Des cartes et des terminaux

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Des cartes et des terminaux
Des cartes et des terminaux
25 ans de paiements électroniques en Belgique
Des cartes
et des terminaux
25 ans de paiements électroniques en Belgique
4
Des cartes et des terminaux
TABLE DES MATIERES
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Avant-propos
Introduction. La Belgique, pionnière des technologies de paiement
Texte principal
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Une histoire d’hommes, de défis et de succès
• Une carte, de multiples possibilités
• Quand la collaboration fait la force
• Une mentalité de pointe
• La sécurité, une obsession payante
• Des solutions pour particuliers et entreprises
Encadrés
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• International. La Belgique dans le peloton de tête mondial
• Technologie. Cinq secondes pour mobiliser tout le secteur financier
• Produit. La Belgique, pays à forte densité d’innovation
• Société. Le paiement électronique vu par le consommateur belge
Interview
26
• Une ingéniosité au service du confort et de la sécurité
1976 et avant. Les prémices de l’ère électronique
Texte principal
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34
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De la pièce métallique aux premiers distributeurs de billets
• Les siècles passent, la monnaie s’allège
• Le chèque : nouvelle alternative aux espèces
• Le compte en banque devient incontournable
• Une nécessité d’automatisation
• Expériences isolées des premiers distributeurs de billets
• Premiers résultats de la collaboration interbancaire
Encadrés
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36
• Produit. Le chèque, un siècle et puis s’en va
• Technologie. Bankomat – feu vert pour la distribution automatique
de billets
• International. S.W.I.F.T. – l’automatisation des télex
• Société. Le numéro de compte 3-7-2
Interview
38
• La Belgique, un cas atypique
5
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Des cartes et des terminaux
1977–1980. Les premiers réseaux de guichets automatiques
1986–1989. Vers une infrastructure unique
Texte principal
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Mise au point de deux systèmes concurrents
• Efforts de construction d’un réseau national
• Les discussions se poursuivent à trois
• La course à l’innovation
• Un succès commercial encourageant
• En phase avec les besoins de la vie moderne
• Petites et grandes banques rejoignent le système
Texte principal
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Encadrés
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43
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• Produit. Les guichets automatiques, une histoire de partenariats
• International. Les retraits aux guichets automatiques, même en vacances
• Technologie. Une chambre de compensation de plus en plus sollicitée
• Société. Postomat, le troisième réseau
Encadrés
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73
Interview
50
• Une dynamique interbancaire pragmatique
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Texte principal
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83
• Technologie. La Belgique on line dès la fin des années 70
• Produit. Le terminal du self-service pétrolier
• International. Bancontact et les réseaux européens
• Société. Des négociations serrées sous fond d’insécurité
Interview
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• Un benchmark mondial
D’une carte élitiste à un mode de paiement quotidien
• Du délai de paiement au crédit
• L’Europe lance la carte Eurocard
• Apparition des cartes de crédit grand public
• La carte de crédit à 800 francs
• Recherche de synergies entre Visa et Eurocard
Encadrés
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Encadrés
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60
• La ‘coopétition’ bancaire belge
1990–1993. La carte de crédit entre dans les mœurs
Texte principal
Adoption des transactions électroniques dans les points de
vente
• Un élan national
• Une technologie inédite
• Les sociétés pétrolières aux avant-gardes
• Premiers paiements par carte dans les stations Shell
• La carte carburant emboîte le pas
• La grande distribution intéressée à son tour
• Quand la concurrence freine le développement technologique
• Désaccords et compatibilité
• Produit. Naissance de la gamme de terminaux C-ZAM
• Technologie. De Baxnet à Banknet – un réseau toujours plus performant
• Société. Banksys, un service crucial pour l’économie belge
• International. BEST – une décennie de connexions bilatérales
Interview
1981–1985. Le développement des paiements par carte
53
Compatibilité et fusion des réseaux Mister Cash et Bancontact
• Extension rapide des réseaux
• Une lourde facture pour les banques
• Une compatibilité bienvenue
• Le congrès de Vienne
• La fusion prend forme
• Le réseau unique se construit
84
• Société. L’eurochèque ouvre la voie aux cartes de crédit
• Produit. Le sabot résiste à l’ère électronique
• International. EMV – la nouvelle norme sécuritaire pour les cartes
de paiement
• Technologie. Le crédit se décline en plusieurs formules
Interview
86
• Les Belges peu enthousiastes face au revolving credit
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8
Des cartes et des terminaux
1994–1997. La Belgique lance le premier porte-monnaie électronique multi-sectoriel
Texte principal
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95
La carte à puce, un petit produit qui deviendra grand
• Une réponse au besoin de sécurisation des transactions
• Une première mondiale
• Toute la chaîne de paiement est concernée
• Naissance de Proton
• Une promotion finement orchestrée
• Un saut de puce au-delà du monde bancaire
• Une adoption lente
Encadrés
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• Produit. Proton révolutionne la conception des terminaux
• Technologie. La carte à puce, petite merveille technologique
• International. La technologie Proton traverse les frontières
• Société. La carte d’identité sociale
2001–2003. L’euro devient une réalité quotidienne
Texte principal
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116
116
La Belgique : une transition exemplaire
• Une devise chargée d’histoire
• Une orchestration nationale
• Une révolution silencieuse jusqu’en 1999
• Premières manifestations de l’euro
• Un effort de communication concerté
• Janvier 2002 : les guichets automatiques distribuent des euros
Encadrés
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• Technologie. L’euro, apparition en deux temps
• Produit. Le C-ZAM/SMASH, résolument tourné vers l’avenir
• Société. Une réussite longuement préparée
• International. Des paiements internationaux moins chers
Interview
120
• La Belgique, le bon élève européen
Interview
96
• Proton : unique à plus d’un égard
2003 et après. A l’aube des paiements de demain
Texte principal
1998–2000. L’essor du commerce électronique
Texte principal
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104
104
106
Internet réinvente le paiement à distance
• Réelle croissance du virtuel
• Un monde bancaire initialement dépassé
• Les débuts de la sécurité sur Internet
• La réaction des banques belges
• La réponse 3D secure
• Guichets automatiques à domicile
• Un logiciel bancaire unique pour entreprises
Encadrés
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• Produit. Le C-ZAM/PC ouvre les portes de l’Internet sécurisé
• Technologie. Les paiements belges en toute sécurité
• International. La Belgique rattrape son retard en matière d’eCommerce
• Société. Isabel, la plate-forme bancaire au service des entreprises
Interview
108
• Une valeur sûre pour les entreprises belges de toutes tailles
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Des solutions plus mobiles et tournées vers l’international
• L’internationalisation des flux financiers
• Un espace unique de paiement européen
• De nouvelles niches ‘mobiles’ sur les marchés nationaux
• Des solutions portables et légères
• Des relations axées sur le long terme
• Intégrer de nouveaux arrivants
Encadrés
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• International. SiNSYS, première joint-venture entre opérateurs européens
• Produit. C-ZAM/XENTA, le prêt-à-porter du terminal
• Technologie. Mobile banxafe, le terminal de poche
• Société. Les frais cachés de l’argent liquide
Interview
132
135
140
• A chaque niche de marché son application
Postface
Annexes
9
10
Des cartes et des terminaux
Avant-propos
25 années de cartes de paiement et de distributeurs automatiques,
15 années de Banksys : deux anniversaires que les banques belges et
leur filiale spécialisée, Banksys, ne pouvaient laisser passer inaperçus.
A cette occasion, il n’est pas illégitime de se pencher sur le passé, sur
ce qui a été réalisé et sur les résultats obtenus. Une telle réflexion
suscite en moi deux sentiments, faits d’admiration et de fierté.
Admiration, car si l’on se penche sur les 25 dernières années, on est
surpris de voir à quelle vitesse et de quelle manière les habitudes de
paiement des particuliers se sont modifiées. A la fin des années 70,
outre le virement bien ancré dans les moeurs, c’est le paiement en
liquide ou par chèque qui règne en maître, le plus souvent au travers
d’un eurochèque garanti. Quelque 25 ans plus tard, le chèque a
pratiquement disparu et la Belgique est en passe de devenir un pays
où cet instrument de paiement n’a plus cours. Du point de vue du
nombre d’opérations, l’argent liquide demeure le moyen de paiement
le plus fréquent mais, d’année en année, on évolue vers une société où
celui-ci a de moins en moins sa place. Il subsiste donc toujours un
énorme potentiel pour le paiement électronique. Le virement est resté
l’instrument de paiement non liquide le plus utilisé, de sa forme
purement manuelle à sa forme entièrement électronique.
Au cours des 25 dernières années, la percée du paiement par carte
et des automates a été décisive. Chaque Belge dispose aujourd’hui
d’une carte de débit lui permettant certes de retirer de l’argent liquide,
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12
Des cartes et des terminaux
en Belgique comme à l’étranger, mais surtout d’effectuer de très
nombreux paiements lors de l’achat de biens et services. La carte
et le service Bancontact/Mister Cash, au travers desquels seront
vraisemblablement effectués quelque 600 millions de paiements en
Belgique d’ici la fin 2004, sont devenus un équipement de base très
populaire et, de surcroît, crucial dans notre pays : notre économie et
notre société ne sont plus concevables sans la carte de débit.
En outre, le porte-monnaie électronique, sous la marque Proton,
lancé au milieu des années 90, a acquis une place, certes modeste,
mais non négligeable pour certaines applications.
Comme pratiquement partout en Europe occidentale, la carte de
crédit a également revendiqué sa place, principalement à partir des
années 90, surtout au sein de la population plus aisée et, en particulier,
pour les paiements moins courants.
S’appuyant sur une tradition de collaboration déjà très bien
développée dans les années 70 en matière de normalisation technique
et de traitement opérationnel des paiements, les banques belges ont
décidé, à la fin des années 70, d’équiper le pays de moyens de
paiement nouveaux et prometteurs. Ceci s’est fait par le biais d’une
collaboration technique et opérationnelle fructueuse, fondée sur le
respect d’une autonomie commerciale totale de chaque banque.
Ces nouvelles formes de paiement se basent sur l’utilisation de la
technologie de la carte. La carte à piste magnétique dans une première
phase et, progressivement depuis la deuxième moitié des années 90,
la carte à puce. Dans les années 80, les banques belges ont en outre eu
la sagesse de concentrer les efforts en la matière, dans un premier
temps sur deux sociétés distinctes, Mister Cash et Bancontact, et, dès
1989, sur une seule entreprise, Banksys. Celle-ci fut constituée afin de
mieux valoriser les effets d’échelle et d’employer plus efficacement les
compétences de chacun au bénéfice de leurs clients, titulaires de cartes
et commerçants.
Un sentiment de fierté au regard des réalisations obtenues est sans
aucun doute justifié. Peu de pays ont réussi à développer avec une telle
qualité le paiement par cartes. La mise en place d’un système de
paiement au moyen d’une carte de débit, dès l’origine en ligne et en
temps réel, a initialement constitué une entreprise risquée qui, depuis
lors, a prouvé toute sa fiabilité. De ce point de vue, de même qu’en
matière de disponibilité, de sécurité, de convivialité et de rentabilité,
notre pays fait certainement partie du peloton de tête mondial.
S’agissant de la tarification du service pour les titulaires de cartes et
les commerçants, la Belgique fait généralement partie des pays les
meilleurs marché au monde ; c’est ce qui ressort régulièrement de
comparaisons internationales.
Forte du soutien inconditionnel de ses actionnaires/clients et,
partant, de pratiquement toutes les banques belges de détail, Banksys
a joué un rôle clé dans cette évolution et continuera à le faire dans les
années à venir. C’est pourquoi il convient de saluer la motivation et les
compétences dont font preuve les très nombreux collaborateurs de
Bancontact/Mister Cash et de Banksys, agissant en étroite collaboration
avec les banques belges, sans lesquelles rien de tout cela n’aurait été
possible.
A cet égard, je tiens à souligner en particulier le rôle crucial et
énergique joué durant de nombreuses années, et jusqu’à son décès en
1998, par Guy Alloin, administrateur délégué de Bancontact et, ensuite,
de Banksys.
Par ailleurs, les banques belges ont également permis que Banksys,
outre sa mission principale de processeur d’opérations par cartes,
déploie en parallèle une activité, reconnue internationalement, en
matière d’innovation technologique de pointe. Et cela pour ce qui est du
développement et de la diffusion de nouvelles technologies en matière
de paiement, plus particulièrement en termes de terminaux, de schémas
et protocoles de traitement, et de solutions de sécurité. La technologie
de la carte Proton, à présent utilisée dans de très nombreux pays, a au
demeurant été développée au sein de Banksys au cours des années 90.
Il s’agissait là d’une véritable prouesse technique. On ne saurait
sous-estimer la valeur ajoutée que cette activité technologique
complémentaire apporte à maints égards. Il faut aussi souligner que les
banques belges ont investi des sommes considérables, et cela pendant
des années, sans en tirer aucun bénéfice à court terme. Ce n’est que dans
les années 90 que Banksys a pu commencer à réaliser un résultat positif.
13
14
Des cartes et des terminaux
Il y a donc, en cet automne 2004, suffisamment de raisons de célébrer
ce double anniversaire par le biais d’une série d’initiatives, centrées
autour d’un symposium, de colloques thématiques et d’une exposition.
Tout ceci sans autosatisfaction ni fausse modestie.
Un ouvrage de référence historique, offrant une synthèse de cette
passionnante évolution du contexte bancaire belge, était tout à fait
indiqué. Je souhaite à cet effet adresser mes plus sincères remerciements
aux journalistes Christophe Van Overstraeten et Marie Bryon, qui ont
assuré la rédaction de cet excellent texte. Je tiens également à remercier
les nombreux collaborateurs des banques belges et de Banksys, ainsi
que les administrateurs, anciens et actuels, de Banksys et des autres
organisations interbancaires qui ont bien volontiers accepté de faire
part de leurs souvenirs aux rédacteurs de l’ouvrage.
Une telle synthèse est d’évidence incomplète, mais je crois ne pas
me tromper en indiquant que quiconque lira cette histoire des cartes
et des terminaux en Belgique au cours des 25 dernières années,
partagera avec plaisir mon sentiment d’admiration et de fierté.
Jean Colaut
Président du Conseil d’administration de Banksys
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Des cartes et des terminaux
Introduction
La Belgique, pionnière des
technologies de paiement
Une histoire d’hommes, de défis et de succès
Solidement ancrée dans les habitudes du consommateur belge, la carte
bancaire synthétise à elle seule les spécificités de notre système de
paiement électronique. Fruit d’une collaboration interbancaire pragmatique,
elle offre un nombre impressionnant de fonctions, pour un coût parmi les
plus avantageux au monde. Notre pays se démarque aussi par son niveau
de sécurité très élevé, non seulement au niveau des paiements par carte,
mais aussi au niveau de la gestion bancaire à distance dont profitent
entreprises, commerces et particuliers.
Un savoir-faire soutenu depuis 25 ans par quelques acteurs économiques
incontournables, dotés d’une vision à long terme et disposés à investir les
fonds nécessaires.
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18
Des cartes et des terminaux
Une carte, de multiples possibilités
Retrait d’argent à un distributeur automatique, accès au self banking, réception d’extraits de compte, règlement d’un plein de
carburant dans une station-service, petit
achat à un automate, rechargement d’une
carte de téléphone prépayée, usage du
porte-monnaie électronique… Les fonctions
qu’offre la carte bancaire sont multiples en
Belgique.
Si cette gamme étendue de produits et
services informatisés n’étonne plus, elle
place toutefois notre pays parmi les plus
avancés en matière de cartes de débit. Sur
ce marché, en effet, les
Belges bénéficient
d’une technologie de
haut niveau, qui leur est
proposée pour un tarif
des plus faibles au
monde, avec lequel
seuls les Pays-Bas rivalisent. Situé entre 30 et 40
euros par an selon les
banques, ce montant
couvre toutes les opérations liées aux cartes de
débit, y compris la
tenue du compte. Il
contribue au taux de
pénétration élevé que
connaissent les cartes
de type Bancontact/
Mister Cash dans notre pays. Ces cartes sont
aujourd’hui au nombre de dix millions et
leur utilisation ne cesse d’augmenter, passant de 379 millions d’opérations (retraits
d’argent et paiements aux terminaux points
de vente) en 2000, à plus de 620 millions en
2003. En 2003 toujours, le nombre total de
transactions effectuées par cartes bancaires
(débit, crédit, Proton et cartes d’entreprises)
atteint près de 900 millions.
Quand la collaboration fait la force
Le succès de la carte de débit en Belgique
doit beaucoup à la stratégie suivie par les
principales institutions financières nationales, et ce depuis les débuts de l’automatisation des procédures bancaires. Bien que
leur secteur soit soumis à rude concurrence,
les décideurs des
banques belges ont
très tôt compris que
la mise en commun de
certaines ressources
leur permettrait d’aller
plus loin dans le développement de nouvelles technologies.
Leur vision fera évoluer le système belge
vers un espace de
paiement unique, au
sein duquel les normes
sont établies et respectées par l’ensemble
des intervenants. Ceci
afin d’obtenir des procédures et équipements uniformes, facteur indispensable à
une adoption massive ainsi qu’à la génération d’économies d’échelle pour l’ensemble
des acteurs.
INTERNATIONAL
La Belgique dans le peloton de tête mondial
De nombreuses études mentionnent les avancées de la Belgique dans le domaine des transactions électroniques.
Nos systèmes de paiement présentent des différences notables par rapport à ceux déployés ailleurs. Ainsi, l’usage
de la carte de débit est bien plus développé dans notre pays qu’aux Etats-Unis, par exemple. Cette caractéristique
est gage d’une plus grande sécurité des paiements, et traduit une culture belge encore réticente au crédit. D’autre
part, les chèques ont virtuellement disparu de la circulation en Belgique (3,8% du nombre total de transactions).
Aux Etats-Unis et en France, ils représentent encore une fraction importante des paiements (respectivement 53,5%
et 35,4%), ce qui génère une plus grande lourdeur administrative et des frais de traitement supplémentaires. De
plus, les Américains et les Français ne bénéficient pas des facilités et des gains d’efficacité liés notamment au
numéro de compte uniforme ou au formulaire de virement standardisé.
En matière d’habitudes de paiement électronique, ce sont les pays scandinaves qui présentent l’avancée la plus
importante puisque, par exemple, il est déjà possible d’y payer une boisson à un automate par GSM. Par ailleurs, le
cas particulier de la Norvège montre que le potentiel des paiements par carte est encore énorme en Belgique. Ainsi,
les Norvégiens réalisent un volume de transactions similaire à celui de notre pays, pour une population deux fois
moins importante…
Utilisation des outils de paiement (non cash)
Comparaison internationale pour 2002 (en % du nombre total d’opérations)
Pays
Belgique
Allemagne
France
Pays-Bas
Royaume-Uni
Etats-Unis
Zone euro
Virements
Chèques
Cartes de débit, Porte-monnaie Domiciliations
et assimilés et assimilés cartes de crédit, électronique (Direct Debits)
cartes privatives
46,9
1,7
34,6
7,0
9,8
45,0
1,2
16,6
0,3
36,9
18,7
34,2
30,6
0,1
16,3
37,0
neg
32,8
2,6
27,6
17,7
21,0
41,2
0
20,1
5,0
49,8
41,7
0
3,4
30,1
13,8
29,6
0,7
26,7
(Source : Blue Book 04/2004 & Red Book 03/2004)
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20
Des cartes et des terminaux
La sécurité, une obsession payante
Estimation de l’utilisation des outils de paiement en Belgique
Nombre
d’opérations (en millions)
Virements et assimilés
Chèques et assimilés
Domiciliations
Cartes de débit, cartes de crédit
et cartes privatives
Monnaie électronique
TOTAL
1991
1998
2002
Part relative en 2002
511,8
193,8
73,2
119,3
674,7
86,9
117,4
342,5
808
29
169
595
46,9
1,7
9,8
34,6
898,1
28,2
1.249,7
121
1.722
7
100,0
(en %)
Dès le début, nos ingénieurs accordent
une attention particulière à la protection des
données transférées. Du premier distributeur de billets avec carte perforée au dernier
terminal mobile de paiement, la sécurité
constitue une condition sine qua non au
développement de nouvelles technologies.
Anticipant généralement les standards
à venir, les systèmes de paiement électronique belges ont toujours utilisé des technologies de pointe en matière de sécurité.
L’association d’un code secret à la lecture de
carte ; la vérification du solde du compte
bancaire de l’acheteur en temps réel ; la
mise en place du service Card Stop au
niveau national, destiné à faire bloquer
immédiatement sa carte en cas de perte ou
de vol ; le développement de la signature
électronique grâce à une carte à puce munie
d’un système de cryptage efficace… Voilà
quelques-unes des applications qui permettent à la Belgique d’enregistrer l’un des taux
de fraude les plus faibles au monde.
(source : ABB, Blue Book 04/2004 & Red Book 03/2004)
Le consommateur belge peut choisir entre
une panoplie d’outils de paiement.
Dans un tel contexte de relations tantôt
rivales, tantôt alliées, le concours de tiers
s’est avéré précieux. En stimulant les
banques de façon plus ou moins active
selon les époques et les initiatives, des institutions telles que la Banque nationale de
Belgique (BNB) et l’Association belge des
Banques (ABB) ont facilité, voire initié ces
projets déterminants pour le bon déroulement des flux de paiement.
Une mentalité de pointe
Ce dynamisme communautaire a maintes
fois conféré à notre système financier une
réputation de pionnier. Car derrière chaque
concept technologique nouveau, il s’est trouvé chez nous des hommes prêts à collaborer
pour se lancer dans le projet. L’histoire du
paiement informatique belge est émaillée
d’exemples de ces idées avant-gardistes
défendues par une équipe d’entrepreneurs
et d’ingénieurs compétents.
Ainsi, c’est en Belgique qu’est effectué
le premier paiement électronique aux pompes à essence. L’événement remonte à plus
de 20 ans et, aujourd’hui encore, de nombreux pays n’offrent toujours pas la possibilité à leurs automobilistes de régler leur
plein par carte directement à la pompe (station entièrement automatisée), 24 heures
sur 24. Moins spectaculaires pour la population, l’introduction de la structure uniforme du numéro de compte et l’instauration
du formulaire de virement unique, au
début des années 70, constituent toutefois
une véritable révolution pour la sphère
financière belge. Cette normalisation donnera lieu, en 1974, à la création du Centre
d’Echange d’opérations et de
Compensation (CEC).
TECHNOLOGIE
Cinq secondes pour mobiliser tout
le secteur financier
A force de faire le geste, le consommateur belge ne s’interroge même plus
sur la technologie qui se cache derrière le paiement par carte
Bancontact/Mister Cash. De l’introduction de celle-ci dans le terminal à
l’autorisation de la transaction, cinq secondes à peine s’écoulent. Le temps
qu’il faut pour assurer une sécurité optimale :
La carte est insérée par le client dans le terminal, après quoi le commerçant introduit le montant de la transaction.
Le client introduit son code secret via le clavier, ce qui engendre la
connexion entre le terminal du point de vente et l’ordinateur central du gestionnaire de réseau.
Immédiatement, ce dernier vérifie la validité de la carte (opération qui assure au commerçant que la carte
n’est ni bloquée, ni volée) et le code secret associé (ce qui permet d’identifier l’auteur du paiement).
Une liaison est alors établie entre l’ordinateur central et la banque du client, afin de consulter le solde
disponible.
En cas d’autorisation de la transaction, un signal est envoyé au terminal du point de vente pour permettre
au paiement d’être effectué.
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Des cartes et des terminaux
Des solutions pour particuliers et
entreprises
Forte de ses atouts technologiques et
humains, la Belgique s’est hissée dans le
peloton de tête des applications d’eBanking.
Isabel, interface de gestion dédiée aux
entreprises, témoigne de la connaissance
belge en la matière. Ce système électronique
multibancaire, premier du genre en Europe,
offre aux sociétés de toutes tailles et de tous
secteurs une solution pour effectuer l’ensemble de leurs opérations sur compte
(consultations de soldes, ordres de paiement…) au départ d’un ordinateur. Les entreprises qui adhèrent à Isabel bénéficient du
STP (Straight Through Processing), autrement
dit le traitement entièrement automatique
des informations, depuis l’ordre de transaction jusqu’à la régularisation des comptes
bancaires concernés par l’opération.
Une carte,
de multiples
possibilités
PRODUIT
La Belgique, pays à forte densité d’innovation
Depuis 25 ans, notre pays se distingue par une capacité d’innovation impressionnante dans le domaine
des technologies de paiement. Nos ingénieurs ont notamment été dans le peloton de tête pour les avancées
suivantes :
Le retrait d’argent par carte bancaire à un distributeur automatique de billets interbancaire,
avec vérification on line du solde.
Le paiement électronique à une station d’essence via un terminal de paiement extérieur (Payment
Terminal Outdoor).
La vérification on line (immédiate) des données relatives au
compte du porteur de carte.
Le module de sécurité DEP (Data Encryption Peripheral).
Installé sur un serveur ou un ordinateur, ce périphérique
intègre différents dispositifs de sécurité performants.
L’algorithme de cryptage Rijndael, inventé par deux Belges,
Vincent Rijmen (KUL) et Joan Daemen (ex-Banksys).
L’algorithme fait désormais partie des standards de sécurisation des transactions en ligne. Il a notamment été choisi
par le gouvernement américain.
L’instauration de TRASEC (TRAnsaction SECurity), système
de sécurisation des communications électroniques entre les
entreprises et leurs banques, basé sur l’usage d’une carte à
puce et d’une signature électronique. La création d’Isabel,
plate-forme interbancaire unique également destinée aux
entrepreneurs belges en complète l’offre de services.
Le système STEPS (Standard European Payment System),
logiciel gérant toutes les fonctions relatives aux paiements électroniques et aux retraits d’argent, et
qui fut adopté par plusieurs pays européens.
Le porte-monnaie électronique rechargeable, baptisé Proton en Belgique.
La carte SIS, carte de sécurité sociale électronique.
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Des cartes et des terminaux
SOCIETE
Evolution du nombre de cartes de paiement en circulation
Le paiement
électronique vu par
le consommateur
belge
Dans le cadre de son quinzième anniversaire, Banksys a fait réaliser en
juillet 2004 un sondage d’opinion à grande échelle. L’objectif était d’analyser la perception qu’ont les Belges du paiement électronique, et d’évaluer
leurs attentes vis-à-vis de ce mode de paiement. L’enquête, réalisée avec
l’aide scientifique de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), a été effectuée par
la société d’étude de marché Ipsos. Celle-ci a interrogé pas moins de 1.008
personnes âgées de 15 ans et plus.
Les résultats indiquent clairement que l’utilisation des cartes de paiement
est fort répandue. Quelque 98% des Belges connaissent la carte
Bancontact/Mister Cash et 86% d’entre eux l’utilisent effectivement. Dans le
cas de Proton, ces chiffres sont respectivement de 89% et 31%. La fonction
Proton est la plus communément utilisée chez les personnes de 15 à 35 ans.
L’on pourrait même dire qu’après toutes ces années, la carte
Bancontact/Mister Cash est devenue quasiment indispensable pour le
consommateur belge. Ainsi, 71% des personnes interrogées déclarent ne
pas pouvoir se passer de carte de débit pendant plus d’une semaine. Pour
20% d’entre elles, cette carte est même une nécessité quotidienne. En outre,
il est remarquable de noter que s’il était possible de payer partout par
carte, un tiers des participants à l’étude cesserait de recourir à l’argent
liquide.
Interrogés sur les caractéristiques principales qu’ils attendent d’un moyen
de paiement, les Belges songent avant tout à la sécurité (54%), au côté pratique (50%) et à la fiabilité (39%). Même les personnes qui n’utilisent pas
Bancontact/Mister Cash et Proton reconnaissent que ceux-ci satisfont à ces
points. Du côté des inconvénients, les personnes interrogées soulignent que
les moyens de paiement électronique sont insuffisamment anonymes et
permettent un moindre contrôle des dépenses. Ces outils de paiement leur
apparaissent en outre trop chers.
Quant aux paiements par carte
effectués par les
particuliers, leur
traitement dépend
en grande partie
de Banksys, société issue
du regroupement des consortiums bancaires Mister
Cash et Bancontact. Pour
assurer une communication sans faille entre les
différents éléments de la
chaîne de paiement (terminaux aux points de
vente, dans les stations
d’essence, ordinateur
central, agences bancaires…), Banksys a mis en
place son propre réseau
de télécommunication.
Constituée de 10.500 lignes
louées auprès de
Belgacom, l’infrastructure
est dite redondante, ce
qui a pour conséquence
d’éviter la rupture de communication en cas de
panne.
Situation assez unique
au monde, la société
associe deux types
d’activités : le traitement
des paiements électroniques, activité de base,
et le développement de
Nombre de cartes de paiement 1970
1975
1980
1985 1990 1995
2000
2003
1.128
0
0
-
1.686
834
0
-
1.870 3.211 3.397
2.002 5.250 6.715
95 1.235 2.271
-
3.670
0
8.371 10.448
2.746 2.838
7.898 8.804 **
8.327 9.786
(en milliers)
Cartes de garantie eurochèque*
Cartes Bancontact/Mister Cash
Cartes de crédit
Cartes avec la fonction Proton
Cartes avec la fonction Maestro
375
0
0
-
(source : calculs ABB sur données Banksys, Europay Belgium, Visa Belgium)
* la garantie eurochèque a été supprimée au 31/12/2001. En vue de cette suppression,
les cartes de garantie ont été progressivement retirées de la circulation au cours de l’année 2001.
** dont 2,1 millions activées
Le nombre de cartes de paiement en
circulation en Belgique ne cesse de croître.
Le dernier modèle de la gamme PTO
(Payment Terminal Outdoor)
pour stations-service symbolise la capacité
d’innovation du secteur bancaire belge.
technologies de paiement (terminaux, technologies de cartes, protocoles et solutions
de sécurité), activité complémentaire d’innovation. La combinaison de l’expertise
dans ces deux matières correspond à une
vision end-to-end qui reflète la volonté de
maîtriser tous les aspects d’un paiement
électronique, d’un bout à l’autre. Tout cela
n’aurait pas été possible sans le soutien des
banques qui, pendant des années, ont
investi sans bénéfices des dizaines de
millions d’euros (il est difficile d’obtenir un
chiffre précis a posteriori) dans le développement de solutions et de technologies de
paiement de haut niveau. Cette expertise a
permis à Banksys de jouer un rôle avant-gardiste dans maints domaines technologiques.
Résultat de 25 années d’efforts, la réussite du système de paiement électronique
belge s’exprime aujourd’hui à chaque transaction par carte.
25
26
Des cartes et des terminaux
INTERVIEW
Une ingéniosité au service du
confort et de la sécurité
Administrateur délégué de Banksys depuis
ment automatique aux stations d’essence, 24
carte volée ou perdue. Enfin, notre pays est
janvier 2003, Dirk Syx a passé de nom-
heures sur 24. Ce service a véritablement
parmi les plus avancés en Europe en ce qui
breuses années à la Kredietbank, où il a
constitué le moteur du développement des
concerne les préparatifs pour la norme EMV.
notamment été en charge des systèmes de
paiements par carte en Belgique. D’autre
Celle-ci devrait fortement diminuer certai-
paiement. Il porte un regard éclairé sur le
part, c’est au sein de Banksys qu’a été déve-
nes formes de fraude par carte, comme la
savoir-faire belge en la matière.
loppée la technologie de la carte Proton, qui
contrefaçon. Elle implique l’adaptation de
peut être utilisée pour de multiples applica-
l’ensemble des terminaux et des cartes de
tions. »
crédit, ce qui devrait être largement accompli en Belgique dès la fin 2004. »
En quoi la Belgique est-elle à l’origine
La sécurité a toujours été au centre des
d’innovations remarquables dans le
préoccupations des ingénieurs belges.
domaine du paiement électronique ?
Quel est aujourd’hui le degré de sécuri-
Dirk Syx : « La Belgique fut le tout premier
té de notre réseau ?
pays à instaurer un système de paiement
Dirk Syx : « Les statistiques révèlent que
par carte de débit avec vérification en
le réseau de paiement électronique belge
temps réel des données du porteur de
est parmi les plus sûrs au monde. Dans le
carte. En outre, la vision de nos ingénieurs
cas de Bancontact/Mister Cash et de Proton,
a permis de mettre sur pied une infrastruc-
le taux de fraude est inférieur à 0,001%. En
ture efficace et appréciée des commerçants
outre, le service Card Stop nous permet de
et des consommateurs. Songeons au paie-
réagir rapidement afin de bloquer toute
27
Des cartes et des terminaux
1976 et avant
<
76778081858689909394979800 0102 03>
Les prémices de
l’ère électronique
De la pièce métallique aux premiers distributeurs de billets
Si pendant longtemps la monnaie fiduciaire constitue le mode de paiement
01
privilégié, le vingtième siècle voit la montée en force de la monnaie
scripturale. Dès la fin des années 60, les chèques, puis les virements,
connaissent une popularité croissante. Cette évolution, qui va de pair avec
une explosion du nombre de comptes bancaires, amène très tôt les banques
à automatiser un grand nombre de procédures. La collaboration
interbancaire exemplaire qui se développe lors de l’élaboration de
systèmes informatisés communs pose les jalons de la success story belge.
29
30
millions d’euros
Des cartes et des terminaux
la monnaie métallique ne conserve pas son
exclusivité très longtemps. Ainsi la lettre de
change joue un rôle moteur dans le développement du commerce international dès
le 14e siècle1.
Par après se développe, au cours du Moyen
Age, la monnaie fiduciaire, principalement
sous la forme de billets de papier imprimé.
Le fonctionnement d’un système basé sur
ce type de monnaie repose sur la confiance
que l’utilisateur accorde au billet imprimé
puisque, à la différence d’une pièce métallique d’or ou d’argent, le billet ne possède
pas de valeur intrinsèque.
un niveau de sécurité et de convivialité supplémentaire. Pour la première fois, en effet,
il n’est plus nécessaire de disposer sur soi
d’un montant prédéfini pour pouvoir effectuer une transaction. Le chèque n’est toutefois pas utilisé par le grand public à ses
débuts, puisqu’il est d’abord réservé à certaines professions, notamment libérales.
Le cours de l’Histoire s’accélère dans les
années 60, marquées par une croissance économique sans précédent. Jusqu’alors, les
banquiers avaient eu tendance à concentrer
leurs services sur les entreprises et sur certaines professions spécifiques. Mais la conjoncture économique entraîne de profondes
modifications dans le secteur bancaire belge
et dans les habitudes de paiement des particuliers. L’accroissement des revenus de la
population active renforce son pouvoir
d’achat et sa capacité à économiser. La nécessité de disposer de moyens plus commodes
de dépenser l’argent gagné et de conserver
le reste de façon sûre se fait sentir avec une
intensité croissante. Progressivement, la combinaison de ces facteurs entraîne une multiplication des comptes en banque et
l’élargissement des services bancaires à l’ensemble de la population. Une véritable
bataille commerciale s’ensuit pour encourager chaque Belge à ouvrir un compte à vue.
Le chèque :
nouvelle alternative aux espèces
Le compte en banque devient
incontournable
Au début du vingtième siècle, une nouvelle alternative à la monnaie métallique prend
de l’essor. L’introduction du chèque amène
Parallèlement aux conséquences de la
conjoncture économique favorable, les
banques elles-mêmes stimulent l’utilisation
des services bancaires par les particuliers.
50
40
16,4% >
30
31,7% >
Monnaie
scripturale
Monnaie
fiduciaire
83,6% >
20
42,6% >
10
54,4% >
45,6% >
1965
45,6% >
54,4% >
1970
68,3% >
57,4% >
1980
1990
2000
(Source : ABB)
Depuis le milieu des années 60, la part de la monnaie scripturale dans
la masse monétaire totale augmente sans cesse.
Les siècles passent, la monnaie
s’allège
Depuis toujours, les activités de commerce requièrent l’utilisation d’un moyen
d’échange. Le troc, peu commode, cède rapidement la place à des moyens de paiement
plus faciles à utiliser. C’est en réponse à
cette difficulté qu’apparaît
la monnaie au cours de
l’Antiquité.
La monnaie prendra
plusieurs formes au
cours de l’Histoire.
Le premier instrument d’échange
que l’on puisse réellement
appeler ‘monAncienne pièce
de monnaie
naie’ est constitué de
pièces de métal précieux.
Lourde et peu maniable en grande quantité,
1
Source : ‘L’évolution de la lettre de change, 14e–17e siècles’ (Raymond De Roover)
PRODUIT
Le chèque :
un siècle et
puis s’en va
Apparu au début du vingtième siècle, le chèque est le
véritable précurseur de la carte bancaire. Dans un
premier temps, son usage est réservé à certains
métiers, comme les professions libérales, les industriels
et les commerçants. Ce n’est qu’à partir des années 60,
suite à la popularité croissante des comptes bancaires,
que son usage est activement promu auprès du grand
public. Les banques présentent alors le chèque comme
la première alternative aux paiements en espèces.
Les avantages mis en avant à l’époque portent surtout
sur le besoin de disposer de moins d’argent liquide sur
soi, sur la sécurité accrue qui en résulte pour les commerçants et les consommateurs, et sur la possibilité
d’effectuer des achats sans passer au préalable par sa
banque. Autant d’arguments qui, par après, seront
également utilisés dans la promotion des paiements
par carte.
Suite à la tarification des paiements par chèque au
début des années 90, puis à la suppression de la
garantie sur les eurochèques en 2002, l’usage de ce
moyen de paiement a fortement diminué. En 2004,
les paiements par chèque ne représentent plus que 1%
des transactions. D’ici 2007, le chèque devrait disparaître de la circulation, à l’exception des chèques pour
entreprises.
31
32
Des cartes et des terminaux
TECHNOLOGIE
Bankomat – feu vert pour la distribution
automatique de billets
Suite au réseau Paymatic installé par la Générale de Banque en 1968, le premier
réseau de distributeurs de billets lancé conjointement par deux banques – la Banque
de Bruxelles et la Krediet Bank – fait son apparition en 1969. Les appareils Bankomat
sont alors placés à 42 endroits stratégiques du pays. Les emplacements choisis se trouvent principalement dans les agences bancaires à forte fréquentation et dans les grandes entreprises.
L’appareil est révolutionnaire
pour l’époque. Conçu pour distribuer des billets de 1.000 BEF
(24,79 EUR), son usage préfigure déjà celui des ATM modernes. L’utilisateur reçoit une
carte perforée qu’il doit introduire dans une fente horizontale. Une porte s’ouvre alors,
révélant deux rangées de touches. La rangée supérieure permet de sélectionner le nombre de billets requis, pour un
montant maximal de 5.000 BEF (123,95 EUR). Quant à la rangée inférieure, elle sert
à introduire un code personnel ; l’appareil effectuant lui-même le contrôle du code.
Les billets sont distribués un par un, et leur sortie est annoncée par une petite lumière
verte.
La petite histoire veut que le Bankomat était défectueux lors d’une de ses premières
présentations à la presse. Ce jour-là, un technicien se serait mis derrière l’appareil
pour faire passer manuellement les billets par la fente… Par après, le Bankomat s’est
montré extrêmement fiable tout au long de sa durée de service. Son utilisation prend
fin avec l’apparition des premiers guichets automatiques.
Ainsi, l’augmentation du nombre de transactions s’accompagne de la construction d’un
réseau d’agences de proximité. Celles-ci,
judicieusement réparties sur le territoire,
permettent aux particuliers de se rendre
dans une agence peu éloignée de leur domicile. Entre 1960 et 1970, le nombre d’agences
bancaires augmente ainsi de 72%.
Les entreprises aussi contribuent à l’accroissement du taux de bancarisation, en
incitant notamment leur personnel à accepter le paiement de leur salaire sur un compte
à vue. Auparavant, le paiement des salaires
avait lieu de façon hebdomadaire par la
remise d’une enveloppe de main à main.
Mais la préparation de ces enveloppes est
une tâche fastidieuse, qui nécessite un transfert de fonds important depuis la banque jusqu’à l’entreprise. De plus, ces transferts ne
sont pas dénués de risques.
Si la modernisation du paiement des salaires est certes profitable à l’employeur, elle
n’est pas nécessairement du goût de tous.
Ainsi, la petite histoire relate les réticences
de salariés qui voyaient dans la suppression
de l’enveloppe hebdomadaire, l’apparition
d’un contrôle conjugal additionnel…
Au même moment, la promotion d’une
série de facilités bancaires – telles que les
domiciliations ou les ordres permanents –
renforce encore la popularité des comptes,
d’autant qu’elles sont mises à la disposition
du public de façon entièrement gratuite.
Les efforts des banques ne restent pas sans
résultats et font rapidement du compte en
banque du particulier un outil financier
incontournable. Des opérations qui étaient
jusque-là exceptionnelles, acquièrent un
caractère quotidien.
33
34
Des cartes et des terminaux
Une nécessité d’automatisation
Le retrait d’argent à des distributeurs de
billets s’inscrira progressivement dans les
habitudes du consommateur belge.
A la fin des années 60, le recours à des
moyens de paiement tels que les chèques
et les virements est devenu un réflexe pour
des tranches croissantes de la population.
Pour les commerçants, le chèque constitue
une option beaucoup plus attrayante depuis
qu’il est assorti d’une carte de garantie bancaire (internationale via la carte eurochèque
ou domestique via la carte des organismes
publics de crédit), par laquelle l’institution
émettrice du chèque garantit son paiement
jusqu’à 7.000 BEF (173,53 EUR).
Face à l’augmentation sans précédent du
volume d’opérations bancaires à traiter, le
besoin d’automatisation se ressent de façon
de plus en plus pressante. Les coûts liés au
traitement manuel de l’argent et au transport
de fonds ne cessent de croître, et la croissance du nombre de comptes en banque entraîne une augmentation exponentielle du
personnel bancaire. Au sein des institutions
financières, l’automatisation se concrétise
par un usage de plus en plus étendu des
outils informatiques, alors en plein développement. Ceux-ci apportent une solution face
aux masses de papier à traiter, et contribuent
à limiter la croissance des frais de personnel
auxquels sont acculées les banques.
Expériences isolées des premiers
distributeurs de billets
L’automatisation bancaire est rapidement
visible pour la population. En 1968, la
Générale de Banque installe ses premiers
distributeurs de billets automatiques
INTERNATIONAL
S.W.I.F.T. :
l’automatisation des télex
Jusqu’en 1973, la communication transfrontalière
entre banques s’opère uniquement par le biais du
télex. Cette technologie, outre une sécurité lacunaire,
nécessite un traitement manuel des messages. Or, vu
le nombre croissant de messages interbancaires,
certaines banques se retrouvent rapidement avec
des volumes importants de télex à traiter par jour.
La création de S.W.I.F.T. (Society for Worldwide
Interbank Financial Telecommunication) en 1973 vise
à remédier à ce problème. L’objectif des 239 banques
fondatrices consiste à relier toutes les institutions financières du monde par voie électronique. Depuis sa mise
en oeuvre, une grande diversité de transactions interbancaires s’effectue de manière fiable et automatisée –
et en quelques minutes seulement. Les institutions
membres recourent pour ce faire à un certain nombre
de normes et de procédures standardisées, parmi lesquelles le Bank Identification Code (ou code BIC).
Aujourd’hui, quelque 7.600 institutions financières
dans 200 pays font appel aux services de messagerie
électronique de S.W.I.F.T., et la société – établie en
Belgique – traite près de deux milliards de messages
par an.
Paymatic. Quelques mois plus tard, la
Banque de Bruxelles et la Krediet Bank entament la création du réseau Bankomat. A l’origine, ces appareils ont pour unique fonction
de distribuer des billets de 1.000 BEF (24,79
EUR) au moyen d’une carte perforée et d’un
code d’identification.
Un autre pas important est franchi en
1973, lorsque la Banque de Bruxelles,
la Générale de Banque et la Krediet Bank
signent un accord. Celui-ci a pour but l’exploitation d’un réseau commun de distributeurs placés dans certaines entreprises et
mises au service du personnel. Ce réseau
comporte 23 appareils Bankomat et 3 appareils Paymatic. Avec le déploiement de cette
structure à l’échelle nationale, les premières
expériences isolées laissent rapidement la
place à une approche globale de la question.
Premiers résultats de la collaboration
interbancaire
Entre-temps, il apparaît aussi que l’automatisation ne peut s’opérer spontanément
sans certaines mesures d’uniformisation.
Ainsi, plusieurs initiatives importantes sont
mises en œuvre au niveau structurel entre
1971 et 1974, parmi lesquelles l’attribution
de codes d’identification par banque, l’uniformisation de la structure des numéros de
compte et des formulaires de chèques, et
l’introduction des virements à communication structurée. Le cheque truncation, ou nonéchange de chèques, marque un autre pas en
avant dans la coopération interbancaire. A
partir de 1972, la banque du commerçant
35
36
Des cartes et des terminaux
SOCIETE
Le numéro de compte 3-7-2
La standardisation des numéros de compte en
banque est certainement l’un des points forts
de la collaboration interbancaire en Belgique.
C’est en 1971 qu’est introduite la structure
uniforme du numéro de compte à l’échelle
nationale. Aujourd’hui encore, le système est
connu sous le nom de ‘3-7-2’, par référence
aux trois groupes de chiffres composant
chaque numéro de compte belge. Les trois
premiers chiffres identifient la banque du
bénéficiaire et permettent l’acheminement
automatique de chaque versement vers le bon
organisme financier. La deuxième séquence
de chiffres, non normalisée, peut être utilisée par les banques pour identifier le client,
le produit ou l’agence. Enfin, les deux derniers numéros servent à des fins de contrôle.
L’adoption de cette structure unique pour les numéros de compte facilitera bon nombre
d’évolutions ultérieures dans le traitement des transactions électroniques, y compris
le phone banking et l’Internet banking.
L’un des atouts majeurs du système 3-7-2 est sa fiabilité. Lorsque l’on introduit un
numéro de compte, un algorithme relativement simple – appelé ‘check digit 97’ – permet de vérifier qu’aucune erreur ne se glisse dans la succession de chiffres : les deux
derniers chiffres égalent le reste de la division des dix premiers chiffres par 97. Cette
sécurité est notamment à la base du succès des opérations de self-banking. Une popularité également attribuable au formulaire de virement unique. Introduit peu après le
numéro de compte uniforme, le virement est de loin le mode de paiement le plus utilisé
en Belgique.
archive elle-même la plupart des chèques
encaissés et n’échange que les données
informatiques correspondantes avec les
autres banques.
Ce mouvement de standardisation est rendu
possible grâce à un esprit de collaboration
interbancaire particulièrement intense et
fructueux, notamment sous l’égide du Centre
Interbancaire de Recherche en Informatique
(CIRI). Ce dernier regroupe des représentants des trois principales banques du pays,
ainsi que des associations bancaires. Par
ailleurs, dans le cas de la structure uniforme
du numéro de compte, les associations bancaires jouent un véritable rôle de surveillance afin de garantir à toutes les banques
– grandes et petites – un traitement équivalent, et de stimuler ainsi son acceptation
rapide par l’ensemble du secteur.
La création du réseau international de
transmission et de traitement de messages
interbancaires S.W.I.F.T. en 1973 marque un
grand pas de plus vers une efficacité accrue
du traitement des opérations bancaires.
Enfin, la mise sur pied du Centre d’Echange
d’opérations et de Compensation (CEC), un
an plus tard, est également essentielle pour
la suite de l’Histoire. Pour la première fois en
effet, l’ensemble des opérations de paiement
entre banques belges est canalisé de façon
automatique. L’année 1974 marque ainsi la
fin de l’échange d’opérations sur papier au
sein de la chambre de compensation traditionnelle, puisque seuls certains types de
chèques y sont encore échangés. Les bases
sont ainsi fondées pour la grande aventure
des paiements électroniques.
37
38
Des cartes et des terminaux
INTERVIEW
La Belgique, un cas atypique
Jozef Van den Nieuwenhof, directeur
Comment expliquer l’avancée soudaine
Les Belges continueront-ils à tenir à la
du département Organisation et Informa-
de la Belgique en matière de paiements
monnaie fiduciaire ?
tique bancaire à l’Association belge des
électroniques ?
Jozef Van den Nieuwenhof : « L’avenir
Banques, a suivi de près les évolutions en
Jozef Van den Nieuwenhof : « Une loi de
matière de paiements.
seul le dira, mais je pense que les paie-
1965 imposait qu’un numéro de compte
ments en espèces sont voués à disparaître.
bancaire soit associé à chaque transaction
L’argent liquide génère en effet un ensem-
financière. Deux ans plus tard, un arrêté-loi
ble de frais liés, par exemple, à son
obligeait les commerçants à accepter le
transport, souvent sous escorte, ou à son
chèque comme mode de paiement. Le vire-
comptage. Et ceci sans parler des frais de
ment et le chèque se sont alors trouvés
Justice qu’entraînent les vols, les attaques et
subitement favorisés. Face à l’augmentation
la falsification des billets. A l’inverse, la
colossale des documents papier à traiter
monnaie électronique est plus rapide à
Comment peut-on caractériser les habi-
confiscation des biens qui l’accompagnait.
manuellement, les banques ont commencé
manipuler, son traitement est moins coûteux
tudes bancaires des Belges ?
L’intérêt des Belges pour l’argent liquide,
à automatiser les procédures de manière
et elle offre un niveau de sécurité incompa-
Jozef Van den Nieuwenhof :
toujours bien vivant aujourd’hui, semble
extrêmement efficace, ce qui a permis une
rable. Face à un tel contraste, je crois que les
« La Belgique s’est toujours démarquée par
paradoxal face à notre avance incontestable
percée des outils informatiques dans le sec-
utilisateurs n’auront pas de mal à faire un
sa fidélité à la monnaie fiduciaire et à
en matière d’électronisation des paiements.
teur bancaire. En dix années, la Belgique a
choix. »
l’épargne à domicile. L’on attribue souvent
Cette étrangeté fait de la Belgique un cas
pu combler son retard et passer en tête du
cette caractéristique à la succession d’occu-
plutôt atypique. »
peloton européen en matière d’automatisa-
pants étrangers en Belgique et au risque de
tion des paiements. »
39
Des cartes et des terminaux
1977–1980
<
76 778081858689909394979800 0102 03>
Les premiers réseaux
de guichets automatiques
Mise au point de deux systèmes concurrents
Alors qu’à ses débuts l’informatique dans les banques avait pour objectif
02
d’augmenter la productivité tout en réduisant les coûts, la fin des années
70 la voit changer de nature. Aidée par l’uniformisation d’un certain nombre
de procédures clé, elle permet la création de nouveaux services. Ainsi se
développe une nouvelle génération de distributeurs de billets permettant
bien plus que les retraits d’argent. Rapidement, les banques belges se
concertent en vue d’élaborer un réseau commun de guichets automatiques.
Des divergences commerciales aboutissent cependant à la création de deux
réseaux concurrents : Mister Cash et Bancontact.
41
42
Des cartes et des terminaux
Efforts de construction
d’un réseau national
Depuis la standardisation d’un grand
nombre de procédures bancaires au début
des années 70, l’échange d’informations
digitalisées entre banques est grandement
facilité. En outre, la Banque Bruxelles
Lambert (BBL) et la Kredietbank sont encouragées par le succès de leurs premiers distri-
buteurs de billets. Il est désormais clair que
ceux-ci constituent une solution idéale pour
permettre aux clients d’accéder à leur compte, même en dehors des heures de bureau.
L’exploitation des premiers appareils révèle
cependant aussi que leur installation et leur
entretien coûtent cher, et que de nombreux
aspects techniques sont perfectibles.
Certaines grandes banques préconisent
PRODUIT
Les guichets automatiques :
une histoire de partenariats
Les premiers guichets automatiques à apparaître sur le marché belge sont ceux de Mister Cash, en 1979. Conçus par IBM,
ces appareils proposent aux porteurs de cartes un grand nombre de nouvelles fonctions. Ils sont également plus simples
à utiliser et capables de traiter chaque opération plus rapidement que les premiers distributeurs de billets Bankomat
et Paymatic. La piste magnétique leur confère en outre une
plus grande sécurité.
Comme dans les anciennes machines, les billets de banque doivent être insérés soigneusement par
le personnel bancaire, à l’image de feuilles de papier que l’on introduit dans une imprimante.
Les appareils IBM sont toutefois capables de stocker un plus grand nombre de billets.
Un mécanisme est en outre prévu pour retirer automatiquement tout billet coincé.
Les appareils Bancontact qui apparaissent sur le marché en juillet 1979 sont, eux aussi, développés
par une société tierce. Ainsi, les premiers guichets automatiques mis à disposition des clients
Bancontact sont produits par la société française Transac, reprise plus tard par Bull. Les applicatifs
de sécurisation tournant à l’intérieur de ces machines sont conçus conjointement avec Bancontact.
Aujourd’hui, Banksys et les banques belges achètent des guichets automatiques standardisés à des
sociétés tierces spécialisées, comme Diebold, NCR et Wincor-Nixdorf.
alors l’étude d’un futur réseau commun, en
dépit des obstacles psychologiques et commerciaux que pouvait rencontrer une telle
démarche. L’objectif de cette approche
interbancaire est de rentabiliser au mieux
les investissements et de développer des
machines plus performantes. Entre-temps,
la piste magnétique a été adoptée comme
technologie standard pour la lecture des
cartes. Le code d’identification personnel
s’impose de son côté pour l’authentification
du porteur de carte. Tous les éléments semblent donc réunis pour aboutir rapidement
à un système unique. Les quatre principales
banques du pays et l’Association belge des
Banques entament alors des discussions en
vue du développement éventuel d’un
réseau commun de guichets automatiques.
Les discussions
se poursuivent à trois
Après les premiers contacts, la Générale
de Banque se retire toutefois du groupe de
travail, suite à des divergences de nature
commerciale. La BBL, la Caisse Générale
d’Epargne et de Retraite (CGER) et la Kredietbank décident de poursuivre les discussions
à trois. Avec succès, puisqu’elles signent, le
24 mars 1977, le ‘Protocole relatif aux distributeurs de billets de banque’. Les trois
banques entament alors une étude destinée
à préparer la réalisation d’un réseau commun. Si la première phase du projet doit
déboucher sur un réseau de distributeurs
d’argent, une deuxième phase prévoit déjà
le développement de terminaux de paiement pour les points de vente. Un an plus
INTERNATIONAL
Les retraits aux guichets
automatiques, même en
vacances
L’utilisation croissante des guichets automatiques
en Belgique est suivie de l’ouverture progressive
des réseaux étrangers aux porteurs de carte belges.
L’objectif est de faciliter les retraits d’argent à l’étranger pour les touristes. Ainsi, dès juillet 1981, la carte
Bancontact France fait son entrée sur la scène des
paiements électroniques. Proposée aux vacanciers
belges, elle permet à ces derniers de retirer de l’argent
à plus de 800 guichets automatiques répartis sur
le territoire français. A la différence des transactions
en Belgique, les retraits s’y font en mode off line. La
vérification du solde s’effectue sur base d’un fichier d’activité, celui du code sur base des procédures françaises.
Quelques années plus tard, le réseau espagnol Sistema
4B s’ouvre à son tour aux cartes Bancontact. Le mouvement sera progressivement suivi par la plupart des
autres pays européens prisés par les touristes belges,
au travers de l’eurochèque. En 1989, les guichets
automatiques de Belgique sont à leur tour ouverts aux
touristes étrangers.
43
44
Des cartes et des terminaux
tard, les trois banques créent la société
coopérative Bancontact. Fondée le 26 juin
1978, elle a pour objet social ‘la mise sur
pied et l’exploitation d’un réseau commun
de guichets automatiques et de terminaux
dans les points de vente’. La société est
conçue comme une organisation de fourniture de services. Ses coûts de fonctionnement sont partagés entre les institutions
actionnaires, au prorata de leur degré d’utilisation du service. Guy Alloin, ingénieur de
chez Philips, est engagé comme administrateur délégué de Bancontact.
La course à l’innovation
Pour la première fois,
le porteur de carte belge a accès
à son compte en banque
24 heures sur 24.
Entre-temps, la Générale de Banque ne
reste pas inactive. En tant que première
institution financière du pays, elle entend
maintenir sa prééminence. Roger Dawans,
alors directeur du département Recherche
de la Générale, se souvient : « Face à l’état
d’avancement du projet Bancontact, notre
département commercial s’est inquiété. Paul
de Bellefroid, en charge du marketing, m’a
demandé de rapidement mettre sur pied un
système comparable. L’échelle du projet
importait peu, il s’agissait avant tout d’être
les premiers à lancer un nouveau service sur
le marché. »
La Générale ne dispose toutefois pas de
compétences internes suffisantes et décide
de faire appel à sa filiale informatique. Le
Centre Informatique de la Générale (CIG),
également détenu à 50% par l’Union Minière,
est une organisation bien rodée occupant
quelque 1000 personnes, dont 200 ingénieurs. Il ne tarde pas à faire appel à la
TECHNOLOGIE
CEC
TP
Validation et tri
des opérations
Calcul des soldes
à compenser
Banques
remettantes
Banques
destinataires
TP
TP=Teleprocessing
Comptabilisation du solde
en compte courant BNB
(Source : ABB)
Une chambre de compensation
de plus en plus sollicitée
Suite à la forte croissance du nombre d’opérations bancaires – tant en agence qu’aux guichets automatiques – le Centre d’Echange d’opérations et de Compensation (CEC) joue un rôle
de plus en plus important. De nombreux paiements se font en effet vers des bénéficiaires
clients d’une autre banque que celle du donneur d’ordre. Le CEC, créé en 1974, constitue une
plate-forme rapide et fiable pour mener à bien l’ensemble de ces mouvements interbancaires.
Pour ce faire, les banques regroupent dans un premier temps les opérations semblables, puis
les transmettent par lots au CEC. Les paiements par chèque sont ainsi regroupés depuis 1974,
les virements depuis 1975, les transactions Mister Cash en 1978, les transactions Bancontact
en 1979 et les domiciliations depuis 1980. Le CEC ventile ensuite ces opérations par organisme financier. La transmission des lots d’opérations par les banques se fait en continu
depuis le milieu des années 80, mais la compensation effective n’a lieu qu’une fois par jour.
Aujourd’hui, la quasi-totalité des mouvements interbancaires (pour des montants jusque
125.000 EUR) transite par le CEC. En 2003, ce dernier a traité quatre millions d’opérations
par jour en moyenne. Ces volumes sont en réduction suite aux fusions entre banques.
45
46
Des cartes et des terminaux
technologie d’IBM afin de lancer rapidement
un guichet automatique. En juin 1977, l’entité
Mister Cash voit le jour et installe, dès le
début de 1979, ses premiers appareils. « Si
nous avons pu accomplir un projet de cette
envergure en si peu de temps, c’est en grande partie grâce à l’appui d’IBM », précise
Henri Franken, responsable à l’époque de la
division Produits et Processus nouveaux à la
Générale de Banque. « IBM avait déjà conçu
quelques distributeurs d’argent fiables et
était extrêmement motivé par la participation
à ce type d’innovation. »
Financé par la Générale de Banque, le
réseau Mister Cash sera exploité par le CIG.
A la différence de Bancontact, il n’y a donc
pas création d’une nouvelle entité juridique.
Un succès commercial encourageant
Le peaufinage des systèmes progresse
à grands pas. Peu après le lancement du
réseau de guichets automatiques
Mister Cash, Bancontact emboîte le pas.
Pourtant, le département Marketing de la
Générale de Banque n’est pas encore
convaincu, comme l’explique Roger Dawans :
« Nous n’avions pas l’impression que le
grand public était mûr pour le concept et
nous n’avions aucune idée de l’accueil qui
serait réservé à ce nouveau service.
Contrairement à nos habitudes commerciales, nous n’avons donc pas nommé le produit ‘G-quelque chose’, mais préféré un nom
neutre – Mister Cash. Pour les mêmes raisons, nous avons volontairement limité la
portée de l’événement en
lançant les premiers guiLes réseaux Mister Cash et Bancontact en 1983
chets automatiques à
Mister Cash Bancontact
Gand et à Liège, et non à
Nombre
de
partenaires
22
23
Bruxelles. »
Nombre de cartes
630.000
750.000
Dès leur lancement,
Nombre de guichets automatiques 250
240
les nouveaux appareils
Nombre de localités couvertes
150
144
font pourtant l’objet d’un
Nombre mensuel de retraits
3.200
4.000
par guichet
grand intérêt. Même si
Montant moyen d’un retrait (BEF) 3.520
3.500
l’on ne peut parler de
Nombre de terminaux stations
165
510
franc succès, l’usage des
d’essence, grandes surfaces,
nouvelles machines surgares, métros
passe largement les pré(source : La Libre Belgique, 29 septembre 1983)
visions de la Générale de
Banque.
Au début des années 80,
Chez Bancontact aussi, l’on se montre
les réseaux Mister Cash et Bancontact
satisfait de la popularité du service, bien
sont de taille comparable.
que la primauté de Mister Cash procure une
plus grande visibilité à ce dernier. De son
financières, d’où leur dénomination de ‘guicôté, Bancontact consacre déjà beaucoup
chet automatique’.
d’attention et d’efforts à la conception de
Les consommateurs voient d’un bon œil
terminaux pour les points de vente.
l’arrivée des nouvelles machines. « Suite aux
En phase avec les besoins
évolutions de la vie sociale et des horaires de
de la vie moderne
travail, il devenait de plus en plus difficile
La panoplie de fonctions qu’offrent les
pour de nombreux clients de se rendre dans
nouveaux distributeurs de billets est proleur agence bancaire durant les heures d’ougressivement étendue. Dorénavant, outre les
verture », note Michel Geerts, alors directeur
retraits d’argent, les porteurs de carte peuinformatique à la CGER. « La population a
vent consulter le solde de leur compte,
donc rapidement adopté cette solution soutransférer des fonds de leur compte à vue
ple et disponible, en phase avec l’évolution
vers leur compte d’épargne, effectuer des
de son mode de vie. » D’autre part, les opéradépôts ou commander des chèques et des
tions de guichet élémentaires, comme la
formulaires de virement. Pour certaines
demande de documents ou d’informations
fonctions, ces nouveaux appareils remplarelatives à un compte, exigeaient un travail
cent les opérations précédemment effecroutinier de la part du personnel bancaire.
tuées aux guichets des institutions
A présent, celui-ci dispose de plus de temps
47
48
Des cartes et des terminaux
pour se consacrer à sa fonction de conseiller
financier.
Petites et grandes banques rejoignent
le système
La réussite des réseaux Mister Cash et
Bancontact entraîne l’adhésion de tous. Au
sein des banques initiatrices du projet, des
fonds supplémentaires sont débloqués pour
la promotion du nouveau service. Quant aux
institutions financières de plus petite taille,
elles rejoignent tour à tour l’un des deux
réseaux. Le Crédit Communal, seule grande
banque du pays à ne pas avoir participé à
l’initiation de l’un des deux systèmes, appro-
che alors la Générale de Banque. Celle-ci
accepte la venue d’un nouveau partenaire,
qui lui permettra d’étendre le réseau Mister
Cash tout en partageant ses frais de développement. Les discussions entre les deux
banques sont en outre facilitées par le fait
que le système porte un nom neutre et tourne sur un système informatique compatible
avec celui du Crédit Communal.
En 1979 apparaît même un troisième
réseau lorsque l’Office des Chèques Postaux
(OCP) décide de créer le système Postomat.
Les clients OCP commençaient en effet à
rejoindre d’autres institutions financières
afin de pouvoir bénéficier des services liés
SOCIETE
Postomat : le troisième réseau
En réponse aux initiatives Mister Cash et Bancontact, La Poste inaugure en 1979 son propre
réseau de distributeurs de billets. Baptisé Postomat, le service est uniquement accessible aux
clients de La Poste disposant d’un compte-chèques. Initialement doté de 16 appareils,
le réseau Postomat s’étend graduellement pour atteindre quelque 75 distributeurs de billets
au milieu des années 80.
Plus petit en taille, le réseau Postomat se veut également moins ambitieux. Ainsi, les appareils
mis à la disposition du public ne permettent que les retraits d’argent. A chaque retrait,
le client Postomat reçoit automatiquement un extrait de compte et le solde de son comptechèques. De plus, le réseau Postomat est compatible avec le réseau français CCP 24/24.
Un avantage qui permet aux porteurs d’une carte Postomat de retirer de l’argent dans quelque
500 distributeurs de billets en France.
Longtemps isolés des infrastructures Bancontact et Mister Cash, les distributeurs de billets
Postomat sont finalement intégrés au réseau Banksys au cours de l’année 2000.
aux guichets automatiques. En peu de
temps, le consommateur belge se trouve
donc confronté à un choix de trois systèmes.
Au début des années 80, les opérations
aux guichets automatiques connaissent
encore une croissance relativement lente.
Le potentiel des transactions électroniques
est toutefois perçu par tous comme énorme.
Ce potentiel va véritablement éclore avec
l’installation de terminaux de paiement dans
les stations d’essence et les commerces.
49
50
Des cartes et des terminaux
INTERVIEW
Une dynamique
interbancaire pragmatique
En tant que responsable informatique à la
ce temps, les associations bancaires assu-
du développement d’un réseau commun de
BBL, cofondateur de Bancontact et premier
raient une confiance dans le processus
distributeurs de billets, venue de la CGER,
président du Conseil d’administration de
auprès de l’ensemble de la communauté
pouvait surprendre à l’époque. »
Banksys, Jean-François de le Court
financière. C’est ce concours de volontés qui
La collaboration interbancaire belge
a joué un rôle moteur dans le développe-
est à la base des nombreuses initiatives
différait-elle fort de celle suivie dans
ment des systèmes de paiement électronique
communes. »
d’autres pays ?
en Belgique.
Jean-François de le Court : « L’idée
Les discussions relatives aux guichets
même d’une coopération aussi poussée
automatiques ont pourtant abouti
entre grandes banques était – et est tou-
à deux systèmes concurrents ?
jours – impensable dans des pays comme
Jean-François de le Court : « Effectivement.
l’Allemagne, la France ou le Royaume-Uni.
Vous avez vécu de près la dynamique
mouvement d’automatisation des opéra-
Cet épisode marque une interruption – tem-
L’approche des banques belges a donc été
entre banques belges. Qu’est-ce qui la
tions bancaires. Nous avons eu la chance
poraire – dans le consensus au niveau
pragmatique puisque le fait d’être concur-
caractérisait à l’époque ?
que la Banque nationale, l’Association belge
national. La coopération interbancaire s’est
rentes ne les a pas empêché de réaliser des
Jean-François de le Court : « Dans les
des Banques et certains organismes parasta-
néanmoins poursuivie, même si ce fut sous
choses ensemble. En outre, l’Association
années 70, les ingénieurs de toutes les gran-
taux partageaient ce point de vue.
la forme de deux groupes séparés. Cette
belge des Banques et la Banque nationale
des banques étaient en faveur de la non-
Nous encouragions la mise en commun des
coopération est remarquable en soi, car il ne
ont toujours su encourager le partage
concurrence dans le domaine technique.
budgets et l’harmonisation des technologies
faut pas oublier qu’à l’époque, les banques
d’idées, en organisant régulièrement des
Nous étions en effet conscients de l’impor-
afin d’atteindre l’effet de masse nécessaire
classiques et les organismes publics de cré-
événements informels réunissant l’ensem-
tance des investissements que nécessitait le
à la réussite des projets entrepris. Pendant
dit se considéraient d’un mauvais œil. L’idée
ble des banques. L’on peut parler d’une
dynamique unique. »
51
Des cartes et des terminaux
1981–1985
<
767780 81858689909394979800010203>
Le développement
des paiements par carte
Adoption des transactions électroniques dans les points de vente
L’usage de la carte magnétique s’étant répandu dans les applications
03
bancaires, l’automatisation peut s’étendre à d’autres secteurs.
Les compagnies pétrolières sont les premières à s’y intéresser, suivies peu
après par les acteurs de la grande distribution. L’avènement du paiement
par carte aux stations d’essence se profile rapidement comme un service
différenciateur susceptible d’attirer une nouvelle clientèle. Dans la grande
distribution en revanche, les débuts de ce nouveau mode de paiement sont
moins évidents. Quoi qu’il en soit, le paiement électronique finira par
prendre une ampleur telle qu’il s’imposera parmi les habitudes du
consommateur belge.
53
54
Des cartes et des terminaux
Un élan national
Au début des années 80, la Belgique peut
s’enorgueillir d’être l’un des seuls pays au
monde à disposer d’un système de compensation électronique entre organismes financiers. En outre, elle dispose d’un réseau de
télécommunications performant. Si ces facteurs constituent des prérequis technologiques appréciables, ils ne garantissent pas
pour autant le succès du paiement électronique. Pour que le concept s’inscrive comme
une réussite à long terme, il lui faut le soutien des commerçants, des consommateurs
et du milieu bancaire.
Fort de son expérience en matière de guichets automatiques, c’est ce dernier qui
donne l’impulsion initiale. La vision de Guy
Alloin, à la tête de Bancontact, est la suivante :
Guy Alloin, administrateur délégué de Bancontact puis de
Banksys, est à l’origine du
concept on line en Belgique. Un
pari osé qui rendra notre pays
parmi les plus sûrs au monde en
matière de transactions électroniques.
TECHNOLOGIE
La Belgique on line dès la fin des années 70
L’un des facteurs à la base du succès du paiement électronique en Belgique est l’autorisation on line des transactions. Après l’introduction du montant par le commerçant et du code secret par le porteur de carte, le terminal transmet les données relatives à la transaction à Bancontact (plus tard à Banksys). Pour que le paiement
puisse avoir lieu, le système vérifie si le code secret est correct, si le solde du compte du porteur de carte est
suffisant et si la carte n’a pas été mise en opposition.
Ces contrôles durent moins d’une seconde pour plus de 98% des transactions. Les données de la transaction sont
enregistrées dans l’ordinateur central de Banksys. Elles sont ensuite envoyées en chambre de compensation et
aux banques qui effectuent le débit du compte du porteur et le crédit du compte du commerçant. Mis en oeuvre
par Guy Alloin, administrateur délégué de Bancontact, ce système permet à la Belgique d’enregistrer l’un des
taux de fraude les plus bas au monde.
Le dispositif est amélioré quelques années plus tard, avec le passage au système ‘on line to the bank’ (OLTB).
Désormais, l’ordinateur de Banksys peut être relié en temps réel aux banques belges. Lorsque les autorisations
sont données en OLTB par la banque, celle-ci se base sur les dernières informations dont elle dispose sur le
compte en banque du client. En cas d’indisponibilité du système informatique de la banque, l’autorisation financière est donnée par Banksys sur base de limites spécifiques définies au préalable par la banque. Lorsque les
autorisations sont données par Banksys (pour les banques ne disposant pas du système OLTB), cette dernière
se base sur un montant maximum disponible communiqué quotidiennement par la banque.
rien, si ce ne sont des difficultés techniques
surmontables, ne différencie un paiement
dans un point de vente d’un retrait à un guichet automatique. Et de se lancer dans l’étude des terminaux dans les commerces.
Dans ces années qui suivent la crise pétrolière, les industriels sont, plus que jamais,
à la recherche d’avantages compétitifs et de
solutions visant à réduire leurs frais généraux. La forte concurrence, sévissant particulièrement au sein des secteurs pétroliers et
de la grande distribution, les pousse à rationaliser davantage les paiements de masse
tout en élargissant la gamme des services à
leur clientèle. Deux exigences que rencontre
précisément le système de transactions par
carte…
Quant au troisième maillon de la chaîne
du paiement électronique, les millions de
consommateurs belges, ils sont séduits par
les nombreux avantages pratiques qu’offre
l’usage de la carte de banque. Galvanisés
par la multiplication des services bancaires
et leur facilité, ils sont prêts à davantage
d’automatisation.
Une technologie inédite
Dans le cas d’un point de vente, la transaction n’est plus bilatérale, mais se déroule de
façon triangulaire. Outre le réseau bancaire
et le consommateur, le transfert s’effectue
également via le terminal du commerçant.
Un défi technologique de taille posé par le
règlement électronique des achats réside
donc dans la sécurisation. Pour qu’il soit
adopté tant par la population que par les
industriels, le paiement par carte doit offrir
une protection maximale contre la fraude.
Bancontact conçoit alors l’autorisation on
line de chaque opération de paiement. Ce
concept, déjà utilisé depuis 1979 pour la
majorité des opérations sur ATM, sera à la
55
56
Des cartes et des terminaux
PRODUIT
Le terminal
du self-service pétrolier
Le premier terminal de paiement pour stations d’essence est mis au point conjointement par Shell et
Bancontact. Sa conception et son emplacement sont
soigneusement étudiés. Afin de concevoir un appareil
dont l’utilisation est la plus évidente pour l’usager,
Shell a analysé le processus du client entrant dans
une station et la séquence de ses mouvements.
Le résultat de cette analyse est un terminal externe, le
Payment Terminal Outdoor (PTO),
relié à l’ordinateur du réseau bancaire via une ligne téléphonique.
Muni d’un lecteur motorisé, d’un
modem et d’un module de sécurité,
le PTO fonctionne uniquement en
mode on line. Le client introduit sa
carte, compose son code secret,
désigne la pompe et reprend sa
carte. Après avoir fait le plein, le
terminal envoie le montant de la
transaction au système Banksys.
L’imprimante intégrée au terminal
lui délivre un ticket.
Les premiers modèles PTO apparaissent en 1980. Ils sont fixés sur un pied au centre
de l’îlot et desservent l’ensemble des pompes. Par la
suite, vu le succès du concept, des appareils plus
modernes seront installés en mini-réseau afin de
réduire le temps d’attente aux pompes. Aujourd’hui,
les pétroliers ont même la possibilité d’intégrer directement un terminal de paiement dans chaque pompe
individuelle.
base du succès de ce nouveau service.
Conscients de l’énorme potentiel que
représente le commerce de détail,
Bancontact et Mister Cash s’engagent individuellement dans le développement de terminaux pour les points de vente, également
appelés terminaux POS pour ‘Point Of Sales’.
Les sociétés pétrolières aux
avant-gardes
Les compagnies pétrolières sont les premières – en dehors de la sphère bancaire –
à avoir adopté l’automatisation en Belgique.
Elles équipent
quelque 1.500
stations-service
de lecteurs de
billets, ce qui
permet aux
clients de s’approvisionner en
dehors des heures d’ouverture.
Mais l’argent
étant gardé dans
un ‘coffre-fort’
à même la plateforme, le système fait souvent l’objet de vandalisme.
L’expérience est toutefois concluante pour
les pétroliers, convaincus de l’intérêt des
consommateurs pour le self-service à la
pompe. Les stations qui le proposent voient
leur chiffre d’affaires augmenter. L’argument
est de taille dans cette période d’après-crise,
et de nombreuses compagnies pétrolières
étudient les moyens d’améliorer le concept.
Premiers paiements par carte dans
les stations Shell
C’est la société Shell qui, la première, procède à la conversion de ses stations-service
au paiement électronique, en étroite collaboration avec Bancontact. Luc de Potter,
alors directeur du marketing automobile
chez Shell, explique l’objectif poursuivi :
« Nous voulions arriver au fonctionnement
entièrement automatique de la station, tout
en limitant au maximum les risques de vandalisme. Nos clients devaient pouvoir s’approvisionner en libre service quels que
soient l’heure ou le jour. »
Le défi est important, l’enjeu aussi. Il s’agit
de réaliser conjointement 160 terminaux de
paiement pour les stations d’essence Shell.
L’investissement est important et dépasse
largement la centaine de millions de francs
belges. Luc de Potter raconte la stratégie
développée : « Pour assurer l’effet de surprise qui nous permettrait à la fois de tenir nos
concurrents à distance et de bénéficier d’une
publicité maximale, nous avons travaillé
dans la confidentialité la plus absolue. Même
les tranchées creusées pour le passage des
lignes téléphoniques devaient passer inaperçues… » Un calcul qui s’avère payant
puisque Shell double son taux de croissance
annuel et supplante ses concurrents. Ceux-ci
mettront un an pour rattraper leur retard.
Jamais encore une société pétrolière, dans
ce secteur extrêmement concurrentiel, n’avait connu une telle augmentation de sa part
de marché en si peu de temps.
La carte carburant emboîte le pas
Petit à petit, Mister Cash rattrape le temps
perdu en équipant notamment les stationsservice Esso et Fina. Entre-temps, profitant
de l’avance que lui procure le réseau nouvellement installé et désireuse de rester
innovante, Shell lance avec Bancontact une
carte privative avec laquelle ses clients peuvent payer leur carburant. Baptisée ‘Carte S’,
son objectif est d’exploiter les terminaux
désormais disponibles pour répondre à une
demande exprimée par de nombreuses
sociétés belges. En parallèle, Bancontact
conçoit la carte carburant, utilisable pour les
paiements d’essence dans des stations-service de différentes marques. Une fois encore, le succès est inespéré. Véritable outil de
gestion, le dispositif enregistre l’ensemble
57
58
Des cartes et des terminaux
INTERNATIONAL
des montants dûs chaque mois par l’entreprise avant de procéder à un relevé global
des factures. Les démarches administratives
sont facilitées et le personnel de la société
gagne du temps à la pompe. Séduits par le
concept, tous les pétroliers adoptent cette
nouvelle carte de paiement.
La grande distribution intéressée à
son tour
La grande distribution aussi souhaite
automatiser les paiements dans ses magasins. L’insécurité engendrée par les règlements en espèces, les coûts de plus en plus
importants de traitement des chèques et la
rapidité que permet le paiement électronique finissent par convaincre les grandes
enseignes de la nécessité d’investir dans un
tel réseau.
A cette époque où Mister Cash et
Bancontact se disputent le marché belge, les
grands distributeurs sont confrontés au
choix de l’infrastructure. Si les technologies
proposées par chacune pour sous-tendre
les transactions électroniques sont assez
similaires, c’est le degré d’intégration de la
solution au sein des points de vente qui fait
office de critère de choix.
Première à faire son entrée sur le marché
de la grande distribution, Mister Cash propose uniquement un processing central ; les
caisses et terminaux étant délivrés par le
fournisseur de caisses enregistreuses NCR.
C’est l’option sélectionnée par Makro, rapidement imité par GB-INNO-BM.
Quant à l’approche privilégiée par
Bancontact, elle sera adoptée par le groupe
Delhaize. Il s’agit d’une solution ‘end-to-end’
et concertée, comportant processing central,
terminaux de paiement, lignes téléphoniques,
gestion et maintenance du système.
Quand la
concurrence
freine le développement
technologique
Mais Delhaize
n’en est qu’à la
phase test de son
projet d’automatisation des points
de vente. Michel
Guy Alloin, administrateur délégué
Eeckhout, responsade Bancontact,
ble informatique du
recevant l’Oscar de l’exgroupe, se souvient :
portation des mains
du Prince Albert en 1991.
« Nous ne voulions
pas convertir la totalité de nos magasins tant que les deux réseaux
ne seraient pas compatibles. Nous n’étions
pas disposés à consentir à un investissement
considérable qui ne nous permettrait pas de
servir l’ensemble de notre clientèle. »
Bancontact et les
réseaux européens
Parallèlement à la mise en place des terminaux de
paiement dans les points de vente belges, le réseau
Bancontact fait l’objet d’un intérêt croissant à l’étranger. Dès 1983, la Bankgirocentrale (plus tard Interpay)
approche Bancontact pour le développement d’un système de gestion de distributeurs de billets aux PaysBas. Une architecture de base, semblable à celle conçue
par Bancontact, est ensuite vendue à l’Association des
Banques et Banquiers du Luxembourg. Celle-ci crée la
coopérative Cetrel pour
exploiter le nouveau réseau.
Des contrats similaires sont
conclus avec différents opérateurs européens : l’opérateur des banques
commerciales allemandes,
Telekurs en Suisse, l’autrichien GABE (maintenant
APSS) et l’espagnol Sistema
4B. Suivent BBS (Norvège),
Borica (Bulgarie), MBU (Croatie) et Crédit Agricole
(France). Certains des réseaux vendus à l’étranger
dépassent en taille celui de la Belgique. Au début des
années 90, ces initiatives vaudront à Bancontact –
entre-temps devenu Banksys – de recevoir l’Oscar de
l’exportation.
En Belgique, le système fait aussi ses premiers pas hors
du domaine des cartes de débit. Tour à tour, il est en
effet adopté par Eurocard Belux et par le Crédit
Européen Luxembourg (rebaptisé par après Bank Card
Company) pour le traitement des transactions par carte
de crédit.
59
60
Des cartes et des terminaux
SOCIETE
Des négociations serrées
sous fond d’insécurité
Si l’intérêt du paiement électronique dans les points de
vente fait l’unanimité, la tarification de ce service aux
grands distributeurs constitue, dès le début, l’objet de conflits avec les banques.
A l’origine fixé à 1 BEF (0,025 EUR), le coût du paiement électronique par transaction est
jugé insuffisant par les banques pour couvrir les frais qu’il engendre. Il passera à 2 BEF
(0,05 EUR) quelques mois plus tard ; tarif qui ne satisfait toujours pas les banques. A partir
de ce moment-là, la grande distribution décide de répercuter cette tarification sur le
consommateur.
Or la vague d’attaques qui secoue la Belgique à cette époque met en évidence l’utilité de
diminuer le recours à l’argent liquide. Durant plusieurs années, représentants de la distribution, des banques et des consommateurs poursuivent d’âpres négociations. Un accord est
finalement trouvé en 1991. Celui-ci prévoit une augmentation du tarif de 2 BEF (0,05 EUR)
à 4 BEF (0,10 EUR) par transaction pour la grande distribution ; la répercussion sur le
client demeurant. En 1998, la tarification est ramenée à 2,12 BEF pour les commerces qui
ne répercutent pas ce montant sur le consommateur. Cette baisse est rendue possible par
l’augmentation du volume de transactions par carte qui, pour les banques, en diminue le
coût unitaire.
A l’instar du groupe Delhaize, de nombreux
distributeurs hésitent à investir dans un système qu’ils estiment fragmentaire et discriminatoire. En effet, les commerçants qui
investissent dans une infrastructure doivent
refuser les porteurs de cartes du réseau rival
ou s’équiper également de l’équipement du
concurrent. Cette situation freine de façon
significative l’extension du paiement par
carte.
Désaccords et compatibilité
Les pressions exercées par les distributeurs et les consommateurs sur les gestionnaires des réseaux concurrents finissent par
porter leurs fruits. En 1985, Mister Cash et
Bancontact consentent à la
Nombre de points de contact
compatibilité de leurs
réseaux. L’automatisation
Fin
Nombre
Nombre
Nombre
des points de vente s’intend’année d’implantations d’habitants par
d’ATM
sifie, notamment au sein des
bancaires
implantation
et de POS
magasins Delhaize.
1960
1.787
5.136
Reste le problème des
1970
3.073
3.141
1975
3.525
2.784
coûts générés par l’exploita1980
3.658
2.696
465
tion de ce nouveau service
1981
3.648
2.701
711
pour les grands distribu1982
3.678
2.680
968
teurs (équipements, mainte1983
3.680
2.678
1.330
nance et lignes
1984
3.656
2.695
1.934
téléphoniques). Afin d’a(source : Association belge des Banques)
mortir un tel investissement,
les grands magasins majorent de 2 BEF (0,05 EUR) les
Au début des années 80, le nombre de guichets automatiques et de terminaux aux
montants réglés par carte.
points de vente augmente considérablement.
Cette répercussion tarifaire sur
la clientèle restreint à son tour
l’utilisation du paiement
électronique.
réseaux bancaires s’intensifie. En parallèle,
Intervient alors en Belgique une vague
les institutions financières commencent à
d’agressions ayant pour objet le vol d’argent
mettre en place des réseaux privatifs de guiliquide dans les grands magasins. Le paiechets automatiques à l’intérieur de leurs
ment par carte se profile comme une soluagences pour servir leur propre clientèle.
tion de sécurisation des points de vente.
Conscients de l’enjeu, les distributeurs décident d’assumer leur responsabilité. Pour
favoriser le recours aux transactions électroniques, ils suppriment la répercussion.
L’usage des terminaux aux points de vente
enregistre une nette progression.
Quant à la petite distribution, elle bénéficie d’une structure tarifaire adaptée.
Progressivement, les terminaux aux points
de vente intègrent le paysage de la distribution belge et le rapprochement des deux
61
62
Des cartes et des terminaux
INTERVIEW
Un benchmark mondial
Luc de Potter fut l’un des acteurs majeurs
re médiatique, tant en Belgique qu’en dehors
mode de paiement. Afin de maximiser l’im-
de l’arrivée du paiement électronique dans
de nos frontières. Même le directeur mon-
pact de l’innovation, nous avons conçu
le secteur pétrolier belge. Responsable du
dial du marketing automobile de notre grou-
ensemble des films publicitaires et diffusé
marketing automobile chez Shell dans les
pe était venu assister à l’inauguration de nos
quelque 200 affiches dans tout le pays.
années 80, il a mené les négociations de la
terminaux. Au sein de Shell, le réseau belge
Même la conception et la disposition des
société avec Bancontact.
jouissait d’une image de qualité et d’innova-
terminaux ont été définies en commun.
tion inégalée. Depuis, nous sommes un
Avec succès, puisque ces derniers inspirent
benchmark mondial en matière de paie-
encore les modèles actuels. »
Quel fut l’accueil réservé au paiement
ments à la pompe. »
électronique à la pompe ?
Luc de Potter : « Son succès a dépassé
Quelles ont été les clés du succès
nos espérances puisque, un an après
de ce projet ?
l’installation des terminaux, 20% de nos
Luc de Potter : « Notre partenariat avec
clients payaient déjà par carte ! Lorsque
Bancontact – et le succès qui en découla –
nous avons dévoilé le résultat de notre col-
doit beaucoup à l’affinité entre les respon-
laboration avec Bancontact, l’effet de surpri-
sables du projet. Nous partagions des
se était énorme mais le consommateur
points de vue identiques et étions tous
belge a immédiatement emboîté le pas.
deux animés par la volonté de surprendre
C’était une exclusivité mondiale. Nous
le marché. Dès le départ, nous avions com-
avons bénéficié d’une très grande couvertu-
pris l’importance que prendrait ce nouveau
63
Des cartes et des terminaux
65
1986–1989
<
76 778081858689909394979800010203>
Vers une
infrastructure unique
Compatibilité et fusion des réseaux Mister Cash et Bancontact
Si la bataille commerciale que se livrent Mister Cash et Bancontact accélère
04
leur développement technologique, leur incompatibilité mécontente
les commerçants et les consommateurs. L’harmonisation des deux systèmes
ne peut donc se faire attendre plus longtemps. Une fois celle-ci acquise,
les banques actionnaires – poussées par leurs responsables informatiques –
poursuivent les négociations dans l’optique de partager les frais
d’exploitation élevés des deux réseaux. Ces discussions aboutissent en 1989
à la fusion des systèmes. La société Banksys est créée pour gérer la nouvelle
infrastructure unique.
66
Des cartes et des terminaux
67
Extension rapide des réseaux
Dans les années 80, la concurrence entre
les réseaux Mister Cash et Bancontact accélère leur développement respectif. La quête
d’une plus grande part de marché les pousse
à multiplier leurs efforts commerciaux dans
un nombre toujours plus important de secteurs. En quelques années, la Belgique se
dote ainsi d’une quantité considérable de
terminaux de paiement.
Mais ce déploiement n’est pas toujours
synonyme de facilité pour le consommateur
belge. Si le nombre de commerces acceptant
les paiements par carte augmente sans
cesse, de nombreux magasins refusent d’investir dans deux systèmes différents. Dans
certains cas, le consommateur belge doit
donc choisir les points de vente qu’il fréquente en fonction de la banque à laquelle il
est affilié. La perception qu’ont les porteurs
de cartes du paiement électronique en est forcément affectée.
Une lourde facture pour
les banques
L’existence de deux réseaux
parallèles n’est pas non plus
idéale pour le secteur bancaire. La concurrence que se
livrent les systèmes entraîne
en effet une guerre des prix
coûteuse pour les grandes
banques, actionnaires de
Bancontact ou de Mister Cash.
Dès le début, les ingénieurs
des deux réseaux sont convaincus qu’il est absurde d’investir
dans deux systèmes semblables. Et pour cause : leur coexistence implique notamment
l’installation et la maintenance
de deux centres de traitement,
de deux réseaux de lignes
louées et de deux parcs de terminaux. Autant de doubles
investissements qui consument
des budgets considérables et
PRODUIT
Naissance de la gamme
de terminaux C-ZAM
La création de Banksys en 1989 va de pair avec le lancement du premier terminal de la famille C-ZAM. Le
modèle C-ZAM/S marque une avancée considérable
aux niveaux de la sécurité, de la convivialité et du
temps de réponse.
Pour la première fois, le principe du ‘clavier sécurisé’
est mis en œuvre. Au moment de l’assemblage, le clavier et le module de sécurité sont solidarisés dans un
boîtier indépendant et noyés ensemble dans de la résine
durcissante. Ceci accroît considérablement la sécurité physique de l’appareil et rend quasiment impossible l’interception des signaux entre le clavier et le module de sécurité.
Le C-ZAM/S est également le premier terminal dont le design fait l’objet d’une plus grande
attention. Les touches du clavier sont désormais en plastique et placées sur un tapis de silicone souple. Ceci procure un meilleur confort au porteur de carte lors de la saisie du code
secret.
Destiné avant tout à la petite distribution, le C-ZAM/S est également le premier terminal
capable de lire tant les cartes de débit que les cartes de crédit. Son succès auprès des commerçants est immédiat.
qui empêchent de faire jouer l’effet d’échelle. Mais la fierté commerciale et l’attachement à leur marque pousse les directions
des grandes banques à promouvoir – à tout
prix – leur propre système.
Une compatibilité bienvenue
Sous la pression croissante des consommateurs et des commerçants, les cinq grandes institutions financières du pays
entament néanmoins des discussions en
vue d’harmoniser les deux réseaux.
68
Des cartes et des terminaux
69
TECHNOLOGIE
De Baxnet à Banknet – un réseau toujours plus performant
System host
X25 node (34)
Concentrator (300)
Terminal (up to 30 per concentrator)
Le protocole d’accord qu’elles signent le 26
juin 1985 affirme leur volonté de rendre les
systèmes Mister Cash et Bancontact compatibles, au bénéfice du plus grand nombre.
L’interconnexion des infrastructures
concurrentes ne peut toutefois se faire du
jour au lendemain. Elle nécessite une longue
période préparatoire, et se déroule en plusieurs phases : secteur pétrolier et petite
distribution en janvier 1987, guichets automatiques en juin de la même année, et grande distribution en novembre. Il est
rapidement manifeste que cette décision est
la bonne puisque, peu après l’harmonisation des réseaux, le nombre de paiements
par carte connaît une croissance accélérée.
Entre 1986 et 1989, le nombre de transactions passe ainsi de 0,4 à 9,5 millions dans la
grande distribution, et de 0,2 à 9,8 millions
dans la petite distribution.
(Situation 1990)
Le déploiement du réseau Baxnet en 1989 accroît fortement la disponibilité de l’infrastructure de paiement
électronique. Dorénavant, l’ordinateur central de Banksys
est connecté à 34 nœuds locaux, eux-mêmes raccordés à
300 concentrateurs. Ces derniers permettent à leur tour
l’acheminement simultané d’informations en provenance
et à destination de jusqu’à 30 terminaux de paiement par
concentrateur.
Cette structure prévoit deux mécanismes de redondance
destinés à garantir la non-interruption des transactions.
En cas d’indisponibilité du réseau, les concentrateurs ont
la capacité d’effectuer une communication par ligne téléphonique standard jusqu’à l’ordinateur central. En outre,
plusieurs ‘chemins’ de communication sont possibles à
partir de chaque nœud. En cas de rupture d’une ligne
locale, les autres lignes prennent le relais, évitant ainsi le
blocage du réseau.
En plus d’une disponibilité accrue pour les porteurs de
cartes, cette infrastructure réduit les frais de communication pour les commerçants. Plutôt que de devoir ‘appeler’
Bruxelles, ceux-ci peuvent en effet contacter le concentrateur le plus proche lors d’une transaction.
En 2000, le réseau Baxnet passe du protocole X-25 au
TCP/IP, une première mondiale pour un réseau connectant des terminaux de paiement. Cette évolution vers un
standard ouvert est gage d’une plus grande rapidité et
d’une meilleure disponibilité. Rebaptisé ‘Banknet’, il est
l’un des plus grands réseaux privés en Europe.
Le congrès de Vienne
Mais les informaticiens des banques
concernées ne comptent pas en rester là.
Régulièrement invités à des conférences et
séminaires organisés par des sociétés informatiques, ils y échangent des idées et réfléchissent aux possibilités d’intégrer davantage
leurs systèmes respectifs.
Roland Demol, responsable informatique à
la Générale de Banque dans les années 80,
éclaire les rapports qui existaient alors entre
les techniciens des cinq plus grandes
banques belges : « Au fil de nos rencontres
régulières lors d’événements professionnels,
nous avions développé une véritable relation de confiance. Nous partagions depuis
quelque temps déjà l’opinion que la coexistence de nos systèmes était un trop grand
handicap. L’intérêt financier d’un rapprochement était de plus en plus évident pour chacun de nous. »
Nombre de transactions
dans la petite distribution
Nombre de transactions
dans la grande distibution
Année
1986
1987
1988
1989
Transactions (en millions)
0,4
1,4
3,7
9,5*
(source : Banksys)
* après fusion
Année
1986
1987
1988
1989
Transactions (en millions)
0,2
0,8
2
9,8 *
(source : Banksys)
* après fusion
La fusion est suivie d’une croissance
notable des transactions, dans la petite
comme dans la grande distribution.
70
Des cartes et des terminaux
71
SOCIETE
Banksys : un service
crucial pour l’économie
belge
Créée en 1989, Banksys a pour activité de base le
développement et la gestion de systèmes de paiement
électronique pour les banques, les commerçants et les
consommateurs belges. Outre cette activité principale,
elle conçoit également des
solutions technologiques
destinées à faciliter et à
sécuriser les transactions
électroniques. Cette combinaison de compétences la
rend unique au monde.
Détenue par la majorité des banques de détail – grandes et petites – actives sur le marché belge, Banksys
s’impose graduellement comme un acteur économique
essentiel.
En conséquence, la disponibilité permanente du réseau
qu’elle gère deviendra rapidement une priorité absolue.
De celle-ci dépend en effet le chiffre d’affaires quotidien
de dizaines de milliers de commerçants.
Dès le début, les banques belges considèrent Banksys
comme un véritable centre de compétence. Une stratégie qui permettra à Banksys de développer une expertise unique en matière de technologies de paiement.
De par sa culture d’innovation et la fiabilité de ses
technologies, Banksys acquiert une notoriété mondiale. Etablie à Bruxelles, la société traite aujourd’hui
près d’un milliard de transactions par an.
Le déclic viendra à Vienne, lors d’un
congrès organisé par la société informatique
NCR en juin 1987. Marcel Cockaerts, alors
responsable informatique à la Kredietbank,
se souvient : « En tant qu’actionnaires de
Bancontact, nous ne demandions pas mieux
que de fusionner. Il s’agissait surtout de
convaincre nos confrères de Mister Cash des
bénéfices qu’ils pourraient tirer d’une telle
opération. A Vienne, nous avons passé plus
de temps à en discuter ensemble qu’à participer au programme officiel. Avec succès
puisque, à l’issue du congrès, nous sommes
tous rentrés en
Belgique avec la
ferme intention de
convaincre nos directions respectives de
la nécessité de la
fusion. »
La fusion prend forme
Cette phase de conviction ne s’annonce
pas facile. Si le Crédit Communal a déjà commencé à s’intéresser de plus près à
Bancontact, la Générale de Banque tient fermement à son image et à son indépendance
commerciale. « La Générale de Banque, tout
comme le Crédit Communal, avait pourtant
le plus à gagner du rapprochement »,
explique Louis Blanchart, alors représentant
du Crédit Communal au sein de Mister Cash.
« Etant donné que notre actionnariat était
limité à deux grandes banques, nous devions
en effet supporter des frais opérationnels
plus élevés. En outre, contrairement à
Bancontact, Mister
Cash ne tirait pas de
revenus complémentaires de la vente et de
la location de terminaux propres. »
La perspective des
bénéfices d’un rapprochement en termes
commerciaux et financiers amène finalement les différentes
parties à entamer, en
octobre 1988, des
négociations officielles en vue d’une
fusion. Celle-ci est signée le 22 mai 1989 et
moins d’un mois plus tard, le 14 juin, la
société Banksys voit le jour. L’accord attribue une part égale (16%) du capital à la
BBL, à la CGER, au Crédit Communal, à la
Générale de Banque et à la Kredietbank.
Les 20% restants sont mis à disposition
d’autres organismes financiers, suivant une
répartition à convenir entre eux.
Banksys reprend l’ensemble des activités
de ses deux prédécesseurs. Les marques
Bancontact et Mister Cash, qui entre-temps
ont acquis une grande notoriété auprès du
public, sont conservées et leurs logos combinés. La nouvelle société est dirigée par
Guy Alloin, auquel tous les actionnaires
reconnaissent une vision technologique et
commerciale inégalée, ainsi qu’une approche diplomatique appréciée. Guy Alloin
poursuit donc dans la voie qu’il avait commencé à tracer chez Bancontact.
Le congrès de Vienne (juin 1987) marque le
point de départ des négociations en vue du
rapprochement de Mister Cash et de
Bancontact.
(de gauche à droite : Marcel Cockaerts,
Maurice Mahler, Jean-François de le Court,
Michel Geerts, Roland Demol)
Le réseau unique se construit
Une fois la fusion réalisée, il s’agit de choisir un réseau commun. Roger Dawans, administrateur représentant des banques belges
auprès de S.W.I.F.T., est chargé de présenter
des propositions pour l’intégration technique des deux infrastructures. Afin de privilégier l’homogénéité du système et de
concentrer le plus de savoir-faire possible
dans la nouvelle société, les conclusions de
l’étude préconisent le développement de
l’infrastructure Bancontact. Celle-ci présente
une structure de coûts moins lourde ainsi
qu’une maîtrise ‘end-to-end’ de l’ensemble
de la chaîne de paiement.
72
Des cartes et des terminaux
73
INTERNATIONAL
Le travail le plus conséquent réside dans
le raccord de l’ensemble des terminaux
Mister Cash – précédemment connectés au
CIG – à l’ordinateur central de Bancontact,
repris par Banksys. Luc Van de Veire, responsable à cette époque de la division Field
Services chez Bancontact, se souvient :
« L’ensemble des terminaux devait être inté-
gré dans un système uniforme. Au cours de
cette opération, un grand nombre d’appareils
a dû être remplacé. D’autres ont dû être équipés d’un nouveau logiciel afin de pouvoir
lire toutes les cartes. » Pendant la connexion
des nombreux terminaux supplémentaires,
le réseau de télécommunication Banconet,
utilisé par Bancontact depuis ses débuts, est à
Les représentants des principales institutions financières du pays signent, le 22 mai 1989,
l’accord de fusion des deux réseaux. (de gauche à droite : Roland Demol, Roger Dawans,
Pierre Coffé, Marcel Cockaerts, Michel Geerts, Jean-Pierre Cardinael, Louis Blanchart,
Maurice Mahler, Bruno de Liedekerke, Jean-François de le Court, Godfried Willems)
BEST – une décennie de
connexions bilatérales
« La migration des terminaux et du réseau est parachevée le 28 août 1991, soit
exactement en phase avec
Suite aux premiers efforts de compatibilité des distributeurs de
l’ambitieux planning initial
billets au milieu des années 80, la fin de cette décennie marque
décidé lors de la signature
une nouvelle étape dans l’interconnexion des réseaux de paiede l’accord », rappelle
ment nationaux. En collaboration avec l’opérateur espagnol
Philippe Kempeners,
Sistema 4B et l’opérateur portugais SIBS, Banksys met au point
responsable du projet
le logiciel BEST ou ‘Bilateral European Standard’. Cette interface
de migration chez
permet la communication en temps réel des ordinateurs centraux
Bancontact.
des différentes parties. L’interconnexion se
Une fois ces adaptafaisant en outre via un réseau privatif, le
tions techniques accomsystème octroie un niveau de sécurité opéraplies, le système de
tionnelle élevé à tout porteur de carte belge
paiement électronique en
effectuant un retrait d’argent à l’étranger.
Belgique entame son vériLancé en 1990, le concept BEST donne rapidement lieu à d’autable essor. Les terminaux
tres connexions bilatérales auxquelles participent notamment
se généralisent à l’ensemNexus (Royaume-Uni), GZS (Allemagne), SSB (Italie) et
ble des commerces,
American Express. Ces divers opérateurs apposent les logos de
grands et petits, et les
leurs partenaires sur les distributeurs d’argent qu’ils gèrent.
consommateurs voient
Avec succès puisque les touristes, reconnaissant la marque de
leur carte bancaire de
leur carte, prennent rapidement l’habitude d’effectuer des retraits
plus en plus facilement
d’argent à l’étranger. L’on dénombre ainsi 5 millions de transacacceptée. Quant aux
tions BEST en 1998.
banques, elles économiL’année 2000 marquera néanmoins l’abandon du système, les
sent des centaines de
parties impliquées rechignant à investir dans les adaptations
millions de francs belges
nécessaires au passage à l’euro et à la norme EMV. Aujourd’hui,
par an, ce qui leur permet
toutes les opérations internationales transitent par les réseaux de
d’envisager le développeVisa et de MasterCard.
ment de nouveaux produits et services. Après de
nombreuses années d’investissements sans dividendes, leur particison tour remplacé. Le nouveau réseau
pation dans Banksys devient bénéficiaire
Baxnet, plus performant, fait appel au protopour la première fois en 1993.
cole de communication X-25.
74
Des cartes et des terminaux
75
INTERVIEW
La ‘coopétition’ bancaire belge
Reconnu dans le monde bancaire pour
maîtrise ‘end-to-end’ du réseau et traitait à
Quels étaient les rapports interbancai-
ses nombreuses idées avant-gardistes,
ce moment 50% d’opérations en plus que
res à ce moment ?
Roger Dawans fut l’un des acteurs à la
Mister Cash, puisqu’elle disposait de 60% du
Roger Dawans : « Au fil des ans, les rap-
base du mouvement de standardisation
marché. Bancontact gagnait en outre de l’ar-
ports de force entre banques ont tantôt pen-
dans les années 70. Tour à tour chef des
gent sur la vente et la location de ses pro-
ché du côté de l’informatique, qui poussait
départements Recherche puis Développement
pres terminaux. Enfin, son ordinateur cen-
à l’intégration des systèmes, tantôt du côté
à la Générale de Banque et administrateur
tral fonctionnait davantage en temps réel et
du marketing, qui favorisait la différencia-
représentant des banques belges auprès de
disposait déjà d’un système de back up
tion. Cette succession de périodes de coopé-
S.W.I.F.T., il est aujourd’hui président du
pour garantir un traitement ininterrompu
ration technique et de périodes de compéti-
Conseil d’administration de l’EPCI1.
des opérations. »
tion commerciale, parfois simultanément,
a donné naissance au terme de ‘coopéti-
La fusion était-elle facile à mettre en
tion’. A l’époque des pourparlers en vue de
dans la position difficile de devoir choisir
œuvre ?
la fusion, c’est la coopération technique qui
l’une des deux infrastructures ?
Roger Dawans : « Techniquement, rien
a pris le dessus sur les différends commer-
Au moment de la fusion, vous étiez
Roger Dawans : « Effectivement, d’autant
n’empêchait l’interconnexion des deux
que j’étais moi-même issu de la Générale de
réseaux puisque ceux-ci étaient de conception
Banque. J’ai néanmoins conclu que pour
similaire. Chaque système reposait en outre
réaliser la fusion avec rapidité et efficacité,
sur l’usage d’un code secret et d’une carte à
il valait mieux opter pour l’infrastructure
piste magnétique standardisés. Les difficultés
Bancontact. La société Bancontact avait une
se situaient plutôt sur le plan commercial. »
ciaux. »
1
Electronic Payment Certification Institute
Des cartes et des terminaux
77
1990–1993
<
76 778081858689909394979800010203>
La carte de crédit entre
dans les mœurs
D’une carte élitiste à un mode de paiement quotidien
Apparue aux Etats-Unis dans les années 50, la carte de crédit est longtemps
05
réservée aux catégories sociales les plus élevées. Hommes d’affaires
et voyageurs aisés adoptent rapidement les services de Diners Club et
d’American Express. Lancée quelques années plus tard en Europe, la carte
Eurocard aussi s’adresse principalement au segment Travel & Entertainment.
Il faudra attendre la fin des années 80 et l’arrivée de Visa sur le marché
belge pour que les banques entament une stratégie de démocratisation
de la carte de crédit. Le succès est conséquent : en quelques années, plus
de deux millions de cartes sont émises. Bank Card Company voit le jour afin
de traiter ce nouveau volume de transactions.
78
Des cartes et des terminaux
79
Du délai de paiement au crédit
Le précurseur de la carte de crédit apparaît dès les années 20 aux Etats-Unis.
Dénommée ‘carte d’entreprise’, elle est
émise par des commerçants désireux de
fidéliser la clientèle en lui octroyant des
délais de paiement. Les sociétés pétrolières
sont les premières à proposer ce type de
carte en 1925, suivies dans les années 30 par
les grands magasins et les entreprises de
vente par correspondance.
Vingt ans plus tard apparaît la carte accréditive. Egalement appelée carte Travel &
Entertainment (T&E), elle est destinée aux
SOCIETE
Chiffre d’affaires Visa et Eurocard-MasterCard
Chiffre d’affaires
1991
1995
Taux de croissance
34.895.678
26.451.612
18.815.221
80.162.511
68.272.301
48.066.744
24.594.372
140.933.417
95,65%
81,72%
30,72%
75,81%
(x 1000 BEF)
Belges en Belgique
Belges à l’étranger
Etrangers en Belgique
TOTAL
(Source : Bank Card Company – BCC)
Au début des années 90,
l’utilisation des cartes de crédit connaît
une croissance soutenue.
L’eurochèque ouvre la voie
aux cartes de crédit
Apparu en 1968, l’eurochèque constitue la première forme de
coopération à l’échelle européenne dans le domaine des systèmes de paiement. Conçu dans un premier temps pour retirer de
l’argent dans des agences bancaires à l’étranger, il est assorti,
dès 1972, d’une carte de garantie de paiement. La garantie,
initialement plafonnée à 5.000 BEF (123,94 EUR), sera portée
ensuite à 7.000 BEF (173,53 EUR). Elle permet à l’eurochèque
d’être également utilisé pour régler des achats dans des commerces. Cette fonction marque le début d’une croissance soutenue du système : dix ans après son apparition, plus de 1,8
millions de Belges sont titulaires d’une carte eurochèque.
En 1984, la carte eurochèque est dotée d’une bande magnétique. Celle-ci permet à son détenteur d’effectuer des retraits d’argent aux guichets automatiques à l’étranger. Son utilisation continue à se répandre, à tel point que les fonctions
Bancontact et Mister Cash sont intégrées en 1986 aux quelque 2,6 millions de cartes eurochèque en circulation en Belgique.
Avec l’adoption massive des cartes de crédit, d’une part, et de la fonction Maestro pour les
opérations de débit à l’étranger, d’autre part, le recours à l’eurochèque diminue graduellement. Devenu obsolète de par le lourd traitement manuel qu’il implique, il est abandonné en
2002, lors du passage à l’euro.
hommes d’affaires et aux voyageurs aisés.
Contrairement à la carte d’entreprise, elle
n’est plus émise par les commerçants euxmêmes mais par des sociétés spécialisées.
Les premières à proposer ce nouveau service sont Diners Club et American Express.
Celles-ci garantissent le paiement au vendeur et organisent la procédure de recouvrement des fonds. La carte T&E n’est pas
conçue à l’origine pour accorder un crédit,
mais uniquement un délai de paiement,
autrement dit un débit différé.
Le remboursement échelonné des dépenses effectuées par carte est proposé pour la
première fois en 1958 par la Bank of
America, moyennant une perception d’intérêts. Véritable carte de crédit, la
Bankamericard (aujourd’hui Visa) est destinée à concurrencer les formules de crédit à
la consommation offertes par la grande distribution. Elle marquera le point de départ
de nouvelles habitudes de paiement aux
Etats-Unis.
L’Europe lance la carte Eurocard
Alors que Diners Club et American Express
introduisent leur carte T&E en Europe, et
notamment en Belgique, la carte de crédit y
fait son entrée plus tardivement. Dans les
années 60, des financiers suédois mettent
sur pied le groupe Eurocard et lancent une
carte de paiement internationale pour leur
clientèle aisée. Rapidement, le secteur bancaire européen comprend qu’il vaut mieux
développer une initiative commune pour
servir ce segment de marché dans chaque
pays. Prenant exemple sur leur coopération
réussie dans le domaine de l’eurochèque,
les banques européennes reprennent la
structure Eurocard dans plusieurs pays et
développent la carte du même nom. Le
concept choisi est celui d’une carte haut de
80
Des cartes et des terminaux
81
gamme commune, émise localement par des institutions
financières.
De leur côté, les grandes
banques belges et luxembourgeoises créent Eurocard
Belgium-Luxembourg en 1979.
A ce moment, certaines
banques participent au capital
d’autres sociétés émettrices de
cartes de crédit. C’est le cas
notamment de la BBL, qui
détient 15% des parts de
Diners Club Benelux. Elle en
sortira toutefois rapidement,
préférant se concentrer sur la
promotion d’Eurocard.
France, en Espagne et en Angleterre, les
banques lancent la carte Visa comme carte
de paiement grand public. Cette politique
résulte en une croissance rapide de sa clientèle. La carte Visa est également émise au
Luxembourg par le Crédit Européen, qui en
possède la licence exclusive pour ce pays,
PRODUIT
Le sabot résiste
à l’ère électronique
Apparition des cartes de
crédit grand public
Très vite, Eurocard connaît
un progrès certain ; le nombre
de cartes émises atteignant les
95.000 au milieu des années
80. En 1985, la carte Eurocard
est acceptée dans quelque
12.000 commerces en Belgique
et 4,5 millions au niveau international.
Cependant, au sein des banques actionnaires, tout le monde n’est pas convaincu de la
nécessité de proposer des cartes de crédit.
De par le positionnement du produit, le
nombre de clients potentiels est en effet
limité. De surcroît, une partie de cette clientèle préfère utiliser l’eurochèque pour ses
paiements à l’étranger. Cette préférence est
d’autant plus marquée que, depuis 1984, la
ainsi que pour le marché belge. « Le grand
pas de Visa en Belgique se fera en 1988 »,
explique Bruno de Liedekerke, alors sousdirecteur à la BBL. « A cette époque, la BBL
rachète le Crédit Européen Luxembourg et
entame une sérieuse étude de la situation
née de cette opportunité.
Première carte de crédit européenne, la
carte Eurocard vise une clientèle aisée.
carte eurochèque est dotée d’une bande
magnétique qui permet à son détenteur
d’effectuer des retraits aux distributeurs
automatiques de billets à l’étranger.
Parallèlement, le groupe Visa se développe déjà largement en Europe. Ainsi, en
Jusqu’à la fin des années 80, les terminaux électroniques conçus pour les points
de vente ne sont pas capables de lire les
cartes de crédit. Le recours à ce mode de
paiement nécessite donc un appareil spécial. Pendant des années, ce rôle est rempli par le ‘sabot’, dénommé familièrement ‘fer à repasser’.
Cet appareil contient un emplacement dans lequel la carte de crédit peut être insérée. Pour accepter
un paiement, le commerçant place une bande de papier préimprimée sur la carte, puis fait glisser un
poids au-dessus. Ce mouvement a pour effet d’imprimer les données en relief de la carte sur le formulaire à papier carbone, spécialement conçu à cet effet. Chaque transaction est ainsi imprimée en trois
exemplaires : un pour le client, un pour le commerçant et un pour la société d’acquiring à laquelle le
commerçant est affilié. Le client appose sa signature au bas du formulaire pour autoriser le paiement.
Peu coûteux pour le commerçant, le sabot est cependant lourd et relativement difficile à manipuler.
De plus, il ne garantit pas une sécurité suffisante, puisqu’aucune vérification n’est faite quant à la
solvabilité du porteur de carte. Dans certains cas, une autorisation doit être demandée par téléphone.
Le sabot est encore utilisé aujourd’hui dans les pays où les terminaux de paiement ne sont pas
répandus. Pour cette raison, les informations reprises sur les cartes de crédit sont toujours en relief.
82
Des cartes et des terminaux
83
INTERNATIONAL
EMV : la nouvelle norme sécuritaire
pour les cartes de paiement
Développée dès 1996 par Europay, MasterCard et Visa, la norme EMV doit remédier au problème de la fraude par copiage de cartes de crédit. Introduisant un
nouveau standard technologique, la norme vise à sécuriser davantage ce type de
paiement. Elle implique le remplacement des cartes à piste magnétique par des
cartes à puce. En Belgique, elle
instaure l’usage obligatoire d’un code
secret pour les paiements par carte de
crédit dans les commerces, plutôt
qu’une signature manuelle.
EMV définit une inter-face universelle
pour l’utilisation de la puce dans les
paiements, de façon à ce qu’une carte
de crédit à puce puisse être lue par
n’importe quel terminal de par le
monde.
Dès 2005, commerçants, émetteurs de
cartes et acquéreurs de transactions
devront avoir effectué les modifications requises. A défaut, la responsabilité des fraudes sera imputée à la
partie la moins sécurisée. Bon nombre
d’adaptations sont donc entamées au
niveau des cartes, des terminaux et
des ordinateurs centraux.
La Belgique est l’un des premiers pays à avoir démarré un programme de migration EMV. Ainsi fin 2004, la grande majorité des terminaux devrait être conforme,
tout comme l’ensemble des cartes de crédit.
Cette analyse nous a convaincus du potentiel de la carte Visa en tant que carte grand
public. »
Soucieuse de ne pas perturber les négociations interbancaires entamées entre les
institutions financières belges en vue de
fusionner les réseaux Bancontact et Mister
Cash, la BBL choisit d’inviter les autres
banques à participer au lancement de Visa.
« Après mûre réflexion, nous avons proposé
une approche communautaire pour commercialiser la carte Visa », rappelle Bruno de
Liedekerke. « Nous avons, Daniel Cardon de
Lichtbuer et moi-même, rencontré les
responsables de toutes les grandes institutions financières pour les convaincre de
l’énorme potentiel de cette action. Certains
ont accepté de suite, d’autres ont été plus
hésitants. Finalement, notre business plan
positif a convaincu tout le monde du bienfondé de l’initiative. »
toutes nos attentes puisque, dans les années
suivantes, nous avons émis quelque deux
millions et demi de cartes. »
La percée soudaine de la carte Visa au
début des années 90, due en grande partie à
son prix démocratique, s’explique aussi par
sa marque forte. Sa commercialisation fait
en effet l’objet d’un effort volontaire des
banques, ce qui n’avait pas toujours été le
cas pour la carte Eurocard. La carte Visa
bénéficie en outre d’un vaste réseau d’acceptation, particulièrement dans les pays
du sud de l’Europe. Elle s’impose donc
comme un atout pour les nombreux touristes
belges qui se rendent dans les pays méditerranéens.
En réaction au succès de Visa, Eurocard
tente à son tour de s’adresser à une clientèle
de masse en stimulant sa carte de façon plus
uniforme.
La carte de crédit à 800 francs
Recherche de synergies entre Visa et
Eurocard
L’accord aboutit à la création en 1988 de la
société Bank Card Company (BCC), chargée
de traiter les transactions et de développer
le réseau d’acceptation. Dès le départ, la
nouvelle société mène une stratégie commerciale agressive. « Nous avons lancé, en
collaboration avec les banques, une vaste
campagne de communication visant à promouvoir la carte Visa à 800 BEF (19,83 EUR) »,
se rappelle Willy Van Passel, administrateur
délégué de BCC. « Il faut savoir que les cartes
de crédit classiques coûtaient alors en
moyenne 1.800 BEF (44,62 EUR) par an, soit
plus du double. Cette campagne a dépassé
Face à la complémentarité commerciale
des cartes Eurocard et Visa, d’une part, et à
l’existence de deux infrastructures de traitement des transactions, d’autre part, les
banques actionnaires décident, en 1992,
d’intégrer les activités d’Eurocard dans BCC.
Cette synergie opérationnelle permet au
monde bancaire d’améliorer la rentabilité
des deux systèmes de paiement. En outre, BCC
dispose à présent d’un portefeuille de produits à même de répondre aux besoins spécifiques des différents types de commerçants,
qui bénéficient désormais d’un interlocuteur
unique pour deux marques différentes.
84
Des cartes et des terminaux
85
TECHNOLOGIE
Le crédit se décline
en plusieurs formules
Dès le début des années 90,
le consommateur belge peut choisir
la carte de crédit la mieux adaptée
à ses besoins et habitudes.
La grande majorité des cartes de crédit utilisées en Belgique aujourd’hui
permettent le paiement différé des
achats, mais ne sont pas assorties
d’une véritable ligne de crédit.
A chaque fin de mois, le porteur de
carte apure l’entièreté de son solde.
En ce sens, l’on parle parfois aussi
de ‘débit différé’.
Sous l’influence des pratiques anglosaxonnes en la matière, les formules
de credit revolving, ou de crédit permanent, connaissent un développement
certain. Selon ce principe,
le détenteur de carte ne rembourse
chaque mois qu’un pourcentage de
son encours crédit. Si cette formule accorde une certaine liberté financière, elle comporte également un plus grand risque pour l’organisme
financier. Par conséquent, elle est assortie d’un taux d’intérêt supérieur.
Les cartes avec ouverture d’un crédit permanent sont proposées dans le
secteur de la distribution, sous des marques comme Pass, et par certaines
banques dont Citibank. L’avantage de ce type de carte réside dans le fait
qu’il n’est plus nécessaire pour le client de remplir à chaque fois une
demande de crédit lors d’un achat par financement ou d’un besoin
momentané de trésorerie. Le credit revolving assorti d’une carte de paiement connaît une expansion certaine en Belgique mais son usage
demeure modeste. Une situation qui s’explique principalement par le taux
d’épargne élevé des ménages belges.
Entre-temps, MasterCard fait son entrée
en Europe en s’associant au réseau
Eurocard. Les années qui suivent la mise en
commun des activités de Visa et d’EurocardMasterCard voient une croissance rapide du
nombre de points de vente acceptant ces
marques. Cette tendance, qui touche les
magasins de toutes tailles et de toutes
régions, va de pair avec une évolution des
habitudes d’utilisation de la carte. Alors
qu’auparavant les Belges utilisaient principalement la carte de crédit pour leurs paiements à l’étranger, ils ont de plus en plus
recours à celle-ci pour régler des achats
domestiques. Parallèlement, les cartes de
crédit s’affirment en Belgique comme le
mode de paiement par excellence pour les
réservations à distance. Utilisée majoritairement pour payer des tickets d’avion, des
billets de spectacle, ou encore des repas au
restaurant, la carte de crédit demeure donc
fortement liée au segment Travel &
Entertainment.
86
Des cartes et des terminaux
87
INTERVIEW
Les Belges peu enthousiastes
face au credit revolving
Administrateur délégué d’honneur du Crédit
consiste à ne rembourser chaque mois
décrit l’émission conjointe d’une carte par
Européen de Belgique, puis de Bank Card
qu’une fraction des dépenses par carte, sus-
deux sociétés, n’est en réalité pas neuf.
Company (BCC), Willy Van Passel a mis
cite depuis peu un intérêt en Belgique aussi. »
En 1982 déjà, alors que j’étais actif au Royal
la carte Visa grand public sur le marché en
Automobile Club de Belgique (RACB),
1988. Aujourd’hui à la tête de la société de
Comment expliquez-vous le succès de
j’ai participé à la première initiative de
consultance financière Twin Services, il suit
la carte de crédit à 800 francs ?
co-branding dans notre pays. Nous avions
le secteur des cartes de crédit de près depuis
Willy Van Passel : « Cette campagne de
approché le Crédit Européen Luxembourg
promotion, bien que coordonnée par BCC,
afin d’émettre des cartes de crédit combi-
a été mise en œuvre par les banques.
nées RACB/Visa. Par cette initiative, le RACB
Le concept a donc bénéficié de la relation
fut d’ailleurs la première organisation à pro-
de confiance qui existait entre la banque et
poser la carte Visa en Belgique. Aujourd’hui,
le porteur de carte. En outre, la carte de cré-
les formules de co-branding ont plutôt pour
plus de vingt ans.
Comment peut-on caractériser le com-
ment aux coutumes dans les pays anglo-
dit répondait à un besoin spécifique expri-
objet la fidélisation du porteur de carte. Les
portement des Belges en matière de
saxons, la plupart des cartes de crédit com-
mé par les consommateurs pour leurs
programmes de collecte de points proposés
paiements par carte de crédit ?
mercialisées en Belgique octroient un débit
dépenses en vacances. »
en collaboration avec les compagnies
Willy Van Passel : « Malgré le succès des
différé, et non une ligne de crédit. Aux Etats-
cartes de crédit, la Belgique demeure davan-
Unis et au Royaume-Uni, la situation est dif-
Les cartes de crédit font souvent l’objet
carte émise par American Express avec SN
tage un pays de débit. Les consommateurs
férente, puisque la majorité des cartes assor-
d’initiatives de co-branding. Comment
Brussels Airlines. »
belges ont toujours affiché une certaine pru-
ties d’un credit revolving y font l’objet d’une
expliquez-vous cette tendance ?
dence en matière de crédit. Ainsi, contraire-
promotion soutenue. Cette formule, qui
Willy Van Passel : « Ce phénomène, qui
aériennes en sont un exemple, comme la
Des cartes et des terminaux
89
1994–1997
<
76 77808185 8689909394979800010203>
La Belgique lance
le premier porte-monnaie
électronique multisectoriel
La carte à puce, un petit produit qui deviendra grand
06
Brevetée dès la fin des années 60, la technologie de la carte à puce
ne tarde pas à séduire le secteur financier à travers le monde.
La puce dispose en effet d’un énorme potentiel de sécurisation des
paiements électroniques. Dans un premier temps, le milieu bancaire
hésite toutefois quant à la façon de mettre en œuvre le concept.
En Belgique, où une sécurité élevée est déjà acquise grâce à
l’authentification on line, la puce sera d’abord envisagée comme portemonnaie électronique. Une prouesse technologique qui inspirera de
nombreux autres pays.
90
Des cartes et des terminaux
91
PRODUIT
Une réponse au besoin
de sécurisation des transactions
La première carte à puce brevetée intègre
un microcircuit électronique qui permet la
connexion à un réseau externe et, dès lors,
le transfert de données. A la fin des années
70 apparaît la première carte à puce équipée d’un microprocesseur.
Comparable en capacité aux premiers
ordinateurs personnels, la carte à circuit
intégré est capable de faire tourner plusieurs applications. En outre, elle ouvre de
séduisantes perspectives en matière de
sécurisation des transactions électroniques.
La puce est en effet très difficilement copiable, contrairement à une piste magnétique.
Dès lors, un peu partout dans le monde,
la carte à puce inspire les entrepreneurs les
plus créatifs et mobilise les unités de recherche et de développement. Les secteurs de la
banque, des télécommunications ou encore
de la santé sont enthousiasmés par son
potentiel de sécurité.
Partout… sauf peut-être en Belgique,
où ce besoin de sécurisation ne se fait pas
aussi criant. Et pour cause : les vérifications
du solde, de la validité de la carte et du code
secret lors d’une transaction Bancontact/
Mister Cash y sont effectuées en temps réel
depuis de nombreuses années déjà. Cela
permet à la Belgique d’enregistrer l’un des
plus faibles taux de fraude au monde.
Une première mondiale
Si Banksys s’intéresse à la technologie de
la puce, c’est davantage pour des raisons historiques et de marketing. Considérée depuis
Proton révolutionne
la conception
des terminaux
Premier terminal belge à accepter la carte à puce,
le C-ZAM/I marque l’avènement d’une nouvelle génération d’appareils de paiement électronique. Conçu
pour Proton, son apparence se distingue fortement
des générations précédentes.
Plus convivial, il est de plus petite taille et présente
des contours plus ronds. En outre, il est composé de
deux claviers – l’un pour le commerçant, l’autre pour
le client – entre lesquels s’insère la carte : une véritable innovation.
Le C-ZAM/I s’adresse avant tout à la petite distribution. Les transactions, qui se font off line, sont stockées
sur le terminal jusqu’à ce que le commerçant décide
de les transférer vers son compte. Une variante portable du terminal permet aussi d’accepter les paiements
par Proton en déplacement.
Le C-ZAM/V, qui repose sur la même technologie, est
destiné à être directement intégré dans les automates.
Doté d’un simple clavier à trois touches, il permet
l’utilisation de Proton dans de nombreux environnements, y compris la distribution de boissons et les parcmètres.
ses débuts comme pionnière dans le domaine du paiement électronique, la société
entend tout faire pour se maintenir parmi
les précurseurs. Mais l’investissement considérable qu’implique le développement de la
carte à puce ne peut être uniquement justifié par un argument de marketing…
Divers pays, dont le Portugal, étudient à
cette époque un porte-monnaie électronique, à puce, destiné à remplacer la monnaie lors des petits achats. Banksys voit dans
cette application l’opportunité de lancer un
nouveau service au bénéfice des porteurs de
cartes. Son administrateur délégué, Guy
Alloin, prévoit un énorme marché potentiel
pour le porte-monnaie électronique.
Après quelques pré-études débutées dès
1987, l’étude approfondie du porte-monnaie
démarre en juin 1993. Ses conclusions doivent, entre autres, identifier le fabricant de
cartes qui permettra au nouveau service de
répondre à trois conditions fondamentales
pour Banksys :
• Premièrement, pour pouvoir prétendre
remplacer la monnaie, le nouveau moyen
de paiement doit être utilisable tant dans
le commerce que dans les automates (distributeurs de tabac, de boissons,
TECHNOLOGIE
La carte à puce,
petite merveille technologique
Le premier brevet relatif à une carte à puce est déposé en Allemagne, en 1968. Il s’agit d’une
carte d’identification en plastique, qui contient un circuit intégré et établit une
liaison entre un identifiant et un identificateur. Quelques années plus tard,
le Français Roland Moreno améliore le concept en embarquant dans la
mémoire un code PIN (Personal Identification Number).
Issue de nombreuses adaptations, la puce à circuit intégré actuelle mesure
entre 2 et 14 mm, et fonctionne comme un véritable processeur. Par des calculs
mathématiques complexes, elle vérifie notamment les clés de sécurité en quelques
millisecondes. Insérée dans la carte plastique, elle contient un microprocesseur, des mémoires,
ainsi que différents types de capteurs destinés à détecter les tentatives de fraude. Cet ensemble
lui confère la capacité d’emmagasiner un volume d’informations important et d’en contrôler
l’authenticité tout en sécurisant les transactions. Ces dernières sont protégées par l’introduction du code PIN. Les algorithmes contenus dans la carte font désormais partie intégrante
de l’architecture de sécurité (qui comprend également des dispositifs sécuritaires au niveau
des terminaux et du réseau),– ce qui rend leur piratage presque impossible.
92
Des cartes et des terminaux
millions
93
INTERNATIONAL
La technologie Proton
traverse les frontières
Peu après son lancement en Belgique, le concept du
porte-monnaie électronique belge connaît un succès
considérable à l’étranger. En 1998, l’intérêt international pour la technologie Proton prend une importance telle qu’elle justifie une structure propre. Proton
World International (PWI) est créée. Evénement dans
le secteur bancaire, American Express et Visa détiennent tous deux des parts dans la nouvelle société (10%
chacun) ; Banksys restant actionnaire majoritaire
(60%). Les 20% restants sont détenus à parts égales
par la société hollandaise Interpay, et par l’entreprise
australienne ERG.
Le 31 octobre 2001, ERG acquiert la totalité des
actions PWI. Confronté à de multiples problèmes dans
ses activités d’eTicketing, ERG annonce la cession de
Proton World un an et demi plus tard. Le rachat est
fait par ST Microelectronics, spécialiste européen des
applications à base de semi-conducteurs.
La technologie Proton est l’un des seuls porte-monnaie électroniques vendus dans plus d’un pays. Fin
2002, 30 millions de cartes à puce utilisées dans le
monde reposent sur la technologie Proton. De la
Malaisie au Brésil, en passant par le Mexique ou la
Norvège, 36 pays en possèdent la licence d’exploitation. Au fil des ans, le concept Proton a engrangé de
nombreuses distinctions, dont le Prix belge à l’exportation en 1999.
de tickets de parking). Le porte-monnaie
belge ne doit négliger aucun petit paiement.
• Suivant la même logique, Banksys veut
introduire son porte-monnaie dans les
points de vente où le paiement électronique n’a pas encore pénétré. Il s’agit surtout de la multitude de petits commerces
comme les snack-bars ou les boulangeries.
• Enfin, la carte doit permettre une sécurité
sans faille lors du rechargement du portemonnaie électronique.
Compte tenu de ces concepts uniques
avancés par Banksys, ainsi que de la rigueur
des plannings, les participants au projet
vont rapidement se rendre compte qu’ils
sont les premiers au monde à mettre au
point une solution aussi ambitieuse. Leur
motivation s’en trouve décuplée…
Toute la chaîne de paiement est
concernée
Le lancement du projet pilote pour le
porte-monnaie électronique est fixé au
18 février 1995, soit un an et demi plus tard.
Pour relever ce défi, Banksys peut compter
sur une équipe expérimentée conduite par
Jean-Pierre van Wayenberge, chef du département informatique, et Armand Linkens,
coordinateur du projet. A leurs côtés,
le fabricant de cartes à puce Bull et tout le
réseau bancaire belge.
Alors responsable du développement
technique, Philippe Bellens se souvient :
« Radicalement différente de la piste magnétique, la puce était inconnue en Belgique à
l’époque. Lors du développement du portemonnaie électronique, il s’agissait donc de
concevoir une nouvelle carte, de déterminer
les spécificités de la puce, de créer les terminaux de lecture, d’adapter les distributeurs
automatiques existants, et de modifier les
systèmes des banques. Bref, toute l’infrastructure était concernée… »
Même si, dans un premier temps, la puce
est uniquement destinée à jouer le rôle de
porte-monnaie électronique, il est clair dès
le départ qu’elle servirait ensuite à sécuriser
les transactions par carte de débit.
Or, Banksys possède un savoir-faire précieux en matière de sécurisation des paiements par carte. Responsable de cet aspect
du projet, Yves Moulart y applique son
credo : « Prevent, detect and react. Suivant
ces principes, nous avons voulu que le système soit déjà prêt pour décourager les tentatives de vandalisme, détecter les fraudes, et
réagir rapidement et efficacement contre
toute agression du système. »
Naissance de Proton
Sur ces bases, le concept de porte-mon-
Nombre de transactions Proton
120
100
80
60
40
20
1998 1999 2000 2001 2002 2003
(source : Banksys)
Le nombre de transactions Proton
augmente de façon régulière. En 2003,
les Belges ont payé 107 millions de fois
avec leur porte-monnaie électronique.
naie électronique belge se dessine. Deux
types de terminaux sont imaginés :
le C-ZAM/I pour les comptoirs et le C-ZAM/V
pour les distributeurs de boissons, bornes de
parking et autres automates. Dédiés uniquement aux paiements par porte-monnaie
électronique, ces appareils s’utilisent aussi
simplement que ceux fonctionnant avec de la
monnaie traditionnelle. Quant au rechargement, il s’effectue à un distributeur de billets
ou à une borne spécialement conçue à cet
effet, à l’aide d’un code secret.
94
Des cartes et des terminaux
95
Tout est prêt pour le passage à la phase
pilote, si ce n’est… le nom. Elément essentiel
de la stratégie marketing, il fait l’objet de différentes propositions et de nombreuses discussions. Finalement, Proton – symbole de
l’unité de base d’un atome – l’emporte sur
EureCash, CashCard, ou encore Omega.
Une promotion finement orchestrée
La phase expérimentale démarre effectivement le 18 février 1995, à Louvain et à
Wavre. A grand renfort d’actions marketing,
cartes Proton et terminaux sont dévoilés à la
presse et relayés auprès du grand public et
des commerçants. Pour Armand Linkens,
« la réussite du projet passait par un taux
maximal de pénétration du produit. Outre
l’appui du monde bancaire, l’adhésion des
commerçants constituait un élément décisif
au succès de Proton. Rue après rue, les représentants de Proton ratissaient les commerces
pour vanter les mérites de ce nouveau produit. »
Etant donné que les paiements se font off
line, Proton permet de réduire les frais de
communication téléphonique pour les com-
SOCIETE
La carte d’identité sociale
Dès la fin 1998, chaque bénéficiaire du système de sécurité sociale belge se voit remettre une carte
SIS (système d’information sociale). Egalement appelée carte d’identité sociale, elle modifie en profondeur l’organisation des soins de santé. Comme c’était déjà le cas avec les vignettes de mutuelle,
la carte SIS affiche les informations publiques relatives au
porteur de carte : nom, prénom, date de naissance, sexe,
numéro d’assuré social et numéro de registre national.
Dorénavant, ces données sont mémorisées dans la puce,
ce qui fait de la carte SIS un véritable dossier miniaturisé
et totalement sécurisé. Elle contient également des données plus confidentielles, souvent utiles lorsque les soins
de santé s’imposent. Seules les personnes et autorités
agréées y ont accès, par le biais d’un terminal et d’une clé
électronique spécifiques.
La plupart des terminaux conçus pour les paiements Proton sont également équipés d’une application permettant la lecture des cartes SIS. Une facilité considérable pour les pharmaciens, qui peuvent ainsi utiliser le même appareil pour lire deux types de cartes.
merçants. De plus, le recours à la monnaie
électronique diminue les risques de vol et
d’agression. Quant aux acheteurs, ils apprécient l’usage facile de la carte, le règlement
exact des montants et l’absence de pièces
de monnaie.
Le succès est conséquent. Fin octobre 1995,
750 terminaux sont installés et 100.000 cartes
distribuées. En mai 1996, Proton est lancé à
travers toute la Belgique ; un événement observé avec intérêt par le reste du monde.
Un saut de puce au-delà du monde
bancaire
Le pari est gagné : la Belgique est le premier pays à lancer la carte à puce rechargeable à l’échelle nationale, et non plus dans un
contexte de pilote limité. Proton s’introduit
dans de nombreux secteurs, y compris des
marchés jusque-là fermés au paiement
électronique.
Conscients de la prouesse belge, les PaysBas négocient avec Banksys le lancement
sans délai du porte-monnaie électronique
hollandais. Quelques mois après le projet
pilote de Louvain et Wavre, ChipKnip est
opérationnel. S’ensuivent des contrats avec
la Suisse, puis avec l’Australie, la Suède, le
Canada et le Mexique. Un contrat de licence
globale est même conclu avec American
Express. Mais les banques belges ne souhaitent pas se charger de la commercialisation
de Proton à l’étranger. Dès lors, Banksys, en
collaboration avec d’autres partenaires,
crée Proton World International.
Parallèlement à l’extension géographique
de la technologie Proton, la puce découvre
de nouvelles applications. En janvier 1999,
elle est intégrée aux cartes de débit belges
et en augmente la sécurité. A partir de 2001,
elle prend également en charge la vérification du code secret lors des transactions
Bancontact/Mister Cash. En même temps, et
de façon indépendante du secteur bancaire,
la technologie de la carte à puce se développe en Belgique, comme dans d’autres pays.
De nombreuses applications se déploient,
notamment la carte SIS, la carte SIM de téléphones mobiles, la carte d’identité électronique et le contrôle d’accès.
Une adoption lente
Si Proton constitue une prouesse technologique, son succès commercial n’atteint pas
les sommets escomptés. Son taux d’utilisation connaîtra un pic lors du passage à l’euro, pour ensuite retomber quelque peu.
« Pour le consommateur belge, déjà habitué depuis longtemps aux cartes de débit,
Proton s’est avéré trop peu attrayant », estime Jean-Pierre van Wayenberge. « En effet,
la plupart des montants payables avec Proton
le sont aussi avec Bancontact/Mister Cash,
dont l’usage ne requiert en outre pas de
rechargement. Peut-être le concept aurait-il
eu un impact commercial plus grand s’il avait
combiné d’office la grande diversité d’applications capables de tourner sur la puce. »
Plus que la difficulté technologique, c’est
donc l’évolution des mentalités que cette
solution doit affronter. Le rechargement
automatique de la carte est d’ores et déjà
prévu fin 2004 pour donner un nouvel élan
au concept…
96
Des cartes et des terminaux
97
INTERVIEW
Proton :
unique à plus d’un égard
Armand Linkens, actuel Group Vice-
de cartes. Bref, nous avons repensé l’ensem-
de pénétration maximal à Proton a sans
President chez ST Microelectronics,
ble de la chaîne de paiement et avons été
aucun doute contribué à faire la différence
a organisé le lancement de la carte Proton
soutenus dans nos idées par tout le réseau
entre notre produit et ceux proposés à
en Belgique. Entré chez Banksys en décembre
bancaire. Quant au lancement de Proton, il a
beaucoup plus petite échelle à l’étranger.
1989, il souligne le caractère unique du
bénéficié d’une synchronisation impeccable
Nous avons en outre, avec l’aide des
concept Proton.
entre les équipes commerciales de Banksys
banques, adapté les terminaux afin de per-
et des banques afin d’en faire un véritable
mettre le rechargement. Aujourd’hui consi-
événement. »
dérée comme banale, cette possibilité
Comment expliquer le succès de Proton
représente une véritable performance tech-
par rapport aux porte-monnaie électro-
D’un point de vue technologique, en
nologique que peu de pays sont parvenus
niques étrangers ?
quoi Proton est-il unique ?
à développer. »
Armand Linkens : « Dès le début, Proton
Armand Linkens : « Proton fut le premier
a bénéficié d’une vision globale et à long
porte-monnaie électronique multisectoriel
terme. A cet égard, son nom est d’ailleurs
et rechargeable. A l’époque, certaines cartes
bien choisi, puisqu’il désigne une pierre de
similaires dans d’autres pays, comme le
construction élémentaire, toute matière
Danemark, ne permettaient pas le recharge-
étant constituée de … protons. Nous avons
ment. L’idée a toujours été de développer
conçu le projet dans le contexte le plus large
une seule et même carte pour les petits
possible, incluant à la fois les exigences des
paiements en magasin comme aux automa-
banques, des commerçants et des porteurs
tes. Notre détermination à procurer un taux
Des cartes et des terminaux
99
1998–2000
<
76 778081858689909394979800010203>
L’essor du commerce
électronique
Internet réinvente le paiement à distance
Avec l’apparition du Web au début des années 90, Internet s’impose comme
07
le réseau de communication et d’information par excellence. Exploitant au
maximum cette nouvelle opportunité, des vendeurs en tous genres
développent des solutions d’achat électronique. Bien que les méthodes de
paiement se peaufinent progressivement, le commerce électronique tarde
à séduire les Belges. Les applications d’eBanking qui voient le jour en
parallèle connaissent pour leur part un succès beaucoup plus franc.
Avec Isabel, le système d’eBanking pour entreprises, la Belgique est même
considérée comme une pionnière en la matière.
100
Des cartes et des terminaux
101
Réelle croissance du virtuel
C’est le développement du Web, rendu
populaire grâce à son caractère hautement
interactif, qui marque le succès d’Internet.
L’essor des connexions à large bande et la
rapidité des communications qui en découle
entraînent une vague de croissance sans précédent pour ce nouveau média. En Belgique,
le nombre de particuliers reliés à l’Internet
est décuplé entre novembre 1998 et avril
2004, passant de 151.168 à 1.591.8731, ce qui
correspond à environ 36% des ménages.
Cet engouement profite au commerce en
ligne. Très vite, les internautes aguerris trouvent dans ce nouveau catalogue de vente
international et quasiment illimité un intérêt
majeur : la facilité. Gain de temps, absence
de déplacement, articles accessibles à toute
heure du jour et de la nuit… Une fois habitués à ce confort, les acheteurs en ligne sont
constamment à l’affût de technologies susceptibles de simplifier leurs démarches.
Le lecteur de cartes est l’une des
technologies utilisées par
les ménages belges pour effectuer
des opérations bancaires à domicile.
PRODUIT
Un monde bancaire initialement
dépassé
Le C-ZAM/PC ouvre les portes de l’Internet sécurisé
Développé dans le cadre du projet Proton, le terminal C-ZAM/PC est
un lecteur de cartes à puce qui se connecte à un PC. Il permet d’effectuer un paiement à domicile par cartes Bancontact/Mister Cash et
Proton avec un degré de sécurité équivalent à une transaction en
magasin. En outre, il est capable d’opérer le rechargement d’une carte
Proton via Internet.
Le terminal étant externe au PC, le code secret ne transite pas par le
réseau, mais reste au niveau du périphérique. Virus et pirates ne peuvent donc pas l’atteindre. L’identification se faisant au niveau du terminal, son utilisation n’est pas restreinte à une carte ou à un utilisateur spécifique.
En dépit de ses performances techniques, le C-ZAM/PC ne remporte pas un franc succès. L’hétérogénéité du parc
informatique complique le support technique aux utilisateurs. En outre, les internautes trouvent le terminal trop
cher, tandis que banques et commerçants hésitent à investir dans le système alors que le nombre d’utilisateurs est
assez faible. L’avènement de la carte d’identité électronique pourrait toutefois changer la donne.
1
Source : Statbel
Répondant à ce besoin, la carte de crédit
semble parfaitement adaptée au paiement
électronique, si ce n’est qu’elle offre une
protection limitée contre la fraude. En effet,
sur Internet, la seule communication du
numéro de la carte et de sa date d’expiration
suffit pour effectuer une transaction financière. Or, ces données peuvent être interceptées par certains spécialistes en informatique.
Nouvelle façon d’acheter, le commerce
électronique requiert dès lors une nouvelle
façon sécurisée de payer. Face à cette
demande, le milieu bancaire tarde à se
mobiliser et les premières applications émanent de nouvelles sociétés technologiques.
Leurs efforts se concentrent sur deux types
de solutions. La première réside dans la
création de monnaie électronique stockée
dans une puce. Bien que pratique, son utilisation est marginale. Quant à la seconde,
elle s’attache à conférer un niveau de fiabilité plus élevé aux paiements en ligne par
carte de crédit.
Les débuts de la sécurité sur Internet
C’est le protocole SSL (Secure Socket
Layer) qui s’impose le premier comme
mesure de sécurisation des paiements par
carte de crédit. Lancé par Netscape en 1994,
il est intégré aux principaux navigateurs afin
de crypter, à partir de l’ordinateur du client,
les données fournies par celui-ci. Mais cette
protection a ses limites : elle n’intervient que
lors du transfert d’informations, ne réduit
pas le risque de piratage des données
conservées sur le serveur du commerçant et
ne permet pas d’identifier l’auteur du paiement.
A défaut d’une autre solution sécurisée
facile à déployer, ce système est encore
majoritairement utilisé aujourd’hui.
Pourtant, 70% des internautes se déclarent
102
Des cartes et des terminaux
103
TECHNOLOGIE
Crypter le message :
Le message est accepté si
Bob l’a signé avec la clé
publique d’Alice
Signature
BOB
Pour y remédier, les banques belges et
Banksys mettent sur pied le concept ‘banxafe’, en 2000. Ce service est destiné à garantir
à ses utilisateurs – clients et commerçants –
un degré de sécurité de paiement aussi
élevé qu’en magasin traditionnel. Pour
atteindre cet objectif, banxafe associe trois
éléments : une carte à puce, le lecteur de
carte C-ZAM/PC connecté à un ordinateur et
un protocole de sécurité.
A ses débuts, banxafe utilise le protocole
La réaction des banques belges
réticents à communiquer leur numéro de
carte de crédit compte tenu du niveau de
sécurité actuel. Or, en Belgique, 94% des
paiements sur Internet sont effectués au
moyen de cette même carte. L’absence de
garantie de paiement dissuade également
les commerçants, qui se voient endosser le
risque de répudiation. Les banques n’ont
pas davantage de raisons d’être satisfaites
de la situation, puisqu’elles doivent supporter les coûts liés aux investigations et aux
remboursements en cas de fraude.
Clé publique d’Alice
Clé privée d’Alice
ALICE
Le message n’est
pas accepté si Bob
ne l’a pas signé
avec la clé publique
d’Alice
(Source : ABB)
Les paiements belges en toute sécurité
A l’instar du prix et de la qualité dans le commerce de proximité, la sécurité transactionnelle
est un élément capital dans la décision d’achat sur Internet. Trois éléments se révèlent primordiaux
pour offrir le plus haut degré de sécurisation : l’authenticité de l’acheteur, la validité du certificat
et la confidentialité des données.
La technologie qui apporte la réponse la plus complète à cette triple préoccupation est le cryptage.
Celui-ci consiste en un procédé de chiffrement qui permet de masquer le contenu des données
informatiques. Il rend le message illisible pour toute personne qui n’en est pas le destinataire
tout en assurant son intégrité ; c’est-à-dire le maintien exact de son contenu.
La protection peut être symétrique ou asymétrique. Dans la solution symétrique, une seule clé
secrète, connue des deux parties, permet de coder et de décoder le message. Ce procédé est efficace
quand les deux parties se connaissent, mais s’avère insuffisant sur Internet. Dans ce cas, le cryptage asymétrique s’impose. Ce dernier fait intervenir une clé publique et une clé privée, liées entre
elles par un algorithme de sécurité. La clé publique de l’émetteur chiffre le message, lequel sera
décodé grâce à la clé privée du récepteur. La clé privée est en outre utilisée pour apposer une
signature digitale qui permettra au destinataire d’identifier l’auteur du message. C’est sur ces
principes que repose notamment la sécurisation de la carte à puce des clients d’Isabel.
104
Des cartes et des terminaux
105
international SET (Secure Electronic Transaction), développé par Visa et MasterCard.
Ce standard initie un progrès majeur en
matière de sécurité : l’identification des
intervenants. « L’internaute ne doit plus communiquer le numéro de sa carte mais insère
celle-ci dans un lecteur connecté au PC et
compose son code secret sur le clavier du
lecteur », indique Bernard van der Lande,
chef du département e & m commerce chez
Banksys.
« Le code secret permet de certifier en temps
réel qu’il est bien le propriétaire de la carte
utilisée. Les informations sont cryptées et
envoyées directement au serveur banxafe,
sans passer par le site Internet du commerçant. Les hackers ne peuvent plus y accéder.
Ces mesures diminuent donc considérablement le risque de fraude. »
La réponse 3D secure
S’il est le plus sécurisé des systèmes de
paiement sur Internet, SET est également
coûteux et difficile à mettre en œuvre à grande échelle chez les clients et les commerçants. Visa et MasterCard finissent dès lors
par l’abandonner et lui préfèrent un nouveau protocole, 3D secure.
En 2003, banxafe leur emboîte le pas. « Nous
nous sommes basés sur 3D secure pour
développer une solution sécurisée et fiable »,
explique Bernard van der Lande. Désormais,
l’acheteur est redirigé vers sa banque pour y
être authentifié pendant la transaction. Il lui
faut prouver son identité au moyen d’un
dispositif établi par sa banque, ce qui réduit
fortement la possibilité d’usurpation. Quant
client d’effectuer le maximum d’opérations
bancaires sans passer par son agence.
Les techniques utilisées varient d’une
banque à l’autre. Elles reposent notamment
sur l’emploi d’un Digipass, périphérique qui
génère un mot de passe inédit à chaque
nouvelle session initiée par le client. Ce mot
de passe constamment renouvelé peut également servir à créer une signature digitale.
La variété de systèmes de paiement n’étant
pas favorable au développement du commerce en ligne, Banksys, Fedict et d’autres acteurs
se penchent actuellement sur l’établissement
de spécifications communes pour la Belgique.
INTERNATIONAL
La Belgique rattrape
son retard en matière d’eCommerce
Si les achats en ligne sont de plus en plus
fréquents, ils tardent cependant à entrer
dans les mœurs.
aux commerçants qui adoptent la technologie, reconnaissable aux logos Verified by
Visa et MasterCard Secure Code sur leur site,
ils bénéficient de la garantie de paiement.
L’introduction de ces garanties contribue à
augmenter la confiance des acheteurs et des
vendeurs, et dès lors à stimuler le développement du commerce électronique.
Guichets automatiques à domicile
Parallèlement au projet communautaire
banxafe, les banques peaufinent leurs propres systèmes de gestion bancaire à distance.
S’inspirant des principes du self banking,
lancé au milieu des années 80, et du phone
banking, au début des années 90, les opérations bancaires via Internet permettent au
Dans le domaine du commerce électronique, la Belgique
accuse du retard. Ainsi, selon une enquête effectuée pour la
Commission européenne en septembre 20031, seuls 12% des
Belges ont déjà acheté sur Internet. Au niveau européen, la
moyenne atteint 16%. La principale raison invoquée pour justifier ce faible score réside dans l’absence d’accès à Internet.
Le manque de confiance dans le commerce en ligne arrive en
troisième position, après le désintérêt pour cette façon de faire
du shopping. Dans la majorité des cas, la méfiance est relative à la sécurité des paiements en ligne.
Toutefois, la situation de notre pays s’améliore. Selon BCC, la
croissance du volume de transactions en ligne enregistrée au cours des quatre premiers mois de 2004 était deux
fois supérieure à celle de la même période, l’année précédente. Divers facteurs expliquent ces résultats, dont une
confiance accrue suite à l’application des labels Verified by Visa et MasterCard Secure Code, et l’augmentation de
la concurrence entre fournisseurs d’accès à Internet.
1
European Union public opinion on issues relating to business to consumer e-commerce. Mars 2004.
106
Des cartes et des terminaux
107
Position de la Belgique en matière
d’opérations bancaires électroniques
Allemagne
Belgique
Etats-Unis
Finlande
France
Japon
Pays-Bas
Royaume-Uni
Suède
Standardisation
& sécurité
6
1
8
2
2
7
5
8
2
Faculté d’adaptation
du secteur bancaire
6
2
1
2
8
9
7
4
4
(source : enquête internationale de l’ICT réalisée en 2000 pour le
Ministère néerlandais des Affaires économiques)
Un logiciel bancaire unique
pour entreprises
Pour les entreprises belges, la standardisation des opérations bancaires sur ordinateur est effective depuis 1996 déjà. Imaginée
par la BBL, la Générale de Banque et la
Kredietbank en 1994, Isabel est une interface
de gestion financière à distance, commune à
plusieurs banques. Fortement appréciée par
les financiers et autres hommes d’affaires,
elle permet d’accéder, via un seul logiciel,
aux opérations sur comptes auprès de différentes banques : réception par voie électronique d’extraits de compte, transmission
d’ordres de paiement, etc. Auparavant,
chaque institution financière proposait son
propre programme informatique, auquel les
entreprises – qui travaillent souvent avec
plusieurs banques – devaient se conformer.
L’utilisation d’Isabel nécessite un logiciel
SOCIETE
Isabel, la plate-forme
bancaire au service
des entreprises
La Belgique, leader en
matière de sécurité et de
standardisation des paiements électroniques.
client et une carte à puce. Le procédé utilisé
pour sécuriser le programme repose sur le
cryptage asymétrique et une paire de clés.
Cette technologie garantit l’intégrité, l’authenticité et la confidentialité de toute communication électronique. Elle fait également
office de signature digitale.
Une enquête effectuée par le Ministère
néerlandais des Affaires économiques positionne notre pays dans le peloton de tête en
matière d’eBanking. Un palmarès qui témoigne, une fois de plus, de notre savoir-faire
dans le domaine du paiement électronique.
Créée en 1996, Isabel – acronyme de Interbank
Standards Association Belgium – occupe aujourd’hui
une centaine d’employés et est détenue par Dexia
Banque, Fortis Banque, ING et KBC. L’initiative
connaît un succès considérable, puisque ce sont plus
de 20 banques qui la proposent à leur clientèle.
Chaque jour, plus de 45.000 entreprises effectuent
ainsi leurs opérations bancaires à distance, soit plus
de 16 millions de transactions électroniques par mois.
La société
Isabel est
structurée
autour de
trois créneaux principaux. L’eBanking comprend les opérations de
banque électronique. Il est complété par l’eInvoice, qui
garantit l’envoi et la réception des factures par voie
électronique, et par l’eGovernment, qui assure les
communications en ligne avec les autorités. Le programme Isabel OfficeSign 5.0, par exemple, permet de
sécuriser et de signer des documents à remettre aux
administrations fédérales (déclarations à la TVA et au
précompte professionnel, déclarations à l’ONSS…)
mais aussi à d’autres professionnels (contrats, emails, offres).
108
Des cartes et des terminaux
109
INTERVIEW
Une valeur sûre pour
les entreprises belges de
toutes tailles
Philippe R. Dubois est l’administrateur
à l’an 2000 et à l’euro. En outre, les entrepri-
Qu’est-ce qui fait le succès d’Isabel ?
délégué d’Isabel. Présent dès les premières
ses étaient demandeuses d’une solution
Philippe R. Dubois : « Nous apportons
heures de ce projet interbancaire, il a partici-
multibancaire intégrée. »
une réponse sur mesure aux entreprises qui
désirent effectuer des transactions électro-
pé à sa concrétisation en Belgique.
Isabel est un nouvel exemple de projet
niques avec différents partenaires commer-
collectif. Pourquoi une telle volonté de
ciaux ou financiers. Les utilisateurs d’Isabel
mise en commun dans notre Royaume ?
disposent d’une interface unique, conviviale
Philippe R. Dubois : « C’est probable-
et sécurisée pour effectuer des opérations
ment dû à la taille de la Belgique : quand on
bancaires, échanger des factures électro-
est petit, l’union fait la force… Beaucoup de
niques ou remplir des formalités sur le site
pays nous envient ce qu’ils considèrent être
Internet des administrations. En outre, nous
de l’avant-gardisme. A mon avis, le génie
leur faisons gagner un temps précieux, en
Comment expliquez-vous que les
de la plate-forme Isabel a donc permis aux
des Belges, qui sous-tend toutes ces grandes
offrant des produits et des services facile-
banques aient accepté la standardisa-
institutions financières de partager ces
réalisations partagées, c’est d’avoir compris
ment intégrables avec d’autres systèmes de
tion au niveau de l’eBanking ?
coûts, tout en gardant la possibilité d’y inté-
l’essence de l’économie : mettre des ressour-
gestion internes tels que des programmes
Philippe R. Dubois : « Le traitement d’un
grer leurs propres services. Un argument de
ces en commun chaque fois que faire cava-
de comptabilité, de facturation ou de ges-
paiement n’a jamais permis aux banques de
poids dans les années 90, puisque nombre
lier seul ne rapporte rien et faire jouer la
tion d’entreprise. Enfin, nous offrons un
se différencier. Il s’agit d’une opération stan-
de banques allaient devoir migrer leurs pro-
concurrence lorsque la différenciation est
niveau de sécurité très avancé, basé sur des
dard, mais assez coûteuse. La mise en place
grammes informatiques en vue du passage
porteuse de succès. »
standards internationaux éprouvés. »
Des cartes et des terminaux
111
2001–2002
<
76778081858689 909394979800010203>
L’euro devient une réalité
quotidienne
La Belgique : une transition exemplaire
Premier janvier 2002. L’euro fait son entrée dans les portefeuilles.
08
Si ce lancement représente la phase la plus concrète du passage à la
monnaie unique, il ne constitue en réalité que l’aboutissement d’une longue
période de préparation. Débutés sept ans plus tôt, ces préparatifs mobilisent
l’ensemble du secteur financier belge. Sous l’égide de la Banque nationale,
les institutions financières et Banksys suivent un scénario minutieux.
L’adaptation des terminaux, des cartes et de l’infrastructure dans son
ensemble se fait en avance sur le reste de l’Union européenne.
112
Des cartes et des terminaux
113
Une devise chargée d’histoire
La volonté de créer une Union économique
et monétaire européenne est actée dans le
Traité de Maastricht, en 1992. A partir de cette
date, l’Europe se dote d’institutions et de
réglementations visant à préparer la monnaie
unique. En mai 1998, 11 des 15 Etats concernés satisfont aux critères de convergence. Ils
seront les premiers membres de l’Union à
entamer les préparatifs en vue de l’euro.
TECHNOLOGIE
Evolution du pourcentage de comptes à vue en euros
Particuliers
Entreprises
30/09/00
1,2
6
31/12/00
1,8
8
(source : estimations de l’ABB)
L’euro : apparition en deux temps
Les adaptations nécessaires à l’introduction de l’euro ont été regroupées en deux
grandes phases.
La première étape voit l’arrivée de
l’euro scriptural. Ainsi, le 1er janvier
1999, le taux de conversion définitif des
monnaies des Etats membres est fixé.
La Belgique bascule en mode bi-devise.
Le secteur financier est intégralement
converti afin de permettre le traitement
Didier Reynders, Ministre des finances,
des flux bancaires dans les deux monretirant les premiers euros (2001-2002)
naies. Cette date marque également le
début de la période transitoire. Pendant les trois ans que durera cette phase d’adaptation, l’accent est mis sur
l’information de la population, la production des pièces et des billets et la pré-alimentation progressive en nouvelle monnaie des acteurs concernés. Cette phase voit également l’utilisation progressive de l’euro par toutes
les institutions gouvernementales du pays.
La deuxième étape organise l’introduction des nouvelles pièces et des nouveaux billets dans les pays de la
zone euro, le 1er janvier 2002. C’est la phase dite ‘fiduciaire’. A partir de cette date, tout est mis en œuvre pour
que le franc belge soit retiré le plus rapidement possible de la circulation. La période de cohabitation franc
belge-euro se terminera le 28 février 2002.
La Belgique a passé la première épreuve,
il lui reste à se préparer en vue des deux
prochaines étapes : le basculement en mode
‘bi-devise’ le 1er janvier 1999, et l’introduction de l’euro fiduciaire le 1er janvier 2002.
Or, pour être opérationnelle le jour prévu, la
conversion doit être soigneusement organisée bien auparavant.
Une orchestration nationale
La Belgique est l’Etat membre où cette préparation démarre le plus tôt. Dès novembre
1996, le Gouvernement crée le Commissariat
général à l’euro pour orchestrer le passage à la
nouvelle monnaie. Les travaux du
Commissariat débutent au premier trimestre
1997. Jan Smets, Commissaire général à l’euro
d’avril 1999 à avril 2002, se souvient :
« Quelques semaines après la prise de
connaissance du calendrier relatif au passage
à l’euro, notre pays a débuté son scénario de
migration. Le Commissariat général à l’euro
avait une double mission : coordonner et stimuler les préparatifs à l’introduction de l’euro
d’une part, et veiller à la bonne coopération
entre les différents intervenants d’autre part. »
31/03/01
2,5
10
30/06/01
3,4
17
30/09/01
60
30
01/01/02
100
100
Il faudra attendre le second semestre de 2001 pour
que les Belges opèrent la conversion de leur compte.
Un groupe de travail est mis en place pour
organiser la conversion du secteur financier.
Désormais, chaque acteur connaît son rôle.
La production des billets et des pièces
revient à la Banque nationale de Belgique et
à la Monnaie Royale. Les institutions bancaires s’engagent à opérer automatiquement et
gratuitement les conversions franc belgeeuro. Quant à Banksys, elle se voit confier
l’adaptation du réseau de paiements
électroniques, y compris les terminaux et les
cartes.
Cette responsabilité comprend deux étapes. La première doit garantir le fonctionnement des équipements dans les deux
devises au 1er janvier 1999. La seconde doit
permettre à l’infrastructure de passer à l’euro fiduciaire, trois ans plus tard.
Une révolution silencieuse
jusqu’en 1999
L’adaptation du réseau de paiements
électroniques en vue de sa compatibilité
avec l’euro comporte de nombreux défis.
Il s’agit de rénover l’entièreté du système,
hardware et software. Banksys décide de
114
Des cartes et des terminaux
115
PRODUIT
Le C-ZAM/SMASH : résolument
tourné vers l’avenir
Commercialisé en 1999, le C-ZAM/SMASH est un terminal
révolutionnaire à plusieurs points de vue.
Premier terminal à pouvoir lire l’ensemble des cartes de
paiement, il repense totalement l’architecture software et
hardware des générations précédentes. Son interface universelle de programmation Java lui permet ainsi d’accueillir
un grand nombre d’applications non bancaires telles que les
programmes de fidélité, la carte SIS ou la carte d’identité électronique.
Plus compact que les générations précédentes, le C-ZAM/SMASH intègre un nouveau type
de processeur, qui assure une sécurité et des performances accrues. L’adoption de la technologie de communication TCP/IP permet de standardiser les échanges vers le serveur central
et d’augmenter la vitesse des transactions. Ce nouvel appareil est en outre le premier terminal de paiement belge à pouvoir lire les cartes de crédit avec puce.
Avec l’introduction du C-ZAM/SMASH, la Belgique dispose du parc de terminaux le plus
sûr et le plus moderne au monde. Fort de ces avantages, le terminal s’exporte en grandes
quantités, notamment sur les marchés nordiques, la Suisse, les Pays-Bas et l’Espagne, mais
aussi vers des horizons plus éloignés comme l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient.
cadrer ces adaptations dans une vision stratégique à long terme. Vu l’évolution continue
des technologies de paiement, elle choisit
de procéder à la modernisation du système
central ainsi qu’au développement d’une
nouvelle génération de terminaux. Ceux-ci
sont indispensables pour remplacer les
nombreuses anciens appareils qui manquent de mémoire pour traiter simultanément des montants en francs belges et en
euros. Issu de cette réflexion, le C-ZAM/SMASH
se profile non seulement comme le terminal
de l’euro, il est également conçu pour intégrer bon nombre d’évolutions futures en
matière de paiements par carte. L’adaptation
des systèmes pour le passage à l’an 2000 se
fait simultanément.
Au cours des trois années précédant le
1er janvier 1999, le Commissariat général à
l’euro, Banksys et les institutions financières
se mobilisent afin de rendre compatible à
l’euro toute l’infrastructure pour les paiements électroniques. A cette époque,
Banksys décide de moderniser son réseau,
qui passe du protocole de communication
X25 au TCP/IP (pour Transmission Control
Protocol/Internet Protocol) – une première
mondiale. Cette adaptation majeure mais
complexe améliore la performance du
réseau et le rend plus ouvert à un environnement multi-applications. Elle est en outre
indispensable au fonctionnement optimal
du nouveau terminal.
Tout au long de cette période d’adaptation, le système de paiement électronique
fonctionnera de façon continue. Malgré
quelques perturbations en mai et juin 2001,
la conversion des terminaux et des réseaux
à l’euro s’effectue sans inconvénients
majeurs pour les consommateurs et les commerçants.
116
Des cartes et des terminaux
117
Premières manifestations de l’euro
Au 1er janvier 1999, le secteur financier
bascule à l’euro, devenu monnaie légale. Les
échanges interbancaires et l’ensemble des
marchés financiers sont convertis avec succès. Les Belges découvrent le double affichage dans les magasins et peuvent désormais
convertir leur compte afin d’utiliser l’euro
comme monnaie scripturale. Le basculement
des comptes est effectué par les banques
lorsque le particulier ou le commerçant en
émet le souhait. Celui des terminaux est
enclenché par l’envoi d’un paramètre informatique aux équipements concernés.
L’option est irréversible et implique la
conversion automatique – et simultanée –
des cartes Bancontact/Mister Cash rattachées au compte.
A partir de 2001, les commerçants qui ne
bénéficient pas encore d’un terminal compatible avec l’euro se voient proposer leur
remplacement par le C-ZAM/SMASH.
« Certains commerçants ne comprenaient
pas la nécessité de remplacer leurs terminaux, en parfait état de fonctionnement »,
se rappelle Michel Cravatte, responsable
chez Banksys du projet de passage à l’euro
scriptural. « Nous avons dû leur expliquer
que ceux-ci n’étaient pas compatibles avec
l’euro. Toutefois, vu les avantages du nouveau terminal par rapport aux générations
précédentes, les commerçants l’ont rapidement adopté. »
Banksys définit également avec chacun de
ses principaux clients un plan commun de
migration, visant à planifier de façon
détaillée la migration des caisses enregis-
treuses et des terminaux de paiement.
Ces programmes sur mesure permettront à
la grande distribution et au secteur pétrolier
d’être prêts pour l’euro bien avant la date
butoir.
SOCIETE
Un effort de communication concerté
Pour que l’euro fasse une entrée réussie, la Belgique n’a pas négligé ses efforts. Les chiffres qui suivent donnent une idée de l’ampleur de la mobilisation nationale :
Dans les faits, les Belges ne se montrent
pas impatients de passer à l’euro. Au 30 juin
2001, seuls 3,4% des particuliers et 17% des
entreprises ont procédé à la conversion de
leur compte à vue. La communication, considérée dès le départ par le Commissariat
général comme un élément essentiel pour
réussir le passage à l’euro, redouble d’intensité au cours du deuxième semestre 2001.
Pour favoriser l’adhérence massive de la
population à la nouvelle monnaie, les communiqués se multiplient, de même que les
bulletins de presse et les annonces. Les
initiatives émanent tant du secteur public
que privé, d’acteurs européens ou nationaux. Ainsi, en étroite collaboration avec la
presse, Banksys tient régulièrement la population informée des changements opérés sur
le réseau en vue du passage à l’euro. Ces
campagnes influenceront positivement le
comportement de la population. Toutefois,
30% des petits commerçants attendront que
le basculement des terminaux soit effectué
automatiquement par Banksys, la veille du
1er janvier 2002.
Janvier 2002 : les guichets automatiques distribuent des euros
Le passage à l’an 2002 possède un caractère particulier pour les citoyens de la zone
Une réussite longuement préparée
550 millions de billets et 2 milliards de
pièces produits
870.000 eurostarterkits ( 240 EUR)
distribués auprès des commerçants et
5,5 millions de minikits (12,40 EUR)
auprès du grand public
65.000 terminaux Bancontact/Mister
Cash et crédit rendus compatibles avec
l’euro
2.500.000 fonctions Proton converties
sur les cartes de banque
45.000 terminaux Proton rendus compatibles avec l’euro
adaptation des 5.600 guichets automatiques des banques et des 1.200 distributeurs de billets Banksys
159 collaborateurs Banksys au travail
le soir de la Saint-Sylvestre
8.000 appels traités le 31 décembre
2001
403.654 retraits d’argent le 1er janvier
2002
32 millions d’euros investis par
Banksys
118
Des cartes et des terminaux
119
euro. Il marque l’introduction des pièces et
des billets de la nouvelle monnaie. « A
minuit, nous nous sommes sentis partie prenante d’un événement historique. Tous les
médias étaient rivés sur les guichets automatiques, puisqu’ils constituaient le moyen le
plus simple et le plus rapide de se procurer
alors les nouveaux billets. Heureusement,
nous n’avons connu aucun problème », com-
mente Thierry Van Roy, responsable chez
Banksys du projet de passage à l’euro fiduciaire.
Il faut dire que la préparation n’a laissé
aucune place au hasard. Pour permettre ce
succès, les guichets automatiques sont désactivés l’après-midi du 31 décembre 2001.
Il s’agit de procéder à la préparation de leur
basculement, aux dernières vérifications, au
Nombre de retraits au 1er janvier 2002
1er jan 2002 (320.533)
1er jan 2001 (93.072)
600
500
400
retraits par minute
300
200
100
00:00
01:30
03:00
04:30
06:00
07:30
09:00
10:30
12:00
13:30
15:00
16:30
18:00
19:30
21:00
22:30
00:00
La curiosité aidant, le nombre de retraits de billets de banque atteint
un niveau exceptionnellement élevé le 1er janvier 2002.
retrait des cassettes de
francs belges et au chargement des nouveaux
billets. Ils sont réactivés
dès minuit. Les 5.600 guichets automatiques dans
les agences bancaires, ainsi
que les 1.200
distributeurs
de billets de
Banksys, distribuent exclusivement les
nouvelles coupures en euros.
Les retraits aux
appareils de
Banksys atteignent même un
niveau record :
jusqu’à 600 par minute le
1er janvier, entre minuit et
une heure.
Le 28 février 2002 à
minuit, l’euro devient la
seule monnaie acceptée,
mettant ainsi fin à 170 ans
d’histoire du franc belge.
INTERNATIONAL
Des paiements internationaux
moins chers
Le passage à l’euro marque
une nouvelle étape dans le
rapprochement des pays
européens. Ce mouvement
s’intensifie encore avec l’adoption d’une nouvelle
réglementation relative aux
paiements internationaux.
Entrée en vigueur le 1er
juillet 2003, cette mesure
européenne introduit la
notion de tarif similaire.
Désormais, le tarif d’une
transaction à l’intérieur de
l’Union européenne est identique à celui d’un paiement national équivalent, pour tout montant jusqu’à 12.500 EUR.
La nouvelle législation favorise ainsi les échanges financiers transfrontaliers. En effet, pour faciliter les virements internationaux, deux numéros sont introduits : le code BIC (Bank Identifier Code), qui identifie la
banque du bénéficiaire, et le numéro IBAN (International Bank Account
Number), qui donne le numéro de compte du bénéficiaire à l’étranger.
Tous deux utilisent une structure standardisée. Le BIC correspond au
code S.W.I.F.T. utilisé par les banques, alors que l’IBAN s’inspire du système belge ‘3-7-2’ mis en place en 1971. Les particuliers et entreprises
belges, déjà familiarisés avec la simplicité et la fiabilité de ce système,
peuvent dorénavant en bénéficier à l’échelle européenne.
120
Des cartes et des terminaux
121
INTERVIEW
La Belgique,
le bon élève européen
Directeur à la Banque nationale de Belgique,
Toutes les procédures relatives à la migra-
Comment les Belges ont-ils réagi à l’in-
Jan Smets a joué un rôle clé dans le pas-
tion belge y étaient centralisées et les déci-
troduction de la nouvelle monnaie ?
sage à l’euro. Entre avril 1999 et avril 2002,
sions prises en temps et en heure. Enfin, le
Jan Smets : « L’enthousiasme de nos conci-
il assurait les fonctions de Commissaire
succès de notre pays s’explique aussi par la
toyens a dépassé nos prévisions. Le 10 jan-
général à l’euro.
précision des scénarios et la qualité de leur
vier 2002, 80% des paiements en espèces
mise en œuvre. »
étaient déjà effectués en euros. Lors d’une
enquête réalisée par la Commission euro-
L’Europe a pris la Belgique en exemple
En quoi la communication a-t-elle joué
péenne au début 2002, 96% des Belges décla-
un rôle capital ?
raient que le passage à l’euro s’était très bien
Jan Smets : « L’événement était historique
déroulé pour eux. Un chiffre bien supérieur à
pour son excellente préparation. Quelle
et sans équivalent dans l’histoire. Il nécessi-
était la spécificité du scénario belge ?
tait l’adhésion de tous pour devenir une
Jan Smets : « Elle tient en trois points.
réussite. Or, un bouleversement mal com-
Tout d’abord, la Belgique est le pays où la
pris n’est pas accepté. L’effort d’information
préparation à ce projet a démarré le plus
fut colossal, émanant tant du secteur public
tôt. Il faut ensuite mentionner l’excellente
que privé, d’interlocuteurs régionaux et
collaboration entre tous les acteurs impli-
internationaux. Un groupe de travail existait
qués. Je pense que la création du
d’ailleurs au sein du Commissariat général
Commissariat général à l’euro a fortement
pour en assurer la cohérence et l’efficacité. »
contribué à cette coopération exemplaire.
la moyenne européenne. »
Des cartes et des terminaux
123
2003 et après
<
76 778081858689 909394979800010203>
A l’aube des paiements
de demain
Des solutions plus mobiles et tournées vers l’international
Si le contexte international favorise la mondialisation des flux de paiements
09
électroniques, la variété des standards nationaux en vigueur freine leur
essor. L’établissement de normes unificatrices s’impose. A côté de cette
tendance à l’harmonisation, un mouvement s’initie en faveur d’une plus
grande mobilité des paiements par carte. Les terminaux se font plus petits
et s’introduisent sur des marchés jusque-là inaccessibles. Une pénétration
qui devrait être d’autant plus importante en Belgique que Banksys
reconsidère son approche commerciale, en faveur des commerçants.
124
Des cartes et des terminaux
125
L’internationalisation des flux
financiers
A la fin des années 90, le marché du paiement électronique est relativement fermé.
Bien que les infrastructures soient semblables, chaque pays possède ses propres standards, ce qui complique fortement
l’interopérabilité bancaire. Cette situation
pèse de plus en plus sur le monde financier,
confronté à une internationalisation croissante des flux d’argent.
La vague de consolidations d’entreprises
– ressentie plus particulièrement dans les
secteurs bancaire et pétrolier – et l’introduction de l’euro amorcent l’harmonisation des
systèmes. Cependant, si la circulation des
INTERNATIONAL
SiNSYS, première
joint-venture entre opérateurs européens
Fin 2003, Banksys s’associe à deux autres opérateurs de
réseaux de paiement électronique – Interpay (Pays-Bas)
et SSB (Società per i Servizi Bancari, Italie) – pour créer
SiNSYS, dont le siège social se situe à Bruxelles. La jointventure, première initiative du genre au niveau européen, est chargée du traitement des transactions de crédit
ou de débit effectuées par le biais de marques internationales comme Visa et MasterCard.
La centralisation des infrastructures informatiques des trois sociétés fondatrices vise à générer des synergies
et des économies d’échelle. La mise en commun offre aux actionnaires actuels un service transactionnel reposant sur des applications informatiques de haute qualité complètement remises à jour, pour un moindre coût.
Après migration des trois partenaires vers la nouvelle plate-forme, SiNSYS assurera le traitement de la
grande majorité des transactions par cartes de crédit sur les marchés italien, néerlandais et belge.
En 2007, la société devrait traiter 1,5 milliard de transactions, effectuées par 30 millions de cartes bancaires
auprès de 500.000 commerçants. Outre ses fondateurs, la société est à même de servir toute organisation
européenne souhaitant avoir accès à ses services.
La structure est organisée selon trois centres de compétences : un centre d’acquiring situé à Bruxelles,
un autre d’issuing, basé à Milan et un centre de service à la clientèle, installé à Utrecht.
pièces et billets de la nouvelle devise ne
connaît plus de barrières au sein de l’Union
économique et monétaire, la situation relative aux virements et règlements par carte est
toute autre. Le service qui va de pair avec ces
moyens de paiement est, en effet, bien plus
réduit que celui offert à l’échelle nationale.
La différence porte essentiellement sur la
moindre vitesse de traitement et la tarification plus élevée des transactions électroniques internationales. Une étude réalisée
en 2000 par le Conseil européen relève ainsi
des commissions bancaires nettement plus
élevées sur les paiements entre pays de la
zone euro que sur les transactions nationales. Dans un tel contexte, les règlements par
virements et cartes bancaires s’en trouvent
fortement freinés. Or, ces derniers représentent plus de 83% des transactions transfrontalières en Europe1.
Un espace unique
de paiement européen
Exhortées par la Banque centrale européenne, les institutions financières nationales intensifient leurs efforts pour avancer
vers un marché des paiements unique au
sein de l’Union économique et monétaire.
Ceci se traduit notamment par l’introduction
d’un format unique de numéro de compte,
par le biais du système IBAN (International
Bank Account Number). En 2002, le concept
du Single European Payment Area (SEPA) est
mis sur pied, avec pour objectif de créer un
espace unique de paiement européen avant
1
Source : Fédération Bancaire Française
2010. Par cette initiative, les banques de
l’Union européenne s’engagent à abolir les
différences de prestations octroyées aux
transactions nationales.
Parallèlement à cette volonté d’harmonisation des standards interbancaires européens, se manifeste une tendance au
rapprochement des institutions financières.
Elle est dictée par la recherche d’économies
d’échelle et par la mise en commun de compétences similaires, mais complémentaires.
Une approche qu’on retrouve dans le projet
de la société SiNSYS, première joint-venture
européenne dans sa catégorie de services,
créée en septembre 2003 par Banksys en
partenariat avec la société italienne SSB
(Società per i Servizi Bancari) et la société
néerlandaise Interpay. SiNSYS a pour but de
réaliser des économies d’échelle par la mise
en commun du traitement des transactions
par cartes de marques internationales. Ces
dernières nécessitent en effet des investissements importants pour des volumes de
transactions généralement limités. «
L’initiative permet de bénéficier des synergies issues de l’association des trois partenaires », explique Dirk Brackenier, chief
financial officer chez SiNSYS. « Par ailleurs,
la collaboration ouvre la voie à davantage
d’innovation et autorise une flexibilité commerciale supérieure. Ainsi la société peut
proposer des solutions de paiement électronique sur mesure. En cette période où les
paiements par carte ne cessent de croître à
travers le monde, SiNSYS suscite d’ailleurs
un intérêt grandissant auprès de pays tiers. »
126
Des cartes et des terminaux
127
TECHNOLOGIE
PRODUIT
C-ZAM/XENTA :
le prêt-à-porter du terminal
Mobile banxafe,
le terminal de poche
Dernier-né de la génération de terminaux C-ZAM, le C-ZAM/XENTA démontre la
maîtrise technique de Banksys, puisqu’il fournit un niveau de service plus élevé
pour un coût inférieur.
Moins cher que son prédécesseur, le C-ZAM/SMASH, il ne sacrifie en rien aux
progrès technologiques. Muni d’une seule puce électronique intégrée, il offre un
niveau accru de sécurité et de performance. Ses multiples interfaces permettent en
outre la connexion d’un module commerçant, d’une caisse enregistreuse, d’un PC ou
d’un lecteur de codes barres.
Côté design, le C-ZAM/XENTA se distingue
également des terminaux précédents.
Sa forme cubique, la position et la taille
importante de son écran, conçus sur base
de résultats d’études de comportement,
rendent le terminal à la fois plus sûr et plus
convivial. Son clavier, aux touches plus
ergonomiques, est étudié pour un usage
simplifié et mieux adapté aux malvoyants.
Par ailleurs, l’appareil est conçu de sorte
que son intégration dans un contexte international ne nécessite aucune adaptation.
Le C-ZAM/XENTA est donc un véritable
terminal ‘prêt-à-porter’, adapté à un marché ouvert en évolution constante.
En avril 2003, Banksys et Mobistar lancent la première
application belge de paiement on line par GSM, le Mobile
banxafe. Limité dans un premier temps au service de
rechargement de cartes prépayées, le système, utilisable par tous les porteurs de cartes Bancontact/Mister
Cash, permet d’utiliser le GSM comme un terminal de
paiement mobile.
Prévue initialement pour pénétrer le marché des professions ambulantes, la version mobile de banxafe
bénéficie du réseau de téléphonie de Mobistar et de
l’expérience de Banksys en matière de gestion des
infrastructures de paiement électronique. Une extension du système est prévue aux autres opérateurs
télécom.
Pour accéder à l’application, l’utilisateur doit procéder à
l’échange de sa carte SIM contre une autre carte SIM
équipée du logiciel banxafe. Celle-ci sera ensuite reliée à
son numéro de compte bancaire. Le client pourra alors
effectuer, à l’aide de l’écran et du clavier de son téléphone mobile, les transactions permises par un terminal
‘traditionnel’. Pour les valider, il lui suffira ensuite d’introduire son code secret. La vérification est immédiatement effectuée par le système, qui autorise alors le
règlement.
De nouvelles niches ‘mobiles’
sur les marchés nationaux
Si le contexte international incite à l’investissement technologique en matière de cartes de paiement, une part importante du
marché national reste également à conquérir. Vincent Roland, general manager de la
division Technologies et Produits de
Banksys, explique : « Les solutions actuelles
de paiement électronique ne sont pas bien
adaptées aux besoins des secteurs d’activité
particulièrement mobiles. Cela concerne, par
exemple, les prestataires de soins de santé en
déplacement et les services de livraison à
domicile… L’ensemble de ces professions
mobiles est pourtant deux fois plus important en nombre que les métiers ‘sédentaires’. »
128
Des cartes et des terminaux
129
Intégrer ces
acteurs économiques dans la
sphère des paiements électroniques,
c’est précisément
l’enjeu du paiement
mobile. Conçu dans
cette optique, le terminal
C-ZAM/SMASH GSM
convient parfaitement pour certaines
niches du marché.
En revanche, d’autres professions
requièrent un appareil encore plus léger
et moins encombrant.
Des solutions portables et légères
Banksys s’intéresse alors au GSM, qui
associe ces caractéristiques et dont la sécurité repose sur une carte à puce, la carte SIM.
Moyennant l’intégration d’une application
de paiement bancaire dans cette carte SIM,
le téléphone portable peut se transformer
en terminal de paiement. Au printemps
2003, la première étape est franchie.
Baptisée Mobile banxafe, elle est issue d’une
collaboration entre Banksys et Mobistar.
Avec la version mobile de la technologie
banxafe, les transactions par GSM connaissent un niveau de sécurité des plus élevés.
Dans un premier temps, le service est limité
au rechargement de la carte de téléphone
SOCIETE
Les frais cachés de l’argent liquide
Un grand nombre de professions mobiles pourront bientôt recourir au paiement électronique.
prépayée ; le but final étant, dès 2005,
d’ouvrir le service à tout type de paiement.
Simultanément au Mobile banxafe,
Banksys s’attaque à la création d’un terminal
traditionnel muni de la technologie
Bluetooth. Celle-ci est conçue pour les communications électroniques sans fil, entre
appareils informatiques éloignés par une
distance inférieure à 100 mètres. Plus spécifiquement adapté au secteur de l’horeca, le
terminal permet aux clients de restaurants et
de terrasses de régler leur addition par carte
sans devoir se lever de table. L’évolution
Chaque mode de paiement engendre des frais qui lui sont propres. Les paiements électroniques
nécessitent le développement et l’entretien des cartes, des réseaux et des terminaux ainsi que la gestion de l’ensemble des transactions. Ces
dépenses sont directement facturées aux
commerçants et aux consommateurs. La
Estimation du coût annuel de manipulamajeure partie de la population pense, de ce
tion des espèces dans différents pays
fait, que les transactions électroniques sont
européens
plus coûteuses que les paiements en espèces.
Pays
En milliards d’euros En % du PIB
Or, l’argent liquide génère, lui aussi, de
Belgique
0,65 à 1
0,4 à 0,6%
nombreux frais. Bien que moins tangibles,
Espagne
2,25
0,6%
ils n’en sont pas moins importants. Ils
Royaume-Uni
4,5
0,6%
incluent, par exemple, la production, le
France
4,75
0,5%
Allemagne
7,5
0,5%
stockage et l’entretien des pièces et des
billets. Mais les coûts les plus élevés sont
(source : Association belge des Banques)
sans aucun doute liés aux transports de
fonds entre commerçants et institutions
financières. Il s’agit, entre autres, des frais de protection et d’assurance contre les attaques à main
armée. Sans oublier les coûts sociaux puisque l’argent liquide favorise l’économie informelle.
Bien que prises en charge par diverses institutions, ces dépenses se répercutent finalement, elles
aussi, sur l’ensemble de la population. Une étude de l’Association belge des Banques évalue ainsi le
coût de l’argent liquide à quelque 0,5% du PIB, soit entre 65 et 100 euros par Belge par an.
vers la carte de crédit à code secret accélère
en effet le besoin de voir le terminal venir à
la carte, changement culturel majeur dans
les habitudes du consommateur belge.
Des relations axées sur le long terme
L’ensemble de ces évolutions technologiques s’inscrit parfaitement dans la politique commerciale de Banksys. Suite à
130
Des cartes et des terminaux
131
l’accord conclu fin 2003 avec l’Union flamande des entrepreneurs indépendants (UNIZO)
et l’Union des Classes Moyennes (UCM), le
gestionnaire de réseau s’engage, dans un
programme baptisé ‘Engagement Banksys’, à
abaisser les tarifs des terminaux et des transactions, et à améliorer la qualité du service.
C’est dans cette orientation que s’inscrit le
lancement du terminal C-ZAM/XENTA en
septembre 2004. Encore plus performant
que son prédécesseur, le C-ZAM/SMASH, le
C-ZAM/XENTA illustre parfaitement l’effort
tarifaire réalisé par Banksys. Ainsi, sa location est 20% moins chère que la génération
précédente, tandis que son prix d’achat est
réduit de 50%. Le budget annuel consacré à
l’ensemble des mesures adoptées par
Banksys en faveur des commerçants est estimé à plus de 13 millions d’euros.
Intégrer de nouveaux arrivants
La nouvelle politique relationnelle développée par Banksys est d’autant plus indiquée que le marché belge des paiements
électroniques connaît une autre évolution
majeure : l’apparition sur le marché de nouveaux fabricants de terminaux. Celle-ci est
réglementée par l’Electronic Payment
Certification Institute (EPCI), créé en 1998.
L’institut, indépendant, est chargé de la certification des terminaux de paiement tant
pour les cartes de débit et de crédit que
pour les applications Proton. L’EPCI est constitué sous forme d’asbl, à laquelle participent les principales banques belges
émettrices de cartes.
Si les terminaux mis sur le marché avant
le lancement de l’asbl se voient octroyer de
facto un certificat, les nouveaux appareils
sont désormais soumis à des spécifications
précises. Depuis sa création, l’EPCI a reconnu les terminaux des sociétés CCV/Cardfon,
Schlumberger (maintenant Parkeon),
Keyware, Thalès et IPM. Ceci n’est pas sans
implication pour Banksys, qui se retrouve
confronté à une concurrence plus soutenue.
Dorénavant, outre les exigences technologiques et sécuritaires, le choix des commerçants reposera également sur le service
afférent au terminal.
132
Des cartes et des terminaux
133
INTERVIEW
A chaque niche de marché
son application
General manager de la division Technologies
Le métier de Banksys a-t-il changé ?
paiement électronique dans un monde de
& Produits de Banksys, Vincent Roland
Vincent Roland : « Il y a 15 ans, tous nos
plus en plus ouvert, sans compromis en
est un témoin privilégié des évolutions du
développements, ainsi que leur opération,
marché. Sa fonction le place en outre au cen-
étaient essentiellement assurés en interne.
tre des développements de la société.
Ils s’adressaient principalement au marché
A quels développements peut-on s’at-
belge et résultaient de cette question : ‘que
tendre durant ces prochaines années ?
pouvons-nous faire qui n’existe pas enco-
Vincent Roland : « La carte à puce se
re?’. Nos techniciens faisaient le reste. Cela
profilera davantage comme un ‘laissez-pas-
n’est plus envisageable actuellement. Le
ser’ pour les activités du quotidien. Je fais
marché du paiement électronique est de
allusion à la carte d’identité électronique,
plus en plus global, mais aussi de plus en
aux applications de fidélité, aux transac-
plus segmenté. Or, chaque segment possède
tions à distance…, mais surtout à la signatu-
des attentes spécifiques auxquelles nous
re à distance, qui constituera une évolution
devons réagir rapidement, au meilleur coût,
importante. On s’oriente également vers des
et tout en assurant une qualité supérieure.
solutions de paiement sans contact, avec
Il nous est de moins en moins possible d’y
lesquelles il ne sera plus nécessaire d’intro-
répondre seuls, avec des solutions nationa-
duire une carte dans un terminal. Enfin, le
les. Notre capacité d’innovation devra se
monde de l’Internet révolutionnera peu à
concentrer sur notre principal objectif :
peu notre métier et nous apportera certai-
l’augmentation de la part de marché du
nement de belles opportunités. »
Quelles sont les évolutions récentes les
il est impensable de ne raisonner qu’en
plus marquantes dans le domaine du
terme de marché bancaire national. Les sys-
paiement électronique ?
tèmes s’harmonisent à travers le monde, les
Vincent Roland : « Plus que les progrès
terminaux acceptent tous types d’applica-
technologiques considérables, c’est l’évolu-
tions… Nous devons nous préparer au mar-
tion vers des systèmes de paiement ouverts
ché unique du paiement en Europe, le com-
et paneuropéens qui représente le vrai
prendre et l’anticiper. »
changement de notre industrie. Aujourd’hui,
matière de sécurité. »
134
Des cartes et des terminaux
Epilogue
Que nous réservent les 25 prochaines années ?
Toute conjecture quant à l’avenir du paiement électronique est hasardeuse, tout comme elle
l’est dans d’autres domaines. Les incertitudes, qu’il s’agisse de chances ou de menaces, sont en
effet légion. Il nous est toutefois possible d’identifier, avec une certitude raisonnable,
un certain nombre de tendances.
L’évolution vers une less cash society ne s’inversera pas. En dépit des avancées
impressionnantes enregistrées ces 25 dernières années, les mouvements d’argent fiduciaire
constituent encore l’essentiel des opérations (mais pas des montants traités) dans le paysage
des paiements, puisqu’ils représentent certainement plus de 60% du nombre des transactions
selon les estimations les plus courantes. Mais que l’on ne s’y trompe pas, la cashless society
reste une utopie. L’argent liquide conservera sa place comme moyen de paiement pour les flux
de type high volume – low value, c’est-à-dire les opérations caractérisées par un nombre très
élevé de mouvements pour des montants relativement modestes. Cette importance devrait
toutefois s’amenuiser considérablement, du moins si tous les acteurs économiques et sociaux
étaient conscients du coût généralement sous-estimé de l’argent liquide. Les mouvements
d’argent fiduciaire sont particulièrement onéreux si l’on prend en considération l’ensemble
des coûts souvent non comptabilisés afférents à toutes les parties en cause, et les subsides
croisés et opaques dont ils bénéficient de la part de certains autres produits bancaires.
Outre son coût financier, l’argent liquide génère aussi un coût social important, quoique
souvent méconnu. L’argent liquide est un facteur incontournable du succès de l’économie
informelle, bien plus importante en Belgique que dans de nombreux autres pays européens,
qu’il s’agisse de travail au noir, du crime organisé, ou encore des multiples mécanismes de
135
136
Des cartes et des terminaux
fraude fiscale. Cette situation rejaillit défavorablement sur la société et sur l’économie
formelle, notamment sous forme de distorsions de la concurrence et de perturbations du
fonctionnement transparent du marché. Au bout du compte, l’ensemble de ces facteurs de coût
affectent directement et indirectement le potentiel concurrentiel de notre pays au plan
international, d’autant que nombre d’autres pays font beaucoup mieux dans ce domaine.
Les pays scandinaves, où le paiement électronique a conquis une part de marché nettement
plus importante, nous montrent le bon chemin. Le faible coût, la sécurité et la transparence
des systèmes de paiement non cash renforcent indiscutablement le pouvoir concurrentiel
d’une économie.
L’argent liquide amène également un important risque en termes de sécurité physique.
Songeons un instant aux attaques à main armée perpétrées contre les grands magasins ou les
petits commerces, et à toutes les formes de criminalité liées à la collecte et au transport de fonds.
A l’évidence, il existe de nombreuses et bonnes raisons de réduire la place de l’argent liquide
dans notre économie et notre société. La vitesse et l’ampleur de cette diminution dépendront
en grande partie de la détermination politique avec laquelle toutes les parties concernées,
et en premier lieu les autorités, vont, par un travail systématique, s’atteler à la tâche.
La part de l’argent liquide diminuera même sans une approche systématique, fût-ce à un
rythme plus lent, du fait d’une série d’évolutions sociologiques et psychologiques à la fois
fondamentales et spontanées. Des enquêtes montrent en effet que les jeunes générations
utilisent de moins en moins d’argent liquide et que le nombre de consommateurs souhaitant
payer le moins possible avec de l’argent liquide augmente d’année en année.
de percer les systèmes de sécurité existants, générant ainsi de nouveaux facteurs de risque.
Les opérateurs chargés d’organiser des systèmes de paiement devront donc concevoir
inlassablement des solutions toujours plus efficaces. Le remplacement des cartes à piste
magnétique par des cartes à puce sécurisée en est un bel exemple. La lutte contre le crime
organisé requiert une attention de tous les instants et une très grande créativité. Le succès et la
pérennité des moyens de paiement dépendent en effet dans une large mesure de leur fiabilité
et, partant, de leur sécurité. Il y a donc fort à parier que certaines technologies biométriques
– à condition qu’elles acquièrent un très haut degré de fiabilité, ce qui est loin d’être le cas
à l’heure actuelle – joueront un rôle prépondérant dans la protection des paiements à l’avenir,
au même titre d’ailleurs que certains systèmes cryptographiques avancés de chiffrement des
opérations de paiement.
On peut également prédire sans trop s’avancer que de nouvelles technologies et de
nouvelles formes de paiement électronique – généralement complémentaires à celles
existant actuellement – vont voir le jour. Nous assisterons dans les prochaines années à une
envolée des paiements par Internet, dès que le consommateur sera convaincu à court ou à
moyen terme de la sécurité des solutions proposées aujourd’hui ou d’ici peu. Il en va de même
pour les paiements mobiles : les technologies de la téléphonie mobile ouvrent de nouvelles
perspectives dans bon nombre de situations et de segments. Les technologies des cartes en
tant que supports de paiement sont pourtant encore promises à un long et bel avenir.
De nouvelles formes de paiement sans fil et sans contact apparaîtront avant la fin de la
décennie, puisque les techniques de transmission de données sans fil auront atteint le degré
de fiabilité requis.
La mise en place progressive d’un espace unique des paiements en Europe (le SEPA ou
Single European Payment Area) constitue également un aspect important du processus
d’unification européenne et aura un impact capital sur l’évolution de l’organisation des
paiements sur notre continent dans les années à venir.
Dans le futur, l’essentiel des paiements continuera à se cantonner à l’intérieur des frontières
des Etats membres, où s’effectuent actuellement 95% de toutes les transactions des particuliers. Le nombre de transactions transfrontalières va certes augmenter, mais les
particuliers continueront pour la plupart à effectuer la majorité de leurs paiements dans leur
environnement immédiat.
A l’heure qu’il est, environ 80 sociétés se partagent le traitement opérationnel des cartes en
Europe. A l’exception d’EMV, il n’y a pour ainsi dire pas de normes européennes en matière de
schémas de paiement, de solutions de sécurité ou de terminaux de paiement. Tous les Etats
membres ont développé au fil des ans des normes et des schémas propres et ceux-ci ont
nécessité des investissements considérables. La réalité d’un espace de paiement européen
Il ne faut pas davantage être devin pour s’apercevoir que la sécurisation des paiements
restera un défi permanent. La criminalité organisée ne s’arrête jamais et tente en permanence
S’il est une tendance qui perdurera sans l’ombre d’un doute, c’est bien la commodisation
des paiements. La plupart des moyens de paiement se sont en effet à ce point standardisés
qu’ils ne constituent plus, pour les clients des institutions financières, un critère décisif de
sélection d’une banque par rapport à une autre, sauf pour ce qui est de leur tarification.
Autant que par le passé, ce seront les effets d’échelle qui continueront à déterminer
l’efficacité et donc le coût final des paiements, même si ces effets s’estompent sensiblement
lorsque les volumes traités sont importants. Les impératifs de maîtrise des coûts basée sur
les effets d’échelle et d’expertise continueront donc à influer en profondeur sur l’évolution
du marché des paiements.
137
138
Des cartes et des terminaux
devra néanmoins se concrétiser in fine dans le back office.
L’élaboration de normes européennes – les normes mondiales seront encore plus difficiles
à mettre en place sous de nombreux aspects – nécessitera une énergie substantielle et prendra
beaucoup de temps. Leur mise en œuvre exigera un effort de longue haleine et suscitera
d’énormes frais de transition, eu égard aux performances des systèmes nationaux, qui
constituent aujourd’hui encore l’épine dorsale des paiements par carte, et aux investissements
déjà consentis. L’introduction laborieuse, onéreuse et fragmentée de l’EMV comme nouvelle
norme de sécurité pour la carte de crédit montre l’ampleur du défi que représente la
réalisation d’un back office européen normalisé pour les paiements, en particulier en ce
qui concerne la carte de débit.
L’ampleur de cette normalisation sur le plan européen pose également question.
De nombreux pays possèdent aujourd’hui un système national performant de cartes de débit,
tandis que la carte de crédit est par nature un instrument de paiement à usage plus
international, bénéficiant déjà d’un degré de standardisation technique et opérationnelle
avancé. Il ne fait toutefois aucun doute que le besoin de standardisation continuera à croître
dans les années à venir.
On peut donc logiquement s’attendre à ce que le nombre d’opérateurs diminue dans les dix
prochaines années dans le cadre d’un long et complexe processus de consolidation.
L’avenir de Banksys doit dès lors être appréhendé dans ce contexte européen.
La Belgique est certes un petit pays européen en termes de volume de paiements. Toutefois,
si Banksys perpétue les excellentes performances qu’elle a généralement affichées en termes
de fiabilité, de disponibilité, de sécurité, de convivialité et de rentabilité de ses systèmes
et solutions au cours de ces 25 dernières années, son avenir à long terme s’annonce
prometteur. Un avenir où la société devra résolument se positionner comme un acteur à
dimension européenne.
Dirk Syx
Administrateur délégué de Banksys
139
140
Annexes
Ont notamment contribué à ce livre...
01
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03
04
05
06
07
08
09
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11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
01 – Agneessens, Herman
02 – Alloin, Guy
03 – Asselbergh, Joseph
04 – Bellens, Philippe
05 – Blanchart, Louis
06 – Brackenier, Dirk
07 – Cardinael, Jean-Pierre
08 – Ceuterick, Francis
09 – Cockaerts, Marcel
10 – Colaut, Jean
11 – Cravatte, Michel
12 – Dawans, Roger
13 – De Cock, Dirk
14 – Decuypere, Franciska
15 – Degeorge, Olivier
16 – Degryse, Patrick
17 – de le Court, Jean-François
18 – de Liedekerke, Bruno
19 – Demol, Roland
20 – de Potter, Luc
21 – Dubois, Philippe
22 – Eeckhout, Michel
23 – Franken, Henri
24 – Geerts, Michel
25 – Hamesse, Jean-Louis
26 – Hubert, Jean-Pol
27 – Kempeners, Philippe
28 – Lamy, Hubert
29 – Linkens, Armand
30 – Lootens, Patrick
31 – Mahler, Maurice
32 – Moulart, Yves
33 – Roland, Vincent
34 – Segers, Herman
35 – Slinckx, René
36 – Smets, Jan
37 – Syx, Dirk
38 – Van de Veire, Luc
39 – Van den Nieuwenhof, Jozef
40 – van der Lande, Bernard
41 – Vandeweyer, Katleen
42 – Van Passel, Willy
43 – van Wayenberge, Jean-Pierre
44 – Verstrepen, Louis
45 – Walraeve, Willy
21
22
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142
Annexes
Lexique
CARTES
Carte à piste magnétique
Carte plastique sur laquelle est scellée
une piste magnétique destinée à contenir
de l’information numérique.
Carte à puce
Carte plastique munie d’un microordinateur capable de stocker, voire
de traiter des informations électroniques.
Carte carburant
Carte pour le paiement des transactions
effectuées dans les stations d’essence
et associée à des services de gestion du
parc automobile des entreprises.
SECURITE
Carte privative
Carte émise par une société pour permettre
ou faciliter le paiement d’achats effectués
par sa clientèle. Synonymes : Private Label
Card, carte PLC.
Authentification
Procédé utilisé dans le réseau de paiement
ou dans la puce afin de s’assurer qu’une
personne est bien le titulaire de la carte
présentée.
Carte SIS
(Système d’Information Sociale)
Carte d’identité sociale électronique
dotée d’une puce. Celle-ci contient les
informations relatives à l’assuré social
ainsi qu’à l’assurance obligatoire pour les
soins de santé.
Certification
Délivrance de certificats électroniques par
une autorité reconnue.
TERMINAUX
Carte de crédit
Carte permettant d’effectuer des retraits
d’argent et des paiements dans la limite
d’une ouverture de crédit prédéfinie. L’on
distingue généralement les cartes à débit
différé (paiement du montant total à la
facturation) et les cartes à credit revolving,
qui s’accompagnent d’une véritable ligne
de crédit (paiement d’un pourcentage
prédéfini du montant total à la facturation).
Carte de débit
Carte de paiement dont l’utilisation
entraîne le prélèvement automatique
et immédiat du montant de la transaction
sur le compte à vue auquel elle est reliée.
Carte eurochèque
Permet à son titulaire de garantir les
chèques associés à la carte, à concurrence
d’un certain montant, tant en Belgique
qu’à l’étranger. L’eurochèque et la carte de
garantie sont supprimés depuis 2002.
Distributeur automatique de billets
Appareil permettant d’effectuer - au
moyen d’une carte assortie d’un code des retraits d’argent et des opérations
bancaires courantes. Synonymes : guichet
automatique, Automated Teller Machine,
ATM.
Terminal point de vente
Appareil utilisé pour autoriser et effectuer
les paiements par carte dans un commerce.
Synonymes : terminal Point of Sales, terminal POS, terminal de paiement.
Terminal PTO
(Payment Terminal Outdoor)
Terminal de paiement extérieur développé
pour les stations d’essence.
Code d’identification
Combinaison de caractères numériques
associée à un utilisateur, qui permet son
identification univoque par le système.
Synonymes : code secret, code PIN
(Personal Identification Number).
Confidentialité
Qualité de l’information qui est
uniquement disponible ou accessible
à des individus ou à des entités
préalablement autorisés.
Cryptage
Codage des données afin de les rendre
illisibles par toute personne ne possédant
pas la clé de déchiffrement. Il peut être
symétrique ou asymétrique. Synonymes :
encryptage, chiffrement, chiffrage,
encryption.
Intégrité
Qualifie un message dont le contenu reste
inchangé entre son envoi et sa réception.
Protocole de sécurité
Ensemble de règles et de procédures de
communication utilisé par différents
ordinateurs afin de sécuriser la
transmission de données entre eux.
Signature électronique
Petit fichier électronique contenant des
données cryptées et annexé à l’envoi
d’informations. Elle permet de vérifier
l’authenticité d’un document électronique
et de garantir l’intégrité du message.
Synonyme : signature digitale.
Vérification on line
Système de vérification en temps réel
d’une transaction électronique portant sur
le solde du compte, la validité de la carte,
le code d’identification et la légitimité de
la carte (carte non bloquée). Il permet
l’aboutissement immédiat et définitif de la
transaction.
3D secure
Protocole de paiement sécurisé élaboré
par Visa et MasterCard. Il repose sur
l’authentification du porteur de la carte
bancaire en temps réel et définit les
responsabilités de trois éléments de la
transaction : l’émetteur, l’acquéreur et
le domaine d’interopérabilité (lien entre
acquéreur et émetteur).
143
144
Annexes
RESEAUX
Concentrateur
Elément d’un réseau en étoile qui établit
une connexion entre les composants du
réseau afin de concentrer et de distribuer
l’information.
End-to-end
Solution qui englobe la gestion d’une
transaction électronique d’une extrémité
à l’autre de la chaîne de paiement ;
de la lecture de la carte par le terminal
à la sécurisation et au traitement de la
transaction.
Java
Langage de programmation développé
par la société Sun Microsystems. Il présente
l’avantage d’être intégrable dans tout
environnement informatique et permet
la création de nouvelles fonctionnalités
multimédia.
Protocole de communication
Ensemble de règles relatives au format
des messages informatiques dans le cadre
d’échanges de données entre ordinateurs.
Redondance
Duplication de ressources d’un système
informatique afin d’éviter l’arrêt d’un
système en cas de défaillance.
Réseau privé
Réseau de communication mis à la
disposition d’un client, qui en assure la
gestion. Synonyme : réseau privatif.
STP
Straight Through Processing.
Automatisation complète de la chaîne de
traitement d’une transaction financière.
Vise à limiter l’intervention humaine et à
accélerer le déroulement des opérations.
GENERAL/DIVERS
Acquéreur
Organisme qui gère la relation avec
les marchands dans le cadre d’un système
de paiement électronique.
Code BIC
Bank Identifier Code. Système international
d’identification d’une banque selon les
normes définies par S.W.I.F.T.. Facilite
l’acheminement des transactions
interbancaires.
Commerce électronique
Désigne communément l’ensemble des
opérations d’achat et de vente réalisées
sur le réseau Internet. Synonymes :
e-commerce, eCommerce, commerce
en ligne.
Compensation
Mécanisme d’échange des opérations
bancaires entre banques, avec calcul des
soldes respectifs. Synonyme : clearing.
eBanking
Désigne communément l’ensemble
des opérations bancaires électroniques
réalisées à partir d’un PC via Internet.
Synonymes : e-banking, electronic
banking, Internet banking, on line banking.
Emetteur de cartes
Organisme qui met une carte de paiement
à la disposition d’un client. Synonyme :
issuer.
Mobile banking
Désigne communément l’ensemble des
opérations bancaires électroniques
réalisées à partir d’un GSM.
Monnaie fiduciaire
Désigne l’ensemble des pièces de monnaie et des billets de banque.
Monnaie scripturale
Monnaie créée par un jeu d’écritures
en vue du transfert d’un compte bancaire
à un autre (chèques, virements…).
Numéro IBAN
International Bank Account Number. Code
d’identification international d’un compte
bancaire. Il contient le code pays,
l’identifiant national du compte et une clé
de contrôle.
Phone banking
Désigne communément l’ensemble des
opérations bancaires électroniques
réalisées à partir d’un téléphone.
Porte-monnaie électronique
Carte à puce contenant une certaine
valeur monétaire sous forme électronique.
Baptisée Proton en Belgique, elle est
rechargeable et est destinée aux petits
paiements.
Self banking
Infrastructure physique mise à disposition
par une banque pour sa propre clientèle,
afin que celle-ci puisse y effectuer des
opérations bancaires courantes.
Télex
Service permettant d’envoyer des messages dactylographiés à distance.
145
146
Annexes
Transactions — Achats
Transactions — Retraits
DEBIT
ACHATS
B/B
ACHATS
Année
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
24.000
134.000
1.113.000
4.104.000
6.914.000
11.231.000
16.015.000
25.005.000
35.353.000
47.722.000
60.078.000
71.562.000
94.800.000
116.956.000
140.800.000
162.542.000
184.514.000
210.813.000
238.940.000
300.453.000
342.380.000
400.892.000
454.823.000
527.583.000
564.186.068
ACHATS
FOR en BEL
52.912
166.387
312.345
481.196
793.874
1.139.021
2.078.345
3.938.860
Y compris
cartes
d’entreprise
B/B
FOR
BEL
Belges en Belgique
Etrangers
Belges
CREDIT
ACHATS
BEL à l’étranger
252.457
984.704
1.844.284
3.554.064
5.257.803
Depuis 07-99
lancement
Maestro
ACHATS
B/B
1.148.465
3.338.089
6.554.817
9.915.170
13.204.271
14.755.271
16.634.032
20.120.109
22.303.684
24.261.604
27.156.962
30.374.370
34.639.611
35.371.987
37.115.956
36.918.386
ACHATS
FOR en BEL
3.100.000
3.731.946
5.094.697
6.410.777
6.709.037
7.040.000
7.226.020
8.155.733
8.358.525
9.545.349
9.634.310
11.317.704
11.922.358
13.142.597
13.314.747
12.760.544
13.134.391
ACHATS
BEL à l’étranger
2.970.000
3.860.000
5.490.000
7.760.000
9.910.000
12.350.000
14.290.000
16.890.000
18.280.000
20.440.000
19.265.000
21.329.000
23.746.000
24.393.000
25.581.000
24.842.000
25.149.934
Estimation
achats B/B & achats FOR en BEL
1987 à 1996 : extrapolation sur base de
statistiques Visa uniquement
RETRAITS
Année
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
[Re]chargements
DEBIT + CREDIT
DEBIT
CREDIT
CASH
B/B
CASH
BEL à l’étranger
CASH
BEL à l’étranger
1.948.000
6.701.000
10.873.000
15.713.000
20.441.000
25.783.000
31.800.000
38.520.000
45.326.000
54.891.000
64.354.000
72.168.000
79.300.000
86.608.000
89.600.000
93.982.000
97.216.000
93.424.000
92.468.000
90.896.000
85.276.000
90.597.000
93.285.000
96.223.000
91.595.987
Tous retraits
d’argent sur ATM
Banksys
Débit + Crédit
1.405.840
2.667.426
3.150.533
3.746.816
4.488.400
5.399.602
6.533.611
7.347.288
147
806.792
958.804
1.086.563
1.192.086
1.310.375
1.337.312
1.398.780
1.844.284
1.097.389
972.057
Visa & MasterCard
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
RECHARGEMENT
RECHARGEMENT
SIM sur ATM
SIM sur GSM
68.370
1.571.606
4.290.491
7.214.295
8.787.341
845.034
148
Annexes
Proton
PROTON
Nombre de cartes
TRX
TRX
RECHARGEMENT
ACHATS
Année
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
112.415
369.354
1.662.663
4.353.099
6.857.125
7.763.158
10.779.117
18.149.992
16.752.458
747.010
1.660.772
10.027.999
28.167.000
45.470.181
51.482.040
60.460.131
120.828.281
107.289.563
DEBIT
CREDIT
NOMBRE
DE CARTES
Année
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
PROTON
*
594.000
834.000
1.002.000
1.255.000
1.450.000
1.726.000
2.003.000
2.500.000
3.756.000
4.369.000
4.750.000
5.157.000
5.358.000
5.740.000
6.071.000
6.413.000
6.715.000
7.255.000
7.432.000
7.856.000
8.129.000
8.371.000
9.423.000
9.914.000
10.448.211
326.000
466.000
605.000
983.000
1.235.000
1.501.000
1.806.000
1.997.000
2.132.000
2.271.000
2.315.000
2.359.000
2.492.000
2.647.000
2.746.000
2.809.000
2.805.000
2.837.946
30.219
159.460
1.035.158
5.606.163
7.898.184
7.931.343
7.997.547
8.271.337
8.803.910
NOMBRE DE CARTES
ACTIVES * *
572.530
1.014.844
1.539.015
1.425.762
1.811.707
2.467.369
2.126.224
* A partir de 1998, la fonction Proton est présente
sur la carte de débit.
* *Cartes actives = au moins une transaction d’achat
au cours des 6 derniers mois.
149
150
Annexes
Nombre de terminaux
PETROL
NOMBRE
DE TERMINAUX
Année
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
TOTAL
ATM
258
392
439
475
517
610
640
655
732
778
825
831
959
978
1.068
1.110
1.125
1.125
1.128
1.128
1.159
1.248
1.230
1.203
1.123
TOTAL
BC/MC ONLY
*
36
73
272
493
794
1.367
3.988
7.261
12.800
16.435
20.880
22.995
24.257
31.113
39.371
46.707
50.660
55.212
56.369
53.678
51.043
57.490
56.905
50.041
51.760
TOTAL
AUTRES
TERMINAUX
BC/MC
**
9
1064
2821
BC/MC
+ PROTON
*
0
4.909
13.503
21.476
18.761
32.350
43.480
46.174
TOTAL
PROTON
ONLY
*
0
1.109
6.547
16.265
31.657
42.517
49.144
56.497
61.062
61.818
TOTAL
AUTRES
TERMINAUX
PROTON
**
484
1634
2292
2539
Certains terminaux BC/MC peuvent également accepter les cartes de crédit.
[BC/MC = Bancontact/Mister Cash]
* terminaux Banksys
** terminaux autres fournisseurs
BC/MC
36
73
272
493
706
1.225
1.643
2.087
2.458
2.690
2.820
2.901
2.986
3.143
3.255
3.350
3.974
4.437
4.625
4.890
5.007
5.121
4.441
3.944
3.918
KEY & LARGE ACCOUNTS
BC/MC
+ PROTON
0
0
0
0
0
1.023
1.514
1.622
Parc de terminaux Banksys
BC/MC
0
0
0
0
0
0
0
326
424
649
1.226
2.426
3.384
5.538
7.402
9.788
11.101
12.091
13.462
14.623
15.328
16.395
16.541
7.901
8.304
BC/MC
+ PROTON
0
0
0
571
720
3.003
13.098
13.734
MASS MARKET
BC/MC
ONLY
0
0
0
0
88
142
2.345
4.848
9.918
13.096
16.834
17.668
17.887
22.432
28.714
33.569
35.585
38.684
38.282
34.165
30.708
35.974
35.923
38.196
39.538
BC/MC
+ PROTON
0
4.909
13.503
20.905
18.041
28.324
28.868
30.818
PROTON
ONLY
989
6.250
14.772
20.556
26.427
28.660
34.688
37.343
34.898
PROTON
VENDING
120
297
1.493
11.101
16.090
20.484
21.809
23.719
26.920
151
152
Annexes
Evolution des chiffres-clé Banksys
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
34.805,96
49.735,15
55.351,67
60.978,44
72.572,99
83.557,878
9.938,99
108.404,66
133.864,31
126.548,33
19,81
-698,39
-2.430,55
1.553,87
8.610,78
20.137,85
27.482,52
25.614,84
30.152,13
47.491,39
> RESULTAT NET
8,38
-728,63
-2.429,53
46,46
4.734,92
11.700,38
16.612,96
15.295,20
18.712,61
42.100,20
> NOMBRE
D’EMPLOYES
326
417
445
422
432
444
479
563
611
454
1999
2000
2001
2002
2003
149.945,36
211.088,87
256.874,00
240.681,00
235.215,00
> RESULTAT
D’EXPLOITATION
22.643,91
22.295,59
14.282,00
9.396,00
16.061,00
> RESULTAT NET
18.685,05
12.829,85
6.734,00
5.845,00
11.730,00
999
1.031
1.125
978
1.036
> CHIFFRE
D’AFFAIRES*
> RESULTAT
D’EXPLOITATION
* en 000 EUR
> CHIFFRE
D’AFFAIRES*
> NOMBRE
D’EMPLOYES
* en 000 EUR
153
154
Annexes
Transactional Flow
1984
| PAY NOW / BELGIUM [2 separate systems] / MAGSTRIPE
155
156
Annexes
Transactional Flow
2004
| PAY NOW, LATER, BEFORE / BELGIUM & ABROAD / MAGSTRIPE & CHIP
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158
Annexes
Acquiring network architecture
BAXNET B2C X.25
| THE PAST
Acquiring network architecture
BANKNET B2C TCP/IP
| TODAY
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160
Annexes
Geographical view of the acquiring network
BANKNET B2C [JUNE 2003]
STATE OF THE ART NATIONAL NETWORK:
> Backbone Network: 10 nodes in major cities
[2Mbps leased lines & redundant circuits, dual operator].
> 40 major concentration points
> Cisco Powered Network
HIGHEST GEOGRAPHICAL COVERAGE IN BELGIUM:
> 400+ Points of Presence with ISDN back-up [Cisco 3640]
> Optimized for lowering customer access cost
HIGH AVAILABILITY NETWORK:
> Supervised 24h/24 7d/7
Nodal routers
BROAD EXISTING CUSTOMER BASE:
> Retail / Petrol / ATM : 10.500 Leased lines
> Retail : decentralized cascades
with peaks of 900.000 calls a day [average]
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162
Annexes
Transaction spread in Belgium
Latest record on Mother’s Day
[JUNE 2003]
[08/05/2004]
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164
Annexes
Feuille de route technologique
EVOLUTION DES CARTES DE DEBIT BELGES
— 1978-79 : cartes à piste magnétique
> Cartes spécifiques au paiement électronique (mono-fonction).
> Normes nationales convenues entre Bancontact et Mister Cash (cartes numérotées
‘1-59-xxx’ pour Bancontact et ‘2-59-xxx’ pour Mister Cash).
> Utilisation des pistes ISO-2 (lecture uniquement) et ISO-3 (lecture et écriture).
(ISO = International Standards Organization.)
Définit tous les éléments du ruban magnétique équipant les cartes et reprenant 3 pistes.
ISO-3 permet de mémoriser les informations relatives aux transactions effectuées
en mode off line et d’éviter ainsi les dépassements du solde disponible. Système
abandonné en 1982.
— 1986 : cartes de garantie eurochèque
> Migration de la fonction de paiement électronique vers la carte de garantie eurochèque
(la carte devenant bi-fonction). Ces cartes ont accès au réseau international eurochèque.
> Normes internationales (définies par la communauté eurochèque) : cartes numérotées
‘6703-xx’ pour Bancontact et ‘6704-xx’ pour Mister Cash, ces numéros étant reconnus
internationalement par l’ISO. Utilisation d’ISO-2 et d’ISO-3.
— 1990 :
> Dans le cadre de la fusion Bancontact/Mister Cash, migration des cartes Mister Cash
vers la numérotation propre à Banksys.
— 1995 : cartes à microprocesseur. Proton
> Premiers tests en environnement réel des cartes Proton (mono-fonction) équipées
d’un microprocesseur (basé sur des spécifications mises au point par Banksys et Bull).
> Normes belges.
— 1998 : cartes de débit multifonctionnelles
> Intégration de la fonction Proton dans les cartes Bancontact/Mister Cash – eurochèque.
— 1999 :
> Ajout de la fonction Maestro sur les cartes Bancontact/Mister Cash, pour accès sur POS
et ATM étrangers.
> Utilisation du microprocesseur Proton pour sécuriser les transactions Bancontact/
Mister Cash en Belgique.
— 2002 :
> Suppression de la fonction de garantie de chèque pour les cartes Bancontact/
Mister Cash.
— 2003 :
> Premiers rechargements des ‘cartes’ Tempo sur ATM et sur GSM.
— 2004 : cartes à microprocesseur
> Normes internationales EMV. Début de la migration des cartes de crédit Visa
et MasterCard vers la norme EMV. Bancontact/Mister Cash et Proton continuent à fonctionner
sur base des normes nationales, plus performantes.
> Rechargement des ‘cartes’ Pay&Go sur ATM.
> Mise en œuvre d’un système de back up sur les terminaux de la distribution pour pallier
à d’éventuels problèmes d’indisponibilité (TINA).
EVOLUTION DES CARTES DE CREDIT BELGES
— Dès le démarrage :
Utilisation des normes internationales définies par Visa et Eurocard-MasterCard.
La carte comporte :
> une numérotation embossée, pour utilisation dans les appareils manuels ;
> une piste ISO-1 reprenant l’identité du porteur ;
> une piste ISO-2 reprenant l’identification de la carte et des fonctions disponibles.
— 2004 :
Migration de l’ensemble des cartes de crédit émises par les banques belges
vers la technologie EMV.
165
166
Annexes
EVOLUTION DE LA SECURITE DANS LES CARTES DE CREDIT
EVOLUTION DES MODES D’AUTORISATION DES CARTES DE DEBIT
— Début années 90
Peu après la généralisation de la bande magnétique sur la carte :
> introduction du ‘dancing M’ chez MasterCard et du ‘flying V’ chez Visa, caractères
spécifiques embossés non falsifiables ;
> introduction du système à réaction UV : les lettres M et C devant apparaître sous la lampe
UV pour MasterCard, et la colombe pour Visa.
— Distributeurs de billets. Au démarrage des réseaux Bancontact et Mister Cash :
fonctionnement on line, avec possibilité de fonctionnement off line en cas de problème.
L’off line est abandonné en 1982.
— 1993 :
Validation du digit de sécurité CVC-CVV 1 (Card Verification Code chez MasterCard et Card
Verification Value chez Visa). Les données sont codées dans la piste magnétique de la carte.
— Terminaux à l’étranger : fonctionnement purement off line lors des premières expériences,
dans la première moitié des années 80 (accords bilatéraux avec la France et l’Espagne).
Fonctionnement purement on line par la suite.
— 1996 :
Lancement de l’hologramme sur fond doré – ‘double globe’ chez MasterCard ou ‘colombe’
chez Visa - qui change de couleur quand on fait pivoter la carte.
— Les transactions Bancontact et Mister Cash ont toujours exclusivement utilisé le code
secret pour authentifier le porteur de carte (utilisation transitoire de la signature pour
les transactions Maestro à l’étranger).
— Terminaux de paiement Bancontact et Mister Cash : mode de fonctionnement purement
on line, dès le début (1982).
— 1997 :
Validation du digit de sécurité CVC-CVV 2. Les données sont codées sur le panneau
de signature pour les transactions à distance.
— 1998 :
Mise en place obligatoire du CVC-CVV 1.
— 1999 :
Adaptations et rafraîchissement de l’hologramme.
— 1999 :
Introduction de 4 chiffres imprimés dans la carte à la fabrication et devant être repris
dans le numéro embossé de la carte.
EVOLUTION DU CONTROLE DU CODE SECRET
— Les premiers distributeurs de billets étaient équipés d’une impressionnante ‘boîte noire’,
logée dans le coffre, et capable de vérifier le code secret introduit par le client sur le clavier
du distributeur.
— 2001 :
Mise en place obligatoire du CVC-CVV 2.
— Afin d’éviter de devoir y intégrer ces ‘boîtes noires’ (coûteuses et volumineuses),
les terminaux POS des premières générations contrôlent le code secret de manière
indirecte, en vérifiant si un algorithme appliqué au code secret introduit par le client
donne la même réponse que celle fournie par un traitement de référence.
— 2004-2005 :
Adaptation de toute l’infrastructure de paiement électronique pour cartes de crédit
à la norme EMV (Europay, MasterCard, Visa), où la puce remplace la piste magnétique
pour davantage de sécurité.
— D’autres systèmes de contrôle sont appliqués dès 1980 à certains terminaux, en particulier
les terminaux situés à l’étranger : le code secret introduit par le client est encrypté et vérifié
(de la même manière indirecte) dans les modules de sécurité équipant les systèmes
centraux.
— Dans le cas des cartes à puce, le code secret est contrôlé par le microprocesseur équipant
la carte (1999).
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Annexes
EVOLUTION DES HOSTS
— 1978 : démarrage de Mister Cash
> Applications transactionnelles et de gestion : sur mainframe IBM. Software fourni
par IBM.
— 1996 :
> Mise en place d’un système de ‘Business Continuity’ transactionnel (utilisant les systèmes
de production et les systèmes de développement).
— 1979 : démarrage de Bancontact
> Applications transactionnelles : sur un réseau de machines PDP-11 de Digital Equipment
(DEC). Software fourni par la société française Transac.
> Applications de gestion : sur un second réseau de machines identiques. Software fourni
par la société Transac.
> Disaster recovery : assuré par le fait que la machine utilisée pour les applications de
gestion pouvait reprendre les applications transactionnelles.
— 2000 :
> Passage à l’an 2000 pour tous les systèmes.
> Migration des applications de gestion de BCC vers la plate-forme Alpha de Banksys.
— 1982 :
> Migration des applications de gestion sur machine VAX de Digital Equipment. Software
développé par Banksys.
— 1986 :
> Migration des applications transactionnelles sur un système Tandem. Software
développé par Banksys.
> Disaster recovery : assuré par les caractéristiques ‘non-stop’ du système Tandem.
> Déploiement de la compatibilité entre le système Bancontact et le système Mister Cash
(interconnexion des deux réseaux).
— 1990 :
> Migration des systèmes d’autorisation, du réseau et des terminaux Mister Cash vers
des plates-formes communes Tandem et VAX au sein de la nouvelle entité Banksys.
— 1991 :
> Migration des applications d’autorisation des cartes de crédit de BCC et d’Eurocard
Belgium vers la plate-forme Tandem, avec un nouveau software développé par Banksys.
> Acceptation des cartes de crédit sur les ATM de Banksys.
> Migration des applications de gestion VAX vers la nouvelle plate-forme Alpha de DEC.
— 1995 :
> Banksys gagne le ITUG Availability Award, récompense mondiale octroyée
par le ‘International Tandem Users Group’ pour les méthodes et procédures originales
développées pour améliorer la disponibilité et la fiabilité de ses plates-formes Tandem.
Banksys reçoit une seconde fois cette récompense en 1996.
— 2001 :
> Monitoring on line du système transactionnel (Heartbeat).
> Mise en service d’un système de gestion des cartes de crédit corporate (B2B) (Open Way).
> Premières transactions de paiement avec cartes de crédit Visa et MasterCard sur Internet.
— 2002 :
> Conversion de tous les systèmes à l’euro.
— 2003 :
> Généralisation des systèmes du Business Continuity Plan.
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170
Annexes
25 ANS DE TERMINAUX EN BELGIQUE
LES DEBUTS
Deux réseaux concurrents co-existent au départ : Mister Cash (créé en 1977) et Bancontact
(créé en 1978).
Bancontact offre un service end-to-end (développement des terminaux, installation,
dépannage et acquisition des transactions). A l’inverse, Mister Cash fait appel à des tiers
(comme Dolmen, CTP, SATAM, Koppens (Schlumberger)) pour tous les aspects liés aux
terminaux.
Il n’existera pas de compatibilité entre les réseaux pour les porteurs de carte avant 1986.
CHRONOLOGIE DES FAITS
— 1979 : Lancement du réseau d’ATM Bancontact. Hardware fourni par Bull et software
développé par la société Transac.
— 1980 : Premier DEP (conjointement avec Vector). ‘Simple’ intégration de la boîte noire ATM
dans une boîte sécurisée. Utilisé pour la fabrication de cartes et le calcul des données
de sécurité (statiques) stockées sur le host.
— 1980 et 1981 : Premières installations de test dans le secteur pétrolier et dans la grande
distribution.
— 1980 : Le premier terminal dans le secteur pétrolier est conçu par la société Cable Print.
Il est équipé d’un module de sécurité Motorola (remplacé par la suite par un produit Banksys)
utilisé pour l’encryptage/décryptage des messages et du code secret. Bancontact est ainsi
le premier à offrir une solution ‘non surveillée’ dans un environnement tel qu’une
station-service.
Tous les terminaux sont reliés à l’ordinateur central de Bancontact au moyen d’une ligne
louée. Il s’en suit très rapidement une demande d’installer également un terminal de
paiement dans la boutique des stations-service. Bancontact développe alors un terminal
capable de fonctionner comme ‘esclave’ du PTO Cable Print existant. C’est ainsi qu’apparaît
le PTI (Payment Terminal Indoor). Bancontact en développe les spécifications.
Le développement du hardware et du software est assuré par Cable Print. Au départ, il n’y a
pas de multi-processing (une seule transaction à la fois) ; par la suite, traitement de quatre
transactions simultanées au maximum.
— 1982 : Seconde génération de DEP. Utilisé en temps réel pour l’autorisation des données
de sécurité dynamiques.
A partir de ce moment-là, les transactions on line sont sécurisées par :
– PIN based (PIN Verification Value) transmis au terminal et calculé par le DEP sur base
de la clé de session du module de sécurité du terminal. Celle-ci est différente pour chaque
transaction et pour chaque terminal. Elle est introduite lors du premier POS, PTO.
– Magnetic card. Authentification de la carte basée sur la piste ISO-2. Solution additionnelle
en environnement domestique uniquement (avec la piste ISO-3 à la fin 1980 -> écriture
à chaque transaction sur ATM d'un nombre aléatoire généré par le host, lors de la
transaction suivante (sur PTO et sur ATM), contrôle par le host du nombre de la piste
ISO-3 et comparaison avec les données du host).
– Dynamic Secure Key Handling
> dans le terminal (dans le Security Cryptographic Module)
> dans le host (dans le Data Encryption Peripheral)
— 1982 : Introduction du MACCING (calcul cryptographique permettant de valider l’authenticité
des messages). Avant 1982, il n’existe pas de calcul du MAC par le module de sécurité,
mais calcul d'un check digit avec clé stockée dans le logiciel. Vers 1982, le MAC sécurisé se
développe suite au déploiement du module SCM POS.
— 1983 : Développement des paiements Bancontact sur les terminaux pétrole. Les spécifications
sont l’œuvre de Bancontact, tout comme le développement du software (en assembleur),
tandis que le hardware est développé par Prodata.
Lancement du terminal outdoor PTO Prodata relié à l’hôte Bancontact (protocole BSC2780 –
V23) à l’aide d’un concentrateur (KON, dans les banques locales) Banconet (nom du réseau
Bancontact). Un terminal par station.
Afin de permettre l’équipement d’un grand nombre de petites stations-service (jusqu’à
8 pompes) avec les produits Bancontact, ce dernier conçoit un contrôleur de pompe propre,
le PC83. Bancontact offre ainsi une solution complète pour les stations-service de petit gabarit.
— 1984 : Développement du Pinpad Teledata 84 (mieux connu sous le nom de ‘Boîte à
chaussures’) pour les transactions Bancontact dans la petite distribution. La communication
se fait par un Télédataphone de la RTT qui permet la lecture de la carte magnétique et la
communication téléphonique. La sécurité du terminal est assurée par un Metal Box SCM.
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Annexes
— 1984 : Bancontact développe des solutions pour permettre les paiements par Bancontact
dans le secteur de la grande distribution. Ces configurations consistent en plusieurs Pinpads
84 et un concentrateur (les EFT 8, EFT 16, ou EFT 32 en fonction du nombre de caisses).
La communication entre les Pinpads et le concentrateur s’effectue par ‘Current Loop’,
avec possibilité de communiquer avec la caisse en SWEDA. La lecture de la carte se fait sur
la caisse enregistreuse ou sur un Pinpad caissier 84.
— 1986 : Développement d’un Pinpad Teledata 86, premier terminal aux couleurs
de Bancontact, bleu et jaune.
— 1986 : Compatibilité des réseaux Bancontact et Mister Cash, liaison entre les deux systèmes
centraux. Pas de modifications au niveau des terminaux.
— 1988 : Bancontact développe l’application ATM en compte propre (application MS-DOS PC).
— 1988 : Nouveaux terminaux dans le secteur pétrolier. Le System 3000 (ancien nom:
Delta 3000) introduit le concept du processeur central indoor (ROCC) avec un maximum
de quatre Pinpads outdoor (modules clients) : Pinpad 500.
La communication entre le PROC300 et les Pinpads s’effectue au moyen d’une liaison
SDLC/RS-485.
— 1988 : Nouvelle génération de concentrateurs en grande distribution, les DIS-8, DIS-16
et DIS-32 (ROCC), qui sont installés en combinaison avec des Pinpads 88. Ils intègrent
de nouveaux modules de sécurité (1 Chip SCM). La communication avec les Pinpads se fait
dorénavant en RS-485.
— 1988 : Le Pinpad 88 est également utilisé dans la petite distribution, toujours en combinaison
avec un Télédataphone.
— 1989 : Différents terminaux sont installés au Luxembourg pour CETREL (PPTD CETREL,
PTO-PD/LUX, PP-84, EFT8 CETREL, CONCENTRATOR LUX) et en SUISSE pour EPSYS
(CZAM/CH, DIS16/32 CH, PP-KL-MC/CH, PP-KL-88/CH, CONCENTRATOR CH).
— 1989 : Fusion Bancontact – Mister Cash.
— 1989 : Le Pinpad 88 change de couleur (bleu et jaune au lieu de gris anthracite) et devient
le Pinpad 89 Banksys.
— 1989 : Le nouveau réseau X25 BAXNET est mis en place. Forte amélioration du réseau grâce
à la redondance des nœuds X25. Des BAXCON (nouveau type de concentrateur pour
les banques) permettent la connexion d’un maximum de 49 lignes louées vers le nouveau
réseau. Apparition du modem V22 dans ces configurations. Ces développements sont réalisés
en ADA.
— 1989 : Lancement du nom générique C-ZAM, le terminal multicartes. Ce nom sera utilisé
dans les générations de terminaux qui vont suivre.
— 1990 : Arrêt du système d’acceptation Mister Cash. Les anciens ATM et terminaux pétroliers
(SATAM, COPPENS, DOLMEN, CTP) de Mister Cash migrent (adaptation logicielle et/ou
modification du host) vers le réseau Bancontact. Tous les terminaux de la distribution
de Mister Cash sont remplacés.
— 1990 : Développement du terminal C-ZAM/G pour le groupe GIB, et du concentrateur
DISKON/G. La communication passe par la caisse IBM. C’est le premier terminal qui utilise
un ‘potted SCM’. Ce terminal est développé en ADA.
1990 voit également le développement du C-ZAM/S(P) pour la petite distribution. Il est
également doté d’un ‘potted SCM’ et dispose d’un modem et d’un lecteur de cartes propres.
Il ne nécessite plus de Télédataphone. C’est le premier terminal Banksys qui permet
d’effectuer des transactions par carte de crédit.
Suite à l’introduction de cette nouvelle génération de terminaux, et afin d’éviter un retour
massif des Pinpads Teledata, un nouveau terminal est développé, le C-ZAM/TD (le ‘SQUASH’).
Celui-ci permet de garder le Pinpad Teledata et de remplacer le télédataphone. Ce même
produit peut servir à accepter uniquement des cartes de crédit et s’appelle alors C-ZAM/CC.
— 1991 : Nouvelle génération de terminaux pour la grande distribution, constituée de
C-ZAM/R(R)(P) et de DISKON/R. Ces terminaux acceptent maintenant les cartes de crédit,
possèdent un ‘potted SCM’ et une imprimante intégrée.
Dans le même temps, de nouvelles solutions sont introduites : le C-ZAM/LP (un seul terminal
par ligne louée) et le C-ZAM/KP (solution pour centres commerciaux). Pour le pétrole,
on développe sur le même hardware un PROC/600. Ce concentrateur indoor permet
de connecter plusieurs C-ZAM/600 et améliore fortement les performances et la fiabilité.
Il offre également la possibilité d’accepter les cartes de crédit à l’intérieur de la boutique
grâce au C-ZAM/PTI.
— 1991 : Ouverture du réseau privatif X25 BAXNET pour le transport de données de tiers,
sous le concept VAN (Value Added Network). Parmi les clients de ce nouveau service
figurent notamment Shell, Gamma et GIB.
— 1993 : Le C-ZAM/S(P), également appelé SURF, devient le terminal de paiement
de Banksys pour les années 90. Ce terminal est développé en C et fonctionne sur un système
d’exploitation C-TASK (multitâches). A partir de 1995, ceci constituera également la première
expérience de Banksys avec des terminaux de paiement à l’étranger. La Suisse reste
aujourd’hui encore un partenaire important à cet égard.
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174
Annexes
— 1995 : Lancement sur le marché de la technologie IEP (Intersector Electronic Purse),
mieux connue sous l’appellation Proton. Elle marque le lancement de la technologie de la puce
sur le marché belge…
Plusieurs terminaux, encore opérationnels de nos jours, sont développés à cet effet :
> le C-ZAM/I : terminal de paiement Proton pour magasins. Premier terminal permettant
un téléchargement à distance,
> le C-ZAM/V : terminal Proton pour distributeurs automatiques,
> le C-ZAM/BBD, BLD, OLD : terminal de chargement et bancaire,
> le CZAM/VMT : terminal pour cabine téléphonique
> le CZAM/SPI : adaptation du C-ZAM/S(P) en vue de l’acceptation de Proton.
Avec Proton apparaît une nouvelle génération de Chip Security Module (CSM), combinant
une fonction de SAM et de SCM.
— 1996 : Proton poursuit son développement aux Pays-Bas (Chipknip), en Suède (CASH),
en Suisse (CASH) et en Australie (Quicklink).
— 1996 : Lancement de la gamme de terminaux Credito (bleu turquoise) pour le distributeur
Belgacom. Ils permettent d’accepter des transactions par carte de crédit en mode semi
off line.
— 1996 : Suite au développement du C-ZAM/Phone, Belgacom met sur le marché un téléphone
intelligent baptisé Maestro Smart TM.
— 1998 : Développement des applications pour la carte de sécurité sociale SIS sur les
C-ZAM/I, portées par la suite vers les C-ZAM/SMASH.
— 1998 : Le C-ZAM/R(R)(P)I permet d’accepter des cartes Proton dans la grande distribution,
grâce à l’ajout d’un SAKADO.
— 1998 : Le C-ZAM/PC permet les paiements sécurisés par Internet.
— 1998 : Création de Proton World International, avec apport de la Norvège, des Etats-Unis
et du Canada. Les actionnaires sont Banksys, Interpay, Visa International, ERG Systems
et American Express.
— 1999 : Première mondiale. Le C-ZAM/SMASH devient le premier terminal de paiement équipé
d’une plate-forme Java et basé sur la technologie Internet (TCP/IP). Le C-ZAM/SMASH
devient un terminal ultramodulaire dans sa configuration (imprimante optionnelle)
et sa communication (PSTN, ISDN, Ethernet, Ethernet Router). Il permet le téléchargement
et l’ajout d’applications développées par des tiers (concept multi-applicatif, applications
fidélité ou paiement). Les transactions Bancontact/Mister Cash se font maintenant également
avec la puce.
— 2000 : Y2K, le plus grand projet jamais entrepris, assorti du délai le plus strict, est mené
à bon terme.
— 2000 : Le C-ZAM/SMASH entame sa carrière européenne. Des partenaires en Suède (POINT),
en Suisse (Epsys) et en Espagne (Cetel Sistemas) en assurent la distribution. D’autres pays
s’ajouteront par la suite : le Danemark, la Norvège, les Etats-Unis, le Canada, ainsi que
des pays du Moyen-Orient.
— 2000 : Développement de l’application de fidélité Eloyse sur le C-ZAM/SMASH.
— 2001 : Avec le lancement de Banksys Nederland, le C-ZAM/SMASH connaît un franc succès
aux Pays-Bas.
— 2001 : La famille du C-ZAM/SMASH s’enrichit de deux nouveautés :
> Le C-ZAM/SMASH GSM : le paiement devient mobile.
> Le C-ZAM/SPIN : terminal idéal pour l’intégration en kiosques et dans divers distributeurs.
> Le C-ZAM/SMASH PTI remplace le vieux C-ZAM/PTI, qui n’est pas compatible avec l’euro.
— 2001-2002 : Introduction de l’euro. Importante migration pour les ATM et les terminaux
du secteur pétrolier. Tous les terminaux de la grande distribution et une bonne partie des
terminaux de la petite distribution sont remplacés par des terminaux C-ZAM/SMASH.
— 2003 : Lancement du C-ZAM/OPT Multi, une nouvelle génération de terminaux de paiement
pour les stations-service. Ces terminaux sont basés sur l’architecture hardware et software
du C-ZAM/SMASH et permettent de communiquer directement à travers le nouveau réseau
en TCP/IP. Développement d’applications de fidélité et support d’applications tierces pour
les terminaux pétroliers (CORA, EXXON).
— 2003 : Support de transactions EMV sur ATM et C-ZAM/SMASH. Transactions carte de crédit
par puce.
— 2003 : Développement d’applications pour le marché international. Nouvelles configurations
portables pour le C-ZAM/SMASH : Bluetooth et GPRS.
— 2004 : Lancement du C-ZAM/XENTA, le nouveau terminal POS de Banksys. Fruit d’une
technologie de pointe, ce terminal au design novateur témoigne du souci constant d’efficacité
de Banksys. Il est facile à installer, à utiliser et à entretenir. Le C-ZAM/XENTA repose sur
une architecture System-on-Chip, comprenant un ASIC avec deux processeurs dédiés.
Ce terminal, basé sur un système d’exploitation Linux intégral, affiche des performances,
une vitesse de transaction, une sécurité et des capacités de développement hors du commun.
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176
Annexes
EVOLUTION AU NIVEAU DU DEP (HOST SECURITY MODULE)
Le C-ZAM/XENTA est le premier d’une famille de terminaux équipés d’un nouveau moteur.
DEP est l’abréviation de Data Encryption Peripheral.
Ce nouveau moteur est développé grâce à une intégration poussée du matériel dans un seul
et même composant, la puce ASIC, développée selon les spécifications de Banksys, qui en
est le propriétaire intellectuel. Cette puce contient 6 millions de transistors. En dépit de cette
compacité, la sécurité et la performance sont encore améliorées. Une plus grande puissance
de calcul est en effet nécessaire pour faire fonctionner les futurs systèmes de paiement
suffisamment vite et pour supporter les nouvelles normes cryptographiques. Il existe
en outre une différence fondamentale par rapport à l’ancienne génération de terminaux
de paiement, car plusieurs applications de paiement différentes doivent pouvoir être actives
simultanément sur ce terminal. Comme ce nouveau moteur fonctionne avec le système
d’exploitation Linux, l’environnement de programmation est facilement accessible pour
l’écriture d’applications. Ce moteur sera bientôt utilisé dans une dizaine de pays
conformément aux normes de sécurité locales.
— 1978 : Premier modèle de DEP, boîtier monobloc à fonctionnalités fixes et limitées.
Le terminal C-ZAM/XENTA est conçu en tenant compte de différents aspects de sécurité
et d’ergonomie. Ainsi, le masquage du code secret a été intégré dans le concept global.
Le concept a également été optimisé de manière à stimuler une utilisation intuitive.
La position des lecteurs de carte et de l’écran a été accentuée à cet effet.
Nouvelles applications pour supporter :
> Un back-up Bancontact/Mister Cash off line permettant d’augmenter la disponibilité
du schéma (TINA).
> Le rechargement automatique de la fonction Proton pendant une transaction
Bancontact/Mister Cash (Proton +).
— 1989 : Même boîtier, mais le logiciel DEP est installé sur EPROM, ce qui autorise des mises
à jour.
— 1994 : Nouvelle amélioration de la mise à jour logicielle ; elle peut à présent être téléchargée
à l’extérieur. En outre, le boîtier est capable de traiter une cryptographie asymétrique.
— 1999 : DEP/NT, un boîtier de PC industriel intégrant jusqu’à quatre modules de sécurité
(modules ISA) ; amélioration considérable du cycle de vie et de la gestion des clés de sécurité.
— 2003 : DEP/PCI, carte accélérateur cryptographique susceptible d’être installée dans
n’importe quel serveur ou PC ; la carte a été évaluée selon la méthode d’évaluation Common
Criteria (EAL3+).
— 2004 : Développement du nouveau modèle de black box desktop, le DEP TRANSIX,
intégrant le DEP/PCI, doté de fonctionnalités réseau permettant la gestion à distance ;
la robustesse est la principale qualité de cette nouvelle boîte.
EVOLUTION AU NIVEAU DES ATM
— 1978 : Lancement du réseau ATM de Mister Cash.
— 1979 : Lancement du réseau ATM de Bancontact.
— 1988 : Bancontact développe l’application ATM en compte propre (application MS-DOS PC).
— 1989 : Fusion avec Mister Cash. Migration de l’application Bancontact sur les ATM
Mister Cash.
— 1993 : Bancontact crée une application ATM pour la Bulgarie, l’Allemagne et la Croatie
sous OS/2 et l’installe ensuite sur ses propres ATM en Belgique.
— 1994 : PinChange sur ATM.
— 1995 : Chargement de Proton sur les ATM.
— 1997 : Chargement des cartes GSM sur les ATM.
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178
Annexes
(EX) MEMBRES DU CONSEIL
D’ADMINISTRATION BANKSYS
— 1998 : Conversion fonction Proton du franc belge à l’euro.
— 1999 : Implémentation EMV pour cartes de crédit.
NOM
PRENOM
MANDAT CHEZ BANKSYS
PERIODE
de
à
1993
1996
2002
1989
1989
1992
1993
2000
1997
2000
1989
1992
1989
1989
2001
1997
1989
2000
1989
2000
2002
1990
1998
1989
1990
1989
1989
1990
1993
1989
1996
1994
2001
1996
1999
Aujourd’hui
2002
1998
1993
1996
2002
Aujourd’hui
Aujourd’hui
1990
1993
1992
1992
2002
2001
1999
2004
1992
2002
Aujourd’hui
1993
2000
1990
1997
1998
1990
1993
1994
1995
1997
1995
Aujourd’hui
— 2002 : Conversion vers les billets d’euros sur tous les ATM.
Agneessens
— 2004 : Développement d’une nouvelle application sur plate-forme Windows.
HISTORIQUE e & m COMMERCE
Allegaert
Alloin
Asselbergh
— 1998 : Lancement du rechargement Proton sur Internet à l'aide d'un lecteur de cartes à puce
connecté au PC (C-ZAM/PC).
— 1998 : Lancement d'un pilote de paiement avec la fonction Proton sur Internet.
— 1999 : Lancement du paiement Bancontact/Mister Cash sur Internet à partir de la carte
bancaire et d'un lecteur (C-ZAM/PC).
Baeyens
Biebuyck
Bienstman
— 2003 : Migration du POS serveur banxafe basé sur le protocole SET vers le protocole
3D Secure pour les cartes Visa et MasterCard, supprimant le risque de répudiation des
paiements pour les commerçants.
Binst
Blockx
Bouteille
Burm
Cardinael
Clijsters
Cockaerts
Colaut
— 2003 : Lancement, en collaboration avec Mobistar, de l'application Mobile banxafe permettant
de recharger les comptes prépayés TEMPO à partir du GSM et de la carte bancaire associée
à la carte SIM via l'applicatif m-banxafe.
De Boeck
de Broqueville
de le Court
— 2004 : Lancement, en collaboration avec Proximus, de l'application ‘1-2-Ring’ permettant
de recharger les comptes prépayés PAY&GO à partir du GSM et de la carte bancaire associée
à la carte SIM.
de Liedekerke Beaufort
Demol
— 2001 : Lancement du POS serveur banxafe permettant aux commerçants Internet de
proposer des paiements par Bancontact/Mister Cash et Visa/MasterCard en mode SET.
De Noose
De Raymaeker
De Smet
Devis
Herman
Membre du Conseil d’administration
Président du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Guido
Membre du Conseil d’administration
Guy
Membre du Conseil d’administration*
Joseph
Membre du Conseil d’administration
Président du Conseil d’administration
Président du Conseil d’administration
Frans
Membre du Conseil d’administration
Albert
Membre du Conseil d’administration
Marc
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Roland
Membre du Conseil d’administration
Jan
Membre du Conseil d’administration
Michel
Membre du Conseil d’administration
Christophe
Membre du Conseil d’administration
Jean-Pierre
Membre du Conseil d’administration
Jos
Membre du Conseil d’administration
Marcel
Membre du Conseil d’administration
Jean
Membre du Conseil d’administration
Président du Conseil d’administration
Karel
Membre du Conseil d’administration
Olivier
Membre du Conseil d’administration
Jean-François Président du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Bruno
Membre du Conseil d’administration
Roland
Membre du Conseil d’administration
Président du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Chris
Membre du Conseil d’administration
Danny
Membre du Conseil d’administration
Gabriel
Membre du Conseil d’administration
Patrick
Membre du Conseil d’administration
179
180
Annexes
COMPANY EXECUTIVE COMMITTEE
[Coexco] BANKSYS
NOM
PRENOM
Dierckx
Dralans
Florquin
Gossye
Gulikers
Henriksen
Hermans
Lebeer
Lemaire
Lequeue
Linkens
Filip
Erik
Frans
Christian
Michel
Carlo
Koen
Chris P.
Eric
Jean-Noël
Armand
Lootens
Loyaerts
Mahler
Menier
Peeters
Ruymaekers
Segers
Syx
Patrick
Ghunald
Maurice
Philippe
Léon
Erwin
Herman
Dirk
Termote
Verdickt
Antoon
Jean-Jacques
Vertongen
Walravens
Wierinckx
Willems
Aloïs
Luc
Bruno
Godfried
MANDAT CHEZ BANKSYS
Président du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration*
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Secrétaire du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration*
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Président du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
Membre du Conseil d’administration
* Administrateur délégué
PERIODE
NOM
de
à
1999
1997
1995
2004
2003
1998
2002
1999
1993
1989
1989
1995
1993
1999
1989
1992
1990
2004
1993
1992
2002
2004
1994
2000
1992
2002
1994
1989
2000
2000
1998
Aujourd’hui
Aujourd’hui
Aujourd’hui
Aujourd’hui
2002
1993
1993
1995
2002
2003
2002
1992
1997
1992
Aujourd’hui
Aujourd’hui
1994
Aujourd’hui
Aujourd’hui
2000
2000
1993
Aujourd’hui
1997
1990
PRENOM
MANDAT CHEZ BANKSYS
PERIODE
de
à
Alloin
Lebeer
Syx
Guy
Chris P.
Dirk
Administrateur délégué
Administrateur délégué
Administrateur délégué
1989
1999
2003
1998
2002
Aujourd’hui
Aerts
Buggenhout
Decuypere
Degryse
Linkens
Pairiot
Palmero
Roland
Sabbe
Van Broeck
Van de Veire
Vandeweyer
Van Wayenberge
Walraeve
Willy
Roland
Franciska
Patrick
Armand
Ralf
Claude
Vincent
André
Jan
Luc
Katleen
Jean-Pierre
Willy
Membre Coexco
Membre Coexco
Membre Coexco
Membre Coexco
Membre Coexco
Membre Coexco
Membre Coexco
Membre Coexco
Membre Coexco
Membre Coexco
Membre Coexco
Membre Coexco
Membre Coexco
Membre Coexco
2001
1993
1999
1998
1989
1989
1989
1999
1989
1999
1989
2003
1991
2002
2003
2001
Aujourd’hui
Aujourd’hui
1998
1994
1990
Aujourd’hui
1998
2002
2002
Aujourd’hui
2002
Aujourd’hui
181
182
Bibliographie succincte
— ‘Bancontact/Mister Cash: de ontwikkeling van het elektronische betalingsverkeer
voor particulieren’, 1991, H. Ronsijn, KBC – archives historiques
— ‘Pleins feux sur l’industrie de paiement’, Association belge des Banques, 2003
— ‘Les systèmes de paiement en Belgique’, Bruno de Liedekerke Beaufort,
Aspects et Documents no.40, ABB, août 1985
— ‘Du distributeur de billets à l’agence bancaire automatique dans une stratégie
cohérente’, Bruno de Liedekerke Beaufort, Conférence EFMA, Amsterdam, 3 octobre 1985
— ‘Un monde à la carte’, dossier paru dans La Libre Belgique, 1983
— ‘Origine historique du droit commercial en France’, Qualisteam, le portail banque
et finance
— Rapports annuels Bank Card Company, exercices 1992-2003
— Rapports annuels Banksys, exercices 1989-2003
Les auteurs remercient les départements d’archivage de Banksys, de la Bibliothèque Royale,
de Dexia, de Fortis, d’ING et de la KBC.
Cet ouvrage fut réalisé grâce au soutien logistique
et financier de Banksys.
Editeur responsable : Dirk Syx,
Chaussée de Haecht 1442, B–1130 Bruxelles
Rédaction : Christophe Van Overstraeten et Marie Bryon (Forte cvba)
Graphisme et mise en page : Link nv
Impression : Concordia bvba
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de reproduire, en tout ou partie, le présent ouvrage ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.

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