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C’est avec grand plaisir que j’ai accepté l’invitation du Comité de liaison du CRSNG en informatique
<http://cs-nserc.ca/?lang=fr_fr> qui m’a demandé de parler des avantages et des défis associés à la
création d’une organisation canadienne pour la recherche en informatique.
En tant que directeur principal du génie de Google au Canada depuis 2008, je représente un partenaire
industriel unique en son genre, engagé et dévoué pour les universités – et, à vrai dire, issu lui-même du
milieu universitaire.
Chez Google, non seulement nous fabriquons des produits et assurons des services à l’échelle mondiale,
mais nous le faisons en mettant l’innovation et la découverte au cœur de toutes nos activités.
En plus de financer notre propre recherche fondamentale et d’appuyer des chercheurs de calibre
mondial dans un large éventail de disciplines, nous explorons l’innovation en empruntant de nouvelles
avenues en utilisant toute une gamme de structures et en visant des objectifs divers au moyen
d’initiatives comme GoogleX.
Nous ne nous contentons pas de financer directement nos propres équipes de recherche – qui sont à la
fois autonomes et intégrées aux initiatives de développement des produits, nous allouons aussi de
nombreuses subventions de recherche à des chercheurs universitaires partout dans le monde.
Parmi les principales raisons qui incitent Google à collaborer avec les universités, mentionnons la quête
de perspectives nouvelles sur les problèmes qui nous préoccupent et la volonté de découvrir des idées
nouvelles et des façons de penser inédites.
Comme les objectifs et la culture de Google sont particulièrement compatibles avec le milieu
universitaire, nous entretenons avec les universités et les instituts de recherche un ensemble de
relations variées en constante évolution.
Google est tributaire des universités – tout comme la plupart des nouvelles entreprises influentes dans
la sphère de la technologie de l’information, car nombre de nos meilleures idées et dont nous sommes
le plus fiers sont issues du milieu universitaire.
Google est à la fois un employeur et un partenaire pour les chercheurs universitaires dans de
nombreuses disciplines – et nous nous efforçons de leur donner les outils dont ils ont besoin pour
résoudre des problèmes concrets. Parallèlement, les universitaires qui travaillent chez Google ou en
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collaboration avec nous nous apportent des idées neuves et des approches inédites qui sont mises en
pratique beaucoup plus rapidement que cela se fait en général dans le milieu universitaire.
Au Canada, notre équipe de R et D, qui est concentrée à Kitchener-Waterloo et à Montréal, regroupe
400 des meilleurs ingénieurs et informaticiens du pays. Pourtant, lorsqu’on est le porte-parole pour le
Canada d’une entreprise de l’envergure de Google, il est vraiment difficile d’entretenir des relations
fructueuses avec plus d’une poignée d’établissements universitaires de haut niveau. En effet, il n’est pas
évident de découvrir où se trouvent les centres d’excellence dans des domaines précis.
Par conséquent, si nous voulons dépasser ce type de relations opportunistes afin de forger des alliances
plus fortes, plus vastes et plus durables entre les équipes de recherche et développement de Google à
l’échelle mondiale et les établissements canadiens, nous devons travailler ensemble pour trouver les
moyens d’y parvenir grâce à une mobilisation et à des programmes plus structurés.
En bout de ligne, la dynamique à moyen et à long terme propice à l’établissement de ce type de
relations demeure tributaire de relations permanentes au niveau national, des succès de la recherche et
d’un engagement de la part des deux parties à trouver des façons de rester mobilisés alors que les
situations, la science et le monde évoluent.
Il est facile d’imaginer une organisation issue de ce type d’effort, qui contribuerait à faire le lien et
faciliterait un dialogue plus fécond au nom des établissements canadiens grâce à une vision plus
cohérente des intérêts, des problèmes et de la culture particulière des partenaires industriels.
Une organisation nationale pourrait aider les entreprises à mieux prendre conscience du savoir-faire,
des capacités et des projets en cours dans la sphère universitaire. Elle pourrait aussi permettre aux
entreprises de partager de vastes perspectives et des priorités précises propres à influencer ou du moins
« éclairer » les orientations de la recherche. Quant aux petites entreprises, ce type d’organisation
pourrait leur donner directement accès à un savoir-faire pour régler des problèmes très particuliers.
Nous ne devons pas sous-estimer les différences pouvant exister dans la façon dont chaque entreprise
envisage les partenariats intellectuels, le financement, la recherche conjointe et la philosophie.
Une entité intégrant les compétences et les domaines d’excellence en recherche à l’échelle nationale et
la façon de les jumeler avec des partenaires industriels particuliers serait un énorme atout.
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Cette organisation pourrait être utile aux partenaires universitaires et industriels à la fois comme source
d’information et comme tremplin pour des relations enrichissantes.
Naturellement – toute entité de cette envergure ferait constamment face à des défis pour créer et
entretenir des relations entre un si grand nombre de partenaires et devrait travailler dur pour trouver la
façon d’être un catalyseur et jamais un chien de garde. La façon d’aborder cette possibilité pourrait
consister à considérer que l’organisation a pour but d’établir un nouveau type de réseau social.
Le Canada n’est pas seulement un pays diversifié – il est vaste. À l’ère de la connectivité totale, on
espère que cela ne nuit pas à la découverte. Or, en réalité, les innovations les plus importantes
découlent souvent de la rencontre d’associations inattendues de compétences et d’idées de génie –
grâce à des interactions personnelles.
Les conférences et les autres tribunes similaires offrent aux partenaires universitaires et industriels des
possibilités intéressantes de discuter ouvertement et librement des problèmes, des technologies et des
idées d’intérêt mutuel. On peut donc imaginer comment une nouvelle entité pourrait offrir une valeur
ajoutée :
·
en faisant en sorte que les établissements universitaires soient informés des possibilités découlant
des partenariats avec l’industrie, notamment en matière de financement, de collaboration et de
domaines d’intérêt mutuel – l’industrie consacre beaucoup de temps à essayer de promouvoir ces
programmes d’une manière qui ne peut être modulée;
·
en aidant à mettre directement en rapport les chercheurs universitaires et ceux de l’industrie;
·
en offrant aux facultés et aux départements universitaires une orientation concernant la meilleure
façon d’aborder des partenaires industriels particuliers et les équipes industrielles au sein de ces
entreprises partenaires;
·
en donnant une orientation concernant les pratiques exemplaires pour les interactions avec
l’industrie, y compris dans la gestion de projets techniques;
·
en représentant un large éventail d’établissements universitaires et d’instituts de recherche de
manière cohérente auprès de partenaires industriels potentiels;
.
·
en regroupant et en coordonnant des équipes interdisciplinaires dispersées sur le territoire pour
exploiter des possibilités de projet de plus grande envergure dès qu’elles se présentent en milieu
industriel ou que le besoin de l’industrie devient évident.
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En regardant la situation dans son ensemble – il m’apparaît que l’un des principaux objectifs d’une
organisation nationale qui représente le point de vue des chefs de file du milieu universitaire, de la
recherche et de l’industrie pourrait être de jouer un rôle plus actif dans la définition des priorités
nationales.
Avec le bon groupe d’intervenants, cette organisation saurait peut-être faire le lien entre les objectifs de
la recherche à court terme et à très long terme de façon plus efficace qu’un organisme gouvernemental
relativement peu motivé, moins engagé et moins bien informé.
Google est une organisation dans la droite ligne des principes fondamentaux qui transcendent la
recherche pure dans les universités canadiennes – depuis la promotion des initiatives en sciences, en
technologie, en ingénierie et en mathématiques de même que de l’enrichissement des programmes
d’études dans les écoles canadiennes, jusqu’aux mesures visant à favoriser l’avancement des femmes et
d’autres groupes sous-représentés en informatique ainsi qu’en sciences, en technologie, en ingénierie et
en mathématiques à tous les niveaux.
Somme toute, le succès à long terme du Canada dépend de son succès en recherche fondamentale dans
ces quatre disciplines. Cela ne veut pas dire que la recherche devrait être axée sur l’industrie. En fait, la
recherche universitaire devrait plutôt se concentrer sur des travaux de recherche pure et à longue
échéance.
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Les idées spéculatives ayant la plus grande incidence sont celles qui conduisent parfois à la formation
des chefs de file de l’industrie de la décennie suivante. Plus une organisation nationale peut promouvoir
l’investissement à l’échelle du pays dans ce types d’initiatives – tout en tirant parti des partenariats et
des ressources voués à la recherche industrielle – et mieux le pays s’en portera.
Mais n’oublions pas une chose – nous sommes tous en concurrence à l’échelle mondiale et plus
l’industrie, les universités et le gouvernement canadiens pourront voir notre potentiel en tant que
partenaire faisant équipe dans un monde extrêmement concurrentiel, et plus vite ils le feront – mieux
ce sera.