- Postulação de Francisco e Jacinta Marto

Transcription

- Postulação de Francisco e Jacinta Marto
LES BIENHEUREUX
FRANÇOIS et JACINTHE MARTO
Bulletin des Pastoureaux
POSTULAÇÃO
DE FRANCISCO E JACINTA MARTO
Publication trimestrielle – prix: 1 E | issn 1645-1325
Les trois
petits bergers,
signes de Dieu
pour notre monde
Ângela de Fátima Coelho, asm
Postulation de François et Jacinthe Marto
« Seul le regard de ceux que tu as choisis
Est le signe que tu nous donnes parmi tant de phantasmes. »
Sophia de Mello Breyner Andresen, Signe de Toi
OCTOBRE - DÉCEMBRE 2014 – 215 (52e année)
Plus par leur vie que par leurs paroles, les trois petits
bergers ont été l’expression de cet amour de Dieu, le
signe de Dieu pour notre temps. L’une des affirmations
les plus extraordinaires de la petite Lucie, dès le début
des événements de 1916-1917, est la suivante : « Une
lumière qui nous faisait comprendre qui est Dieu, combien
il nous aime et veut être aimé de nous » (4e Mémoire, p.
176).
Cette expérience, consistant à se percevoir comme objet
de l’amour inconditionnel de Dieu, a été déterminante dans
la vie des petits bergers. Et cette perception, transformée
en annonce et prophétie de l’amour inconditionnel de
Dieu pour l’humanité, fait que l’événement de Fatima est
devenu un lieu et un appel à la conversion, une invitation
pressante à aimer, unique réponse humaine possible à
cet amour de Dieu.
En 1917, le monde se trouvait entraîné,
pour la première fois de son histoire, dans
une guerre de dimension mondiale. Le mal
paraissait envelopper notre terre, mais Dieu,
qui ne s’absente jamais de l’histoire de ses
enfants, se rendit présent à travers une
nouvelle annonce de son amour pour nous.
Cette annonce a été apportée, au nom de
son Fils, par Notre Dame du Rosaire, qui invita trois enfants à être, à leur tour, témoins
de ce message, à partir de l’intimité qu’ils
partagèrent avec son Cœur Immaculé.
Une lumière qui nous faisait
comprendre qui est Dieu, combien
il nous aime et veut être aimé de nous
1. Un regard, un cœur, une parole
Entrer dans le cœur et l’intimité de la vie des trois petits
voyants de Fatima, Jacinthe, François et Lucie, c’est entrer
à l’intérieur d’un mystère, comme l’a rapporté la mère des
deux plus jeunes :
« La vie de ces enfants est une énigme » (1er Mémoire, p.
63). De fait, leur vie est une énigme, mais au sens profond
d’une manière de vivre et d’agir incompréhensible pour un
regard superficiel et dont on ne peut s’approcher qu’avec la
délicatesse et le respect qu’exige la « terre sainte » (Ex 3, 5)
de leurs vies touchées par l’Esprit de Dieu.
Comme eux, il faut avoir un regard attentif et délicat, un cœur
sensible et compatissant, et accepter de se laisser transformer en une parole vivante qui témoigne de ce que l’on voit
et de ce que l’on entend. Ce regard, cette compassion et
la parole qu’ils transmettent sont d’une certaine façon les
caractéristiques particulières de chacun des confidents de
la « Dame plus brillante que le soleil ». Chacun a vécu, à sa
manière, une vocation et une mission commune.
François a très tôt été marqué par le regard qui contemple,
Jacinthe par le cœur qui compatit et Lucie par l’appel à
vivre en vue d’annoncer : trois aspects différents d’une
même vocation, de sorte que considérer les trois voyants
ensemble, c’est pénétrer dans l’essentiel du message de
Fatima.
2. François :
2. le regard qui pénètre le mystère
Dans les apparitions dont il fut témoin, le petit François voyait
l’Ange et Notre Dame, sans entendre ce qu’ils disaient. Mais
cela lui a suffi pour développer sa vocation et son rôle spécifique dans l’ensemble des apparitions.
Le regard complètement fixé sur la lumière qu’il lui fut donné
de voir, il resta enthousiasmé par la beauté de Dieu et celle
de Notre Dame. Par la suite, grâce aux explications de sa
cousine et de sa sœur sur les paroles de l’Ange et de Notre
Dame, il pénétra de plus en plus dans le mystère de Dieu :
« Nous brûlions dans cette lumière qui est Dieu, mais
sans nous consumer. Comment est Dieu ? On ne peut
pas le dire ! Non, vraiment, personne ne pourra jamais le
dire ! » (4e Mémoire, p. 150).
Même s’il n’a jamais trouvé les mots exacts pour dire Dieu,
c’est peut-être lui qui comprit et saisit le mieux son mystère.
Car François se laissa envahir si intensément par Dieu qu’en
plongeant dans la présence divine par l’adoration il trouva
en Dieu le sens et la beauté de sa vie, et il apprit la louange
parfaite (cf. Mt 21, 16).
En partant de l’expérience qu’il fit de l’amour compatissant de Dieu pour tous les êtres humains et conscient que
l’humanité choisit souvent des chemins éloignés de Dieu,
il sentit monter en lui un intense désir de correspondre à
l’amour divin, en consolant celui qu’il appelait Jésus caché.
Un témoignage, qui est arrivé jusqu’à nous, rapporte cette
parole de François : « Si seulement je pouvais le consoler ! »
(4e Mémoire, p. 150). Voilà qui nous montre l’intense prière
contemplative de cet enfant, dont la préoccupation centrale
était de vivre une intime relation d’amitié avec Dieu.
Cette amitié s’est nourrie du silence de la Serra d’Aire, qui
poussait François à « penser » à Dieu, à voir « combien il
était beau », « combien il était triste » et combien il désirait
lui donner de la joie. Elle s’est nourrie des innombrables
heures d’adoration eucharistique dans un recoin de l’église
paroissiale, devant le tabernacle, apprenant de Jésus la
manière de vivre sa vie comme un don. Elle s’est renouvelée dans la prière du chapelet, et il en a récité beaucoup,
se recueillant auprès de sa Mère et se laissant transformer
à l’image de son cœur centré sur son Fils Jésus. La simplicité de ce don silencieux nous montre comment s’est formé
le regard contemplatif plein d’amour de François et comment le mystère de Dieu a changé sa vie en lumière pour
les autres.
3. Jacinthe : le cœur fait compassion
Chez Jacinthe, l’attitude de compassion est centrale.
En elle, nous reconnaissons un cœur profond et compatissant, complètement adonné à la mission que le ciel lui
confia. C’est elle qui prononça ces paroles : « Ah ! si je
pouvais mettre dans le cœur de tout le monde le feu
que j’ai là dans ma poitrine, qui me brûle et me fait tellement aimer le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie ! »
(3e Mémoire, p. 135). Dès le début des apparitions se développa chez elle une profonde dévotion au Cœur Immaculé
de Marie.
Les paroles du cardinal Joseph Ratzinger nous font comprendre comment l’amour de Notre Dame configura la vie
de Jacinthe : « La “dévotion” au Cœur Immaculé de Marie est une façon de s’approcher du comportement de
ce cœur, dans lequel le fiat – que ta volonté soit faite
– devient le centre qui informe toute l’existence » (Mémoires, p. 237). De fait, Jacinthe, la petite bergère, apprit,
avec Marie et à l’école de son Cœur Immaculé, à faire de la
volonté de Dieu le centre à partir duquel elle conforma son
existence : elle apprit avec elle à « faire comme Notre Seigneur » (1er Mémoire, p. 44).
Ce désir de conformer son existence au Cœur de Jésus
amena Jacinthe à vouloir le suivre, en parcourant le même
chemin que son Maître. Le Seigneur n’a pas cherché à éviter l’agonie de Gethsémani, ni la solitude et l’abandon de la
croix. Et la petite Jacinthe n’a pas fui la solitude pendant sa
maladie ni l’épreuve de se voir refuser la communion eucharistique – ce qui aurait été sa dernière consolation avant de
mourir –, comme elle n’a pas échappé à la plaie ouverte
dans sa poitrine, ressemblant ainsi au cœur transpercé de
Jésus, qu’elle aima si tendrement. Elle vécut tout cela avec
une joie sereine et dans le don de son amour, comme en
témoignent ceux qui ont été interrogés lors de son procès
canonique.
La petite Jacinthe, qui disait : « J’aime beaucoup penser »
(1er Mémoire, p. 63), en méditant et en gardant tout en
son cœur, comme l’a fait la Dame qui était maintenant sa
« Maîtresse à l’école de la sainteté » (Jean-Paul II) et qui
l’a introduite dans « la connaissance intime de l’Amour trinitaire » (Benoît XVI), apprit à avoir un cœur universel. Pendant
son séjour en prison, à Ourem, quand Lucie lui demanda
de choisir pour qui elle allait offrir ses sacrifices – pour les
pauvres pécheurs ou pour le Saint-Père ou en réparation
des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie
–, elle n’hésita pas à répondre : « J’offre pour toutes ces
intentions, parce que je les aime toutes ! » (1er Mémoire,
p. 54).
Elle développa un profond sentiment de compassion pour
toutes les formes de souffrance humaine qu’elle apercevait,
dans l’intense lumière de Dieu et à travers le Cœur Immaculé
de Marie. Elle fut insatiable dans sa soif de prier et d’offrir
des sacrifices pour les pécheurs. Son âme était enflammée
de « zèle » pour le salut de l’humanité, qu’elle faisait sien.
Écouter Jacinthe, dans ses innombrables expressions de
compassion pour tout genre de souffrance et de misère,
fait naître en nous la gratitude envers le Père, parce qu’il
a caché ces vérités aux sages et aux savants, et qu’il les a
révélées aux tout-petits (cf. Mt 11, 25).
4. Lucie : la parole faite prophétie
Lucie est une figure centrale dans les événements de Fatima : elle eut une longue vie pour annoncer au monde ce
qu’elle avait vu et entendu. Sa grandeur consiste dans sa
totale fidélité à la mission qui lui a été confiée quand elle
était enfant. Elle aurait pu faire sienne la parole du prophète :
« Ah ! Seigneur mon Dieu ! Vois donc : je ne sais pas parler,
je suis un enfant ! » (Jer 1, 6). Et si au prophète, étonné de
la grandeur de la vocation qui dépassait sa petitesse, le Seigneur a répondu : « Ne dis pas : “Je suis un enfant !” Tu iras
vers tous ceux à qui je t’enverrai ; tout ce que je t’ordonnerai, tu le diras » (Jer 1, 7), Jacinthe, elle, encouragea ainsi sa
cousine : « Il ne me manque plus beaucoup de temps pour
aller au ciel. Toi, tu resteras ici pour dire que Dieu veut établir
dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie.
Quand sera venu le moment de le dire, ne te cache pas »
(3e Mémoire, p. 135).
Voilà pourquoi Lucie resta parmi nous, en vivant à notre
époque et en étant un « instrument des desseins de la
miséricorde de Dieu », consciente qu’en partageant l’immense trésor qu’elle reçut à la Cova da Iria, elle se dépouillait de son secret pour que « d’autres chantent avec elle
les grandeurs de sa miséricorde » (cf. 2e Mémoire, p. 68),
mais obéissante au désir de Dieu qui voulait « établir
dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie »
(4e Mémoire, p. 181).
La promesse de Notre Dame – « Ne te décourage pas. Je
ne t’abandonnerai jamais. Mon Cœur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira jusqu’à Dieu » (4e Mémoire,
p. 182) – fut le phare de ses pas et le soutien de sa vie.
Très tôt, elle apprit, avec la Dame tout amour pour Dieu,
à contempler le visage de Jésus et à se laisser configurer
par lui à travers la contemplation des mystères du rosaire.
Très tôt, elle apprit à se fier à la promesse du triomphe du
Cœur Immaculé, écho de la promesse de Jésus : « Courage ! Moi, je suis vainqueur du monde » (Jn 16, 33). Très
tôt, elle comprit que le message qui lui a été confié est « la
révélation du mystère de Dieu présent en moi et la révélation
de moi-même toujours présente en Dieu, de moi-même en
qui je dois l’adorer, l’aimer et le servir avec foi, espérance et
amour » (Comment je vois le message, p. 37).
Et ainsi, durant sa longue vie, elle témoigna du message de
Fatima, qui s’adresse au monde entier. Elle le fit « sans crier,
sans hausser le ton, sans faire entendre sa voix au-dehors »
(cf. Is 42, 2), mais à partir du don d’elle-même, fait dans le
silence et la prière, dans le cloître du Carmel où elle passa
la plus grande partie de sa vie. Elle le fit en développant une
intense et féconde correspondance avec la hiérarchie suprême de l’Église et avec des personnes de bonne volonté,
pour que soient entendus les appels de Dieu, demandant
prière, conversion, réparation, ainsi que la consécration du
monde au Cœur Immaculé de Marie.
Lucie fut prophète du Seigneur, en annonçant la paix, en
réaffirmant l’amour miséricordieux de Dieu pour le monde et
le triomphe du Cœur Immaculé de Marie.
5. Des enfants
2. qui sont la mesure du Royaume
Presque cent ans après tous ces événements, il est toujours aussi « impressionnant d’observer comment trois
enfants se rendirent à la force intérieure qui les a envahis lors des apparitions de l’Ange et de la Mère du ciel »
(Benoît XVI). Tous les appels de Dieu, quand ils sont acceptés par les êtres humains, peuvent introduire dans le monde
une logique d’amour et de grâce qui surmonte les ténèbres
de n’importe quel péché.
Les petits bergers ont toujours dit oui aux appels de Dieu,
ils sont l’expression mûre de l’enfance spirituelle, qui est la
mesure du Royaume (cf. Mt 18, 2-3). Leur regard, leur cœur,
leur témoignage sont un signe de Dieu à la croisée des chemins de notre vie. C’est pour cela que le « message de
leur vie reste toujours vivant pour éclairer le chemin de
l’humanité » (Jean-Paul II).
Texte d’abord publié dans la revue culturelle « Fatima XXI », n° 2 (octobre 2014),
et ici reproduit avec l’autorisation de son éditeur, le recteur du Sanctuaire de
Fatima.
BIENHEUREUX FRANÇOIS ET JACINTHE MARTO
Publication trimestrielle – ISSN 1645-1325
Isento de registo na ERC ao abrigo do Dec. Reg.8/99 de 9/6 art.º 12 n.º 1 A
Directeur : Sœur Angela de Fatima Coelho, asm
Editeur et Propriétaire : Postulação de Francisco e Jacinta Marto
Adresse : Rua S. Pedro, 9, Apartado 6 – 2496-908 Fatima (Portugal)
Joyeux Noël
Frais, Nativité de Karl von Blaas, Viena
Nous remercions tous ceux qui nous ont
envoyé des dons pour subvenir aux frais
de la Cause des petits bergers. Sans
l’aide de ces dons, il serait impossible de
maintenir cette Cause.
Qui veut continuer à nous aider peut le faire par ce moyen :
Postulação Francisco e Jacinta Marto
Banco Millennium BCP
NIB: 0033-0000-45340426373-05
IBAN: PT 50-0033-0000-45340426373-05
SWIFT: BCOMPTPL
Imprimé à Gráfica Almondina, Zona Industrial, Apartado 29, 2354-909 Torres Novas
Contacts:
Tel. 00351 249 539 780 • Fax 00351 249 539 789
e-mail : [email protected]
www.pastorinhos.com