lcl dans l`impasse financière

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lcl dans l`impasse financière
MAI 13
Mensuel
Surface approx. (cm²) : 1735
N° de page : 58-60
7 RUE PUITS GAILLOT
69202 LYON CEDEX 01 - 04 72 98 05 00
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FOOTBALL
LCL DANS L'IMPASSE
FINANCIÈRE
Habitué à dominer le football français et européen, l'OL doit faire face depuis
deux ans à une situation financière difficile, telle que son avenir dans l'élite ne
tient qu'à quèlques points dans le championnat.
L
lavenir de l'Olympique lyonnais
dans l'élite du football europeen ne
tient-il qu'a un fil? Régulièrement
dans le rouge dqiuis deux ans, le club de
Jean-Midiel Aulas a beau se strrer tres fort
la ceinture, les economies ne suffisent plut.
Selon le dernier rapport de la Direction
nationale du contrôle de gestion (DNCG),
le déficit de l'OL lors du dernier exercice
(2011 -2012) était de 28 millions d'euros
Egal a celui dè l'exercice précèdent Soit 56
millions d'euros en deux ans C'est beau
coup trop Malgre le depart de certains
gros salaires l'an passe, la masse salariale
est encore tres lourde, et les retards du
stade de Decines et les resultats sportifs en
dents de scie ont fait chute l'action d'OL
Group Quant a la mesure décidée par le
gouvernement Ayrault de faire supporter
aux clubs de foot la taxe a 75 %, elle
plombe d'a\ alice un peu plus les comptes
dt IOL Le club rhodanien est dans une
spirale financiere négative et a du mal a re
dresser la barre A tel point que sa parti
cipation a la riche Ligue des champions,
ratée en 2012, est devenue une question
vitale
CE QUI PLOMBE L'OL
L'absence en Ligue
des champions
- 20 millions d'euros
"Le fait de ri avoir pas joue la Ligue des
champions cette annee, c'est un manque a
gagner de 19,3 millions d'euros pour Lyon',
assure Christophe Lepetit, charge d'études
au Centre de droit et d'économie du sport
(GDES). Cette saison, la simple qualifica
tion en Europa League, petite soeur de la
Ligue des champions, a seulement permis
a l'OL d'engranger, droits tele compris,
3,8 millions d'euros C'est plus de cinq fois
moins I "La Ligue des champions, LE n'est
pas seulement la joie d'entendre la petite
musique, confiait Jean-Michel Aulas a la
fin du match contre Montpellier, le
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19 avril Notre qualification est mdispen
sable au regard dè nos comptes a"exploita
tion " Cc soir-la, grace a sa victoire sur le
champion de France en titre (1-2), l'équipe
de Remi Garde a repns la troisieme place
du classement Une place quelle devra a
tout prix conserver pour disputer les
barrages et espérer participer a la presti
gieuse compétition Maîs a cinq journées
de la fin de la saison rien n'est joue Der
riere le leader incontesté Paris, Marseille,
Lyon, Lille et Saint Etienne s accrochent
pour une troisieme place ou, mieux, une
seconde qualificative "Dans le contexte financier de l'OL, la qualification est vitale,
estime Christophe Lepetit Si l'OL ne
l'obtient pas, le club va devoir encore plus
continuer a faire des economies sur les
joueurs Or, si le club \end ses meilleurs
joueurs, l'équipe devient de moins en
moins compétitive sportivement et diminue
ses chances déjouer dans la cour des grands
clubs européens. Elle devient aussi moins attractive pour les spectateurs et risque de voir
son affluence au stade encore baisser" Un
cercle vicieux
Eléments de recherche : VINCENT GRANDIL : avocat associé chez Altexis, toutes citations
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Le cas Gourcuff
- ll millions d'euros
Yoann Gourcuif est devenu un cas d'école
à Lyon : acheté à Bordeaux 22 millions
d'euros en 2010, l'ancien champion de
France touche un salaire de 4,4 millions
d'euros par an (hors primes). Mais son
rendement et ses performances ne sont pas
à la hauteur de l'investissement. Depuis
son arrivée, le Breton a joué à peine
plus de 80 matchs et marqué 11 buts.
Conséquence : sur le marché des transferts,
sa cote n'a fait que baisser. Elle est
aujourd'hui estimée à seulement 8 millions d'euros. Pis, Jean-Michel Aulas doit
encore s'acquitter de 8 millions au titre du
reste du transfert de 2010... Au total, le
numéro 8 coûte au club environ 11 millions d'euros par an. "Une situation inédite à Lyon, qui avait jusqu'à présent l'habitude de toujours bien vendre ses joueurs,
souligne Christophe Lepetit. Les anciens
Karim Benzema, Michael Essien ouMahamadou Dlarra ont été vendus entre 20 et 30
millions d'euros. Mais aujourd'hui le marché des transferts n'est pas assez actif. Apart
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à Paris, Manchester ou Chelsea, personne
n'aplus réellement les moyens de mettre autant d'argent dans un transfert" Encore
moins quand le joueur cumule les pépins
physiques. Comme c'est le cas de Yoann
Gourcuff, blessé trois fois cette saison. L'OL
traîne le dossier Gourcuff comme un beulet Jusqu'à présent, le président des Olympiens n'a pas voulu se résoudre à brader
son milieu de terrain, dont le contrat arrive à échéance en 2015. S'y résoudrat-il cet été ? Yoann Gourcuff accepterat-il, lui, de revoir ses prétentions salariales
à la baisse s'il intègre un autre club ? Rien
n'est moins sûr. Quand bien même, si par
miracle une issue favorable était trouvée
au prochain mercato d'été, le recrutement
du Breton aura été un achat à perte.
Les huit autres millionnaires
Yoann Gourcuff est le plus haut salaire de
l'équipe, mais le club compte huit autres
millionnaires. C'est beaucoup pour une
entreprise dont les comptes sont dans le
rouge. Lisandro touche 4,1 millions d'euros, Safe Gomis est à 3,5 millions, Anthony
Réveillère à 2,5 millions... Eux aussi ont
été achetés une petite fortune : 24 millions
d'euros pour Licha, 15 millions pour
Bafé Gomis. Très utiles dans le jeu lyonnais, ces joueurs ont tous le défaut d'avoir
des salaires qui alourdissent la masse salariale de l'OL. Jean-Michel Aulas a déjà
commencé à fortement "dégraisser" son
groupe à la fin de la saison 2012, avec le
départ de ceux qu'il avait nommés les "dinosaures" : Kallstrom, Lloris, Cissokho,
Cris, Mensah et Ederson. fl a poursuivi sa
stratégie difficilement l'hiver dernier,
grâce au prêt avec option d'achat de
Michel Bastos. Résultat, une économie de
28 millions d'euros. Et une stratégie plutôt payante jusque-là : en se séparant de
ces gros salaires, Jean-Michel Aulas a fait
le pari de la formation et choisi l'option
de la classe biberon. L'OL espère, lors du
prochain mercato estival, alléger encore sa
masse salariale. Mais cette stratégie contrainte - a une limite : la performance
sportive. Si l'OL veut jouer la Ligue des
champions et rivaliser avec les plus grands
clubs européens, le club ne peut pas seulement compter sur ses jeunes, aussi bons
soient-ils.
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La future taxe à 75 %
-15 millions d'euros
Pour beaucoup, la taxe à 75 % instaurée par le
gouvernement Ayrault, c'est le coup de grâce
porté aux clubs. Car si la mesure devait, dans une
première idée, être supportée par les salariés, finalement ce sont les entreprises qui devront s'en
acquitter. Donc les clubs... En 2009 déjà, sous
l'ère Sarkozy, les présidents des clubs de foot
étaient montés au créneau après la suppression
du droit à l'image collective (BIC), une niche fiscale qui permettait une exonération de 30 % des
charges sociales sur la rémunération versée aux
joueurs. À l'époque, FOL avait dû constater une
perte de 6 millions d'euros. Dès 2014, la charge
supplémentaire engendrée par le nouvel impôt
est estimée par le cabinet de la conjoncture et
du marketing PNC à 82 millions d'euros, dont
la moitié payée par le riche club parisien. "Pour
Paris, cest une goutte dans son budget, observe
Philippe Villemus, économiste d'entreprise et
professeur-chercheur (auteur du livre Le patron,
le smicard et le footballeur). En revanche, cest un
coup dur pour l'OL. Non seulement fe dull va voir
ses charges augmenter, mais il devra encore plus
choisir r équilibre économique plutôt que les objectifs sportifs." À Lyon, le coût de cette nouvelle
taxe pourrait s'élever entre 15 et 17 millions d'euros par an. "Le paramètre fiscal est devenu un enjeu de plus en plus important pour les clubs de foot
français", affirme Marylène Bonny-Grandil,
avocate fiscaliste chez Altexis. Outre son coût,
la taxe à 75 % risque aussi de faire fuir les meilleurs joueurs vers des pays à la fiscalité plus avantageuse, comme l'Angleterre et l'Espagne.
L'échec boursier
Introduite à 26 euros en 2007, l'action d'OL
Group n'a cessé de chuter, pour atteindre aujourd'hui à peine plus de 2 euros. Soit une baisse
de 88 %. L'entrée en Bourse a permis à l'OL
d'augmenter ses fonds propres dans l'optique de
la construction du nouveau stade", explique
Christophe Lepetit. Mais elle était aussi censée
apporter une solidité financière supplémentaire
en diversifiant les sources de financement. Actionnaire principal d'OL Group, Jean-Michel Aulas (via sa holding ICMI) possède 34,17 % des
parts, l'autre grosse partie étant détenue par le
fortune Jérôme Seydoux à hauteur de 29,87 %.
"De manière générale, k choix, boursier est un échec
pour les clubs de foot, car l'aléa sportif pèse trop
fortement", poursuit le chercheur.
"Une solution pour l'OL est d'alkr chercher de
nouveaux partenaires du côté de l'ExtrêmeOrient, des Émirats ou de l'Afrique du Nord, rebondit Paul Piemontese, président de la section
féminine et ancien directeur régional RhôneAlpes-Auvergne chez Berliet et Renault Trucks.
Un apport nouveau serait un coup de main considérable" Parmi les pistes étudiées par les dirigeants : Dubaï et Abu Dhabi. Jean-Michel Aulas s'y est déplacé à plusieurs reprises depuis 2012.
Sans grands résultats pour l'instant. "L'arrivée
de tels investisseurs nécessite d'ouvrir le conseil
d'administration", juge Paul Piemontese. Et
donc de partager le pouvoir. Chose que Jean-Michel Aulas a, jusqu'à présent, toujours refusé de
faire.
•
LESUE ANAGNOSTOPOULOS
Stade de Décines : à quitte ou double
L
e projet du stade des Lumières est sans doute le seul rayon de soleil dans le tableau un peu sombre des comptes de l'OL
Malheureusement pour l'OL, le nouveau stade prévu à Décines a beaucoup de mal à sortir de terre à cause des nombreux
recours judiciaires. Il devait être prêt en juin 2010 mais ne le sera finalement qu'en 2015. Un an avant le coup d'envoi de
l'Euro. Ce sera alors une aubaine financière pour le club de Jean-Michel Aulas. Te stade est la clé principale pour sortir du rouge,
estime Christophe Lepetit. À condition d'avoir une politique commerciale et marketing solide." Selon lui, les dirigeants doivent
s'inspirer du modèle économique allemand, où le spectateur n'est pas seulement perçu comme un supporter mais comme un
client qui vient deux heures avant le coup d'envoi du match pour faire les magasins, manger en famille, boire un verre. Maîs, pour
le stade aussi, l'OL a besoin de la Ligue des champions pour remplir les 58 DOO places prévues. Car, en se contentant de l'Europa
League cette année, l'OL a vu le taux de remplissage du stade de Gerland passer de 91,1 % (saison 2008-2009) à 80,6 % en
2012, et sa billetterie diminuer de 6,8 %. "S'il parvient à réussir son projet de nouveau stade, l'OL a de grandes chances de
retrouver de sa superbe", assure Christophe Lepetit. Le tout est de tenir jusque-là.
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