UN NOUVEAU LIEU DE TOURNAGE DANS LE SUD

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UN NOUVEAU LIEU DE TOURNAGE DANS LE SUD
ACTUALITÉS
UN NOUVEAU LIEU DE
TOURNAGE DANS LE SUD
n APRÈS AVOIR RÉHABILITÉ D’ANCIENS ENTREPÔTS DE LOGISTIQUE D’UNE SURFACE DE 26 000 M2 BÉNÉFICIANT DE 22 HECTARES
DE TERRAIN, PROVENCE STUDIOS PROPOSE AUJOURD’HUI UNE ALTERNATIVE AUX LIEUX DE TOURNAGES DANS LE SUD DE LA
FRANCE, GRÂCE À UNE OFFRE MODULAIRE BASÉE SUR UNE STRATÉGIE ÉTABLIE AUTOUR DE L’ÉCORESPONSABILITÉ.
FRANÇOIS CHEVALLIER
timents, EuropaCorp, par la voix de
Laurent Paul, directeur de production de la série, trouve le site particulièrement intéressant. La saison 2,
aussi tournée à Marseille, s’appuiera
sur le métier premier de Delta Entreprises (le transport) pour louer des
véhicules. Enfin, pour la saison 3, la
production décide de louer une partie des entrepôts – 2000 m2 – dans
le but de reconstituer la base Hydra
du héros, agent de la DGSE, incarné
par Vincent Elbaz.
© François Chevallier
n 26 000 m2 et
22 ha de back lots
L
Provence Studios est située au cœur de Technopolis, d’anciens bâtiments de fabrique de tôle ondulée reconvertis (en partie)
en studios de cinéma.
e Sud: les cigales, la lavande, les
calanques… et désormais de
nouveaux lieux de tournages !
Située entre l’aéroport de Marignane
et les deux gares TGV de la Région
(Aix-en-Provence et Marseille), Provence Studios est avant tout l’idée
d’un homme, Olivier Marchetti, qui a
souhaité reconvertir ses anciens entrepôts en lieux de tournages pour la
fiction et le long-métrage. EuropaCorp, pour sa série No Limit (TF1),
l’a déjà loué et utilisé… avec succès.
n Premiers plans
C’est en 1988 qu’Olivier Marchetti
croise la route du cinéma. « Les
productions Alain Sarde nous ont
contactés pour utiliser nos entrepôts de Marseille sur le tournage
de Trop belle pour toi de Bertrand
Blier ; elle est revenue quatre ans
plus tard pour des séquences d’Un,
deux, trois, soleil du même Blier. »
Entre les deux, plusieurs unitaires de
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France 3 utilisent ces vastes espaces
pour des séquences ; ils serviront
également de base technique pour
la saga des Taxi.
En parallèle, Olivier Marchetti, via la
holding Delta Entreprises, acquiert,
en 1996, Technopolis, un ensemble
de bâtiments d’une surface de
26000 m2, à Martigues, afin de créer
une division logistique. « L’idée était
dans un premier temps de louer
cette surface pour des sociétés du
secteur. Quelques années plus tard,
lorsque notre locataire est parti,
nous avons entamé une réflexion
pour l’utiliser soit dans une optique
de lieux de tournage soit comme
plate-forme de nautisme, au regard
de sa situation. »
En 2007, Provence Promotion, qui,
comme l’indique sa dénomination,
est en charge d’assurer la vitrine la
plus large possible du territoire pour
attirer activités et investisseurs, fait
une approche. « Ils nous ont contac-
tés car ils avaient plusieurs demandes
bien précises pour des productions
notamment nord-américaines. »
Une visite, tout aussi opportune,
des représentants des studios
Pinewood, en 2008, qui jugèrent le
projet intéressant et pertinent, finira
de convaincre Olivier Marchetti du
bien-fondé de sa démarche.
n Pas de limite
pour No Limit
Le réseau est essentiel et, plus encore peut-être, dans le cinéma.
« Nous avions établi de bonnes relations avec Yannick Soscia, régisseur
général, sur de précédents tournages
et il nous a demandé si nous n’avions
pas un bureau disponible à Technopolis, pour tourner une séquence
d’intérieur du premier épisode
de No Limit, réalisé par Didier Le
Pêcheur ». Nous sommes en 2012
et, à l’issue de cette seule journée de
tournage, suivie d’une visite des bâ-
Provence Studios, filiale de Delta
Entreprises, dispose donc de
26000 m2 d’entrepôts et de 3000 m2
de bureaux environ. On compte aussi
22 hectares de terrain, soit bruts
soit sous forme de routes ou de
parkings qui peuvent faire office de
back lots. « Il semble que ce soit un
atout supplémentaire pour Provence
Studios car, en comparaison de prises
de vues sur des routes ou en ville, le
coût est bien moindre, le tournage
est facilité par l’absence d’autorisations. En outre, les autorisations de
ventousage sont très contraignantes
et, si les conditions météo ne sont pas
bonnes le jour de votre autorisation, la
production risque de perdre un temps
précieux pour un budget non négligeable », explique Olivier Marchetti.
Ajoutons aussi une plus grande souplesse dans l’emploi des armes à feu,
par rapport aux tournages en ville, et
la notion de confidentialité des tournages, qui est de plus en plus une
plaie pour les productions.
Proche de la Méditerranée, Provence
Studios ne dispose pas pour autant
d’une plage mais d’un quai, situé à
300 mètres, pour éventuellement
embarquer les équipes de tournage.
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ACTUALITÉS
n Un écosystème
complet en germe
Olivier Marchetti sait qu’il ne peut se
cantonner à offrir des lieux de tournage bruts. « Nous avons entamé
un programme d’investissement qui
va s’étaler sur plusieurs mois, avec
l’objectif de proposer une gamme
complète de services, quelle que soit
la demande de tournage. » La première étape de ces investissements, à
hauteur de 1,3 M€, concerne l’aménagement de loges et de bureaux de
production qui sera effectif au printemps 2015. En parallèle, le patron de
Provence Studios multiplie les visites
de professionnels – loueurs de matériels, écoles de cascadeurs et même…
investisseurs –, tous intéressés par
cette offre d’un nouveau genre.
Et ne lui parlez pas de low cost ;
Olivier Marchetti n’aime pas du tout
ce terme. « Sans vouloir nous comparer à eux, est-ce que vous pensez
qu’on a parlé des studios d’Arpajon
les premières années, en les qualifiant
de low cost? Nous allons évoluer au
fur et à mesure des demandes des
productions, d’investissements externes et internes pour offrir un écosystème complet qui sera en mesure
de répondre à tout type de tournages,
fiction télé comme long-métrage. »
n Une démarche
écoresponsable
Provence Studios ne peut pas encore
accéder au label Écoprod, mais l’ambition affichée est bien de constituer
des studios les plus « verts » possibles.
« J’ai rencontré des architectes aux
États-Unis qui ont réfléchi à la revalorisation d’espaces comme le nôtre et
la démarche est de réduire au maximum l’impact environnemental. »
Comment? En mettant en place des
systèmes de rafraîchissement innovants pour éviter la climatisation
classique. Des puits de lumière, la récupération des eaux de pluie, l’instal-
© F.C.
Sans parler d’une ligne d’horizon parfaitement dégagée permettant de
figurer un grand nombre d’environnements. À ce stade d’avancement,
Provence Studios compte déjà une
menuiserie et des ateliers dédiés
ainsi qu’une surface entièrement
modulable en fonction des besoins,
petits ou grands, des productions.
Olivier Marchetti, fondateur de Provence Studios, espère attirer les tournages
de fiction télé et de films à Martigues.
lation de panneaux photovoltaïques
sur les toits, voire la revalorisation
des bois de décors pour le chauffage
sont autant de pistes que souhaite
suivre Olivier Marchetti. « Ce sont de
gros investissements qui, à terme,
vont permettre de réduire la facture
auprès des productions qui viendront
tourner », assure-t-il.
Tout comme son programme
d’investissement, Provence Studios
avance à pas mesurés et réfléchis
côté ambitions. Olivier Marchetti
espère que 2015 verra une ou deux
séries TV venir tourner – et pourquoi
pas une autre saison de No Limit –,
et tout autant d’équipes cinéma
« Nous ne sommes qu’au début de
l’aventure, mais ce n’est déjà plus un
projet. Avec cette variété de décors
naturels incroyables dont dispose la
Région, l’offre de Provence Studios
nous semble un complément idéal
pour tourner le plus longtemps possible sur notre territoire et, ainsi,
valoriser et pérenniser la chaîne de
production et l’emploi. »
n
Affaire à suivre…
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