La métamorphose - Haut-Rhin
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La métamorphose - Haut-Rhin
CHUCHOTEMENTS LUNDI26JANVIER2015 P La métamorphose DÉPARTEMENTALES Unser Land en campagne Comme prévu, le parti autonomiste Unser Land présentera des candidats aux élections départementales. Il en annonce 19 sur 40 cantons (DNA d’hier). La liste n’est pas encore dévoilée mais on sait déjà que Gérard Cronenberger, ancien maire centriste d’Ingersheim, se présentera dans le canton de Colmar-Ouest pour « combler un trou » dans l’offre politique, dit-il. Militant du bilinguisme, opposé à la grande région, Gérard Cronenberger se présente en binôme avec Nadia Hoog. Il sera opposé au conseiller général sortant écologiste Frédéric Hilbert et à Yves HemedingerMartine Dietrich (UMP-UDI). 16 Angela Merkel et François Hollande dîneront vendredi à Strasbourg. Le rendez-vous, prévu le 11 janvier, avait été reporté en raison de la grande manifestation contre le terrorisme à Paris. Depuis, la cote de popularité de Hollande a bondi, faisant de lui un autre homme (Dessin de Yannick Lefrançois). Ça ne se bouscule pas Il y a quelques jours, la préfecture du Haut-Rhin n’avait enregistré qu’une petite vingtaine de mandataires financiers de candidats aux élections départementales des 22 et 29 mars, c’est-à-dire un par canton. Le redécoupage des cantons et la candidature de binômes femme-homme n’encouragent pas les candidatures. Le poids des partis s’en trouve renforcé. « Les montants des dépenses dans certains cantons ne sont pas figés par la préfecture, qui attend encore des données habitants », raconte le Bas-Rhinois Stéphane Bourhis (UMP). « Les sociétés de distribution n’ont pas intégré que les cantons avaient changé de limites, et donc de nombre de boîtes à lettres. » GILBERT MEYER « Pas Charlie » S’il a condamné les « actes de sauvagerie » perpétrés à Charlie Hebdo et à l’Hyper Cacher, et participé aux manifestations, Gilbert Meyer estime que la liberté d’expression n’a pas le droit d’« offenser délibérément » ou de « heurter » la croyance d’autrui. En « chrétien pratiquant » qu’il est, le maire de Colmar considère que « la liberté d’expression ne saurait imprégner un terrain propice à la préparation d’actes de violence physique ». Il y oppose « le respect de toutes les convictions religieuses » et le modèle colmarien. « Ici, on fait tout pour que ça se passe bien entre les communautés », explique le maire, qui sait fort bien s’attirer la sympathie et le soutien des différentes communautés de sa ville. PHOTO DNA LES GENS Claude Mouquin, ancien directeur de la Banque de France à Mulhouse, très apprécié des chefs d’entreprise et des milieux économiques, ne sera pas amené à quitter l’Alsace pour Paris. Il dirige désormais le Cahr, l’agence de développement économique du conseil départemental du Haut-Rhin. Son recrutement intervient à quelques mois des élections départementales auxquelles Alphonse Hartmann, le président du Cahr, ne se représente plus. Alain Aguilera, directeur départemental des territoires du HautRhin, quittera le département le 1er février pour Metz où il sera chargé du Bassin Rhin Meuse. L’intérim sera assuré par Philippe Stievenard, directeur départemental des territoires adjoint. RUBRIQUE DE FRANCK BUCHY ET JACQUES FORTIER Une seule Savoie, un seul Rhin ? Depuis des semaines, le député Philippe Bies plaide pour un « département unique » d’Alsace dans la grande région. L’outil juridique devrait bientôt apparaître. En effet, on peut compter sur Hervé Gaymard, député (UMP) de Haute-Savoie, pour redéposer, lors de l’examen à l’Assemblée de la loi NOTRe, un amendement facilitant la fusion de départements au sein de la même région. Il pense évidemment aux deux Savoie, d’autres à l’Ardèche et à la Drôme, d’autres aux Hautes-Alpes et aux Alpesde-Haute-Provence… Mais le texte, s’il apparaît dans le droit français, pourrait bien servir pour un éventuel département du Rhin. ARCHIVES L’affaire de la mystérieuse carte d’Oberlin POSTURES MURMURES Programmé Intercommunalités MANUEL VALLS devrait être en Le projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe), en débat au Sénat actuellement, se promet notamment d’agrandir les COMMUNAUTÉS DE COMMUNES. D’ici le 31 décembre 2016, aucune ne pourrait avoir moins de 20000 habitants. Sont pour l’instant en dessous de la barre 23 intercommunalités dans le Bas-Rhin (sur 34) et 20 dans le Haut-Rhin (sur 26). Le Sénat a supprimé ce seuil ; l’Assemblée le rétablira-t-elle ? Alsace en février. Le Premier ministre signerait le contrat de plan État-Région, le contrat triennal « Strasbourg capitale européenne », et inaugurerait la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg rénovée (BNUS). Ce n’est pas une certitude à 100 %, mais une hypothèse à forte probabilité. En mars, cela sera plus compliqué, avec la campagne des élections départementales. Fâché ARMAND JUNG, président de la commission du droit local, n’est pas d’accord avec le commentaire de Jean-Marie Woehrling sur la décision du Conseil constitutionnel liée à la loi sur les régions (DNA du 20 janvier). Le député PS estime que le président Woehrling s’est laissé « aveugler » par ses convictions et lui reproche de « n’avoir pas réagi en juriste ». Tranché Gilbert Meyer. DÉPARTEMENT UNIQUE Ancien directeur de cabinet des socialistes Roland Ries et Jacques Bigot à Strasbourg et à la CUS, Patrick Pincet semble très à l’aise à Colmar où il est devenu directeur général des services de la Ville tenue par le maire UMP Gilbert Meyer. « Les politiques menées ici sont plus à gauche qu’à Strasbourg, si tant est que l’on puisse classer la gestion d’une ville à gauche ou à droite », assure Patrick Pincet. Régions Derrière la joute pour la tête de liste aux prochaines régionales dans le Grand Est se joue aussi la compétition pour des sièges particuliers. Il y aura en effet, à coup sûr, des VICE-PRÉSIDENTS plutôt spécialisés pour les anciennes régions fusionnées : un Alsacien, un Lorrain, un Champardennais. Ils suivront les dossiers qui, inévitablement, resteront liés à leur région d’origine : culture, langue, tourisme, etc., pendant que le super-président de région verra les choses de plus haut. D’ores et déjà, certains élus y pensent très fort : quitte à ne pas être comte de l’AlsaChampArLor, autant être duc d’Alsace ! Chef-lieu LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL n’a pas consacré une ligne à l’article de la loi sur les régions qui fait de Strasbourg le chef-lieu, « par dérogation », de sa région – issu de l’amendement de Philippe Bies. Tant mieux, diront les Alsaciens. Des juristes cependant font remarquer que choisir un chef-lieu ne relève probablement pas de l’article 34 de la Constitution et donc de la loi, mais bien d’un décret. Mais les Sages ont déjà montré qu’ils n’étaient pas regardants là-dessus et qu’ils ne sanctionnaient pas toujours les empiétements du législateur sur le domaine réglementaire. Les Sages ont validé l’article qui fait de Strasbourg la préfecture de la grande région. PHOTO ARCHIVES DNA RÉÉCRITURES ■ Jacques-Pierre Gougeon sera auditionné le 10 février par l’Observatoire de la laïcité de Jean-Louis Bianco. Le recteur d’académie de Strasbourg devrait y parler du statut scolaire local des cultes et des facultés de théologies de Strasbourg. ■ Rendons à César ce qui est à César : l’amendement voté au Sénat la semaine dernière, légèrement modifié, qui permettrait de poursuivre le financement de l’institut du droit local, a été déposé par André Reichardt, cosigné par les sénateurs Kennel, Keller, Troendlé, Danesi, Grosdidier, Leroy, Bockel et Kern. Ce dernier l’a défendu en séance publique vendredi. ■ Les préfets qui prépareront les fusions de région d’ici le 1er janvier 1016 ont été baptisés « préfigurateurs ». Un terme assez théologique qui avait déjà été utilisé pour les hauts fonctionnaires qui ont monté les agences régionales de santé (ARS). ■ Quinze visites officielles ont eu lieu à Strasbourg au cours de 2014, a indiqué le préfet de région Stéphane Bouillon lors de ses vœux à la presse. ■ La fraude au revenu de solidarité active (RSA) avoisinerait les 8,28 millions d’euros dans le Bas-Rhin, a annoncé le conseil départemental (ex-général), engagé depuis plusieurs mois dans une opération de contrôle systématique. ■ L’historien Georges Bischoff prépare un livre sur l’histoire de l’Alsace aux éditions Le Belvédère. Il promet de déconstruire quelques mythes qui ont été beaucoup utilisés dans le récent débat sur la délimitation des régions. Parution au printemps. ■ Aurélie Filippetti, députée (PS) et adjointe au maire de Metz, et Anne Grommerch, députée et maire (UMP) de Thionville, seront les deux élues d’Alsace-Moselle à appartenir au groupe de travail sur la laïcité que vient de mettre en place l’Association des maires de France (AMF). Seront-elles les avocates de la « zone concordataire » ? ■ Frédéric Hilbert a félicité le conseil départemental du Haut-Rhin, où il siège, pour son rapport sur le développement durable dans la politique de la collectivité. « Ici, c’est du sérieux, pas comme dans les autres instances où je siège », a-t-il indiqué. En clair, l’écologiste visait Colmar et sa communauté d’agglomération. ■ Engagé depuis 2007 dans une démarche qualité, le conseil départemental (ex-général) du Haut-Rhin bénéficie désormais de 11 activités certifiées, se plaçant « au 1er rang national », selon la collectivité. Deux nouveaux secteurs ont été certifiés : les transports publics et le SVP informatique. La carte cotée 77 Z 120 des Archives de Strasbourg. DOCUMENT REMIS La publication ici, il y a deux semaines, d’une carte de 1791 imaginant un redécoupage territorial et attribuée au pasteur Jean-Frédéric Oberlin (indiquée aux DNA par l’écrivain Jean Vermeil), a ému le musée Oberlin de Waldersbach. Cette carte n’est pas de la main d’Oberlin, expliquent son personnel et ses bénévoles – elle est imprimée – et ne vient pas du musée. En revanche, il en connaît une autre, manuscrite, qui ne présente que des subdivisions d’Ancien Régime. Après enquête, la carte litigieuse, issue du fond 77 Z des Archives de Strasbourg – c’est-à-dire son fonds Oberlin – date bien de 1791, et a bel et bien été attribué au pasteur sur la page Facebook des Archives qui l’ont mise en ligne fin octobre. Ce qu’on ne peut affirmer, c’est qu’elle propose une « régionalisation ». Sa légende dit simplement qu’il s’agit d’une carte de France « découpée en dix arrondissements métropolitains et en 83 départements ». Ce qui n’enlève rien à la saveur de cette présentation géographique qui marie l’Alsace à six départements des actuelles régions Lorraine, Bourgogne, Franche-Comté et… Champagne-Ardenne. RALLYE DE FRANCE – ALSACE La patate chaude Le départ du Rallye de France de la région, confirmé mercredi par la fédération française du sport automobile (FFSA), a été un subtil jeu de « patate chaude » entre les élus. Ce sont d’abord les conseils généraux, début décembre, qui ont annoncé qu’ils ne paieraient plus : personne ne peut leur en vouloir, tout le monde ayant compris que ces collectivités sont étranglées financièrement. Strasbourg a pu ensuite dire qu’on pouvait continuer, mais qu’il fallait baisser les prix et la Région plaider pour que le privé en fasse un peu plus. Et le Rallye a disparu sans que ce soit la faute à quiconque… Pour mémoire, ce sera une économie de 3,8 millions d’euros d’argent public. TTE-RTE 04