discours de fin de manifestation à Metz 7 septembre
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discours de fin de manifestation à Metz 7 septembre
Discours de fin de manifestation unitaire du 7 septembre 2010. Nous sommes réunis ici à Metz pour dire NON à la politique du gouvernement concernant l’emploi, les salaires et les retraites. Cette manifestation dans les premiers jours de septembre est la parfaite réponse à ceux qui espéraient, après les actions de grève et de manifestation importantes de juin, que les vacances d’été permettraient de casser le mouvement social. Nous sommes encore et toujours là, salariés du secteur privé et du public, demandeurs d’emploi, jeunes et retraités, unis et de plus en plus nombreux, pour nous opposer aux choix du gouvernement et pour imposer d’autres projets. C'est un signal pour le gouvernement ! Le mouvement ne demande qu'à s'amplifier et à s'élargir ! Depuis le début, le Gouvernement a choisi le passage en force. Il a choisi au printemps de mener une pseudo – concertation des organisations syndicales. En fixant l’ouverture du débat à l’Assemblée nationale le 7 septembre sur le projet de loi réformant les retraites, le Président de la République nous contraint à préparer une rentrée exceptionnelle. NOUS RELEVONS LE DEFI! Le choix du calendrier et la procédure d’urgence décrétée au parlement ne doivent rien au hasard. Pour lui, tout doit être bouclé en 6 semaines. Il s’agit d’empêcher qu’un vrai débat de fond sur ce qui est pourtant un choix de société et sur les solutions alternatives aux choix dictés par les marchés financiers ne puisse s’installer dans le pays. NOUS NE L’ACCEPTONS PAS Notre détermination est intacte pour affirmer que LES CHOIX DU GOUVERNEMENT NE REPONDENT PAS AUX DIFFICULTES DES SALARIES DU SECTEUR PRIVE ET DU SECTEUR PUBLIC ET QUE CES CHOIX SONT DE NATURE A LES AGGRAVER. Si les dirigeants de grandes banques comme la BNP ont à nouveau pu bénéficier de leurs «stocks options», si les 40 plus grandes entreprises françaises côtées à la Bourse de Paris (avec 41.5 milliards d’euros de résultats nets au premier semestre) ont doublé presque leur profit en un an, le salarié est toujours confronté à un chômage trop important (plus de 10 % de chômage en Moselle), à des rémunérations bloquées et à des hausses importantes du prix des produits (+11 % pour les fruits en un an, + 3% pour l’électricité depuis le 15 août,…) dégradant son pouvoir d’achat. Par contre, le gouvernement veut lui faire payer le coût des déficits et de la dette générés par la crise économique commencée en 2008 avec la suppression d’allocations, aides ou de remboursement, avec des prélèvements nouveaux dont les plus favorisés seront écartés grâce au bouclier fiscal, avec .le blocage des salaires ou la poursuite des suppressions d’emploi massives dans la fonction publique. LES SALARIES NE SONT PAS A L’ORIGINE DE CETTE CRISE, ILS N’ONT PAS A LA PAYER. La question des retraites, c'est également une question de partage des richesses ! Les inégalités augmentent toujours et les hauts revenus explosent. En 3 ans, le nombre de personnes gagnant plus de 500 000 euros par an a augmenté de 70%. Dans le même temps, le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté a dépassé 8 millions, dont 1 million de retraité-e-s. Aujourd’hui, après la Grèce, les marchés financiers veulent dicter leurs conditions aux autres pays européens. L’agence de notation Moody’s vient d’ailleurs d’adresser une mise en garde à quatre pays dont la France, détenteurs de la note maximale pour leurs emprunts. S’agissant de la France, la mise en garde est rédigée ainsi : « La réforme des retraites impliquant une hausse de l’âge de départ sera positive pour le crédit de la France ». C’est une recommandation à tenir bon pour le gouvernement français qui constitue un chantage à peine voilé de faire payer le prix fort si d’aventure le gouvernement renonçait à sa réforme. NOUS N’ACCEPTONS PAS CE DIKTAT DES MARCHES FINANCIERS. Avec ces plans d’austérité au niveau européen, le risque d’une crise encore plus dure se profile. PAR SES CHOIX LE GOUVERNEMENT POURSUIT DONC UNE POLITIQUE INADAPTEE EN TERME D’EMPLOIS, DE POUVOIR D’ACHAT ET QUI ACCROIT LES INEGALITES. Pour faire passer sa réforme des retraites comme une avancée sociale, le gouvernement a martelé par une grande campagne de communication sur fonds publics, quelques formules chocs, n’hésitant pas d’ailleurs à manier le mensonge financé sur fonds publics. Notre détermination est intacte pour affirmer que le projet de « réforme » des retraites est INACCEPTABLE car il est INJUSTE, INEFFICACE, INEGALITAIRE. INJUSTE car s’il pénalise l’ensemble des salariés, il dégrade la situation • en particulier de ceux qui ont commencé à travailler jeunes, • de ceux qui ont des métiers usants et pénibles, Le gouvernement a d’ailleurs une drôle de conception de la pénibilité : il n’y a pas de métiers pénibles mais des salariés qui s’usent plus que d’autres du fait de leurs conditions de travail. Le dispositif prévoit des départs anticipés pour les seuls salariés déclarés en incapacité de plus de 20 % lors d’une visite médicale. Dans ceux qui prétendent nous donner des leçons de justice sociale, il n’y en n’a pas beaucoup qui savent ce que veut dire le travail de nuit, le travail à la chaîne ou aux intempéries, l’exposition aux produits toxiques. Ceux qui exercent des métiers pénibles ont une espérance de vie de 7 ans inférieure aux autres. Cela justifie pleinement un départ anticipé avant 60 ans dans ces cas là • de ceux qui ont des carrières chaotiques et incomplètes, notamment les femmes ayant eu des carrières discontinues, • de ceux qui devraient attendre 67 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein. INEFFICACE car ce projet est un mauvais coup pour toutes les générations : il retarde l’entrée des jeunes sur le marché du travail, qualifiée cet été de «génération sacrifiée» dans le rapport du Bureau International du Travail. Le report de deux ans bloquerait un million d’emplois, notamment pour les jeunes. il ignore le problème de l’emploi et du chômage des «seniors» sans réelle perspective de retrouver effectivement un travail. C’est après 50 ans que les risques de chômage se multiplient. Et n'oublions pas que c'est l'âge légal de départ à la retraite à taux plein à 60 ans qui a permis à l'espérance de vie de s'élever ! Aujourd’hui, c'est l'espérance de vie en bonne santé qu'il faut faire progresser ! Actuellement, en moyenne, elle est de 63 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes … C'est une réalité qu'il ne faut pas oublier lorsqu'on parle réforme des retraites ! INEGALITAIRE car les choix du gouvernement font porter plus de 85% des efforts pour financer les retraites aux seuls salariés c’est-à-dire l’essentiel. car les inégalités qui frappent les poly-pensionnés, les carrières accidentées et les femmes vont s’accroître au lieu de se réduire. Ainsi, par exemple, en 2007, seulement 44 % des femmes ont une retraite complète contre 86 % des hommes. Aujourd’hui les femmes partent plus tard que les hommes pour éviter notamment la pénalité de la décote. Le fait de repousser à 67 ans l’âge de départ à la retraite sans décote est d’autant plus scandaleux pour elles ! EN REALITE, CETTE REFORME EST LA PLUS DURE D’EUROPE. Quelques données simples concernant le niveau des pensions: Le niveau des pensions en France par rapport aux salaires versés en activité est de 54% alors qu’il est de 72 % en moyenne dans les 30 pays de l’OCDE et 74 % en Europe. L’indexation des retraites est en France l’une des plus défavorables en Europe. La durée de cotisation est parmi les plus élevées en Europe. La durée de cotisation exigée à terme, soit 41,5 ans, deviendrait l’une des plus longues d’Europe. Elle n’est que de 30 ans en Grande Bretagne, de 35 en Allemagne, en Espagne et en Belgique, de 37 ans en Autriche. Notre détermination est donc intacte : • pour dire haut et fort NOTRE ATTACHEMENT AU SYSTEME DE RETRAITE PAR REPARTITION qui est juste et solidaire, • pour dire haut et fort : CETTE REFORME DES RETRAITES INJUSTE ET INEGALITAIRE, ON N’EN VEUT PAS ! • pour dire haut et fort : TOUCHE PAS A MES 60 ANS ! • pour dire haut et fort : TOUCHE PAS A LA RETRAITE A 65 ANS A TAUX PLEIN ! • pour dire haut et fort : NON A TRAVAILLER PLUS POUR GAGNER MOINS! Dès le 9 septembre, en Moselle, l’intersyndicale de la Moselle va se retrouver pour construire les suites de notre action unitaire.