clients potentiels est en effet limité. De surcroît, une partie de cette clientèle préfère utiliser l’eurochèque pour ses paiements à l’étranger. Cette préférence est d’autant plus marquée que, depuis 1984, la ainsi que pour le marché belge. « Le grand pas de Visa en Belgique se fera en 1988 », explique Bruno de Liedekerke, alors sousdirecteur à la BBL. « A cette époque, la BBL rachète le Crédit Européen Luxembourg et entame une sérieuse étude de la situation née de cette opportunité. Première carte de crédit européenne, la carte Eurocard vise une clientèle aisée. carte eurochèque est dotée d’une bande magnétique qui permet à son détenteur d’effectuer des retraits aux distributeurs automatiques de billets à l’étranger. Parallèlement, le groupe Visa se développe déjà largement en Europe. Ainsi, en Jusqu’à la fin des années 80, les terminaux électroniques conçus pour les points de vente ne sont pas capables de lire les cartes de crédit. Le recours à ce mode de paiement nécessite donc un appareil spécial. Pendant des années, ce rôle est rempli par le ‘sabot’, dénommé familièrement ‘fer à repasser’. Cet appareil contient un emplacement dans lequel la carte de crédit peut être insérée. Pour accepter un paiement, le commerçant place une bande de papier préimprimée sur la carte, puis fait glisser un poids au-dessus. Ce mouvement a pour effet d’imprimer les données en relief de la carte sur le formulaire à papier carbone, spécialement conçu à cet effet. Chaque transaction est ainsi imprimée en trois exemplaires : un pour le client, un pour le commerçant et un pour la société d’acquiring à laquelle le commerçant est affilié. Le client appose sa signature au bas du formulaire pour autoriser le paiement. Peu coûteux pour le commerçant, le sabot est cependant lourd et relativement difficile à manipuler. De plus, il ne garantit pas une sécurité suffisante, puisqu’aucune vérification n’est faite quant à la solvabilité du porteur de carte. Dans certains cas, une autorisation doit être demandée par téléphone. Le sabot est encore utilisé aujourd’hui dans les pays où les terminaux de paiement ne sont pas répandus. Pour cette raison, les informations reprises sur les cartes de crédit sont toujours en relief. 82 Des cartes et des terminaux 83 INTERNATIONAL EMV : la nouvelle norme sécuritaire pour les cartes de paiement Développée dès 1996 par Europay, MasterCard et Visa, la norme EMV doit remédier au problème de la fraude par copiage de cartes de crédit. Introduisant un nouveau standard technologique, la norme vise à sécuriser davantage ce type de paiement. Elle implique le remplacement des cartes à piste magnétique par des cartes à puce. En Belgique, elle instaure l’usage obligatoire d’un code secret pour les paiements par carte de crédit dans les commerces, plutôt qu’une signature manuelle. EMV définit une inter-face universelle pour l’utilisation de la puce dans les paiements, de façon à ce qu’une carte de crédit à puce puisse être lue par n’importe quel terminal de par le monde. Dès 2005, commerçants, émetteurs de cartes et acquéreurs de transactions devront avoir effectué les modifications requises. A défaut, la responsabilité des fraudes sera imputée à la partie la moins sécurisée. Bon nombre d’adaptations sont donc entamées au niveau des cartes, des terminaux et des ordinateurs centraux. La Belgique est l’un des premiers pays à avoir démarré un programme de migration EMV. Ainsi fin 2004, la grande majorité des terminaux devrait être conforme, tout comme l’ensemble des cartes de crédit. Cette analyse nous a convaincus du potentiel de la carte Visa en tant que carte grand public. » Soucieuse de ne pas perturber les négociations interbancaires entamées entre les institutions financières belges en vue de fusionner les réseaux Bancontact et Mister Cash, la BBL choisit d’inviter les autres banques à participer au lancement de Visa. « Après mûre réflexion, nous avons proposé une approche communautaire pour commercialiser la carte Visa », rappelle Bruno de Liedekerke. « Nous avons, Daniel Cardon de Lichtbuer et moi-même, rencontré les responsables de toutes les grandes institutions financières pour les convaincre de l’énorme potentiel de cette action. Certains ont accepté de suite, d’autres ont été plus hésitants. Finalement, notre business plan positif a convaincu tout le monde du bienfondé de l’initiative. » toutes nos attentes puisque, dans les années suivantes, nous avons émis quelque deux millions et demi de cartes. » La percée soudaine de la carte Visa au début des années 90, due en grande partie à son prix démocratique, s’explique aussi par sa marque forte. Sa commercialisation fait en effet l’objet d’un effort volontaire des banques, ce qui n’avait pas toujours été le cas pour la carte Eurocard. La carte Visa bénéficie en outre d’un vaste réseau d’acceptation, particulièrement dans les pays du sud de l’Europe. Elle s’impose donc comme un atout pour les nombreux touristes belges qui se rendent dans les pays méditerranéens. En réaction au succès de Visa, Eurocard tente à son tour de s’adresser à une clientèle de masse en stimulant sa carte de façon plus uniforme. La carte de crédit à 800 francs Recherche de synergies entre Visa et Eurocard L’accord aboutit à la création en 1988 de la société Bank Card Company (BCC), chargée de traiter les transactions et de développer le réseau d’acceptation. Dès le départ, la nouvelle société mène une stratégie commerciale agressive. « Nous avons lancé, en collaboration avec les banques, une vaste campagne de communication visant à promouvoir la carte Visa à 800 BEF (19,83 EUR) », se rappelle Willy Van Passel, administrateur délégué de BCC. « Il faut savoir que les cartes de crédit classiques coûtaient alors en moyenne 1.800 BEF (44,62 EUR) par an, soit plus du double. Cette campagne a dépassé Face à la complémentarité commerciale des cartes Eurocard et Visa, d’une part, et à l’existence de deux infrastructures de traitement des transactions, d’autre part, les banques actionnaires décident, en 1992, d’intégrer les activités d’Eurocard dans BCC. Cette synergie opérationnelle permet au monde bancaire d’améliorer la rentabilité des deux systèmes de paiement. En outre, BCC dispose à présent d’un portefeuille de produits à même de répondre aux besoins spécifiques des différents types de commerçants, qui bénéficient désormais d’un interlocuteur unique pour deux marques différentes. 84 Des cartes et des terminaux 85 TECHNOLOGIE Le crédit se décline en plusieurs formules Dès le début des années 90, le consommateur belge peut choisir la carte de crédit la mieux adaptée à ses besoins et habitudes. La grande majorité des cartes de crédit utilisées en Belgique aujourd’hui permettent le paiement différé des achats, mais ne sont pas assorties d’une véritable ligne de crédit. A chaque fin de mois, le porteur de carte apure l’entièreté de son solde. En ce sens, l’on parle parfois aussi de ‘débit différé’. Sous l’influence des pratiques anglosaxonnes en la matière, les formules de credit revolving, ou de crédit permanent, connaissent un développement certain. Selon ce principe, le détenteur de carte ne rembourse chaque mois qu’un pourcentage de son encours crédit. Si cette formule accorde une certaine liberté financière, elle comporte également un plus grand risque pour l’organisme financier. Par conséquent, elle est assortie d’un taux d’intérêt supérieur. Les cartes avec ouverture d’un crédit permanent sont proposées dans le secteur de la distribution, sous des marques comme Pass, et par certaines banques dont Citibank. L’avantage de ce type de carte réside dans le fait qu’il n’est plus nécessaire pour le client de remplir à chaque fois une demande de crédit lors d’un achat par financement ou d’un besoin momentané de trésorerie. Le credit revolving assorti d’une carte de paiement connaît une expansion certaine en Belgique mais son usage demeure modeste. Une situation qui s’explique principalement par le taux d’épargne élevé des ménages belges. Entre-temps, MasterCard fait son entrée en Europe en s’associant au réseau Eurocard. Les années qui suivent la mise en commun des activités de Visa et d’EurocardMasterCard voient une croissance rapide du nombre de points de vente acceptant ces marques. Cette tendance, qui touche les magasins de toutes tailles et de toutes régions, va de pair avec une évolution des habitudes d’utilisation de la carte. Alors qu’auparavant les Belges utilisaient principalement la carte de crédit pour leurs paiements à l’étranger, ils ont de plus en plus recours à celle-ci pour régler des achats domestiques. Parallèlement, les cartes de crédit s’affirment en Belgique comme le mode de paiement par excellence pour les réservations à distance. Utilisée majoritairement pour payer des tickets d’avion, des billets de spectacle, ou encore des repas au restaurant, la carte de crédit demeure donc fortement liée au segment Travel & Entertainment. 86 Des cartes et des terminaux 87 INTERVIEW Les Belges peu enthousiastes face au credit revolving Administrateur délégué d’honneur du Crédit consiste à ne rembourser chaque mois décrit l’émission conjointe d’une carte par Européen de Belgique, puis de Bank Card qu’une fraction des dépenses par carte, sus- deux sociétés, n’est en réalité pas neuf. Company (BCC), Willy Van Passel a mis cite depuis peu un intérêt en Belgique aussi. » En 1982 déjà, alors que j’étais actif au Royal la carte Visa grand public sur le marché en Automobile Club de Belgique (RACB), 1988. Aujourd’hui à la tête de la société de Comment expliquez-vous le succès de j’ai participé à la première initiative de consultance financière Twin Services, il suit la carte de crédit à 800 francs ? co-branding dans notre pays. Nous avions le secteur des cartes de crédit de près depuis Willy Van Passel : « Cette campagne de approché le Crédit Européen Luxembourg promotion, bien que coordonnée par BCC, afin d’émettre des cartes de crédit combi- a été mise en œuvre par les banques. nées RACB/Visa. Par cette initiative, le RACB Le concept a donc bénéficié de la relation fut d’ailleurs la première organisation à pro- de confiance qui existait entre la banque et poser la carte Visa en Belgique. Aujourd’hui, le porteur de carte. En outre, la carte de cré- les formules de co-branding ont plutôt pour plus de vingt ans. Comment peut-on caractériser le com- ment aux coutumes dans les pays anglo- dit répondait à un besoin spécifique expri- objet la fidélisation du porteur de carte. Les portement des Belges en matière de saxons, la plupart des cartes de crédit com- mé par les consommateurs pour leurs programmes de collecte de points proposés paiements par carte de crédit ? mercialisées en Belgique octroient un débit dépenses en vacances. » en collaboration avec les compagnies Willy Van Passel : « Malgré le succès des différé, et non une ligne de crédit. Aux Etats- cartes de crédit, la Belgique demeure davan- Unis et au Royaume-Uni, la situation est dif- Les cartes de crédit font souvent l’objet carte émise par American Express avec SN tage un pays de débit. Les consommateurs férente, puisque la majorité des cartes assor- d’initiatives de co-branding. Comment Brussels Airlines. » belges ont toujours affiché une certaine pru- ties d’un credit revolving y font l’objet d’une expliquez-vous cette tendance ? dence en matière de crédit. Ainsi, contraire- promotion soutenue. Cette formule, qui Willy Van Passel : « Ce phénomène, qui aériennes en sont un exemple, comme la Des cartes et des terminaux 89 1994–1997 < 76 77808185 8689909394979800010203> La Belgique lance le premier porte-monnaie électronique multisectoriel La carte à puce, un petit produit qui deviendra grand 06 Brevetée dès la fin des années 60, la technologie de la carte à puce ne tarde pas à séduire le secteur financier à travers le monde. La puce dispose en effet d’un énorme potentiel de sécurisation des paiements électroniques. Dans un premier temps, le milieu bancaire hésite toutefois quant à la façon de mettre en œuvre le concept. En Belgique, où une sécurité élevée est déjà acquise grâce à l’authentification on line, la puce sera d’abord envisagée comme portemonnaie électronique. Une prouesse technologique qui inspirera de nombreux autres pays. 90 Des cartes et des terminaux 91 PRODUIT Une réponse au besoin de sécurisation des transactions La première carte à puce brevetée intègre un microcircuit électronique qui permet la connexion à un réseau externe et, dès lors, le transfert de données. A la fin des années 70 apparaît la première carte à puce équipée d’un microprocesseur. Comparable en capacité aux premiers ordinateurs personnels, la carte à circuit intégré est capable de faire tourner plusieurs applications. En outre, elle ouvre de séduisantes perspectives en matière de sécurisation des transactions électroniques. La puce est en effet très difficilement copiable, contrairement à une piste magnétique. Dès lors, un peu partout dans le monde, la carte à puce inspire les entrepreneurs les plus créatifs et mobilise les unités de recherche et de développement. Les secteurs de la banque, des télécommunications ou encore de la santé sont enthousiasmés par son potentiel de sécurité. Partout… sauf peut-être en Belgique, où ce besoin de sécurisation ne se fait pas aussi criant. Et pour cause : les vérifications du solde, de la validité de la carte et du code secret lors d’une transaction Bancontact/ Mister Cash y sont effectuées en temps réel depuis de nombreuses années déjà. Cela permet à la Belgique d’enregistrer l’un des plus faibles taux de fraude au monde. Une première mondiale Si Banksys s’intéresse à la technologie de la puce, c’est davantage pour des raisons historiques et de marketing. Considérée depuis Proton révolutionne la conception des terminaux Premier terminal belge à accepter la carte à puce, le C-ZAM/I marque l’avènement d’une nouvelle génération d’appareils de paiement électronique. Conçu pour Proton, son apparence se distingue fortement des générations précédentes. Plus convivial, il est de plus petite taille et présente des contours plus ronds. En outre, il est composé de deux claviers – l’un pour le commerçant, l’autre pour le client – entre lesquels s’insère la carte : une véritable innovation. Le C-ZAM/I s’adresse avant tout à la petite distribution. Les transactions, qui se font off line, sont stockées sur le terminal jusqu’à ce que le commerçant décide de les transférer vers son compte. Une variante portable du terminal permet aussi d’accepter les paiements par Proton en déplacement. Le C-ZAM/V, qui repose sur la même technologie, est destiné à être directement intégré dans les automates. Doté d’un simple clavier à trois touches, il permet l’utilisation de Proton dans de nombreux environnements, y compris la distribution de boissons et les parcmètres. ses débuts comme pionnière dans le domaine du paiement électronique, la société entend tout faire pour se maintenir parmi les précurseurs. Mais l’investissement considérable qu’implique le développement de la carte à puce ne peut être uniquement justifié par un argument de marketing… Divers pays, dont le Portugal, étudient à cette époque un porte-monnaie électronique, à puce, destiné à remplacer la monnaie lors des petits achats. Banksys voit dans cette application l’opportunité de lancer un nouveau service au bénéfice des porteurs de cartes. Son administrateur délégué, Guy Alloin, prévoit un énorme marché potentiel pour le porte-monnaie électronique. Après quelques pré-études débutées dès 1987, l’étude approfondie du porte-monnaie démarre en juin 1993. Ses conclusions doivent, entre autres, identifier le fabricant de cartes qui permettra au nouveau service de répondre à trois conditions fondamentales pour Banksys : • Premièrement, pour pouvoir prétendre remplacer la monnaie, le nouveau moyen de paiement doit être utilisable tant dans le commerce que dans les automates (distributeurs de tabac, de boissons, TECHNOLOGIE La carte à puce, petite merveille technologique Le premier brevet relatif à une carte à puce est déposé en Allemagne, en 1968. Il s’agit d’une carte d’identification en plastique, qui contient un circuit intégré et établit une liaison entre un identifiant et un identificateur. Quelques années plus tard, le Français Roland Moreno améliore le concept en embarquant dans la mémoire un code PIN (Personal Identification Number). Issue de nombreuses adaptations, la puce à circuit intégré actuelle mesure entre 2 et 14 mm, et fonctionne comme un véritable processeur. Par des calculs mathématiques complexes, elle vérifie notamment les clés de sécurité en quelques millisecondes. Insérée dans la carte plastique, elle contient un microprocesseur, des mémoires, ainsi que différents types de capteurs destinés à détecter les tentatives de fraude. Cet ensemble lui confère la capacité d’emmagasiner un volume d’informations important et d’en contrôler l’authenticité tout en sécurisant les transactions. Ces dernières sont protégées par l’introduction du code PIN. Les algorithmes contenus dans la carte font désormais partie intégrante de l’architecture de sécurité (qui comprend également des dispositifs sécuritaires au niveau des terminaux et du réseau),– ce qui rend leur piratage presque impossible. 92 Des cartes et des terminaux millions 93 INTERNATIONAL La technologie Proton traverse les frontières Peu après son lancement en Belgique, le concept du porte-monnaie électronique belge connaît un succès considérable à l’étranger. En 1998, l’intérêt international pour la technologie Proton prend une importance telle qu’elle justifie une structure propre. Proton World International (PWI) est créée. Evénement dans le secteur bancaire, American Express et Visa détiennent tous deux des parts dans la nouvelle société (10% chacun) ; Banksys restant actionnaire majoritaire (60%). Les 20% restants sont détenus à parts égales par la société hollandaise Interpay, et par l’entreprise australienne ERG. Le 31 octobre 2001, ERG acquiert la totalité des actions PWI. Confronté à de multiples problèmes dans ses activités d’eTicketing, ERG annonce la cession de Proton World un an et demi plus tard. Le rachat est fait par ST Microelectronics, spécialiste européen des applications à base de semi-conducteurs. La technologie Proton est l’un des seuls porte-monnaie électroniques vendus dans plus d’un pays. Fin 2002, 30 millions de cartes à puce utilisées dans le monde reposent sur la technologie Proton. De la Malaisie au Brésil, en passant par le Mexique ou la Norvège, 36 pays en possèdent la licence d’exploitation. Au fil des ans, le concept Proton a engrangé de nombreuses distinctions, dont le Prix belge à l’exportation en 1999. de tickets de parking). Le porte-monnaie belge ne doit négliger aucun petit paiement. • Suivant la même logique, Banksys veut introduire son porte-monnaie dans les points de vente où le paiement électronique n’a pas encore pénétré. Il s’agit surtout de la multitude de petits commerces comme les snack-bars ou les boulangeries. • Enfin, la carte doit permettre une sécurité sans faille lors du rechargement du portemonnaie électronique. Compte tenu de ces concepts uniques avancés par Banksys, ainsi que de la rigueur des plannings, les participants au projet vont rapidement se rendre compte qu’ils sont les premiers au monde à mettre au point une solution aussi ambitieuse. Leur motivation s’en trouve décuplée… Toute la chaîne de paiement est concernée Le lancement du projet pilote pour le porte-monnaie électronique est fixé au 18 février 1995, soit un an et demi plus tard. Pour relever ce défi, Banksys peut compter sur une équipe expérimentée conduite par Jean-Pierre van Wayenberge, chef du département informatique, et Armand Linkens, coordinateur du projet. A leurs côtés, le fabricant de cartes à puce Bull et tout le réseau bancaire belge. Alors responsable du développement technique, Philippe Bellens se souvient : « Radicalement différente de la piste magnétique, la puce était inconnue en Belgique à l’époque. Lors du développement du portemonnaie électronique, il s’agissait donc de concevoir une nouvelle carte, de déterminer les spécificités de la puce, de créer les terminaux de lecture, d’adapter les distributeurs automatiques existants, et de modifier les systèmes des banques. Bref, toute l’infrastructure était concernée… » Même si, dans un premier temps, la puce est uniquement destinée à jouer le rôle de porte-monnaie électronique, il est clair dès le départ qu’elle servirait ensuite à sécuriser les transactions par carte de débit. Or, Banksys possède un savoir-faire précieux en matière de sécurisation des paiements par carte. Responsable de cet aspect du projet, Yves Moulart y applique son credo : « Prevent, detect and react. Suivant ces principes, nous avons voulu que le système soit déjà prêt pour décourager les tentatives de vandalisme, détecter les fraudes, et réagir rapidement et efficacement contre toute agression du système. » Naissance de Proton Sur ces bases, le concept de porte-mon- Nombre de transactions Proton 120 100 80 60 40 20 1998 1999 2000 2001 2002 2003 (source : Banksys) Le nombre de transactions Proton augmente de façon régulière. En 2003, les Belges ont payé 107 millions de fois avec leur porte-monnaie électronique. naie électronique belge se dessine. Deux types de terminaux sont imaginés : le C-ZAM/I pour les comptoirs et le C-ZAM/V pour les distributeurs de boissons, bornes de parking et autres automates. Dédiés uniquement aux paiements par porte-monnaie électronique, ces appareils s’utilisent aussi simplement que ceux fonctionnant avec de la monnaie traditionnelle. Quant au rechargement, il s’effectue à un distributeur de billets ou à une borne spécialement conçue à cet effet, à l’aide d’un code secret. 94 Des cartes et des terminaux 95 Tout est prêt pour le passage à la phase pilote, si ce n’est… le nom. Elément essentiel de la stratégie marketing, il fait l’objet de différentes propositions et de nombreuses discussions. Finalement, Proton – symbole de l’unité de base d’un atome – l’emporte sur EureCash, CashCard, ou encore Omega. Une promotion finement orchestrée La phase expérimentale démarre effectivement le 18 février 1995, à Louvain et à Wavre. A grand renfort d’actions marketing, cartes Proton et terminaux sont dévoilés à la presse et relayés auprès du grand public et des commerçants. Pour Armand Linkens, « la réussite du projet passait par un taux maximal de pénétration du produit. Outre l’appui du monde bancaire, l’adhésion des commerçants constituait un élément décisif au succès de Proton. Rue après rue, les représentants de Proton ratissaient les commerces pour vanter les mérites de ce nouveau produit. » Etant donné que les paiements se font off line, Proton permet de réduire les frais de communication téléphonique pour les com- SOCIETE La carte d’identité sociale Dès la fin 1998, chaque bénéficiaire du système de sécurité sociale belge se voit remettre une carte SIS (système d’information sociale). Egalement appelée carte d’identité sociale, elle modifie en profondeur l’organisation des soins de santé. Comme c’était déjà le cas avec les vignettes de mutuelle, la carte SIS affiche les informations publiques relatives au porteur de carte : nom, prénom, date de naissance, sexe, numéro d’assuré social et numéro de registre national. Dorénavant, ces données sont mémorisées dans la puce, ce qui fait de la carte SIS un véritable dossier miniaturisé et totalement sécurisé. Elle contient également des données plus confidentielles, souvent utiles lorsque les soins de santé s’imposent. Seules les personnes et autorités agréées y ont accès, par le biais d’un terminal et d’une clé électronique spécifiques. La plupart des terminaux conçus pour les paiements Proton sont également équipés d’une application permettant la lecture des cartes SIS. Une facilité considérable pour les pharmaciens, qui peuvent ainsi utiliser le même appareil pour lire deux types de cartes. merçants. De plus, le recours à la monnaie électronique diminue les risques de vol et d’agression. Quant aux acheteurs, ils apprécient l’usage facile de la carte, le règlement exact des montants et l’absence de pièces de monnaie. Le succès est conséquent. Fin octobre 1995, 750 terminaux sont installés et 100.000 cartes distribuées. En mai 1996, Proton est lancé à travers toute la Belgique ; un événement observé avec intérêt par le reste du monde. Un saut de puce au-delà du monde bancaire Le pari est gagné : la Belgique est le premier pays à lancer la carte à puce rechargeable à l’échelle nationale, et non plus dans un contexte de pilote limité. Proton s’introduit dans de nombreux secteurs, y compris des marchés jusque-là fermés au paiement électronique. Conscients de la prouesse belge, les PaysBas négocient avec Banksys le lancement sans délai du porte-monnaie électronique hollandais. Quelques mois après le projet pilote de Louvain et Wavre, ChipKnip est opérationnel. S’ensuivent des contrats avec la Suisse, puis avec l’Australie, la Suède, le Canada et le Mexique. Un contrat de licence globale est même conclu avec American Express. Mais les banques belges ne souhaitent pas se charger de la commercialisation de Proton à l’étranger. Dès lors, Banksys, en collaboration avec d’autres partenaires, crée Proton World International. Parallèlement à l’extension géographique de la technologie Proton, la puce découvre de nouvelles applications. En janvier 1999, elle est intégrée aux cartes de débit belges et en augmente la sécurité. A partir de 2001, elle prend également en charge la vérification du code secret lors des transactions Bancontact/Mister Cash. En même temps, et de façon indépendante du secteur bancaire, la technologie de la carte à puce se développe en Belgique, comme dans d’autres pays. De nombreuses applications se déploient, notamment la carte SIS, la carte SIM de téléphones mobiles, la carte d’identité électronique et le contrôle d’accès. Une adoption lente Si Proton constitue une prouesse technologique, son succès commercial n’atteint pas les sommets escomptés. Son taux d’utilisation connaîtra un pic lors du passage à l’euro, pour ensuite retomber quelque peu. « Pour le consommateur belge, déjà habitué depuis longtemps aux cartes de débit, Proton s’est avéré trop peu attrayant », estime Jean-Pierre van Wayenberge. « En effet, la plupart des montants payables avec Proton le sont aussi avec Bancontact/Mister Cash, dont l’usage ne requiert en outre pas de rechargement. Peut-être le concept aurait-il eu un impact commercial plus grand s’il avait combiné d’office la grande diversité d’applications capables de tourner sur la puce. » Plus que la difficulté technologique, c’est donc l’évolution des mentalités que cette solution doit affronter. Le rechargement automatique de la carte est d’ores et déjà prévu fin 2004 pour donner un nouvel élan au concept… 96 Des cartes et des terminaux 97 INTERVIEW Proton : unique à plus d’un égard Armand Linkens, actuel Group Vice- de cartes. Bref, nous avons repensé l’ensem- de pénétration maximal à Proton a sans President chez ST Microelectronics, ble de la chaîne de paiement et avons été aucun doute contribué à faire la différence a organisé le lancement de la carte Proton soutenus dans nos idées par tout le réseau entre notre produit et ceux proposés à en Belgique. Entré chez Banksys en décembre bancaire. Quant au lancement de Proton, il a beaucoup plus petite échelle à l’étranger. 1989, il souligne le caractère unique du bénéficié d’une synchronisation impeccable Nous avons en outre, avec l’aide des concept Proton. entre les équipes commerciales de Banksys banques, adapté les terminaux afin de per- et des banques afin d’en faire un véritable mettre le rechargement. Aujourd’hui consi- événement. » dérée comme banale, cette possibilité Comment expliquer le succès de Proton représente une véritable performance tech- par rapport aux porte-monnaie électro- D’un point de vue technologique, en nologique que peu de pays sont parvenus niques étrangers ? quoi Proton est-il unique ? à développer. » Armand Linkens : « Dès le début, Proton Armand Linkens : « Proton fut le premier a bénéficié d’une vision globale et à long porte-monnaie électronique multisectoriel terme. A cet égard, son nom est d’ailleurs et rechargeable. A l’époque, certaines cartes bien choisi, puisqu’il désigne une pierre de similaires dans d’autres pays, comme le construction élémentaire, toute matière Danemark, ne permettaient pas le recharge- étant constituée de … protons. Nous avons ment. L’idée a toujours été de développer conçu le projet dans le contexte le plus large une seule et même carte pour les petits possible, incluant à la fois les exigences des paiements en magasin comme aux automa- banques, des commerçants et des porteurs tes. Notre détermination à procurer un taux Des cartes et des terminaux 99 1998–2000 < 76 778081858689909394979800010203> L’essor du commerce électronique Internet réinvente le paiement à distance Avec l’apparition du Web au début des années 90, Internet s’impose comme 07 le réseau de communication et d’information par excellence. Exploitant au maximum cette nouvelle opportunité, des vendeurs en tous genres développent des solutions d’achat électronique. Bien que les méthodes de paiement se peaufinent progressivement, le commerce électronique tarde à séduire les Belges. Les applications d’eBanking qui voient le jour en parallèle connaissent pour leur part un succès beaucoup plus franc. Avec Isabel, le système d’eBanking pour entreprises, la Belgique est même considérée comme une pionnière en la matière. 100 Des cartes et des terminaux 101 Réelle croissance du virtuel C’est le développement du Web, rendu populaire grâce à son caractère hautement interactif, qui marque le succès d’Internet. L’essor des connexions à large bande et la rapidité des communications qui en découle entraînent une vague de croissance sans précédent pour ce nouveau média. En Belgique, le nombre de particuliers reliés à l’Internet est décuplé entre novembre 1998 et avril 2004, passant de 151.168 à 1.591.8731, ce qui correspond à environ 36% des ménages. Cet engouement profite au commerce en ligne. Très vite, les internautes aguerris trouvent dans ce nouveau catalogue de vente international et quasiment illimité un intérêt majeur : la facilité. Gain de temps, absence de déplacement, articles accessibles à toute heure du jour et de la nuit… Une fois habitués à ce confort, les acheteurs en ligne sont constamment à l’affût de technologies susceptibles de simplifier leurs démarches. Le lecteur de cartes est l’une des technologies utilisées par les ménages belges pour effectuer des opérations bancaires à domicile. PRODUIT Un monde bancaire initialement dépassé Le C-ZAM/PC ouvre les portes de l’Internet sécurisé Développé dans le cadre du projet Proton, le terminal C-ZAM/PC est un lecteur de cartes à puce qui se connecte à un PC. Il permet d’effectuer un paiement à domicile par cartes Bancontact/Mister Cash et Proton avec un degré de sécurité équivalent à une transaction en magasin. En outre, il est capable d’opérer le rechargement d’une carte Proton via Internet. Le terminal étant externe au PC, le code secret ne transite pas par le réseau, mais reste au niveau du périphérique. Virus et pirates ne peuvent donc pas l’atteindre. L’identification se faisant au niveau du terminal, son utilisation n’est pas restreinte à une carte ou à un utilisateur spécifique. En dépit de ses performances techniques, le C-ZAM/PC ne remporte pas un franc succès. L’hétérogénéité du parc informatique complique le support technique aux utilisateurs. En outre, les internautes trouvent le terminal trop cher, tandis que banques et commerçants hésitent à investir dans le système alors que le nombre d’utilisateurs est assez faible. L’avènement de la carte d’identité électronique pourrait toutefois changer la donne. 1 Source : Statbel Répondant à ce besoin, la carte de crédit semble parfaitement adaptée au paiement électronique, si ce n’est qu’elle offre une protection limitée contre la fraude. En effet, sur Internet, la seule communication du numéro de la carte et de sa date d’expiration suffit pour effectuer une transaction financière. Or, ces données peuvent être interceptées par certains spécialistes en informatique. Nouvelle façon d’acheter, le commerce électronique requiert dès lors une nouvelle façon sécurisée de payer. Face à cette demande, le milieu bancaire tarde à se mobiliser et les premières applications émanent de nouvelles sociétés technologiques. Leurs efforts se concentrent sur deux types de solutions. La première réside dans la création de monnaie électronique stockée dans une puce. Bien que pratique, son utilisation est marginale. Quant à la seconde, elle s’attache à conférer un niveau de fiabilité plus élevé aux paiements en ligne par carte de crédit. Les débuts de la sécurité sur Internet C’est le protocole SSL (Secure Socket Layer) qui s’impose le premier comme mesure de sécurisation des paiements par carte de crédit. Lancé par Netscape en 1994, il est intégré aux principaux navigateurs afin de crypter, à partir de l’ordinateur du client, les données fournies par celui-ci. Mais cette protection a ses limites : elle n’intervient que lors du transfert d’informations, ne réduit pas le risque de piratage des données conservées sur le serveur du commerçant et ne permet pas d’identifier l’auteur du paiement. A défaut d’une autre solution sécurisée facile à déployer, ce système est encore majoritairement utilisé aujourd’hui. Pourtant, 70% des internautes se déclarent 102 Des cartes et des terminaux 103 TECHNOLOGIE Crypter le message : Le message est accepté si Bob l’a signé avec la clé publique d’Alice Signature BOB Pour y remédier, les banques belges et Banksys mettent sur pied le concept ‘banxafe’, en 2000. Ce service est destiné à garantir à ses utilisateurs – clients et commerçants – un degré de sécurité de paiement aussi élevé qu’en magasin traditionnel. Pour atteindre cet objectif, banxafe associe trois éléments : une carte à puce, le lecteur de carte C-ZAM/PC connecté à un ordinateur et un protocole de sécurité. A ses débuts, banxafe utilise le protocole La réaction des banques belges réticents à communiquer leur numéro de carte de crédit compte tenu du niveau de sécurité actuel. Or, en Belgique, 94% des paiements sur Internet sont effectués au moyen de cette même carte. L’absence de garantie de paiement dissuade également les commerçants, qui se voient endosser le risque de répudiation. Les banques n’ont pas davantage de raisons d’être satisfaites de la situation, puisqu’elles doivent supporter les coûts liés aux investigations et aux remboursements en cas de fraude. Clé publique d’Alice Clé privée d’Alice ALICE Le message n’est pas accepté si Bob ne l’a pas signé avec la clé publique d’Alice (Source : ABB) Les paiements belges en toute sécurité A l’instar du prix et de la qualité dans le commerce de proximité, la sécurité transactionnelle est un élément capital dans la décision d’achat sur Internet. Trois éléments se révèlent primordiaux pour offrir le plus haut degré de sécurisation : l’authenticité de l’acheteur, la validité du certificat et la confidentialité des données. La technologie qui apporte la réponse la plus complète à cette triple préoccupation est le cryptage. Celui-ci consiste en un procédé de chiffrement qui permet de masquer le contenu des données informatiques. Il rend le message illisible pour toute personne qui n’en est pas le destinataire tout en assurant son intégrité ; c’est-à-dire le maintien exact de son contenu. La protection peut être symétrique ou asymétrique. Dans la solution symétrique, une seule clé secrète, connue des deux parties, permet de coder et de décoder le message. Ce procédé est efficace quand les deux parties se connaissent, mais s’avère insuffisant sur Internet. Dans ce cas, le cryptage asymétrique s’impose. Ce dernier fait intervenir une clé publique et une clé privée, liées entre elles par un algorithme de sécurité. La clé publique de l’émetteur chiffre le message, lequel sera décodé grâce à la clé privée du récepteur. La clé privée est en outre utilisée pour apposer une signature digitale qui permettra au destinataire d’identifier l’auteur du message. C’est sur ces principes que repose notamment la sécurisation de la carte à puce des clients d’Isabel. 104 Des cartes et des terminaux 105 international SET (Secure Electronic Transaction), développé par Visa et MasterCard. Ce standard initie un progrès majeur en matière de sécurité : l’identification des intervenants. « L’internaute ne doit plus communiquer le numéro de sa carte mais insère celle-ci dans un lecteur connecté au PC et compose son code secret sur le clavier du lecteur », indique Bernard van der Lande, chef du département e & m commerce chez Banksys. « Le code secret permet de certifier en temps réel qu’il est bien le propriétaire de la carte utilisée. Les informations sont cryptées et envoyées directement au serveur banxafe, sans passer par le site Internet du commerçant. Les hackers ne peuvent plus y accéder. Ces mesures diminuent donc considérablement le risque de fraude. » La réponse 3D secure S’il est le plus sécurisé des systèmes de paiement sur Internet, SET est également coûteux et difficile à mettre en œuvre à grande échelle chez les clients et les commerçants. Visa et MasterCard finissent dès lors par l’abandonner et lui préfèrent un nouveau protocole, 3D secure. En 2003, banxafe leur emboîte le pas. « Nous nous sommes basés sur 3D secure pour développer une solution sécurisée et fiable », explique Bernard van der Lande. Désormais, l’acheteur est redirigé vers sa banque pour y être authentifié pendant la transaction. Il lui faut prouver son identité au moyen d’un dispositif établi par sa banque, ce qui réduit fortement la possibilité d’usurpation. Quant client d’effectuer le maximum d’opérations bancaires sans passer par son agence. Les techniques utilisées varient d’une banque à l’autre. Elles reposent notamment sur l’emploi d’un Digipass, périphérique qui génère un mot de passe inédit à chaque nouvelle session initiée par le client. Ce mot de passe constamment renouvelé peut également servir à créer une signature digitale. La variété de systèmes de paiement n’étant pas favorable au développement du commerce en ligne, Banksys, Fedict et d’autres acteurs se penchent actuellement sur l’établissement de spécifications communes pour la Belgique. INTERNATIONAL La Belgique rattrape son retard en matière d’eCommerce Si les achats en ligne sont de plus en plus fréquents, ils tardent cependant à entrer dans les mœurs. aux commerçants qui adoptent la technologie, reconnaissable aux logos Verified by Visa et MasterCard Secure Code sur leur site, ils bénéficient de la garantie de paiement. L’introduction de ces garanties contribue à augmenter la confiance des acheteurs et des vendeurs, et dès lors à stimuler le développement du commerce électronique. Guichets automatiques à domicile Parallèlement au projet communautaire banxafe, les banques peaufinent leurs propres systèmes de gestion bancaire à distance. S’inspirant des principes du self banking, lancé au milieu des années 80, et du phone banking, au début des années 90, les opérations bancaires via Internet permettent au Dans le domaine du commerce électronique, la Belgique accuse du retard. Ainsi, selon une enquête effectuée pour la Commission européenne en septembre 20031, seuls 12% des Belges ont déjà acheté sur Internet. Au niveau européen, la moyenne atteint 16%. La principale raison invoquée pour justifier ce faible score réside dans l’absence d’accès à Internet. Le manque de confiance dans le commerce en ligne arrive en troisième position, après le désintérêt pour cette façon de faire du shopping. Dans la majorité des cas, la méfiance est relative à la sécurité des paiements en ligne. Toutefois, la situation de notre pays s’améliore. Selon BCC, la croissance du volume de transactions en ligne enregistrée au cours des quatre premiers mois de 2004 était deux fois supérieure à celle de la même période, l’année précédente. Divers facteurs expliquent ces résultats, dont une confiance accrue suite à l’application des labels Verified by Visa et MasterCard Secure Code, et l’augmentation de la concurrence entre fournisseurs d’accès à Internet. 1 European Union public opinion on issues relating to business to consumer e-commerce. Mars 2004. 106 Des cartes et des terminaux 107 Position de la Belgique en matière d’opérations bancaires électroniques Allemagne Belgique Etats-Unis Finlande France Japon Pays-Bas Royaume-Uni Suède Standardisation & sécurité 6 1 8 2 2 7 5 8 2 Faculté d’adaptation du secteur bancaire 6 2 1 2 8 9 7 4 4 (source : enquête internationale de l’ICT réalisée en 2000 pour le Ministère néerlandais des Affaires économiques) Un logiciel bancaire unique pour entreprises Pour les entreprises belges, la standardisation des opérations bancaires sur ordinateur est effective depuis 1996 déjà. Imaginée par la BBL, la Générale de Banque et la Kredietbank en 1994, Isabel est une interface de gestion financière à distance, commune à plusieurs banques. Fortement appréciée par les financiers et autres hommes d’affaires, elle permet d’accéder, via un seul logiciel, aux opérations sur comptes auprès de différentes banques : réception par voie électronique d’extraits de compte, transmission d’ordres de paiement, etc. Auparavant, chaque institution financière proposait son propre programme informatique, auquel les entreprises – qui travaillent souvent avec plusieurs banques – devaient se conformer. L’utilisation d’Isabel nécessite un logiciel SOCIETE Isabel, la plate-forme bancaire au service des entreprises La Belgique, leader en matière de sécurité et de standardisation des paiements électroniques. client et une carte à puce. Le procédé utilisé pour sécuriser le programme repose sur le cryptage asymétrique et une paire de clés. Cette technologie garantit l’intégrité, l’authenticité et la confidentialité de toute communication électronique. Elle fait également office de signature digitale. Une enquête effectuée par le Ministère néerlandais des Affaires économiques positionne notre pays dans le peloton de tête en matière d’eBanking. Un palmarès qui témoigne, une fois de plus, de notre savoir-faire dans le domaine du paiement électronique. Créée en 1996, Isabel – acronyme de Interbank Standards Association Belgium – occupe aujourd’hui une centaine d’employés et est détenue par Dexia Banque, Fortis Banque, ING et KBC. L’initiative connaît un succès considérable, puisque ce sont plus de 20 banques qui la proposent à leur clientèle. Chaque jour, plus de 45.000 entreprises effectuent ainsi leurs opérations bancaires à distance, soit plus de 16 millions de transactions électroniques par mois. La société Isabel est structurée autour de trois créneaux principaux. L’eBanking comprend les opérations de banque électronique. Il est complété par l’eInvoice, qui garantit l’envoi et la réception des factures par voie électronique, et par l’eGovernment, qui assure les communications en ligne avec les autorités. Le programme Isabel OfficeSign 5.0, par exemple, permet de sécuriser et de signer des documents à remettre aux administrations fédérales (déclarations à la TVA et au précompte professionnel, déclarations à l’ONSS…) mais aussi à d’autres professionnels (contrats, emails, offres). 108 Des cartes et des terminaux 109 INTERVIEW Une valeur sûre pour les entreprises belges de toutes tailles Philippe R. Dubois est l’administrateur à l’an 2000 et à l’euro. En outre, les entrepri- Qu’est-ce qui fait le succès d’Isabel ? délégué d’Isabel. Présent dès les premières ses étaient demandeuses d’une solution Philippe R. Dubois : « Nous apportons heures de ce projet interbancaire, il a partici- multibancaire intégrée. » une réponse sur mesure aux entreprises qui désirent effectuer des transactions électro- pé à sa concrétisation en Belgique. Isabel est un nouvel exemple de projet niques avec différents partenaires commer- collectif. Pourquoi une telle volonté de ciaux ou financiers. Les utilisateurs d’Isabel mise en commun dans notre Royaume ? disposent d’une interface unique, conviviale Philippe R. Dubois : « C’est probable- et sécurisée pour effectuer des opérations ment dû à la taille de la Belgique : quand on bancaires, échanger des factures électro- est petit, l’union fait la force… Beaucoup de niques ou remplir des formalités sur le site pays nous envient ce qu’ils considèrent être Internet des administrations. En outre, nous de l’avant-gardisme. A mon avis, le génie leur faisons gagner un temps précieux, en Comment expliquez-vous que les de la plate-forme Isabel a donc permis aux des Belges, qui sous-tend toutes ces grandes offrant des produits et des services facile- banques aient accepté la standardisa- institutions financières de partager ces réalisations partagées, c’est d’avoir compris ment intégrables avec d’autres systèmes de tion au niveau de l’eBanking ? coûts, tout en gardant la possibilité d’y inté- l’essence de l’économie : mettre des ressour- gestion internes tels que des programmes Philippe R. Dubois : « Le traitement d’un grer leurs propres services. Un argument de ces en commun chaque fois que faire cava- de comptabilité, de facturation ou de ges- paiement n’a jamais permis aux banques de poids dans les années 90, puisque nombre lier seul ne rapporte rien et faire jouer la tion d’entreprise. Enfin, nous offrons un se différencier. Il s’agit d’une opération stan- de banques allaient devoir migrer leurs pro- concurrence lorsque la différenciation est niveau de sécurité très avancé, basé sur des dard, mais assez coûteuse. La mise en place grammes informatiques en vue du passage porteuse de succès. » standards internationaux éprouvés. » Des cartes et des terminaux 111 2001–2002 < 76778081858689 909394979800010203> L’euro devient une réalité quotidienne La Belgique : une transition exemplaire Premier janvier 2002. L’euro fait son entrée dans les portefeuilles. 08 Si ce lancement représente la phase la plus concrète du passage à la monnaie unique, il ne constitue en réalité que l’aboutissement d’une longue période de préparation. Débutés sept ans plus tôt, ces préparatifs mobilisent l’ensemble du secteur financier belge. Sous l’égide de la Banque nationale, les institutions financières et Banksys suivent un scénario minutieux. L’adaptation des terminaux, des cartes et de l’infrastructure dans son ensemble se fait en avance sur le reste de l’Union européenne. 112 Des cartes et des terminaux 113 Une devise chargée d’histoire La volonté de créer une Union économique et monétaire européenne est actée dans le Traité de Maastricht, en 1992. A partir de cette date, l’Europe se dote d’institutions et de réglementations visant à préparer la monnaie unique. En mai 1998, 11 des 15 Etats concernés satisfont aux critères de convergence. Ils seront les premiers membres de l’Union à entamer les préparatifs en vue de l’euro. TECHNOLOGIE Evolution du pourcentage de comptes à vue en euros Particuliers Entreprises 30/09/00 1,2 6 31/12/00 1,8 8 (source : estimations de l’ABB) L’euro : apparition en deux temps Les adaptations nécessaires à l’introduction de l’euro ont été regroupées en deux grandes phases. La première étape voit l’arrivée de l’euro scriptural. Ainsi, le 1er janvier 1999, le taux de conversion définitif des monnaies des Etats membres est fixé. La Belgique bascule en mode bi-devise. Le secteur financier est intégralement converti afin de permettre le traitement Didier Reynders, Ministre des finances, des flux bancaires dans les deux monretirant les premiers euros (2001-2002) naies. Cette date marque également le début de la période transitoire. Pendant les trois ans que durera cette phase d’adaptation, l’accent est mis sur l’information de la population, la production des pièces et des billets et la pré-alimentation progressive en nouvelle monnaie des acteurs concernés. Cette phase voit également l’utilisation progressive de l’euro par toutes les institutions gouvernementales du pays. La deuxième étape organise l’introduction des nouvelles pièces et des nouveaux billets dans les pays de la zone euro, le 1er janvier 2002. C’est la phase dite ‘fiduciaire’. A partir de cette date, tout est mis en œuvre pour que le franc belge soit retiré le plus rapidement possible de la circulation. La période de cohabitation franc belge-euro se terminera le 28 février 2002. La Belgique a passé la première épreuve, il lui reste à se préparer en vue des deux prochaines étapes : le basculement en mode ‘bi-devise’ le 1er janvier 1999, et l’introduction de l’euro fiduciaire le 1er janvier 2002. Or, pour être opérationnelle le jour prévu, la conversion doit être soigneusement organisée bien auparavant. Une orchestration nationale La Belgique est l’Etat membre où cette préparation démarre le plus tôt. Dès novembre 1996, le Gouvernement crée le Commissariat général à l’euro pour orchestrer le passage à la nouvelle monnaie. Les travaux du Commissariat débutent au premier trimestre 1997. Jan Smets, Commissaire général à l’euro d’avril 1999 à avril 2002, se souvient : « Quelques semaines après la prise de connaissance du calendrier relatif au passage à l’euro, notre pays a débuté son scénario de migration. Le Commissariat général à l’euro avait une double mission : coordonner et stimuler les préparatifs à l’introduction de l’euro d’une part, et veiller à la bonne coopération entre les différents intervenants d’autre part. » 31/03/01 2,5 10 30/06/01 3,4 17 30/09/01 60 30 01/01/02 100 100 Il faudra attendre le second semestre de 2001 pour que les Belges opèrent la conversion de leur compte. Un groupe de travail est mis en place pour organiser la conversion du secteur financier. Désormais, chaque acteur connaît son rôle. La production des billets et des pièces revient à la Banque nationale de Belgique et à la Monnaie Royale. Les institutions bancaires s’engagent à opérer automatiquement et gratuitement les conversions franc belgeeuro. Quant à Banksys, elle se voit confier l’adaptation du réseau de paiements électroniques, y compris les terminaux et les cartes. Cette responsabilité comprend deux étapes. La première doit garantir le fonctionnement des équipements dans les deux devises au 1er janvier 1999. La seconde doit permettre à l’infrastructure de passer à l’euro fiduciaire, trois ans plus tard. Une révolution silencieuse jusqu’en 1999 L’adaptation du réseau de paiements électroniques en vue de sa compatibilité avec l’euro comporte de nombreux défis. Il s’agit de rénover l’entièreté du système, hardware et software. Banksys décide de 114 Des cartes et des terminaux 115 PRODUIT Le C-ZAM/SMASH : résolument tourné vers l’avenir Commercialisé en 1999, le C-ZAM/SMASH est un terminal révolutionnaire à plusieurs points de vue. Premier terminal à pouvoir lire l’ensemble des cartes de paiement, il repense totalement l’architecture software et hardware des générations précédentes. Son interface universelle de programmation Java lui permet ainsi d’accueillir un grand nombre d’applications non bancaires telles que les programmes de fidélité, la carte SIS ou la carte d’identité électronique. Plus compact que les générations précédentes, le C-ZAM/SMASH intègre un nouveau type de processeur, qui assure une sécurité et des performances accrues. L’adoption de la technologie de communication TCP/IP permet de standardiser les échanges vers le serveur central et d’augmenter la vitesse des transactions. Ce nouvel appareil est en outre le premier terminal de paiement belge à pouvoir lire les cartes de crédit avec puce. Avec l’introduction du C-ZAM/SMASH, la Belgique dispose du parc de terminaux le plus sûr et le plus moderne au monde. Fort de ces avantages, le terminal s’exporte en grandes quantités, notamment sur les marchés nordiques, la Suisse, les Pays-Bas et l’Espagne, mais aussi vers des horizons plus éloignés comme l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient. cadrer ces adaptations dans une vision stratégique à long terme. Vu l’évolution continue des technologies de paiement, elle choisit de procéder à la modernisation du système central ainsi qu’au développement d’une nouvelle génération de terminaux. Ceux-ci sont indispensables pour remplacer les nombreuses anciens appareils qui manquent de mémoire pour traiter simultanément des montants en francs belges et en euros. Issu de cette réflexion, le C-ZAM/SMASH se profile non seulement comme le terminal de l’euro, il est également conçu pour intégrer bon nombre d’évolutions futures en matière de paiements par carte. L’adaptation des systèmes pour le passage à l’an 2000 se fait simultanément. Au cours des trois années précédant le 1er janvier 1999, le Commissariat général à l’euro, Banksys et les institutions financières se mobilisent afin de rendre compatible à l’euro toute l’infrastructure pour les paiements électroniques. A cette époque, Banksys décide de moderniser son réseau, qui passe du protocole de communication X25 au TCP/IP (pour Transmission Control Protocol/Internet Protocol) – une première mondiale. Cette adaptation majeure mais complexe améliore la performance du réseau et le rend plus ouvert à un environnement multi-applications. Elle est en outre indispensable au fonctionnement optimal du nouveau terminal. Tout au long de cette période d’adaptation, le système de paiement électronique fonctionnera de façon continue. Malgré quelques perturbations en mai et juin 2001, la conversion des terminaux et des réseaux à l’euro s’effectue sans inconvénients majeurs pour les consommateurs et les commerçants. 116 Des cartes et des terminaux 117 Premières manifestations de l’euro Au 1er janvier 1999, le secteur financier bascule à l’euro, devenu monnaie légale. Les échanges interbancaires et l’ensemble des marchés financiers sont convertis avec succès. Les Belges découvrent le double affichage dans les magasins et peuvent désormais convertir leur compte afin d’utiliser l’euro comme monnaie scripturale. Le basculement des comptes est effectué par les banques lorsque le particulier ou le commerçant en émet le souhait. Celui des terminaux est enclenché par l’envoi d’un paramètre informatique aux équipements concernés. L’option est irréversible et implique la conversion automatique – et simultanée – des cartes Bancontact/Mister Cash rattachées au compte. A partir de 2001, les commerçants qui ne bénéficient pas encore d’un terminal compatible avec l’euro se voient proposer leur remplacement par le C-ZAM/SMASH. « Certains commerçants ne comprenaient pas la nécessité de remplacer leurs terminaux, en parfait état de fonctionnement », se rappelle Michel Cravatte, responsable chez Banksys du projet de passage à l’euro scriptural. « Nous avons dû leur expliquer que ceux-ci n’étaient pas compatibles avec l’euro. Toutefois, vu les avantages du nouveau terminal par rapport aux générations précédentes, les commerçants l’ont rapidement adopté. » Banksys définit également avec chacun de ses principaux clients un plan commun de migration, visant à planifier de façon détaillée la migration des caisses enregis- treuses et des terminaux de paiement. Ces programmes sur mesure permettront à la grande distribution et au secteur pétrolier d’être prêts pour l’euro bien avant la date butoir. SOCIETE Un effort de communication concerté Pour que l’euro fasse une entrée réussie, la Belgique n’a pas négligé ses efforts. Les chiffres qui suivent donnent une idée de l’ampleur de la mobilisation nationale : Dans les faits, les Belges ne se montrent pas impatients de passer à l’euro. Au 30 juin 2001, seuls 3,4% des particuliers et 17% des entreprises ont procédé à la conversion de leur compte à vue. La communication, considérée dès le départ par le Commissariat général comme un élément essentiel pour réussir le passage à l’euro, redouble d’intensité au cours du deuxième semestre 2001. Pour favoriser l’adhérence massive de la population à la nouvelle monnaie, les communiqués se multiplient, de même que les bulletins de presse et les annonces. Les initiatives émanent tant du secteur public que privé, d’acteurs européens ou nationaux. Ainsi, en étroite collaboration avec la presse, Banksys tient régulièrement la population informée des changements opérés sur le réseau en vue du passage à l’euro. Ces campagnes influenceront positivement le comportement de la population. Toutefois, 30% des petits commerçants attendront que le basculement des terminaux soit effectué automatiquement par Banksys, la veille du 1er janvier 2002. Janvier 2002 : les guichets automatiques distribuent des euros Le passage à l’an 2002 possède un caractère particulier pour les citoyens de la zone Une réussite longuement préparée 550 millions de billets et 2 milliards de pièces produits 870.000 eurostarterkits ( 240 EUR) distribués auprès des commerçants et 5,5 millions de minikits (12,40 EUR) auprès du grand public 65.000 terminaux Bancontact/Mister Cash et crédit rendus compatibles avec l’euro 2.500.000 fonctions Proton converties sur les cartes de banque 45.000 terminaux Proton rendus compatibles avec l’euro adaptation des 5.600 guichets automatiques des banques et des 1.200 distributeurs de billets Banksys 159 collaborateurs Banksys au travail le soir de la Saint-Sylvestre 8.000 appels traités le 31 décembre 2001 403.654 retraits d’argent le 1er janvier 2002 32 millions d’euros investis par Banksys 118 Des cartes et des terminaux 119 euro. Il marque l’introduction des pièces et des billets de la nouvelle monnaie. « A minuit, nous nous sommes sentis partie prenante d’un événement historique. Tous les médias étaient rivés sur les guichets automatiques, puisqu’ils constituaient le moyen le plus simple et le plus rapide de se procurer alors les nouveaux billets. Heureusement, nous n’avons connu aucun problème », com- mente Thierry Van Roy, responsable chez Banksys du projet de passage à l’euro fiduciaire. Il faut dire que la préparation n’a laissé aucune place au hasard. Pour permettre ce succès, les guichets automatiques sont désactivés l’après-midi du 31 décembre 2001. Il s’agit de procéder à la préparation de leur basculement, aux dernières vérifications, au Nombre de retraits au 1er janvier 2002 1er jan 2002 (320.533) 1er jan 2001 (93.072) 600 500 400 retraits par minute 300 200 100 00:00 01:30 03:00 04:30 06:00 07:30 09:00 10:30 12:00 13:30 15:00 16:30 18:00 19:30 21:00 22:30 00:00 La curiosité aidant, le nombre de retraits de billets de banque atteint un niveau exceptionnellement élevé le 1er janvier 2002. retrait des cassettes de francs belges et au chargement des nouveaux billets. Ils sont réactivés dès minuit. Les 5.600 guichets automatiques dans les agences bancaires, ainsi que les 1.200 distributeurs de billets de Banksys, distribuent exclusivement les nouvelles coupures en euros. Les retraits aux appareils de Banksys atteignent même un niveau record : jusqu’à 600 par minute le 1er janvier, entre minuit et une heure. Le 28 février 2002 à minuit, l’euro devient la seule monnaie acceptée, mettant ainsi fin à 170 ans d’histoire du franc belge. INTERNATIONAL Des paiements internationaux moins chers Le passage à l’euro marque une nouvelle étape dans le rapprochement des pays européens. Ce mouvement s’intensifie encore avec l’adoption d’une nouvelle réglementation relative aux paiements internationaux. Entrée en vigueur le 1er juillet 2003, cette mesure européenne introduit la notion de tarif similaire. Désormais, le tarif d’une transaction à l’intérieur de l’Union européenne est identique à celui d’un paiement national équivalent, pour tout montant jusqu’à 12.500 EUR. La nouvelle législation favorise ainsi les échanges financiers transfrontaliers. En effet, pour faciliter les virements internationaux, deux numéros sont introduits : le code BIC (Bank Identifier Code), qui identifie la banque du bénéficiaire, et le numéro IBAN (International Bank Account Number), qui donne le numéro de compte du bénéficiaire à l’étranger. Tous deux utilisent une structure standardisée. Le BIC correspond au code S.W.I.F.T. utilisé par les banques, alors que l’IBAN s’inspire du système belge ‘3-7-2’ mis en place en 1971. Les particuliers et entreprises belges, déjà familiarisés avec la simplicité et la fiabilité de ce système, peuvent dorénavant en bénéficier à l’échelle européenne. 120 Des cartes et des terminaux 121 INTERVIEW La Belgique, le bon élève européen Directeur à la Banque nationale de Belgique, Toutes les procédures relatives à la migra- Comment les Belges ont-ils réagi à l’in- Jan Smets a joué un rôle clé dans le pas- tion belge y étaient centralisées et les déci- troduction de la nouvelle monnaie ? sage à l’euro. Entre avril 1999 et avril 2002, sions prises en temps et en heure. Enfin, le Jan Smets : « L’enthousiasme de nos conci- il assurait les fonctions de Commissaire succès de notre pays s’explique aussi par la toyens a dépassé nos prévisions. Le 10 jan- général à l’euro. précision des scénarios et la qualité de leur vier 2002, 80% des paiements en espèces mise en œuvre. » étaient déjà effectués en euros. Lors d’une enquête réalisée par la Commission euro- L’Europe a pris la Belgique en exemple En quoi la communication a-t-elle joué péenne au début 2002, 96% des Belges décla- un rôle capital ? raient que le passage à l’euro s’était très bien Jan Smets : « L’événement était historique déroulé pour eux. Un chiffre bien supérieur à pour son excellente préparation. Quelle et sans équivalent dans l’histoire. Il nécessi- était la spécificité du scénario belge ? tait l’adhésion de tous pour devenir une Jan Smets : « Elle tient en trois points. réussite. Or, un bouleversement mal com- Tout d’abord, la Belgique est le pays où la pris n’est pas accepté. L’effort d’information préparation à ce projet a démarré le plus fut colossal, émanant tant du secteur public tôt. Il faut ensuite mentionner l’excellente que privé, d’interlocuteurs régionaux et collaboration entre tous les acteurs impli- internationaux. Un groupe de travail existait qués. Je pense que la création du d’ailleurs au sein du Commissariat général Commissariat général à l’euro a fortement pour en assurer la cohérence et l’efficacité. » contribué à cette coopération exemplaire. la moyenne européenne. » Des cartes et des terminaux 123 2003 et après < 76 778081858689 909394979800010203> A l’aube des paiements de demain Des solutions plus mobiles et tournées vers l’international Si le contexte international favorise la mondialisation des flux de paiements 09 électroniques, la variété des standards nationaux en vigueur freine leur essor. L’établissement de normes unificatrices s’impose. A côté de cette tendance à l’harmonisation, un mouvement s’initie en faveur d’une plus grande mobilité des paiements par carte. Les terminaux se font plus petits et s’introduisent sur des marchés jusque-là inaccessibles. Une pénétration qui devrait être d’autant plus importante en Belgique que Banksys reconsidère son approche commerciale, en faveur des commerçants. 124 Des cartes et des terminaux 125 L’internationalisation des flux financiers A la fin des années 90, le marché du paiement électronique est relativement fermé. Bien que les infrastructures soient semblables, chaque pays possède ses propres standards, ce qui complique fortement l’interopérabilité bancaire. Cette situation pèse de plus en plus sur le monde financier, confronté à une internationalisation croissante des flux d’argent. La vague de consolidations d’entreprises – ressentie plus particulièrement dans les secteurs bancaire et pétrolier – et l’introduction de l’euro amorcent l’harmonisation des systèmes. Cependant, si la circulation des INTERNATIONAL SiNSYS, première joint-venture entre opérateurs européens Fin 2003, Banksys s’associe à deux autres opérateurs de réseaux de paiement électronique – Interpay (Pays-Bas) et SSB (Società per i Servizi Bancari, Italie) – pour créer SiNSYS, dont le siège social se situe à Bruxelles. La jointventure, première initiative du genre au niveau européen, est chargée du traitement des transactions de crédit ou de débit effectuées par le biais de marques internationales comme Visa et MasterCard. La centralisation des infrastructures informatiques des trois sociétés fondatrices vise à générer des synergies et des économies d’échelle. La mise en commun offre aux actionnaires actuels un service transactionnel reposant sur des applications informatiques de haute qualité complètement remises à jour, pour un moindre coût. Après migration des trois partenaires vers la nouvelle plate-forme, SiNSYS assurera le traitement de la grande majorité des transactions par cartes de crédit sur les marchés italien, néerlandais et belge. En 2007, la société devrait traiter 1,5 milliard de transactions, effectuées par 30 millions de cartes bancaires auprès de 500.000 commerçants. Outre ses fondateurs, la société est à même de servir toute organisation européenne souhaitant avoir accès à ses services. La structure est organisée selon trois centres de compétences : un centre d’acquiring situé à Bruxelles, un autre d’issuing, basé à Milan et un centre de service à la clientèle, installé à Utrecht. pièces et billets de la nouvelle devise ne connaît plus de barrières au sein de l’Union économique et monétaire, la situation relative aux virements et règlements par carte est toute autre. Le service qui va de pair avec ces moyens de paiement est, en effet, bien plus réduit que celui offert à l’échelle nationale. La différence porte essentiellement sur la moindre vitesse de traitement et la tarification plus élevée des transactions électroniques internationales. Une étude réalisée en 2000 par le Conseil européen relève ainsi des commissions bancaires nettement plus élevées sur les paiements entre pays de la zone euro que sur les transactions nationales. Dans un tel contexte, les règlements par virements et cartes bancaires s’en trouvent fortement freinés. Or, ces derniers représentent plus de 83% des transactions transfrontalières en Europe1. Un espace unique de paiement européen Exhortées par la Banque centrale européenne, les institutions financières nationales intensifient leurs efforts pour avancer vers un marché des paiements unique au sein de l’Union économique et monétaire. Ceci se traduit notamment par l’introduction d’un format unique de numéro de compte, par le biais du système IBAN (International Bank Account Number). En 2002, le concept du Single European Payment Area (SEPA) est mis sur pied, avec pour objectif de créer un espace unique de paiement européen avant 1 Source : Fédération Bancaire Française 2010. Par cette initiative, les banques de l’Union européenne s’engagent à abolir les différences de prestations octroyées aux transactions nationales. Parallèlement à cette volonté d’harmonisation des standards interbancaires européens, se manifeste une tendance au rapprochement des institutions financières. Elle est dictée par la recherche d’économies d’échelle et par la mise en commun de compétences similaires, mais complémentaires. Une approche qu’on retrouve dans le projet de la société SiNSYS, première joint-venture européenne dans sa catégorie de services, créée en septembre 2003 par Banksys en partenariat avec la société italienne SSB (Società per i Servizi Bancari) et la société néerlandaise Interpay. SiNSYS a pour but de réaliser des économies d’échelle par la mise en commun du traitement des transactions par cartes de marques internationales. Ces dernières nécessitent en effet des investissements importants pour des volumes de transactions généralement limités. « L’initiative permet de bénéficier des synergies issues de l’association des trois partenaires », explique Dirk Brackenier, chief financial officer chez SiNSYS. « Par ailleurs, la collaboration ouvre la voie à davantage d’innovation et autorise une flexibilité commerciale supérieure. Ainsi la société peut proposer des solutions de paiement électronique sur mesure. En cette période où les paiements par carte ne cessent de croître à travers le monde, SiNSYS suscite d’ailleurs un intérêt grandissant auprès de pays tiers. » 126 Des cartes et des terminaux 127 TECHNOLOGIE PRODUIT C-ZAM/XENTA : le prêt-à-porter du terminal Mobile banxafe, le terminal de poche Dernier-né de la génération de terminaux C-ZAM, le C-ZAM/XENTA démontre la maîtrise technique de Banksys, puisqu’il fournit un niveau de service plus élevé pour un coût inférieur. Moins cher que son prédécesseur, le C-ZAM/SMASH, il ne sacrifie en rien aux progrès technologiques. Muni d’une seule puce électronique intégrée, il offre un niveau accru de sécurité et de performance. Ses multiples interfaces permettent en outre la connexion d’un module commerçant, d’une caisse enregistreuse, d’un PC ou d’un lecteur de codes barres. Côté design, le C-ZAM/XENTA se distingue également des terminaux précédents. Sa forme cubique, la position et la taille importante de son écran, conçus sur base de résultats d’études de comportement, rendent le terminal à la fois plus sûr et plus convivial. Son clavier, aux touches plus ergonomiques, est étudié pour un usage simplifié et mieux adapté aux malvoyants. Par ailleurs, l’appareil est conçu de sorte que son intégration dans un contexte international ne nécessite aucune adaptation. Le C-ZAM/XENTA est donc un véritable terminal ‘prêt-à-porter’, adapté à un marché ouvert en évolution constante. En avril 2003, Banksys et Mobistar lancent la première application belge de paiement on line par GSM, le Mobile banxafe. Limité dans un premier temps au service de rechargement de cartes prépayées, le système, utilisable par tous les porteurs de cartes Bancontact/Mister Cash, permet d’utiliser le GSM comme un terminal de paiement mobile. Prévue initialement pour pénétrer le marché des professions ambulantes, la version mobile de banxafe bénéficie du réseau de téléphonie de Mobistar et de l’expérience de Banksys en matière de gestion des infrastructures de paiement électronique. Une extension du système est prévue aux autres opérateurs télécom. Pour accéder à l’application, l’utilisateur doit procéder à l’échange de sa carte SIM contre une autre carte SIM équipée du logiciel banxafe. Celle-ci sera ensuite reliée à son numéro de compte bancaire. Le client pourra alors effectuer, à l’aide de l’écran et du clavier de son téléphone mobile, les transactions permises par un terminal ‘traditionnel’. Pour les valider, il lui suffira ensuite d’introduire son code secret. La vérification est immédiatement effectuée par le système, qui autorise alors le règlement. De nouvelles niches ‘mobiles’ sur les marchés nationaux Si le contexte international incite à l’investissement technologique en matière de cartes de paiement, une part importante du marché national reste également à conquérir. Vincent Roland, general manager de la division Technologies et Produits de Banksys, explique : « Les solutions actuelles de paiement électronique ne sont pas bien adaptées aux besoins des secteurs d’activité particulièrement mobiles. Cela concerne, par exemple, les prestataires de soins de santé en déplacement et les services de livraison à domicile… L’ensemble de ces professions mobiles est pourtant deux fois plus important en nombre que les métiers ‘sédentaires’. » 128 Des cartes et des terminaux 129 Intégrer ces acteurs économiques dans la sphère des paiements électroniques, c’est précisément l’enjeu du paiement mobile. Conçu dans cette optique, le terminal C-ZAM/SMASH GSM convient parfaitement pour certaines niches du marché. En revanche, d’autres professions requièrent un appareil encore plus léger et moins encombrant. Des solutions portables et légères Banksys s’intéresse alors au GSM, qui associe ces caractéristiques et dont la sécurité repose sur une carte à puce, la carte SIM. Moyennant l’intégration d’une application de paiement bancaire dans cette carte SIM, le téléphone portable peut se transformer en terminal de paiement. Au printemps 2003, la première étape est franchie. Baptisée Mobile banxafe, elle est issue d’une collaboration entre Banksys et Mobistar. Avec la version mobile de la technologie banxafe, les transactions par GSM connaissent un niveau de sécurité des plus élevés. Dans un premier temps, le service est limité au rechargement de la carte de téléphone SOCIETE Les frais cachés de l’argent liquide Un grand nombre de professions mobiles pourront bientôt recourir au paiement électronique. prépayée ; le but final étant, dès 2005, d’ouvrir le service à tout type de paiement. Simultanément au Mobile banxafe, Banksys s’attaque à la création d’un terminal traditionnel muni de la technologie Bluetooth. Celle-ci est conçue pour les communications électroniques sans fil, entre appareils informatiques éloignés par une distance inférieure à 100 mètres. Plus spécifiquement adapté au secteur de l’horeca, le terminal permet aux clients de restaurants et de terrasses de régler leur addition par carte sans devoir se lever de table. L’évolution Chaque mode de paiement engendre des frais qui lui sont propres. Les paiements électroniques nécessitent le développement et l’entretien des cartes, des réseaux et des terminaux ainsi que la gestion de l’ensemble des transactions. Ces dépenses sont directement facturées aux commerçants et aux consommateurs. La Estimation du coût annuel de manipulamajeure partie de la population pense, de ce tion des espèces dans différents pays fait, que les transactions électroniques sont européens plus coûteuses que les paiements en espèces. Pays En milliards d’euros En % du PIB Or, l’argent liquide génère, lui aussi, de Belgique 0,65 à 1 0,4 à 0,6% nombreux frais. Bien que moins tangibles, Espagne 2,25 0,6% ils n’en sont pas moins importants. Ils Royaume-Uni 4,5 0,6% incluent, par exemple, la production, le France 4,75 0,5% Allemagne 7,5 0,5% stockage et l’entretien des pièces et des billets. Mais les coûts les plus élevés sont (source : Association belge des Banques) sans aucun doute liés aux transports de fonds entre commerçants et institutions financières. Il s’agit, entre autres, des frais de protection et d’assurance contre les attaques à main armée. Sans oublier les coûts sociaux puisque l’argent liquide favorise l’économie informelle. Bien que prises en charge par diverses institutions, ces dépenses se répercutent finalement, elles aussi, sur l’ensemble de la population. Une étude de l’Association belge des Banques évalue ainsi le coût de l’argent liquide à quelque 0,5% du PIB, soit entre 65 et 100 euros par Belge par an. vers la carte de crédit à code secret accélère en effet le besoin de voir le terminal venir à la carte, changement culturel majeur dans les habitudes du consommateur belge. Des relations axées sur le long terme L’ensemble de ces évolutions technologiques s’inscrit parfaitement dans la politique commerciale de Banksys. Suite à 130 Des cartes et des terminaux 131 l’accord conclu fin 2003 avec l’Union flamande des entrepreneurs indépendants (UNIZO) et l’Union des Classes Moyennes (UCM), le gestionnaire de réseau s’engage, dans un programme baptisé ‘Engagement Banksys’, à abaisser les tarifs des terminaux et des transactions, et à améliorer la qualité du service. C’est dans cette orientation que s’inscrit le lancement du terminal C-ZAM/XENTA en septembre 2004. Encore plus performant que son prédécesseur, le C-ZAM/SMASH, le C-ZAM/XENTA illustre parfaitement l’effort tarifaire réalisé par Banksys. Ainsi, sa location est 20% moins chère que la génération précédente, tandis que son prix d’achat est réduit de 50%. Le budget annuel consacré à l’ensemble des mesures adoptées par Banksys en faveur des commerçants est estimé à plus de 13 millions d’euros. Intégrer de nouveaux arrivants La nouvelle politique relationnelle développée par Banksys est d’autant plus indiquée que le marché belge des paiements électroniques connaît une autre évolution majeure : l’apparition sur le marché de nouveaux fabricants de terminaux. Celle-ci est réglementée par l’Electronic Payment Certification Institute (EPCI), créé en 1998. L’institut, indépendant, est chargé de la certification des terminaux de paiement tant pour les cartes de débit et de crédit que pour les applications Proton. L’EPCI est constitué sous forme d’asbl, à laquelle participent les principales banques belges émettrices de cartes. Si les terminaux mis sur le marché avant le lancement de l’asbl se voient octroyer de facto un certificat, les nouveaux appareils sont désormais soumis à des spécifications précises. Depuis sa création, l’EPCI a reconnu les terminaux des sociétés CCV/Cardfon, Schlumberger (maintenant Parkeon), Keyware, Thalès et IPM. Ceci n’est pas sans implication pour Banksys, qui se retrouve confronté à une concurrence plus soutenue. Dorénavant, outre les exigences technologiques et sécuritaires, le choix des commerçants reposera également sur le service afférent au terminal. 132 Des cartes et des terminaux 133 INTERVIEW A chaque niche de marché son application General manager de la division Technologies Le métier de Banksys a-t-il changé ? paiement électronique dans un monde de & Produits de Banksys, Vincent Roland Vincent Roland : « Il y a 15 ans, tous nos plus en plus ouvert, sans compromis en est un témoin privilégié des évolutions du développements, ainsi que leur opération, marché. Sa fonction le place en outre au cen- étaient essentiellement assurés en interne. tre des développements de la société. Ils s’adressaient principalement au marché A quels développements peut-on s’at- belge et résultaient de cette question : ‘que tendre durant ces prochaines années ? pouvons-nous faire qui n’existe pas enco- Vincent Roland : « La carte à puce se re?’. Nos techniciens faisaient le reste. Cela profilera davantage comme un ‘laissez-pas- n’est plus envisageable actuellement. Le ser’ pour les activités du quotidien. Je fais marché du paiement électronique est de allusion à la carte d’identité électronique, plus en plus global, mais aussi de plus en aux applications de fidélité, aux transac- plus segmenté. Or, chaque segment possède tions à distance…, mais surtout à la signatu- des attentes spécifiques auxquelles nous re à distance, qui constituera une évolution devons réagir rapidement, au meilleur coût, importante. On s’oriente également vers des et tout en assurant une qualité supérieure. solutions de paiement sans contact, avec Il nous est de moins en moins possible d’y lesquelles il ne sera plus nécessaire d’intro- répondre seuls, avec des solutions nationa- duire une carte dans un terminal. Enfin, le les. Notre capacité d’innovation devra se monde de l’Internet révolutionnera peu à concentrer sur notre principal objectif : peu notre métier et nous apportera certai- l’augmentation de la part de marché du nement de belles opportunités. » Quelles sont les évolutions récentes les il est impensable de ne raisonner qu’en plus marquantes dans le domaine du terme de marché bancaire national. Les sys- paiement électronique ? tèmes s’harmonisent à travers le monde, les Vincent Roland : « Plus que les progrès terminaux acceptent tous types d’applica- technologiques considérables, c’est l’évolu- tions… Nous devons nous préparer au mar- tion vers des systèmes de paiement ouverts ché unique du paiement en Europe, le com- et paneuropéens qui représente le vrai prendre et l’anticiper. » changement de notre industrie. Aujourd’hui, matière de sécurité. » 134 Des cartes et des terminaux Epilogue Que nous réservent les 25 prochaines années ? Toute conjecture quant à l’avenir du paiement électronique est hasardeuse, tout comme elle l’est dans d’autres domaines. Les incertitudes, qu’il s’agisse de chances ou de menaces, sont en effet légion. Il nous est toutefois possible d’identifier, avec une certitude raisonnable, un certain nombre de tendances. L’évolution vers une less cash society ne s’inversera pas. En dépit des avancées impressionnantes enregistrées ces 25 dernières années, les mouvements d’argent fiduciaire constituent encore l’essentiel des opérations (mais pas des montants traités) dans le paysage des paiements, puisqu’ils représentent certainement plus de 60% du nombre des transactions selon les estimations les plus courantes. Mais que l’on ne s’y trompe pas, la cashless society reste une utopie. L’argent liquide conservera sa place comme moyen de paiement pour les flux de type high volume – low value, c’est-à-dire les opérations caractérisées par un nombre très élevé de mouvements pour des montants relativement modestes. Cette importance devrait toutefois s’amenuiser considérablement, du moins si tous les acteurs économiques et sociaux étaient conscients du coût généralement sous-estimé de l’argent liquide. Les mouvements d’argent fiduciaire sont particulièrement onéreux si l’on prend en considération l’ensemble des coûts souvent non comptabilisés afférents à toutes les parties en cause, et les subsides croisés et opaques dont ils bénéficient de la part de certains autres produits bancaires. Outre son coût financier, l’argent liquide génère aussi un coût social important, quoique souvent méconnu. L’argent liquide est un facteur incontournable du succès de l’économie informelle, bien plus importante en Belgique que dans de nombreux autres pays européens, qu’il s’agisse de travail au noir, du crime organisé, ou encore des multiples mécanismes de 135 136 Des cartes et des terminaux fraude fiscale. Cette situation rejaillit défavorablement sur la société et sur l’économie formelle, notamment sous forme de distorsions de la concurrence et de perturbations du fonctionnement transparent du marché. Au bout du compte, l’ensemble de ces facteurs de coût affectent directement et indirectement le potentiel concurrentiel de notre pays au plan international, d’autant que nombre d’autres pays font beaucoup mieux dans ce domaine. Les pays scandinaves, où le paiement électronique a conquis une part de marché nettement plus importante, nous montrent le bon chemin. Le faible coût, la sécurité et la transparence des systèmes de paiement non cash renforcent indiscutablement le pouvoir concurrentiel d’une économie. L’argent liquide amène également un important risque en termes de sécurité physique. Songeons un instant aux attaques à main armée perpétrées contre les grands magasins ou les petits commerces, et à toutes les formes de criminalité liées à la collecte et au transport de fonds. A l’évidence, il existe de nombreuses et bonnes raisons de réduire la place de l’argent liquide dans notre économie et notre société. La vitesse et l’ampleur de cette diminution dépendront en grande partie de la détermination politique avec laquelle toutes les parties concernées, et en premier lieu les autorités, vont, par un travail systématique, s’atteler à la tâche. La part de l’argent liquide diminuera même sans une approche systématique, fût-ce à un rythme plus lent, du fait d’une série d’évolutions sociologiques et psychologiques à la fois fondamentales et spontanées. Des enquêtes montrent en effet que les jeunes générations utilisent de moins en moins d’argent liquide et que le nombre de consommateurs souhaitant payer le moins possible avec de l’argent liquide augmente d’année en année. de percer les systèmes de sécurité existants, générant ainsi de nouveaux facteurs de risque. Les opérateurs chargés d’organiser des systèmes de paiement devront donc concevoir inlassablement des solutions toujours plus efficaces. Le remplacement des cartes à piste magnétique par des cartes à puce sécurisée en est un bel exemple. La lutte contre le crime organisé requiert une attention de tous les instants et une très grande créativité. Le succès et la pérennité des moyens de paiement dépendent en effet dans une large mesure de leur fiabilité et, partant, de leur sécurité. Il y a donc fort à parier que certaines technologies biométriques – à condition qu’elles acquièrent un très haut degré de fiabilité, ce qui est loin d’être le cas à l’heure actuelle – joueront un rôle prépondérant dans la protection des paiements à l’avenir, au même titre d’ailleurs que certains systèmes cryptographiques avancés de chiffrement des opérations de paiement. On peut également prédire sans trop s’avancer que de nouvelles technologies et de nouvelles formes de paiement électronique – généralement complémentaires à celles existant actuellement – vont voir le jour. Nous assisterons dans les prochaines années à une envolée des paiements par Internet, dès que le consommateur sera convaincu à court ou à moyen terme de la sécurité des solutions proposées aujourd’hui ou d’ici peu. Il en va de même pour les paiements mobiles : les technologies de la téléphonie mobile ouvrent de nouvelles perspectives dans bon nombre de situations et de segments. Les technologies des cartes en tant que supports de paiement sont pourtant encore promises à un long et bel avenir. De nouvelles formes de paiement sans fil et sans contact apparaîtront avant la fin de la décennie, puisque les techniques de transmission de données sans fil auront atteint le degré de fiabilité requis. La mise en place progressive d’un espace unique des paiements en Europe (le SEPA ou Single European Payment Area) constitue également un aspect important du processus d’unification européenne et aura un impact capital sur l’évolution de l’organisation des paiements sur notre continent dans les années à venir. Dans le futur, l’essentiel des paiements continuera à se cantonner à l’intérieur des frontières des Etats membres, où s’effectuent actuellement 95% de toutes les transactions des particuliers. Le nombre de transactions transfrontalières va certes augmenter, mais les particuliers continueront pour la plupart à effectuer la majorité de leurs paiements dans leur environnement immédiat. A l’heure qu’il est, environ 80 sociétés se partagent le traitement opérationnel des cartes en Europe. A l’exception d’EMV, il n’y a pour ainsi dire pas de normes européennes en matière de schémas de paiement, de solutions de sécurité ou de terminaux de paiement. Tous les Etats membres ont développé au fil des ans des normes et des schémas propres et ceux-ci ont nécessité des investissements considérables. La réalité d’un espace de paiement européen Il ne faut pas davantage être devin pour s’apercevoir que la sécurisation des paiements restera un défi permanent. La criminalité organisée ne s’arrête jamais et tente en permanence S’il est une tendance qui perdurera sans l’ombre d’un doute, c’est bien la commodisation des paiements. La plupart des moyens de paiement se sont en effet à ce point standardisés qu’ils ne constituent plus, pour les clients des institutions financières, un critère décisif de sélection d’une banque par rapport à une autre, sauf pour ce qui est de leur tarification. Autant que par le passé, ce seront les effets d’échelle qui continueront à déterminer l’efficacité et donc le coût final des paiements, même si ces effets s’estompent sensiblement lorsque les volumes traités sont importants. Les impératifs de maîtrise des coûts basée sur les effets d’échelle et d’expertise continueront donc à influer en profondeur sur l’évolution du marché des paiements. 137 138 Des cartes et des terminaux devra néanmoins se concrétiser in fine dans le back office. L’élaboration de normes européennes – les normes mondiales seront encore plus difficiles à mettre en place sous de nombreux aspects – nécessitera une énergie substantielle et prendra beaucoup de temps. Leur mise en œuvre exigera un effort de longue haleine et suscitera d’énormes frais de transition, eu égard aux performances des systèmes nationaux, qui constituent aujourd’hui encore l’épine dorsale des paiements par carte, et aux investissements déjà consentis. L’introduction laborieuse, onéreuse et fragmentée de l’EMV comme nouvelle norme de sécurité pour la carte de crédit montre l’ampleur du défi que représente la réalisation d’un back office européen normalisé pour les paiements, en particulier en ce qui concerne la carte de débit. L’ampleur de cette normalisation sur le plan européen pose également question. De nombreux pays possèdent aujourd’hui un système national performant de cartes de débit, tandis que la carte de crédit est par nature un instrument de paiement à usage plus international, bénéficiant déjà d’un degré de standardisation technique et opérationnelle avancé. Il ne fait toutefois aucun doute que le besoin de standardisation continuera à croître dans les années à venir. On peut donc logiquement s’attendre à ce que le nombre d’opérateurs diminue dans les dix prochaines années dans le cadre d’un long et complexe processus de consolidation. L’avenir de Banksys doit dès lors être appréhendé dans ce contexte européen. La Belgique est certes un petit pays européen en termes de volume de paiements. Toutefois, si Banksys perpétue les excellentes performances qu’elle a généralement affichées en termes de fiabilité, de disponibilité, de sécurité, de convivialité et de rentabilité de ses systèmes et solutions au cours de ces 25 dernières années, son avenir à long terme s’annonce prometteur. Un avenir où la société devra résolument se positionner comme un acteur à dimension européenne. Dirk Syx Administrateur délégué de Banksys 139 140 Annexes Ont notamment contribué à ce livre... 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 01 – Agneessens, Herman 02 – Alloin, Guy 03 – Asselbergh, Joseph 04 – Bellens, Philippe 05 – Blanchart, Louis 06 – Brackenier, Dirk 07 – Cardinael, Jean-Pierre 08 – Ceuterick, Francis 09 – Cockaerts, Marcel 10 – Colaut, Jean 11 – Cravatte, Michel 12 – Dawans, Roger 13 – De Cock, Dirk 14 – Decuypere, Franciska 15 – Degeorge, Olivier 16 – Degryse, Patrick 17 – de le Court, Jean-François 18 – de Liedekerke, Bruno 19 – Demol, Roland 20 – de Potter, Luc 21 – Dubois, Philippe 22 – Eeckhout, Michel 23 – Franken, Henri 24 – Geerts, Michel 25 – Hamesse, Jean-Louis 26 – Hubert, Jean-Pol 27 – Kempeners, Philippe 28 – Lamy, Hubert 29 – Linkens, Armand 30 – Lootens, Patrick 31 – Mahler, Maurice 32 – Moulart, Yves 33 – Roland, Vincent 34 – Segers, Herman 35 – Slinckx, René 36 – Smets, Jan 37 – Syx, Dirk 38 – Van de Veire, Luc 39 – Van den Nieuwenhof, Jozef 40 – van der Lande, Bernard 41 – Vandeweyer, Katleen 42 – Van Passel, Willy 43 – van Wayenberge, Jean-Pierre 44 – Verstrepen, Louis 45 – Walraeve, Willy 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 141 142 Annexes Lexique CARTES Carte à piste magnétique Carte plastique sur laquelle est scellée une piste magnétique destinée à contenir de l’information numérique. Carte à puce Carte plastique munie d’un microordinateur capable de stocker, voire de traiter des informations électroniques. Carte carburant Carte pour le paiement des transactions effectuées dans les stations d’essence et associée à des services de gestion du parc automobile des entreprises. SECURITE Carte privative Carte émise par une société pour permettre ou faciliter le paiement d’achats effectués par sa clientèle. Synonymes : Private Label Card, carte PLC. Authentification Procédé utilisé dans le réseau de paiement ou dans la puce afin de s’assurer qu’une personne est bien le titulaire de la carte présentée. Carte SIS (Système d’Information Sociale) Carte d’identité sociale électronique dotée d’une puce. Celle-ci contient les informations relatives à l’assuré social ainsi qu’à l’assurance obligatoire pour les soins de santé. Certification Délivrance de certificats électroniques par une autorité reconnue. TERMINAUX Carte de crédit Carte permettant d’effectuer des retraits d’argent et des paiements dans la limite d’une ouverture de crédit prédéfinie. L’on distingue généralement les cartes à débit différé (paiement du montant total à la facturation) et les cartes à credit revolving, qui s’accompagnent d’une véritable ligne de crédit (paiement d’un pourcentage prédéfini du montant total à la facturation). Carte de débit Carte de paiement dont l’utilisation entraîne le prélèvement automatique et immédiat du montant de la transaction sur le compte à vue auquel elle est reliée. Carte eurochèque Permet à son titulaire de garantir les chèques associés à la carte, à concurrence d’un certain montant, tant en Belgique qu’à l’étranger. L’eurochèque et la carte de garantie sont supprimés depuis 2002. Distributeur automatique de billets Appareil permettant d’effectuer - au moyen d’une carte assortie d’un code des retraits d’argent et des opérations bancaires courantes. Synonymes : guichet automatique, Automated Teller Machine, ATM. Terminal point de vente Appareil utilisé pour autoriser et effectuer les paiements par carte dans un commerce. Synonymes : terminal Point of Sales, terminal POS, terminal de paiement. Terminal PTO (Payment Terminal Outdoor) Terminal de paiement extérieur développé pour les stations d’essence. Code d’identification Combinaison de caractères numériques associée à un utilisateur, qui permet son identification univoque par le système. Synonymes : code secret, code PIN (Personal Identification Number). Confidentialité Qualité de l’information qui est uniquement disponible ou accessible à des individus ou à des entités préalablement autorisés. Cryptage Codage des données afin de les rendre illisibles par toute personne ne possédant pas la clé de déchiffrement. Il peut être symétrique ou asymétrique. Synonymes : encryptage, chiffrement, chiffrage, encryption. Intégrité Qualifie un message dont le contenu reste inchangé entre son envoi et sa réception. Protocole de sécurité Ensemble de règles et de procédures de communication utilisé par différents ordinateurs afin de sécuriser la transmission de données entre eux. Signature électronique Petit fichier électronique contenant des données cryptées et annexé à l’envoi d’informations. Elle permet de vérifier l’authenticité d’un document électronique et de garantir l’intégrité du message. Synonyme : signature digitale. Vérification on line Système de vérification en temps réel d’une transaction électronique portant sur le solde du compte, la validité de la carte, le code d’identification et la légitimité de la carte (carte non bloquée). Il permet l’aboutissement immédiat et définitif de la transaction. 3D secure Protocole de paiement sécurisé élaboré par Visa et MasterCard. Il repose sur l’authentification du porteur de la carte bancaire en temps réel et définit les responsabilités de trois éléments de la transaction : l’émetteur, l’acquéreur et le domaine d’interopérabilité (lien entre acquéreur et émetteur). 143 144 Annexes RESEAUX Concentrateur Elément d’un réseau en étoile qui établit une connexion entre les composants du réseau afin de concentrer et de distribuer l’information. End-to-end Solution qui englobe la gestion d’une transaction électronique d’une extrémité à l’autre de la chaîne de paiement ; de la lecture de la carte par le terminal à la sécurisation et au traitement de la transaction. Java Langage de programmation développé par la société Sun Microsystems. Il présente l’avantage d’être intégrable dans tout environnement informatique et permet la création de nouvelles fonctionnalités multimédia. Protocole de communication Ensemble de règles relatives au format des messages informatiques dans le cadre d’échanges de données entre ordinateurs. Redondance Duplication de ressources d’un système informatique afin d’éviter l’arrêt d’un système en cas de défaillance. Réseau privé Réseau de communication mis à la disposition d’un client, qui en assure la gestion. Synonyme : réseau privatif. STP Straight Through Processing. Automatisation complète de la chaîne de traitement d’une transaction financière. Vise à limiter l’intervention humaine et à accélerer le déroulement des opérations. GENERAL/DIVERS Acquéreur Organisme qui gère la relation avec les marchands dans le cadre d’un système de paiement électronique. Code BIC Bank Identifier Code. Système international d’identification d’une banque selon les normes définies par S.W.I.F.T.. Facilite l’acheminement des transactions interbancaires. Commerce électronique Désigne communément l’ensemble des opérations d’achat et de vente réalisées sur le réseau Internet. Synonymes : e-commerce, eCommerce, commerce en ligne. Compensation Mécanisme d’échange des opérations bancaires entre banques, avec calcul des soldes respectifs. Synonyme : clearing. eBanking Désigne communément l’ensemble des opérations bancaires électroniques réalisées à partir d’un PC via Internet. Synonymes : e-banking, electronic banking, Internet banking, on line banking. Emetteur de cartes Organisme qui met une carte de paiement à la disposition d’un client. Synonyme : issuer. Mobile banking Désigne communément l’ensemble des opérations bancaires électroniques réalisées à partir d’un GSM. Monnaie fiduciaire Désigne l’ensemble des pièces de monnaie et des billets de banque. Monnaie scripturale Monnaie créée par un jeu d’écritures en vue du transfert d’un compte bancaire à un autre (chèques, virements…). Numéro IBAN International Bank Account Number. Code d’identification international d’un compte bancaire. Il contient le code pays, l’identifiant national du compte et une clé de contrôle. Phone banking Désigne communément l’ensemble des opérations bancaires électroniques réalisées à partir d’un téléphone. Porte-monnaie électronique Carte à puce contenant une certaine valeur monétaire sous forme électronique. Baptisée Proton en Belgique, elle est rechargeable et est destinée aux petits paiements. Self banking Infrastructure physique mise à disposition par une banque pour sa propre clientèle, afin que celle-ci puisse y effectuer des opérations bancaires courantes. Télex Service permettant d’envoyer des messages dactylographiés à distance. 145 146 Annexes Transactions — Achats Transactions — Retraits DEBIT ACHATS B/B ACHATS Année 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 24.000 134.000 1.113.000 4.104.000 6.914.000 11.231.000 16.015.000 25.005.000 35.353.000 47.722.000 60.078.000 71.562.000 94.800.000 116.956.000 140.800.000 162.542.000 184.514.000 210.813.000 238.940.000 300.453.000 342.380.000 400.892.000 454.823.000 527.583.000 564.186.068 ACHATS FOR en BEL 52.912 166.387 312.345 481.196 793.874 1.139.021 2.078.345 3.938.860 Y compris cartes d’entreprise B/B FOR BEL Belges en Belgique Etrangers Belges CREDIT ACHATS BEL à l’étranger 252.457 984.704 1.844.284 3.554.064 5.257.803 Depuis 07-99 lancement Maestro ACHATS B/B 1.148.465 3.338.089 6.554.817 9.915.170 13.204.271 14.755.271 16.634.032 20.120.109 22.303.684 24.261.604 27.156.962 30.374.370 34.639.611 35.371.987 37.115.956 36.918.386 ACHATS FOR en BEL 3.100.000 3.731.946 5.094.697 6.410.777 6.709.037 7.040.000 7.226.020 8.155.733 8.358.525 9.545.349 9.634.310 11.317.704 11.922.358 13.142.597 13.314.747 12.760.544 13.134.391 ACHATS BEL à l’étranger 2.970.000 3.860.000 5.490.000 7.760.000 9.910.000 12.350.000 14.290.000 16.890.000 18.280.000 20.440.000 19.265.000 21.329.000 23.746.000 24.393.000 25.581.000 24.842.000 25.149.934 Estimation achats B/B & achats FOR en BEL 1987 à 1996 : extrapolation sur base de statistiques Visa uniquement RETRAITS Année 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 [Re]chargements DEBIT + CREDIT DEBIT CREDIT CASH B/B CASH BEL à l’étranger CASH BEL à l’étranger 1.948.000 6.701.000 10.873.000 15.713.000 20.441.000 25.783.000 31.800.000 38.520.000 45.326.000 54.891.000 64.354.000 72.168.000 79.300.000 86.608.000 89.600.000 93.982.000 97.216.000 93.424.000 92.468.000 90.896.000 85.276.000 90.597.000 93.285.000 96.223.000 91.595.987 Tous retraits d’argent sur ATM Banksys Débit + Crédit 1.405.840 2.667.426 3.150.533 3.746.816 4.488.400 5.399.602 6.533.611 7.347.288 147 806.792 958.804 1.086.563 1.192.086 1.310.375 1.337.312 1.398.780 1.844.284 1.097.389 972.057 Visa & MasterCard 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 RECHARGEMENT RECHARGEMENT SIM sur ATM SIM sur GSM 68.370 1.571.606 4.290.491 7.214.295 8.787.341 845.034 148 Annexes Proton PROTON Nombre de cartes TRX TRX RECHARGEMENT ACHATS Année 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 112.415 369.354 1.662.663 4.353.099 6.857.125 7.763.158 10.779.117 18.149.992 16.752.458 747.010 1.660.772 10.027.999 28.167.000 45.470.181 51.482.040 60.460.131 120.828.281 107.289.563 DEBIT CREDIT NOMBRE DE CARTES Année 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 PROTON * 594.000 834.000 1.002.000 1.255.000 1.450.000 1.726.000 2.003.000 2.500.000 3.756.000 4.369.000 4.750.000 5.157.000 5.358.000 5.740.000 6.071.000 6.413.000 6.715.000 7.255.000 7.432.000 7.856.000 8.129.000 8.371.000 9.423.000 9.914.000 10.448.211 326.000 466.000 605.000 983.000 1.235.000 1.501.000 1.806.000 1.997.000 2.132.000 2.271.000 2.315.000 2.359.000 2.492.000 2.647.000 2.746.000 2.809.000 2.805.000 2.837.946 30.219 159.460 1.035.158 5.606.163 7.898.184 7.931.343 7.997.547 8.271.337 8.803.910 NOMBRE DE CARTES ACTIVES * * 572.530 1.014.844 1.539.015 1.425.762 1.811.707 2.467.369 2.126.224 * A partir de 1998, la fonction Proton est présente sur la carte de débit. * *Cartes actives = au moins une transaction d’achat au cours des 6 derniers mois. 149 150 Annexes Nombre de terminaux PETROL NOMBRE DE TERMINAUX Année 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 TOTAL ATM 258 392 439 475 517 610 640 655 732 778 825 831 959 978 1.068 1.110 1.125 1.125 1.128 1.128 1.159 1.248 1.230 1.203 1.123 TOTAL BC/MC ONLY * 36 73 272 493 794 1.367 3.988 7.261 12.800 16.435 20.880 22.995 24.257 31.113 39.371 46.707 50.660 55.212 56.369 53.678 51.043 57.490 56.905 50.041 51.760 TOTAL AUTRES TERMINAUX BC/MC ** 9 1064 2821 BC/MC + PROTON * 0 4.909 13.503 21.476 18.761 32.350 43.480 46.174 TOTAL PROTON ONLY * 0 1.109 6.547 16.265 31.657 42.517 49.144 56.497 61.062 61.818 TOTAL AUTRES TERMINAUX PROTON ** 484 1634 2292 2539 Certains terminaux BC/MC peuvent également accepter les cartes de crédit. [BC/MC = Bancontact/Mister Cash] * terminaux Banksys ** terminaux autres fournisseurs BC/MC 36 73 272 493 706 1.225 1.643 2.087 2.458 2.690 2.820 2.901 2.986 3.143 3.255 3.350 3.974 4.437 4.625 4.890 5.007 5.121 4.441 3.944 3.918 KEY & LARGE ACCOUNTS BC/MC + PROTON 0 0 0 0 0 1.023 1.514 1.622 Parc de terminaux Banksys BC/MC 0 0 0 0 0 0 0 326 424 649 1.226 2.426 3.384 5.538 7.402 9.788 11.101 12.091 13.462 14.623 15.328 16.395 16.541 7.901 8.304 BC/MC + PROTON 0 0 0 571 720 3.003 13.098 13.734 MASS MARKET BC/MC ONLY 0 0 0 0 88 142 2.345 4.848 9.918 13.096 16.834 17.668 17.887 22.432 28.714 33.569 35.585 38.684 38.282 34.165 30.708 35.974 35.923 38.196 39.538 BC/MC + PROTON 0 4.909 13.503 20.905 18.041 28.324 28.868 30.818 PROTON ONLY 989 6.250 14.772 20.556 26.427 28.660 34.688 37.343 34.898 PROTON VENDING 120 297 1.493 11.101 16.090 20.484 21.809 23.719 26.920 151 152 Annexes Evolution des chiffres-clé Banksys 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 34.805,96 49.735,15 55.351,67 60.978,44 72.572,99 83.557,878 9.938,99 108.404,66 133.864,31 126.548,33 19,81 -698,39 -2.430,55 1.553,87 8.610,78 20.137,85 27.482,52 25.614,84 30.152,13 47.491,39 > RESULTAT NET 8,38 -728,63 -2.429,53 46,46 4.734,92 11.700,38 16.612,96 15.295,20 18.712,61 42.100,20 > NOMBRE D’EMPLOYES 326 417 445 422 432 444 479 563 611 454 1999 2000 2001 2002 2003 149.945,36 211.088,87 256.874,00 240.681,00 235.215,00 > RESULTAT D’EXPLOITATION 22.643,91 22.295,59 14.282,00 9.396,00 16.061,00 > RESULTAT NET 18.685,05 12.829,85 6.734,00 5.845,00 11.730,00 999 1.031 1.125 978 1.036 > CHIFFRE D’AFFAIRES* > RESULTAT D’EXPLOITATION * en 000 EUR > CHIFFRE D’AFFAIRES* > NOMBRE D’EMPLOYES * en 000 EUR 153 154 Annexes Transactional Flow 1984 | PAY NOW / BELGIUM [2 separate systems] / MAGSTRIPE 155 156 Annexes Transactional Flow 2004 | PAY NOW, LATER, BEFORE / BELGIUM & ABROAD / MAGSTRIPE & CHIP 157 158 Annexes Acquiring network architecture BAXNET B2C X.25 | THE PAST Acquiring network architecture BANKNET B2C TCP/IP | TODAY 159 160 Annexes Geographical view of the acquiring network BANKNET B2C [JUNE 2003] STATE OF THE ART NATIONAL NETWORK: > Backbone Network: 10 nodes in major cities [2Mbps leased lines & redundant circuits, dual operator]. > 40 major concentration points > Cisco Powered Network HIGHEST GEOGRAPHICAL COVERAGE IN BELGIUM: > 400+ Points of Presence with ISDN back-up [Cisco 3640] > Optimized for lowering customer access cost HIGH AVAILABILITY NETWORK: > Supervised 24h/24 7d/7 Nodal routers BROAD EXISTING CUSTOMER BASE: > Retail / Petrol / ATM : 10.500 Leased lines > Retail : decentralized cascades with peaks of 900.000 calls a day [average] 161 162 Annexes Transaction spread in Belgium Latest record on Mother’s Day [JUNE 2003] [08/05/2004] 163 164 Annexes Feuille de route technologique EVOLUTION DES CARTES DE DEBIT BELGES — 1978-79 : cartes à piste magnétique > Cartes spécifiques au paiement électronique (mono-fonction). > Normes nationales convenues entre Bancontact et Mister Cash (cartes numérotées ‘1-59-xxx’ pour Bancontact et ‘2-59-xxx’ pour Mister Cash). > Utilisation des pistes ISO-2 (lecture uniquement) et ISO-3 (lecture et écriture). (ISO = International Standards Organization.) Définit tous les éléments du ruban magnétique équipant les cartes et reprenant 3 pistes. ISO-3 permet de mémoriser les informations relatives aux transactions effectuées en mode off line et d’éviter ainsi les dépassements du solde disponible. Système abandonné en 1982. — 1986 : cartes de garantie eurochèque > Migration de la fonction de paiement électronique vers la carte de garantie eurochèque (la carte devenant bi-fonction). Ces cartes ont accès au réseau international eurochèque. > Normes internationales (définies par la communauté eurochèque) : cartes numérotées ‘6703-xx’ pour Bancontact et ‘6704-xx’ pour Mister Cash, ces numéros étant reconnus internationalement par l’ISO. Utilisation d’ISO-2 et d’ISO-3. — 1990 : > Dans le cadre de la fusion Bancontact/Mister Cash, migration des cartes Mister Cash vers la numérotation propre à Banksys. — 1995 : cartes à microprocesseur. Proton > Premiers tests en environnement réel des cartes Proton (mono-fonction) équipées d’un microprocesseur (basé sur des spécifications mises au point par Banksys et Bull). > Normes belges. — 1998 : cartes de débit multifonctionnelles > Intégration de la fonction Proton dans les cartes Bancontact/Mister Cash – eurochèque. — 1999 : > Ajout de la fonction Maestro sur les cartes Bancontact/Mister Cash, pour accès sur POS et ATM étrangers. > Utilisation du microprocesseur Proton pour sécuriser les transactions Bancontact/ Mister Cash en Belgique. — 2002 : > Suppression de la fonction de garantie de chèque pour les cartes Bancontact/ Mister Cash. — 2003 : > Premiers rechargements des ‘cartes’ Tempo sur ATM et sur GSM. — 2004 : cartes à microprocesseur > Normes internationales EMV. Début de la migration des cartes de crédit Visa et MasterCard vers la norme EMV. Bancontact/Mister Cash et Proton continuent à fonctionner sur base des normes nationales, plus performantes. > Rechargement des ‘cartes’ Pay&Go sur ATM. > Mise en œuvre d’un système de back up sur les terminaux de la distribution pour pallier à d’éventuels problèmes d’indisponibilité (TINA). EVOLUTION DES CARTES DE CREDIT BELGES — Dès le démarrage : Utilisation des normes internationales définies par Visa et Eurocard-MasterCard. La carte comporte : > une numérotation embossée, pour utilisation dans les appareils manuels ; > une piste ISO-1 reprenant l’identité du porteur ; > une piste ISO-2 reprenant l’identification de la carte et des fonctions disponibles. — 2004 : Migration de l’ensemble des cartes de crédit émises par les banques belges vers la technologie EMV. 165 166 Annexes EVOLUTION DE LA SECURITE DANS LES CARTES DE CREDIT EVOLUTION DES MODES D’AUTORISATION DES CARTES DE DEBIT — Début années 90 Peu après la généralisation de la bande magnétique sur la carte : > introduction du ‘dancing M’ chez MasterCard et du ‘flying V’ chez Visa, caractères spécifiques embossés non falsifiables ; > introduction du système à réaction UV : les lettres M et C devant apparaître sous la lampe UV pour MasterCard, et la colombe pour Visa. — Distributeurs de billets. Au démarrage des réseaux Bancontact et Mister Cash : fonctionnement on line, avec possibilité de fonctionnement off line en cas de problème. L’off line est abandonné en 1982. — 1993 : Validation du digit de sécurité CVC-CVV 1 (Card Verification Code chez MasterCard et Card Verification Value chez Visa). Les données sont codées dans la piste magnétique de la carte. — Terminaux à l’étranger : fonctionnement purement off line lors des premières expériences, dans la première moitié des années 80 (accords bilatéraux avec la France et l’Espagne). Fonctionnement purement on line par la suite. — 1996 : Lancement de l’hologramme sur fond doré – ‘double globe’ chez MasterCard ou ‘colombe’ chez Visa - qui change de couleur quand on fait pivoter la carte. — Les transactions Bancontact et Mister Cash ont toujours exclusivement utilisé le code secret pour authentifier le porteur de carte (utilisation transitoire de la signature pour les transactions Maestro à l’étranger). — Terminaux de paiement Bancontact et Mister Cash : mode de fonctionnement purement on line, dès le début (1982). — 1997 : Validation du digit de sécurité CVC-CVV 2. Les données sont codées sur le panneau de signature pour les transactions à distance. — 1998 : Mise en place obligatoire du CVC-CVV 1. — 1999 : Adaptations et rafraîchissement de l’hologramme. — 1999 : Introduction de 4 chiffres imprimés dans la carte à la fabrication et devant être repris dans le numéro embossé de la carte. EVOLUTION DU CONTROLE DU CODE SECRET — Les premiers distributeurs de billets étaient équipés d’une impressionnante ‘boîte noire’, logée dans le coffre, et capable de vérifier le code secret introduit par le client sur le clavier du distributeur. — 2001 : Mise en place obligatoire du CVC-CVV 2. — Afin d’éviter de devoir y intégrer ces ‘boîtes noires’ (coûteuses et volumineuses), les terminaux POS des premières générations contrôlent le code secret de manière indirecte, en vérifiant si un algorithme appliqué au code secret introduit par le client donne la même réponse que celle fournie par un traitement de référence. — 2004-2005 : Adaptation de toute l’infrastructure de paiement électronique pour cartes de crédit à la norme EMV (Europay, MasterCard, Visa), où la puce remplace la piste magnétique pour davantage de sécurité. — D’autres systèmes de contrôle sont appliqués dès 1980 à certains terminaux, en particulier les terminaux situés à l’étranger : le code secret introduit par le client est encrypté et vérifié (de la même manière indirecte) dans les modules de sécurité équipant les systèmes centraux. — Dans le cas des cartes à puce, le code secret est contrôlé par le microprocesseur équipant la carte (1999). 167 168 Annexes EVOLUTION DES HOSTS — 1978 : démarrage de Mister Cash > Applications transactionnelles et de gestion : sur mainframe IBM. Software fourni par IBM. — 1996 : > Mise en place d’un système de ‘Business Continuity’ transactionnel (utilisant les systèmes de production et les systèmes de développement). — 1979 : démarrage de Bancontact > Applications transactionnelles : sur un réseau de machines PDP-11 de Digital Equipment (DEC). Software fourni par la société française Transac. > Applications de gestion : sur un second réseau de machines identiques. Software fourni par la société Transac. > Disaster recovery : assuré par le fait que la machine utilisée pour les applications de gestion pouvait reprendre les applications transactionnelles. — 2000 : > Passage à l’an 2000 pour tous les systèmes. > Migration des applications de gestion de BCC vers la plate-forme Alpha de Banksys. — 1982 : > Migration des applications de gestion sur machine VAX de Digital Equipment. Software développé par Banksys. — 1986 : > Migration des applications transactionnelles sur un système Tandem. Software développé par Banksys. > Disaster recovery : assuré par les caractéristiques ‘non-stop’ du système Tandem. > Déploiement de la compatibilité entre le système Bancontact et le système Mister Cash (interconnexion des deux réseaux). — 1990 : > Migration des systèmes d’autorisation, du réseau et des terminaux Mister Cash vers des plates-formes communes Tandem et VAX au sein de la nouvelle entité Banksys. — 1991 : > Migration des applications d’autorisation des cartes de crédit de BCC et d’Eurocard Belgium vers la plate-forme Tandem, avec un nouveau software développé par Banksys. > Acceptation des cartes de crédit sur les ATM de Banksys. > Migration des applications de gestion VAX vers la nouvelle plate-forme Alpha de DEC. — 1995 : > Banksys gagne le ITUG Availability Award, récompense mondiale octroyée par le ‘International Tandem Users Group’ pour les méthodes et procédures originales développées pour améliorer la disponibilité et la fiabilité de ses plates-formes Tandem. Banksys reçoit une seconde fois cette récompense en 1996. — 2001 : > Monitoring on line du système transactionnel (Heartbeat). > Mise en service d’un système de gestion des cartes de crédit corporate (B2B) (Open Way). > Premières transactions de paiement avec cartes de crédit Visa et MasterCard sur Internet. — 2002 : > Conversion de tous les systèmes à l’euro. — 2003 : > Généralisation des systèmes du Business Continuity Plan. 169 170 Annexes 25 ANS DE TERMINAUX EN BELGIQUE LES DEBUTS Deux réseaux concurrents co-existent au départ : Mister Cash (créé en 1977) et Bancontact (créé en 1978). Bancontact offre un service end-to-end (développement des terminaux, installation, dépannage et acquisition des transactions). A l’inverse, Mister Cash fait appel à des tiers (comme Dolmen, CTP, SATAM, Koppens (Schlumberger)) pour tous les aspects liés aux terminaux. Il n’existera pas de compatibilité entre les réseaux pour les porteurs de carte avant 1986. CHRONOLOGIE DES FAITS — 1979 : Lancement du réseau d’ATM Bancontact. Hardware fourni par Bull et software développé par la société Transac. — 1980 : Premier DEP (conjointement avec Vector). ‘Simple’ intégration de la boîte noire ATM dans une boîte sécurisée. Utilisé pour la fabrication de cartes et le calcul des données de sécurité (statiques) stockées sur le host. — 1980 et 1981 : Premières installations de test dans le secteur pétrolier et dans la grande distribution. — 1980 : Le premier terminal dans le secteur pétrolier est conçu par la société Cable Print. Il est équipé d’un module de sécurité Motorola (remplacé par la suite par un produit Banksys) utilisé pour l’encryptage/décryptage des messages et du code secret. Bancontact est ainsi le premier à offrir une solution ‘non surveillée’ dans un environnement tel qu’une station-service. Tous les terminaux sont reliés à l’ordinateur central de Bancontact au moyen d’une ligne louée. Il s’en suit très rapidement une demande d’installer également un terminal de paiement dans la boutique des stations-service. Bancontact développe alors un terminal capable de fonctionner comme ‘esclave’ du PTO Cable Print existant. C’est ainsi qu’apparaît le PTI (Payment Terminal Indoor). Bancontact en développe les spécifications. Le développement du hardware et du software est assuré par Cable Print. Au départ, il n’y a pas de multi-processing (une seule transaction à la fois) ; par la suite, traitement de quatre transactions simultanées au maximum. — 1982 : Seconde génération de DEP. Utilisé en temps réel pour l’autorisation des données de sécurité dynamiques. A partir de ce moment-là, les transactions on line sont sécurisées par : – PIN based (PIN Verification Value) transmis au terminal et calculé par le DEP sur base de la clé de session du module de sécurité du terminal. Celle-ci est différente pour chaque transaction et pour chaque terminal. Elle est introduite lors du premier POS, PTO. – Magnetic card. Authentification de la carte basée sur la piste ISO-2. Solution additionnelle en environnement domestique uniquement (avec la piste ISO-3 à la fin 1980 -> écriture à chaque transaction sur ATM d'un nombre aléatoire généré par le host, lors de la transaction suivante (sur PTO et sur ATM), contrôle par le host du nombre de la piste ISO-3 et comparaison avec les données du host). – Dynamic Secure Key Handling > dans le terminal (dans le Security Cryptographic Module) > dans le host (dans le Data Encryption Peripheral) — 1982 : Introduction du MACCING (calcul cryptographique permettant de valider l’authenticité des messages). Avant 1982, il n’existe pas de calcul du MAC par le module de sécurité, mais calcul d'un check digit avec clé stockée dans le logiciel. Vers 1982, le MAC sécurisé se développe suite au déploiement du module SCM POS. — 1983 : Développement des paiements Bancontact sur les terminaux pétrole. Les spécifications sont l’œuvre de Bancontact, tout comme le développement du software (en assembleur), tandis que le hardware est développé par Prodata. Lancement du terminal outdoor PTO Prodata relié à l’hôte Bancontact (protocole BSC2780 – V23) à l’aide d’un concentrateur (KON, dans les banques locales) Banconet (nom du réseau Bancontact). Un terminal par station. Afin de permettre l’équipement d’un grand nombre de petites stations-service (jusqu’à 8 pompes) avec les produits Bancontact, ce dernier conçoit un contrôleur de pompe propre, le PC83. Bancontact offre ainsi une solution complète pour les stations-service de petit gabarit. — 1984 : Développement du Pinpad Teledata 84 (mieux connu sous le nom de ‘Boîte à chaussures’) pour les transactions Bancontact dans la petite distribution. La communication se fait par un Télédataphone de la RTT qui permet la lecture de la carte magnétique et la communication téléphonique. La sécurité du terminal est assurée par un Metal Box SCM. 171 172 Annexes — 1984 : Bancontact développe des solutions pour permettre les paiements par Bancontact dans le secteur de la grande distribution. Ces configurations consistent en plusieurs Pinpads 84 et un concentrateur (les EFT 8, EFT 16, ou EFT 32 en fonction du nombre de caisses). La communication entre les Pinpads et le concentrateur s’effectue par ‘Current Loop’, avec possibilité de communiquer avec la caisse en SWEDA. La lecture de la carte se fait sur la caisse enregistreuse ou sur un Pinpad caissier 84. — 1986 : Développement d’un Pinpad Teledata 86, premier terminal aux couleurs de Bancontact, bleu et jaune. — 1986 : Compatibilité des réseaux Bancontact et Mister Cash, liaison entre les deux systèmes centraux. Pas de modifications au niveau des terminaux. — 1988 : Bancontact développe l’application ATM en compte propre (application MS-DOS PC). — 1988 : Nouveaux terminaux dans le secteur pétrolier. Le System 3000 (ancien nom: Delta 3000) introduit le concept du processeur central indoor (ROCC) avec un maximum de quatre Pinpads outdoor (modules clients) : Pinpad 500. La communication entre le PROC300 et les Pinpads s’effectue au moyen d’une liaison SDLC/RS-485. — 1988 : Nouvelle génération de concentrateurs en grande distribution, les DIS-8, DIS-16 et DIS-32 (ROCC), qui sont installés en combinaison avec des Pinpads 88. Ils intègrent de nouveaux modules de sécurité (1 Chip SCM). La communication avec les Pinpads se fait dorénavant en RS-485. — 1988 : Le Pinpad 88 est également utilisé dans la petite distribution, toujours en combinaison avec un Télédataphone. — 1989 : Différents terminaux sont installés au Luxembourg pour CETREL (PPTD CETREL, PTO-PD/LUX, PP-84, EFT8 CETREL, CONCENTRATOR LUX) et en SUISSE pour EPSYS (CZAM/CH, DIS16/32 CH, PP-KL-MC/CH, PP-KL-88/CH, CONCENTRATOR CH). — 1989 : Fusion Bancontact – Mister Cash. — 1989 : Le Pinpad 88 change de couleur (bleu et jaune au lieu de gris anthracite) et devient le Pinpad 89 Banksys. — 1989 : Le nouveau réseau X25 BAXNET est mis en place. Forte amélioration du réseau grâce à la redondance des nœuds X25. Des BAXCON (nouveau type de concentrateur pour les banques) permettent la connexion d’un maximum de 49 lignes louées vers le nouveau réseau. Apparition du modem V22 dans ces configurations. Ces développements sont réalisés en ADA. — 1989 : Lancement du nom générique C-ZAM, le terminal multicartes. Ce nom sera utilisé dans les générations de terminaux qui vont suivre. — 1990 : Arrêt du système d’acceptation Mister Cash. Les anciens ATM et terminaux pétroliers (SATAM, COPPENS, DOLMEN, CTP) de Mister Cash migrent (adaptation logicielle et/ou modification du host) vers le réseau Bancontact. Tous les terminaux de la distribution de Mister Cash sont remplacés. — 1990 : Développement du terminal C-ZAM/G pour le groupe GIB, et du concentrateur DISKON/G. La communication passe par la caisse IBM. C’est le premier terminal qui utilise un ‘potted SCM’. Ce terminal est développé en ADA. 1990 voit également le développement du C-ZAM/S(P) pour la petite distribution. Il est également doté d’un ‘potted SCM’ et dispose d’un modem et d’un lecteur de cartes propres. Il ne nécessite plus de Télédataphone. C’est le premier terminal Banksys qui permet d’effectuer des transactions par carte de crédit. Suite à l’introduction de cette nouvelle génération de terminaux, et afin d’éviter un retour massif des Pinpads Teledata, un nouveau terminal est développé, le C-ZAM/TD (le ‘SQUASH’). Celui-ci permet de garder le Pinpad Teledata et de remplacer le télédataphone. Ce même produit peut servir à accepter uniquement des cartes de crédit et s’appelle alors C-ZAM/CC. — 1991 : Nouvelle génération de terminaux pour la grande distribution, constituée de C-ZAM/R(R)(P) et de DISKON/R. Ces terminaux acceptent maintenant les cartes de crédit, possèdent un ‘potted SCM’ et une imprimante intégrée. Dans le même temps, de nouvelles solutions sont introduites : le C-ZAM/LP (un seul terminal par ligne louée) et le C-ZAM/KP (solution pour centres commerciaux). Pour le pétrole, on développe sur le même hardware un PROC/600. Ce concentrateur indoor permet de connecter plusieurs C-ZAM/600 et améliore fortement les performances et la fiabilité. Il offre également la possibilité d’accepter les cartes de crédit à l’intérieur de la boutique grâce au C-ZAM/PTI. — 1991 : Ouverture du réseau privatif X25 BAXNET pour le transport de données de tiers, sous le concept VAN (Value Added Network). Parmi les clients de ce nouveau service figurent notamment Shell, Gamma et GIB. — 1993 : Le C-ZAM/S(P), également appelé SURF, devient le terminal de paiement de Banksys pour les années 90. Ce terminal est développé en C et fonctionne sur un système d’exploitation C-TASK (multitâches). A partir de 1995, ceci constituera également la première expérience de Banksys avec des terminaux de paiement à l’étranger. La Suisse reste aujourd’hui encore un partenaire important à cet égard. 173 174 Annexes — 1995 : Lancement sur le marché de la technologie IEP (Intersector Electronic Purse), mieux connue sous l’appellation Proton. Elle marque le lancement de la technologie de la puce sur le marché belge… Plusieurs terminaux, encore opérationnels de nos jours, sont développés à cet effet : > le C-ZAM/I : terminal de paiement Proton pour magasins. Premier terminal permettant un téléchargement à distance, > le C-ZAM/V : terminal Proton pour distributeurs automatiques, > le C-ZAM/BBD, BLD, OLD : terminal de chargement et bancaire, > le CZAM/VMT : terminal pour cabine téléphonique > le CZAM/SPI : adaptation du C-ZAM/S(P) en vue de l’acceptation de Proton. Avec Proton apparaît une nouvelle génération de Chip Security Module (CSM), combinant une fonction de SAM et de SCM. — 1996 : Proton poursuit son développement aux Pays-Bas (Chipknip), en Suède (CASH), en Suisse (CASH) et en Australie (Quicklink). — 1996 : Lancement de la gamme de terminaux Credito (bleu turquoise) pour le distributeur Belgacom. Ils permettent d’accepter des transactions par carte de crédit en mode semi off line. — 1996 : Suite au développement du C-ZAM/Phone, Belgacom met sur le marché un téléphone intelligent baptisé Maestro Smart TM. — 1998 : Développement des applications pour la carte de sécurité sociale SIS sur les C-ZAM/I, portées par la suite vers les C-ZAM/SMASH. — 1998 : Le C-ZAM/R(R)(P)I permet d’accepter des cartes Proton dans la grande distribution, grâce à l’ajout d’un SAKADO. — 1998 : Le C-ZAM/PC permet les paiements sécurisés par Internet. — 1998 : Création de Proton World International, avec apport de la Norvège, des Etats-Unis et du Canada. Les actionnaires sont Banksys, Interpay, Visa International, ERG Systems et American Express. — 1999 : Première mondiale. Le C-ZAM/SMASH devient le premier terminal de paiement équipé d’une plate-forme Java et basé sur la technologie Internet (TCP/IP). Le C-ZAM/SMASH devient un terminal ultramodulaire dans sa configuration (imprimante optionnelle) et sa communication (PSTN, ISDN, Ethernet, Ethernet Router). Il permet le téléchargement et l’ajout d’applications développées par des tiers (concept multi-applicatif, applications fidélité ou paiement). Les transactions Bancontact/Mister Cash se font maintenant également avec la puce. — 2000 : Y2K, le plus grand projet jamais entrepris, assorti du délai le plus strict, est mené à bon terme. — 2000 : Le C-ZAM/SMASH entame sa carrière européenne. Des partenaires en Suède (POINT), en Suisse (Epsys) et en Espagne (Cetel Sistemas) en assurent la distribution. D’autres pays s’ajouteront par la suite : le Danemark, la Norvège, les Etats-Unis, le Canada, ainsi que des pays du Moyen-Orient. — 2000 : Développement de l’application de fidélité Eloyse sur le C-ZAM/SMASH. — 2001 : Avec le lancement de Banksys Nederland, le C-ZAM/SMASH connaît un franc succès aux Pays-Bas. — 2001 : La famille du C-ZAM/SMASH s’enrichit de deux nouveautés : > Le C-ZAM/SMASH GSM : le paiement devient mobile. > Le C-ZAM/SPIN : terminal idéal pour l’intégration en kiosques et dans divers distributeurs. > Le C-ZAM/SMASH PTI remplace le vieux C-ZAM/PTI, qui n’est pas compatible avec l’euro. — 2001-2002 : Introduction de l’euro. Importante migration pour les ATM et les terminaux du secteur pétrolier. Tous les terminaux de la grande distribution et une bonne partie des terminaux de la petite distribution sont remplacés par des terminaux C-ZAM/SMASH. — 2003 : Lancement du C-ZAM/OPT Multi, une nouvelle génération de terminaux de paiement pour les stations-service. Ces terminaux sont basés sur l’architecture hardware et software du C-ZAM/SMASH et permettent de communiquer directement à travers le nouveau réseau en TCP/IP. Développement d’applications de fidélité et support d’applications tierces pour les terminaux pétroliers (CORA, EXXON). — 2003 : Support de transactions EMV sur ATM et C-ZAM/SMASH. Transactions carte de crédit par puce. — 2003 : Développement d’applications pour le marché international. Nouvelles configurations portables pour le C-ZAM/SMASH : Bluetooth et GPRS. — 2004 : Lancement du C-ZAM/XENTA, le nouveau terminal POS de Banksys. Fruit d’une technologie de pointe, ce terminal au design novateur témoigne du souci constant d’efficacité de Banksys. Il est facile à installer, à utiliser et à entretenir. Le C-ZAM/XENTA repose sur une architecture System-on-Chip, comprenant un ASIC avec deux processeurs dédiés. Ce terminal, basé sur un système d’exploitation Linux intégral, affiche des performances, une vitesse de transaction, une sécurité et des capacités de développement hors du commun. 175 176 Annexes EVOLUTION AU NIVEAU DU DEP (HOST SECURITY MODULE) Le C-ZAM/XENTA est le premier d’une famille de terminaux équipés d’un nouveau moteur. DEP est l’abréviation de Data Encryption Peripheral. Ce nouveau moteur est développé grâce à une intégration poussée du matériel dans un seul et même composant, la puce ASIC, développée selon les spécifications de Banksys, qui en est le propriétaire intellectuel. Cette puce contient 6 millions de transistors. En dépit de cette compacité, la sécurité et la performance sont encore améliorées. Une plus grande puissance de calcul est en effet nécessaire pour faire fonctionner les futurs systèmes de paiement suffisamment vite et pour supporter les nouvelles normes cryptographiques. Il existe en outre une différence fondamentale par rapport à l’ancienne génération de terminaux de paiement, car plusieurs applications de paiement différentes doivent pouvoir être actives simultanément sur ce terminal. Comme ce nouveau moteur fonctionne avec le système d’exploitation Linux, l’environnement de programmation est facilement accessible pour l’écriture d’applications. Ce moteur sera bientôt utilisé dans une dizaine de pays conformément aux normes de sécurité locales. — 1978 : Premier modèle de DEP, boîtier monobloc à fonctionnalités fixes et limitées. Le terminal C-ZAM/XENTA est conçu en tenant compte de différents aspects de sécurité et d’ergonomie. Ainsi, le masquage du code secret a été intégré dans le concept global. Le concept a également été optimisé de manière à stimuler une utilisation intuitive. La position des lecteurs de carte et de l’écran a été accentuée à cet effet. Nouvelles applications pour supporter : > Un back-up Bancontact/Mister Cash off line permettant d’augmenter la disponibilité du schéma (TINA). > Le rechargement automatique de la fonction Proton pendant une transaction Bancontact/Mister Cash (Proton +). — 1989 : Même boîtier, mais le logiciel DEP est installé sur EPROM, ce qui autorise des mises à jour. — 1994 : Nouvelle amélioration de la mise à jour logicielle ; elle peut à présent être téléchargée à l’extérieur. En outre, le boîtier est capable de traiter une cryptographie asymétrique. — 1999 : DEP/NT, un boîtier de PC industriel intégrant jusqu’à quatre modules de sécurité (modules ISA) ; amélioration considérable du cycle de vie et de la gestion des clés de sécurité. — 2003 : DEP/PCI, carte accélérateur cryptographique susceptible d’être installée dans n’importe quel serveur ou PC ; la carte a été évaluée selon la méthode d’évaluation Common Criteria (EAL3+). — 2004 : Développement du nouveau modèle de black box desktop, le DEP TRANSIX, intégrant le DEP/PCI, doté de fonctionnalités réseau permettant la gestion à distance ; la robustesse est la principale qualité de cette nouvelle boîte. EVOLUTION AU NIVEAU DES ATM — 1978 : Lancement du réseau ATM de Mister Cash. — 1979 : Lancement du réseau ATM de Bancontact. — 1988 : Bancontact développe l’application ATM en compte propre (application MS-DOS PC). — 1989 : Fusion avec Mister Cash. Migration de l’application Bancontact sur les ATM Mister Cash. — 1993 : Bancontact crée une application ATM pour la Bulgarie, l’Allemagne et la Croatie sous OS/2 et l’installe ensuite sur ses propres ATM en Belgique. — 1994 : PinChange sur ATM. — 1995 : Chargement de Proton sur les ATM. — 1997 : Chargement des cartes GSM sur les ATM. 177 178 Annexes (EX) MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION BANKSYS — 1998 : Conversion fonction Proton du franc belge à l’euro. — 1999 : Implémentation EMV pour cartes de crédit. NOM PRENOM MANDAT CHEZ BANKSYS PERIODE de à 1993 1996 2002 1989 1989 1992 1993 2000 1997 2000 1989 1992 1989 1989 2001 1997 1989 2000 1989 2000 2002 1990 1998 1989 1990 1989 1989 1990 1993 1989 1996 1994 2001 1996 1999 Aujourd’hui 2002 1998 1993 1996 2002 Aujourd’hui Aujourd’hui 1990 1993 1992 1992 2002 2001 1999 2004 1992 2002 Aujourd’hui 1993 2000 1990 1997 1998 1990 1993 1994 1995 1997 1995 Aujourd’hui — 2002 : Conversion vers les billets d’euros sur tous les ATM. Agneessens — 2004 : Développement d’une nouvelle application sur plate-forme Windows. HISTORIQUE e & m COMMERCE Allegaert Alloin Asselbergh — 1998 : Lancement du rechargement Proton sur Internet à l'aide d'un lecteur de cartes à puce connecté au PC (C-ZAM/PC). — 1998 : Lancement d'un pilote de paiement avec la fonction Proton sur Internet. — 1999 : Lancement du paiement Bancontact/Mister Cash sur Internet à partir de la carte bancaire et d'un lecteur (C-ZAM/PC). Baeyens Biebuyck Bienstman — 2003 : Migration du POS serveur banxafe basé sur le protocole SET vers le protocole 3D Secure pour les cartes Visa et MasterCard, supprimant le risque de répudiation des paiements pour les commerçants. Binst Blockx Bouteille Burm Cardinael Clijsters Cockaerts Colaut — 2003 : Lancement, en collaboration avec Mobistar, de l'application Mobile banxafe permettant de recharger les comptes prépayés TEMPO à partir du GSM et de la carte bancaire associée à la carte SIM via l'applicatif m-banxafe. De Boeck de Broqueville de le Court — 2004 : Lancement, en collaboration avec Proximus, de l'application ‘1-2-Ring’ permettant de recharger les comptes prépayés PAY&GO à partir du GSM et de la carte bancaire associée à la carte SIM. de Liedekerke Beaufort Demol — 2001 : Lancement du POS serveur banxafe permettant aux commerçants Internet de proposer des paiements par Bancontact/Mister Cash et Visa/MasterCard en mode SET. De Noose De Raymaeker De Smet Devis Herman Membre du Conseil d’administration Président du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Guido Membre du Conseil d’administration Guy Membre du Conseil d’administration* Joseph Membre du Conseil d’administration Président du Conseil d’administration Président du Conseil d’administration Frans Membre du Conseil d’administration Albert Membre du Conseil d’administration Marc Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Roland Membre du Conseil d’administration Jan Membre du Conseil d’administration Michel Membre du Conseil d’administration Christophe Membre du Conseil d’administration Jean-Pierre Membre du Conseil d’administration Jos Membre du Conseil d’administration Marcel Membre du Conseil d’administration Jean Membre du Conseil d’administration Président du Conseil d’administration Karel Membre du Conseil d’administration Olivier Membre du Conseil d’administration Jean-François Président du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Bruno Membre du Conseil d’administration Roland Membre du Conseil d’administration Président du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Chris Membre du Conseil d’administration Danny Membre du Conseil d’administration Gabriel Membre du Conseil d’administration Patrick Membre du Conseil d’administration 179 180 Annexes COMPANY EXECUTIVE COMMITTEE [Coexco] BANKSYS NOM PRENOM Dierckx Dralans Florquin Gossye Gulikers Henriksen Hermans Lebeer Lemaire Lequeue Linkens Filip Erik Frans Christian Michel Carlo Koen Chris P. Eric Jean-Noël Armand Lootens Loyaerts Mahler Menier Peeters Ruymaekers Segers Syx Patrick Ghunald Maurice Philippe Léon Erwin Herman Dirk Termote Verdickt Antoon Jean-Jacques Vertongen Walravens Wierinckx Willems Aloïs Luc Bruno Godfried MANDAT CHEZ BANKSYS Président du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration* Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Secrétaire du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration* Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Président du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration Membre du Conseil d’administration * Administrateur délégué PERIODE NOM de à 1999 1997 1995 2004 2003 1998 2002 1999 1993 1989 1989 1995 1993 1999 1989 1992 1990 2004 1993 1992 2002 2004 1994 2000 1992 2002 1994 1989 2000 2000 1998 Aujourd’hui Aujourd’hui Aujourd’hui Aujourd’hui 2002 1993 1993 1995 2002 2003 2002 1992 1997 1992 Aujourd’hui Aujourd’hui 1994 Aujourd’hui Aujourd’hui 2000 2000 1993 Aujourd’hui 1997 1990 PRENOM MANDAT CHEZ BANKSYS PERIODE de à Alloin Lebeer Syx Guy Chris P. Dirk Administrateur délégué Administrateur délégué Administrateur délégué 1989 1999 2003 1998 2002 Aujourd’hui Aerts Buggenhout Decuypere Degryse Linkens Pairiot Palmero Roland Sabbe Van Broeck Van de Veire Vandeweyer Van Wayenberge Walraeve Willy Roland Franciska Patrick Armand Ralf Claude Vincent André Jan Luc Katleen Jean-Pierre Willy Membre Coexco Membre Coexco Membre Coexco Membre Coexco Membre Coexco Membre Coexco Membre Coexco Membre Coexco Membre Coexco Membre Coexco Membre Coexco Membre Coexco Membre Coexco Membre Coexco 2001 1993 1999 1998 1989 1989 1989 1999 1989 1999 1989 2003 1991 2002 2003 2001 Aujourd’hui Aujourd’hui 1998 1994 1990 Aujourd’hui 1998 2002 2002 Aujourd’hui 2002 Aujourd’hui 181 182 Bibliographie succincte — ‘Bancontact/Mister Cash: de ontwikkeling van het elektronische betalingsverkeer voor particulieren’, 1991, H. Ronsijn, KBC – archives historiques — ‘Pleins feux sur l’industrie de paiement’, Association belge des Banques, 2003 — ‘Les systèmes de paiement en Belgique’, Bruno de Liedekerke Beaufort, Aspects et Documents no.40, ABB, août 1985 — ‘Du distributeur de billets à l’agence bancaire automatique dans une stratégie cohérente’, Bruno de Liedekerke Beaufort, Conférence EFMA, Amsterdam, 3 octobre 1985 — ‘Un monde à la carte’, dossier paru dans La Libre Belgique, 1983 — ‘Origine historique du droit commercial en France’, Qualisteam, le portail banque et finance — Rapports annuels Bank Card Company, exercices 1992-2003 — Rapports annuels Banksys, exercices 1989-2003 Les auteurs remercient les départements d’archivage de Banksys, de la Bibliothèque Royale, de Dexia, de Fortis, d’ING et de la KBC. Cet ouvrage fut réalisé grâce au soutien logistique et financier de Banksys. Editeur responsable : Dirk Syx, Chaussée de Haecht 1442, B–1130 Bruxelles Rédaction : Christophe Van Overstraeten et Marie Bryon (Forte cvba) Graphisme et mise en page : Link nv Impression : Concordia bvba Les auteurs veillent à la fiabilité des informations publiées, lesquelles ne peuvent engager leur responsabilité. © Banksys, 2004 Tous droits réservés pour tous pays. Sauf autorisation préalable et écrite de l’éditeur, il est interdit de reproduire, en tout ou partie, le présent ouvrage ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.