Jean Novel, disparition d`un homme de coeur GRENOBLE/FILLINGES.

38H - Le Dauphiné Libéré
10 Avril 2006
Jean Novel, disparition d'un homme de coeur
GRENOBLE/FILLINGES.
Originaire de Haute-Savoie, l'adjudant Novel avait secouru des centaines de
personnes au sein du PGHM de l'Isère. Il est décédé dans un accident de la
route
Jean Novel avait deux passions : le secours en montagne et les sports mécaniques. C'est au guidon de
sa moto qu'il a trouvé la mort vendredi soir (nos éditions précédentes) en sortant de la base du Versoud
où est installé depuis quelques années le Peloton de gendarmerie de haute montagne de l'Isère.
Dans la grande famille du secours en montagne isérois et dans la région de Fillinges (Haute-Savoie)
dont il est originaire et où réside sa famille, la nouvelle de sa disparition a été vécue comme un véritable
cataclysme. Ses camarades du PGHM et de la Sécurité civile avec lesquels il a mené des centaines de
secours lors des dernières années sont littéralement en état de choc. Lorsque l'on connaît la solidarité
des gens de montagne, et plus encore l'amitié indéfectible unissant les hommes qui, chaque jour,
partent sauver les vies en mettant la leur en péril, on imagine le traumatisme que le décès brutal de
Jean Novel représente pour les gendarmes du PGHM.
Jean Novel avait 46 ans lorsque le sort a voulu qu'il quitte ainsi ses amis et sa famille. Marié à
Véronique, Jean était père de trois enfants: Fanny, 16 ans, Elodie, 20 ans, et Damien 21 ans. Il avait
débuté sa carrière en gendarmerie territoriale, avant que sa fascination pour la montagne ne le pousse à
tenter d'entrer dans les rangs des unités du secours en montagne, affectation évidemment très
convoitée, nécessitant des qualités physiques et psychologiques hors du commun. Il avait réalisé son
rêve en 1990 en entrant au PGHM de Jausiers (Alpes de Haute-Provence), et avait rejoint celui de
Bourg-d'Oisans en 1992, avant d'être affecté à Grenoble/Le Versoud lorsque, en 1999, les deux unités
avaient logiquement été rassemblées en un seul lieu.
Jean Novel, pendant les 16 années passées au sein des différents PGHM, avait donc secouru des
centaines de personnes, été comme hiver, de nuit comme de jour, et par toutes les conditions. Au sein
du PGHM de l'Isère, il était aussi devenu le symbole de la nécessaire polyvalence à laquelle est tenu le
secouriste en montagne moderne: il était en effet titulaire de la qualification d'officier de police judiciaire,
élément précieux pour une unité telle que le PGHM de l'Isère, de plus en plus fréquemment appelé à
effectuer des constatations sur les lieux des accidents. Alpiniste et grimpeur de premier ordre, Jean était
également un spéléologue de grande expérience: il avait participé à tous les grands secours spéléo des
quinze dernières années. La photo que nous publions de lui en compagnie de son ami et collègue Jean
Pouzet est d'ailleurs tout à fait représentative de sa personnalité. Très attaché à sa région natale, père
de famille attentionné, Jean était aussi, au sein du PGHM, un modèle de camaraderie et de solidarité,
une forte personnalité aux qualités humaines infinies.
Ses obsèques auront lieu mercredi à 14 h 30 en l'église de Fillinges. En ces circonstances terribles,
notre journal partage la peine infinie de ses proches et de ses camarades.
D.M.
Page 1 sur 1