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Institut technologique
européen des métiers
de la musique
Regards croisés sur une école
pas comme les autres
jérôme monsimier
Chargé des relations professionnelles et culturelles, Itemm, Le Mans
propos recueillis par barbara guicheteau
Journaliste, Le Mans
Beaucoup de professionnels de la filière instrumentale,
notamment ceux du piano, connaissent l’Institut tech­
nologique européen des métiers de la musique. Au moins
de nom… Ce centre de formation fut leur création, dans
les années 70. Depuis, un grand nombre d’entre eux a
franchi les portes de l’école, près de 2 000 comme élève,
mais aussi maître de stage ou d’apprentissage, formateur,
jury d’examen, administrateur…
En règle générale, l’activité de formation est identifiée,
mais au-delà, l’Itemm est un acteur permanent, au
service de la filière instrumentale. Une véritable mission
de « service public » énoncée dans le texte fondateur de
l’institut quand, dans sa délibération du 10 février 1988,
le Parlement européen appelle de ses vœux la création
d’un « centre européen de la facture instrumentale qui forme des
facteurs, des accordeurs et des réparateurs d’ instruments, procède
à l’archivage de la documentation à ce sujet et explore les voies de
l’ innovation en fonction de l’ évolution moderne de la musique et
de la technologie » (extrait de la délibération du 10 février
1988).
Cet article propose une visite guidée de l’Itemm, un
éclairage original au travers de témoignages des hommes
et des femmes qui le compose. De la direction aux
formateurs, en passant par des fonctions plus techniques,
chacun participe au projet de l’institut. Il ne s’agit pas ici de
proposer une présentation institutionnelle et standardisée,
mais de montrer, par quelques exemples, ce qui ne se voit
pas, ce qui se connaît peu. Les « coulisses de la maison »
et son action au quotidien, dans des domaines dépassant
largement le seul cadre de la formation, mais toujours
dans l’intérêt d’une filière. Regards croisés originaux sur
quelques points souvent méconnus de cet établissement.
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Cnpmm, Enamm, Itemm…
Évolution d’un concept
Ouvert en 1992, l’Institut technologique des métiers
de la musique présente un statut singulier, hérité de
son histoire. Retour sur la vocation et les missions de
l’établissement, avec son Directeur général, Franck
Fumoleau et son Directeur administratif et financier,
Jean-Pierre Gawronski.
Centre national de promotion des métiers de la musique.
Les origines…
Certains se souviennent encore des préfabriqués de la
cour du CFA de la Chambre de métiers du Mans, rue
Henri-Champion. Une maison pour les artisans, créée
par les artisans, avec pour but de structurer un secteur
autour de la formation de ses futurs professionnels.
Transmettre les savoir-faire, ne pas perdre la mémoire
et les gestes des anciens. L’Institut technologique euro­
péen des métiers de la musique en est l’héritier. On
l’appelle alors Centre national de promotion des métiers
de la musique (Cnpmm). Une structure associative,
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fondée à l’initiative de l’Afarp (Association française
des accordeurs et réparateurs de pianos), devenue
Europiano France. Après le piano, d’autres secteurs
sont naturellement associés ; l’école grossit, le nombre
d’élèves augmente, les diplômes se créent. Le concept
évolue vers une nouvelle structure : l’École nationale des
métiers de la musique (Enamm). En 1988, une résolution
européenne, préconisant la préservation des savoir-faire
des métiers techniques de la musique, entérine la création
de l’Itemm. Le projet du Mans est retenu, l’établissement
sera donc implanté en France, au Mans, et officiellement
inauguré quatre ans plus tard, en 1992. Depuis, l’institut
a évolué parallèlement au secteur, tout en conservant et
en revendiquant sa vocation initiale « d’outil au service de la
profession et de la pratique instrumentale, via les instruments de
musique », note son Directeur, Franck Fumoleau. Cette
vocation s’articule autour de trois missions principales –
la formation, par le biais de l’école bien sûr, l’innovation,
via le pôle du même nom, et l’action culturelle, à travers
des opérations d’édition, de promotion… –, chaque axe
étant développé avec « la volonté de répondre aux besoins du
secteur ».
Institut technologique européen des métiers de la musique.
Une structure associative, un fonctionnement
d’entre­prise, une mission de service public…
Pour le Directeur financier de l’établissement, JeanPierre Gawronski, l’objectif consiste chaque année
à atteindre l’équilibre, « l’Itemm est une association loi
1901, à but non-lucratif ». Un statut inédit, qui comble un
vide en termes de formation. De structure associative,
l’Itemm est une école privée, habilité à préparer à des
diplômes de l’Éducation nationale. Cette délégation va
jusqu’à l’accueil des épreuves nationales, l’Itemm ayant
également le statut de Centre national d’examens (dans
ce cadre, l’institut doit mettre en œuvre la mise en place
logistique des épreuves et l’accueil des jurys désignés par
l’Éducation nationale). En l’absence d’offre concurrente,
musique & technique
l’établissement assure ainsi une mission de service public.
Un quasi-monopole qui ne l’autorise toutefois pas à faire
n’importe quoi. « L’Itemm dispense des formations complexes
à mettre en œuvre, du fait de leur ingénierie et du secteur d’activité
en lui-même, qui présente des besoins réels mais restreints. D’où
la nécessité de veiller à ne pas former plus d’ élèves que le secteur ne
peut en absorber ». Cette régulation, c’est justement un des
rôles du conseil d’administration, où siègent notamment
les représentants de la profession. Et Franck Fumoleau
de conclure : « Toute ouverture de section est conditionnée par
son potentiel d’ insertion ».
La structure budgétaire de l’Itemm est également héritière
de son histoire. « Malgré l’augmentation et la diversification
sensible de ses activités, notre structure associative du départ a été
conservée. Une organisation qui nous laisse une liberté d’actions
et une capacité à réagir rapidement, mais le montage financier
est complexe », précise le Directeur financier. « Les activités sont
financées à 60 % par des subventions publiques et à 40 % sur fonds
propre (dont 20 % issus de la taxe d’apprentissage, versée par
les entreprises), pour un budget global de près de… 2,5 millions
d’euros, beaucoup plus proche de celui d’une entreprise que d’une
association classique ». L’originalité de l’Itemm réside
également dans la complémentarité entre fonds publics
et fonds propres ; l’institut reflétant à la fois l’engagement
de l’État dans la filière instrumentale et le soutien du
monde de l’entreprise. Parmi les partenaires publics de
l’Itemm, on trouve les ministères de la Culture (20 % du
budget), de l’Éducation nationale (20 %), de l’Artisanat
(environ 5 %) et trois collectivités (la Région des Pays
de la Loire, le Conseil général de la Sarthe et Le Mans
Métropole). Chaque année, 85 % du budget est alloué
à la formation, entre 10 et 12 % au pôle d’innovation
(financé sur fonds propres avec le soutien de la Région
des Pays de la Loire et du ministère de l’Artisanat) et
entre 3 et 5 % à l’action culturelle (avec le soutien du
ministère de la Culture, de la Région des Pays de Loire
revue professionnelle de la facture instrumentale
147
Institut technologique européen des métiers de la musique
et le Conseil général de la Sarthe). Un montage financier
subtil donc, encore complexifié par la multiplicité des
intervenants (et par conséquent des contrats de travail).
« Dans le cadre de son centre de formation, l’Itemm a accueilli
cette année 67 intervenants professionnels, en plus de la petite
trentaine de permanents qui compose l’ équipe », poursuit
Franck Fumoleau. Autre contrainte administrative, le
recrutement national des apprentis. En effet, ces derniers
sont financés en partie par leur Région, chaque collectivité
ayant ses propres barèmes de subventionnement. D’où la
multiplication des cas particuliers au sein des effectifs
de l’Itemm. En moyenne, la formation d’un élève coûte
près de 12 000 euros par an à l’institut (qui assure sur
ses fonds propres 50 % du coût) et représente 2 à 3 jours/
homme de traitement administratif. Et depuis quelques
années, l’Itemm prend intégralement à sa charge, avec le
soutien d’un partenaire proche du monde de l’entreprise,
la formation d’une dizaine d’étudiants étrangers sur neuf
mois (à temps plein). Quant aux stages de formation
continue, destinés aux professionnels, ils relèvent
essentiellement de financements des fonds d’aides à la
formation relevant de procédures également différentes.
« Chaque dossier est traité de manière individuelle par le
personnel administratif, du sur-mesure permanent. Un cassetête quotidien, mais une mission nécessaire pour la filière »,
constate Jean-Pierre Gawronski.
Un lieu « ressources »
Centre d’apprentissage, l’institut organise aussi des stages
de formation continue pour les artisans. « Et nous sommes
en contact permanent avec les entreprises du secteur, la Chambre
syndicale et les associations professionnelles, les institutions… ».
Des échanges qui sont autant de garanties d’être au
diapason de la profession. Véritable lieu « ressources »,
l’institut a également pour rôle d’anticiper les besoins du
secteur, en se positionnant comme force de proposition
en réponse aux demandes « formalisées ou non ». Dernière
illustration en date de cette orientation : la réflexion sur
l’ouverture d’un diplôme des métiers d’art (DMA) pour
la facture instrumentale et la volonté de répondre aux
souhaits des professionnels dans des secteurs comme le
clavecin, en écho au récent engouement constaté pour
les musiques baroques. En 2001, la création de la section
« accordéon », dispensant une formation sur-mesure,
s’inscrivait dans une même démarche, tout comme, en
1999, la restructuration de l’ensemble des cursus pour
« coller à la réalité des métiers de la musique ». Cette ambition
se traduit également dans d’autres secteurs, couverts
notamment par le Pôle d’innovation des métiers de la
musique. « Une intervention moins visible que le centre de
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formation mais tout aussi fondamentale pour les professionnels,
appelés à nous solliciter sur des questions technologiques ou
économiques, en fonction de leurs besoins, de leurs projets… »,
précise le directeur. « Un projet n’est jamais isolé du reste de
l’activité. Il nourrit l’ensemble de l’action de l’Itemm et se traduit
dans la formation ».
Les trois conseils de l’Itemm
Trois instances veillent aux destinées de l’Itemm : le
Conseil d’administration, présidé par Michel Mollard,
le Conseil de perfectionnement (compétent en matière
de pédagogie), le Conseil d’orientation scientifique
et technique (Cost – qui décide des orientations
stratégiques du Pôle national d’innovation des
métiers de la musique). Constitué de personnalités
des métiers de la musique (Europiano France est
représenté au CA de l’Itemm par son Président), des
partenaires institutionnels et du monde culturel, le
conseil d’administration va cet automne intégrer trois
nouveaux membres : un spécialiste du multimédia,
un acteur du monde de l’édition et une personnalité
désignée par le ministère de la Culture, en la personne
de Didier Lockwood. Un élargissement qui atteste
« de la volonté de l’Itemm de gagner en représentativité et de
témoigner de la diversité de ses activités », souligne Franck
Fumoleau. « C’est un acte important en termes d’ évolution,
le conseil d’administration donnant le cap de développement
pour les années à venir ».
Formation et métiers de la musique,
une approche particulière
« Avec l’École nationale de lutherie de Mirecourt et le Centre national des
facteurs d’orgues d’Eschau, la France peut aujourd’hui s’enorgueillir
de disposer d’une des plus importantes offres de formation en Europe.
Pas moins de 15 diplômes et spécialités (pour la filière instrumentale
uniquement) sont préparées dans ces écoles ; l’Itemm en regroupant à
elle seule 11 dans les domaines du piano, des instruments à vent, de
la guitare, de l’accordéon et de la commercialisation des instruments.
N’oublions pas les métiers du son, qui trouvent une place particulière
dans le contexte de l’Itemm », note Régine Hédouin, directrice
des formations. Une acti­vité qui nécessite une approche
pédagogique et logis­tique pointue. Explications avec
Régine Hédouin, Directrice des formations, Yann-David
Esmans, res­pon­sable de la section guitare, Jean-Michel
Klein, chargé des apprentis piano et Louis Coutard, chef
des travaux.
références
Une démarche pédagogique adaptée…
Depuis sa création, l’Itemm s’est étoffé : en formations et
en effectifs. L’institut accueille aujourd’hui 240 élèves,
à travers trois entités (son Centre national de formation
d’apprentis, son Centre de formation professionnelle
continue et son École technique privée). Un pôle qui
mobilise une centaine d’enseignants. État des lieux.
Dans les couloirs de l’Itemm, se croisent chaque jour des
apprentis, des professionnels, des adultes en reconversion,
des stagiaires étrangers… Autant de publics qui trouvent
leur place dans l’une des trois entités (correspondant à
des statuts et des modes de financement différents) du
« pôle formation » de l’établissement. La principale est
le centre national de formation des apprentis (CNFA)
avec ses 140 jeunes accueillis chaque année. « Reflet du
dynamisme de la filière » (les apprentis sont salariés de leur
entreprise), il délivre des diplômes professionnels, dont
l’architecture a été restructurée en 1999. « D’un parcours
en trois (CAP), puis deux ans (BMA), nous sommes passés à un
apprentissage en quatre ans (CAP et BMA), avec un recentrage
du contenu par rapport aux besoins réels du secteur », indique
Régine Hédouin. Un cursus qui devrait bientôt s’étoffer
d’un diplôme des métiers d’art (DMA), préparé après
le BMA. « Nous avons reçu l’autorisation de l’Éducation
nationale pour le mettre en place. Reste désormais un an ou
deux de réflexion avec les professionnels pour définir son contenu
pédagogique et ses modalités ». À noter que certains diplômes
(CAP d’accordeur de pianos, de réparateur d’instruments
à vent ou de guitares) peuvent aussi se préparer en un an
(à temps plein), avec un recrutement soumis à sélection.
L’Itemm fonctionne alors comme une école technique
privée (ETP) : une formule qui s’adresse notamment à
des adultes en reconversion professionnelle. En outre,
l’établissement assure des formations en régie du son et
en commerce de la musique (du bac à la licence pro, en
partenariat avec l’Université du Maine au Mans).
Des groupes hétérogènes visant le même objectif
En vogue actuellement, la section guitare, pilotée par
Yann-David Esmans, comptait 13 apprentis à la rentrée
dernière, dont « 60 à 70 % ont déjà le bac ». Des parcours
singuliers, avec une fourchette d’âges allant de 16 à 26 ans.
« L’ idéal étant un recrutement vers 19-20 ans », glisse JeanMichel Klein, responsable de la section apprentissage
piano. Entré au centre de formation en 1990, ce dernier a
vu « le profil des apprentis évoluer en 20 ans ». Deux qualités
résistent toutefois au temps : « la mobilité et la motivation,
illustrée déjà par le fait d’avoir à trouver une entreprise en
amont de la formation ». Pour l’enseignant, la principale
musique & technique
difficulté repose sur l’hétérogénéité des groupes, « avec
des niveaux et des horizons différents ». Au sein d’une même
promotion, tous n’affichent pas la même maturité, ni la
même ambition : « Certains viennent simplement apprendre
un métier ; d’autres visent l’excellence », note Yann-David
Esmans. Face à ces contrastes, l’ex-étudiant de l’Itemm,
titulaire d’un BMA et d’un diplôme de formateur, cherche
avant tout à « responsabiliser les jeunes en leur apprenant, audelà des bases techniques et théoriques de leur métier, à respecter
leur matériel, à s’auto-évaluer lors des regroupements (deux
semaines à l’ institut pour un mois en entreprise), à échanger sur
leur expérience… ».
Gérer un groupe nécessite donc aussi de bien connaître le
contexte professionnel et personnel de chacun. Le livret
d’apprentissage se révèle alors un outil pédagogique
essentiel : c’est le carnet de liaison entre les élèves, les
formateurs et les entreprises. « Tout y est consigné : les
acquis, les engagements, les objectifs… » Pour compléter
ces données, les enseignants rendent visite aux maîtres
d’apprentissage. « Tout ce travail nous permet d’adapter nos
interventions, le but étant d’ équilibrer les cours pour amener
chaque élève au plus haut ». Et Yann-David Esmans de
rappeler que « l’apprentissage est un travail à deux ». Aux
enseignants, la charge « de donner les bases du métier et de
préparer à un diplôme » ; à l’entreprise, « de les perfectionner ».
« N’oublions pas le rôle des parents ». À ce titre, la diversité
des intervenants de l’Itemm est un atout pour les élèves,
appelés « à observer plusieurs techniques et à bénéficier de
conseils de différents professionnels : cela leur offre une vision
globale du métier et de ses approches. Chacun est libre de
choisir la technique qui lui convient ou de se façonner sa propre
méthode ». Aujourd’hui, certains intervenants sont des
ex-apprentis de l’Itemm. Depuis sa création, le centre de
formation a forgé un réseau de quelque 2 000 anciens, les
« Itemmiens », invités à se retrouver lors de la réunion des
anciens élèves, organisée cet été au Mans.
revue professionnelle de la facture instrumentale
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Institut technologique européen des métiers de la musique
chargé en amont de « veiller à ce que rien ne manque pour
les épreuves. Instruments, outillage spécifique, consommables
mais aussi planches à dessin, ou simplement tables et chaises
dans les salles d’examens ». Pas de droit à l’erreur : « Une
belle pression. Toutes sections confondues, l’Itemm accueille une
centaine de candidats en facture instrumentale, sans compter les
autres secteurs de formation ».
La formation continue au diapason
Les métiers de la facture instrumentale sont inscrits
sur la liste des 217 métiers d’art, avec des techniques et
un apprentissage en constante évolution. À travers son
centre de formation professionnel continue (CFPC),
l’Itemm propose donc toute une gamme de stages
et d’ateliers aux artisans, afin de leur permettre de
se mettre à jour et de se perfectionner sur certaines
compétences (généralistes ou plus thématiques).
Avec à terme, la possibilité d’obtenir des agréments
comme dans le secteur de la harpe. Dynamique, cette
démarche de formation continue vise aussi à créer
une ouverture sur des activités innovantes, appelées à
générer un nouvel élan économique. « Avec la formation
continue, notre volonté est de donner une impulsion au secteur
et de nous positionner au plus près des professionnels », note
Franck Fumoleau. Fort de ses compétences, l’institut
est amené à jouer dans ce cadre, un rôle de formateur et/
ou de prestataire de services, en assurant par exemple
la gestion administrative des opérations. C’est le cas
pour les stages animés avec succès depuis deux ans
par Europiano France, et ouverts à tous les artisans.
… Une logistique à l’ampleur de la diversité
L’activité de l’Itemm nécessite une organisation logistique
pointue. « Nous intervenons ponctuellement sur des instruments
haut de gamme, notamment en fin de formation, mais nos
élèves s’exercent essentiellement sur du milieu de gamme, pour
des questions de prix bien sûr, mais aussi de rationalité. Notre
rôle est de former des jeunes à des techniques spécifiques, dans
le respect d’une progression préétablie. L’erreur fait partie de cet
apprentissage, les instruments et l’outillage subissent donc parfois
une usure… prématurée ». Louis Coutard, chef des travaux
assure cette fonction en relation avec les responsables de
sections et la Direction financière de l’établissement. En
première ligne au moment des examens, il est également
150
Neufs à leur arrivée dans les locaux, les instruments
passent ensuite par les ateliers où ils sont démontés,
remontés, réglés, désaccordés et accordés (parfois
plusieurs fois par mois) jusqu’à usure complète. Mais
pas question pour autant de les jeter à la poubelle :
« tout est mis à profit ». Hors d’usage, les instruments
sont démontés pour servir comme pièces détachées ou
recyclés comme matière brute. « À ce rythme-là, certaines
guitares n’affichent pas une durée de vie supérieure à deux ans…
Comptez 10 ans pour un piano droit ; 15 ans pour les flûtes
traversières professionnelles ». L’outillage et les machines
sont soumis au même rythme. D’où la nécessité de veiller
à l’entretien et au renouvellement fréquent du stock, en
gérant le processus d’approvisionnement en fonction des
besoins. « En raison du rythme d’utilisation bien plus élevé que
dans un atelier classique, nous groupons les achats grâce à un
travail d’anticipation difficile mais nécessaire ». Il intervient
également auprès des sections dans la constitution du
premier outillage. Qu’il soit fabriqué, adapté sur place ou
commandé, il partage son expérience et ses contacts. Le
chef des travaux fait ainsi figure d’homme « ressources »
au sein de l’établissement… Et hors ses murs. « Une
fois diplômés, les élèves continuent de m’appeler pour avoir des
conseils, des références ».
Le parc de l’Itemm en quelques chiffres
Le parc instrumental de l’Itemm compte, entre autres,
une centaine de pianos droits et à queue, une centaine
de guitares (classiques, folks, électriques, basses), une
soixantaine de saxophones (soprano, alto, ténor, baryton),
une cinquantaine de clarinettes (dont deux basses) et
de flûtes traversières (plus cinq flûtes haut de gamme),
trente trompettes, quinze accordéons, dix trombones,
deux cors… Un patrimoine conséquent donc, à restaurer
et renouveler constamment. Un poste important de
dépenses. L’établissement bénéficie du soutien des
fabricants et distributeurs. « Nos besoins se concentrant
parfois uniquement sur certaines parties d’instruments »,
souligne Louis Coutard. À noter le soutien de la Région
des Pays de la Loire et de l’Union européenne (FSE)
dans le cadre des budgets d’investissement.
références
Vous avez dit « européen » ?
Le mot « européen » figure en bonne place dans le
nom de l’établissement. Qu’en est-il réellement de la
dimension européenne de l’institut. Explications avec
Franck Fumoleau et Patrick Sinigaglia, chargé de la
formation accordeurs de piano.
Une création européenne
« Quand l’Enamm devient l’Itemm, c’est en réponse à un appel
d’offres européen. Et c’est l’Europe qui a en partie financé la
construction des bâtiments par les fonds FEDER », explique
Franck Fumoleau. À noter qu’en 1992, la construction
des bâtiments a été financée à 45 % par le Fonds
européen de développement régional (Feder), à 20 % par
la Région des Pays de la Loire, à 20 % par le ministère
de la Culture et les 15 % restants par les collectivités
locales, associées au ministère de l’Artisanat. « Pendant
longtemps, la dimension européenne s’est limitée à ce constat,
pour plusieurs raisons. Structurelles, tout était à créer dans ce
secteur. Mes prédécesseurs se sont attachés à mettre en place et
à développer les bases de la formation, à donner à l’Itemm sa
dimension nationale. Institutionnelles, le principe européen repose
sur la collégialité. Les projets doivent se monter avec au moins
3 partenaires de pays différents. Concevables dans des secteurs
de formation comme l’automobile, l’agriculture ou le bâtiment,
cette notion devient caduque dans un secteur à petits flux comme
la facture instrumentale. D’autant plus quand le nombre d’ école
est réduit, voire inexistant pour certains pays. Réglementaires,
un apprenti belge ne peut venir en France dans un Centre de
formation d’apprentis, même s’ il n’existe pas d’ école dans son
pays. Pourtant, les demandes sont nombreuses ». Des projets
ont cependant été mis en place, hors des cadres européens,
donc sur des financements propres, avec notamment
l’école allemande de Ludwigsburg. Échanges d’apprentis
et de formateurs pour le piano, réflexion commune avec
musique & technique
les membres d’Europiano sur la formation et ses besoins.
« Le secteur du piano est en pointe dans ce domaine, du fait de
sa forte structuration à l’ échelle européenne ». Aujourd’hui
les choses évoluent et la dimension européenne est une
réalité qui dépasse même les frontières de l’Union.
En orbite internationale
Depuis 2000, Patrick Sinigaglia, responsable de la
formation temps plein accordeur de piano, multiplie
les interventions à l’étranger au titre de l’Itemm. Une
mission internationale qui s’articule autour de plusieurs
projets menés en coopération à travers le monde. Tour
d’horizon.
« L’Itemm commence à être reconnu et identifié comme un
acteur potentiel du développement de la facture instrumentale
à l’ international », avance Patrick Sinigaglia. Depuis
plusieurs années, il contribue à la construction de cette
renommée à travers ses interventions à l’étranger. En
2000, sa première mission le conduit à trois reprises au
Kazakhstan, « un pays absolument pas structuré en matière de
facture instrumentale, sans magasin, ni structure spécialisée ».
Après une phase de diagnostic technique, il travaille à la
mise en place d’un programme de formation destiné aux
techniciens locaux, « afin de professionnaliser et réactualiser
leurs compétences ». Des actions de ce type vont par la suite
être menées ponctuellement. En 2005, la formation à
l’Itemm d’un étudiant originaire du Montenegro s’inscrit
dans la même démarche de soutien au développement
de la facture instrumentale du pays. En 2006, l’institut
signe un partenariat avec l’association « Culture et
coopération ». Financée par l’Europe, le ministère de la
Culture, la Ville de Paris et la fondation BNP Paribas,
celle-ci développe des projets musicaux à travers le
monde, par notamment l’organisation de concerts :
« une vocation freinée par l’ état des parcs instrumentaux dans
certains pays ». D’où son implication en matière de facture
instrumentale. Dans le cadre d’un projet européen, initié
par l’association, l’Itemm travaille en Arménie en 2007,
avec une double mission technique et de formation.
Sur place, l’objectif est toujours le même. Explorer les
établissements de musique pour déterminer les besoins.
Avec une petite délégation de luthiers européens (piano,
vent, quatuor), l’institut participe ensuite à la remise en
état du parc instrumental d’un conservatoire local. Et
l’année suivante, l’Itemm accueille un jeune Arménien
pour un an de formation temps plein. « En fonction des
résultats de notre expertise, nous optons soit pour un programme
de formation des techniciens sur le terrain, soit pour la venue d’un
jeune en France. Dans ce dernier cas, nos voyages nous permettent
revue professionnelle de la facture instrumentale
151
Institut technologique européen des métiers de la musique
vraiment de cibler les candidats motivés, dont la scolarité est prise
en charge par l’Itemm ». En 2009, direction Salvador de
Bahia, au Brésil, toujours en partenariat avec « Culture
et coopération ». Dans ce pays existe un « décalage énorme
entre les besoins et les ressources ». Problématique identique
en Tunisie, où l’Itemm et une délégation de techniciens
européens se sont déjà rendus trois fois depuis le début
de l’année. Après y avoir réalisé un inventaire du parc
instrumental et des magasins spécialisés, puis formé
les jeunes d’une école de lutherie locale, elle engage
la réparation d’instruments du quatuor et la remise
en état de pianos du conservatoire de Tunis, avec le
concours d’étudiants. Au total, un potentiel de cinq
personnes pourrait être formé. Le projet de faire venir
prochainement un jeune Tunisien au Mans est engagé.
Au Brésil, l’intervention se décline suivant les familles
instrumentales : d’un côté, le quatuor et les vents, avec
un travail de formation et de réparation du parc ; de
l’autre, le piano, avec la rénovation d’instruments de
concert. Là encore, des perspectives sont ouvertes, « avec
éventuellement le projet de monter un atelier interne au théâtre de
Salvador de Bahia ».
Des échanges pérennes
Des étudiants de toutes nationalités
Mozambique, Bolivie, Arménie, Espagne… Depuis 2006,
l’Itemm accueille chaque année une dizaine d’étudiants
étrangers, en provenance du monde entier. Le but est de les
former en un an (temps plein) à la facture instrumentale,
sur la base de projets professionnels identifiés et encadrés.
Souvent, ces jeunes sont soutenus par les associations
professionnelles de leurs pays d’origine. Là encore, le
piano a été pionnier avec des relais important comme
l’AIARP ou l’ASETAP. Et une fois diplômés, pas question
de les lâcher dans la nature : « on essaye au maximum de les
suivre dans leurs projets », précise Patrick Sinigaglia. « Cela
peut être la création d’une entreprise, mais aussi le développement
d’une activité au sein d’un conservatoire, par exemple ». Ce
partenariat alimente un véritable réseau international.
Pour illustration : deux Itemmiens espagnols, qui ont
depuis leur formation ouvert chacun leur atelier à
Saragosse, travaillent aujourd’hui en bonne intelligence.
À noter : sur les 12 lauréats Agefa accueillis à la prochaine
rentrée, six sont inscrits dans la section piano. L’Itemm
collabore également avec l’association belge à caractère
humanitaire, Music Found. Il s’agit cette fois de repérer
des jeunes dans des pays victimes de conflits ou en voie
de développement (Mozambique, Palestine…) pour les
initier à la facture instrumentale. Certains sont envoyés
en formation au Mans pour un an, puis encadrés dans
leur installation à leur retour chez eux.
Lauréats de la procédure
de prise en charge internationale
« Pour le moment, nous défrichons le terrain », rapporte
Patrick Sinigaglia. « Les besoins sont énormes et l’organisation
n’est pas forcément adaptée en face : c’est souvent le règne de la
débrouille. Toutefois, les établissements prennent conscience de la
nécessité d’avoir des professionnels formés ». Si les retombées
dans les pays visités sont immédiates, pour l’Itemm, les
bénéfices de ces actions internationales sont davantage
à observer sur le long terme, avec à la clef, une forte
légitimité et de nouvelles pistes de développement. En
prime, cette démarche participe à la promotion du savoirfaire français hors de ses frontières. Une initiative qui a
aussi un impact économique pour les entreprises, par la
mise en place d’échanges pérennes à l’échelle mondiale.
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Rebeca Gonzalez Barriuso (Espagne)
Alvaro Hernandez Gonzalez (Espagne)
Jose Miguel Sanchez Abanto (Espagne)
Luciano Diaz (Chili) - Villi Martikyan (Arménie)
Carlos Velazquez (Espagne) - Luca Zanotti (Italie)
Anselmo Chissaque (Mozambique)
Pedro Coelho (Portugal)
Mohamed Dahmani (Maroc) - Ian Lanel (Israël)
Afonso Wallenstein Carneiro (Portugal)
Omar Zemali (Algérie)
Léonard Derbaudrenghien (Belgique)
Daniel Libovicky Salinas (Bolivie)
Alexandre Godfrin (Belgique)
Natan Nicollerat (Venezuela)
Enric De Anciola Moragas (Espagne)
références
Un pôle au service des entreprises
Créé en 2001, le pôle d’innovation de l’Itemm est
un lieu « ressources » pour les professionnels des
métiers de la musique, tant sur un plan technologique
qu’économique. Le point sur ses missions, avec Vincent
Doutaut, son responsable.
Rencontres de luthiers, journées facture instrumentale & sciences 2009.
La labellisation de l’institut comme pôle d’innovation
des métiers de la musique est intervenue en 2001 (par
le ministère de l’Artisanat). Sa vocation : « développer des
services à destination des entreprises de la facture instrumentale
et les accompagner dans leurs projets, individuels ou collectifs »,
indique Vincent Doutaut, le responsable innovation et
développement technologique de l’établissement. Cette
ambition se décline en plusieurs missions. La première
consiste à initier ou soutenir des projets de recherche et
développement technologiques, en réponse à des enjeux et
besoins identifiés : une démarche menée en collaboration
avec des luthiers et des laboratoires scientifiques. C’est
le cas par exemple du projet « Lutherie tools », mobilisant
des artisans pilotes, dont des membres de l’Union
nationale de la facture instrumentale (Unfi). En bref, il
s’agit d’un « dispositif matériel de mesure associé à un logiciel
d’analyse qui permet de caractériser les instruments, d’obtenir un
historique de leur réparation… Avec pour objectif de déboucher
sur une catégorisation objective des instruments, en généralisant
la démarche à toutes les familles instrumentales ». Toujours
dans le domaine des dispositifs de mesure, le projet
Pafi, débuté en 2009, financé par l’Agence nationale de
la recherche (ANR), vise à créer une plateforme d’aide
à la facture instrumentale. Le Laboratoire d’acoustique
de l’université du Maine (Laum), l’Institut de recherche
et de coordination acoustique/musique (Ircam), Télécom
musique & technique
ParisTech et l’École supérieure d’électronique de l’Ouest
(Eseo) travaillent actuellement à sa conception, avec le
concours de professionnels coordonnés par l'Unfi.
Diffusion des informations
« Nous menons par ailleurs une mission de veille technologique »,
poursuit Vincent Doutaut. Avec en perspective, la
collecte, puis la diffusion des informations auprès des
professionnels. Diffusion assurée par plusieurs vecteurs.
La formation déjà, avec la mise en place de journées
d’études thématiques, d’ateliers de recherche appliquée
et de stages de formation continue. L’accompagnement
ensuite, qui se traduit par des prestations d’assistanceconseils, de diagnostics, d’orientation sur procédures
(dépôts de brevet, financements…). Enfin, le pôle
d’innovation assure une activité d’édition par la
publication, chaque année, de musique & technique, revue
professionnelle de la facture instrumentale : « Toutes les
composantes professionnelles, technologiques, musi­cologiques et
économiques de la facture instrumentale y sont abordées, ainsi
que les évolutions du secteur ». Le pôle contribue également
à la synthèse des ressources documentaires relatives
aux métiers de la musique. Des ressources multiples qui
seront prochainement mises en lignes sous forme de fiches
techniques, sur le site de l’institut.
Promotion à l’international
Au-delà du volet technologique, le pôle d’innovation
s’engage en matière économique, en partenariat avec
Ubifrance, le réseau des Missions économiques à
l’étranger, les Chambres de métiers et de l’artisanat… En
plus d’une mission d’observation, plusieurs actions ont
été menées depuis 2001 pour valoriser et dynamiser le
secteur, à l’instar de l’opération « Acheteurs américains »,
dont la première édition remonte à 2003. Renouvelée
depuis chaque année, celle-ci consiste à organiser des
rendez-vous ciblés entre une trentaine d’entreprises
françaises de la facture instrumentale et des clients
potentiels, en provenance des États-Unis. Premier
contact, prise de commande ou vente directe : la dernière
cession de l’opération a fait la preuve de sa pertinence,
avec à la clef de nombreuses opportunités commerciales.
Désormais opérationnelle, l’opération va se doubler, cette
année, d’une tournée d’un mois aux États-Unis, baptisée
« Road show USA ». L’occasion pour une dizaine d’artisans
français d’aller directement à la rencontre du public
américain, via des expositions, des présentations, des
soirées musicales… Innovante, cette initiative témoigne
de la volonté hexagonale de promouvoir son savoir-faire
à l’international.
revue professionnelle de la facture instrumentale
153
Institut technologique européen des métiers de la musique
Reconnaissance du secteur
La promotion du secteur est également à l’œuvre
en France, par la participation à des salons et des
manifestations, spécialisées ou grand public. Là encore,
le but est de valoriser les entreprises, en les mettant en
contact avec leurs interlocuteurs privilégiés : musiciens,
conservatoires, distributeurs, scientifiques… Un
annuaire professionnel est en outre disponible sur le site
internet de l’Itemm. « Et le pôle d’ innovation contribue à la
reconnaissance du secteur, à travers les labellisations comme EPV
(Entreprise du patrimoine vivant) », ajoute Vincent Doutaut.
Tout cela participe au dynamisme et à l’évolution de
la facture instrumentale. Une évolution appelée à se
poursuivre à l’avenir, de nouvelles générations de luthiers,
sensibilisées à l’innovation, s’insérant sur le marché. « À
l’Itemm, la passerelle entre le pôle et le centre de formation est
assurée via notamment la section acoustique ». Un gage de
visibilité pour le pôle d’innovation, « encore trop peu connu
des professionnels », de l’avis du directeur de l’institut,
Franck Fumoleau.
passerelle est évidente entre sa pratique et la facture
instrumentale. « Il est important que les élèves ne soient pas
seulement des techniciens », relève Jérôme Monsimier. « La
facture instrumentale est un métier d’art, au croisement du
monde culturel et artisanal, avec un fonctionnement en réseau ».
D’où l’intérêt de disposer d’un certain bagage culturel
pour parler le même langage que les musiciens, par
exemple, premiers clients des artisans. Conscient de cette
problématique, le conseil d’administration de l’Institut
technologique européen des métiers de la musique a pris
le parti de développer une mission culturelle, au sein
même de ses murs.
Une saison culturelle
Une base bibliographique en élaboration
Actuellement, le pôle d’innovation travaille sur un
projet de base de données bibliographiques, dont une
partie est déjà consultable sur le site internet de l’Itemm.
Pour l’instant, elle compile uniquement des ressources
documentaires sur le piano (validées par Europiano).
À terme, Vincent Doutaut espère « généraliser la base à
toutes les familles instrumentales et amener les professionnels à
y apporter leur contribution ». Cela passe par la compilation
d’ouvrages et d’articles de référence, la traduction
si besoin. Si la base est ouverte au grand public, les
entreprises bénéficient d’une entrée spécifique, avec
deux méthodes de recherches possibles : soit par
référencement bibliographique (titre, auteur, édition,
mots clefs), soit par thématique (les cordes, par exemple,
pour le piano). À consulter sur Internet : www.itemm.fr
Un réseau culturel pour la formation
L’action culturelle est un des axes de développement de
l’Itemm. Une action spécifique qui participe au dyna­
misme de l’établissement et à son projet pédagogique.
Le point sur la question avec Jérôme Monsimier,
chargé des relations professionnelles et culturelles.
C’est de notoriété publique : l’Itemm est un repère de
mélomanes, musiciens ou passionnés de musique. Et la
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Louis Sclavis et Vincent Courtois, dans le cadre de Jazz à
l’Itemm.
Au fil du temps, des liens se sont ainsi tissés localement,
« permettant une ouverture culturelle et l’organisation d’une
véritable saison à l’Itemm », précise Jérôme Monsimier.
Entre autres partenaires prestigieux, l’établissement
travaille, depuis bientôt 10 ans, avec l’Europa jazz
festival sur la programmation « Jazz à l’Itemm ». Dans
ce cadre, plusieurs groupes se produisent chaque année
dans l’établissement, offrant une plongée au cœur du jazz
et des musiques improvisées. Dans un répertoire plus
classique, des concerts, proposés en partenariat avec le
Festival de l’Épau, participent de la même manière, à la
formation culturelle des apprentis. Et des collaborations
ponctuelles sont également à l’ordre du jour avec le Big
band de l’université voisine, le conservatoire ou le réseau
de scènes locales, dont la salle municipale des Saulnières.
Tous ces échanges concourent à l’organisation d’une série
d’événements à retrouver en ligne sur le bloc-notes et
l’agenda de l’Itemm : www.itemm.fr