Le Communiqué de Presse - Institut national de l`audiovisuel

Transcription

Le Communiqué de Presse - Institut national de l`audiovisuel
LES INEDITS FANTASTIQUES
3è vague
Le voyageur des siècles
L’invention de Morel
Marcel Aymé
Dossier de presse
1
« Les Inédits Fantastiques »
Une collection Ina Editions
Avec 6 titres déjà parus et 3 nouveaux en mai, nous constatons qu’un public s’est constitué autour de cette
collection, qui surveille de près ses prochaines parutions. En effet, la sortie échelonnée et équilibrée des
DVD (trois nouveaux titres tous les trois à quatre mois) a permis à la collection de s’inscrire dans le temps,
créant un rendez-vous régulier.
Le fantastique, s’il a peu été exploité par l’industrie cinématographique française, en revanche, l’a
beaucoup été par la production audiovisuelle des années 60 au milieu des années 80 et a donné naissance
à de nombreuses œuvres d’une grande liberté formelle et narrative. Editer les fictions fantastiques de la
télévision c’est donc valoriser des films trop souvent ignorés : longtemps dévalués, le film de genre a son
histoire et ses propres classiques, dont on peut dire que les téléastes sont les pionniers en France. Ces
œuvres n’ont, pour la plupart, jamais été rediffusées et gagnent à être découvertes.
Série, feuilletons, téléfilms... le fantastique se retrouve dans le fonds de l’Ina sous toutes ses formes. Le
genre s’est largement appuyé sur les grands maîtres de la littérature fantastique et de science-fiction
(Jules Verne, Marcel Aymé, Gérard de Nerval, Edwin Charles Tubb…) mais a également fournit des
créations originales, très inventives (La brigade des maléfices, Le voyageur des siècles, Aux frontières du
possible…). De nombreux réalisateurs de télévision mais aussi scénaristes et réalisateur de cinéma s’y sont
frottés (Claude Chabrol, Noël-Noël, Alexandre Astruc, les frères Prévert...)
L’immense majorité de ces films n’ont jamais trouvé de deuxième public après leur diffusion. C’est pourquoi
il semble essentiel de valoriser au mieux cette partie du patrimoine audiovisuel. Ainsi les œuvres sont
entièrement restaurées pour l’occasion et réunies dans une collection prestigieuse. Dans un souci d’offre la
plus large possible, des sous-titres pour sourds et malentendants sont disponibles dans chacun des
DVD.
Ce troisième volet de 3 titres est composé de la série « Le voyageur des siècles », le coffret « Marcel
Aymé » (Le nain, la bonne peinture, le passe-muraille et la grâce) et « L’invention de Morel ».
A paraitre en septembre 2012:
Les séries fantastiques Aux frontières du possible, et La duchesse d’Avila
Le coffret Henry James
Déjà Parus en septembre 2011 et janvier 2012 :
•
•
•
Films : « Le navire étoile » et « Tout spliques étaient les Borogoves »
Séries : « La brigade des maléfices », « Fantômas » et « la poupée sanglante »
Coffret : « Jules Verne » avec « les Indes noires », « Le secret de Wilhelm Storitz » et « Maitre
Zacharius »
3
Le voyageur des siècles
« Le voyageur des siècles » est une série en quatre épisodes réalisée par Jean Dréville et écrite par NoëlNoël. Il s’agit d’une œuvre originale qui fut diffusée pour la première fois à un rythme hebdomadaire sur
la première chaîne de l’ORTF du 7 au 28 août 1971.
Synopsis
E
n 1885, le savant excentrique François d’Audigné entreprend des
expériences sur le voyage dans le temps. Un soir, il reçoit un visiteur
inattendu, son arrière petit-neveu Philippe qui, un siècle plus tard, a repris
et mené à bien ses expériences, venant directement de l’année 1981.
Ensemble, ils se rendent à la veille de la Révolution Française afin d’y
retrouver une jeune fille dont le portrait fascine Philippe depuis toujours,
et qui serait la femme de chambre de leur aïeule, Catherine d’Audigné.
Une fois arrivés au manoir familial occupé par leur ancêtre Xavier
d’Audigné, Philippe et François découvrent que la jeune fille du portrait est
en fait Catherine d’Audigné, femme de Xavier, dont le destin est de mourir
sur l’échafaud en 1793. Malgré la réticence de François, Philippe va alors
tenter de changer le cours de l’Histoire, entreprise dont les conséquences
néfastes dépasseront de loin ses prévisions.
Série de 4 épisodes
er
1 épisode : L’étrange disparition de Philippe d’Audigné (1h16)
è
2 épisode : L’album de famille (1h10)
è
3 épisode : Le grain de sable (1h25)
è
4 épisode : Le bonnetier de la rue Tripette (1h25)
Hommage au roman populaire
Ce n’est pas par simple fantaisie que cette série se trouve qualifiée dans son générique de « Julvernerie
moderne » puisque le ton général de l’histoire, entre merveilleux et drame, sa structure narrative
(l’aventure de Philippe et François étant rapportée par l’intermédiaire du journal de ce dernier), tout
renvoie à l’œuvre du maître de l’aventure fantastique, quand ce ne sont pas les personnages eux-mêmes
qui y font référence.
Mais plus que le simple hommage à Jules Verne, c’est tout l’univers du roman-feuilleton, ses
rebondissements en série et ses situations invraisemblables auquel la série rend hommage, notamment
lorsqu’un personnage clôt le second épisode par la formule consacrée « la suite au prochain numéro ! ».
L’histoire de France est revisitée, remodelée pour les besoins de l’intrigue. On y croise par hasard, sur
une route, le marquis de La Fayette, on imagine les rapports qu’entretiendrait Napoléon 1er avec les
généraux de sa Grande Armée s’il n’était pas devenu empereur, etc. D’abord méprisés, le romanfeuilleton et ses auteurs (Eugène Sue, Gaston Leroux…) s’imposèrent peu à peu comme un genre littéraire
noble à part entière. La mise à disposition dans une édition restaurée d’une série télévisée lui rendant
hommage sera certainement appréciée pour le plaisir qu’elle procure ou pour tout le système de
référence mis en place par l’auteur, Noël-Noël.
4
L’œuvre et ses créateurs
Ce n’est pas la première fois que le comédien/scénariste, Noël-Noël, collabore avec le cinéaste Jean
Dréville, avec qui il avait déjà travaillé sur La cage aux rossignols (1945), La parade du temps perdu
(1948) ou encore La sentinelle endormie (1966). Ensemble, ils portèrent le projet du Voyageur des
siècles durant près de vingt ans avant de le mener à bien. D’abord superproduction cinématographique
de deux heures, ils parvinrent finalement à un accord avec l’ORTF pour en faire une série de cinq heures
et demi. Diffusée en plein mois d’août 1971, l’œuvre connut une première diffusion discrète, ne gagnant
sa reconnaissance publique qu’au fil des ans et des rediffusions, processus de réhabilitation sur la durée
que ce projet d’édition dvd parachève.
Dialogues et interprétation
Cette œuvre est une vraie réussite. Le duo formé par Hervé Jolly et Robert Vattier fonctionne
parfaitement, l’interprétation énergique et passionnée du premier dans le rôle du jeune et dynamique
Philippe d’Audigné trouve un contrepoint parfait dans le jeu plus posé du second. Ainsi, la
complémentarité du duo, épaulé par une multitude de comédiens campant des personnages hauts en
couleurs (Roger Carel, Jean-Marie Proslier et le jeune Roland Giraud) donne à l’aventure un rythme
trépidant et le spectateur s’embarque avec enthousiasme dans leurs aventures rocambolesques. Il le fait
d’ailleurs avec d’autant plus de plaisir que Noël-Noël s’est ingénié à mettre en place un système de
connivence entre le public et le personnage principal, Philippe d’Audigné, dans lequel son ancêtre
François n’est que partiellement impliqué. Ainsi, les échanges entre les deux hommes, oscillant entre la
complicité quand ils récitent du Verlaine lors d’une soirée poésie en 1788 et l’incompréhension lorsque
Philippe fait un jeu de mot « bon marché » sur les Galeries La Fayette, sont particulièrement savoureux
dans leur double emploi de l’anachronisme, tout ceci étant amplifié par les nombreux néologismes
langagiers mis dans la bouche du jeune savant des années 80.
A voir et revoir
De ce fait, aujourd’hui encore, les péripéties de Philippe d’Audigné et son arrière-grand-oncle continuent
de captiver. Plus encore que le simple plaisir du divertissement, c’est la structure de l’intrigue, ne semant
qu’avec parcimonie les éléments de réponse d’un mystère dont la résolution ne sera complète qu’à la
toute fin du dernier épisode, qui amène le spectateur à vouloir revoir une nouvelle fois l’œuvre, une fois
tous les éléments de l’affaire en main. Ce plaisir du revisionnage est démultiplié par la minutie du
scénario, Noël-Noël et Jean Dréville s’étant plus à parsemer leur récit de détails parfois invisibles ou jugés
négligeables au premier coup d’œil et qui, soudain, sautent aux yeux du spectateur attentif.
Une œuvre d’anticipation
Enfin, plus de 30 ans après sa première diffusion à la télévision, la série acquerra un niveau de lecture
supplémentaire, les spectateurs d’aujourd’hui pouvant apprécier la vision de l’avenir qu’avaient les
scénaristes de télévision dans les années 70. Si le futur proche imaginé par Noël-Noël était volontairement
fantaisiste, certains points de détail sont parfois assez bien vus et sont assez révélateur des espoirs et des
craintes de la population française des années 70. Un équilibre entre excentricité et anticipation qui n’est
encore une fois pas sans rappeler les écrits de Jules Verne. Ce qui est sûr, c’est que la richesse et la
complexité narrative du Voyageur des siècles en font une œuvre qui ne se satisfait pas du système de
diffusion unique de la télévision et se trouve donc parfaitement adaptée à une édition DVD permettant au
spectateur de le revoir encore et encore pour en apprécier toute la subtilité.
5
L’invention de Morel
L’invention de Morel a été réalisé par Claude-Jean Bonnardot, d’après l’œuvre d’Adolfo Bioy Casares,
adapté pour la télévision par Claude-Jean Bonnardot et Michel Andrieu.
Synopsis
Luis, un évadé de prison dont on ne connait ni le nom de famille ni le
crime, se réfugie sur une île déserte, qui fut selon la légende le théâtre
d’une épidémie mystérieuse il y a bien des années. S’installant dans une
maison abandonnée, Luis a un jour la surprise de voir apparaître un groupe
d’individus d’allure bourgeoise, dont une jeune fille nommée Faustine, qui
le fascine au point de prendre le risque de lui parler, malgré le danger
d’être dénoncé et capturé par la police. Mais Faustine ignore
complètement Luis, tout comme ses compagnons.
Prenant tout d’abord ça pour du mépris, puis pour une ruse policière, Luis
finit par réaliser qu’ils évoluent dans une sorte d’univers parallèle, avec
lequel il ne peut absolument pas interagir. Les observant de loin, Luis
commence à réaliser que ces personnages semblent prisonnier d’une
étrange routine, les poussant à refaire perpétuellement les mêmes gestes,
reprendre les mêmes conversations... Une bizarrerie à laquelle Morel,
l’inquiétant maître des lieux, ne semble pas étranger...
Un classique de la littérature
Le téléfilm L’invention de Morel est une adaptation du roman éponyme d’Adolfo Bioy Casares, un
écrivain argentin proche de Jorge Luis Borges, avec qui il cosigna trois œuvres sous le pseudonyme de
Bustos Domecq. Publié en 1940, L’invention de Morel, son septième roman, est aujourd’hui considéré
comme un classique de la littérature contemporaine. On y retrouve les principaux thèmes des œuvres de
son auteur, empreintes de mystère, de fantastique, de métaphysique et où l’amour occupe toujours une
place prépondérante. Adolfo Bioy Casares reçut en 1990 le Prix Cervantès pour l’ensemble de son œuvre.
Une adaptation fidèle et esthétiquement audacieuse
L’adaptation du roman a été confiée à Claude-Jean Bonnardot, réalisateur et scénariste qui commença sa
carrière en réalisant Moranbong, chronique coréenne qui, tourné en Corée du Nord à l’occasion de la
visite d’une délégation française qui comptait notamment Claude Lanzmann et Francis Lemarque, fut
censuré en France de 1959 à 1963 pour « atteinte à la politique étrangère de la France ». Par la suite, il se
consacra durant la majeure partie de sa carrière à la fiction télévisée, ne se reconnaissant pas dans
l’approche du cinéma des cinéastes de la Nouvelle Vague, alors prédominante dans le paysage
cinématographique hexagonal. Il réalisa donc pour la télévision de nombreux films et épisodes de
feuilletons, parmi lesquels on peut relever Infarctus, Le chevalier des touches (d’après Barbey d’Aurevilly)
et le feuilleton historique Jean-Roch Coignet.
6
Défis techniques et narratifs
L’invention de Morel est un des premiers films de télévision tournés en couleur, selon le procédé de
Couleur SECAM, qui ne fut précédé que de quelques semaines en termes de diffusion par La bonne
peinture de Philippe Agostini et Le fabuleux grimoire de Nicolas Flamel, épisode du Tribunal de
l’impossible réalisé par Guy Lessertisseur. Loin de n’être qu’un gadget visant à impressionner le public,
l’utilisation de la couleur par Claude-Jean Bonnardot et son directeur de la photographie Georges Leclerc
donne à l’œuvre une dimension irréelle servant parfaitement son propos.
Mais comme la télévision couleur ne devait trouver que progressivement sa place dans les foyers français,
la couleur n’est pas le seul élément du film instaurant dans l’histoire une ambiance particulière. D’autres
audaces de mise en scène comme le choix de la caméra subjective dans de longues séquences où la
caméra évolue avec une apparente aisance au milieu de personnages condamnés à rejouer indéfiniment
les mêmes scènes, malgré la lourdeur technique du matériel, ou encore une narration en voix off
reprenant mot pour mot la presque totalité du texte d’origine sans rendre le récit trop lourdement
littéraire, contribuent à créer une atmosphère oppressante où la fatalité semble peser de tout son poids
sur les épaules des protagonistes. Un choix narratif auquel s’adapte la réalisation, pour un résultat qui
n’est pas sans évoquer un film pionnier en la matière : Le journal d’un curé de campagne, de Robert
Bresson.
Influences et références
Occupant donc une place à part dans l’histoire de la télévision française de par son originalité de sujet et
de ton, l’œuvre passionnera également un public de cinéphiles, notamment par un jeu de références
instauré avec certaines des premières œuvres du cinéaste Alain Resnais. En effet, le roman original de
Bioy Casares fut souvent cité en référence pour la création de son second long-métrage L’année dernière
à Marienbad (1961), écrit par Alain Robbe-Grillet et dont l’action se situe elle aussi dans le premier tiers
du XXe siècle. On y retrouve à travers une histoire d’amour froide l’évocation d’un univers bourgeois figé
où les personnages subissent plus qu’ils ne vivent les événements et finissent par se laisser emporter par
une histoire sur laquelle ils n’ont aucun contrôle.
De la même façon, certains plans du film de Claude-Jean Bonnardot font explicitement référence à celui
d’Alain Resnais, sorti six ans plus tôt. Enfin, les thèmes du retour perpétuel au passé au moyen d’une
machinerie difficilement contrôlable qui nous empêche de parvenir à entrer en contact avec l’être aimé
se retrouvent dans le film Je t’aime Je t’aime, que Resnais réalisera (et coécrira avec Jacques Sternberg)
en 1968. C’est tout ce système de références, auquel s’ajoutent les sources d’inspirations originales de
Bioy Casares comme L’île du docteur Moreau de H.G. Wells ou plus généralement Robinson Crusoe de
Daniel Defoe, qui font de L’invention de Morel une œuvre dépassant le simple statut de divertissement
pour devenir une véritable référence en matière d’adaptation et de réalisation.
L’invention de Morel peut donc être considérée comme une
réussite majeure aussi bien dans le domaine de l’adaptation
littéraire que dans celle de l’innovation technique et narrative.
Cette œuvre, aujourd’hui régulièrement téléchargée sur le site
grand public de l’Ina, ina.fr, mérite d’être visionnée dans des
conditions optimales de projection, ce que se propose de faire
cette édition DVD réalisée à partir d’un master restauré et dont le
passage au télécinéma numérique a permis de retrouver la qualité
chromatique et picturale originale.
Juliette Mills alias Faustine
dans L’invention de Morel
7
Marcel Aymé
Le coffret Marcel Aymé présente 4 adaptations traduisant, toutes à leur manière, l’esprit satirique et
poétique du maître du fantastique ludique.
Bien que construites sur des choix narratifs et visuels différents, ces
quatre téléfilms témoignent chacune à sa façon de l’évidence que
constitue la rencontre entre l’œuvre de nouvelliste de Marcel Aymé
et les formats de production et de diffusion de la télévision : des
histoires prenant place dans la vie de tous les jours où le fantastique
agit comme révélateur des faiblesses humaines, rapporté dans un
style vif allant droit au but, voilà qui convient parfaitement au
rythme et aux moyens de production du petit écran ainsi qu’à sa
durée moyenne, d’environ une heure.
Mais ces quatre œuvres peuvent également être vues comme des
témoignages de leur époque et des évolutions techniques ou
organisationnelles vécues par le huitième art au cours de ses
premières décennies d’existence.
Les quatre films de ce coffret ont bénéficié pour cette édition d’une
restauration image et son.
Le nain
Synopsis
L
e nain Valentin, une des attractions principales du cirque Barnaboum, vit mal son statut d’ « homme le
plus petit du Monde ». Un matin, il se métamorphose inexplicablement en un beau jeune homme de près
d’un mètre quatre-vingts, un changement de taille qui va totalement bouleverser son mode de vie...
Diffusé en 1961
Le nain fut l’une des toutes premières fictions télévisées produites par la R.T.F., dont l’adaptation fut
confiée au critique littéraire Jean Cathelin, récompensé trois ans plus tôt du prix Sainte-Beuve pour son
essai Marcel Aymé ou le paysan de Paris. Un spécialiste de l’œuvre du maître du fantastique ludique qui
sut transposer en image le mélange de fantaisie et de réalisme propre à la nouvelle d’origine, l’histoire
d’un homme qu’un événement extraordinaire a rendu ordinaire. Découvrant une situation non exempte
d’humiliations et de désillusions, Valentin devra payer le prix de son désir de normalité.
On retrouve dans ce film une ambiance douce-amère qui n’est pas sans évoquer celle du Réalisme
poétique des années 30, amplifiée par des cadrages soignés donnant une grande importance aux visages
des employés du cirque, cernant la gravité sous les costumes fantasques et le maquillage clownesque. On
y décèle l’influence du cinéma expressionniste allemand voire du néoréalisme italien et le thème même
de l’œuvre n’est pas sans évoquer Freaks, la monstrueuse parade de Tod Browning, avec qui il partage le
thème de la recherche de dignité des êtres traités comme des phénomènes de foire.
Le nain est donc un film intéressant à plus d’un titre, allant chercher dans les courants fondamentaux de
l’histoire du cinéma l’inspiration permettant de servir le plus fidèlement possible l’œuvre originale de
Marcel Aymé et son style si particulier.
8
La bonne peinture
Synopsis
Le peintre Lafleur vit difficilement de son art. Lorsque l’on découvre que ses œuvres possèdent le don
inouï de nourrir les êtres humains, Lafleur devient l’objet de toutes les attentions, tout d’abord dans le
milieu montmartrois puis en France et enfin dans le Monde entier...
Diffusé en 1967
La bonne peinture est le premier film tourné en couleur pour la télévision. Un sujet d’étude passionnant
pour quiconque s’intéresse à l’histoire du petit écran et des choix de production qui découlèrent de cette
importante innovation technique. En effet, outre le fait que l’art pictural est au centre de l’histoire et
permet donc d’exploiter au mieux les possibilités des nouvelles caméras et téléviseurs, on peut également
voir l’argument du récit original comme une sorte de mise en abyme de ce que fut la révolution de la
couleur dans l’histoire de l’audiovisuel.
En effet, le sentiment de complétude et d’exaltation ressentis par les personnages de l’œuvre quand ils se
trouvent face aux œuvres de Lafleur trouvent un écho certain chez le téléspectateur qui, par le miracle
de la technologie moderne, peut admirer dans son salon des créations dont les gammes picturales, jusque
là limitées aux niveaux de gris, se trouvent démultipliées à l’infini.
Pour l’occasion, des personnalités de la télévision française ont
été mises à contribution, se prêtant au jeu de l’autodérision,
notamment Pierre Tchernia qui, dans son propre rôle, vient
interviewer l’homme qui a découvert le génie de Lafleur,
l’ancien clochard Moudru devenu propriétaire de restaurant (ou
« restaurateur ») exposant pour tout menu de son établissement
les œuvres de l’artiste. Une interview annoncée par la
journaliste Anne-Marie Peysson qui officiait alors
comme « speakerine » sur la première chaîne.
La bonne peinture est donc une œuvre particulièrement
représentative de son époque, aussi bien concernant les milieux
qu’elle dépeint (les marchands d’art, les émissions télévisées)
que les moyens qu’elle emploie pour rendre l’expérience du
téléspectateur plus riche et immersive
Claude Brasseur alias Lafleur
dans La bonne peinture
9
Le Passe-muraille et La Grâce
Synopsis du Passe-Muraille
Diffusé en 1977
Dutilleul, petit fonctionnaire sans envergure, découvre un jour qu’il possède le pouvoir de passer à
travers les murs. Après l’avoir utilisé pour se venger des mesquineries de son nouveau chef de bureau,
Dutilleul se lance dans une carrière de dévaliseur de banque sous le pseudonyme de Garou-Garou tout en
courtisant une femme séquestrée par son mari jaloux et violent.
Synopsis de La grâce
Diffusé en 1979
D
uperrier, un homme dont l’honnêteté n’a d’égal que la piété, constate un matin qu’une auréole brille
au-dessus de son crâne. Craignant les ragots de son entourage, il va tout mettre en œuvre pour perdre ce
cadeau divin, en prenant pour ligne de conduite les sept péchés capitaux.
Des succès d’audience
Grands succès d’audience lors de leur première diffusion, ces deux réalisations de Pierre Tchernia font
aujourd’hui référence en matière d’adaptation d’œuvre littéraire. Tout concourt à la réussite de la
transposition. Le casting tout d’abord, composé de collaborateurs de longue date du metteur en scène
tels que Michel Serrault et Roger Carel, au générique des trois films qu‘il avait alors réalisé pour le
cinéma : Le viager (1971), Les gaspards (1974) et La gueule de l’autre (1979) ou encore Pierre Tornade et
Rosy Varte, chacun se plaisant à donner vie aux différents éléments de cette galerie de petits
fonctionnaires mesquins, pinailleurs ou résignés inhérents à
l’univers de Marcel Aymé.
Ce plaisir du surjeu outré donne leur cohérence aux œuvres et
fait accepter leur dimension fantastique. Ainsi, après avoir vu
Michel Serrault dicter dans un style administratif particulièrement
ampoulé une lettre destinée à donner des nouvelles de sa santé à
une tante ou planifier cérémonieusement un pèlerinage à Chartres
en guise de vacances, on ne s’étonne pas de le voir traverser les
murs avec la même simplicité ou camoufler une encombrante
auréole sous un grand chapeau enfoncé jusqu’aux oreilles. Une
bonne humeur générale efficacement soulignée par une musique
légère et empreinte de fantaisie signée Gérard Calvi.
Car si les effets spéciaux de l’époque peuvent aujourd’hui
paraître datés (traversée des murs par effet de transparence,
auréole filmée sur maquette et incrustée par surimpression), elles
ne gâtent en rien le plaisir du visionnage, renforçant même la
sympathie qui se dégage des œuvres. Elles sont représentatives
d’une époque et, servant des récits rondement menés, leur
ingéniosité et leur aspect artisanal leur donne un charme qui
rappelle celui des animations image par image de Ray
Harryhausen.
Michel Serrault et Andrée ferreol
dans Le passe-muraille
10
Fiches techniques
DVD « Le voyageur des siècles»
Le voyageur des siècles (1971) - Série de 4 épisodes
Scénario, adaptation et dialogues : Noël-Noël - Réalisation : Jean Dreville - Directeur de la photographie :
Jean-Jacques Guyard – Musique : René Cloérec – Production : ORTF
Avec : Robert Vattier (François d’Audigné), Hervé Jolly (Philippe d’Audigné), Myriam Colombi (Catherine d’Audigné), Raymond
Baillet (brunot), Jacques Harden (Xavier d’Audigné, dit coco-bel-oeil), Roger Carel (Napoléon Bonaparte), Ternand Bercher (Pr.
Fabrette), Lucien Raimbourg (Pr. Cloutier), Henri de Livry (Pr. Pelletier)
2 DVD 9 I PAL I Toutes zones I N&B I Format vidéo : 4/3 I Audio : stéréo I Langue : français I Sous-titres :
sourds et malentendants I Durée du DVD 1 : 2 h 31 I Durée du DVD 2 : 2 h 50
DVD 1
L’étrange disparition de Philippe d’Audigné
L’album de famille
DVD 2
Le grain de sable
Le bonnetier de la rue Tripette
Réalisation DVD : Ina avec le soutien du CNC
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DVD « L’invention de Morel »
L’invention de Morel (1967)
Adapté du roman d’Adolfo Bioy Casares par Claude-Jean Bonnardot et Michel Andrieu - Réalisation :
Claude-Jean Bonnardot - Image : Georges Leclerc - Chef Décorateur : Jacques Chalvet Costumes : AnneMarie Marchand - Montage : Lucienne Barthélémy – Production : Ortf
Avec : Alain Saury (Luis), Didier Conti (Morel), Juliette Mills (Faustine)
DVD 9 I PAL I Toutes zones I Couleurs I Format vidéo : 4/3 I Audio : stéréo I Langue : français I Sous-titres :
sourds et malentendants I Durée du film : 1 h 35 I Durée du DVD : 1 h 40
Réalisation DVD : Ina avec le soutien du CNC
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« Marcel Aymé »
Le nain (1961)
Film adapté de Marcel Aymé par Jean Cathelain
Réalisation : Pierre Badel – Directeur de la photographie : André Bac – Décors : Jacques Lys – Costumes :
Monique Dunan – Montage : Lucien Guez – Musique : Jacques Datin et Alain Goraguer
Avec : Roland Lacoste (Le nain), Evelyne Lacroix (Germine), jacques Gripel (Fifrelin), Dominique Davray (Alexandre), Paul Frankeur
(Barnaboum), Arthur Allan (Pataclac), Fernande Albany (Mary), Jean Hoube (Valentin)
La bonne peinture (1967)
Film adapté de Marcel Aymé
Réalisation : Philippe Agostini – Directeur de la photographie : Jacques Lemare - Décors : Andre Bakst –
Costume : Francine Zaborska – Montage : Claude Frechede et Christine Heguy
Avec : Claude Brasseur (Lafleur), Odette Joyeux (narratrice), Jean-Pierre Vaillard (Hermèce), René Lefèvre (Moudru), etc.
Le passe-muraille (1977)
Film adapté de Marcel Aymé
Réalisation : Pierre Tchernia – Directeur de la photographie : Jean-Paul Rabié – Effets spéciaux : Jean
Gaillard - Décors : Michel janiaud et Richard Cunin – Costume : Josette Verrier et Geneviève Sireuil –
Montage : Andrée Zicaro
Avec : Michel Serrault (M. Dutilleul), Andréa Ferréol, Roger Carel, Ginette Garcin, etc.
La grâce (1979)
Film adapté de Marcel Aymé
Réalisation : Pierre Tchernia - Directeur de la photographie : Bernard Girod – Effets spéciaux : Christian
Forgeneuve - Décors : Michel janiaud et Richard Cunin – Costume : Jacqueline Vierny – Musique : Gérard
Calvi
Avec : Michel Serrault (M. Duperrier), Rosy Varte (Mme Duperrier), Roger Carel (le directeur)
2 DVD 9 I PAL I Toutes zones I Couleurs et n&b I Format vidéo : 4/3 I Audio : stéréo I Langue : français I
Sous-titres : sourds et malentendants I Durée du DVD 1 : 1 h 53 I Durée du DVD 2 : 1 h 56
Réalisation DVD : Ina
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Inédits Fantastiques » dans tous les magasins spécialisés et sur
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Programmes également disponibles en VOD et DVOD sur ina.fr
Editions : Ina Editions / Distributeur : ARCADES / Prix : 12,90 € le DVD
simple et 14,90 € les coffrets 2 DVD
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la page facebook Ina éditions
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