italie - brésil 3 à 2

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italie - brésil 3 à 2
ITALIE - BRÉSIL 3 À 2
5 juillet 1982. Sicile. Palerme. Un appartement. Un match. Un spectacle.
« Le football c’est : jouer, regarder,
transmettre. Le goût du football se nourrit,
d’abord, de ces trois plaisirs. Avant celui des
victoires. » Alexandra Tobelaim
DAVIDE ENIA
DURÉE DU SPECTACLE 1h05 sans entracte
Texte
Davide Enia
Traduction
Olivier Favier
Mise en scène
Alexandra Tobelaim
Avec
Solal Bouloudnine comédien
Jean-Marc Montera musicien
Lumières
Yann Loric
Scénographie
Olivier Thomas
Régisseur
Sylvain Violet
Production Compagnie Tandaim
Coproduction Compagnie Châtot-Voyoucas / Théâtre Gyptis
Avec le soutien de Montevideo, d’Actoral et du Grim
La compagnie Tandaim est conventionnée par la Ville de Cannes et subventionnée par la région PACA.
Ce projet a vu le jour sur une proposition d’ActOral, festival international des arts et des écritures contemporaines et de
Face à Face - Paroles d’Italie pour les scènes françaises.
Le texte original Italia-Brasile 3 a 2 de Davide Enia est publié chez Sellerio editore Palermo.
DU RITUEL
Ils sont là, tous rassemblés autour du
Sony Black Trinitron. Il y a le narrateur
(Davide),
8
ans,
les
voisins,
les
amis, la famille, il padre, la mamma.
Le plaisir d’être ensemble, une jubilation
commune, le sentiment d’union. Et puis ces
petites choses qui nourrissent l’instant, qui
font sens et évènement. L’oncle Peppe, qui
porte maillot blanc, pantalon clair, chaussettes
vertes pour tous les matchs de l’équipe
nationale. Toujours les mêmes « et surtout,
jamais lavés : parce que sinon, la chance,
elle reste dans la machine. » Et puis il y a
« les 90 tasses de café, 180 nazionali sans
filtres, 3282 caresses della mamma, 272
oh ! con del padre » explique la metteure
en scène… Ces superstitions ou ses
«petits riens», ces actes dont on fait des
trèfles à quatre feuilles. Le rituel est là. Le
théâtre aussi. Parce qu’en décrivant ces
petites choses, l’italien Davide Enia parle
de l’indicible, écrit les interlignes, ces
suspensions dans lesquelles tout se passe.
La puissance des habitudes qui ancrent
de leurs signes une foi en un principe
qui serait un peu plus fort que le hasard.
Les superstitions sont, au delà de toute
religion, volonté déraisonnable de croire en
la valeur de ces signes, déjoueurs de sort et
rapporteurs de joie. Et puis le rituel comme
une pratique qui rassemble, comme une
communion laïque autour du sport. Ce qui
compte n’est pas tant le match et son score,
ce sont les passes. Et la vie qui s’y passe.
DU SUSPENS
« Le suspens [du match] sied bien à la
représentation théâtrale » (Alexandra Tobelaim).
On connaît le résultat et pourtant on ne
peut s’empêcher de frémir à chaque tir. La
victoire n’appartient pas au passé, elle se
(re)vit là, maintenant, dans l’action. Faire
surgir la tension de l’instant, le frémissement
de la frappe, la vibration de la victoire…
C’est l’enjeu de la langue et du jeu.
Retranscrire le match minute par minute,
rejouer le rythme, accélérer et courir avec
les mots courts, ralentir dans une phrase qui
s’étire… Ça dribble, ça contre-attaque, ça
traverse et ça touche. Ceci n’est absolument
pas une simple reconstitution, mais une joute
verbale et footballistique qui, non seulement
ressuscite le match, mais en plus, active
une émotion qui dépasse l’évènement. Celle
de la famille italienne et ses rituels, Paolo
Rossi honni puis chéri, Garrincha à la jambe
boiteuse ou la Joie du peuple brésilien, le
Dynamo de Kiev fusillé pour avoir gagné
contre une équipe allemande en 1942…
C’est au final un pan de l’histoire et une
véritable mythologie moderne retracée dans
ce salon palermitain, avec ses humains, ses
héros et ses Dieux.
DU RÉCIT
Solal Bouloudnine, acteur, et Jean-Marc
Montera, musicien, se font les passeurs
de la balle au plateau et des mots. Peu de
décor et de lumière. Ce jeu-là est un théâtre
pauvre, qui se suffit de l’acteur, de sa parole
et de son jeu. Ce théâtre est ce que l’on
nomme, le théâtre-récit. Né en Italie des
influences du dramaturge Dario Fo, porté
par le chef de file Ascanio Celestini (dont le
superbe Discours à la nation interprété par
David Murgia est présenté en mars 2015
dans la saison du Grand T) et par Davide
Enia, ce théâtre raconte une histoire sans
accessoire pour faire jaillir de la simplicité,
la profondeur du sens. Parfois documentaire
ou biographique, il est surtout extrêmement
« civil ». Héritier du conteur, l’acteur (auteur
aussi le plus souvent) transmet ces récits,
son corps se faisant écho de plusieurs
voix. C’est en quelque sorte l’artisan d’un
théâtre archaïque, d’un théâtre du risque
aussi. Car l’acteur est là, souvent seul face
au spectateur, sans uniforme, simple homme
face à d’autres hommes. Seuls le contenu
et la narration, sans artifice, comptent. « De
ce soir-là, chacun se souviendrait d’une
chose très simple, […] oubliée : que durant
une heure et longtemps par la suite, dans
la mémoire et dans les mots échangés, on
a pu retrouver ce que parler veut dire. »
(Olivier Favier, traducteur d’Italie-Brésil
3 à 2). L’œuvre de Davide Enia, empreinte
de ce théâtre-récit (Italie-Brésil 3 à 2 2002, Scanna - 2003, Mai 1943 - 2004,
Les Chapitres de l’enfance - 2009) a reçu
plusieurs récompenses, parmi lesquelles le
prix Hystrio.
ALEXANDRA TOBELAIM
Diplômée de l’Ecole Régionale d’Acteurs de
Cannes (ERAC) formée à la mise en scène
auprès de Jean-Pierre Vincent et Hubert
Colas, Alexandra Tobelaim dirige depuis
1998 sa propre compagnie, Tandaim.
Qu’elle s’attache au répertoire ou mette en
écoute des textes contemporains, qu’elle
se donne en salle ou dans l’espace public,
la compagnie Tandaim défend un théâtre
contemporain exigeant et accessible. Elle
crée notamment Le Boucher d’après Alina
Reyes, Pièce(s) de cuisine commande
passée à 8 auteurs - 2005, La Seconde
Surprise de l’amour de Marivaux - 2008
et Villa Olga de Catherine Zambon - 2011.
Alexandra Tobelaim mène parallèlement
à ses créations de nombreux ateliers à
destination de tous les publics et enseigne
auprès d’élèves comédiens.
ITALIE-BRÉSIL 3 À 2
EN TOURNÉE EN LOIRE-ATLANTIQUE
DU 21 NOVEMBRE AU VENDREDI 22 MAI
ESPACE CULTUREL SAINTE-ANNE - SAINT-LYPHARD
Vendredi 21 novembre à 20h30
ESPACE DU MIL’LIEU - LA GRIGONNAIS
Samedi 22 novembre à 20h30
ITALIE - BRÉSIL 3 À 2
ESPACE CULTUREL CŒUR EN SCÈNE - ROUANS
DAVIDE ENIA
Vendredi 22 mai à 20h30
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en coopération avec la Ville de
Nantes et la Région des Pays
de la Loire. Il reçoit le soutien de
l’État – Préfet de la région Pays
de la Loire – Direction régionale
des affaires culturelles dans le
cadre du programme scènes
conventionnées.
2014/15
© TANDAIM
Rédaction : Mélanie Jouen
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