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Steven-Woods-presentation-francais.docx C`est avec grand plaisir
Steven-Woods-presentation-francais.docx C’est avec grand plaisir que j’ai accepté l’invitation du Comité de liaison du CRSNG en informatique <http://cs-nserc.ca/?lang=fr_fr> qui m’a demandé de parler des avantages et des défis associés à la création d’une organisation canadienne pour la recherche en informatique. En tant que directeur principal du génie de Google au Canada depuis 2008, je représente un partenaire industriel unique en son genre, engagé et dévoué pour les universités – et, à vrai dire, issu lui-même du milieu universitaire. Chez Google, non seulement nous fabriquons des produits et assurons des services à l’échelle mondiale, mais nous le faisons en mettant l’innovation et la découverte au cœur de toutes nos activités. En plus de financer notre propre recherche fondamentale et d’appuyer des chercheurs de calibre mondial dans un large éventail de disciplines, nous explorons l’innovation en empruntant de nouvelles avenues en utilisant toute une gamme de structures et en visant des objectifs divers au moyen d’initiatives comme GoogleX. Nous ne nous contentons pas de financer directement nos propres équipes de recherche – qui sont à la fois autonomes et intégrées aux initiatives de développement des produits, nous allouons aussi de nombreuses subventions de recherche à des chercheurs universitaires partout dans le monde. Parmi les principales raisons qui incitent Google à collaborer avec les universités, mentionnons la quête de perspectives nouvelles sur les problèmes qui nous préoccupent et la volonté de découvrir des idées nouvelles et des façons de penser inédites. Comme les objectifs et la culture de Google sont particulièrement compatibles avec le milieu universitaire, nous entretenons avec les universités et les instituts de recherche un ensemble de relations variées en constante évolution. Google est tributaire des universités – tout comme la plupart des nouvelles entreprises influentes dans la sphère de la technologie de l’information, car nombre de nos meilleures idées et dont nous sommes le plus fiers sont issues du milieu universitaire. Google est à la fois un employeur et un partenaire pour les chercheurs universitaires dans de nombreuses disciplines – et nous nous efforçons de leur donner les outils dont ils ont besoin pour résoudre des problèmes concrets. Parallèlement, les universitaires qui travaillent chez Google ou en Steven-Woods-presentation-francais.docx collaboration avec nous nous apportent des idées neuves et des approches inédites qui sont mises en pratique beaucoup plus rapidement que cela se fait en général dans le milieu universitaire. Au Canada, notre équipe de R et D, qui est concentrée à Kitchener-Waterloo et à Montréal, regroupe 400 des meilleurs ingénieurs et informaticiens du pays. Pourtant, lorsqu’on est le porte-parole pour le Canada d’une entreprise de l’envergure de Google, il est vraiment difficile d’entretenir des relations fructueuses avec plus d’une poignée d’établissements universitaires de haut niveau. En effet, il n’est pas évident de découvrir où se trouvent les centres d’excellence dans des domaines précis. Par conséquent, si nous voulons dépasser ce type de relations opportunistes afin de forger des alliances plus fortes, plus vastes et plus durables entre les équipes de recherche et développement de Google à l’échelle mondiale et les établissements canadiens, nous devons travailler ensemble pour trouver les moyens d’y parvenir grâce à une mobilisation et à des programmes plus structurés. En bout de ligne, la dynamique à moyen et à long terme propice à l’établissement de ce type de relations demeure tributaire de relations permanentes au niveau national, des succès de la recherche et d’un engagement de la part des deux parties à trouver des façons de rester mobilisés alors que les situations, la science et le monde évoluent. Il est facile d’imaginer une organisation issue de ce type d’effort, qui contribuerait à faire le lien et faciliterait un dialogue plus fécond au nom des établissements canadiens grâce à une vision plus cohérente des intérêts, des problèmes et de la culture particulière des partenaires industriels. Une organisation nationale pourrait aider les entreprises à mieux prendre conscience du savoir-faire, des capacités et des projets en cours dans la sphère universitaire. Elle pourrait aussi permettre aux entreprises de partager de vastes perspectives et des priorités précises propres à influencer ou du moins « éclairer » les orientations de la recherche. Quant aux petites entreprises, ce type d’organisation pourrait leur donner directement accès à un savoir-faire pour régler des problèmes très particuliers. Nous ne devons pas sous-estimer les différences pouvant exister dans la façon dont chaque entreprise envisage les partenariats intellectuels, le financement, la recherche conjointe et la philosophie. Une entité intégrant les compétences et les domaines d’excellence en recherche à l’échelle nationale et la façon de les jumeler avec des partenaires industriels particuliers serait un énorme atout. Steven-Woods-presentation-francais.docx Cette organisation pourrait être utile aux partenaires universitaires et industriels à la fois comme source d’information et comme tremplin pour des relations enrichissantes. Naturellement – toute entité de cette envergure ferait constamment face à des défis pour créer et entretenir des relations entre un si grand nombre de partenaires et devrait travailler dur pour trouver la façon d’être un catalyseur et jamais un chien de garde. La façon d’aborder cette possibilité pourrait consister à considérer que l’organisation a pour but d’établir un nouveau type de réseau social. Le Canada n’est pas seulement un pays diversifié – il est vaste. À l’ère de la connectivité totale, on espère que cela ne nuit pas à la découverte. Or, en réalité, les innovations les plus importantes découlent souvent de la rencontre d’associations inattendues de compétences et d’idées de génie – grâce à des interactions personnelles. Les conférences et les autres tribunes similaires offrent aux partenaires universitaires et industriels des possibilités intéressantes de discuter ouvertement et librement des problèmes, des technologies et des idées d’intérêt mutuel. On peut donc imaginer comment une nouvelle entité pourrait offrir une valeur ajoutée : · en faisant en sorte que les établissements universitaires soient informés des possibilités découlant des partenariats avec l’industrie, notamment en matière de financement, de collaboration et de domaines d’intérêt mutuel – l’industrie consacre beaucoup de temps à essayer de promouvoir ces programmes d’une manière qui ne peut être modulée; · en aidant à mettre directement en rapport les chercheurs universitaires et ceux de l’industrie; · en offrant aux facultés et aux départements universitaires une orientation concernant la meilleure façon d’aborder des partenaires industriels particuliers et les équipes industrielles au sein de ces entreprises partenaires; · en donnant une orientation concernant les pratiques exemplaires pour les interactions avec l’industrie, y compris dans la gestion de projets techniques; · en représentant un large éventail d’établissements universitaires et d’instituts de recherche de manière cohérente auprès de partenaires industriels potentiels; . · en regroupant et en coordonnant des équipes interdisciplinaires dispersées sur le territoire pour exploiter des possibilités de projet de plus grande envergure dès qu’elles se présentent en milieu industriel ou que le besoin de l’industrie devient évident. Steven-Woods-presentation-francais.docx En regardant la situation dans son ensemble – il m’apparaît que l’un des principaux objectifs d’une organisation nationale qui représente le point de vue des chefs de file du milieu universitaire, de la recherche et de l’industrie pourrait être de jouer un rôle plus actif dans la définition des priorités nationales. Avec le bon groupe d’intervenants, cette organisation saurait peut-être faire le lien entre les objectifs de la recherche à court terme et à très long terme de façon plus efficace qu’un organisme gouvernemental relativement peu motivé, moins engagé et moins bien informé. Google est une organisation dans la droite ligne des principes fondamentaux qui transcendent la recherche pure dans les universités canadiennes – depuis la promotion des initiatives en sciences, en technologie, en ingénierie et en mathématiques de même que de l’enrichissement des programmes d’études dans les écoles canadiennes, jusqu’aux mesures visant à favoriser l’avancement des femmes et d’autres groupes sous-représentés en informatique ainsi qu’en sciences, en technologie, en ingénierie et en mathématiques à tous les niveaux. Somme toute, le succès à long terme du Canada dépend de son succès en recherche fondamentale dans ces quatre disciplines. Cela ne veut pas dire que la recherche devrait être axée sur l’industrie. En fait, la recherche universitaire devrait plutôt se concentrer sur des travaux de recherche pure et à longue échéance. Steven-Woods-presentation-francais.docx Les idées spéculatives ayant la plus grande incidence sont celles qui conduisent parfois à la formation des chefs de file de l’industrie de la décennie suivante. Plus une organisation nationale peut promouvoir l’investissement à l’échelle du pays dans ce types d’initiatives – tout en tirant parti des partenariats et des ressources voués à la recherche industrielle – et mieux le pays s’en portera. Mais n’oublions pas une chose – nous sommes tous en concurrence à l’échelle mondiale et plus l’industrie, les universités et le gouvernement canadiens pourront voir notre potentiel en tant que partenaire faisant équipe dans un monde extrêmement concurrentiel, et plus vite ils le feront – mieux ce sera.