À demain - Un poisson dans le net

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À demain - Un poisson dans le net
À demain
L’homme face à la gloire de Dieu
Philippe Viguier
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Dédicace
Pour Luc, mon frère
Jeune dans la foi et passionné de Dieu
Que cette lecture enrichisse ta foi
Et affermisse tes fondations en Christ.
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Préface
Lorsque le prophète Jérémie fut appelé au ministère, il n’était encore
qu’un adolescent ou un jeune adulte. Mais ceci ne l’empêcha pas de
prêcher. En effet, pour lui il était impossible de ne pas proclamer la
parole de Dieu :
« Si je dis: Je ne ferai plus mention de lui,
Je ne parlerai plus en son nom,
Il y a dans mon cœur comme un feu dévorant
Qui est renfermé dans mes os.
Je m’efforce de la contenir, et je ne le puis. »
(Jérémie 20 :9)
Mais si Jérémie n’avait pas honte d’élever sa voix contre les grands de
son pays à son jeune âge, ce n’était certainement pas à cause de son
éducation ou de son expérience. Appelé de Dieu, il était un porte-parole.
Il ne parlait pas de sa propre autorité, il parlait pour Dieu.
C’est ce même feu dévorant qui m’a poussé à composer ce livre.
Finissant cet ouvrage à l’âge de 21 ans, je ne possède aucune fondation
pour me vanter de mon éducation ou de mon expérience. Si j’écris ce
livre ce n’est pas à cause de ma sagesse, je ne me leurre pas. Mon but
n’est pas de parler de ma propre voix , mais c’est de proclamer la Parole
de Dieu, ce que j’ai essayé de faire aussi fidèlement que possible.
Ce livre fut aussi un test de ma foi. C’est une chose de se sentir appelé,
mais c’en est un autre de croire que Dieu peut réellement utiliser les
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choses faibles de ce monde pour confondre les fortes, comme le prêchait
l’apôtre Paul (1 Corinthiens 1 : 27). Dieu a permis la complétion de cet
ouvrage malgré bien des barrières, je prie qu’il en recueille aussi les
fruits.
Concernant le contenu du livre, il a été rédigé pour donner une vue
d'ensemble sur les fondamentaux de la vie chrétienne en se basant sur la
gloire de Dieu. Le plan du livre est formé autour de ce que je crois être
les trois piliers de la théologie: Dieu, l'homme, et la relation entre les
deux. Lorsque l’on comprend la nature de l’homme, la nature de Dieu et
la manière avec laquelle l’homme doit être en relation avec Dieu,
l’essentiel de la foi biblique est communiquée. C’est pour cela que le
livre contient une partie sur la nature de l’homme (limité, inutile,
dépendant, dépravé), une autre sur la nature de Dieu (amour), et trois
parties sur la relation entre les deux (basées sur Exode 33-34).
L’introduction et la conclusion servent de ciment pour le reste du livre.
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L’idée de ce livre est simple : Dieu est glorieux, et l’homme ne l’est pas.
Mais en se soumettant à Dieu, l’homme permet à Dieu d’accomplir Ses
œuvres en lui. Et quelles œuvres ! Quelle gloire ! C’est ce que Paul nous
communique en 1 Corinthiens 4 :7 :
« Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance
soit attribuée à Dieu, et non pas à nous. »
Ma vision de la gloire de Dieu a énormément changée lors de mon
étude. Au début, j'imaginais la gloire de Dieu dans l’église comme
quelque chose attirant l’attention, donnant des idées de grandeur et de
lumière. Mais en réalité, c’est bien plus profond que cela. La gloire de
Dieu en l’homme, c’est avant tout ce qui lui permet d’accomplir ce qui
est impossible à sa nature pécheresse de faire : aimer, pardonner,
s’abandonner, souffrir avec joie, garder espoir, rester fidèle malgré tout.
Je prie de tout cœur que cette lecture vous sera une bénédiction, qu’elle
rafraîchira votre esprit et vous rappellera à quel point la marche avec
Dieu est belle et merveilleuse !
En Christ,
Philippe Viguier
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Première partie :
Introduction
« Certaines personnes voient les choses comme
elles sont et demandent ‘Pourquoi ?’ Je rêve de
choses qui n’ont jamais été et m’exclame
‘Pourquoi pas !’ »
George Bernard Shaw
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I. Un Rêve de Loin
Il y a de cela près de quatre mille ans, un homme regardait les étoiles.
Venant d’une contrée où les gens adoraient la lune, il avait souvent
observé le ciel. Souvent, il avait essayé de trouver un sens à sa vie en
contemplant la toile nocturne. Pourtant, l’immensité et la grandeur de
celle-ci n’avait jusqu’alors apporté qu'un sentiment de vide et de désir
non comblé. Mais cette fois les choses étaient bien différentes. Pour la
première fois, l’infinité du ciel semblait pouvoir être saisie.
Après la mort de son père, Abraham avait reçu un appel de Dieu lui
demandant de tout quitter, son pays, sa patrie et sa famille, pour se
rendre dans une terre qu’il ne connaissait pas. Abraham avait alors 75
ans. Accompagné de sa femme, de son neveu et de ses serviteurs, il était
parti pour Canaan. A son arrivée, Dieu lui promit ce même pays pour sa
descendance.
Abraham avait souvent médité sur cette promesse. Ce Dieu qui lui était
apparu et qu’il connaissait encore si peu était si différent des autres
dieux et de leurs religions. Comme cette lune isolée dans le ciel obtenant
toute l’attention au détriment du reste, les religions qu’Abraham avaient
observées ne semblaient expliquer la vie que de façon limitée ; où le but
de chacun n’était que de satisfaire son propre intérêt, oubliant
l’entourage et la beauté d’un univers.
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Ce Dieu-là en revanche lui faisait voir le monde au travers d’une
perspective bien plus vaste ; où rien ne s’isole, où dans le ciel, chaque
étoile compte. Où le sens de la vie se trouve dans chaque détail. Il lui
avait dit plus tôt : « Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai ; je
rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux
qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et toutes les familles de la
terre seront bénies en toi. » (Genèse 12 :2-3). Non seulement sa relation
avec ce Dieu bouleversait sa vie, mais celle aussi de toute la terre,
présente et future.
Et alors qu’il contemple ces étoiles, Abraham réalise que le Dieu avec
lequel il est entré en communion est bien plus grand que tout ce qu’il
aurait pu imaginer. Cette relation avec ce Dieu ne le connectait pas
seulement avec un grand Dieu, mais aussi avec tout le reste de sa
création. Il commençait à faire partie d’une histoire bien plus grande que
la sienne ; celle du Dieu de l’Humanité.
Abraham avait déjà constaté la puissance de ce Dieu. Il revenait juste
d’une bataille où il avait vaincu quatre chefs de grandes villes qui
avaient conquis et ravagé une partie du pays et enlevé son neveu. Avec
seulement 318 de ses serviteurs il avait mis en déroute quatre rois et
leurs armées.
Jusqu’où pouvait aller la puissance de ce Dieu ? A quel point était-il
grand ? C’est ce à quoi il réfléchissait en regardant le ciel. Dieu venait
juste de lui dire « Regarde vers le ciel, et compte les étoiles, si tu peux les
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compter. Et il lui dit: telle sera ta postérité. » (Genèse 15 :5). Et alors, il
essayait de compter ces étoiles. Mais plus ses yeux s’habituaient à
l’obscurité, plus celles-ci semblaient être nombreuses. Trop nombreuses
pour être comptées.
Quel Dieu pouvait faire une telle promesse ? Non seulement Abraham
était sans enfant, avancé en âge, aux alentours des quatre-vingt ans, mais
en plus son épouse était stérile. Comment une postérité aussi nombreuse
que ces milliers et milliers d’étoiles pourrait-elle naître à partir de rien ?
Sur le plan humain, tout semblait impossible.
Mais ces étoiles, si nombreuses, représentant chacune une âme, une vie,
une histoire, rappellent à Abraham qu’il ne pourrait jamais saisir la
totalité de ce dont il faisait partie. Tout ce qu’il pourrait être ou connaître
ne resterait que quelques mesures, qu’un épisode, dans la symphonie de
la relation entre Dieu et l’homme ; Abraham réalisa que ce qui est perçu
par l’œil ne suffisait pas. Et Abraham crut. Il crut en l’invisible, en
l’impossible. « Espérant contre toute espérance, il crut, en sorte qu'il devint
père d'un grand nombre de nations, selon ce qui lui avait été dit: telle sera ta
postérité. » (Romains 4 :18).
Et lorsqu’Abraham mit sa foi en Dieu, cette communion s’élargit de
nouveau en profondeur. Ce rêve de Dieu pour l’humanité devint aussi
celui d’Abraham. Et pendant qu’Abraham continuait de chercher à saisir
l’étendue d’une telle promesse, il réfléchissait à la grandeur du Dieu
pouvant garantir autant. Quelle peut donc être la majesté d’un Dieu
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donnant autant à partir du néant ? Et il se demanda : pourquoi moi ?
Pourquoi un Dieu si puissant me choisirait-il moi pour partager une
relation si profonde ? Pourquoi me faire à moi une promesse si belle ?
Quel avantage obtient-Il à agir de la sorte ?
Et alors qu’Abraham découvre un Dieu fidèle, gracieux et rempli d’un
amour désintéressé, il réfléchit à la richesse de la vie qui l’attend. Ce
n’est pas simplement la promesse qui est belle, mais bien celui qui a le
pouvoir de la faire. Si ce Dieu peut garantir une telle promesse, quoi
d’autre reste-il encore à découvrir de lui ?
Et Abraham rêve. Lorsqu’il comprend que ce Dieu si grand et si puissant
sera avec lui tous les jours, il réalise que sa vie ne sera aussi belle que
pour autant qu’il laisse ce Dieu agir ; et qu’il croie. Peu importe ce qu’il
peut imaginer ou penser de bon pour son futur, ce Dieu aura quelque
chose d’encore plus merveilleux. Et la vie ne devient alors qu’un rêve
dont la beauté et la grandeur ne font que croître jour après jour. Et au fur
et à mesure qu’il croit et connaît ce Dieu dont la gloire est infinie, il
s’aperçoit que la richesse de la vie qui l’attend ne dépendra que de la foi
qu’il investit en Dieu. Et plus il croit, plus le rêve devient beau. Et le
futur, sa vie, devient une peinture inachevée dont les couleurs ne
peuvent s’ajouter que par l’expression de la foi, et dont l’œuvre finale ne
reste…qu’un rêve de loin.
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4000 Ans Plus Tard
Nous voici maintenant 4000 ans après Abraham. Et ce Dieu n’a pas
changé. Au contraire, il a continué à révéler sa grandeur au travers de
l’Histoire par de nouvelles œuvres et de nouvelles promesses, afin que
l’homme puisse le connaître même davantage qu’Abraham ne le put à
son époque. 4000 ans se sont écoulés, durant lesquels ce Dieu a investi
son âme dans des milliers d’histoires, dans des milliers de vies. Et il ne
s’est toujours pas lassé de ses promesses. Il est resté fidèle en toutes
choses.
Mais cela nous fait-il rêver ? Que ressent-on lorsqu’on a une relation
avec le Dieu Tout-Puissant, Créateur de l’univers ? Quelles sont nos
attentes vis-à-vis d’une telle relation ? Vivons-nous une chrétienté
intense, constamment renouvelée et rafraîchie par une relation avec
l’Etre parfait, ou avons-nous cessé d’espérer ?
Imaginez le plus grand artiste de tous les temps. Imaginez le plus grand
auteur ayant jamais existé. Imaginez l’histoire la plus belle et la plus
merveilleuse, la plus grande et la plus passionnée. Imaginez faire partie
de cette histoire.
Imaginez la plus pure et la plus intense relation d’amour ayant jamais
existé, entre un père et un fils. Imaginez deux êtres parfaits unis avec
une telle profondeur que leurs désirs ne peuvent être dissociés.
Imaginez un père aimant son fils, et un fils aimant son père ; pendant
toute une éternité. Puis imaginez ce père voulant offrir un cadeau à son
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fils : un cadeau dont la grandeur serait sans mesure, la beauté
indescriptible, la valeur infinie. Imaginez ce père prenant son fils par la
main, pointant dans le néant et faisant apparaître un monde. Un univers
entier. « Au travers » de son fils et « pour » son fils (Colossiens 1 :16).
Cette histoire, c’est celle de la Bible. Bien sûr, elle ne s’arrête pas au récit
de la création. Dieu avait d’autres plans. Ce monde qu’il voulait offrir à
son Fils, il allait aussi le préparer et le faire mûrir pour une perfection
sans pareil. Il ne voulait pas donner à son Fils un bébé, mais bien un
monde telle une « épouse » mûre et « préparée » (Apocalypse 19 :7). Et
pour cela, l’Histoire serait nécessaire ; une période au travers de laquelle
le Père préparerait un monde, non seulement pour que ce monde
apprenne à aimer son Fils, mais pour qu’il en soit fou amoureux. Il allait
préparer une « épouse » qui connaîtrait son Fils de telle manière qu’elle
saurait réellement apprécier chaque aspect de sa personne.
Par des récits, par des vies, par des aventures et des merveilles, il allait
révéler à l’homme au travers d’une longue histoire la plénitude de son
être. Il allait définir son caractère, illustrer sa nature, peindre les
profondeurs de son cœur. Evénement après événement, il allait faire
découvrir à une créature le sens de l’infini, de la grandeur et de
l’éternité.
Ce qui est beau dans une histoire, c’est que chaque détail compte.
Chaque moment, chaque seconde sont importants. Chaque détail de
notre vie est une partie essentielle du plan de Dieu pour ce monde. Cet
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instant a son importance. Aux yeux de Dieu, vous avez de l’importance.
En réalité, Dieu a des plans pour votre vie qui dépassent l’imaginable.
Peu importe qui vous êtes. Peu importe votre âge ou votre situation. Peu
importe votre passé. Vous faites partie d’un roman où la beauté se cache
derrière chaque lettre, derrière chaque touche d’encre. La question reste :
y croyez-vous ? Quelle est la grandeur de votre Dieu ? Comment
imaginez-vous la mesure de sa gloire ? Vous fait-il rêver ?
Peu importe à quel point les choses semblent être petites ou
insignifiantes, que ce soit un simple moment ou une personne comme
vous et moi ; « Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les
sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes » (1
Corinthiens 1 :27). Avec Dieu, la grandeur des choses se trouve dans les
moindres ; les plus riches trésors se trouvent dans les plus simples
endroits.
Peut-être n’avons-nous pas beaucoup à apporter. Peut-être même pas
cinq pains et deux poissons. Qu’importe ? Avec un Dieu « qui peut faire,
par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous
demandons ou pensons » (Éphésiens 3 :20), qu’avons-nous d’autre à
présenter ? Il peut multiplier.
Et si tout ce que nous avions à faire était de simplement tendre la main,
et de se faire conduire ? Et si tout ce qui manquait à ce rêve pour devenir
réalité était que l’on ferme les yeux et en y croyant ?
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Il existe un endroit où la vie peut être contemplée ; où elle peut être
approchée tel un enfant regardant un grand champ vaste et vierge : un
enfant rempli d’espoir et avide de découvrir tous les trésors qui y sont
cachés. Il est un lieu où chaque vue a le potentiel d’être glorieuse et
chaque pensée celui d’être un rêve. Cet endroit, c’est le cœur de celui qui
s’exclame en réponse à Dieu: Pourquoi pas !
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2. La Gloire de Dieu
Deux Gloires
L’année dernière, j’ai eu le privilège de visiter l’Egypte. Et s’il est un
pays qui a connu la gloire sur cette terre, c’est bien l’Egypte. Quand on
regarde les pyramides, les temples et les tombeaux, on se dit : « Quelle
gloire ce fut à l’époque ! » Mais quelque part, si l’on se dit cela en
utilisant le passé, c’est bien parce que cette gloire a disparu. Ce n’était
pas une gloire qui dure. Tout ce que l’on voit aujourd’hui de l’Egypte
antique ce sont des ruines. Et les ruines, en général, ne sont pas
emblématique de gloire. Cette gloire qui couronnait jadis l’Egypte est
passée. Finie. Il n’en reste rien.
Mais ce qui m’a marqué le plus pendant mon voyage n’étaient ni les
pyramides ni les temples ; c’étaient les œuvres de Dieu : le Nil, un lever
de soleil depuis le Mont Sinaï, la Mer Rouge. Les temples, une fois qu’on
les a vus, on n’est pas empressé d’y revenir. Je peux vous assurer
qu’après le quatrième ou cinquième, l’enthousiasme s’était déjà
fortement atténué : « tiens, encore des pierres ! Tiens des hiéroglyphes
pour changer ! Oh, quelle joie, un homme à tête de crocodile ! »
Et puis je mets mes pieds dans la Mer Rouge et commence à regarder
autour de moi. Un poisson au front avancé, long d’une trentaine de
centimètres, coloré d’un vert pâle et d’un bleu aquatique passe à
quelques mètres de mes pieds. Je le suis et me retrouve sur une barrière
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de corail où des centaines de poissons de toutes les couleurs, jaunes et
noirs, violets, oranges et bleus nagent ensembles. J’aurais pu rester là
pendant des heures.
Les pyramides semblent tellement petites et leur gloire tellement infime
comparée à la gloire des œuvres de Dieu. L’Egypte nous montre bien
que même les plus belles merveilles de l’homme ne passent pas la
barrière du temps. La vraie gloire, celle qui dure, c’est celle de Dieu.
L’Histoire
« Les cieux racontent la gloire de Dieu, Et l'étendue
manifeste l'œuvre de ses mains » (Psaume 19 :1).
Les cieux ont beaucoup à nous raconter. Les étoiles nous parlent de la
puissance de Dieu et de sa grandeur, le soleil révèle sa lumière, les
couleurs nous décrivent son goût pour la beauté, les nuages nous
montrent son amour de la diversité et son sens de l’humour, la pluie
nous rappelle sa souveraineté et sa fidélité ; on peut y voir sa paix, sa
passion pour la perfection, sa douceur et même sa colère.
En fait, le mot hébreu (langue dans laquelle fut rédigée la plus grande
partie de l’Ancien Testament) traduit par « raconter » vient de la racine
signifiant « livre » ou « parchemin. » Lorsque Dieu décrit sa gloire, il ne
le fait pas brusquement, mais bien au contraire en racontant une histoire
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où toutes choses sont reliées les unes aux autres sans qu’aucun détail ne
reste égaré sans son sens.
L’histoire de la création est une belle histoire, une histoire vraiment
glorieuse. Cependant, seul l’homme est décrit comme étant « à son
image » (Genèse 1 :26). Le reflet de la beauté de Dieu en l’homme dépasse
de loin les autres merveilles de la première semaine de ce monde. La
gloire que Dieu réserve à l’homme est bien plus grande que celle révélée
au travers du reste de sa création. L’histoire de la création en est une
magnifique, mais elle reste trop courte pour dépeindre les richesses de
gloire préparées par Dieu pour ses enfants. Pour cela plus de temps sera
nécessaire, avec plus d’histoires et plus de merveilles. L’homme aura
besoin de l’Histoire.
Définition
Paul écrivait aux Corinthiens : « Soit donc que vous mangiez, soit que vous
buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de
Dieu » (1 Corinthiens 10 :31). Le croyant est appelé à tout faire pour la
gloire de Dieu. D’ailleurs, si l’on devait faire un sondage pour demander
aux Chrétiens le plus grand but du croyant, beaucoup répondraient : « il
faut vivre pour la gloire de Dieu. »
C’est aussi le but de Dieu pour sa propre vie : « C'est pour l'amour de moi,
pour l'amour de moi, que je veux agir ; car comment mon nom serait-il
profané ? Je ne donnerai pas ma gloire à un autre » (Esaïe 48 :11).
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Mais qu’est-ce que la gloire de Dieu ?
Le mot « gloire » est beaucoup utilisé dans notre langage chrétien, et de
nombreuses manières différentes. C’est un mot qu’on chante, qu’on lit
dans la Bible dans de nombreux passages, qu’on entend dans les
messages, qui se répète sans arrêt dans la littérature chrétienne. Mais
qu’est-ce qui est donc impliqué dans l’utilisation de ce mot ? Est-ce
seulement un de ces mots à la mode dans le langage chrétien ou
contient-il un sens unique et précis ?
Trop souvent, il me semble que la gloire de Dieu reste une idée vague,
lointaine, indéfinie. N’est-ce pas pourtant le but du croyant de connaître
cette gloire pour vivre par elle ? Si le sens de la vie pour le chrétien est
réellement défini par la gloire de Dieu, alors comprendre l’étendue et la
valeur de ce concept est une chose indispensable. Malheureusement, de
nombreux mots riches en sens et en valeur ont été banalisés par leur
répétition et leur utilisation. Le mot « gloire » est l’un d’entre eux.
L’homme communique par le langage, exactement comme la Bible le
fait. Ainsi, pour trouver la vraie valeur des termes chrétiens, il faut les
comprendre à la lumière du langage des Écritures. Chaque mot de la
Bible a été placé de manière très précise et très réfléchie, chaque fois
dans un contexte lui donnant une certaine richesse et une certaine
identité. C’est pour cela que la Bible est une source infinie pour le
croyant : non seulement les vérités qu’elle partage sont extrêmement
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riches, mais en plus ces vérités s’enrichissent encore davantage les unes
les autres lorsqu’elles sont comparées et comprises ensemble.
Mots Hébreux
La langue française décrit le terme « gloire » d’une manière qui se
rapproche du sens biblique par sa généralité. En effet, le Petit Robert
donne plusieurs définitions du mot « gloire. » Premièrement, c’est une
« grande renommée répandue dans un très vaste public, et tenant à des
mérites, des actions ou des œuvres jugées remarquables. » C’est aussi un
« éclat prestigieux dont la grandeur est environnée. »
Cependant, l’une des limites de la langue française lorsqu’on l’utilise
pour expliquer le langage biblique est que souvent elle définit en un seul
mot ce que l’hébreu ou le grec définissent en plusieurs. Par exemple,
alors que le français ne possède qu’un seul mot pour définir l’idée
« d’amour », le grec en a cinq. De même, en hébreu il existe au moins
sept mots qui renvoient à l’idée de « gloire », lesquels nous allons
maintenant regarder.
Adar : signifie « augmenter, » « être large, » « être grand » (magnifique) et
« devenir glorieux. » C’est ce que Moïse a utilisé en Exode 15 :11 pour
décrire Dieu : « Qui est comme toi parmi les dieux, ô Éternel ? Qui est comme
toi magnifique en sainteté, Digne de louanges, Opérant des prodiges ? » Ici, la
gloire de Dieu est sa magnificence, sa grandeur, et aussi quelque chose
d’unique. En effet, cette gloire est liée à la sainteté de Dieu, un mot
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désignant quelque chose de « mis à part. » Cette gloire place Dieu dans
une catégorie de grandeur totalement différente de toute autre personne,
révélée par des prodiges.
Guéhout : signifie ‘être élevé,’ ou ‘excellence,’ ‘majesté,’ ‘splendeur.’ C’est
l’idée que David voulait exprimer en écrivant Psaume 93 :1 « L'Éternel
règne, il est revêtu de majesté » et Moïse en Exode 15 :1 « Je chanterai à
l'Éternel, car il a fait éclater sa gloire. » Cela implique un Dieu qui est exalté
et dont les bonnes œuvres produisent une réponse de louange et
d’adoration. De la même façon, le terme gabah signifiant ‘exalter’ fut
utiliser par David en Psaume 113 :5 « Qui est semblable à l'Éternel, notre
Dieu ? Il a sa demeure en haut. »
Hadar : veut littéralement dire ‘magnificence,’ soit ornement ou
splendeur. David utilisa ce mot en Psaume 145 :5 lorsqu’il dit : « Je dirai
la splendeur glorieuse de ta majesté ; Je chanterai tes merveilles. » Cette idée
reflète l’idée d’honneur et de royauté. De même, hode signifie ‘grandeur’
et dénote d’une proximité de définition. Cela parle d’un Dieu surpassant
la limite de la compréhension humaine, comme Elihu le décrivit en Job
37 :22-32 : « Oh ! que la majesté de Dieu est redoutable ! Nous ne saurions
parvenir jusqu'au Tout Puissant, grand par la force, par la justice, par le droit
souverain. »
Pahar : signifie ‘ornement.’ Cela fait allusion à la beauté esthétique de la
gloire de Dieu. David en fit mention en Psaume 71 :8 « Que ma bouche soit
remplie de tes louanges, que chaque jour elle te glorifie ! »
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Après avoir regardé les six premiers termes, on s’aperçoit que la gloire
de Dieu a plusieurs facettes. Elle implique des prodiges, de la beauté, de
la grandeur et de la majesté la différenciant et la mettant dans une
catégorie à part, élevée … surhumaine.
« Fais-moi voir ta gloire ! »
Et c’est ce sens qu’exprime le dernier terme, kabod, un sens qui dénote du
divin, qui est aussi le plus important et le plus utilisé dans l’Ancien
Testament (jusqu’à 200 fois). Ce mot vient de la racine signifiant ‘poids’
et veut dire ‘être lourd.’ Il fait référence à une gloire et un honneur qui
abondent dans la présence pesante de Dieu. Bien plus qu’une simple
caractéristique, ce mot implique la présence même de Dieu.
Ce mot, Dieu le définit aussi pour nous de manière très précise en Exode
33-34 lorsque Moïse crie à lui : « Fais-moi voir ta gloire ! » (33 :18). A ce
moment là, Moïse était confus et rempli de doute quant au futur d’Israël.
En effet, très peu de temps avant, alors que Moïse s’entretenait avec
Dieu sur le Mont Sinaï, la descendance d’Abraham s’était forgé un faux
dieu, un veau d’or. Pendant que de son côté Moïse recevait la parole
même de Dieu, le peuple se rebellait contre lui délibérément. Quel espoir
y avait-il pour Israël ? Moïse s’était présenté à Dieu pour prier en sa
faveur et demander le pardon de son péché, même au prix de sa propre
destinée éternelle : « Pardonne maintenant leur péché ! Sinon, efface-moi de
ton livre que tu as écrit » (32 :32). La réponse que Dieu allait lui donner le
laissera perplexe : « C'est celui qui a péché contre moi que j'effacerai de mon
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livre. Va donc, conduis le peuple où je t'ai dit. Voici, mon ange marchera devant
toi, mais au jour de ma vengeance, je les punirai de leur péché. »
Moïse avait pour mission de mener un peuple rebelle envers Dieu en
obéissant aux paroles de ce même Dieu. Comment faire ? Moïse savait
que cela était impossible. Il aurait besoin d’aide. Et cette aide, Moïse
avait bien compris qu’elle devrait venir de Dieu même ; Dieu en
personne.
« Voici, tu me dis: Fais monter ce peuple ! Et tu ne me fais pas connaître qui tu
enverras avec moi. Cependant, tu as dit: Je te connais par ton nom, et tu as
trouvé grâce à mes yeux. Maintenant, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, fais-moi
connaître tes voies ; alors je te connaîtrai, et je trouverai encore grâce à tes yeux.
Considère que cette nation est ton peuple. L'Éternel répondit: Je marcherai moimême avec toi, et je te donnerai du repos. Moïse lui dit: Si tu ne marches pas
toi-même avec nous, ne nous fais point partir d'ici. Comment sera-t-il donc
certain que j'ai trouvé grâce à tes yeux, moi et ton peuple ? Ne sera-ce pas
quand tu marcheras avec nous, et quand nous serons distingués, moi et ton
peuple, de tous les peuples qui sont sur la face de la terre ? L'Éternel dit à
Moïse: Je ferai ce que tu me demandes, car tu as trouvé grâce à mes yeux, et je te
connais par ton nom. » (Exode 33 :12-17)
Moïse avait réalisé que le seul moyen pour lui d’accomplir la volonté de
Dieu était d’avoir ce Dieu à ses côtés, non pas seulement pour donner
des directions lors des grandes décisions, mais bien pour offrir sa
présence à chaque pas, à chaque moment. Cette présence, Moïse voulait
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aussi en connaître la grandeur, le sens et la valeur. Alors il s’exprime au
verset suivant : « Fais-moi voir ta gloire ! » (33 :18).
Cet épisode décrit mieux que n’importe quel autre la manière dont Dieu
comprend sa gloire. En effet, en réponse à Moïse il s’exclame : « Tu ne
pourras pas voir ma face, car l'homme ne peut me voir et vivre » (33 :20). Pour
Dieu, sa gloire est tout simplement qui il est ; c’est sa personne.
Cependant, puisque l’homme ne peut le voir, il va partager sa présence
de trois manières différentes : sa présence ressentie, sa parole et ses
œuvres. Pendant que Dieu descend dans une nuée (présence ressentie), il
proclame (sa parole) ce qu’il fait (ses œuvres).
L’apôtre Jean reprendra les trois mêmes aspects en décrivant la gloire de
Dieu manifestée en Jésus-Christ : « Et la parole a été faite chair (présence
par sa parole), et elle a habité parmi nous (présence ressentie), pleine de
grâce et de vérité (présence par les œuvres) ; et nous avons contemplé sa
gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père » (Jean 1 :14).
Présence ressentie : Lorsque Dieu manifeste sa gloire, il le fait en partie
par une présence qui est ressentie, telle la nuée (34 :5). Cette présence
ressentie, Dieu la manifestait surtout dans le tabernacle et plus tard dans
le Temple pour l’Ancien Testament ; puis en Jésus et dans la possession
du Saint-Esprit dans le Nouveau Testament. C’est cette gloire qu’on
appelle souvent la gloire « Shékinah » ; mot non-biblique mais
provenant de la racine hébraïque signifiant ‘tente.’ Le mot tabernacle
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provient aussi de la même origine ; ainsi que le verbe ‘habiter’ utilisé par
l’apôtre Jean lorsqu’il fait allusion à Jésus en Jean 1 :14.
Cette présence ressentie par les hommes peut aussi être tracée dans la
Bible depuis le Jardin d’Eden jusqu'à l’état final de l’éternité. C’est ce
qu’Adam connut dans le Jardin d’Eden (Genèse 3 :8), ce qui fut présent
lorsque Dieu fit son alliance avec Abraham (Genèse 15 :12), qui fut vu de
Moïse dans le buisson ardent (Exode 3 :3), qui était évident sur le Mont
Sinaï (Exode 24 :15-18), constamment dans le tabernacle (Exode 25 :8),
puis dans le Temple de Salomon (1 Rois 8 :12). Ezéchiel en décrit le
départ suite à la destruction du premier Temple (Ezéchiel 10-11) et Agée
le retour lors de la construction du second Temple (Agée 2 :1-9). Elle se
manifesta pleinement en Jésus (Jean 1 :14), particulièrement à sa
naissance (Luc 2 :8-9) et lors de la Transfiguration (2 Pierre 1 :16-18, Jean
1 :14 ; Matthieu 17 :1-8). Elle est maintenant active au travers de la
présence du Saint-Esprit habitant le croyant (1 Corinthiens 3 :16), et sera
perçue lors du retour de Christ (Matthieu 16 :27) et lors de l’état éternel
final (Apocalypse 21).
Cet aspect de la présence de Dieu est indispensable pour vivre
pleinement la gloire de Dieu. C’est aussi pour cela que Dieu commanda
ensuite à Moïse d’ordonner des festivités obligatoires pour tout Israël,
afin que tous puissent être rassemblés là où Dieu choisirait de se
présenter : « Tu célébreras la fête des semaines, des prémices de la moisson du
froment, et la fête de la récolte, à la fin de l'année. Trois fois par an, tous les
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mâles se présenteront devant le Seigneur, l'Éternel, Dieu d'Israël » (Exode 34 :
22-23). Au moins trois fois par an, les Israélites étaient censés
expérimenter cette présence ressentie de Dieu, soit près du tabernacle,
soit plus tard dans le Temple. Et ce que les Israélites expérimentaient au
travers de ces événements est maintenant disponible en tout temps pour
ceux qui possèdent le Saint-Esprit, donné à Dieu à ceux qui croient en
lui.
Présence par sa Parole : le second aspect de la gloire de Dieu manifesté
dans ce passage est celui de la parole. En effet, Moïse n’expérimenta pas
seulement quelque chose de sensationnel et d’extérieur, mais aussi
quelque chose de bien personnel et de concret par la parole de Dieu.
Pour révéler sa gloire à Moïse, Dieu parla. Plus précisément, dans ce
contexte il lui donna même des commandements, dont les dix
commandements appelées les dix « paroles » (34 : 11-28).
On parlait plus tôt de la gloire de Dieu révélée lors de la création. Cette
gloire aussi fut le fruit de sa parole, comme l’indique l’auteur de l’épître
aux Hébreux : « le monde a été formé par la parole de Dieu » (Hébreux 11 :3)
et comme on le constate dans le récit même : « Dieu dit: Que la lumière
soit ! Et la lumière fut. » (Genèse 1 :3). C’est toujours au travers de sa
parole que Dieu révéla ses plans à l’homme, premièrement lui
commandant d’être fécond et de se multiplier et ensuite en lui
commandant de s’abstenir de se nourrir du fruit de l’arbre de la
connaissance du bien et du mal (Genèse 1 :22 ; 2 :16-17). Dieu parla à Job
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pour l’instruire (Job 38-41), aussi à Abraham (Genèse 15 :1), il parlait
« face à face » avec Moïse et lui donna une loi pour Israël (Exode 33 :11.
Deutéronome 6 :4-6), il parla au travers des prophètes (Hébreux 1 :1) et
finalement au travers de la personne de Jésus-Christ (Jean 1 :14).
Quand on pense à la gloire de Dieu, on ne pense pas souvent à ses mots
ou paroles. Et pourtant, lorsque Moïse revint vers le peuple après cet
événement, suite à sa demande de voir la gloire de Dieu, son visage
rayonnait de telle manière que les gens craignaient de lui parler. Son
visage brillait non seulement parce qu’il avait expérimenté la nuée, mais
bien « parce qu'il avait parlé avec l'Éternel » (Exode 34 :29). Comme
l’indique Esaïe, la gloire de Dieu et sa parole sont étroitement liées : « La
gloire de l'Éternel sera révélée, et au même instant toute chair la verra ; car la
bouche de l'Éternel a parlé » (Esaïe 40 :5).
Présence par les Œuvres : Comme Dieu ne peut être perçu par l’homme
pour qui il est, il se révèle en partie par ce qu’il fait. En effet, lorsque
Dieu apparaît dans la nuée il s’écrit : « L'Éternel, l'Éternel, Dieu
miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui
conserve son amour jusqu'à mille générations, qui pardonne l'iniquité, la
rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent, et qui
punit l'iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu'à la
troisième et à la quatrième génération ! » (Exode 34 :6-7). Dieu révèle qui il
est par ses actions : il est un Dieu qui pardonne les péchés, mais aussi
qui les juge. En fait, comme le décrit ce passage, ces œuvres révèlent
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quatre aspects de Dieu résumant bien son caractère et sa nature : sa
bonté, sa fidélité, sa justice et son infinité. En s’exprimant dans ces deux
versets, Dieu donnera une définition de sa personne qui restera la même
jusqu’à la fin de la Bible.
Les deux termes utilisés dans ce passage, bonté et fidélité, sont utilisés
tout au long des Écritures par ses différents auteurs pour dépeindre
Dieu. Ils sont répétés ensemble au moins 16 fois dans les Psaumes, et à
bien des reprises dans d’autres livres. Ils sont aussi très riches en sens.
Le premier terme, traduit ici par bonté, peut aussi être traduit par ‘grâce’
ou ‘amour immuable.’ Il dépeint un Dieu qui cherche le bien de ceux qui
l’entourent, et qui le fait avec une force remarquable. Le deuxième terme
traduit par fidélité reflète l’idée de ‘stabilité’ et de ‘vérité.’ Il implique le
sens d’un Dieu qui ne change pas, qui reste constant et qui incarne tout
ce qui est véritable. Troisièmement, ce passage révèle aussi la justice de
Dieu : « qui ne tient pas le coupable pour innocent. » Dieu est un Dieu juste,
ce qui explique beaucoup de ses actions et de ses motivations.
Finalement, Dieu est un Dieu infini. Il est au contrôle des choses : il peut
conserver son amour jusqu’à mille générations ou punir l’iniquité de
certains sur trois ou quatre générations. Seul un Dieu souverain et infini
peut pouvoir rester au contrôle de ces choses.
David écrivait en Psaume 19 :17 : « l’Eternel est connu par les jugements
qu’il exécute. » Ce que Dieu fait reflète qui il est et permet de donner de la
connaissance, de manifester sa gloire. C’est aussi pour cela qu’il indique
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à Moïse, un peu plus loin et toujours dans le même épisode : « Voici, je
traite une alliance. Je ferai, en présence de tout ton peuple, des prodiges qui
n'ont eu lieu dans aucun pays et chez aucune nation ; tout le peuple qui
t'environne verra l'œuvre de l'Éternel, et ce que j’accomplirai par toi inspirera
de la crainte » (Exode 34 : 10). Aussi, on voit ici que la manifestation de
cette gloire inspire de la crainte pour ceux qui l’observent, chose sur
laquelle nous allons maintenant nous pencher.
La Crainte de l’Eternel
Peu importe quel type de gloire se manifeste, que ce soit par la présence
ressentie de Dieu, par sa parole ou par ses œuvres, ce qui en résulte à
chaque fois est de la crainte :
Présence ressentie : « Je regardai, et voici, la gloire de l'Éternel remplissait la
maison de l'Éternel. Et je tombai sur ma face » (Ezéchiel 44:4). « L'aspect de la
gloire de l'Éternel était comme un feu dévorant sur le sommet de la montagne,
aux yeux des enfants d'Israël » (Exode 24 :17).
Paroles : « Souviens-toi du jour où tu te présentas devant l'Éternel, ton Dieu,
à Horeb, lorsque l'Éternel me dit: Assemble auprès de moi le peuple ! Je veux
leur faire entendre mes paroles, afin qu'ils apprennent à me craindre tout le
temps qu'ils vivront sur la terre ; et afin qu'ils les enseignent à leurs
enfants » (Deutéronome 4 :10). « Éternel, j'ai entendu ce que tu as annoncé, je
suis saisi de crainte » (Habakuk 3 :2).
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Œuvres : « Voici, je traite une alliance. Je ferai, en présence de tout ton peuple,
des prodiges qui n'ont eu lieu dans aucun pays et chez aucune nation ; tout le
peuple qui t'environne verra l'œuvre de l'Éternel, et ce que j’accomplirai par toi
inspirera de la crainte » (Exode 34 : 10).
La réponse recherchée par Dieu suite à la manifestation de sa gloire est
la crainte de son nom. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que la
crainte de Dieu et pourquoi est-elle nécessaire ? Dans le prochain
chapitre nous allons nous tourner vers l’un des plus grands théologiens
et sage de tous les temps pour répondre à ces questions : Salomon.
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3. Sagesse de Salomon
« La crainte de l'Éternel enseigne la sagesse, Et
l'humilité précède la gloire. »
Proverbes 15 :33
La goutte d’eau
Imaginez une goutte d’eau. Imaginez qu’elle représente 100 ans.
Maintenant imaginez-vous à l’intérieur de cette goutte, vous et votre vie.
Chaque année, chaque moment clé en représente une partie. Maintenant
pensez à ce que cette goutte représente face à l’éternité, à l’infinité : jetezla dans un grand verre d’eau.
Imaginez-vous toujours à l’intérieur de cette goutte, entourés de toutes
les milliers et milliers d’autres gouttes. Elles ne sont que la continuité de
la vie sur cette terre, et pourtant chacune d’elle est directement
influencée par la goutte dans laquelle vous êtes. Mais bien sûr, l’éternité
c’est plus qu’un verre d’eau. Prenez ce verre et jetez-le dans une grande
bassine. Cette fois la goutte semble encore plus petite et insignifiante. Et
pourtant, elle représente tellement !
Maintenant, prenez cette bassine et jetez-la dans un océan. Peut-être
commence-t-on un peu mieux à comprendre ce que l’éternité veut dire à
présent. Mais l’on n’y est pas encore. Transformez la terre en eau et jetezy l’océan. Transformez le soleil en eau et jetez-y la terre. Transformez
l’univers en eau, multipliez le tout par cent mille milliards et jetez-y le
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soleil. Et qu’est-ce qu’on obtient ? Juste une nouvelle goutte d’eau à jeter
dans un nouvel océan. L’éternité, c’est infini.
Cette goutte d’eau, c’est ce que représente notre vie par rapport à
l’éternité, mais aussi ce que l’homme représente par rapport à un Dieu
infini. Et quand on pense à Dieu en ces termes, il est normal d’éprouver
une certaine crainte. Et c’est là que la sagesse de Salomon commence.
Il conclut son livre de l’Ecclésiaste : « Écoutons la fin du discours: Crains
Dieu et observe ses commandements. C'est là ce que doit faire tout homme. Car
Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit
bien, soit mal » (Ecclésiaste 12 :15-16). Le jugement de Dieu est ce qui
marque le commencement de l’éternité et qui la définit. Un Dieu ayant
autant d’autorité et de pouvoir doit être craint.
Histoire de Salomon
L’histoire de Salomon commença par une sagesse bien plus humaine que
divine. En effet, lorsque Salomon arriva au trône, cela ne fut pas sans
tensions, notamment au sein de sa propre famille. David avait
clairement choisi Salomon pour lui succéder, seulement cela ne plaisait
pas à tout le monde. Une conspiration se forma avec certains dirigeants
importants du peuple qui tentèrent de couronner un autre fils de David,
Adonija. La conspiration échoua et Salomon devint roi. Cependant
Adonija eut du mal à l’accepter. Alors il tenta de parvenir à la royauté
par la ruse : en demandant la main d’une ancienne concubine de son
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père David, il chercha à s’approprier le statut de successeur du roi.
Lorsque Salomon entendit la demande de son frère, il en perçut tout de
suite la motivation. Il se mit en colère et jura sur le moment même de le
faire exécuter, ce qu’il fit faire immédiatement. Cette exécution fut suivie
de plusieurs autres. Salomon avait affermi sa royauté, cependant il
l’avait fait à un grand prix et dans un bain de sang. Il avait exécuté son
propre frère. Il avait accompli ce qui semblait, sur un plan humain,
devait être fait. Cependant, à l’intérieur de lui il savait bien qu’il existait
une autre sorte de sagesse, un discernement plus profond et plus efficace
que celui des hommes et qui pourrait le guider vers de meilleures
décisions.
Et lorsque Dieu lui apparaît dans un songe quelques temps après et lui
propose de lui donner ce qu’il demande, Salomon répond vite : « Accorde
donc à ton serviteur un coeur intelligent pour juger ton peuple, pour discerner
le bien du mal ! » (1 Rois 3 :9). Cette réplique plût à Dieu qui l’exauça. Et
non seulement Dieu lui donna de la sagesse, mais il lui en donna
beaucoup ; à tel point que Salomon devint un homme unique dans son
genre : « Je te donnerai un coeur sage et intelligent, de telle sorte qu'il n'y aura
eu personne avant toi et qu'on ne verra jamais personne de semblable à toi, » lui
dit l’Eternel en 1 Rois 3 :12.
Salomon devint sage, ce qui se manifesta instantanément. Peu après ces
événements deux femmes se disputant pour un bébé se présentèrent
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devant lui ; la manière avec laquelle il résolut le conflit inspira de la
crainte dans tout le peuple, sa sagesse étant évidente pour tous.
Théologie de Salomon
La vie de Salomon reste une énigme de bien des manières. Ses réussites
étaient phénoménales – et ses échecs de même. Et c’est bien ce qui fait
toute la richesse de sa sagesse. Au travers de ses expériences, bonnes et
mauvaises, Salomon parvint à comprendre les vérités les plus
fondamentales de l’existence humaine. Salomon était en quête de sens. Il
cherchait à faire un travail de définition : de trouver non seulement la
valeur des choses, mais aussi leurs plus profondes racines.
Parfois soumis à Dieu, parfois suivant son propre cœur, il explora les
plus diverses facettes de l’homme et sa conclusion en resta la crainte de
l’Eternel. En sondant les mystères de la vie, il parvint à une
compréhension des trois aspects les plus importants de celle-ci : Dieu,
l’homme, et la relation entre les deux. Ecclésiaste 3 :11, le verset clé de
son livre, résume ainsi ses réalisations : « Il fait toute chose bonne en son
temps ; même il a mis dans leur coeur la pensée de l'éternité, bien que l'homme
ne puisse pas saisir l'œuvre que Dieu fait, du commencement jusqu'à la fin. »
D’un côté il y a Dieu, souverain, infini, bon et faisant de belles choses ;
de l’autre, l’homme, limité, dépendant, cherchant en vain de
comprendre ces belles choses produites par Dieu ; et puis finalement il y
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a une relation parce que Dieu a placé dans le cœur de l’homme la pensée
de l’éternité, de l’infini.
Dans ses écrits, Salomon fait ressortir un contraste frappant entre Dieu et
l’homme. De son côté, l’homme ne peut rien faire qui dure. Toutes ses
œuvres sont inutiles. Ceci, il le disait par expérience. Salomon avait vécu
sa royauté dans le luxe et l’abondance. Pourtant, il dit à ce sujet : « J'ai
considéré tous les ouvrages que mes mains avaient faits, et la peine que j'avais
prise à les exécuter ; et voici, tout est vanité et poursuite du vent, et il n'y a
aucun avantage à tirer de ce qu'on fait sous le soleil » (Ecc. 2 :11).
Les œuvres des hommes ne durent pas. Même les plus beaux ouvrages,
comme les pyramides d’Egypte, finissent par tomber en poussière.
Cependant, de son côté, Dieu fait des œuvres éternelles : « J'ai reconnu
que tout ce que Dieu fait durera toujours, qu'il n'y a rien à y ajouter et rien à
en retrancher, et que Dieu agit ainsi afin qu'on le craigne » (Ecc. 3 :14).
La seule manière pour l’homme d’accomplir quoi que ce soit est d’être
dépendant de Dieu et de laisser Dieu agir au travers de lui : « Si l'Éternel
ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain ; si l'Éternel ne
garde la ville, celui qui la garde veille en vain » (Psaume 127 :1).
Cette distinction entre Dieu et l’homme est aussi celle qui est
indispensable pour comprendre la position de l’homme face à la gloire
de Dieu. En effet, la gloire de Dieu est quelque chose qui appartient à
Dieu et à Dieu seul. L’homme ne peut produire la gloire de Dieu. La
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seule façon de vivre en donnant gloire à Dieu est de vivre en ayant une
relation avec Dieu, où Dieu peut faire ses œuvres au travers de l’homme,
et l’homme peut ainsi devenir un porteur de la gloire de Dieu.
La relation entre Dieu et l’homme
Les principes fondamentaux de la relation entre Dieu et l’homme depuis
la création jusqu’à aujourd’hui n’ont pas changé. Et ces principes sont
les mêmes communiqués dans l’évangile : Dieu communique à l’homme
par sa grâce, et la réponse attendue de l’homme est la crainte, ou en un
autre mot, la foi.
1) La grâce de Dieu
Le mot « grâce, » qui provient du latin, est apparu dans la langue
française au XIe siècle et signifiait alors « aide de Dieu. » Dans le langage
biblique, il signifie « don immérité. » C’est quelque chose que Dieu offre
à l’homme sans rien attendre en retour, et pour aucune autre raison que
son bon vouloir. Face à un homme dépendant, limité et pécheur, Dieu
agit avec grâce.
Depuis la nuit des temps, peu importe l’origine, la religion ou les
circonstances, lorsque quelque chose de positif arrive à l’homme, il
éprouve le désir de remercier quelqu’un ou quelque chose. Peu importe
s’il craint Dieu ou pas, que ce soit à des dieux, à une « force » naturelle
ou à d’autres personnes, l’homme cherche à remercier. Mais peut-on
remercier pour quelque chose que l’on mérite ? Cela n’a pas de sens. On
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remercie parce que l’on obtient quelque chose que nous ne méritons
pas : un « don immérité. » Lorsque Paul écrit aux gens de Thessalonique
« Rendez grâces en toutes choses » (1 Thessaloniciens 5 :17), c’est bien
pour affirmer que l’homme ne mérite rien en toutes choses. D’ailleurs,
pourquoi utilise-t-on le terme « rendre grâce » pour remercier ?
Remercier est tout simplement répondre à la grâce de Dieu, comme nos
amis italiens le disent si bien : « Grazie ! »
De son côté, l’homme est incapable de donner un sens à sa vie par luimême. Il est en quête d’éternité, et pourtant ses œuvres sont toutes
vanités des vanités. C’est pour cela que Salomon s’exclame : « Il n'y a de
bonheur pour l'homme qu'à manger et à boire, et à faire jouir son âme du bienêtre, au milieu de son travail ; mais j'ai vu que cela aussi vient de la main de
Dieu » (Ecc. 2 :24). Même les choses les plus simples de la vie, Salomon
les décrit comme étant des dons de Dieu. L’homme ne peut s’approprier
quoique ce soit. En conséquence, tout ce que l’homme peut faire est
d’accepter ce que Dieu lui donne et de s’en réjouir.
2) La crainte de Dieu
Ces dons ne sont toutefois pas ce qui donne un sens à la vie. En effet,
l’homme désire bien plus que sa survie et qu’une vie joyeuse : il a dans
son cœur un vide en forme d’éternité. Etant de taille infinie, ce vide ne
peut ainsi être comblé que par quelque chose d’infini : la gloire de Dieu –
qui n’est rien d’autre que Dieu en train d’être Dieu. Mais ces dons,
même s’ils n’apparaissent pas comme la solution, sont tout de même la
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clé pour la trouver. En effet, comme Salomon le disait plus tôt, toutes ces
bonnes choses proviennent « de la main de Dieu. » Chacune d’elles est
ainsi une opportunité pour l’homme d’y voir Dieu et sa grandeur.
C’est cela que Salomon appelle la crainte de Dieu. C’est tout simplement
attribuer à Dieu ce qui provient de lui, confirmer sa présence et y mettre
sa confiance. Les choses comme manger, boire et se réjouir de la vie ne
sont pas la source du sens de la vie mais une opportunité pour déceler ce
sens ; l’intermédiaire par lequel l’homme peut pratiquer la crainte de
Dieu et ainsi voir et vivre sa présence et ses œuvres éternelles.
Salomon avait essayé de trouver un sens à sa vie en vivant tout ce que le
monde avait à lui offrir. Pouvoir, richesses, plaisirs et accomplissements :
il avait tout expérimenté et pourtant cela ne fit qu’aggraver sa misère
(Ecc. 2). Il ne restait plus qu’une chose à faire : craindre l’Eternel. Il
écrivit en Proverbes 3 :5-6 « Confie-toi en l'Éternel de tout ton coeur, et ne
t'appuie pas sur ta sagesse ; reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes
sentiers. » La solution pour le sens de la vie, Salomon la trouva dans un
concept très simple : la crainte de l’Eternel, ou en un autre mot, la foi.
L’homme ne peut percevoir que peu de ce qui arrive autour de lui ; et
c’est bien ce que Dieu voulait pour lui (Ecc. 3 :11). Dieu ne voulait pas
que l’homme sache tout. Il voulait qu’il reste dépendant, qu’il lui fasse
confiance et qu’il espère en l’invisible, comme nous l’indique l’auteur de
l’Epître aux Hébreux : « Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on
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espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas » (Hébreux 11 :1), et
comme l’écrivit Habakuk : « le juste vivra par la foi » (Habakuk 2 :4).
Et en faisant ainsi, une autre porte s’ouvre. Par la foi, ce ne sont plus les
œuvres de l’homme que l’on voit, mais la main de Dieu. On entre dans
cette histoire où chaque chose a un sens. Par la foi, chaque moment,
chaque circonstance, chaque rencontre est une opportunité pour y voir
Dieu, pour apprendre à le connaître davantage. La vie prend une autre
amplitude : les choses que l’on perçoit n’appartiennent plus à celles qui
s’éteignent, mais font partie de celles qui forment les pierres de l’édifice
de la gloire de Dieu et de l’éternité.
« L’humilité précède la gloire »
Sur son lit de mort, David donna ses dernières paroles à son fils
Salomon : « Je m'en vais par le chemin de toute la terre. Fortifie-toi, et sois un
homme ! Observe les commandements de l'Éternel, ton Dieu, en marchant dans
ses voies, et en gardant ses lois, ses ordonnances, ses jugements et ses préceptes,
selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, afin que tu réussisses dans tout ce que
tu feras et partout où tu te tourneras » (1 Rois 2 :2-3). Après avoir vécu une
vie intense, le message de David était celui-ci : « sois un homme, et obéis
aux paroles de Dieu ! » Curieusement, ces paroles sont aussi celles qui
concluent le livre de l’Ecclésiaste : « Écoutons la fin du discours: Crains
Dieu et observe ses commandements. C'est là ce que doit faire tout
homme » (Ecc. 12 :15).
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Pour être un homme il faut obéir à Dieu. L’homme conçu par Dieu est
celui qui est dépendant. C’est celui qui marche par la foi et qui n’essaye
pas d’écrire sa propre histoire, mais au contraire se place volontiers dans
celle racontée par Dieu. Etre un homme, c’est accepter de se faire tout
petit et de faire Dieu tout grand. Et cela, ça s’appelle l’humilité.
En effet, l’humilité n’est rien de plus que de remettre l’homme à sa place
et de donner à Dieu celle qui lui est due. Pas étonnant que les mots
« humanité » et « humilité » proviennent de la même racine. Le vrai
homme, l’homme accompli, est celui qui se nourrit de la Parole de Dieu,
comme l’indiqua Paul à son disciple Timothée : « Toute Écriture est
inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour
instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à
toute bonne œuvre » (2 Timothée 3 :16-17).
Celui qui créa l’homme le créa pour être humble. Mais cela n’empêche
pas l’homme d’être fait à l’image de Dieu. En effet, Dieu n’a pas fait
l’homme humble pour pouvoir le regarder d’en haut et lui rappeler ses
limites : Dieu a fait l’homme humble pour pouvoir partager sa gloire
avec lui. En effet, si l’homme méritait quoique ce soit, il aurait ainsi sa
propre gloire ; et non celle de Dieu. Si l’homme ne dépendait pas
entièrement de Dieu, il ne pourrait pas faire partie de la chose la plus
belle et la plus grandiose qui n’ait jamais existée. Dieu a fait l’homme
dépendant pour que celui-ci puisse être un porteur de sa gloire et puisse
y participer pleinement.
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Ce qui paraît trop souvent comme la plus grande différence entre Dieu
et l’homme, entre un Dieu glorieux et un homme humble, est en réalité
la clé pour la plus profonde et la plus intense unité. En effet, « l’humilité
précède la gloire. »
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Deuxième partie : l’homme
« Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de
lui ? Et le fils de l'homme, pour que tu prennes garde à
lui ? »
Psaume 8 :5
« Il faut qu’il croisse, et que je diminue. »
Jean 3 :30
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4. Inutile
« Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous
a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs
inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire. »
Luc 17 :10
Alliance avec Abraham
Après que Dieu eut montré les étoiles à Abraham et fit sa promesse,
« Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui imputa à justice. » (Genèse 15 :
6). A partir du moment où Abraham mit sa foi en Dieu, la promesse put
prendre effet. Dieu avait présenté sa grâce à Abraham et celui-ci l’avait
acceptée par la foi. La relation fonctionnait, ce que Dieu voulut aussi
confirmer à Abraham de manière plus symbolique, cette fois par une
cérémonie d’alliance.
Il lui demanda alors d’aller chercher plusieurs animaux : une génisse de
trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et
une jeune colombe. Après les avoir coupé en deux, tous sauf les oiseaux,
Abraham les sépara et les plaça l’un vis-à-vis de l’autre pour créer une
sorte de passage entre les morceaux. Ce rituel était alors couramment
pratiqué à l’époque pour conclure des alliances : après avoir coupé et
séparé les animaux, chaque partie de l’alliance devait passer au milieu
pour confirmer celle-ci.
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Cependant, après avoir préparé le nécessaire, Abraham dut attendre la
venue de Dieu, et au coucher du soleil, il s’endormit. Pendant son
sommeil, Dieu confirma les termes de l’alliance. Au même moment, une
obscurité profonde envahit l’endroit et l’atmosphère s’appesantit, telle
une fournaise fumante. Des flammes passèrent alors entre les animaux
partagés.
Dieu avait conclu son alliance avec Abraham, cependant cette cérémonie
avait été bien différente des autres. En effet, le passage indique que seul
Dieu passa entre les animaux. Abraham, lui, dormait. Le message de
Dieu pour Abraham fut bien clair : « Abraham, je n’ai pas besoin de toi.
Je ne fais pas alliance avec toi pour obtenir quelque chose de toi en
retour. Je t’ai choisi, pour t’aimer et remplir mes promesses en toi,
simplement parce que je suis bon. J’aurais pu choisir quelqu’un d’autre,
n’importe qui d’autre, mais je ne l’ai pas fait. Je t’ai choisi toi. Je fais
alliance avec toi, et je serai fidèle de mon côté. Pour toi, tu n’as aucune
obligation. Même si tu faillis, je resterai fidèle. »
Dieu n’avait pas besoin d’Abraham en particulier. Il aurait pu choisir
n’importe qui d’autre. De la même façon, Dieu n’a pas besoin de nous. Il
n’est pas un Dieu en quête de serviteurs, loin de là. Cela ne supprime
pas non plus la responsabilité de l’homme. Mais la vérité est que
l’homme vit sous la grâce de Dieu. Alors que nous ne méritons rien,
Dieu nous invite à faire partie de son histoire.
L’Apôtre Jacques
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Lorsque l’on pense aux apôtres les plus influents qui vécurent avec
Jésus, les noms de Pierre et de Jean nous viennent immédiatement à
l’esprit. Leur ministère fut puissant et leur influence sans pareille. Tous
deux écrivirent dans le Nouveau Testament, et tous deux glorifièrent
Dieu jusqu’à leur dernier souffle. Ils étaient des leaders, des meneurs
d’hommes, et des piliers de l’Église. Mais parle-t-on souvent de Jacques,
le frère de Jean et fils de Zébédée ?
A ne pas confondre avec l’autre Jacques mentionné dans la Bible, le
demi-frère de Jésus, qui devint un des principaux leaders de l’église de
Jérusalem, l’apôtre Jacques avait vécu avec Jésus depuis les débuts de
son ministère. Jacques avait tout ce qu’on aurait pu imaginer pour
réussir sur le plan chrétien. Il avait tout le potentiel nécessaire. Non
seulement il était un disciple de Jésus, mais il était aussi l’un des
premiers, et surtout parmi ceux les plus proches du Seigneur. En effet,
parmi les douze apôtres, il y en avait quatre avec lesquels Jésus avait
plus d’affinité : Pierre, André, Jacques et Jean. D’ailleurs, que ce soit
dans l’évangile de Matthieu, de Marc ou de Luc, à chaque fois que la
liste des douze disciples est donnée, il y figure parmi les quatre
premiers.
S’il y avait un chrétien qui pouvait être utile à Dieu, c’était bien Jacques.
Avec Pierre et Jean, il avait assisté à la résurrection de la fille de Jaïrus,
alors que Jésus avait laissé tous les autres gens qui l’accompagnaient.
Encore mieux, il avait été présent lors de la transfiguration de Jésus. Il
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avait vu de ses propres yeux le Seigneur dans sa gloire en train de parler
avec Moïse et Elie. Les autres disciples présents, Pierre et Jean, furent
transformés par cet épisode, comme nous l’indique leurs écrits (2 Pierre
1 :16-18 ; Jean 1 :14).
Jacques avait partagé trois ans de sa vie avec le Christ. Il avait vu des
centaines de miracles. Il avait vu le visage de Christ briller d’une lumière
aussi vive que le soleil pendant que ses vêtements devenaient blancs
comme la lumière. Il avait vu Jésus vivre et faire face aux grandes
difficultés comme aux petites. Il l’avait vu prier, louer, enseigner, diriger
et aimer. Il l’avait vu mourir et l’avait vu ressuscité. Pendant trois ans de
sa vie il avait vécu avec la personne la plus parfaite ayant jamais marché
sur cette terre et il l’avait fait de manière intime, partageant tout avec lui.
Jacques avait vraiment le potentiel pour réussir et pour être utilisé pour
la gloire de Dieu.
Et pourtant, contrairement à Pierre ou à son frère Jean, Jacques n’eut
pas le temps d’écrire des lettres ou de devenir un des leaders principaux
de l’Église. En fait, alors que l’évangile se répandait et que le besoin de
leaders et d’enseignants augmentait de plus en plus, Jacques fut mis à
mort par Hérode. Quelle perte, se dit-on ! Cet homme qui avait tout
pour réussir et porter du fruit ! Dieu aurait tellement pu l’utiliser.
Et puis au même moment, Dieu choisit quelqu’un d’autre pour le
ministère d’apostolat. Quelqu’un qui, au contraire, avait tout le potentiel
pour être le plus grand ennemi des chrétiens : Saul de Tarse, plus connu
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sous le nom de Paul. Alors que l’Église commençait à se développer,
Paul de son côté n’avait qu’un désir : la détruire. La motivation
principale de sa vie était d’anéantir le peuple de Dieu. Rempli de haine,
d’envie de meurtre et de violence, il persécutait à outrance les chrétiens.
Il ne voulait pas simplement leur faire mal, il voulait les exterminer. Cet
homme était une vraie tête de Nazi.
Insatisfait de persécuter les chrétiens à Jérusalem et dans la région, il
s’était même procuré des lettres lui permettant d’aller jusqu’à Damas,
ville à plus de 200 kilomètres de Jérusalem, pour pouvoir les arrêter et
les ramener liés. C’est sur ce chemin que Christ lui apparut et qu’il se
convertit. Il devint par la suite le chrétien le plus influent de tous les
temps.
D’un côté on avait Jacques, qui avait tout pour réussir, de l’autre Paul,
qui avait tout pour nuire à l’évangile. Mais contrairement à ce qu’on
aurait pu imaginer, Dieu choisit celui qui était le plus éloigné de lui pour
être utilisé. Dieu peut susciter n’importe qui pour être instrument de sa
gloire, comme Jean Baptiste le disait en ses propres mots : « Car je vous
déclare que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants à
Abraham » (Luc 3 :8).
Dieu n’a pas besoin de l’homme pour accomplir ses plans. Je sais que
même si je devais mourir demain cela ne nuirait en rien à Dieu. S’il m’a
choisi moi en premier lieu pour le servir, alors je sais qu’il peut choisir
n’importe qui d’autre. Peu importe la grandeur du ministère que l’on
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peut avoir, peu importe l’influence ou la maturité ; Dieu peut prendre
soin de ses affaires tout seul.
L’arche et les Philistins
Ceci est illustré mieux que tout par le récit conté en 1 Samuel 4-6. Alors
qu’Israël était en guerre contre les Philistins (pour changer), ils eurent
une idée : ils apporteraient l’arche de l’alliance avec eux pour que
l’Eternel leur accorde la victoire. Placée dans le Saint des Saints, l’Arche
de l’Alliance symbolisait plus que tout la gloire et la présence de Dieu.
Avec elle, ils seraient vainqueurs.
Mais Dieu avait d’autres plans. En effet, Israël perdit cette bataille et
l’Arche fut enlevée par les Philistins et emmenée dans leur pays. La
nouvelle fut un désastre pour Israël : le juge et sacrificateur Eli en tomba
à la renverse et se fractura le cou, pendant qu’au même moment sa bellefille accoucha d’un fils qu’elle nomma I-Kabod, signifiant « où est la
gloire ? » ou « aucune gloire. »
Au début, les Philistins étaient bien contents d’avoir cette arche. Ils la
placèrent dans un de leurs temples où se trouvait la statue de leur dieu
Dagon. Le lendemain, leur dieu se trouvait au sol, le nez contre terre. Le
jour suivant, la même chose se produisit, mais cette fois la tête s’était
brisée ainsi que les deux bras. En même temps, la main de l’Eternel
s’appesantit sur les habitants de la ville et ils eurent des hémorroïdes.
Les habitants d’Asdod, ville où se trouvait l’arche, envoyèrent alors
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l’arche dans une autre ville, Gath, où le même résultat se produisit.
Mécontents, ceux-ci la firent emmener à Ekron, où encore une fois le
même phénomène arriva. Les Philistins décidèrent alors de se
débarrasser de cette arche : ils la mirent sur un char tiré par deux vaches
et laissèrent celles-ci s’en aller. Les vaches partirent et s’en retournèrent
d’elles-mêmes dans le territoire d’Israël.
Comme on le constate de manière un peu humoristique dans cet
épisode, Dieu n’a pas besoin d’aide pour prendre soin de lui-même. Ici,
il n’eut pas besoin d’une expédition de force menée par des hommes
pour rapporter son arche en Israël. Deux vaches suffirent. De même,
Dieu peut accomplir toutes ses œuvres sans notre intervention.
Autosuffisance Divine
J’imagine une fois de plus le Père et le Fils créant le monde. Je les
imagine ensemble rempli de joie en train de faire naître un univers
entier. Une fois de plus, le Père regarde le Fils, puis fait apparaître au
travers de lui la vie : des arbres de toutes les tailles, des fleurs de toutes
les couleurs, des plantes de toutes les odeurs. Puis tout à coup, le Père
donne vie à des animaux dans le ciel et dans la mer : il fait l’aigle, la
baleine. Le Fils émerveillé les regarde se déplacer. Le lendemain, ils
continuent : cette fois, tout en pensant à des choses glorieuses, ils créent
le lion, puis le cheval, puis l’éléphant, s’échangeant des regards d’amour
et de joie entre chaque nouvelle créature. Puis après une petite pause le
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Père fait un clin d’œil à son Fils et crée… le canard ! Et ensemble, ils rient
pour un petit moment avant de continuer de nouveau.
La gloire de Dieu est la plus belle chose qui existe, et elle se résume
simplement en ceci : Dieu en train d’être Dieu. Dieu n’a pas besoin de
l’homme pour être heureux. On lit en Jacques 1 :16-17 : « Ne vous y
trompez pas, mes frères bien-aimés: toute grâce excellente et tout don parfait
descendent d'en haut, du Père des lumières, chez lequel il n'y a ni changement
ni ombre de variation. » Toute bonne chose provient de Dieu. Toute belle
chose trouve sa source en lui. Et non seulement elles viennent de lui
mais en plus il ne s’arrête pas d’en générer ; il ne change pas.
Si Dieu est parfait et toute bonne chose provient de lui, alors croyez moi,
il doit avoir un très bon sens de l’humour ! N’importe qui ayant observé
un canard pendant plus de cinq minutes peut s’en apercevoir. Que ce
soit au travers des animaux ou des plantes, Dieu nous a révélé que lui
aussi savait être plein d’humour. Dans les Psaumes, on voit Dieu rire au
moins à trois reprises (2 :4 ; 37 :13 ; 59 :9). Lorsque Jésus finit sa parabole
sur le vin nouveau et des outres vieilles et neuves il rajoute après sa
conclusion : « Et personne, après avoir bu du vin vieux, ne veut du nouveau,
car il dit: Le vieux est bon » (Luc 5 :39) ; un rajout n’ayant évidement
qu’une portée humoristique.
Au ciel, on ne va pas s’ennuyer. Là haut, ils ne s’ennuient pas. Imaginez
une minute un sens de l’humour parfait. Puis on y ajoute un amour
parfait, une joie parfaite, une paix parfaite, etc. Ça, c’est la gloire de
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Dieu, et c’est tout ce dont Dieu a besoin pour être heureux. Tout ce que
Dieu peut désirer est en lui-même. Dieu n’a certainement pas créé le
monde par ennui, ni par besoin de l’homme. J’ai entendu un pasteur
dire une fois : « Vous savez comment Dieu se porterait sans nous ? Bien
mieux ! »
Pourquoi Dieu créa-t-il le monde ? C’est une bonne question. Dieu était
simplement en train d’être lui-même. Imaginez une seconde l’être le plus
riche du monde et le plus généreux ; avec un cœur débordant d’amour,
cherchant à donner et à partager.
Tout en Christ
Dieu pourrait-il être amour s’il était seul ? Pourrait-il chercher à faire du
bien aux autres s’il n’existait personne d’autre ? Cela n’a pas de sens, si
Dieu était vraiment seul, il n’aurait aucune autre chose à faire qu’à
chercher son propre intérêt, ou en d’autres mots, être égoïste. Mais la
vérité est que Dieu n’est pas seul même quand il est seul. En effet, Dieu
est une trinité : Père, Fils et Saint-Esprit.
Le monde créé par Dieu nous permet de comprendre de plusieurs
manières les relations au sein même de la trinité. On comprend ce qu’un
Père et un Fils sont sur le plan familial. Quant à l’Esprit, il faut le
comprendre en d’autres termes. Dans la Bible, le Saint-Esprit est l’agent
au travers duquel chaque œuvre de Dieu est accomplie. Jamais on ne
voit l’Esprit absent lorsque Dieu agit, et jamais non plus on ne le voit
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agir indépendamment. Comme un « esprit de famille » il rend un ce qui
est plusieurs, il unifie. Un Père plus un Fils égale deux ; mais un Père
plus un Fils plus le Saint-Esprit égale un. De même, par son œuvre le
Saint-Esprit rend tous les croyants comme un seul corps en Christ :
comme le sang, il attache, connecte et permet les échanges nécessaires
pour l’unité.
Dieu est un (Deut. 6 :4), sans aucun doute. Mais c’est aussi un Dieu qui
est présenté dans la Bible comme personnel et relationnel ; et qui ne peut
être compris qu’en distinguant les différentes personnes de sa trinité. Et
lorsque l’on comprend ces différences, on apprend à connaître notre
Dieu de manière beaucoup plus profonde.
Comment la Bible commence-t-elle ? « Au commencement Dieu » (Genèse
1 :1). Au commencement il n’y avait que Dieu, déjà comblé dans sa
propre gloire. La joie du Père était le Fils, et la joie du Fils était le Père.
L’un dans l’autre, ils avaient tout le nécessaire pour être pleinement
satisfaits.
Christ était tout ce dont le Père avait besoin pour être heureux.
D’ailleurs, pour rendre l’homme pleinement béni il savait qu’un seul
cadeau suffirait : son Fils. « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus
Christ, qui nous a bénis de toute sortes de bénédictions spirituelles dans les
lieux célestes en Christ ! » (Éphésiens 1 :3). Tout le bonheur, tout le bien,
toute la joie que peut connaître un homme se trouve en Christ. L’homme
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n’a rien à offrir au Père que Christ ne peut lui offrir. L’homme est donc
complètement inutile.
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5. Dépendant
« Retiens l'instruction, ne t'en dessaisis pas ; Gardela, car elle est ta vie. »
Proverbes 4 :13.
Conçu pour apprendre
Contrairement aux animaux qui vivent par l’instinct, l’homme lui, vit
par l’instruction. Une gazelle n’a pas besoin d’aller à l’école pour
apprendre à vivre. Pour qu’elle remplisse parfaitement son rôle de
gazelle, il faut simplement qu’elle provienne d’un papa gazelle et d’une
maman gazelle. Toute seule, elle apprendra à se nourrir, à marcher, et à
faire le nécessaire pour rester en vie. Mais pour l’homme, c’est bien
différent. Il ne suffit pas d’un papa docteur et d’une maman docteur
pour faire un bébé docteur. C’est sûr que cela simplifierait bien les
choses, mais ce n’est pas le cas. Pour survivre, l’homme doit subir une
longue éducation commençant dès les premiers jours après la naissance
et ne finissant…jamais.
C’est ainsi que Dieu l’avait conçu depuis la création d’Adam et Eve. En
effet, après avoir créé les animaux Dieu n’avait aucun besoin de leur
donner des instructions. Il les créa, et puis ils allèrent peupler la terre.
Mais pour l’homme, ce fut bien différent. Dieu dut lui parler et lui
expliquer tout ce qu’il devait savoir :
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« Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et
la femme. Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez
la terre, et assujettissez-la ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les
oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. Et Dieu dit: Voici, je
vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la
terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera
votre nourriture. Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce
qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte
pour nourriture. Et cela fut ainsi. » (Genèse 1:27-30)
Paul Tripp écrivit à ce sujet :
« Dieu savait que même si Adam et Eve étaient des gens parfaits vivant
une parfaite relation avec lui, ils ne pouvaient comprendre la vie par
eux-mêmes. Ils furent créés pour être dépendants. Dieu devait leur
expliquer qui ils étaient et ce qu’ils avaient à faire avec leurs vies. Ils
n’avaient pas besoin de cette aide parce qu’ils étaient pécheurs. Ils
avaient besoin d’aide parce qu’ils étaient humains. »
Les animaux comme les plantes furent créés pour glorifier Dieu.
Seulement, ce qu’ils ont besoin de faire pour remplir leur fonction reste
simple. Les plantes poussent, fleurissent, portent leur fruits. Les
animaux naissent, grandissent, se reproduisent. Quant à l’homme, Dieu
avait des plans de gloire bien supérieurs. Il ne voulait pas faire connaître
à l’homme une gloire limitée à une simple fonction, mais une gloire
pleine, entière, complète. Alors il le fit dépendant pour que celui-ci
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puisse devenir le récipient de quelque chose de beaucoup plus vaste et
grandiose. Ainsi, lorsque Dieu créa l’homme, même avant la rébellion de
celui-ci, il le conçut pour être dépendant de lui.
Désert de David
On connaît bien David. C’est l’un des héros de la Bible. Roi, poète,
compositeur et interprète, il restera à toujours une figure fondamentale
de la Bible. On pense à David le jeune homme terrassant le lion, l’ours et
Goliath ; on pense à lui comme le roi conquérant, ayant du succès dans
toutes ses batailles et affermissant une lignée en Israël. Mais souvent, on
oublie le David qui passa près de dix ans de sa vie à fuir le roi Saül,
errant de lieu en lieu sans jamais n’avoir aucune certitude du lendemain.
L’homme « selon le cœur de Dieu » (1 Samuel 2 :35) ne fut placé sur le
trône qu’après une très longue période de préparation où il dut
apprendre à dépendre de Dieu en toute chose. Beaucoup de ses poèmes
furent écrit lors de moments de crises où son seul recours était l’Eternel ;
les images qui y sont dépeintes font ressortir alors les couleurs les plus
vives et les plus intenses que l’on puisse imaginer : David cherchait
l’Eternel comme une terre aride et desséchée cherche de l’eau (Psaume
63 :2) ; en Dieu il se trouvait à l’abri, comme des oisillons sous les ailes
de leur mère (Psaume 57 :2) ; en lui était sa « haute retraite » (Psaume
57 :17).
Pendant dix ans, l’homme le plus puissant du pays mit toute son énergie
et ses ressources à trouver David afin de le tuer. David comprenait bien
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qu’il n’avait aucune chance sur le plan humain. Mais Dieu lui avait fait
une promesse. Il avait été oint par le prophète Samuel et il savait que la
royauté lui revenait de droit. Dieu allait un jour répondre, mais pour le
moment il devait vivre par la foi au jour le jour, en totale dépendance.
Il est intéressant de voir que les plus beaux poèmes écrits par David le
furent pendant cette période. La royauté, la richesse, les victoires
militaires et la popularité n’apportèrent rien de plus à ce qu’il possédait
déjà. Alors que David semblait ne rien avoir, lorsqu’il mettait sa
confiance en Dieu il était plus riche que quiconque : il avait Dieu luimême. Chaque matin, il avait une nouvelle raison de se lever ; car
chaque jour il savait qu’il allait voir Dieu pourvoir de manière
magnifique, qu’il allait voir Dieu vaincre l’impossible. Au lieu de
devenir des montagnes de crainte et de stress, chaque journée
apparaissait comme une nouvelle opportunité pour voir la gloire de
Dieu se renouveler. Il savait que Dieu était bon et fidèle, connaissant la
révélation faite à Moïse. Maintenant, il en découvrait la grandeur :
« Réveille-toi, mon âme ! réveillez-vous, mon luth et ma harpe ! Je réveillerai
l'aurore. Je te louerai parmi les peuples, Seigneur ! Je te chanterai parmi les
nations. Car ta bonté atteint jusqu'aux cieux, Et ta fidélité jusqu'aux
nues. » (Psaume 57 : 9-11)
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Psaume 23
Avez-vous déjà essayé de jouer au scrabble avec un mouton ? Je devine
que non. Ce n’est pas très brillant un mouton. En fait, le mouton, c’est
plutôt le contraire de l’intelligence. Un de mes amis ayant habité dans
une ferme me racontait à quel point ceci était vrai. Il venait juste
d’installer une barrière électrique pour encadrer son pâturage, et
regardait comment les brebis réagissaient : certaines s’approchaient, une
première fois, pour voir, et recevaient une petite décharge. Après avoir
bondi en arrière et reprit leur esprit, curieuses de ce nouveau
phénomène, elles revenaient de nouveau vers la barrière et recevaient
encore une décharge électrique. Non satisfaites, elles y revenaient
encore, et encore, et encore, et encore, jusqu’à ce que le berger les en
éloigne. Dans sa ferme il avait aussi un étang dans lequel les brebis
pouvaient boire. Cependant, le danger avec les brebis était que
lorsqu’elles tombaient dans l’eau, à cause de leur épaisse toison, l’eau
était absorbée par le poil et celles-ci pouvaient couler et se noyer. Le plus
grand problème n’était pas que des brebis pouvaient glisser et tomber
dans l’eau, mais bien que certaines d’entre elles sautaient délibérément
dans l’étang, certaines fois même juste après en avoir été sauvées.
Les brebis ne sont pas toujours très logiques. En réalité, elles ne peuvent
survivre bien longtemps sans l’aide d’un berger. Elles ont besoin d’être
guidées, soignées, protégées, fortifiées et ramenées. Toutes seules, elles
sont constamment en danger. Elles ne peuvent survivre seules. Elles sont
sans cesse en proie aux maladies et aux prédateurs, n’ont aucun moyen
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de se défendre et cèdent facilement à la panique. Récemment, un fait
divers relatait la mort de plusieurs centaines de brebis ayant sautées du
haut d’une falaise pour fuir un chien. Si les brebis ne sont pas
fréquemment nettoyées et soignées, elles finissent par être misérables,
maigres et en mauvaise santé.
Comme les tortues, il arrive aussi que des brebis puissent être retournées
sur leur dos et incapables de se remettre sur pattes. En effet, il peut se
produire, lorsque celles-ci se roulent sur elles-mêmes, que leur centre de
graviter se stabilise sur leur dos les rendant absolument inaptes à se
rétablir. S’il fait chaud, elles peuvent mourir de cette manière en
quelques heures.
Les brebis ne faisant pas la différence entre des plantes empoisonnées et
de l’herbe, un pâturage doit être constamment entretenu et nettoyé par
le berger. De plus, le berger doit être capable de mener ses brebis dans
de nombreux pâturages différents, celles-ci étant très destructrices.
S’il existe un animal qui est dépendant, c’est bien la brebis. Et c’est ce à
quoi la Bible nous compare. C’est ce que David comprit lors de ces dix
ans d’errance. Tout seul, il était misérable, désespéré, sans espoir et sans
joie. Avec Dieu, il retrouvait force, volonté, paix et bonheur. David avait
été berger pendant sa jeunesse et savait pertinemment de quoi il parlait.
Il avait été un témoin de premier ordre pour voir à quel point une brebis
avait besoin d’aide. Il avait vécu les peines du berger et constaté les
besoins incessants des brebis. Il les avait vues avec leur simplicité
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d’esprit et leurs entêtements. Et pourtant il n’eut aucun complexe à se
comparer à l’une d’elle. Il connaissait ses besoins et ses limites, et savait
que seul Dieu pouvait le mener vers de bons pâturages.
La plénitude du croyant ne se trouve pas dans l’indépendance, mais
dans la dépendance. Dieu sait mieux que quiconque ce qu’il y a de
meilleur pour nous ; c’est lui qui nous a conçu. Les plans qu’il a sont
bien meilleurs que tout ce à quoi nous pouvons penser ; c’est lui le bon
berger.
Par rapport à Dieu, nous sommes pires que des moutons. Par rapport à
son intelligence, on est bien pire que des moutons. Bien sûr, l’homme est
loin d’être stupide ; seulement, comparé à Dieu il ne fait simplement pas
le poids. L’homme qui résonne avec Dieu, c’est comme l’enfant de deux
ans raisonnant avec son père.
Désert d’Israël
Suite à sa sortie d’Egypte, Israël fut menée vers le pays de Canaan pour
le conquérir. Les Hébreux envoyèrent alors des espions pour observer
les lieux et les peuples, un pour chacune des douze tribus. Quand ils
revinrent, dix d’entre eux restaient fermes sur leur conviction : les
peuples ennemis étaient trop forts pour être vaincus, Israël n’aurait
aucune chance. Les deux autres espions, Josué et Caleb, eurent beau
essayer d’encourager le peuple à aller de l’avant, leurs mots ne suffirent
point. Le peuple rebroussa chemin et retourna dans le désert, où il erra
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de lieu en lieu pendant quarante ans jusqu’à ce que toute une génération
soit passée.
Imaginez un instant vivre quarante ans dans un désert. Sans maison,
sans renouveau, sans même la couleur de l’herbe. Le jour, il fait une
chaleur sèche insupportable, et la nuit il fait très froid. Pendant ce temps,
toute une génération meurt, soit près d’une centaine d’enterrements par
jour. Non seulement c’est un cimetière ambulant, mais en plus tout ce
qu’il y a à manger est de la manne, et ce pendant près de 14 600 jours de
suite ! Le matin, de la manne. Le midi, de la manne. Le soir, de la manne.
Manne grillée, manne bouillie, pain à la manne, manneburgers,
bamanna splits, tartines de manne à la manne…et le samedi, de la
manne qui dure deux jours : de la super-manne.
Quelle vie ! Un candidat pour échanger sa vie contre une de ce genre ?
Dans ce désert, on se dit, Israël n’avait absolument rien. Pourtant, la
Bible nous dit bien autre chose : « Car l'Éternel, ton Dieu, t'a béni dans tout
le travail de tes mains, il a connu ta marche dans ce grand désert. Voilà
quarante années que l'Éternel, ton Dieu, est avec toi : tu n'as manqué de
rien. » (Deutéronome 2 :7). Quoi ? Rien ? Plaît-il ?
Pendant quarante ans, Israël avait vécu dans un désert, et pourtant Dieu
leur dit qu’ils ne manquèrent de rien. Pourquoi ? Moïse nous l’explique
dans ce passage :
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« Souviens-toi de tout le chemin que l'Éternel, ton Dieu, t'a fait faire pendant
ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t'éprouver, pour
savoir quelles étaient les dispositions de ton coeur et si tu garderais ou non ses
commandements. Il t'a humilié, il t'a fait souffrir de la faim, et il t'a nourri de
la manne, que tu ne connaissais pas et que n'avaient pas connue tes pères, afin
de t'apprendre que l'homme ne vit pas de pain seulement, mais que l'homme vit
de tout ce qui sort de la bouche de l'Éternel. Ton vêtement ne s'est point usé sur
toi, et ton pied ne s'est point enflé, pendant ces quarante années. Reconnais en
ton coeur que l'Éternel, ton Dieu, te châtie comme un homme châtie son enfant.
Tu observeras les commandements de l'Éternel, ton Dieu, pour marcher dans
ses voies et pour le craindre. » (Deutéronome 8 :2-6)
L’explication que Dieu donne par rapport aux quarante ans d’Israël me
fascinera toujours. Alors que d’un point de vue humain Israël vivait
l’une des périodes les plus difficiles de son existence, d’un point de vue
divin Israël ne fut presque jamais aussi proche de la volonté de Dieu. Ils
étaient là où Dieu voulait qu’ils soient et allaient là où il voulait qu’ils
aillent. Dieu bénissait leurs entreprises, et se chargeait de tous leurs
soins nécessaires : nourriture, vêtement, toit et santé. Pendant quarante
ans, les Israélites n’eurent même pas besoin de changer de souliers
(Deut. 29:5). L’année dernière j’ai eu le privilège d’étudier pendant près
de quatre mois en Israël, et en seulement quelques semaines j’avais déjà
usé deux paires de sandales !
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Dieu voulait montrer à Israël que c’était possible d’être comblé et d’être
heureux même en n’ayant rien de ce que ce monde pouvait offrir ; que
pour faire partie de la gloire de Dieu, Israël devait « apprendre que
l'homme ne vit pas de pain seulement, mais que l'homme vit de tout ce qui sort
de la bouche de l'Éternel. » Seulement, pour jouir de tout cela l’homme
devait être dépendant de Dieu.
Dans le Psaume 81, Asaph fait référence à un des événements ayant eu
lieu dans ce désert, celui où Israël murmura contre Dieu et contre Moïse
lorsqu’ils eurent soif, à Mériba. Au verset 14 il écrit : « Oh ! Si mon peuple
m'écoutait, si Israël marchait dans mes voies ! » Et continue au verset 17 :
« Je le nourrirais du meilleur froment, Et je le rassasierais du miel du rocher. »
Dans le désert, Israël buvait de l’eau d’un rocher et mangeait de la
manne, quelque chose qui « ressemblait à de la graine de coriandre ; elle était
blanche, et avait le goût d'un gâteau au miel » (Exode 16 :31). On voit ici un
parallèle évident : si Israël avait écouté l’Eternel, mêmes les choses qui
étaient si répugnantes pour elles, comme l’eau du rocher et la manne,
auraient été de vrais délices : comme le meilleur froment et du miel.
En fait, comme Salomon le fit dans son livre de l’Ecclésiastes, Paul décrit
dans sa première lettre aux Corinthiens comment les choses simples de
la vie, expérimentées par Israël dans le désert, pouvaient prendre une
plus grande ampleur :
« Frères, je ne veux pas que vous ignoriez que nos pères ont tous été sous la
nuée, qu'ils ont tous passé au travers de la mer, qu'ils ont tous été baptisés en
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Moïse dans la nuée et dans la mer, qu'ils ont tous mangé le même aliment
spirituel, et qu'ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un
rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ. » (1 Corinthiens 10 :
1-4)
La raison pour laquelle Israël n’avait besoin de rien dans ce désert était
simple : derrière chaque événement se cachait une fenêtre vers le divin,
une opportunité d’atteindre le spirituel et de voir la gloire de Dieu en
Christ.
Lorsque Dieu créa l’homme, il le fit de manière à ce qu’il soit dépendant
de Christ : « Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et
toutes choses subsistent en lui » (Colossiens 1 :16-17). Sans Christ, rien n’a
de sens. Sans Christ, il n’y a pas de vie, pas de joie durable, pas de vrai
amour. L’homme a été créé pour la gloire de Dieu, et cette gloire ne peut
être communiquée qu’au travers du Fils : « Christ en vous, l'espérance de la
gloire » (Colossiens 1 :27).
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6. Dépravé
« L'insensé dit en son coeur: Il n'y a point de Dieu !
Ils se sont corrompus, ils ont commis des iniquités
abominables ; Il n'en est aucun qui fasse le bien. Dieu,
du haut des cieux, regarde les fils de l'homme, Pour
voir s'il y a quelqu'un qui soit intelligent, Qui cherche
Dieu. Tous sont égarés, tous sont pervertis ; Il n'en est
aucun qui fasse le bien, Pas même un seul. »
Psaume 53 : 2-4
Créateurs
Créé à l’image de Dieu, l’homme partage de nombreuses qualités qui
reflètent la personne de Dieu. Ainsi, un peu comme Dieu, l’homme peut
inventer, rassembler, et en quelque sorte « créer » de nouvelles choses.
En créant, l’homme attribue aussi à son invention une fonction. Par
exemple, une voiture sert à rouler, un microphone à amplifier la voix,
une machine à café à faire du café, une peinture à décorer.
Mais qu’arriverait-il si la fonction de cette invention était changée sans
toutefois que l’objet même le soit ? Qu’arriverait-il à ce microphone si on
l’utilisait pour jouer au rugby, à cette machine à café si on l’utilisait pour
faire des omelettes, ou à cette peinture si on l’utilisait pour faire la
vaisselle ? En tant que créateurs, on comprend bien que la fonction
d’une invention est liée à son utilisation. Tout changement non
seulement rendrait l’invention peu efficace, mais en plus la corromprait,
la nuirait, et au fil du temps la détruirait.
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C’est la même chose avec l’homme. Dieu a créé l’homme avec une
fonction : celle de le glorifier, de vivre de sa présence en étant
dépendant. Lorsque ceci n’est pas accompli, corruption et destruction
s’ensuivent. En fait, le mot décrivant le mieux ce phénomène est le mot
dépravation. Du latin pravus, signifiant ‘mauvais,’ ce mot indique
quelque chose d’altéré, de corrompu, ayant dévié de son usage d’origine
et de sa vraie nature, ayant été perverti.
Jardin D’Eden
Plus que n’importe quel autre mot, le mot dépravation décrit la situation
de l’homme après la chute dans le jardin d’Eden. L’homme fut créé à
l’origine pour être dépendant de Dieu, pour vivre de la présence de Dieu
et marcher avec lui. Ceci se faisait au départ de manière naturelle. Aussi
longtemps que l’homme suivait les instructions de Dieu, il n’avait aucun
souci à se faire.
Lorsque Dieu créa le monde, il le fit de manière parfaite et sans défaut.
Lors du premier chapitre de la Genèse, à six reprises on lit : « Dieu vit que
cela était bon » (Genèse 1 :10, 12, 18, 21, 25, 31). La terre, les étoiles, les
plantes, les animaux et l’homme, tout était bon, et sans problème.
Cependant, une fois qu’Adam et Eve désobéirent à Dieu, la donne
changea. Dieu leur avait dit que le jour où ils mangeraient de l’arbre de
la connaissance du bien et du mal, ils mourraient. Et c’est ce qui arriva,
spirituellement. Alors que l’homme était complètement dépendant de
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Dieu en toutes choses, celui-ci retira sa présence ; la communion, la vie,
la plénitude de Dieu : tout se retira.
On lit en Psaume 5 : 5-6 : « Tu n'es point un Dieu qui prenne plaisir au mal ;
le méchant n'a pas sa demeure auprès de toi. Les insensés ne subsistent pas
devant tes yeux. » Dieu ne peut rester en présence du pécheur. Cela est
impossible pour lui dans sa nature. Il est saint, pur, sans reproche,
glorieux, et ne peut tolérer aucune mauvaise compagnie ; cela altérerait
sa nature. En effet, si le péché pouvait subsister dans la présence de
Dieu, alors la présence de Dieu ne serait plus la même, elle ne serait plus
glorieuse car l’imperfection et le péché seraient présents dans cette
présence. C’est la raison pour laquelle Paul put écrire : « Car tous ont
péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3 :23).
Le premier péché peut apparaître dérisoire, sans grande importance.
Quand on y pense, tout ce qu’Adam fit en fin de compte ne fut
seulement que de croquer dans un fruit. Cependant, le rejet de la parole
de Dieu fut aussi celui de sa personne et de sa gloire. Lorsqu’Adam
pécha, il ne rejeta pas simplement un commandement, il rejeta Dieu, et
tout ce que Dieu représentait. Tout don parfait venant des cieux (Jacques
1 :17), le rejet de Dieu fut aussi celui de ses dons. La création de Dieu en
fut corrompue, dépravée. Toujours doté d’une nature dépendante mais
cette fois sans Dieu, l’homme devint alors incapable d’accomplir le bien,
d’aimer, de pardonner, d’être heureux et de donner avec la même
intensité qu’à son origine. Le péché entra dans le monde comme un
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atome de trop apparaissant dans une molécule déjà parfaite, en
dégradant toutes ses propriétés : l’amour devint limité, la joie éphémère,
le bonheur passager et à la vie naquit une borne, la mort.
Le péché
Qu’est-ce que le péché exactement ? La racine du mot hébreu signifie
‘manquer la cible’. Pécher, c’est tout simplement d’agir en opposition à
Dieu, sa nature, son caractère et ses plans. Le péché c’est ce qui se passe
chaque fois que l’homme agit indépendamment de Dieu, qu’il refuse de
se conformer à la fonction pour laquelle il a été créé. C’est ce qui arrive
lorsque l’homme refuse de se joindre au chant d’amour composé par
Dieu et décide d’écrire sa propre histoire ; lorsqu’il place son bonheur
entre ses propres mains. C’est le contraire de la foi (Romains 14 :23) :
c’est refuser de voir la main de Dieu derrière la vie et agir sans aucune
crainte de son nom. C’est le contraire de l’humilité : c’est voir l’homme
comme méritant quelque chose et ayant la capacité de se l’octroyer.
Pécher, c’est refuser de se réjouir en Dieu pour se réjouir en autre chose.
Chaque péché est le refus de placer Dieu en premier. C’est l’adoration de
quelque chose d’autre. En refusant le Dieu auquel la création appartient
pour se livrer à quelque chose d’autre, l’homme rebelle est aussi infidèle.
Dans chaque péché on voit ainsi de l’orgueil, de l’égoïsme, de
l’incrédulité, de l’idolâtrie et de l’adultère.
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L’homme a été conçu pour être parfait, joyeux et rempli d’amour : à
l’image de Dieu. Lorsqu’il rejette cette image, il perd en même temps
toutes ces bonnes choses. Les conséquences du péché sont ainsi terribles.
En s’opposant à Dieu, toutes les œuvres accomplies ont pour
conséquence le contraire de ces bonnes choses : l’amour devient égoïste,
la perfection devient imperfection et la vie devient mort.
Les conséquences du péché
Lorsque le roi David devint vieux, il décida de faire un recensement
dans son royaume pour savoir le nombre de combattants qu’il avait à sa
disposition, pour pouvoir voir à quel point il était devenu puissant. Il
voulait pouvoir se confier en ses propres ressources plutôt qu’en son
Dieu : il était poussé par l’orgueil. Pour juger son péché, Dieu envoya
une peste qui tua 70 000 hommes en Israël. A cause d’un seul péché, la
mort atteint 70 000 hommes.
Le péché a non seulement des effets dévastateurs, mais en plus il affecte
beaucoup plus que la personne le commettant. Les conséquences du
péché d’Adam ne s’arrêtèrent pas à sa propre personne non plus.
Lorsqu’Adam pécha, le monde entier fut condamné. La terre qui portait
la gloire de Dieu ayant été souillée, elle serait un jour détruite. Quant
aux hommes, naissant dans un monde dépravé et de parents dépravés,
ils viendraient au monde en étant déjà condamnés. En effet, comme
l’exprimait David suite à son adultère : « Voici, je suis né dans l'iniquité, et
ma mère m'a conçu dans le péché » (Psaume 51 :7).
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A cause d’un seul péché, l’univers tout entier méritait d’être détruit,
d’être séparé de Dieu. A cause d’un seul péché, la mort atteint tous les
hommes : « C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans
le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les
hommes, parce que tous ont péché… » (Romains 5 :12). Et à chaque fois que
l’homme pèche, le monde entier mérite une fois de plus d’être détruit
dans sa totalité. Ça, c’est la conséquence du péché : « le péché, étant
consommé, produit la mort » (Jacques 1 :15). Dieu ne change pas et il ne
changera jamais. Il est impossible pour lui de le faire. Et puisque sa
présence est glorieuse et parfaite, il n’y aura jamais de place pour le
péché auprès de lui. En conséquence, ce qui est dépravé devra être jugé
et séparé de lui.
On se demande pourquoi il y a tant de souffrance dans le monde,
pourquoi il y a tant de violence, de guerres et de mort. Tout cela existe à
cause des actions de l’homme et de la corruption qui en émane. Même
les catastrophes naturelles et les maladies sont expliquées par le péché
de l’homme, comme l’indiquait Paul :
« Car la création a été soumise à la vanité, -non de son gré, mais à cause de celui
qui l'y a soumise, -avec l'espérance qu'elle aussi sera affranchie de la servitude
de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Or,
nous savons que, jusqu'à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les
douleurs de l'enfantement. » (Romains 8 :20-22)
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Beaucoup de gens se demandent comment il se fait que la souffrance a
pu apparaître dans un monde parfait créé par un Dieu bon. La réponse
est simple : elle est apparue parce que de bonnes choses ont été utilisées
au mauvais moment ou au mauvais endroit. On ne définit pas le péché
par ce qui est fait, mais par les motivations derrière sa conception. Par
exemple, manger est une bonne chose, mais trop manger en est une
mauvaise. Les relations sexuelles dans le cadre du mariage sont de
bonnes choses, mais en dehors elles sont néfastes. Travailler est une
bonne chose, mais ne pas assez travailler ou trop travailler sont tous
deux source de destruction. L’homme a été créé avec un certain
équilibre, et lorsque celui-ci tourne le dos à Dieu cet équilibre est brisé et
tout en est affecté.
Le péché de l’homme a énormément transformé la planète telle qu’elle
avait été créée à l’origine. De nos jours il est évident de constater les
dégâts que l’homme peut générer à la nature. Cependant la Bible nous
parle aussi de dommages beaucoup plus importants résultant du péché
de l’homme, affectant même le caractère de notre planète. On voit par
exemple que suite au péché d’Adam, les épines et les ronces
proliférèrent et le travail devint pénible (Genèse 3 : 18-19) ; on imagine
aussi les animaux devenant pour la première fois carnivores.
Et puis plus loin dans la Bible, on lit un récit encore plus bouleversant,
lorsque « l'Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre,
et que toutes les pensées de leur coeur se portaient chaque jour uniquement vers
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le mal » (Genèse 6 :5) et décida d’envoyer son déluge. Avez-vous déjà
observé les effets d’une inondation ? D’un cyclone ou d’un tsunami ?
Imaginez un désastre comme ceux-ci sur toute la surface de la terre : le
déluge de Noé ; cet événement où « toutes les sources du grand abîme
jaillirent, et les écluses des cieux s'ouvrirent » (Genèse 7 :11). Une
coïncidence que les tremblements de terre et les éruptions volcaniques se
fassent là où les plaques continentales sont séparées par un rift, c’est-àdire une zone de fracture de l’écorce terrestre ? Ne serait-ce pas une
allusion aux « sources du grand abime qui jaillirent » ? En effet, on
n’imaginerait pas ces choses (tremblements de terre et volcans)
présentes à l’origine d’un monde parfait. Et puis imaginez ces eaux se
déversant sur toute la terre puis diminuant à nouveau et créant par
érosion des montagnes, des déserts, des canyons…tous ces endroits
presque invivables pour l’homme.
Avant le déluge il n’y avait pas de pluie, mais une vapeur s’élevait de la
terre pour arroser le sol (Genèse 2 :5-6). Imaginez la différence que ce fut
une fois que « les écluses des cieux s'ouvrirent » ! Tout d’un coup
l’enveloppe de la terre change, et puis suite au déluge l’homme ne vit
qu’un maximum de 120 ans (Genèse 6 :3), alors qu’auparavant il pouvait
vivre plusieurs centaines d’années.
Il est difficile de savoir ce qui se passa exactement lors du déluge, mais
une chose est sûre, le monde en fut gravement détruit. Le monde que
nous percevons de nos jours est bien différent de celui qui a été créé. Il a
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été corrompu, dépravé par l’homme, et ne reflète qu’une partie de la
gloire de Dieu qui y était révélée à l’origine.
Le cœur de l’homme
Jérémie écrivait : « Le coeur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant: qui
peut le connaître ? » (Jérémie 17 :9). Le siège du mal chez l’homme est
dans son cœur. L’homme n’est pas mauvais parce qu’il pèche, il pèche
parce qu’il est mauvais. Le péché est le reflet de sa nature, l’expression
de son identité ; non pas parce que Dieu l’a créé ainsi, mais parce que
l’homme a rejeté Dieu. Ce n’est pas ce qui entre dans l’homme qui le
corrompt, mais tout simplement ce qui en sort, comme disait Jésus :
« Ce qui sort de l'homme, c'est ce qui souille l'homme. Car c'est du dedans,
c'est du coeur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les
impudicités, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le
dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses
mauvaises sortent du dedans, et souillent l'homme. » (Marc 7 :20-23)
Si l’on possède une voiture qui fonctionne à l’essence, il va falloir de
l’essence pour qu’elle marche. Autrement, on pourra tout essayer, elle ne
fonctionnera jamais. De même, l’homme dépend de Dieu, et peut
importe ce que l’on peut donner à l’homme, si ce n’est Dieu lui-même il
ne sera jamais accompli.
L’homme ne peut produire l’essence dont il a besoin par lui-même. Il ne
peut produire la gloire de Dieu : c’est quelque chose d’unique à Dieu.
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Ainsi, lorsque le péché entra dans le monde et dressa une barrière entre
Dieu et l’homme, celui-ci devint absolument incapable de faire quoi que
ce soit de bien ; ce qu’affirme Paul en Romains 7 :18 : « Ce qui est bon, je le
sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair. » Le cœur de l’homme,
la source de toutes ses pensées, motivations, désirs et décisions
fonctionnait à une essence divine. Lorsque celle-ci fut enlevée, le cœur
de l’homme ne put produire que des œuvres menant à la mort.
En conséquence, tout ce que fait l’homme par sa propre chair est péché.
Il n’a en lui aucun pouvoir de faire ce qui est bien ou juste. Il est
complètement déchu, corrompu, dépravé. Non seulement il ne peut rien
faire pour Dieu, mais en plus tout ce qu’il fait est accompli contre Dieu ;
ce qui le rend « ennemi de Dieu » (Jacques 4 :4), et « enfant de
colère » (Éphésiens 2 :3).
Jugement
Il suffit de regarder l’Histoire de l’humanité pour voir à quel point la
doctrine de la dépravation de l’homme est véridique. Malgré des
milliers et des milliers d’années d’expérience, il n’a toujours pas réussi
par lui-même à trouver son bonheur. Il n’a pas réussi à trouver le moyen
de se procurer la paix. Il ne peut vaincre la mort. Il ne peut aimer sans
être égoïste. Sans Dieu, il ne pourra jamais résoudre son problème : il est
un être imparfait en quête de perfection. Seul, il reste incapable, et pire
encore : coupable envers Dieu.
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De plus, Dieu étant un Etre juste, l’homme devra payer pour ses crimes.
En péchant, chaque homme a détruit et condamné le monde créé par
Dieu. En corrompant son œuvre, chacun est devenu responsable de sa
propre mort et pour celle de toute l’humanité. Le prix à payer est sans
mesure. Le péché est une grave chose. Le résultat en est la mort, à
chaque fois et sous chaque angle.
Un jugement juste et équitable est donc nécessaire. En effet, que se
passerait-il si Dieu acceptait des hommes pécheurs dans son paradis ?
Ce paradis deviendrait bien vite en aussi mauvais état que cette terre.
Dieu ne peut accepter que ce qui est parfait dans sa présence. Sans cette
perfection, l’homme n’a aucun espoir.
En jugeant l’homme, Dieu lui donne simplement ce qu’il mérite et ce
qu’il désire : être séparé de lui. Le jugement de Dieu n’est pas de la
torture. Ce n’est pas injuste ou exagéré. Au contraire, c’est juste et
équitable sous chaque aspect, comme nous l’indique l’apôtre Paul :
« Car il est de la justice de Dieu de rendre l'affliction à ceux qui vous affligent,
et de vous donner, à vous qui êtes affligés, du repos avec nous, lorsque le
Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu
d'une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui
n'obéissent pas à l'Évangile de notre Seigneur Jésus. Ils auront pour châtiment
une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force. » (2
Thessaloniciens 1 :6-9)
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Revenons à notre exemple de l’inventeur. Que feriez-vous d’une
invention qui ne fonctionne pas et qui refuse d’être réparée ? Vous la
jetteriez, n’est-pas ? C’est ce que Jésus voulait dire lorsqu’il s’exclama :
« Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu » (Matthieu
7 :19). L’homme a été créé avec une fonction, et s’il ne remplit pas cette
fonction, alors il est complètement inutile. On a déjà vu que Dieu n’a pas
besoin de l’homme. Cependant il a choisi de l’utiliser et désire le faire. Si
celui-ci refuse de se soumettre, alors tout ce qu’il reste à faire est de le
« couper et de le jeter au feu. »
Cet état de séparation d’avec Dieu s’appelle l’enfer et est un endroit
terrible. En effet, même si notre terre a été dépravée, elle porte encore
une certaine empreinte de la gloire de Dieu. Ainsi, même le pire que l’on
puisse imaginer sur cette terre ne peut être comparé à ce qui attend ceux
qui seront totalement séparés de sa gloire. La peine ressentie sera telle
une « fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de
dents » (Matthieu 13 :50).
Les conséquences du péché sont énormes. Et le problème, c’est que sans
la connaissance de la volonté de Dieu, l’homme pèche à chaque instant.
Il est dépravé à chaque seconde et incapable de changer. Existe-il un
espoir ? Pour être secouru, l’homme aura besoin d’un sauveur. Il aura
besoin du « salut de Dieu, » terme traduit en hébreu par « Yeshua » et
dont le parallèle grec est bien connu : « Jésus. »
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Troisième partie : Dieu
« A peine mourrait-on pour un juste ; quelqu'un peutêtre mourrait-il pour un homme de bien. Mais Dieu
prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous
étions encore des pécheurs, Christ est mort pour
nous. »
Romains 5:7-8
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7. L’amour de Dieu : le sens de la
Croix
« Dieu est amour. L'amour de Dieu a été manifesté
envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique
dans le monde, afin que nous vivions par lui. Et cet
amour consiste, non point en ce que nous avons aimé
Dieu, mais en ce qu'il nous a aimés et a envoyé son
Fils comme victime expiatoire pour nos péchés. »
1 Jean 4:8-10
Une Définition
On parlait plus tôt de la bonté et de la fidélité de Dieu. Ces aspects
apparaissent au travers de la Bible à chaque fois que Dieu se manifeste.
Ensemble, ils décrivent un Dieu qui ne change pas, et qui, à chaque fois
qu’il exprime sa nature, le fait en cherchant le meilleur intérêt de ceux
avec qui il partage une relation. Nous avons vu plus tôt que le mot
hébreu pour « bonté » sous-entendait aussi le sens de « grâce » et
d’ « amour immuable. » En effet, lorsque cette bonté est mise en action,
le résultat observable est de l’amour ; un mot qui dans le langage
biblique implique un choix. On voit dans les Écritures que le véritable
amour n’est pas simplement celui lié aux sentiments et aux émotions,
mais bien plus encore, c’est la mise en action de choix qui ont été
résolus. Plus que n’importe quel autre mot, celui-ci reflète le caractère de
Dieu et la motivation derrière ses œuvres.
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Derrière chaque œuvre de Dieu se trouve de l’amour. Son amour, c’est ce
qui l’a poussé à choisir Moïse, à délivrer Israël, à envoyer ses prophètes,
et plus que tout, à envoyer son Fils Jésus-Christ. Bien des passages nous
donnent des indications sur les différents aspects de son amour, mais il
existe un événement qui en décrit bien plus que des facettes. À un
moment donné, Dieu décida de définir cet amour, de le présenter dans
toute sa grandeur, toute sa beauté et toute sa richesse. Cet événement
c’est la croix, là où Jésus mourut pour les péchés du monde.
« Et cet amour consiste, » que nous lisons en 1 Jean 4:10, veut littéralement
dire « ceci est l’amour, » ou « ceci est l’essence de l’amour » ou encore
« en ceci est l’amour. » La croix ne révèle pas seulement que Dieu nous
aime, mais indique aussi les contours et la mesure de cet amour. La croix
est la définition de l’amour de Dieu.
La nuit avant de mourir, Jésus dit à ses disciples : « Il n'y a pas de plus
grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15:13). Comme
l’écrivit Paul, l’amour « ne cherche pas son intérêt » (1 Corinthiens 13:5).
L’amour, c’est de sacrifier ses propres intérêts pour servir les autres.
L’amour, c’est quelque chose de complètement désintéressé. Et le plus
grand exemple de l’amour, c’est un sacrifice allant jusqu’à la mort ; où le
don de soi va jusqu’à la perte de tout ce que l’on possède.
Cet exemple, c’est celui que Dieu nous donna à la croix. C’est pourquoi,
il n’existe pas de plus bel endroit pour regarder et contempler Dieu. En
effet, ce qui décrit Dieu le mieux est son amour ; et cet amour ne fut
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révélé dans toute son amplitude et sa grandeur que sur cette croix.
Depuis les débuts du monde, cet endroit était attendu de tous :
« Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont
fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs investigations, voulant
sonder l'époque et les circonstances marquées par l'Esprit de Christ qui était en
eux, et qui attestait d'avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles
seraient suivies. Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour
vous, qu'ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées
maintenant ceux qui vous ont prêché l'Évangile par le Saint-Esprit envoyé du
ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards. » (1 Pierre 1:
10-12)
Les prophètes du passé n’avaient qu’une envie : contempler cette croix.
Quant aux anges, c’était pareil, alors qu’ils avaient été dans la présence
de Dieu depuis le commencement de la création. Au pied de la croix se
trouve la porte vers la plus abondante source de gloire et la plus
profonde connaissance de Dieu.
Les Récipients de cet Amour
Le désintéressement de l’amour de Dieu révélé à la croix se voit
premièrement par rapport au récipient de cet amour : l’homme. Quel
intérêt y avait-il pour Dieu à se soucier de celui-ci ? Il est inutile, ne
mérite rien, il est limité, et en plus il est pécheur, dépravé et ennemi de
Dieu !
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Et non seulement Dieu va se soucier de lui, mais en plus il va le faire
jusqu’à envoyer son propre et unique Fils pour mourir pour lui. Allait-il
gagner quoi que ce soit en agissant ainsi ? Absolument rien. On en a déjà
parlé, Dieu n’a pas besoin de quoi que ce soit de plus que lui-même pour
être satisfait. Le Père possède le Fils et le Fils possède le Père, et c’est
tout ce qui leur suffit.
En réalité, l’histoire de l’homme ne représente qu’un petit épisode de la
relation intérieure à la trinité, dans laquelle, à chaque instant, Père, Fils
et Saint-Esprit restent tout simplement eux-mêmes en faisant des choses
grandioses, incroyables, inattendues et merveilleuses. Et dans cette
relation, l’attention du Père n’est portée que sur le Fils. Pour lui, rien
d’autre n’importe : que pourrait surpasser sa beauté ou sa joie, égaler sa
présence ou son amour ? Pourquoi en détourner le regard ? Comment se
satisfaire de quoi que ce soit d’autre ?
En vérité, le Père et le Fils sont tellement liés l’un à l’autre que rien de ce
qu’ils accomplissent ne peut être dissocié. Lorsque le Père créa le monde,
il le fit au travers du Fils et pour le Fils. Et lorsque le Fils vint sur la terre,
il fit tout au travers du Père comme il l’indiqua par lui-même : « les
paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; et le Père qui demeure en
moi, c'est lui qui fait les œuvres » (Jean 14:10). Et peu avant sa crucifixion,
lorsque le Fils s’apprête à retrouver la gloire qu’il avait quittée pour se
rendre sur la terre, il prie au Père: « Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te
glorifie » (Jean 17 :1). La seule raison pour laquelle le Fils voulait recevoir
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de la gloire était pour la rendre ensuite au Père. Il faisait tout au travers
du Père et pour le Père (de plus, dans les deux cas, Père et Fils agissent
aussi au travers du Saint-Esprit [Job 33:4 ; Luc 4:1]).
Et l’homme dans tout ça ? Le seul moyen pour lui de prendre part à la
richesse de cette relation serait de se trouver au sein même de la trinité.
Pour avoir une relation avec le Père, il devrait se trouver en Christ. Et
c’est pour cela que quand le Père créa le monde, il le fit au travers du Fils
et avec le but, « lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses
en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la
terre » (Éphésiens 1 :10).
Et c’est ce que Jésus pria pour les croyants la nuit avant d’être mis à
mort :
« Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme
nous sommes un, -moi en eux, et toi en moi, -afin qu'ils soient parfaitement un,
et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu
m'as aimé. » Jean 17:22-23
Pour faire partie de la gloire de Dieu et ainsi comprendre l’amour de
Dieu, il faut faire partie de la relation entre le Père et le Fils. Il faut être
uni au sein même de la trinité. Il faut être en Christ. L’amour de Dieu ne
peut être compris qu’à l’intérieur de la trinité, parce que comme cette
trinité, cet amour fait partie de la nature même de Dieu : « Dieu est
amour » (1 Jean 4:8).
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Et c’est à ce moment que l’on comprend à quel point l’amour de Dieu
pour l’homme fut grand. Alors que l’homme était ennemi de Dieu
(Romains 5:10) et privé de la gloire de Dieu (Romains 3:23), alors qu’il
était séparé de Christ – de tout ce que le Père pouvait désirer – Dieu
l’aima. Pendant que l’homme s’obstinait à détruire et corrompre l’œuvre
de Dieu, qu’il était incapable de faire quoi que ce soit de bien et qu’il
était séparé de la relation entre le Père et le Fils, Dieu l’aima. Dieu aima
l’homme alors qu’il savait bien que cela ne lui rapporterait rien. Dieu fit
le choix d’aimer l’homme alors que celui-ci n’avait rien d’aimable. Et
non seulement il l’aima, mais il l’aima au point de lui donner même ce
qu’il avait de plus précieux : son Fils unique.
Le plus beau cadeau
Mais comment une humanité déchue pourrait-elle retrouver la paix avec
Dieu ? Comment des êtres pécheurs pourraient-ils retrouver la présence
glorieuse de Dieu, cette présence qui ne tolère absolument aucune
imperfection ? Si seulement un seul homme pouvait être juste pour que
Dieu puisse regarder toute l’humanité au travers de lui et la voir pure !
Si seulement il existait un représentant de l’homme qui soit sans tâche,
sans péché ! Cette personne pourrait certainement servir de médiateur,
de pont entre Dieu et les hommes !
Mais qui pourrait être cette personne ? Il n’existe pas un seul homme sur
terre n’ayant jamais péché ! Comment pouvoir faire partie de la famille
de Dieu ? Comment être délivré de l’esclavage du péché ?
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« Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous
l'esclavage des rudiments du monde ; mais, lorsque les temps ont été accomplis,
Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi, afin qu'il rachetât ceux
qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption. Et parce que vous
êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils, lequel crie : Abba !
Père ! tu n'es plus esclave, mais fils ; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la
grâce de Dieu. » (Galates 4:3-7)
La loi de Dieu, c’est-à-dire ses commandements, avait été conçue de
manière à ce que ce soit impossible de lui obéir complètement. Elle avait
été faite pour montrer à l’homme que peu importe sa volonté, ses
œuvres ou ses efforts, il ne parviendrait jamais à la perfection ; pour lui
montrer qu’il avait besoin d’un sauveur.
Ce sauveur n’est autre que Jésus Christ, le Fils de Dieu. Entièrement
homme, entièrement Dieu, il vint sur la terre pour être ce médiateur qui
pourrait rétablir la connexion entre Dieu et les hommes : « Il y a un seul
Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus Christ homme,
qui s'est donné lui-même en rançon pour tous » (1 Timothée 2:5-6). Né d’une
vierge, Jésus apparu dans le monde pur et sans péché, partageant d’un
côté une pleine communion avec Dieu et de l’autre une pleine
communion avec les hommes.
Cependant, le rôle de médiateur ne pouvait être limité à une simple
existence. L’homme était coupable. Il y avait un prix à payer, une
rançon ; sans quoi la justice de Dieu ne pourrait être accomplie. De plus,
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à cause de l’amplitude du péché, le prix à payer était de valeur infinie :
la seule rançon pouvant être versée devrait elle aussi être de valeur
infinie, et il faudrait pour cela le sacrifice d’un homme à la justice infinie.
Dieu savait que l’homme n’avait aucune chance de pouvoir payer sa
dette, de pouvoir être justifié face à ce tribunal divin. Alors il envoya son
Fils, Jésus-Christ, homme parfait et Dieu parfait, pour venir mourir pour
les péchés du monde, afin qu’au travers de lui l’humanité puisse être
regardée comme juste et sainte. Ainsi, au lieu de voir nue cette humanité
perdue, il la verrait au travers de son Fils, cachée derrière l’ombre de sa
justice. En Christ, les choses pourraient être rétablies.
En donnant sa grâce à l’homme et en envoyant son Fils, Dieu tendit la
main à l’homme pour rétablir une relation perdue. Mais pour que cette
relation puisse être partagée, il resterait encore une chose à faire du côté
de l’homme : croire. En effet, Dieu agit envers l’homme par sa grâce, et
la seule chose que l’homme puisse faire en retour est d’avoir la foi. Sans
cette foi, il n’y a pas de relation. Sans cette foi, il n’y a pas de salut.
« Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement
justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus Christ.
C'est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient
victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu'il avait laissé impunis
les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, afin, dis-je, de montrer
sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui
qui a la foi en Jésus. Où donc est le sujet de se glorifier ? Il est exclu. Par quelle
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loi ? Par la loi des œuvres ? Non, mais par la loi de la foi. Car nous pensons que
l'homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. » (Romains 3:23-28)
Parce que les œuvres de milliards de gens ne suffirent pas pour
contrebalancer le poids d’un seul péché, Dieu s’offrit lui-même. Il nous
fit don de sa gloire, au travers de Jésus-Christ. Et tout ce que l’homme
doit faire en retour est de croire ; pas seulement de croire en des faits,
mais de croire pour rétablir une relation ; une relation dans laquelle
l’homme se doit d’être humble et dépendant. Ainsi, la relation avec Dieu
ne peut être rétablie que par un changement de mode de vie et que par
une humiliation personnelle accompagnée de repentance.
C’est ce message que Jésus prêchait : « il disait : le temps est accompli, et le
royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne
nouvelle » (Marc 1:15). Dans l’hébreu, le terme pour repentance vient du
mot signifiant « se retourner » et dans le grec « repenser. » Dans les deux
cas, c’est l’abandon de quelque chose pour le gain d’une autre. Ainsi,
pour pouvoir participer à la relation avec Dieu, l’abandon de l’ancienne
vie est nécessaire. Il faut penser différemment, se retourner de nos
préoccupations pour porter ses regards vers Dieu. Il faut cesser de
chercher sa propre gloire pour la donner à Dieu seul.
Et lorsque ceci est accompli, voici que l’homme se trouve dans une
position tout à fait nouvelle et exceptionnelle : en Christ. « Si quelqu'un
est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ;
voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » (2 Corinthiens 5:17). En
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Christ, l’homme devient héritier du même amour avec lequel le Père l’a
aimé ; et aussi du même monde qu’il créa pour lui.
Une fois en Christ, l’homme est non seulement perçu par les yeux du
Père comme juste et sans péché, mais en plus il est regardé comme étant
son propre enfant, son propre héritier. En conséquence, l’homme devient
le récipient du plus bel amour et des plus belles promesses, et prend part
à la plus belle relation imaginable.
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8. L’amour de Dieu : le chemin vers
la croix
« Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la
reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de
moi-même ; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le
pouvoir de la reprendre : tel est l'ordre que j'ai reçu de
mon Père. »
Jean 10 :18-19
Une Vie Consacrée : Survol de l’Evangile de Jean
La mort de Jésus nous révèle énormément sur l’amour désintéressé qu’il
possédait. Seulement, cette mort n’aurait pas eu son effet désiré si Jésus
n’avait pas vécu en partageant le même message que celui de son
sacrifice. Jésus ne vint pas sur terre simplement pour mourir. Sa mission
était de sauver le monde en permettant de rétablir la relation brisée entre
Dieu et les hommes. Pour cela il devait faire deux choses : rendre
accessible aux hommes la grâce de Dieu, et deuxièmement commencer
son Église en encourageant une poignée d’hommes à avoir une foi
ferme. En mourant sur la croix, il paya le sacrifice permettant à l’homme
de pouvoir trouver grâce auprès du Père. En vivant, il enseigna et
accomplit des œuvres qui donneraient la foi aux hommes. Jésus fut un
homme efficace. En trois ans et demi de ministère il remplit sa mission.
Et c’est ce que nous racontent les évangiles. Dans leurs livres, les apôtres
nous décrivent comment la vie de Jésus était dirigée vers cette croix.
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Jésus était venu pour donner sa vie pour payer la dette de l’homme.
Seulement, avant que cela puisse se produire, il fallait que ses disciples
croient en lui. Comme s’il était déjà condamné, Jésus portait sa croix.
Tout ce qu’il accomplissait faisait partie de ce chemin vers la croix.
Aucune action, aucun désir, aucune parole ne s’écartait de ce chemin.
Chaque moment et chaque rencontre, Jésus l’utilisait afin que ce sacrifice
à la croix soit le plus efficace possible.
A la fin de son évangile, Jean résume son message :
« Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles,
qui ne sont pas décrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que
vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez
la vie éternelle en son nom. » (Jean 20 :30-31)
La mission de Jésus, en venant sur la terre, n’était pas simplement de
mourir, mais aussi de vivre, et de telle manière que les gens puissent
croire en lui et en son message. Et pour cela, Jésus fit de nombreux
miracles. En fait, Jean construit son évangile autour de sept miracles,
qu’il appelle en grec « signes, » accomplis par Jésus afin que ses disciples
puissent croire en lui.
Le premier « signe » fut celui qui se déroula à Cana, où il transforme
l’eau en vin. Jean rapporte : « Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des
miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en
lui. » (Jean 2 :11).
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Puis les miracles continuent : Jésus guérit le fils malade d’un officier du
roi au chapitre 4, un paralytique au chapitre 5, puis au chapitre 6 dans la
même journée il multiplie les pains et les poissons puis marche sur l’eau.
A ce point, la foi des disciples commence à s’affermir. En fait, pour la
première fois ils comprennent vraiment qui il est. Matthieu décrit dans
son évangile: « Ceux qui étaient dans la barque vinrent adorer Jésus, et dirent :
tu es vraiment le Fils de Dieu » (Matthieu 14 :33).
Les disciples ont compris. Le ministère de Jésus prend alors une autre
tournure. Son ministère devient plus privé que public. Il prend alors du
temps pour enseigner ses disciples. Cependant, ayant une certaine
popularité, il est difficile de passer inaperçu. Ainsi, il se retire avec ses
disciples, premièrement en Phénicie, au nord-ouest, dans la région de
Tyr et Sidon, avant d’aller dans la Décapole à l’est du Jourdain, puis
finalement dans la région de Césarée de Philippe, au nord. Puis, à cet
endroit, il demande confirmation à ses disciples. Il leur pose cette
question : « Qui dites-vous que je suis ? » Et Pierre répond : « Tu es le
Christ, le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16 :16).
Encore une fois, le ministère de Jésus change drastiquement. Maintenant
que les disciples ont compris qui il est, il est près à mourir. Matthieu
écrit, 5 versets après la confession de Pierre : « Dès lors, Jésus commença à
faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il aille à Jérusalem, qu’il souffre
beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes,
qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite le troisième jour. »
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Nous sommes alors seulement six mois avant la Pâques, avant cette fête
où Israël célèbre la délivrance, la rédemption de leur servitude d’Egypte,
cette nuit où le sang d’un agneau les délivrait du jugement de Dieu
contre les Egyptiens. Jésus sait que cette Pâque est sa dernière. L’agneau
de Dieu qui s’offre pour les péchés du monde, n’a plus que six mois à
vivre. Alors il se rend en Judée, le centre religieux où se trouve
Jérusalem, pendant trois mois. Et là il accomplit son sixième signe : il
guérit un aveugle, le jour du Sabbat. Les pharisiens sont furieux, il
déshonore leur tradition, mais ce n’est pas encore assez. A la fin des trois
mois il se rend à Jérusalem pour la fête de la Dédicace, célébrée fin
décembre, puis il fait cette déclaration : « Moi et le Père, nous sommes
un. » (10 :30). Cette fois ils prennent des pierres pour le lapider. Mais son
temps n’est pas encore venu. Jésus a encore trois mois à vivre, trois mois
pour confirmer son ministère et pour se mettre les chefs sur le dos. Pour
l’instant ce ne sont que les Pharisiens qui sont contre lui. Alors il part
pour trois mois en Pérée, à l’est du Jourdain.
Là on lui apporte la nouvelle que son ami Lazare de Béthanie est
gravement malade. Et au lieu de se rendre directement chez lui, il attend
deux jours, puis s’y rend. Cependant voilà le problème : Béthanie se
trouve à peine à 2 km de Jérusalem, le centre de la Judée. Les disciples
lui disent (Jean 11 :8) « Rabbi, les Juifs tout récemment cherchaient à te
lapider, et tu retournes en Judée ! »
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La réponse de Jésus à ce moment est stupéfiante. Il répond: « Lazare,
notre ami, dort : mais je vais le réveiller. » On ne peut s’empêcher
d’imaginer un sourire serein sur le visage de Jésus lorsqu’il leur dit cela.
Depuis le début Jésus, comme un joueur d’échecs, positionne ses pièces.
Les gens autour de lui voient ses mouvements, mais il est bien le seul à
réellement tout comprendre. A ce moment, alors que Jésus n’a plus que
quelques mois à vivre, il regarde le jeu et en connaît déjà la fin. Il
anticipe ses futurs mouvements, et en devine les conséquences.
Le miracle qu’il s’apprête à faire, ressusciter Lazare, le dernier signe de
l’évangile de Jean, va tout enclencher.
Lorsqu’il arrive à Béthanie, Lazare est mort depuis quatre jours. Il aurait
pu partir plus tôt, pour le guérir, mais à la place il a voulu attendre deux
jours avant d’y aller. Et ce qui est intéressant, c’est que dans la culture
juive l’esprit d’un homme ne part de son corps qu’après trois jours.
Après quatre jours le mort est vraiment mort.
Et puis Jésus se trouve devant la tombe. Probablement un des moments
les plus intenses de son ministère. Il vient juste de pleurer, et non pas
parce que Lazare est mort, il savait dès le début qu’il allait le ressusciter.
Bien sûr, le fait que les gens qu’il aime soient dans la peine ne le laisse
pas indifférent émotionnellement. Mais en réalité, il se passe quelque
chose de beaucoup plus grand. La gloire de Dieu qui s’apprête à être
révélée annonce déjà la venue de la croix et de la réaction des hommes
face à celle-ci. D’un côté Jésus se réjouit de la bénédiction réservée à ceux
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qui croiront, de l’autre il est brisé en son cœur par l’endurcissement des
incrédules.
« Jésus frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre. C'était une
grotte, et une pierre était placée devant. Jésus dit : Otez la pierre. Marthe, la
sœur du mort, lui dit : Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là.
Jésus lui dit : Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? Ils
ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut, et dit : Père, je te rends
grâces de ce que tu m'as exaucé. Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours ;
mais j'ai parlé à cause de la foule qui m'entoure, afin qu'ils croient que c'est toi
qui m'as envoyé. Ayant dit cela, il cria d'une voix forte : Lazare, sors ! Et le
mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d'un
linge. Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez-le aller. Plusieurs des Juifs qui étaient
venus vers Marie, et qui virent ce que fit Jésus, crurent en lui. » (Jean
11:38-45)
Jésus est devant la tombe, et avant même de ressusciter Lazare, il
regarde au ciel et dit : « Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé.
Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours » Et puis les gens croient. Ce
dernier signe, merveilleux et spectaculaire, préparant les disciples pour
une future gloire, affermit encore une fois leur foi. Cependant, la
deuxième partie de l’histoire nous révèle un autre aspect de
circonstances :
« Mais quelques-uns d'entre eux allèrent trouver les pharisiens, et leur dirent ce
que Jésus avait fait. Alors les principaux sacrificateurs et les pharisiens
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assemblèrent le sanhédrin, et dirent : Que ferons-nous ? Car cet homme fait
beaucoup de miracles. Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les
Romains viendront détruire et notre ville et notre nation. » (Jean 11 : 46-48)
Jésus avait déjà les Pharisiens à dos, maintenant les principaux
sacrificateurs s’y ajoutent. Au verset 53 ils délibèrent : « Dès ce jour, ils
résolurent de le faire mourir. » En vérité, à l’époque, les gens ne
s’attendaient pas à un messie qui viendrait pour leur enseigner les voies
de Dieu. Ils attendaient un libérateur qui les délivrerait des Romains, un
messie d’ordre politique ; non religieux. Ainsi, tout prétendu candidat
était un danger : si une révolte commençait, Israël pourrait être détruite
par Rome, et les leaders pourraient perdre leurs positions privilégiées et
confortables.
A partir de ce moment Jésus est un fugitif. Il n’a plus longtemps à vivre :
sa tête est mise à prix. Il se retire alors dans un village du nom
d’Ephraïm avant de se rendre à Jérusalem pour une dernière fois.
Mais il ne se rend pas à Jérusalem seul. Il revient d’abord en Galilée
avant de rejoindre un groupe de pèlerins voyageant pour participer à la
Pâque. Le groupe, probablement assez important, se rend à Jérusalem
pour un voyage de quelques jours. Pendant ce voyage il enseigne et
accomplit des miracles, le peuple l’aime et a hâte de voir ce qu’il fera à
Jérusalem où les habitants ont entendu parler du miracle de Lazare.
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Mais Jésus connaît sa mission. D’un côté il garde une notoriété avec le
peuple qui lui permet une certaine liberté, mais de l’autre il se prépare
comme l’agneau de Dieu donnant sa vie pour ses brebis.
Puis la dernière semaine de la vie de Jésus commence. Et alors que la
foule se rend à Jérusalem le vendredi, Jésus va visiter Lazare à Béthanie.
A cet endroit, Marie, la sœur de Lazare prend du parfum et lui oint les
pieds. Judas Iscariote se fâche, disant qu’il aurait mieux fallut donner
l’argent aux pauvres. « Il disait cela, non qu’il se mettait en peine des
pauvres, mais parce que, tenant la bourse, il prenait ce qu’on y mettait. » (Jean
12 :6). Alors Jésus le reprend ouvertement, et certainement, Judas a du
mal à l’accepter.
Le lendemain, c’est le Samedi. Jésus respecte le Sabbat et ne voyage pas
jusqu’à Jérusalem. Le jour suivant, les foules l’attendent, et l’acclament
avec des palmiers. Les Pharisiens commencent à le craindre de plus en
plus. Ils se sentent menacés ; la crainte les gagne petit à petit. Puis le
lundi, Jésus nettoie le temple de ses marchants ; un temple sous le
contrôle des Sadducéens, l’autre groupe religieux se partageant la plus
grande partie du pouvoir et de l’influence avec les Pharisiens. Ces
derniers étaient surtout au contrôle des synagogues, alors que les
Sadducéens contrôlaient le temple. Jusque là les Sadducéens n’avaient
pas grand-chose à voir avec Jésus, mais à ce moment, il les attaque
directement.
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Le jour suivant les Hérodiens, le Pharisiens, les Scribes et les Sadducéens
s’unissent pour le piéger. Ils lui demandent par quelle autorité il agit, si
l’on doit payer le tribut à César, des questions sur le mariage et la
résurrection, sur le plus grand commandement des Écritures. Et Jésus les
humilie publiquement un par un en les piégeant par leurs propres
questions.
A ce moment là Jésus s’est mit tous les chefs à dos : Pharisiens,
Hérodiens, Sadducéens, Scribes, Grands Sacrificateurs, et même Judas.
Tout simplement parce qu’il leur avait montré ce qu’il y avait réellement
dans leur cœur. Et puis le soir de la Pâque, Judas le quitte pour aller
chercher les troupes des principaux sacrificateurs et des pharisiens. Jésus
n’a plus beaucoup de temps à passer avec ses disciples, Judas va revenir
d’un moment à l’autre. Alors il part de la chambre-haute pour se rendre
au jardin de Gethsémani, pour gagner du temps.
Et puis quelque chose d’historique se passe. La prière de Jean 17. Non
seulement un des plus beaux chapitres de la Bible, mais un événement
historique. Celui qui devant la tombe de Lazare affirmait que Dieu
l’exauçait toujours, Jésus, prie. Chaque parole, chaque mot, est entendu
du Père et déjà exaucé.
Dans ce chapitre, Jésus prie pour les croyants, et pour quatre choses, qui
seront chacune accomplies par la venue du Saint-Esprit. Premièrement il
prie que les croyants puissent être protégés du malin : scellés du SaintEsprit, les chrétiens appartiennent à Dieu et ne peuvent perdre leur salut
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(Ephésien 4:18). Deuxièmement, il prie pour l’unité des croyants, afin
qu’ils soient un comme lui et le Père sont un : c’est ce qu’accomplit le
Saint-Esprit en unissant les croyants à Christ dans un seul corps
(1Corinthiens 12:11-13). Troisièmement, il prie pour que les croyants
soient là où il est : le corps du croyant devient une habitation de son
Saint-Esprit, rendant ainsi la présence de Dieu continuelle (1Corinthiens
3:16). Finalement il prie pour la sanctification des croyants, c'est-à-dire
pour leur croissance vers la perfection, pour quelle se fasse au travers de
la parole de Dieu : cette parole est « l’épée de l’Esprit » (Éphésiens 6:17).
Quelques instants plus tard les soldats arrivent. Jésus est emmené puis
crucifié. Sa mission est accomplie : « Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé
l’œuvre que tu m’as donnée à faire […] ils ont vraiment connu que je suis sorti
de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé » (Jean 17 : 4, 8). Il avait donné sa vie
pour les péchés du monde, accompli les œuvres permettant à ses
disciples de croire en lui, et donné ses instructions au Saint-Esprit afin
qu’il puisse guider et garder les croyants après son départ. Il avait vécu
une vie parfaite, conduite dans l’amour et le don de soi.
Quelques heures plus tard, sur une croix, Jésus demande à boire. L’un
des effets de la crucifixion, c’est la soif. On lui donne du vinaigre, et
alors, prenant toutes les forces qui lui restent, avant de mourir, il crie :
« tout est accompli » (Jean 19 :30).
Echec et mat.
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9. L’Amour de Dieu : le Prix de la
Croix
« Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus
Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n'a point
regardé comme une proie à arracher d'être égal avec
Dieu, mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une
forme de serviteur, en devenant semblable aux
hommes ; et ayant paru comme un simple homme, il
s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la
mort, même jusqu'à la mort de la croix. »
Philippiens 2 :5-8
Abandon Total
Comme nous l’avons défini précédemment, l’amour est désintéressé. Le
véritable amour est tourné vers autrui, c’est le don de soi, l’abandon de
sa personne pour l’intérêt de l’autre. La mesure de ce désintéressement
fut démontrée à la croix. A cet endroit, Père et Fils renoncèrent à tout ce
qu’ils avaient de plus précieux pour pouvoir sauver une humanité
perdue.
a) Abandon du ciel
Il est paradoxal que Christ ait quitté la gloire de son ciel pour nous
permettre de la connaître. En réalité, il nous est impossible de
comprendre comment il a pu faire une chose pareille ; mais la bonne
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nouvelle c’est que nous allons avoir toute l’éternité pour sonder la
grandeur de cet amour désintéressé, si nous croyons en lui.
Imaginez le jour de votre mort. Vous êtes emmenés aux portes du ciel, et
si vous vous trouvez en Christ, on vous laisse entrer. Tout d’un coup,
vous êtes dans un monde parfait, sans péchés, sans souffrances, sans
larmes, où toute chose est source de joie et de bénédiction. Votre visage
est rayonnant de beauté et vos vêtements brillent comme le soleil.
Autour de vous, aucune couleur n’est impure. Et puis vous voyez le
Père face à face, dans toute sa majesté et sa gloire, reconnaissant dans
son regard le véritable amour. Pendant quelques instants, vous vous
plongez dans les yeux du Père et en percevez l’infinie richesse. Au même
instant, le chant d’une chorale de mille personnes fait entendre son
écho : pas une seule voix n’est imparfaite. Et puis tout d’un coup, en une
seconde, on vous chasse du paradis et on vous renvoie sur terre.
Comment vous sentiriez-vous ?
On ne peut imaginer ce que ce fut pour Christ de renoncer à cette gloire
pour venir sur une terre déchue et remplie de péchés. Auprès de son
Père il était loué, adoré, couronné de gloire. Et puis il quitte tout pour
venir sur une terre où il sera constamment humilié, rejeté, et entouré de
gens pécheurs et ennemis de son Père. Il accepte de se revêtir
d’ignorance, lui qui était omniscient. Il accepte de prendre le corps d’un
homme limité, lui qui était omnipotent et omniprésent. Il accepte de se
soumettre, lui qui était souverain. Maître du monde, il devient
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dépendant et obéissant. Lui qui était roi de l’univers, accepte de naître
dans une crèche. Lui par qui le monde fut créé, accepte de devenir
charpentier. Tout d’un coup il est l’égal de ceux qui sont sales, petits et
humiliés. Lui, le créateur du monde, voit son opinion débattue et
ignorée. Lui, la source de toute bonne chose, se voit insulté et maltraité.
b) Abandon du Corps
Jésus manifesta tous les aspects d’un abandon total de sa personne sur
cette croix. Non seulement il se donna pour mourir, mais en plus il se
laissa crucifier ; une mort des plus atroces. Par amour pour des
pécheurs, il subit les plus atroces souffrances. Premièrement battu de
verges, il fut ensuite couronné d’épines, ces mêmes épines qui étaient
apparu dans le monde comme conséquencse du péché d’Adam. Il fut
ensuite forcé de porter sa croix jusqu’au Mont Golgotha où il fut crucifié,
alors que les soldats romains prenaient plaisir à lui frapper la tête et la
foule à lui cracher dessus. On lui enleva ces vêtements, et alors qu’il était
vraisemblablement nu, on l’éleva sur une croix entre deux brigands.
Les romains n’utilisaient pas ce moyen de mise à mort pour tous les
condamnés. Elle était réservée aux pires criminels : aux traîtres, à ceux
qui n’étaient même plus considérés comme humains. C’était non
seulement l’une des morts les plus humiliantes, mais aussi l’une des
morts les plus atroces.
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C’est ce que nous décrit Frederick Farrar dans son livre The Life of Christ
(La Vie de Christ) :
« Une mort par crucifixion semble inclure tout ce que la douleur et la
mort peuvent avoir d’horrible – étourdissements, crampes, soif, faim,
insomnie, fièvre traumatique, honte, tourment de longue durée,
anticipation d’horreur, mortification des blessures attendues – tout
intensifié jusqu’à la limite de ce qui peut être enduré, mais s’arrêtant
juste un peu avant le point où l’inconscience pourrait soulager la
victime.
La position contraire au naturel rendait chaque mouvement pénible ; les
veines lacérées et les tendons écrasés vibraient dans une angoisse
incessante ; les blessures, enflées par exposition, formaient peu à peu de
la gangrène [lorsqu’une victime prenait plusieurs jours pour mourir] ;
les artères – surtout au niveau de la tête et de l’estomac – devenaient
gonflées et surchargées de sang, et alors que chaque variété de misère ne
faisait que s’empirer, on y ajoutait la douleur intolérable d’une soif
brûlante et rageante, et toutes ces complications physiques causaient de
l’anxiété interne qui rendait l’idée de la mort même – de la mort,
l’ennemi incertain, à l’approche de laquelle l’homme tremble le plus –
porter un aspect de dégagement doux et exquis.
Une chose est claire. Les exécutions du premier siècle n’étaient pas
comme les exécutions modernes, car elles ne cherchaient pas une mort
courte et sans douleur ni la préservation sous n’importe quel aspect de
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la dignité du criminel. Au contraire, elles cherchaient une torture
agonisante pour l’humilier complètement. Et il est important que nous
comprenions ceci, car cela nous aide à réaliser l’agonie de la mort de
Christ. »
Sur la croix, le condamné devait sans cesse s’appuyer sur ses mains et
pieds percés afin de lever son corps pour pouvoir gonfler son abdomen
et ainsi respirer. C’était une mort par asphyxie lente et terrible. Elle
pouvait prendre des heures ou certaines fois des jours. Jésus resta sur
cette croix pendant six heures.
c) Abandon de l’Ame
En quittant son ciel, le Fils renonçait à tous les intérêts qu’il y avait. En
donnant son corps, il renonçait à tous ses intérêts sur terre. Puis
finalement, en portant les péchés du monde, il renonçait à la chose la
plus belle et la plus intense qu’il ait jamais connue, la dernière chose
qu’il possédait encore : la relation avec son Père. En portant les péchés
du monde, il devint une malédiction pour nous (Galates 3 :13). Il devint
ennemi du Père à notre place. Cette relation qui avait durée depuis toute
éternité s’interrompit pendant un instant. A la vue de son Fils portant la
saleté du monde, le Père détourna son regard. Le Fils cria : « Mon Dieu,
mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Matthieu 27 :46).
Le monde né de la relation d’amour entre un Père et un Fils ne put être
sauvé que par la rupture de cette relation. Sur cette croix, le Fils et le
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Père perdirent tout ce qu’ils avaient de plus précieux pour sauver la
terre. Ce regard qu’ils avaient échangé l’un avec l’autre pendant toute
une éternité dut cesser pendant un moment.
Par amour pour l’humanité, Dieu le Fils se fit homme pour pouvoir
mourir pour elle. Ce sacrifice fut total. Dieu lui-même donna sa vie, sous
la seule apparence au travers de laquelle il puisse le faire : celle d’un
homme.
Et puis on se souvient du poids du premier péché et de ses
conséquences, condamnant toute l’humanité. Sur cette croix, Jésus
portait ce péché, ainsi, que tout les autres ; ceux de millions de gens
ayant péché des centaines de fois par jour. Un poids infini.
La gloire de Dieu révélée
Dans l’évangile de Jean, Jésus se réfère à sa mort comme à sa
glorification :
« Jésus leur répondit : L'heure est venue où le Fils de l'homme doit être glorifié.
En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne
meurt, il reste seul ; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. » (Jean
12:23-24)
De par sa mort, Jésus allait révéler la gloire de Dieu. Par son sacrifice, il
allait mettre en lumière la profondeur de l’amour de Dieu, le reflet de sa
nature. A la croix, le Fils et le Père allaient montrer au monde quelle était
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la profondeur de leur amour pour l’humanité et la consistance de cet
amour. Et alors que le cœur de Dieu se dévoile, c’est sa gloire qui
apparaît.
Et pourtant, une question encore reste à être posée : si Dieu ne change
pas, alors comment se peut-il que la croix – cet endroit où cette relation
entre Père et Fils fut brisée et où tous deux abandonnèrent tout ce qu’ils
avaient de cher – puisse révéler la nature de Dieu ? Comment la croix
peut-elle nous raconter qui Dieu est, si à cette même croix la relation
entre le Père et le Fils semble être effacée ?
Il semblerait que sur cette croix, le Père et le Fils perdirent tout ce qu’ils
possédaient. Cependant, une chose persista encore. Même lorsque leurs
regards se séparèrent, il existait encore une chose pour les unir : cet
amour désintéressé démontré par l’abandon total de leur personne.
Ainsi, la gloire de Dieu, c'est-à-dire sa présence et sa personne, fut
définie sur cette croix : quand le cœur de Dieu fut mis complètement à
nu il ne resta plus qu’une chose : l’amour, le don de soi, la recherche de
l’intérêt des autres.
Trop souvent Dieu est perçu comme un Être égoïste cherchant son
propre intérêt. Il est vrai que lorsque que l’on regarde à Dieu dans son
ensemble, c’est-à-dire dans l’unité de la trinité, on s’aperçoit que Dieu
n’est satisfait que de sa gloire et ne recherche que sa propre gloire.
Cependant, lorsque l’on regarde au sein même de cette trinité et que l’on
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observe la relation entre le Père et le Fils, on s’aperçoit que le cœur de
Dieu est complètement désintéressé, et qu’en aucun cas il ne cherche son
propre intérêt : le Fils agit au travers du Père et pour le Père, et le Père
agit au travers du Fils et pour le Fils.
On imagine souvent le paradis comment étant un endroit où les hommes
et les anges passent leur temps à servir Dieu. Cela est vrai, mais ce n’est
que la moitié de la vérité. En réalité, au paradis, Dieu sera le premier à
servir, à se donner, à partager et à aimer : son cœur est celui d’un
serviteur, le Fils nous l’a prouvé par sa vie sur la terre.
Et cela explique aussi pourquoi Dieu créa l’homme comme ne méritant
rien. En effet, on pourrait se demander comment un Dieu méritant tout a
pu faire un homme ne méritant rien « à son image. » Mais au lieu de
marquer une séparation entre Dieu et l’homme, cet ordre des choses est
le secret de la plus profonde unité : en créant l’homme comme ne
méritant rien, Dieu le conçut pour qu’il puisse rechercher non pas ses
intérêts, mais ceux des autres. En d’autres termes, Dieu conçut l’homme
pour aimer ; pour refléter au maximum son image, sa nature et sa gloire.
Parce que l’homme ne mérite rien, il est pleinement disponible pour
pouvoir se concentrer sur les intérêts des autres, et ainsi imiter le cœur
divin.
L’idée de sacrifice n’a jamais été populaire. Il est difficile de renoncer à
ses propres intérêts. Et pourtant, c’est là le centre de la vie chrétienne, le
seul moyen pour prendre part à la gloire de Dieu. Sans un abandon de
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sa personne, sans la poursuite d’une vie d’humilité et de dépendance,
l’homme ne peut communier avec Dieu et se réjouir dans sa gloire. C’est
pour cela que Jésus a dit :
« Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge
chaque jour de sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la
perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera. Et que servirait-il à
un homme de gagner tout le monde, s'il se détruisait ou se perdait lui-même ?
Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l'homme aura
honte de lui, quand il viendra dans sa gloire, et dans celle du Père et des saints
anges. » (Luc 9 :23-26)
Pour pouvoir vivre de la gloire de Dieu il faut se charger de sa croix
chaque jour et suivre le chemin que Jésus parcourut : celui de l’abandon
total de sa personne. Dieu n’a pas sauvé l’humanité pour avoir des
serviteurs en plus dans son royaume. Il nous a sauvés parce qu’il était
amour et qu’il voulait partager cet amour. Sans le renoncement à soimême, il est impossible à l’homme de se conformer à l’image par
rapport à laquelle il fut créé. Sans l’abandon de soi, il est impossible de
partager une relation avec Dieu et de vivre par sa gloire et pour sa
gloire :
« Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose
que de la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par qui le monde est crucifié pour
moi, comme je le suis pour le monde ! » (Galates 6 :14)
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On meurt tous un jour. La question demeure : allons-nous mourir pour
nous-mêmes, ou à nous-mêmes ?
Bonté et Fidelité
Non seulement Dieu est amour, mais en plus il ne change pas. Cela veut
dire que l’amour que Dieu partage reste toujours le même, peu importe
les circonstances. Ainsi, cet amour révélé à la croix est le même amour
avec lequel Dieu nous aime à chaque instant de chaque jour. Cette
passion, cette intensité, cette gloire qui furent montrées lors de la mort
de Jésus sont les mêmes que celles avec lesquelles ce Dieu souverain
ordonne « que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de
ceux qui sont appelés selon son dessein » (Romains 8 :28).
Ainsi, chaque instant de chaque jour devient une nouvelle porte vers
l’infinité de Dieu et vers la grandeur de sa gloire, où les choses simples
et faibles de la vie sont de nouvelles occasions pour voir Dieu à l’œuvre.
À chaque instant, l’homme fait face à des circonstances planifiées par la
main de Dieu où celle-ci peut être visible, chacune de ces circonstances
ayant été ordonnée avec le même amour que celui montré à la croix,
avec la même intensité et la même profondeur.
La gloire de Dieu, c’est infini. Chaque moment passé avec elle est
comme une goutte d’eau cachant un océan. Et cette gloire est accessible à
chaque instant, lorsque l’homme s’abandonne à lui-même pour laisser
Dieu agir. La gloire de Dieu est connue de l’homme lorsque celui-ci met
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de côté le roman de sa vie pour laisser Dieu l’écrire. La gloire de Dieu
appartient à Dieu seul. Mais en acceptant d’être dépendant, l’homme
permet à Dieu de faire de lui son ouvrage, et devient ainsi porteur de
cette même gloire.
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Quatrième partie : les œuvres
de Dieu
« Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du
grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions
morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec
Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés) ; il nous a
ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble
dans les lieux célestes, en Jésus Christ, afin de montrer
dans les siècles à venir l'infinie richesse de sa grâce par
sa bonté envers nous en Jésus Christ. Car c'est par la
grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et
cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce
n'est point par les œuvres, afin que personne ne se
glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés
en Jésus Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a
préparées d'avance, afin que nous les pratiquions. »
Éphésiens 2 :4-10
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10. Son Ouvrage
« Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en
Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a
préparées d'avance, afin que nous les pratiquions. »
Éphésiens 2 :10
Œuvre d’Art
La gloire appartient à Dieu seul. Les œuvres des hommes ne peuvent
rien y changer. En agissant indépendamment de Dieu, l’homme n’a
aucun pouvoir de faire des œuvres glorieuses. C’est pour cela que Dieu
va prendre l’homme et en faire son « ouvrage, » du grec ‘poiema’ ayant
donné le français ‘poème’. Dieu va prendre un morceau de marbre sans
apparence de beauté pour le tailler à la stature parfaite de Christ. Il va se
saisir d’individus inutiles et au travers de ses propres œuvres il va les
perfectionner jusqu’à ce qu’ils deviennent sans défaut ni reproche.
En agissant ainsi, il va permettre à l’homme d’accomplir des œuvres
dignes de son nom, des œuvres venant directement de lui, « préparées
d’avance, » existant bien avant la naissance des hommes qui les portent.
La raison pour laquelle l’homme peut participer à la gloire de Dieu n’est
pas parce qu’il peut faire par lui-même des bonnes œuvres ; ces œuvres
ne peuvent venir que de Dieu seul. En étant dépendant de Dieu,
l’homme va pouvoir le laisser agir, et ainsi être le porteur des œuvres les
plus grandioses et les plus merveilleuses.
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C’est pour cela que l’apôtre Paul utilise le mot « ouvrage » ; comme un
poème, comme une histoire, Dieu va prendre ceux qui s’offrent à lui
pour les façonner et les embellir par ses propres œuvres. Dans les mains
de Dieu, le croyant se trouve dans celles du plus grand artiste. Ainsi, il
doit s’attendre à de grandes choses, à de belles choses. Ce ne sont plus
des œuvres humaines qui s’expriment, mais celles de Dieu même !
Elle vous paraît grande la planète terre ? Elle ne fait que 12 000 km de
diamètre, ce n’est pas grand choses comparé au soleil qui en fait 1 400
000. En fait, à l’intérieur du soleil, on pourrait placer environ 1 300 000
planètes terre. Mais le soleil n’est pas une grosse étoile non plus, ce n’est
qu’une étoile jaune. Dans la gamme au-dessus, celle des géantes rouges,
on en trouve de bien plus volumineuses. Par exemple, l’étoile Bételgeuse
fait près de 160 millions de km de diamètre. Si cette étoile remplaçait le
soleil, la terre ne pourrait même plus être en orbite, mais serait à
l’intérieur même de l’étoile en compagnie de sa voisine Mars. À
l’intérieur de cette étoile on pourrait placer près de 1 500 000 soleils, soit
près de 200 milliards de planètes terre. Les scientifiques présument
l’existence de milliards d’étoiles dans chaque galaxie, et l’existence de
milliards de galaxies. En bref, il y aurait au moins autant d’étoiles dans
l’espace que de grains de sable sur la terre.
Quant à l’homme, il est composé de près de 100 000 milliards de cellules,
chacune contenant assez d’ADN pour former une ligne de 2 m de long
et ayant autant d’information que 100 millions de pages de
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l’Encyclopédie Britannica. Dans le corps humain, à chaque seconde, près
de 8 millions de cellules meurent alors qu’au même moment le même
nombre apparaît. Ces cellules ne faisant qu’un millionième de mètre de
longueur seraient toutefois encore plus complexes que n’importe quelle
grande ville si elles étaient agrandies : on verrait alors des milliers et des
milliers d’usines, des canaux et des routes par centaines de milliers et
des échanges par millions ; et en plus, cette ville pourrait se dupliquer
en seulement quelques instants !
Quand on regarde la création de Dieu, on commence à comprendre ce
que l’ouvrage de Dieu signifie. Les œuvres de Dieu sont belles, elles sont
magnifiques, elles sont originales, complexes, variées, mais toutes
parfaites. En Christ, nous devenons un tel ouvrage. En Christ, vous êtes
l’ouvrage de Dieu.
Sanctification
Le procédé employé par Dieu pour perfectionner le croyant s’appelle la
sanctification. Ce mot « sanctification » vient du latin ‘sanctus’ signifiant
‘saint’. En façonnant le chrétien à l’image de Jésus Christ, Dieu le rend
progressivement conforme à sa perfection et à sa sainteté. Petit à petit,
en taillant le morceau de marbre de notre vie, Dieu fait apparaître les
contours même de son Fils Jésus-Christ :
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« Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la
gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en
gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit. » (2 Corinthiens 3 :18)
Chaque circonstance de la vie nous donne une nouvelle occasion pour
voir Dieu agir, pour le voir à l’œuvre, pour le reconnaître et ainsi
percevoir sa gloire. En vivant par la foi et en étant attentif à ces choses, le
croyant apprend à connaître Dieu de plus en plus et en même temps à
lui ressembler davantage. Et plus le croyant sait reconnaître Dieu par ses
actions, plus le croyant apprend à penser comme Dieu et à agir comme
lui.
Ainsi, la sanctification se réalise premièrement par la pensée. Les actions
de l’homme ne sont que le reflet de son cœur. Pour pouvoir faire le bien,
il faut désirer le bien en pensée. Cette sanctification consiste en premier à
penser différemment, à voir les choses sous une autre perspective. Mais
avant de voir Dieu agir, il faut pouvoir réaliser que la manière par
laquelle on voit les choses peut être erronée. C’est ce qu’écrivait Paul en
Romains 12 :2 :
« Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le
renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de
Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. »
Le monde pense d’une manière et Dieu d’une autre. Pour pouvoir
reconnaître Dieu dans les circonstances de la vie il faut pouvoir penser
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comme lui. Cette manière de penser, il nous la donne dans les Écritures ;
elles sont « la pensée de Christ » (1 Corinthiens 2 :16) et sont le moyen de
rendre l’homme parfait :
« Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre,
pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit
accompli et propre à toute bonne œuvre. » (2 Timothée 3 :16-17)
Christ avait prié la nuit avant de mourir : « Sanctifie les par la vérité. Ta
parole est la vérité » (Jean 17:17). Par la parole de Dieu, l’homme va
apprendre à percevoir les choses d’un œil différent et va apprendre à
corriger ses fautes pour les remplacer par ce qui est glorieux : « ce qui est
bon, agréable et parfait. » Ce procédé s’appelle la repentance. En effet,
comme nous l’avons vu plus tôt, le mot repentance vient de l’hébreu
signifiant « se retourner » et du grec signifiant « repenser. » La
repentance est bien plus que du remord. Ce n’est pas simplement se
sentir mal, mais c’est aussi vouloir changer et mettre en action des
œuvres pour cela. C’est non seulement arrêter de regarder à la mauvaise
voie mais aussi « se retourner » de cette voie afin de faire face à Dieu. Ce
n’est pas simplement ajouter des informations à une manière de penser,
c’est « repenser » ; penser différemment. Ainsi, la repentance n’est pas
simplement quelque chose qui se fait seulement dans les moments
critiques : c’est un mode de vie. Une vie d’humilité devant Dieu et les
hommes est impossible sans la repentance.
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Ainsi, la repentance possède un double effet : on arrête de faire quelque
chose pour faire quelque chose d’autre. La Bible emploie deux verbes
pour ce procédé : se dépouiller et se revêtir. Lorsqu’un vêtement est
déchiré, le nettoyer ne le rendra pas plus présentable. Pour avoir un bel
habit, il faut se dépouiller de l’ancien pour en revêtir un nouveau : c’est
cela le modèle biblique de la repentance, et c’est ce que nous présente
Paul en Éphésiens 4 :17-24 :
« Voici donc ce que je dis et ce que je déclare dans le Seigneur, c'est que vous ne
devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leurs
pensées. Ils ont l'intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à
cause de l'ignorance qui est en eux, à cause de l'endurcissement de leur coeur.
Ayant perdu tout sentiment, ils se sont livrés à la dissolution, pour commettre
toute espèce d'impureté jointe à la cupidité. Mais vous, ce n'est pas ainsi que
vous avez appris Christ, si du moins vous l'avez entendu, et si, conformément à
la vérité qui est en Jésus, c'est en lui que vous avez été instruits à vous
dépouiller, eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les
convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l'esprit de votre intelligence, et à
revêtir l'homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que
produit la vérité. »
Le vieil homme, c’est-à-dire le vieux vêtement ou le morceau de marbre
loin de la main de Dieu, représente la condition de vie des non-croyants ;
et aussi celle des croyants qui ne vivent pas en étant dépendant de Dieu.
Cette vie est celle des païens « qui marchent selon la vanité de leurs
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pensées, » qui ont « l'intelligence obscurcie, » qui ont de « l'ignorance » à
cause de « l'endurcissement de leur cœur. » En d’autres mots, ces noncroyants sont ceux qui ne connaissent pas la pensée de Dieu et qui
vivent selon leurs propres désirs et leur propre sagesse. Ils n’ont pas
appris les voies de Dieu et marchent dans les chemins qu’ils se tracent
eux-mêmes sans lui. Le résultat en est le péché.
De l’autre côté, l’homme nouveau est le croyant qui a appris à s’humilier
devant Dieu en rejetant son ancienne manière de penser pour pouvoir
voir les choses comme Dieu les voit et pour agir comme Dieu agit. C’est
celui qui est « renouvelé dans l’esprit de son intelligence » et qui marche
dans la justice de Dieu et dans sa sainteté.
La sanctification est un combat dans lequel le croyant apprend à
discerner la vérité du mensonge. Le Diable est le « père du
mensonge » (Jean 8:44) et séduit les croyants en leur faisant regarder les
choses sous une perspective où le péché est accepté : « Mais non, si je
m’énerve, c’est parce que je suis fatigué ! » ; « L’impatience, ça fait partie
de ma nature, ce n’est pas ma faute ! » Le diable nous fait penser d’une
manière erronée afin que l’on retire notre confiance de Dieu, en sousestimant son amour et sa souveraineté. Tous ces mensonges accumulés
dans l’ancienne nature, Dieu veut que l’on s’en débarrasse pour se
revêtir de la vérité trouvée en Jésus Christ et en sa parole.
Et pour cela, le croyant doit se « dépouiller » de toutes ses anciennes
pensées. Ça vous est déjà arrivé d’être dépouillé dans la rue ? Quelqu’un
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vous arrête et vous demande gentiment votre portefeuille. Mais non,
dépouiller ça ne s’arrête pas là ! Après le portefeuille, ce sont les bagues,
les bracelets, les colliers. Puis le blouson, les chaussures et même les
lunettes. Et là quand on rentre chez soi dans cet état on est humble.
Parce qu’on s’aperçoit qu’on n’a rien. Et c’est dans cet état-là que Dieu
veut qu’on se présente devant lui. Non pas les mains fermées, mais
ouvertes, comme si rien ne nous appartenait. Lorsque quelqu’un se
change, pour « revêtir » quelque chose d’autre, en général il n’a pas
beaucoup de vêtements sur le dos. C’est dans cet état que Dieu veut que
l’on se présente à lui pour être sanctifié : rejetant tout ce qui est de nous,
nous humiliant devant lui et acceptant ses pensées au lieu des nôtres.
Et plus l’enfant de Dieu s’expose à la présence de Dieu, à sa gloire, plus
il apprend à connaître Dieu et à être comme lui. Cette croissance, c’est la
sanctification. C’est une route où le changement se trouve à chaque coin
de rue, où chaque jour vécu a le potentiel de devenir plus riche que le
jour précédent. « De gloire en gloire, » le chrétien croît en devenant
semblable au Fils de Dieu, au plus beau modèle que le Père puisse
utiliser pour faire une œuvre d’art.
Cette œuvre ne sera pas achevée sur cette terre. Cependant, elle le sera
complètement dès la mort, où les corps seront « glorifiés. » En attendant,
par ce procédé, l’homme apprend à connaître Dieu et à prendre part à sa
gloire.
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Souffrance et Circonstances
Pour pouvoir tailler un morceau de marbre informe en la plus belle
sculpture, il faut casser des cailloux. Et cela peut être douloureux. En
fait, plus les morceaux à faire tomber sont grands, plus grande seront les
épreuves. La souffrance dans le monde est sans aucun doute le résultat
du péché de l’homme. Cela n’implique pas pour autant qu’une personne
qui souffre subit le poids de ses propres péchés. En effet, nous souffrons
souvent à cause des péchés des autres. Cependant, notre Dieu est un
Dieu qui peut changer le mal en bien. C’est ainsi que le plus grand crime
de l’humanité, le meurtre de l’homme le plus juste sur une croix, devint
la source de la plus grande bénédiction. De même, entre les mains de
Dieu notre souffrance et nos épreuves deviennent aussi une source de
bénédiction.
Le mot souffrance n’est pas un mot qu’on aime entendre. Mais bien que
le thème de la souffrance soit perçu d’un œil négatif par notre société, la
Bible nous en dit toutefois le plus grand bien. Jacques décrivait la
souffrance dans les épreuves comme une source de joie :
« Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves
auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l'épreuve de votre foi produit
la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre,
afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. » (Jacques 1 :2-4)
De son côté, Jésus parlait de la souffrance dans les épreuves comme
d’une bénédiction :
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« Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est
à eux ! Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera
et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissezvous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les
cieux ; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant
vous. » (Matthieu 5 : 10-12)
Pierre décrivait cette souffrance comme une « grâce de Dieu », un don
immérité (1 Pierre 2 :20) ! Alors bien entendu, on comprend qu’il existe
plusieurs types de souffrance : il y a la souffrance résultant de la
persécution, celle provenant des châtiments divins, la souffrance liée à la
condition de l’homme au corps dépravé et limité, celle provenant des
péchés des autres, etc. Cependant, une chose reste caractérise du point
de vue divin la souffrance : elle est notre gloire. Paul écrivait en 2
Corinthiens 4 :17-18 :
« Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au delà
de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point
aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont
passagères, et les invisibles sont éternelles. »
Une petite goutte d’eau de souffrance jetée dans l’éternité produit un
océan de gloire. La souffrance est un cadeau de Dieu au prix inestimable.
En effet, la souffrance est la seule chance que l’homme possède lui
permettant de changer le mal en bien : c’est une chose de pouvoir faire le
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bien, cependant, lorsque l’homme souffre avec une bonne attitude, il
transforme un mal qui lui est fait en un bien qui peut être observé.
De plus, rien d’autre que la souffrance ne peut pousser l’homme à
exprimer un amour désintéressé : souffrir avec une bonne attitude met
en lumière plus que tout un abandon total de ses propres intérêts. C’est
la plus proche imitation de la nature même de Dieu. Tout disciple de
Christ doit se préparer à souffrir. Sans souffrance, on ne peut prendre
part à la gloire de Dieu. En nous choisissant pour son salut, Dieu nous a
aussi appelés à souffrir : « Et c'est à cela que vous avez été appelés, parce que
Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous
suiviez ses traces » (1 Pierre 2 :21).
Dans la première épître de Pierre, dont le thème général est la
souffrance, on voit les mots « souffrir » ou « souffrance » apparaître près
de 17 fois ; on voit aussi que les mots liés au terme « gloire » ou
« glorifier » apparaissent près de 16 fois. La souffrance et la gloire de
Dieu sont liées sur cette terre. Dans le monde à venir, la souffrance
disparaîtra. Cependant, pour l’instant Dieu utilise ce moyen pour briser
les morceaux qui ne font pas partie de l’image parfaite de Christ. Par des
circonstances difficiles, Dieu nous donne des opportunités pour nous
confier pleinement en lui et pour continuer à faire le bien malgré tout. La
souffrance n’est pas une mauvaise chose entre les mains de Dieu : elle
est une grâce, une joie, une bénédiction et notre gloire.
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L’une des seules expériences commune à tous les hommes est la
souffrance. Sans Dieu, cette souffrance n’a presque aucun bénéfice ; avec
Dieu, cette souffrance peut être utilisée grandement.
L’année dernière, j’ai eu des problèmes de dos qui me rendaient la vie
impossible : je ne dormais presque pas la nuit, j’avais énormément de
mal à travailler, et je ne pouvais jamais rester bien longtemps dans la
même position sans souffrir. Pendant près d’un an, je n’obtenais en
moyenne que quatre heures de sommeil par nuit. Cette année aurait pu
être la pire de ma vie, mais au contraire elle en fut l’une des meilleures.
N’ayant aucune force, je ne pouvais que compter sur le Seigneur.
Chaque jour, j’étais forcé de m’humilier devant lui pour avoir son aide. Il
était mon seul espoir. Et lorsqu’il était tout ce qu’il me restait, je me
rendais alors compte qu’il était tout ce dont j’avais réellement besoin. En
regardant en arrière, je n’échangerais pas ces quelques instants de
souffrance pour tout l’or du monde. Elles sont ma gloire. Sans elles, je ne
serais pas la même personne aujourd’hui.
Les circonstances que Dieu nous donne peuvent nous paraître bonnes ou
mauvaises. Mais en réalité, en Dieu elles sont toutes bonnes.
L’ « évangile » est un mot signifiant « bonne nouvelle. » Il n’y a pas de
mauvaise nouvelle pour le croyant : « il ne craint point les mauvaises
nouvelles ; son coeur est ferme, confiant en l'Éternel. » (Psaume 112 :7).
David allait jusqu’à dire : « L'Éternel est mon secours, et je me réjouis à la
vue de mes ennemis. » (Psaume 118 : 7). En Dieu, tout mal est transformé
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en bien. Chaque épreuve cache la gloire infinie de Dieu. Seul le chrétien
peut ainsi avoir confiance en Dieu et obéir quand celui-ci lui
commande : « Soyez toujours joyeux ! » (1 Thessaloniciens 5 :16).
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11. L’Appel
« Et il a donné les uns comme apôtres, les autres
comme prophètes, les autres comme évangélistes, les
autres comme pasteurs et docteurs, pour le
perfectionnement des saints en vue de l'œuvre du
ministère et de l'édification du corps de Christ, jusqu'à
ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et
de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme
fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ. »
Éphésiens 4 :11-13
Œuvre Double de L’Esprit
Le Saint-Esprit est l’agent de Dieu. Tout ce que Dieu accomplit est fait au
travers de son Esprit. Ainsi, la sanctification du croyant est
premièrement une œuvre de l’Esprit :
« Pour nous, frères bien-aimés du Seigneur, nous devons à votre sujet rendre
continuellement grâces à Dieu, parce que Dieu vous a choisis dès le
commencement pour le salut, par la sanctification de l'Esprit et par la foi en la
vérité. » (2 Thessaloniciens 2 :13)
En vivant de la présence de Dieu, le chrétien apprend à vivre en étant
dépendant du Saint-Esprit, à être « rempli du Saint-Esprit. » Cet Esprit
est ce qui permet à l’homme d’accomplir les œuvres de Dieu au lieu des
siennes. Par la sanctification, l’homme apprend à se dépouiller de son
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ancienne nature, la chair, pour se revêtir du Saint-Esprit et devenir
progressivement à l’image de Jésus-Christ.
Seulement, en perfectionnant le croyant à l’image du Fils, le Saint-Esprit
n’en fait pas pour autant une copie conforme de celui-ci. Son action est
double : d’un côté il façonne le chrétien pour être semblable à la
perfection de Christ, et de l’autre il le façonne en lui donnant une
identité qui lui est propre et unique.
Ainsi, celui qui apprend à vivre de l’Esprit ne devient pas seulement
semblable
à
Christ,
mais
développe
aussi
une
personnalité
complètement unique. Le croyant qui croît par la sanctification devient
de plus en plus semblable à l’image que Dieu veut lui donner : il devient
de plus en plus lui-même ; de plus en plus naturel et sans complexe.
Pour faire cela, le Saint-Esprit donne des dons aux hommes. Il leur
donne l’occasion de développer une identité qui leur sera complètement
propre et utile. Ainsi, peu importe le croyant, il est unique et porteur
d’une grâce unique. Chaque chrétien est comme un épice au goût
différent : tous ont le potentiel d’améliorer le goût d’un repas, seulement
ils le feront tous d’une manière différente en donnant une touche
différente.
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Même au ciel cette personnalité unique continuera. En effet, on lit en
Apocalypse 2:17 :
« A celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un
caillou blanc ; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne
connaît, si ce n'est celui qui le reçoit. »
La « manne cachée » symbolise le pain spirituel que le croyant désire
mais ne peut avoir dans sa plénitude sur cette terre : Jésus-Christ.
Comme nous l’avons vu, Paul comparait la manne donnée à Israël à
l’enseignement de Dieu et en la présence de Jésus-Christ. Ainsi, en
entrant au ciel, le chrétien obtiendra pleinement toutes les bénédictions
trouvées en Christ.
Ensuite, le croyant recevra un « caillou blanc. » C’est ce que recevait un
athlète remportant un concours et qui lui permettait d’assister à la fête
organisée pour les vainqueurs. C’est le prix du croyant qui finit la
course. Mais ce caillou blanc n’est pas seulement l’entrée au ciel : c’est
aussi le don d’une identité personnelle nouvelle et parfaite. Dans
l’antiquité, un caillou portant un nom dessus servait de sceau. Il servait
de signature pour marquer l’authenticité d’objets ou de documents. En
recevant ce caillou blanc portant un nom nouveau, le chrétien vainqueur
obtient une identité propre et parfaite pour toute l’éternité.
En créant l’homme à son image, Dieu le fit de manière à ce que chaque
individu devienne unique ; il le fit pour que chacun ait la possibilité de
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donner une saveur agréable et unique à chaque situation dans laquelle
sa personnalité est exprimée.
Les Dons Spirituels
La Bible raconte que les dons sont divers et variés. En effet, dans de
nombreux passages, on voit que l’assemblée des saints est comparée à
un corps humain où les membres sont formés à partir d’individus.
Chaque croyant possède ainsi une fonction bien particulière dans ce
corps, unique, indispensable et précise. Cependant, de nombreux
chrétiens restent perplexes quant au sens de ces dons.
Par exemple, la première chose à comprendre est que le don donné à
chacun par l’Esprit est formé à partir de la combinaison de plusieurs
dons. On lit en 2 Corinthiens 12 :31 « Aspirez aux dons les meilleurs » et en
1 Pierre 4 :10 « que chacun de vous mette au service des autres le don qu'il a
reçu. » D’un côté les dons sont plusieurs, de l’autre singulier ; on voit
ainsi que chaque croyant possède un don unique formé de plusieurs
autres dons.
John MacArthur comparait ceci à un artiste utilisant sa palette pour
peindre. Sur sa palette l’artiste possède toutes les couleurs. Chaque don
est composé à partir d’une combinaison unique de toutes ces couleurs,
formant ainsi une œuvre unique et en même temps partageant de
nombreuses similitudes avec les autres peintures.
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Par exemple, le fruit de l’Esprit (l’amour, la joie, la paix, la patience, la
bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi) représente
des choses auxquelles chaque chrétien est appelé. De même,
l’encouragement, l’évangélisation, l’édification des saints, sont aussi des
choses que chaque chrétien est appelé à accomplir. Si chaque croyant
constitue un membre, il n’en reste pas moins composé de cellules qui
sont elles formées des mêmes matériaux. Ces dons s’expriment toutefois
de manière différente selon les différents fardeaux que l’Esprit
communique.
Et c’est ce que David écrivit en Psaume 37:4 « Fais de l'Éternel tes délices,
et il te donnera ce que ton coeur désire. Recommande ton sort à l'Éternel, mets
en lui ta confiance, et il agira. » Lorsque le chrétien se trouve proche de
Dieu, qu’il vit de sa présence, le cœur de Dieu lui est ouvert et les
fardeaux de Dieu pour son église et pour le monde lui sont
communiqués. Ce qui en résulte, c’est que ses désirs deviennent
partagés. En faisant de l’Eternel nos délices, nous apprenons à vouloir ce
que Dieu veut, et ainsi à rechercher ce que Dieu recherche.
C’est seulement dans ce contexte que Dieu peut nous donner ce que
notre cœur désire. En effet, rien ne s’accomplit en dehors de la volonté
de Dieu, car Dieu est souverain. Et ces désirs que Dieu partage avec ses
enfants sont différents selon chacun. En passant du temps avec Dieu,
celui-ci révèle son cœur à chacun de manière unique en partageant des
fardeaux précis concernant des besoins précis. Ainsi, les dons sont
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utilisés de manières différentes dans des ministères différents, mais
toujours avec le même objectif : affermir le corps constitué par ses
membres.
« Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diversité de ministères, mais le
même Seigneur ; diversité d'opérations, mais le même Dieu qui opère tout en
tous. Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité
commune. » (2 Corinthiens 12 : 4-7)
L’Appel
L’expression des dons se fait ainsi par rapport à un appel précis. Ils
servent à être utilisés là où Dieu a des désirs. Ainsi, l’expression des
dons de chacun possède un potentiel de gloire sans limite : c’est la
puissance de Dieu agissante dans la volonté de Dieu. Comme le disait
Paul : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Romains 8 :31).
Lorsque l’on applique les dons de l’Esprit, ceux communiqués par Dieu,
on ne peut être davantage dans sa volonté et près de sa puissance. C’est
dans ce cadre que l’on peut s’attendre à voir Dieu nous utiliser pour de
grandes choses.
De plus, l’appel de Dieu ne se limite pas à un ministère dans l’église. Ce
ne sont pas simplement les pasteurs et les évangélistes qui sont appelés
de Dieu. Tous les croyants ont reçu un appel. Cet appel, c’est d’être
fidèle envers Dieu à chaque endroit où il nous a placés. Certaines
personnes sont appelées à servir dans l’église à plein temps, mais
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d’autres le sont à servir en tant qu’hommes d’affaires, en tant que mère
au foyer, en tant que commerçant ou artisan. L’appel de Dieu ne consiste
pas à tout abandonner pour être missionnaire ou pasteur, mais il
consiste à tout abandonner pour servir Dieu, peu importe là où il nous a
mis.
Ainsi, chaque personne est appelée de Dieu sous plusieurs aspects. La
plupart des gens ont une famille, un travail, une église, un voisinage.
Ces endroits sont ceux dans lesquels Dieu nous a placés pour vivre et
partager sa gloire. Dieu ne nous demande pas de nous consacrer 24h/24
à l’église, mais d’être fidèle dans chaque endroit où nous sommes
appelés. Si nous sommes dans une famille, alors nous nous devons
d’exercer un ministère dans cette famille en développant des relations
profondes, en s’édifiant les uns les autres, en se servant et en manifestant
la gloire de Dieu. Il est triste d’observer que de nombreux pasteurs ont
manqué à ce ministère en se consacrant trop à leur service. La gloire de
Dieu est révélée au travers de ce que Dieu fait, non pas au travers de ce
que l’homme fait. Ainsi, même les situations les plus simples de la vie
ont un potentiel de gloire. Si Dieu nous a placés dans un travail, alors
nous nous devons de le glorifier en travaillant. S’il nous a placés dans
une église, alors nous nous devons d’être impliqués le mieux possible
dans celle-ci. La vie chrétienne est une question d’équilibre, non pas
d’accomplissements.
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Dieu récompense la fidélité, et non les efforts accomplis dans un seul
domaine. La vie du croyant est une vie par la foi. Et cette foi s’exprime
dans la fidélité. En effet, en latin, le mot « foi » est « fides » et c’est ce qui
nous a donné notre mot français « fidélité. » En grec, ces mots sont
tellement proches qu’ils peuvent même être interchangés dans certains
contextes de la Bible. La vraie foi en Dieu, c’est de pouvoir voir Dieu
dans chaque circonstance de la vie, pas seulement celles où sa présence
est évidente. C’est de pouvoir croire en Dieu même dans les moments
les plus banals, même dans ceux qui semblent les moins importants. La
vraie foi, c’est la fidélité.
« Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu
a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes » (1 Corinthiens
1:27). Dieu n’a pas besoin d’une star nouvellement convertie et ayant
beaucoup d’influence pour accomplir de grandes choses. Bien sûr, il
peut utiliser avec puissance des gens d’influence. Cependant, c’est par la
fidélité dans les petites choses que Dieu est le plus glorifié. Dieu nous
appelle à vivre une vie équilibrée et une vie dans laquelle on accueille
les choses avec simplicité. Il nous demande de nous donner entièrement,
peu importe ce que l’on fait ; pas de tout abandonner pour n’accomplir
qu’une seule chose. Quelqu’un qui balaye avec un cœur réjouissant peut
apporter plus d’honneur à Dieu que quelqu’un qui prêche à des foules
avec une mauvaise attitude.
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Pour le chrétien, il n’existe pas de dualité entre le saint et le profane.
Dieu nous appelle à le glorifier dans chaque circonstance. Chaque
situation est « mise à part » (sanctifiée) par lui afin que l’on puisse vivre
par la foi. Dieu ne nous appelle pas à porter du fruit simplement dans
un seul endroit, mais partout où nous allons. Il veut que nous marchions
avec lui, pas que nous sprintions de temps en temps. Et plus on est fidèle
dans les petites choses, plus les fruits abondent. Pas toujours de gros
fruits, mais de nombreux fruits. Et à la fin, des fruits, il y en a beaucoup :
« Si vous portez beaucoup de fruit, c'est ainsi que mon Père sera glorifié, et que
vous serez mes disciples. » (Jean 15 :8)
Ne Pas se Prendre la Tête
C’est avec cette mentalité que j’ai abordé mes études au Master’s
College, école chrétienne près de Los Angeles : quand on étudie on est
sérieux, et quand on se détend on le fait sérieusement ! Du coup j’ai
obtenu sur le campus de mon école la réputation d’un « crazy
Frenchman ». Mais après tout, on n’a qu’une seule vie, et Dieu se plaît à
ce que nous profitions au maximum de chaque instant du moment qu’on
le fait en respectant sa parole et autrui, et en l’honorant. J’ai donc essayé
pendant mes quelques années de faire de chaque moment un souvenir
mémorable. Ainsi, avec mon meilleur ami Samuel Peterson, nous avons
accompli plus d’une folie (qui pourraient peut-être elles-mêmes remplir
un autre livre), souvent même jusqu’au ridicule. Mais Jésus ayant porté
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notre honte sur la croix, nous n’avons pas peur d’être humiliés de temps
en temps en vivant une vie intense, peu importe le contexte.
Ainsi, un jour nous décidâmes ensemble de rencontrer les gens
responsables du cadre de la vie étudiante à notre école : petit-déjeuner
avec l’intendant, pique-nique avec l’intendante, nous invitâmes la
secrétaire du vice-président à manger chez elle en notre compagnie, et
nous
avons
partagé
de
nombreux
repas
avec
d’autres
gens
sympathiques. Et puis un jour, alors que nous supportions l’équipe de
basket de notre école, nous vîmes John MacArthur, le président de notre
école. Nous lui demandâmes alors s’il voulait bien nous rencontrer, ce
qu’il accepta.
Six mois plus tard (c’est un homme occupé), nous allions dans le bureau
de notre président. Auteur de douzaines de livres, pasteur d’une église
de plusieurs milliers de membres, président d’un séminaire biblique et
orateur à la radio, John MacArthur était la personne à qui poser les
bonnes questions. Alors je lui propose celle-ci : « Si vous deviez changer
quoi que ce soit depuis les débuts de votre ministère, que feriez-vous ? »
Sa réponse fut aussi surprenante que pertinente : « Tu sais, Dieu a été
fidèle pour répandre sa grâce sur moi depuis le début. Mais sincèrement,
j’aurais aimé commencé à jouer au golf plus tôt ! »
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Je pense que c’est ce que le Psalmiste voulait dire en écrivant le Psaume
131 :
« Cantique des degrés. De David. Éternel ! Je n'ai ni un coeur qui s'enfle, ni des
regards hautains ; Je ne m'occupe pas de choses trop grandes et trop relevées
pour moi. Loin de là, j'ai l'âme calme et tranquille, Comme un enfant sevré qui
est auprès de sa mère ; j'ai l'âme comme un enfant sevré. Israël, mets ton espoir
en l'Éternel, dès maintenant et à jamais ! »
Dieu ne nous appelle pas à se prendre la tête. En réalité, plus on apprend
à le connaître, plus on apprend à partager ses désirs et à vivre au
naturel. Plus on apprend à l’aimer, moins la vie chrétienne semble forcée
ou difficile. Bien sûr, la vie reste une course où l’on se doit de se donner
à fond, en aimant Dieu « de tout notre coeur, de toute notre âme et de toute
notre force » (Deutéronome 6 :5), cherchant toujours des défis produisant
de la croissance. Mais puisque le chrétien ne doit pas vivre par sa propre
force, ce n’est pas non plus à lui de s’inquiéter. Dieu prend soin de nous,
la Bible nous le dit sous forme de nombreuses et magnifiques promesses.
Dieu nous demande de nous humilier, mais pas de porter nos fardeaux
une fois à genoux : « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu,
afin qu'il vous élève au temps convenable ; et déchargez-vous sur lui de tous vos
soucis, car lui-même prend soin de vous » (1 Pierre 5 :6-7).
Dieu veut que nous vivions une vie équilibrée et passionnée. Ce ne sont
pas simplement des projets qu’il veut que nous ayons, mais une joie de
vivre et une soif de découvrir dans chaque instant quelque chose de
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merveilleux venant de lui. Ce n’est pas étonnant qu’en parlant des
enfants Jésus ait dit « le royaume de Dieu est pour ceux qui leur
ressemblent » (Marc 10 :14). Face à Dieu, nous ne pouvons être que des
enfants. Il nous faut continuer de rêver, d’être émerveillés en
contemplant la main de Dieu à l’œuvre et cesser de prendre nos
personnes trop au sérieux. Nous ne sommes pas au contrôle des
situations. Dieu l’est. Et c’est ça qui donne à la vie toute sa beauté et sa
saveur.
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12. L’Église
« Il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir
ensemble dans les lieux célestes, en Jésus Christ, afin
de montrer dans les siècles à venir l'infinie richesse de
sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus Christ. »
Éphésiens 2:6-7
Deux valent mieux qu’un
Hier matin, le soleil brillait sur la côte Espagnole de la Costa Brava.
Depuis quelques jours déjà, ma famille et moi-même apprécions le doux
climat méditerranéen de la région. Après avoir passé la matinée à écrire,
j’attendais avec joie la venue de l’après-midi où nous irions nous baigner
à la plage. La nuit précédente avait versé quelques gouttes, et les vagues
étaient un peu plus grosses que d’habitude : celles-ci ayant été très
calmes jusque-là, l’idée de pouvoir sauter dans une mer un peu plus
agitée paraissait attirante.
L’eau était fraîche mais agréable. Nous étions à l’extrémité sud de la
plage, à la limite où le sable se transformait en de beaux récifs. Pendant
que mon père jouait aux raquettes avec mon frère David, mon frère Jean
faisait la bronzette et je me baignais en compagnie de ma mère, de ma
sœur et de mon frère Luc. Nous étions à peine à une dizaine de mètres
de la plage. Bien que ma mère ne sache pas nager, elle prenait un grand
plaisir à jouer dans l’eau.
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Puis, alors que nous nous lancions un ballon, celui-ci tomba près des
rochers. Ma mère se dirigea vers le ballon, quand tout à coup elle se
trouva dans un creux et commença à couler. Elle appela à l’aide et en
venant vers elle, je me saisis de son bras et le mis autour de moi en
m’efforçant de nager vers la plage. Cependant, malgré tous mes efforts,
je ne pouvais avancer. Près de ces rochers, le courant était fort et nous
dirigeait à l’opposé de la rive. Je compris que je n’y arriverai pas seul.
Alors que mon frère Luc m’aidait à soutenir ma mère, j’appelai de toutes
mes forces mon père pour qu’il vienne avec David. Le courant nous
portait de plus en plus loin de la plage. À l’arrivée de mon père et de
mon frère, la situation ne fit qu’empirer. Pendant que ma mère se
fatiguait à garder sa tête hors de l’eau, les vagues continuaient à frapper
son visage et à remplir sa bouche d’eau salée. Même avec l’aide de mon
père et de mon autre frère, le courant restait toujours trop fort pour que
nous puissions aider ma mère.
Alors que je demandais à ma sœur d’aller chercher Jean, celui qui
bronzait sur la plage, le serveur d’un restaurant d’en face vint pour nous
lancer une bouée de sauvetage depuis les rochers. Cependant, nous
étions déjà trop loin. Nous fatiguions. Nos muscles commençaient à
avoir des crampes, et nos poumons commençaient à manquer de souffle.
Dans un geste héroïque, mon frère David alla sous l’eau pendant
quelques temps pour soulager les jambes de ma mère en la portant sur
son dos. L’Esprit nous poussait à prier, chacun dans son cœur. Puis
finalement un autre courant nous poussa vers le nord, nous éloignant
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des rochers. Jean arriva ensuite et nous aida à gagner la rive, tous sains
et saufs.
Il fallu six d’entre nous pour sauver ma mère. Si quelqu’un avait
manqué, nous n’aurions peut-être pas réussi. Nous apprîmes par la suite
que deux heures auparavant un homme avait trouvé la mort au même
endroit. Il avait été seul.
Sauvés ensemble
Les conséquences du péché sont la mort. Elles sont terribles. Chaque
péché pèse lourd. Très lourd. Ainsi, dans les épreuves ou même les
circonstances normales de la vie, on se retrouve sans arrêt face à des
situations où la mort peut être produite par conséquence du péché. Pour
se sanctifier, le croyant doit apprendre à se dépouiller de ses péchés, à
prendre de nouvelles habitudes et à constamment changer pour se
perfectionner.
Face à ce genre de situation, voulons-nous vraiment nous retrouver
seuls ? Pensons-nous pouvoir réellement combattre la puissance du
péché et de la mort par des efforts accomplis seuls ?
Non seulement le péché est destructeur, mais en plus il est trompeur car
il est souvent accompli sous un certain aveuglement : « Mais celui qui hait
son frère est dans les ténèbres, il marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va,
parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux. » (1 Jean 2:11). La plupart des
péchés que l’on commet sont accomplis sans même que nous nous en
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rendions compte. C’est pour cela que nous avons besoin les uns des
autres. Ensemble, nous sommes plus forts, avons plus de discernement,
et pouvons nous relever mutuellement lorsque quelqu’un tombe.
Paul écrivait qu’en Christ, les chrétiens sont ressuscités « ensemble. » La
vie chrétienne n’est pas une vie solitaire. L’œuvre que Dieu accomplit, il
la fait aux travers de membres qui ensemble constituent un corps tout
entier. Le but du Père en sanctifiant le croyant n’est pas de présenter à
son Fils des individus parfaits, mais bien une Église parfaite, sanctifiée et
pure :
« Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, et donnons-lui gloire ; car les
noces de l'agneau sont venues, et son épouse s'est préparée, et il lui a été donné
de se revêtir d'un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les œuvres justes
des saints. » (Apocalypse 19:7-8)
Par les œuvres des saints, c’est un ensemble qui est sanctifié et préparé
pour la fin de l’histoire de cette terre, où l’Église de Dieu est enfin
donnée en cadeau pour son Fils. Comme une épouse, l’Église sera
donnée à Jésus-Christ pour faire partie de la « famille » divine, pour
partager cette relation entre Père et Fils au travers du Saint-Esprit. Ainsi,
les efforts du croyant doivent être essentiellement entrepris dans l’espoir
que ceux-ci serviront à édifier cette assemblée, à la perfectionner et à la
rendre plus pure pour Jésus-Christ. Les dons attribués aux individus
sont distribués par le Saint-Esprit avec le but de former cette Église :
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« De même vous, puisque vous aspirez aux dons spirituels, que ce soit pour
l'édification de l'Église que vous cherchiez à en posséder abondamment. » (1
Corinthiens 14:12)
Dieu nous a tous fait « asseoir ensemble dans les lieux célestes » (Éphésiens
2:6). Imaginez une minute être dans les cieux, et être émerveillés de tout
ce que vous voyez de la gloire de Dieu. Et puis à côté vous voyez une
autre personne faire la même chose, mais percevant cette gloire d’une
manière différente. Ne voudriez-vous pas lui demander ce qu’elle
ressent pour enrichir votre perspective ? Dieu nous a à chacun donné
des dons afin que l’on puisse percevoir sa gloire d’une certaine façon.
Pourquoi ne pas embellir cette vision en partageant nos dons avec nos
frères et sœurs ?
De plus, ce qui est merveilleux est que puisque l’homme ne peut rien
faire de glorieux, même les gens les plus immatures et les plus faibles,
lorsqu’ils accomplissent le bien, portent des œuvres venant directement
de Dieu et montrent la gloire de Dieu. Ainsi, peu importe qui nous
sommes, nous pouvons toujours apprendre les uns des autres.
L’Église : une famille divine
Il y a deux ans de cela je rencontrai mon grand-oncle Ed Sywulka. Cet
homme qui à 93 ans marchait encore en tenant son épouse par la main se
retirait tout juste du champ missionnaire après avoir fidèlement servi
près de 70 ans. S’il existait un homme qui avait « couru la course, »
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c’était bien cet homme. Premier étudiant des camps Wycliffe, il avait
dédié sa vie aux Indiens du Guatemala et avait avec sa femme participé
à une traduction dans une de leurs langues, le Mam. Par leurs efforts
missionnaires, des milliers de gens furent touchés et sauvés par
l’évangile.
Je lui posai cette question : « après toutes vos années d’expérience, quel
conseil pourriez-vous donner à un étudiant qui cherche à entrer dans le
ministère ? » Sa réponse me frappa. Je pensais qu’il allait me dire
quelque chose du genre : « il faut prier 25 heures par jour et jeûner 4 fois
par jour ! » Mais sa réponse fut bien plus simple et intelligente : « Faistoi des amis » me dit-il. « Avec le temps, tu verras que c’est ce qu’il y a
de plus important pour le ministère. » Ce conseil de mon grand-oncle
révolutionna ma manière d’approcher mes frères et sœurs et de vivre la
vie chrétienne.
En marchant sur la terre, Jésus nous donna l’exemple parfait du modèle
à suivre, à travers ses paroles et ses actions. Ainsi, il nous donna aussi
une définition de la manière de vivre la vie chrétienne. Et sa vie
chrétienne, Jésus ne la vivait pas en solitaire et en atteignant les foules
par des « super dons. » Non, l’Église de Jésus commença avec douze
disciples dans lesquels il s’investit complètement en matière de temps et
d’énergie. L’Église que Christ débuta fut une assemblée de personnes
qui se connaissaient énormément les unes les autres et partageaient des
relations très profondes entre elles. Jésus ne se présenta pas à ses
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disciples comme un roi dirigeant des serviteurs, mais comme un berger
connaissant chacune de ses brebis appelant « par leur nom les brebis qui lui
appartiennent » (Jean 10 :3). L’Église que Christ commença fut une Église
basée sur des relations profondes entre des gens normaux. Ainsi,
pendant son séjour sur cette terre, Christ partagea tout avec ses
disciples. Il vécut avec eux les moments intenses comme les moments les
plus simples de la vie.
« Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait
son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout
ce que j'ai appris de mon Père. » (Jean 15 :15)
Jésus était leur ami. Il était transparent avec eux et ne leur cachait rien de
sa vie. Ses disciples connaissaient son cœur, et c’est pour cela que son
ministère fut si efficace. En partant, il ne laissa pas derrière lui pour bâtir
son Église des hommes ayant été seulement instruits, mais bien des
personnes partageant un même cœur, ayant appris à vivre ensemble, à
s’entraider, à partager et à s’édifier comme une vraie famille. Pour Jésus,
tous ceux qui vivaient la vie chrétienne faisaient partie de sa famille :
« ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la
mettent en pratique » (Luc 8:21). Unis par le Saint-Esprit, par l’Esprit de
Christ (Romains 8:9), les disciples formèrent non pas une Église se
rassemblant le dimanche seulement pour passivement écouter un
message, mais une Église où chacun était activement impliqué dans la
vie de son prochain, partageant ses fardeaux (Galates 6:2).
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La vision moderne de l’Église a perdu énormément de celle que Jésus lui
donna à l’origine. De nos jours, on considère trop souvent l’Église
comme un ensemble de pratiques religieuses, de programmes, de
réunions et de traditions humaines. Cette manière de voir les choses est
très dangereuse : c’est ce qui a amené le monde dans le Moyen-âge,
l’ « âge sombre. » En effet, jusqu’au Ve siècle après J-C, l’Église basait son
autorité principalement sur la Bible. Cependant, face aux hérésies de
plus en plus nombreuses, l’église universelle, du grec katholikos, décida
de se donner le droit d’interpréter la Bible avec une autorité
indépendante. Cette décision, quoique basée sur de bons motifs,
transforma progressivement l’Église de Dieu en une institution, un
regroupement de gens soumis à des lois provenant de traditions
humaines. Les conséquences en furent terribles. En effet, aucune époque
ne fut pire que les mille ans suivant ce changement de perspective ; là où
l’homme prit en mains propres les voies divines, annulant en grande
partie l’œuvre du Saint-Esprit pour dépendre de décisions humaines
sans valeur d’éternité. Martin Luther disait à cet égard :
« De cette façon ils se mettent avec présomption à la place de Dieu, règnent sur
la conscience et la foi des hommes, ramenant le Saint-Esprit à l’école par leur
cerveaux insensés. »
Et puis, plus tard, en revenant aux Écritures comme seule autorité, des
gens comme Wycliffe, Hus, Luther et Calvin redéfinissaient l’Église : non
plus une institution, mais tout simplement l’assemblée dispersée de tous
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les gens nés de nouveau, ayant une relation personnelle avec Dieu le
Père en Dieu le Fils par Dieu le Saint-Esprit ; non plus comme les gens
appartenant à une institution, mais les gens appartenant à un corps de
croyants, au corps de Christ.
Communion Fraternelle et Redevabilité
Ayant reçu un don unique, chacun est responsable. En effet, si dans un
corps la main refuse de travailler, c’est tout le corps qui en est affecté (1
Corinthiens 12:26). Si un membre ne remplit pas sa fonction, alors tous
souffriront. A cause de la responsabilité qui est donnée à chacun, une
certaine redevabilité est nécessaire entre les chrétiens, pour faire en sorte
que l’équilibre du corps soit conservé ainsi que son bon fonctionnement.
Un membre du corps de Christ ne peut se permettre d’agir dans l’ombre.
Nous devons vivre des vies transparentes.
Ainsi, la vraie Église de Dieu n’est pas celle qui se réunit simplement le
dimanche, mais celle des individus qui cherchent réellement à partager
leur vie en transparence avec leurs frères et sœurs, grandissant dans des
relations amicales et personnelles où les cœurs sont dévoilés, mettant
ainsi en lumière les péchés afin de pouvoir les corriger. Tous ceux qui
sont mariés seront d’accord pour dire qu’une relation profonde révèle
les vrais sentiments du cœur. En passant du temps et en prenant des
décisions ensemble, les membres d’un couple voient vite quand l’un
d’entre eux agit avec égoïsme ou orgueil. Et c’est la même chose avec
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des amis. Une amitié permet de mettre en avant les circonstances
nécessaires pour favoriser le discernement du péché.
Il est vraiment dommage que bien des croyants cherchent à cacher leurs
péchés. Pourquoi les cacher ? Qu’ils soient découverts, pour être
vaincus ! Pour être exposés dans toute leur laideur afin d’être réellement
haïs et condamnés ! Si seulement l’attitude du croyant pouvait être celleci, où il ne demande rien d’autre que d’avoir ses péchés mis à découvert
par ses amis afin qu’il puisse changer son cœur !
C’est ce que Salomon avait compris en écrivant : « Mieux vaut une
réprimande ouverte qu'une amitié cachée. Les blessures d'un ami prouvent sa
fidélité, mais les baisers d'un ennemi sont trompeurs. » (Proverbes 27:5-6). Un
vrai ami, c’est celui qui aime assez quelqu’un pour se soucier de sa
sanctification et pour le reprendre. Ceci n’est jamais facile et est souvent
douloureux pour la personne qui se fait corriger. C’est une chose bien
humiliante que de se faire révéler nos péchés. Mais n’est-ce pas cette vie
d’humilité que Dieu nous demande de vivre ? Un vrai ami n’est pas
quelqu’un qui ignore les péchés de ses compagnons, au contraire : « le
juste montre à son ami la bonne voie, mais la voie des méchants les
égare » (Proverbes 12:26).
Bien sûr, il est impossible de développer des relations amicales
profondes avec toute une assemblée. Jésus lui-même, alors qu’il avait de
nombreux disciples, en eut douze seulement pour partager des relations
très approfondies, et même parmi ces douze il avait aussi des disciples
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avec lesquels il passait encore plus de temps. Comme Jésus prêchait aux
foules et vivait avec ses disciples, Dieu nous appelle à utiliser nos dons
pour l’édification de toute l’Église tout en partageant une vie chrétienne
riche en amitiés.
Ces relations profondes ont pour but une vraie communion fraternelle
où les choses spirituelles sont partagées (Philippiens 4:8), les péchés
confessés (Jacques 5:16) où des conseils peuvent être donnés et reçus
(Proverbes 11:14), et où la vie chrétienne peut être mise en pratique par
le service.
Discipulat
Un ami disait: « On a tous besoin d’un Paul, d’un Timothée et d’un
Jonathan. » Il sera difficile à quelqu’un de croître s’il ne passe pas du
temps avec des gens plus mature que lui. Ainsi, l’Église comprenant des
gens de tout niveau de maturité spirituelle, on se doit autant que
possible d’être premièrement entourés de gens plus matures pouvant
nous enseigner et ensuite de gens moins matures dans lesquels on peut
s’investir.
Jésus avait des disciples. Son appel, avant de partir, fut de faire de
même :
« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père,
du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai
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prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du
monde. » (Matthieu 28 :19-20)
La dernière chose que Jésus communiqua avant de partir fut un appel
demandant à ses disciples de former d’autres disciples en leur
enseignant à observer tout ce qu’il leur avait prescrit. Ainsi, « faire » un
disciple n’est pas simplement de gagner son âme. C’est aussi de le
mener vers la maturité par l’enseignement de Christ.
Les dons du croyant servent à l’édification de l’Église. Cette édification
n’est pas seulement de ramener de nouvelles pierres, mais aussi de
placer les pierres déjà amenées au bon endroit en les taillants à la bonne
mesure. Ainsi, l’amitié chrétienne devrait toujours avoir pour but la
sanctification du prochain, et devrait être accomplie sur trois niveaux :
avec des gens plus mature, avec des gens moins mature et avec des gens
de même maturité. Peu importe qui nous sommes, si nous sommes
chrétiens, nous devons nous impliquer dans la vie de ceux qui sont
moins matures et nous devons rechercher avec avidité les conseils de
gens plus matures. De plus, non seulement Dieu place dans nos vies des
personnes pouvant nous aider, mais en plus, son Église a parcouru toute
l’Histoire et nous a aussi laissé de nombreuses traces à suivre. Ainsi, le
croyant peut aussi être grandement édifié par la lecture d’œuvres
chrétiennes et de biographies.
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Le Pardon
Les relations profondes sont très difficiles à développer et à conserver.
Nous sommes tous pécheurs, et ainsi tous nuisibles et désagréables aux
autres de temps à autre, et même bien plus qu’on s’imagine ! Cependant,
pour développer ce corps de Christ en bonne santé, Dieu nous appelle
tous à partager nos vies au travers d’amitiés matures. En s’investissant
dans la vie de nos frères et sœurs en Christ, nous sommes « des gens
ayant besoin de changer aidant des gens ayant besoin de changer »
comme Paul Tripp l’écrivait dans son livre « Instruments in the Redeemer’s
Hand » (Instruments dans les Mains du Rédempteur). Sur cette terre, il
n’existe pas d’église parfaite. Il n’existe pas de famille parfaite. Il n’existe
pas d’individu sans péché, encore moins dans un groupe tout entier !
Cependant, Dieu veut que nous travaillions ensemble, comme une
équipe, au développement de son Église. En faisant ainsi et en
compagnie de gens pêcheurs, on peut être sûr d’être blessé tôt ou tard.
Mais cela ne devrait pas nous arrêter. Les relations profondes en valent
la peine. Et pour surmonter ces épreuves, Dieu nous a donné une arme :
le pardon.
En se pardonnant réciproquement, les croyants peuvent apprendre à
aller de l’avant. Ils peuvent apprendre à garder les yeux fixés sur
l’objectif : la sanctification de l’Église, sans mettre comme obstacle leurs
propres intérêts et soucis. Paul écrivait : « nous souffrons tout, afin de ne
pas créer d'obstacle à l'Évangile de Christ » (1 Corinthiens 9 :12). Le chrétien
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doit être prêt à pardonner en toute circonstance, même au détriment de
ses propres intérêts. Il doit apprendre même à souffrir et à s’oublier afin
de ne pas créer d’obstacle à l’œuvre que Dieu accomplit.
En réalité, le pardon est l’un des outils les plus indispensables au
croyant pour sa croissance. Sans pardon, il ne peut aller de l’avant. Sans
pardon, la joie fait place à l’amertume et au mécontentement, l’amour
fait place à la haine et les rêves se transforment en tunnels sombres sans
fin. Un de mes professeurs, Dr. David Smith, disait après plus de 35 ans
d’expérience comme conseiller biblique au champ missionnaire : « Pour
80% des cas, les problèmes pour lesquels les gens viennent me voir afin
d’être conseillés sont liés à un manque de pardon. » Que ce soit un
problème de famille, de rupture d’église, ou peu importe, la vraie clé
pour une bonne résolution des conflits reste le pardon. Sans pardon, le
chrétien ne peut rêver en regardant vers l’avant, car sans pardon il n’est
pas en règle avec son passé.
Jésus nous a montré le plus grand exemple du pardon sur la croix, et
c’est une des plus grandes insultes que nous puissions lui faire que de ne
pas pardonner à nos semblables. Jésus enseigna beaucoup le pardon. On
connaît la parabole de Matthieu 18 sur l’homme qui fut pardonné une
grande dette et qui ne pouvait pardonner à son prochain une toute petite
dette. Dans la prière du Notre Père, il enseignait ses disciples à dire :
« pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui
nous ont offensés » (Matthieu 6 : 12). Après leur avoir donné l’exemple de
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la prière il continuait : « Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre
Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux
hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses » (Matthieu
6:14-15).
La croix dépeint la gloire de Dieu plus que tout autre événement, et cela
certainement à cause du pardon qui y fut révélé. D’ailleurs, lorsque Dieu
manifesta sa gloire à Moïse dans la nuée, il se révéla comme le Dieu qui
« pardonne l’iniquité » (Exode 34 :7). Sans pardon, on ne peut refléter la
gloire de Dieu. Il n’existe rien de pire pour le croyant que le manque de
pardon. Sans pardon, la relation entre le chrétien et le Père est
interrompue. Sans pardon, les bénédictions cessent ainsi que la
croissance. Jésus pardonna même à ceux qui le crucifièrent. Ne devonsnous pas nous attendre à un même comportement pour ceux qui
s’appellent ses disciples ?
Le Service
Comme nous l’avons vu, la gloire de Dieu se manifeste par de l’amour.
Cet amour, consiste à chercher l’intérêt des autres au détriment du sien :
« Que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun cherche celui
d'autrui » (1 Corinthiens 10 :24). Pratiquement parlant, au sein de l’Église
cet amour se vit au travers du service. C’était la manière par laquelle
Jésus avait vécu et édifié son Église : « C'est ainsi que le Fils de l'homme est
venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de
plusieurs » (Matthieu 20 :28). Le mot utilisé en grec pour « servir » dans
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ce verset provient de la même racine que le mot utilisé par Paul plus
tard pour « ministère » : « Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ;
diversité de ministères, mais le même Seigneur ; diversité d'opérations, mais le
même Dieu qui opère tout en tous » (1 Corinthiens 12 :4-5).
L’identité que Dieu nous donne au travers des dons spirituels ne peut
être manifestée et mûrie sans que ceux-ci ne soient attachés à un
ministère. Et ce ministère consiste à servir son prochain. La gloire de
Dieu est bien différente de celle des hommes. Avec Dieu, la vraie gloire
se trouve non pas dans la renommée ou dans le pouvoir, mais dans
l’abaissement personnel et dans le service :
« Jésus les appela, et dit: Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et
que les grands les asservissent. Il n'en sera pas de même au milieu de vous.
Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur ; et
quiconque veut être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave. » (Matthieu
20:25-27)
L’homme a été créé pour aimer. Il a été conçu pour servir. Pour se
donner, pour partager, pour s’abandonner en cherchant le bonheur de
ceux qui l’entourent : il a été fait à l’image de Dieu, pour refléter la gloire
de Dieu. Ainsi, la vraie joie, la vraie satisfaction, la vraie bénédiction,
toutes ces choses ne peuvent être obtenues qu’avec un esprit de service.
« Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » disait le Seigneur (Actes
20:35). Le croyons-nous ?
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Cinquième partie : la Parole
de Dieu
« Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche :
elle ne retourne point à moi sans effet, sans avoir
exécuté ma volonté et accompli mes desseins. »
Esaïe 55 :11
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13. La Foi
« Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on
espère, une démonstration de celles qu'on ne voit
pas. »
Hébreux 11:1
Le Seul Moyen
Dans la partie précédente de ce livre, nous avons parlé des œuvres que
Dieu donne à l’homme d’accomplir. De grandes œuvres. De belles
œuvres. Des œuvres vraiment glorieuses venant directement de Dieu.
Mais la question demeure : comment l’homme peut-il accomplir ces
œuvres si elles ne proviennent pas de lui ?
Cette question, c’est Jésus qui nous en donne la réponse. Lorsque Jésus
marcha sur la Terre, celle-ci en fut renversée. Les gens disaient à son
égard : « Nous n’avons jamais rien vu de pareil » (Marc 2 :12). Pourtant, il
n’était pas bien différent de nous. Il était comme nous, un homme :
« Existant en forme de Dieu, il n’a point regardé son égalité comme une proie à
arracher, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en
devenant semblable aux hommes ; et il est paru comme un vrai homme, il
s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la
mort de la croix. » (Philippiens 2:6-8)
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Jésus n’était pas un ninja spirituel aux supers pouvoirs. Il était un vrai
homme, comme nous. Et en tant qu’homme, Jésus vécut dans une
complète dépendance, soumission et humilité : « il s’est humilié luimême. » Les œuvres que Jésus accomplit sur cette terre et les paroles qu’il
proclama ne vinrent pas de lui. Les miracles qu’il fit ne furent pas les
siens. Tout venait du Père et était accompli au travers du Saint-Esprit :
« Les paroles que je dis, je ne les dis pas de moi-même ; et le Père qui demeure en
moi, c’est lui qui fait les œuvres » (Jean 14:10). En tant qu’homme, Jésus
n’accomplit aucune bonne œuvre de son propre chef. En tant qu’homme,
tout était accompli au travers de sa dépendance envers le Père et en
parfaite humilité.
L’homme ne peut accomplir de bonnes œuvres par lui-même. Il n’a pas
été conçu pour accomplir de bonnes œuvres par lui-même. Seul Dieu
peut faire les bonnes œuvres. Parce qu’il n’existe rien de plus beau que
Dieu, Dieu ne peut partager sa gloire qu’au travers de ses propres
œuvres. Toute œuvre d’un être inférieur est dépravée, dépourvue de
gloire. Tout simplement parce que Dieu est Dieu et que rien d’autre ne
l’est.
Mais si Jésus accomplit les œuvres de Dieu, alors ça veut dire que c’est
possible de faire de même, me direz-vous ! Mais comment ? Jésus nous
l’explique dans ce passage :
« Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles
que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; et le Père qui demeure en moi,
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c'est lui qui fait les œuvres. Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en
moi ; croyez du moins à cause de ces œuvres. En vérité, en vérité, je vous le dis,
celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus
grandes, parce que je m'en vais au Père ; et tout ce que vous demanderez en
mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. » (Jean 14 :10-13)
La seule chose que Dieu demande à l’homme d’accomplir, c’est de
croire. Par la foi, il accomplit les œuvres de Christ, et même, « il en fera de
plus grandes. » Pourquoi ? « Afin que le Père soit glorifié dans le Fils. » La
gloire n’appartient qu’à Dieu. Cependant, par la foi, l’homme peut
accomplir les œuvres de Dieu.
Mais qu’est-ce que la foi exactement ? La foi, c’est premièrement de
croire en la parole de Dieu : « Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce
qu'on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10:17). Deuxièmement,
elle consiste à reconnaître les œuvres de Dieu : « Croyez à ces œuvres, afin
que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi » (Jean 10:38). Chaque
circonstance de la vie cache la main de Dieu. Chaque circonstance de la
vie est dirigée et planifiée par Dieu. Sa parole nous donne les indications
nécessaires pour pouvoir savoir à quoi ces œuvres ressemblent. Ainsi, en
connaissant la parole de Dieu, on apprend à connaître le cœur de Dieu,
et lorsque l’on connaît le cœur de Dieu on apprend à reconnaître Dieu
lorsqu’il agit au travers de chaque circonstance de la vie.
Job écrivait : « Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en fasses tant de cas, pour
que tu daignes prendre garde à lui, pour que tu le visites tous les matins, pour
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que tu l'éprouves à tous les instants ? » (Job 7:17-18). Chaque moment est
un test où Dieu visite l’homme par ses œuvres et où l’homme a
l’opportunité de reconnaître Dieu. En croyant que la Bible est vraie, le
chrétien peut savoir la manière par laquelle Dieu agit et ainsi reconnaître
les œuvres de Dieu lorsqu’elles se sont manifestées.
L’homme ne peut rien faire, mais Dieu est déjà en train d’agir. Dieu ne se
lasse pas de faire son œuvre. Tout ce que l’homme peut faire est d’y
participer en croyant par la foi.
Ainsi, l’homme est directement responsable. S’il ne croit pas aux œuvres
de Dieu, il s’éloigne de celles-ci. Dieu agit à chaque moment dans la vie
des croyants. Seulement, ils ne grandissent pas sans cesse parce qu’ils ne
croient pas assez.
Les promesses de la Bible sont vraies. Toutes choses concourent au bien
de ceux qui aiment Dieu. Dieu a des plans parfaits pour notre vie. Et si la
Bible nous dit d’être toujours joyeux, de nous servir les uns les autres, de
nous aimer, de nous offrir comme un sacrifice vivant, c’est parce que
c’est possible. Mais nous ne sommes pas joyeux, parce que nous ne
voyons pas la main de Dieu dans chaque circonstance, nous ne croyons
pas que ce sont ses œuvres. Nous n’aimons pas, parce que nous ne
croyons pas que nous pouvons aimer. « Ah, mais moi la colère, c’est
dans mon tempérament, je ne peux changer cela ! » Mensonge ! « Ah,
mais moi, si je ne sers pas plus dans l’église, c’est parce que Dieu ne peut
pas m’utiliser pour sa gloire ! » Mensonge ! « Ah, mais moi je ne peux
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pas lire ma Bible, je suis trop occupé et je n’en ai pas la force ! »
Mensonge ! Mensonge ! Nous ne servons pas plus dans l’église, parce
que nous ne croyons pas que Dieu va utiliser cela pour notre bien et
pour sa gloire.
Par notre incrédulité, nous limitons la gloire des œuvres de Dieu au
travers de nous à ce que nous pensons qu’il puisse faire. Nous ne nous
attendons pas à ce que Dieu fasse de grandes choses au travers de nous,
parce que nous ne croyons pas que c’est possible. Et pourtant, ce ne sont
pas nos œuvres, mais les siennes, qui réalisent ces choses. Notre Dieu
n’est pas un petit Dieu. Comment imaginons-nous Dieu ?
Spurgeon écrivait sur l’incrédulité :
« Oh croyez-moi, si nous pouvions rouler tous les péchés dans une seule
grande masse – si vous pouviez prendre le meurtre, le blasphème et
l’adultère, la fornication, et tout ce qui est vil, pour les unir dans une
grande boule noire de corruption, ils n’égaleraient même pas le péché de
l’incrédulité. Ce péché est le monarque des péchés, la quintessence de la
culpabilité, la mixture du venin de tous les crimes, le bas-fond du vin de
Gomorrhe. C’est le A-1 du péché, la pièce maîtresse de Satan, le chef
d’œuvre du diable. »
La foi est le seul moyen d’être en communion avec Dieu. C’est le seul
moyen de prendre part à ses œuvres et à sa présence. La présence de la
foi est à la base de toute bonne œuvre et son absence à la racine de tout
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péché. Le seul moyen de vivre pour Dieu est de vivre par la foi : « Le
juste vivra par la foi » (Habakuk 2:4).
L’Espoir d’Habakuk
Pendant le ministère d’Habakuk les choses n’allaient pas aussi bien qu’il
l’aurait souhaité. Non seulement Israël croissait en décadence en rejetant
de plus en plus l’Eternel, mais pire encore, Dieu allait appeler une nation
encore plus méchante pour les juger. Dieu avait peut-être de bons plans
pour Israël et pour son « reste » ; aucun signe visible ne semblait
l’affirmer. Et pourtant, au cœur du doute et des moments difficiles,
Habakuk définit la vie chrétienne : « Le juste vivra par la foi. » Lorsque les
circonstances semblent sans signification et dépourvues de toute issue
produisant le bien, Habakuk se rappelle son Dieu, et place sa confiance
en lui. Ainsi, malgré l’épreuve, il reste capable de finir son livre dans la
louange :
« Car le figuier ne fleurira pas, la vigne ne produira rien, le fruit de l'olivier
manquera, les champs ne donneront pas de nourriture ; les brebis disparaîtront
du pâturage, et il n'y aura plus de bœufs dans les étables. Toutefois, je veux me
réjouir en l'Éternel, je veux me réjouir dans le Dieu de mon salut. L'Éternel, le
Seigneur, est ma force ; il rend mes pieds semblables à ceux des biches, et il me
fait marcher sur mes lieux élevés. » (Habakuk 3 :17-19)
Dans son livre, Habakuk communiqua un message très puissant : un
message d’espoir. Alors qu’il s’attendait au Seigneur, il trouva force joie
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et paix. Sa foi était basée sur de l’espoir. Martin Luther, qui fut converti à
la lecture des mots d’Habakuk cités en Romains 1 :17 affirma :
« Ainsi ces mots, expectabo Dominum (je m’attendrai à l’Eternel), contiennent
le sommaire de tout le corps de la doctrine chrétienne, qui consiste, non pas à
ressentir mais à espérer. »
Le juste doit vivre par la foi. Cette foi est d’attendre avec espoir à ce que
la main de Dieu manifeste avec fidélité ce qui est dit de sa personne dans
la Bible. C’est de s’attendre à ce que Dieu agisse avec bonté et fidélité, et
de le croire fermement.
Une nouvelle définition de la foi
Imaginez un moment ce qu’Adam ressentit lorsque le péché fut
consommé. En un instant, la relation avec le Père fut rompue et il devint
« privé de la gloire de Dieu » (Romains 3:23). En l’espace d’un éclair, il perd
tout ce qu’il avait de plus précieux. Paix et joie s’évanouissent comme le
murmure d’un vent doux. Sa vie n’a plus de sens, les couleurs se fanent,
les pensées s’obscurcissent. L’aveuglement généré par le péché
s’exprime et tout ce qu’il trouve à faire est d’aller se cacher sous un
arbre, comme si quelques branches suffisaient à voiler les yeux du ToutPuissant. Le moment de confusion le plus profond de l’humanité se
concentre alors dans un esprit encore jeune apprenant pour la première
fois le doute et la peur.
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Et puis Dieu fait quelque chose de génial. Il invente quelque chose qui
permettra à l’homme de trouver la force de vivre en donnant un
nouveau sens à sa vie. Il invente quelque chose de complètement
nouveau, qui n’avait aucune utilité avant, et de magnifique. Dieu
invente l’espoir.
La première chose que Dieu fait, suite à la désobéissance d’Adam et Eve,
c’est d’aller leur parler. Et en Genèse 3 :15 il leur fait cette promesse :
« Je mettrai inimitié entre toi [le serpent, le diable] et la femme, entre ta
postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon. »
Alors qu’Adam et Eve sont complètement perdus, Dieu leur donne un
moyen de trouver la force pour continuer à vivre. Il leur donne de
l’espoir. De la postérité de la femme, apparaîtra le Messie. Dieu leur
promet une délivrance. Ce qui fut brisé sera un jour réparé. Le
descendant de la femme aura le talon brisé, mais le diable et sa
puissance seront écrasés. Pour vaincre la mort, le Messie devra l’écraser,
mais il ne pourra faire cela sans s’en blesser le talon. En effet, c’est en
mourant, puis en ressuscitant, que Jésus vainquit la mort.
À partir de la promesse faite à Adam et Eve, l’histoire de l’humanité
devient centrée sur une personne : l’élu, le Messie, Jésus-Christ. À partir
du moment où Dieu crée l’espoir, le sens de la vie ne se trouve plus ni
dans les choses présentes, ni dans les choses visibles. La délivrance
finale sera appréciée dans le futur, et dans un autre endroit. Lorsque
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Dieu leur promet une délivrance et leur donne l’espoir, s’en est fini de ce
monde. L’attention se tourne vers ce qui est invisible. Ce monde-ci ne
peut plus produire la gloire de Dieu, celle-ci sera connue à nouveau dans
sa grandeur dans un autre endroit.
Dès son origine, Dieu avait créé le monde de façon à ce que l’homme ne
puisse entrer en communion avec lui que par la foi : « C'est par la foi que
nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que
ce qu'on voit n'a pas été fait de choses visibles » (Hébreux 11:3). Cependant,
suite au péché d’Adam, cette foi se définira par une chose bien précise :
l’espoir. « Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une
démonstration de celles qu'on ne voit pas. »
Les choses visibles étant condamnées, le sens de la vie ne pourra être
trouvé que dans celles invisibles. La foi devient centrée sur une
personne (Christ), un lieu (le ciel), et sur une perspective (la
sanctification). Étant condamné, l’homme ne trouvera bonheur et
plénitude qu’en la seule personne de Christ. Le monde étant condamné,
l’homme ne trouvera espoir que dans un autre endroit, le ciel. Les
œuvres de l’homme étant condamnées et éphémères, devenir l’ouvrage
de Dieu par la sanctification redonnera un sens à ses accomplissements.
Les Promesses de Dieu
Puisque l’homme ne peut trouver la satisfaction dans le visible, Dieu va
se révéler dans l’invisible, et va permettre à l’homme de reconnaître sa
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main en indiquant qui il est et ce qu’il fait par de nombreuses et belles
promesses. Ainsi, les promesses de Dieu sont la base de l’espoir et de la
foi du croyant. Ce sont les promesses de Dieu qui peuvent donner
l’assurance d’un sens à la vie, d’un sens qui comble ce trou en forme
d’éternité dans le cœur de l’homme. Comme l’affirmait Spurgeon :
« Les espoirs qui peuvent être réalisés dans un monde qui meurt ne sont
que des moqueries. Les espoirs qui n’ont pas de regard au-delà de la
tombe ne sont que des fenêtres brouillées au regard d’une âme. Heureux
est celui qui croit dans la promesse, et ressent l’assurance de son
accomplissement en temps voulu, et qui laisse tout le reste dans les
mains de la sagesse et de l’amour infini. Un tel espoir pourra endurer les
épreuves, conquérir les tentations, et apprécier un paradis sur terre. »
L’espoir permet deux choses : de trouver satisfaction dans le présent et
dans le futur. Ainsi, lorsque le chrétien fait face à des situations
inattendues ou difficiles, il doit se dire deux choses : (1) Cela arrive parce
que Dieu a quelque chose de mieux pour moi maintenant, (2) cela arrive
parce que Dieu a quelque chose de mieux pour moi plus tard.
Le mot grec pour espoir est « epis » et renvoie à l’idée d’une anticipation
plaisante et de confiance. En hébreux, il vient du mot « tikvah » voulant
dire « corde » et implique un sens de rattachement ; l’espoir de
quelqu’un est ce qui le définit, ce qui est attaché à sa personne.
Pratiquement parlant, l’espoir de quelqu’un est ce qui donne un sens
à sa vie. C’est ce en quoi quelqu’un croit pour trouver bonheur,
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satisfaction, joie et plénitude. Pour le croyant, cet espoir est constitué de
trois choses : une personne, un lieu et une perspective, et ces trois choses
sont décrites dans la Bible par de nombreuses promesses.
En Jésus
Par la vie et la mort de Christ les croyants peuvent avoir une relation
avec Dieu ; par sa mort et sa résurrection, ils savent que Jésus possède
pouvoir de les ressusciter eux aussi (Romains 6:5). Puisque Jésus est aux
cieux, ils savent qu’il saura les y guider (Romains 8:34). Jésus ayant
rempli les promesses de Dieu, ils peuvent compter sur sa fidélité. Du fait
que Jésus était à la fois homme et Dieu, ils savent que non seulement la
plénitude de la bénédiction céleste habite en lui mais aussi qu’il peut la
communiquer parfaitement (Jean 1:14).
Le ciel
L’espoir du croyant n’est pas sur cette terre, mais aux cieux. Les croyants
sont étrangers sur terre (Hébreux 13:12-14), car leur espoir est lié à ce qui
est éternel, et non périssable ; sur ce qui est parfait et saint, non sur ce
qui est corrompu et dépravé (2 Corinthiens 4:8-18 ; 1 Pierre 1:3-4). Au
ciel, le croyant recevra aussi une récompense pour chacune de ses
œuvres.
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La sanctification
L’espoir du croyant est une perspective. C’est une manière de penser qui
est biblique. C’est une compréhension de la position de l’homme par
rapport à Dieu, de la relation de Dieu avec lui, de son caractère, de ses
plans et promesses et de sa puissance pour les remplir. C’est quelque
chose qui se renouvelle et se perfectionne (Romains 12:2).
Exemples de Promesses :
Dieu est bon et Dieu est fidèle, et c’est ce que la Bible indique au travers
de nombreuses promesses :
« Les bontés de l'Éternel ne sont pas épuisés, ses compassions ne sont pas à leur
terme ; elles se renouvellent chaque matin. Oh ! que ta fidélité est grande !
L'Éternel est mon partage, dit mon âme ; c'est pourquoi je veux espérer en
lui. » (Lamentations 3:22-24)
« Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui
aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » (Romains 8:28)
« Il bénira ceux qui craignent l'Éternel, les petits et les grands. » (Psaume
115:13)
« Car il ne chancelle jamais ; la mémoire du juste dure toujours. Il ne craint
point les mauvaises nouvelles ; son coeur est ferme, confiant en
l'Éternel. » (Psaume 112:6-7)
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« Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève au
temps convenable ; et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même
prend soin de vous. » (1 Pierre 5:6-7)
« Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit l'Éternel, projets de
paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de
l'espérance. » (Jérémie 29:11)
« Ne crains rien, car je suis avec toi ; ne promène pas des regards inquiets, car je
suis ton Dieu ; je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens de ma droite
triomphante. » (Esaïe 41:10)
« Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la
rendra parfaite pour le jour de Jésus Christ. » (Philippiens 1:6)
« Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier luimême. » (2 Timothée 2:13)
« Christ en vous, l'espérance de la gloire. » (Colossiens 1:27)
Faux-Espoirs
Comme nous l’avons vu, l’espoir de quelqu’un est ce qui donne un sens
à sa vie. C’est ce qui le définit. Ainsi lorsque l’homme place son
espérance dans une autre personne que Christ, dans un autre lieu que le
ciel et dans une autre perspective que celle de la sanctification, il en
résulte des conséquences. Quelqu’un qui refuse de croire aux promesses
de Dieu pour se confier dans d’autres promesses, celles du monde, de la
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chair et du diable, se trouvera dépourvu de la joie qui accompagne la vie
par la foi. Au contraire, le cœur de cette personne deviendra incapable
de pardonner et sera rempli d’amertume, de colère, de peur et de
culpabilité.
Il ne peut y avoir de bonheur ailleurs qu’en Dieu, et ce bonheur ne peut
être apprécié que par la foi en ses promesses. D’un manque de foi
résultera rapidement un mécontentement par rapport à la vie, un
découragement et une dépression. Le seul moyen de vaincre ces choses
est de se rappeler les promesses de Dieu et de vivre par elles.
L’amour de l’argent, des possessions, des loisirs, du pouvoir ou des
ambitions personnelles résultent non pas des promesses de la Bible mais
de celle du monde et de Satan, le « père du mensonge » (Jean 8 :44). Ce
que Dieu nous promet est bien différent. Dieu nous promet de nous
rendre conforme à l’image de Christ, de nous préparer une place au ciel
et de prendre soin de nous comme de ses propres enfants. Dieu ne nous
demande pas notre avis sur ce que nous pensons du bonheur. Il nous a
donné ce qu’il y avait de plus précieux, et nous demande simplement de
l’accepter par la foi.
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14. Les Écritures
« Or, tout ce qui a été écrit d'avance l'a été pour notre
instruction, afin que, par la patience, et par la
consolation que donnent les Écritures, nous possédions
l'espérance. »
Romains 15 :4
Espoir Retrouvé
Par la grâce de Dieu, je suis né dans une famille chrétienne. Ainsi, dès
mon plus jeune âge, j’étais exposé aux choses de Dieu. Né d’un père
français et d’une mère américaine, je vécu les dix premières de ma vie au
Québec où mes parents étaient missionnaires. J’allais dans une école
chrétienne et garde le souvenir d’une jeune conversion. J’avais la joie de
vivre et partageais une relation avec Dieu.
Puis, lorsque j’ai atteint l’âge de dix ans, mes parents décidèrent de
retourner en France avec leurs six enfants pour l’œuvre pastorale. Et les
choses commencèrent à changer. Alors que je passais de l’âge
d’innocence à l’âge bête, je quittais aussi un environnement où j’étais
bien encadré pour aller dans une région difficile où je ne rencontrerai
pas d’ami chrétien de mon âge jusqu’à la fin de mon adolescence.
J’étais souvent convaincu de péché, mais je ne comprenais pas
réellement ce que cela voulais dire d’être un chrétien, de porter le nom
de Christ. Je travaillais bien à l’école, réussissais dans certaines activités
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extrascolaires ; mais spirituellement, je ne grandissais pas. Les seuls
leaders spirituels que j’avais dans ma vie étaient mes parents, et malgré
tous leurs efforts je n’accrochais pas. Je savais que Dieu avait des plans
pour moi, mais j’étais trop préoccupé par d’autres choses pour lui
confier mon avenir.
A l’âge de seize ans, j’étais connu pour avoir une attitude négative, pour
être impatient et colérique, et je prenais un malin plaisir à me moquer
des autres. Je préférais plaire aux gens autour de moi plutôt que de
plaire à Dieu. Dieu continuait cependant à faire son œuvre en moi. En
regardant les choses comme elles étaient, je savais que je n’étais pas dans
la bonne voie. Je savais qu’avec Dieu la vie pouvait avoir plus de sens,
être plus riche et plus satisfaisante. Cependant, le comment, je l’ignorais.
Pendant deux années j’ai prié Dieu de bien vouloir changer mon cœur.
Mais rien ne se passait.
Et puis un jour, alors que je m’ennuyais en cours d’Allemand, je regardai
mon voisin, qui était un bon ami et lui lançai : « dis, ça te dirais pas
d’aller un an aux Etats-Unis pour apprendre l’anglais ? » « Ben, c’est pas
trop dans mes plans en fait » me répond-il. Je finissais la discussion :
« Tant pis, j’irai tout seul. »
En rentrant chez moi, je demandai à mon père d’envoyer quelques emails, et quelques temps plus tard, à ma surprise, une famille de cousins
acceptait de me recevoir pour une année. Je partis ainsi à l’aventure.
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Je m’attendais réellement à vivre une année riche en nouvelles histoires
et en découvertes. Je m’attendais à vivre une année remplie de nouvelles
amitiés et de bonnes rigolades. Cependant les choses ne se passèrent pas
ainsi. Mon anglais étant assez mauvais, je ne parlais pas beaucoup et du
coup je me retrouvais seul la plupart du temps. De plus, je finissais les
cours de bonne heure et n’avais rien à faire en rentrant à la maison.
Et puis Dieu mit dans mon cœur un désir de relire la Bible. Je venais
juste de la finir pour la première fois, après de nombreuses années de
lecture sporadique et indisciplinée. Je savais que la Bible était la parole
de Dieu, mais je n’avais pas encore réellement goûté à sa puissance. En
commençant par la Genèse, je débutais en lisant quelques chapitres par
jour, puis un peu plus et un peu plus. La curiosité se transforma vite en
passion, et lisant souvent plusieurs heures par jour, je finis le livre en
près de deux mois et demi.
On m’avait raconté de belles choses sur Dieu, mais pour la première fois
je commençais à les vivre vraiment. On m’avait décrit la vie chrétienne
comme un beau fruit, de belle forme et de belle couleur. Pour la
première fois je croquais dans ce fruit. Ma manière de penser était
complètement transformée ainsi que mon comportement. Je n’étais plus
le même. Je retrouvais la joie de vivre, un désir de servir mon prochain,
et plus que tout, de l’espoir. Dans la parole de Dieu, j’avais découvert un
trésor. J’avais découvert la porte vers un monde bien plus grand et bien
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plus beau que tout ce dont j’aurais pu rêver. Et je ne serai plus jamais le
même.
Le Chemin
Il existe de nombreuses religions, de nombreux livres, de nombreux
« messies. » Pourquoi la Bible serait-elle le chemin pour aller vers Dieu ?
Qu’est-ce que la Bible a de différent d’un autre livre ?
Le problème de l’homme est simple. L’homme est un être imparfait en
quête de perfection. Mais étant imparfait lui-même, il est logique
qu’aucune philosophie ou religion humaine ne puisse résoudre ses
problèmes, celles-ci n’étant que le fruit du labeur de personnes
imparfaites. En effet, quelqu’un d’imparfait accomplit des actions
imparfaites et ne peut ainsi offrir que des solutions imparfaites. Ainsi,
l’homme ne peut trouver le chemin tout seul. Il a besoin d’un guide, et
d’un guide qui soit parfait. Il a besoin de pouvoir s’appuyer sur une
autorité qui soit fiable et à une stabilité éternelle.
Ni livre humain, ni religion humaine et ni être humain ne sont aptes à
remplir ces fonctions. La seule solution pour permettre à l’homme d’être
en communion avec la perfection, c’est-à-dire Dieu, l’être parfait, serait
de posséder un livre écrit par lui-même, une « religion » créée par luimême et un messie qui ne soit autre que lui-même.
Jésus disait de lui-même : « Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient
au Père que par moi » (Jean 14 :6). L’homme ne peut aller vers Dieu sans
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un guide. Ce guide, c’est la parole de Dieu. Jésus était cette « parole [qui]
a été faite chair » (Jean 1 :14). Ne parlant que sous l’autorité de Dieu, Jésus
parlait les mots mêmes de Dieu et ainsi le message qu’il communiqua
était un message divin. Ce message, c’était celui de la vie par la foi, le
même qui était indiqué dans tout l’Ancien Testament (Hébreux 11). La
foi permet d’avoir une relation avec Dieu. Mais cette foi doit être basée
sur quelque chose de concret et de ferme, sur quelque chose qui révèle
connaissance et directions. Cette chose, c’est la Bible.
Paul écrivait à son disciple Timothée : « Tout Ecriture est inspirée de
Dieu » (2 Timothée 3 :16). Ironiquement, le mot grec traduit ici par
« inspirer » est « theopneustos » et signifie « soufflé par Dieu, » ou
« expiré par Dieu. » Les Écritures affirment provenir directement de
Dieu. Les hommes qui en composèrent les écrits furent certes « inspirés »
de Dieu, car leurs écrits venaient directement du souffle de Dieu. Les
Écritures sont le seul chemin pour aller vers Dieu, car elles sont le
chemin qu’il a tracé pour l’homme. L’homme n’a rien à y ajouter, rien à y
retrancher.
C’est aussi pour cela que Paul était furieux lorsqu’il écrivit l’épître aux
Galates. En effet, après qu’il fut parti de la région, des gens vinrent pour
dire que l’évangile de Christ n’était pas complet, mais qu’il fallait y
ajouter quelque chose ; des œuvres, ou si on peut dire, dans ce cas,
certaines pratiques de la tradition juive. En leur écrivant sa lettre, Paul
voulait les mettre en garde contre de tels enseignements :
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« Je m'étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a
appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile. Non pas qu'il y
ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent
renverser l'Évangile de Christ. Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du
ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il
soit anathème ! » (Galates 1 : 6-8)
Pourquoi vouloir un autre évangile ? Quel autre chemin donne une
relation personnelle et la paix avec Dieu, le pardon des péchés, la vie
éternelle et la plénitude divine ? L’homme n’a rien à ajouter à ce que dit
la parole. Seule, elle suffit pour mener l’homme vers la perfection :
« Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre,
pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit
accompli et propre à toute bonne œuvre. » (2 Timothée 3 :16-17)
La Vérité
Le Petit Robert décrit la vérité comme étant « ce à quoi l’esprit peut et
doit donner son assentiment, » une « connaissance à laquelle on attribue
la plus grande valeur. » La vérité est ce qu’il existe de plus précieux pour
donner des directions à l’homme. C’est ce qui donne un sens à la vie, qui
définit avec le plus de valeur les différentes dynamiques de l’existence
humaine. La vérité, c’est la route vers ce qui a un réel sens, vers ce qui
est éternel. Dans la Bible, le mot « vérité » implique aussi le sens de
« stabilité » et de « digne de confiance. »
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Mais existe-il réellement une seule vérité ? La science, n’est-elle pas aussi
une source de vérité ?
La science nous permet de trouver réponse à plusieurs questions,
cependant elle reste incapable d’expliquer les choses fondamentales de
la vie. La science ne nous explique pas notre origine, notre identité et
notre destinée. La science ne peut expliquer un phénomène comme
l’amour. En effet, l’amour est irrationnel. En amour, un plus un égal un ;
rien de mathématique. De plus, la science est aussi une discipline
exercée par des hommes imparfaits et dépravés. Malgré toute la bonne
volonté du monde et son savoir faire, même ce qui est « scientifique » est
souvent erroné ; il n’y a qu’à regarder à l’évolution de nombreuses
théories scientifiques pour constater que de nombreuses d’entre elles ne
durent pas.
Il est important de ne pas se soumettre au préjugé qui dit que la Bible est
contre la science. Tout au contraire. Salomon, par exemple, était un
scientifique. En effet, Salomon aimait rechercher la valeur des choses et
étudiait même les plantes et les animaux (1 Rois 4 :32-34) Il écrivait : « La
gloire de Dieu, c'est de cacher les choses ; la gloire des rois, c'est de sonder les
choses » (Proverbes 25 :2). Cependant, la création de Dieu ne peut parler
avec la même autorité que sa parole. Non seulement la création a été en
grande partie transformée par l’œuvre de l’homme, comme nous l’avons
vu au chapitre 6, mais en plus celle-ci reste bien trop limitée pour
communiquer les voies de Dieu.
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Ceci, le roi David l’avait bien compris. Il savait que la nature avait
beaucoup à nous apprendre et à nous émerveiller, mais qu’il existait
quelque chose de bien supérieur pour l’homme. On voit le raisonnement
de David au travers du Psaume 19. Il commence son Psaume en
décrivant la nature et la gloire qui en ressort, puis tourne l’attention vers
la parole de Dieu pour pointer vers quelque chose d’encore plus
glorieux :
« Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l'étendue manifeste l'œuvre de ses
mains […] La loi de l'Éternel est parfaite, elle restaure l'âme ; le témoignage de
l'Éternel est véritable, il rend sage l'ignorant. » (Psaume 19 : 1, 8)
David commence son Psaume en montrant à quel point la grandeur de
Dieu est manifeste au travers de sa création, puis ensuite tourne son
attention vers quelque chose d’encore plus beau : la parole de Dieu. En
effet, cette parole provient du même Dieu ayant créé la terre et les cieux :
il faut s’attendre à de belles choses ! La nature est belle, mais « la loi de
l’Eternel est parfaite. » La nature peut émerveiller les yeux, mais seule la
parole « restaure l’âme. » La parole est ainsi supérieure que la nature. « En
effet : les jugements de l'Éternel sont vrais, ils sont tous justes. Ils sont plus
précieux que l'or, que beaucoup d'or fin ; ils sont plus doux que le miel, que
celui qui coule des rayons » (Ps. 19 :11). Ce que la nature a de plus
précieux, l’or le plus fin et le miel le plus doux, n’a tout simplement pas
la même valeur que la parole de Dieu. En effet, cette parole est ce qui est
véritable et donne un sens d’éternité.
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Cela, l’apôtre Pierre l’avait aussi remarqué. Suite à des paroles de Jésus
ayant choqué certaines personnes, de nombreux disciples le quittèrent.
« Jésus donc dit aux douze : Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ?
Simon Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la
vie éternelle » (Jean 6 :67-68). La parole de Dieu est ce qu’il y a de plus
stable, de plus véritable.
C’est aussi le moyen pour la sanctification du croyant, comme le montre
la prière de Jésus : « Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité » (Jean
17 :17). Au travers de la Bible, Dieu nous donne toutes les indications
nécessaires pour enseigner l’homme et le corriger afin qu’il soit de plus
en plus conforme à l’image de Christ. La vérité, c’est le chemin vers la
gloire de Dieu :
« O Éternel ! qui séjournera dans ta tente ? Qui demeurera sur ta montagne
sainte ? Celui qui marche dans l'intégrité, qui pratique la justice et qui dit la
vérité selon son coeur. » (Psaume 15 :1-2)
Il est aussi important de noter que la Bible contient beaucoup plus que
des préceptes et des histoires. Elle contient tout un langage, toute une
façon de parler et de voir les choses. Ainsi, il ne suffit pas de lire la Bible
une seule fois pour être sanctifié. Pour parler une langue, il faut prendre
le temps de l’étudier, de la pratiquer, de se rafraîchir constamment ; il
faut mémoriser, réfléchir, et utiliser chaque mot selon le sens qu’il
possède dans chaque contexte particulier. Chaque passage de la Bible,
chaque mot, proviennent d’un contexte précis et possèdent un sens qui
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peut sans cesse être enrichi. Un passage en éclaire un autre, un mot
utilisé dans un certain contexte enrichit l’utilisation de ce mot dans un
autre contexte. Plus le croyant passe du temps à lire et méditer la Bible,
plus il apprend à parler le langage divin et à prendre part à la « pensée de
Christ » (1 Corinthiens 2 :16). Et au fur et à mesure que le croyant
apprend à penser comme Christ, son intelligence est renouvelée et il est
sanctifié. Ainsi, c’est bien plus que son intellect qui est affecté par la
vérité mais toute sa manière de vivre.
Et la Vie
Finalement, la Parole de Dieu est aussi une parole vivante. Ce n’est pas
une parole passive, mais active en puissance et en transformation :
« La parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée
quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit,
jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du
coeur. » (Hébreux 4 :12).
Jacques comparait la parole de Dieu à un miroir qui reflète l’apparence
(Jacques 1:23-24). Lorsque l’on est confronté à la vérité de la parole, notre
cœur est mis à nu et notre manière de penser est mise à découvert : « la
parole juge les sentiments et les pensées du cœur. » On croit ouvrir notre
Bible pour la lire, mais en réalité, c’est elle qui nous lit. La parole pénètre
dans nos pensées afin de les sonder et de nous convaincre de péché. En
étant exposé à la parole de Dieu le voile cachant le cœur de l’homme est
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ôté, permettant à la lumière divine d’éclairer les endroits les plus
sombres et les plus ténébreux. Par la parole de Dieu, le péché de
l’homme lui est révélé, lui permettant d’être bien disposé au
changement et à la transformation que produit la sanctification.
Sans la parole de Dieu, la sanctification ne peut avoir lieu, et tous les
bénéfices qui en découlent sont inexistants. « La foi vient de ce qu'on
entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10:17). Sans
être dépendant de la parole de Dieu le croyant ne peut être dans cette
communion avec Dieu que produit la foi. Sans être régulièrement dans
la parole de Dieu, le chrétien ne peut pas grandir, être renouvelé et
s’épanouir. Jésus enseignait :
« Moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l’aient en
abondance. Je suis le bon berger. » (Jean 10:10-11).
Sans
être
dépendant
comme
des
brebis
en
se
nourrissant
quotidiennement de la parole de Dieu, il est impossible à l’homme d’être
dirigé par le bon berger vers ces bons pâturages donnant toute la
richesse et l’abondance de la vie. Les bénédictions de Dieu ne peuvent
être goûtées qu’au travers d’une dépendance envers la parole de Dieu.
La différence entre une vie dépendante de la parole de Dieu et une vie
indépendante n’est rien de moins que le contraste entre la vie et la mort :
« Vois, je mets aujourd'hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal. Car je
te prescris aujourd'hui d'aimer l'Éternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies,
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et d'observer ses commandements, ses lois et ses ordonnances, afin que tu vives
et que tu multiplies, et que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans le pays dont tu
vas entrer en possession. » (Deutéronome 30 :15-16).
On aime bien citer la parole de Paul : « Si Dieu est pour nous, qui sera
contre nous ? » (Romains 8 :31). Cependant, sans se soumettre à la parole
de Dieu, c’est un message bien différent qui s’entend : « Si Dieu n’est pas
pour nous, qui sera contre nous ? »
Dès que l’on échange la parole de Dieu pour autre chose, ce qui en
résulte est la mort. Et c’est ce qui se passa au Moyen-âge, lorsque
l’autorité de la parole de Dieu fut remplacée par l’autorité de la
tradition. A l’inverse de l’autorité humaine, celle de la Bible est active, et
ce qui en résulte est plein de vie :
« Autorité, comme vous vous en rappellerez, vient du latin « auctoritas »
et signifie création ou puissance créatrice. Un auteur est dans ce sens un
créateur. La prédication de l’évangile est autoritaire parce qu’elle exerce
cette sorte de puissance. Elle crée. Elle fait apparaître une nouvelle
création à la place de l’ancienne. La parole de Dieu, comme Luther
insistait, n’est pas une lettre morte, mais une voix vivante. Elle ne reste
pas plantée là en attendant une approbation de ces réputées
« autorités, » ou en attente d’une interprétation autoritaire. Au lieu de
cela, elle travaille. »
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Si la Bible se dit être autoritaire, c’est bien parce qu’elle a le pouvoir de
donner de la vie, de transformer, de créer. Elle donne à chacun la vie et
la puissance pour être transformé. Elle fait vivre en nous l’enseignement
de Christ, la tradition de Christ.
Le mot tradition possède souvent une mauvaise connotation dans la
culture réformée. Cependant, dans son origine grecque, « paradosis, » le
mot tradition signifie simplement transmettre, donner. Et c’est ce que
Jésus a fait. Jésus n’a pas écrit de livre, il nous a donné une tradition,
complétant l’Ancien Testament. Par l’aide du Saint-Esprit, les apôtres
l’ont écrite et par l’aide du Saint-Esprit les chrétiens ont reconnu la
parole du Seigneur pour en former le Nouveau Testament un peu plus
tard.
La tradition est une bonne chose, à partir du moment où elle est basée
sur les Écritures. La vie chrétienne est une tradition. Non pas un
ensemble de coutumes et de pratiques religieuses, mais une parole de
vie qui encourage les chrétiens à partager, à transmettre à créer et
reproduire ces mêmes œuvres que Jésus faisait dans un esprit de service.
Paul encourageait les gens de Colosses à vivre cette tradition d’une
manière bien vivante ; il leur disait: « Que la parole de Christ demeure en
vous dans toute sa richesse ; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres
en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels,
chantant à Dieu dans vos cœurs en vertu de la grâce. » (Colossiens 3 :16). La
parole de Dieu est une parole de vie, une parole qui fait chanter. Elle
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donne de la joie, elle comble le cœur de l’homme, le fait sourire, et le met
en bonne disposition avec le Tout-Puissant.
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15. La Connaissance de Dieu
« Si tu rends ton oreille attentive à la sagesse, et si tu
inclines ton coeur à l'intelligence ; Oui, si tu appelles
la sagesse, et si tu élèves ta voix vers l'intelligence, Si
tu la cherches comme l'argent, si tu la poursuis comme
un trésor, Alors tu comprendras la crainte de
l'Éternel, et tu trouveras la connaissance de Dieu. »
Proverbes 2:2-5 ; 15:4
En préparation pour le Fils
La connaissance de Dieu est d’une valeur qui ne se mesure pas. La
connaissance de Dieu est le résultat final de la gloire de Dieu. En effet,
grâce à la description de Dieu donnée dans les Écritures, l’homme peut
reconnaître
la
main
de
Dieu
à
l’œuvre
et
connaître
Dieu
personnellement. La connaissance de Dieu est l’un des plus grands biens
que peut s’octroyer le croyant, car sans la connaissance de Dieu il ne
peut apprécier pleinement les bénédictions divines. Si l’homme ne savait
pas que Dieu était amour, alors il ne pourrait pas apprécier cet amour.
Sans la connaissance du caractère de Dieu il est impossible de pouvoir
apprécier pleinement sa personne et ses promesses. Ainsi Pierre
affirmait au début de sa seconde lettre :
« Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété,
au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire
et par sa vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus
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précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature
divine. » (2 Pierre 1 : 3-4)
Le seul moyen de pouvoir apprécier la plénitude de Dieu est de le faire
au travers de la connaissance de cette plénitude. C’est le moyen utilisé
par Dieu. En révélant qui il est et en partageant sa gloire, Dieu permet à
l’homme de le connaître. Cette connaissance de Dieu, c’est le but de la
sanctification, la clé pour refléter au maximum la gloire de Dieu.
Ce monde a été créé pour Christ. Mais la raison pour laquelle le cadeau
ne lui a pas encore été offert est que celui-ci n’est pas encore prêt. Le
monde créé par Dieu fut bon. Il était parfait à l’origine. Seulement, le
Père désirait plus que de la perfection pour son Fils. Il voulait faire un
cadeau qui ne refléterait pas simplement quelques aspects de sa
perfection, mais toute sa totalité, toute sa plénitude. Il désirait offrir à
son Fils quelque chose de valeur inestimable, comme une « épouse » ; un
cadeau reflétant toutes les qualités du divin.
En créant le monde, le Père avait en tête ce moment où il offrirait à son
Fils une « épouse » prête, sanctifiée, pure ; mais surtout une épouse
ayant la connaissance de la profondeur de son amour, devenant ainsi
capable de l’apprécier et de le refléter avec la même intensité. Ainsi, au
travers de l’Histoire de l’humanité Dieu se révéla progressivement pour
permettre à ses enfants de le connaître sous tous ses aspects.
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Cependant, cela ne se ferait pas sans l’existence d’une certaine
« tension ».
La tension Biblique
L’apôtre Jean écrivit : « Nous avons connu l'amour, en ce qu'il a donné sa vie
pour nous » (1 Jean 3 :16). En résumé, si Dieu n’avait pas donné sa vie,
son amour n’aurait jamais été connu. Si Jésus n’était pas mort sur la
croix, nous n’aurions jamais pu connaître les mesures de l’amour de
Dieu. Le Fils eut-il résolu de donner sa vie avant même la chute
d’Adam ? Absolument. Jean écrivit lors de sa vision Apocalyptique : « Et
tous les habitants de la terre l'adoreront [Satan, le dragon], ceux dont le nom
n'a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie de l'agneau
qui a été immolé. » (Apocalypse 13 :8).
La mort de Christ sur la croix n’a jamais été un plan B. Depuis la
fondation du monde, l’agneau Jésus-Christ était déjà immolé pour le
salut des croyants. Pour révéler la grandeur de son amour, le Père savait
que la seule solution était que son Fils se donne entièrement ; qu’il
devienne un homme et meure. Dieu aurait-il planifié que la mort et le
péché soient présents dans le monde avant même la rébellion de Satan et
la chute d’Adam ?
Pour beaucoup, ces vérités sont difficiles à comprendre et à digérer. En
effet, cela ne rendrait-il pas Dieu responsable pour le mal, la mort et la
souffrance dans le monde ?
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C’est là où il est nécessaire de parler de la « tension » de la Bible. Cette
tension ne fait pas allusion à quelque chose de négatif, mais tout
simplement au fait qu’il existe un certain équilibre dans la Bible entre la
souveraineté de Dieu et la responsabilité de l’homme qui peut être
quelquefois difficile à comprendre.
Par exemple, on pourrait poser cette question : qui est l’auteur de l’épître
aux Romains ? Est-ce Dieu ? Est-ce Paul ? Dieu en est l’auteur, puisque
c’est son Esprit qui l’a inspirée à Paul. Cependant, Paul en est aussi
l’auteur puisqu’il est la personne qui l’a écrite au travers de ses propres
pensées et de ses propres raisonnements. Que pouvons-nous donc
répondre ? Comment expliquer que Christ était complètement homme et
complètement Dieu ? Dieu peut-il mourir ? Non, mais Christ mourut.
La même tension existe pour les questions relatives au mal. Amos
écrivait : « Arrive-t-il un malheur dans une ville, sans que l'Éternel en soit
l'auteur ? » (Amos 3:6). Et pourtant, Jacques écrivait : « Dieu ne peut être
tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne » (Jacques 1:13). Serait-ce
une contradiction dans la Bible ? Absolument pas.
La vérité est que Dieu est souverain au-dessus de toute chose, même des
œuvres humaines. Ainsi, même lorsque l’homme pèche contre Dieu, cela
reste dans ses plans. Cela n’enlève en rien la responsabilité de l’homme.
La Bible est claire que chaque homme est responsable pour ses actions et
que chaque individu sera jugé pour chacune de celles-ci, bonne ou
mauvaise (Ecclésiastes 12 : 16).
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Dieu savait qu’Adam allait se rebeller dans le jardin. Cependant, ce
n’était pas simplement de la pré-science, cela avait été aussi ordonné et
planifié par lui. Dieu voulait que l’homme pèche pour pouvoir montrer
la grandeur de son amour et de sa personne. Il le voulait pour son Fils.
Ce monde ne fut pas créé pour l’homme, il fut créé pour Christ. Le but
de la création n’était pas de donner satisfaction à l’homme, mais de faire
plaisir à Christ. L’homme n’est pas le centre du monde. Christ l’est.
Bien sûr, d’un autre côté, Dieu ne se réjouit pas non plus de la perdition
des hommes. Au contraire, il « veut que tous les hommes soient sauvés et
parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée 2 :4). Ainsi, Dieu
désire que l’homme soit sauvé, même si en même temps il créa un
monde en sachant que de nombreuses personnes se rebelleraient et
seraient séparées de sa gloire.
Le fait que certains hommes soient en route pour l’enfer n’enlève rien à
l’amour de Dieu ni à sa justice. Au contraire, c’est bien cela qui définit
les deux. Le fait que Dieu sauve de gens en route pour l’enfer montre à
quel point Dieu est bon et rempli d’amour. L’enfer montre aussi à quel
point Dieu est juste en punissant ceux qui le méritent. Un juge qui ne
punit pas un criminel n’est pas un juge équitable. Un juge qui n’attribue
pas à chacun la conséquence de ses actes est un mauvais juge ; et
certainement pas un juge méritant de la louange pour toute une éternité.
Ainsi, Dieu sauve qui il veut en manifestant sa gloire et Dieu punit qui il
veut en manifestant aussi sa gloire :
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« Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. Tu me diras :
Pourquoi blâme-t-il encore ? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté ? O homme,
toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu ? Le vase d'argile dira-t-il à celui
qui l'a formé : Pourquoi m'as-tu fait ainsi ? Le potier n'est-il pas maître de
l'argile, pour faire avec la même masse un vase d'honneur et un vase d'un
usage vil ? Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa
puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour
la perdition, et s'il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des
vases de miséricorde qu'il a d'avance préparés pour la gloire ? » (Romains
9:18-23)
Au travers du salut d’âmes perdues, Dieu montre la richesse de sa
miséricorde. En punissant des âmes coupables, il montre aussi la
grandeur de sa puissance. Sans la chute d’Adam dans le Jardin d’Eden,
l’homme n’aurait jamais pu connaître pleinement l’amour de Dieu, ni sa
puissance, ni son pardon, ni sa patience, ni sa colère, ni sa miséricorde,
ni sa bienveillance, ni sa grâce, ni sa justice, ni sa grandeur, ni son
autorité, ni sa souveraineté, ni sa compassion. En bref, l’homme n’aurait
pas pu connaître Dieu réellement.
Dieu ne plaça pas l’arbre de la connaissance du bien et du mal au milieu
du jardin sans raison. La volonté de Dieu, depuis la création du monde,
était que l’homme apprenne à le connaître progressivement et
pleinement au travers de la sanctification : « Ce que Dieu veut, c’est votre
sanctification » (1 Thessaloniciens 4 :3). Cette volonté existait bien avant
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le péché d’Adam. L’Histoire de l’humanité et la venue de Christ pour
sauver le monde ne sont pas un plan B. L’Histoire comme nous la
percevons est exactement ce que Dieu voulait qu’il se passe. Il voulait
écrire une histoire plus belle, plus intense, plus grandiose et plus
signifiante que toutes les autres. Dieu voulait que l’homme puisse
grandir d’un degré de gloire à un autre pour apprendre la mesure de sa
grâce. Il voulait que son Fils puisse partager une éternité remplie de
bonheur et de joie en compagnie d’une « épouse » le connaissant
réellement et pouvant l’aimer réellement. Dieu créa le monde avec la
perspective de l’éternité, en pensant surtout à son Fils. Sans la
connaissance de Dieu, l’homme ne pourrait pas être sanctifié jusqu’à la
« stature parfaite de Christ » :
« Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres
comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le
perfectionnement des saints en vue de l'œuvre du ministère et de l'édification
du corps de Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de
la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la
mesure de la stature parfaite de Christ » (Éphésiens 3:11-13)
Responsabilité humaine
Le but de Dieu pour l’homme ne s’arrêtait pas au Jardin d’Eden. Son but
n’est pas non plus d’y faire revenir l’homme. Dieu a quelque chose de
beaucoup plus grand. Même les anges qui sont dans la présence de Dieu
depuis le début de la création sont émerveillés de regarder à la grâce
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révélée à la croix, et « désirent plonger leur regards » dans la beauté de
l’évangile (1 Pierre 1 :12). Pourquoi être si ébahis par cette grâce ? Parce
qu’ils en obtiennent de la connaissance, une connaissance qu’ils
n’auraient jamais pu avoir sans cela.
Paul écrivait sur son ministère :
« A moi, qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée
d'annoncer aux païens les richesses incompréhensibles de Christ, et de mettre en
lumière quelle est la dispensation du mystère caché de tout temps en Dieu qui a
créé toutes choses, afin que les dominations et les autorités dans les lieux
célestes connaissent aujourd'hui par l'Église la sagesse infiniment variée
de Dieu » (Éphésiens 3:8-10)
Être dans la présence de Dieu ne suffit pas aux anges pour le connaître.
En effet, Dieu se révèle aussi par ses actes : « l’Eternel est connu par les
jugements qu’il exécute » (Psaume 9:17). Ainsi, si Dieu avait créé Adam
dans un jardin n’ayant pas l’arbre de la connaissance du bien et du mal,
celui-ci serait resté à toujours dans un certain état « d’innocence. » La fin
de l’histoire du monde comprenant le péché est beaucoup plus belle que
celle de la fin que l’on aurait eut sans la présence de ce péché. Le cadeau
final en est ainsi bien plus beau.
D’autant plus que l’homme est responsable des résultats de ce cadeau. Si
l’homme reste responsable pour sa perdition, il est aussi responsable
d’accomplir les œuvres qui font la beauté de « l’épouse » de Christ. En
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effet, le cadeau que Dieu offre à son Fils est possible grâce aux œuvres
des hommes :
« Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, et donnons-lui gloire ; car les
noces de l'agneau sont venues, et son épouse s'est préparée, et il lui a été donné
de se revêtir d'un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les œuvres
justes des saints. » (Apocalypse 19 :7-8)
La gloire de l’épouse provient non pas d’un acte autoritaire de Dieu,
mais des œuvres accumulées des saints. La part de l’homme dans les
plans de Dieu est irremplaçable. Le grand danger, en parlant d’un Dieu
souverain est d’en enlever la responsabilité humaine. Cependant, ces
deux vérités ne sont pas contradictoires mais au contraire, s’imbriquent
l’une dans l’autre. L’homme est responsable, et Dieu reste souverain
même au-dessus des choix de l’homme. Ainsi, peu importe la
méchanceté de l’homme, on sait que Dieu pourra quand même exécuter
ses plans. Paul écrivait en Philippiens 2:12-13 :
« Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut
avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien
plus encore maintenant que je suis absent ; car c'est Dieu qui produit en vous le
vouloir et le faire, selon son bon plaisir. »
L’homme est responsable de ses actions, de « travailler sur son salut, »
même si Dieu reste celui « qui produit en vous le vouloir et le faire, selon
son bon plaisir. » Ainsi, il existe bien une certaine « tension. »
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La raison pour laquelle l’homme reste responsable malgré la
souveraineté de Dieu, c’est que Dieu veut que l’homme puisse aimer son
Fils de son propre choix ; d’un vrai amour. Nous l’avons vu, l’amour est
un choix. Si l’homme ne choisissait pas d’aimer, alors il ne pourrait pas
le faire. Même si ce choix ne peut être effectué sans la grâce de Dieu, il
reste tout de même un choix.
Cette « tension » dont nous avons parlé a suscité beaucoup de
discussions et de débats au travers de l’histoire. La vérité est qu’elle reste
ce qu’elle est, une « tension » difficile à mettre en balance. Cependant,
Dieu laisse ce genre de mystère à l’homme afin que celui-ci continue à
vivre par la foi et dans l’humilité, sans s’endurcir par une certaine
accumulation de connaissance mais en conservant un esprit enseignable.
Car en effet : « La connaissance enfle, mais l’amour édifie » (1 Corinthiens 8 :
1) et comme le disait Salomon : « Si tu vois un homme qui se croit sage, il y a
plus à espérer d'un insensé que de lui » (Proverbes 26 :12).
La course
Pour motiver les enfants de Dieu à aimer Christ, Dieu leur promet aussi
une récompense pour tous leurs efforts. En apprenant à connaître Christ,
le croyant court aussi une course menant vers un prix de valeur
inestimable et pour lequel tous les sacrifices du monde valent la peine :
« Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l'excellence
de la connaissance de Jésus Christ mon Seigneur, pour lequel j'ai renoncé à
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tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ […] Ce n'est pas
que j'aie déjà remporté le prix, ou que j'aie déjà atteint la perfection ; mais je
cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j'ai été saisi par Jésus Christ.
Frères, je ne pense pas l'avoir saisi ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est
en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour
remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ » (Philippiens
3:8, 12-14)
Connaître Christ est la meilleure chose que l’on puisse faire sur cette
terre, car connaître Christ n’est possible qu’au travers d’une pleine
participation dans la gloire de Dieu. Pour apprendre à connaître Christ,
il faut être dépendant de la gloire de Dieu, et être motivé par et pour la
gloire de Dieu. Paul avait tout pour réussir dans le monde où il vivait. Il
était de bonne famille, un Benjamite, avait étudié sous l’un des meilleurs
tuteurs de l’époque, Gamaliel, il était zélé encore plus que ses
semblables et était doté d’une remarquable intelligence. Et pourtant, il
abandonna tout pour pouvoir connaître Christ. Ces choses qui
semblaient avoir de la valeur, il apprit à les regarder comme de la
« boue » par contraste avec Christ.
C’est une joie d’apprendre à connaître Dieu, puisque tout ce qui est en
lui est bon. C’est aussi pour cela que Paul en redemande. Face à la plus
grande beauté, il ne peut détourner son regard. Et en restant concentré, il
oublie tout le reste pour courir vers la gloire de Dieu.
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Dieu nous a aussi facilité cette course en agissant de manière bien
originale ; en effet, il l’a fait en plaçant les croyants à un endroit et dans
une condition bien particulière : « il nous a ressuscités ensemble, et nous a
fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ » (Éphésiens 2 :6).
Pourquoi Dieu fit-il ainsi ? Quelles raisons ont pu motiver Dieu pour
rendre ses enfants étrangers, voyageurs sur cette terre en les faisant
asseoir dans les lieux célestes ? Le prochain verset nous en donne
l’explication : « afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa
grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ » (Éphésiens 2:7).
Alors que nous étions étrangers à la gloire de Dieu, Dieu nous promet
une délivrance, nous promet qu’on reverra un jour sa gloire. Mais avant
cela, il nous prépare pour ce moment. « Dans les siècles à venir, » c'est-àdire l’éternité, nous allons connaître « l’infinie richesse de sa grâce. » Nous
allons passer l’éternité avec Dieu, dans sa gloire, et Dieu veut que nous
puissions apprécier cette éternité. Alors il nous prépare. Il nous fait
goûter à sa gloire, « par sa bonté envers nous en Jésus-Christ, » il se fait
connaître à nous. On n’a pas idée du bonheur qui nous attend une fois
au ciel. La gloire de Dieu, pure, omniprésente, infinie. Dieu veut qu’on
sache l’apprécier. Alors il nous fait asseoir dans les lieux célestes, il fait
de nous des étrangers sur cette terre, pour que nos yeux soient fixés sur
ce qui nous attend et pas sur ce monde déchu. Il fait de nous des
citoyens du royaume de sa gloire, pour que nos cœurs ne soient pas
satisfaits de quoi que ce soit d’autre que de sa gloire. Plus nous
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apprécierons la gloire de Dieu sur cette terre, plus nous apprécierons sa
gloire une fois avec lui. Et Dieu ne veut pas que l’on se contente de peu.
La vie sur la terre est très courte. Comme une petite goutte d’eau.
L’éternité, c’est très long, comme des millions d’océans. Cependant, cette
petite goutte possède une grande influence sur l’éternité. Ainsi, il est
important de se donner à fond pour Christ, sans perdre un seul instant.
La vie est ainsi une course où chaque pas compte, chaque bouffée d’air.
L’histoire peut commencer par le néant ou par un cœur de marbre, la
gloire de Dieu reste le résultat final. La fin de notre histoire, c’est la
gloire de Dieu. Sa gloire était là bien avant, et c’est par là que nous
allons. Une petite goutte d’eau. C’est tout ce que l’on a pour se préparer
pour l’éternité. Ne perdons pas une seconde. Dieu utilise chacune
d’elles, ne les manquons pas. Courrons pour connaître Christ.
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Sixième partie : la présence
ressentie de Dieu
« Je demande à l'Éternel une chose, que je désire
ardemment : je voudrais habiter toute ma vie dans la
maison de l'Éternel, pour contempler la magnificence
de l'Éternel et pour admirer son temple. »
Psaume 27 :4
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16. La Prière
« La prière agissante du juste a une grande efficacité »
Jacques 5 : 16
« La prière est la première chose, le seconde, et la
troisième chose nécessaire à un serviteur de Dieu.
C’est pourquoi, mon cher frère : prie, prie, prie. »
Edouard Payson
La Prière, ça marche !
S’il est une chose pour laquelle je serai toujours reconnaissant envers
mes parents, c’est l’exemple de leur vie de prière. Leur fidélité et leur
ferveur dans la prière m’ont montré au cours des années l’une des plus
belles vérités de la Bible : la prière, ça marche !
La prière de l’homme juste, celle qui est fervente, est grandement
efficace nous dit Jacques : c’est le genre de prière qui marche. Nous
venons juste de voir dans le dernier chapitre de ce livre que dans sa
souveraineté Dieu a laissé l’homme responsable. Et cette responsabilité
se traduit premièrement par la prière. La prière est indispensable pour
une vie épanouie dans la gloire de Dieu. En effet, vivre de la gloire de
Dieu n’est rien d’autre que vivre en communion avec Dieu. Dieu
communique à l’homme au travers de sa présence, sa parole et ses
œuvres. L’homme, lui, entre en communion avec Dieu au travers de la
prière.
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Rien d’autre ne place l’homme dans une meilleure position face à Dieu
que la prière. En effet, c’est le symbole de la foi, de la dépendance, de
l’humilité, et d’un amour désintéressé. La prière, c’est de dire à Dieu :
« Dieu ! Je ne peux pas le faire. Toi, fais-le, au travers de moi ! Non pas
pour ma gloire, mais pour ta gloire. » C’est tout simplement de
demander à Dieu d’agir à notre place. C’est de communiquer à Dieu
notre dépendance par l’humilité, en lui demandant de bien vouloir agir
pour accomplir son œuvre sur cette terre.
Luther consacrait les trois meilleures heures de la journée à la prière. Les
résultats ? Un des plus grands réveils de tous les temps. Daniel se
consacrait trois fois par jour à la prière. Les résultats ? Il avait plus de
sagesse que tous les autres. Jésus passa des nuits entières dans la prière
(Luc 6 :12). Les résultats ? La volonté de Dieu accomplie en perfection.
Pensez-y une seconde.. Pensez-y une seconde. Connaissez-vous un seul
réveil n’ayant pas commencé par la prière ? Connaissez-vous un seul
homme de Dieu n’ayant été un homme de prière ?
Par la prière, George Müller pourvut aux besoins de milliers d’orphelins.
Son raisonnement était simple : « si Dieu est avec moi pour ce ministère,
alors il touchera lui-même le cœur des gens en ce qui concerne les
finances. » Sans jamais demander d’argent à qui que ce soit sauf à Dieu,
cet homme prouva au monde la valeur de la prière.
La prière, ça marche. En fait, sans la prière, rien ne marche. Dieu a choisi
d’agir dans ce monde au travers des hommes. C’est comme cela qu’il
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voulait que les choses se passent. Mais pour que l’homme reflète la
gloire de Dieu, il doit y avoir dialogue. Dieu reste toujours les mains
ouvertes, attendant de pouvoir partager ses dons et sa grâce à ceux qui
les demandent. Les bénédictions de Dieu sont partagées aux hommes et
femmes qui n’ont pas honte de se mettre à genoux ; à ceux qui n’ont pas
honte de s’avouer inutiles et de combattre par les cris de leur foi afin de
voir Dieu agir.
Quelle est la dernière fois où vous avez consacré trois périodes de la
journée pour vaquer à la prière ? Combien de temps passez-vous dans la
prière chaque jour ? La gloire de Dieu qui se manifeste dans nos vies
n’est que le reflet du sérieux de notre vie de prière. Quelqu’un qui se
trouve près de Dieu est quelqu’un que Dieu utilise. Un mécanicien
n’utiliserait-il pas en priorité les outils qui se trouvent à portée de main ?
Il en est de même pour Dieu.
L’homme qui vit de la foi est un homme de prière. Docteur Wong,
probablement l’homme le plus humble et le plus pieux que j’ai jamais
rencontré, disait dans un de ses messages : « Les gens ne prient pas
parce qu’ils n’ont pas goûté à quel point Dieu est bon. » La prière, c’est
tout simplement de donner des ailes à notre foi en demandant à Dieu
d’être qui il est : un Dieu rempli de bonté et de fidélité.
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La prière : un combat
John Piper écrivait : « Nous ne pouvons pas comprendre à quoi sert la
prière sans premièrement réaliser que nous sommes en guerre. »
Paul comparait la vie à une course, mais elle est aussi un combat contre
des forces invisibles. Il écrivait :
« Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre
les ruses du diable. Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais
contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de
ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Éphésiens
6:11-12).
Ceci, je le réalisais plus pleinement l’été dernier lors d’une campagne
d’évangélisation entreprise avec mon église. Pendant toute la durée de la
campagne, le combat spirituel était évident. Cependant, je ne compris
l’intensité de ce combat que suite à celle-ci lors de ma visite chez Lydia,
une dame âgée de 41 ans.
Lydia avait assisté à plusieurs de nos réunions et semblait très intéressée
par l’évangile. Elle avait soif de vérité, et nous avions eu plusieurs
bonnes discussions pendant la semaine. La veille de mon départ aux
études, je la visitai avec un ami. Après quelques minutes de discussion,
il était évident pour mon ami et moi-même que Lydia n’avait pas encore
saisi l’évangile. Nous lui expliquâmes à nouveau. Elle nous répondit
qu’elle voulait croire mais qu’elle n’en avait pas la force. Nous
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commençâmes de parler de la foi dans les écritures, et puis le mot
« combat » fut prononcé. A ce moment Lydia sauta sur ses pieds pour
s’exclamer : « Oui, un combat ! C’est ce que je ressens ! » Mon ami et moi
nous regardâmes l’un l’autre, puis nous lui demandâmes si elle avait fait
de l’occultisme. Elle répondit que 22 ans auparavant elle avait eu
certaines expériences et qu’une amie lui avait dit : « Lydia, dorénavant,
tu auras de la compagnie. » Nous la conduisîmes de nouveau dans les
écritures, puis entamâmes une prière.
Près d’une minute pendant la prière, Lydia se mit à rire. Mais son rire
n’était pas normal. C’était un rire fort, hystérique, dont le ton
s’approchait de celui d’un homme. Tout d’un coup la pièce fut remplie
d’une terrible oppression, comme si on venait d’assister à un meurtre.
Nous redoublâmes de prière, puis après plusieurs minutes, le rire cessa.
Peu après ces événements, Lydia était délivrée.
Il existe de puissantes forces spirituelles contre lesquelles le chrétien doit
combattre : Satan et ses légions. Ainsi, un croyant ne doit pas s’attendre
à une vie calme et paisible. Non, nous sommes en guerre. L’ennemi est
sans cesse en train d’essayer de gagner du terrain, en train de décevoir
les nations afin de les mener vers la perdition. Satan, le roi du mensonge,
mène une guerre sans relâche contre Dieu afin de pouvoir anéantir ses
plans divins.
Bien sûr, on connaît tous la fin de l’histoire, « car la victoire appartient à
l'Éternel » (1 Samuel 17:47). Peu importe la puissance du diable et de ses
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troupes, elles ne peuvent rivaliser contre Dieu. Cependant, pour
l’instant, Dieu permet que le combat perdure. Et ainsi, en nous faisant
participer à un combat spirituel, Dieu nous place dans une position qui
testera et affermira notre foi pour nous préparer pour l’éternité.
Pour combattre, le chrétien doit être bien équipé : avec la ceinture de la
vérité, la cuirasse de la justice, les chaussures du zèle, le bouclier de la
foi, le casque du salut, et finalement l’épée de l’Esprit qui est la parole de
Dieu. Il est intéressant de remarquer que l’homme n’est doté que d’une
seule arme offensive pour le combat : l’épée de l’Esprit, qui est la parole
de Dieu. Le seul moyen pour l’homme d’être actif dans ce combat est
d’utiliser la parole de Dieu. Et comment manier cette épée ? En faisant
« en
tout
temps
par
l'Esprit
toutes
sortes
de
prières
et
de
supplications » (Éphésiens 6:18). Le seul moyen pour le croyant d’être
victorieux dans ce combat spirituel est de prier avec le langage de la
Bible. C’est de prier comme Dieu l’a demandé.
Le vrai chrétien est premièrement un combattant. Jésus affirmait : « celui
qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé » (Matthieu 24:13). Lorsque Paul
décrivait son ministère il le faisant dans ces mêmes mots : « c'est à quoi je
travaille,
en
combattant
avec
sa
force,
qui
agit
puissamment
en
moi » (Colossiens 1:29). La vie est un combat. Une personne qui ne s’en
aperçoit pas est une personne qui n’a pas longtemps cherché la volonté
de Dieu. Lorsqu’on cherche à accomplir la volonté de Dieu, il y a
toujours de l’opposition. Ce n’est jamais facile. Il y a toujours des
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combats. Et ces combats, ils doivent être vaincus par la prière, à
l’exemple d’Epaphras : « Epaphras, qui est des vôtres, vous salue : serviteur
de
Jésus
Christ,
il
ne
cesse
de
combattre
pour
vous
dans
ses
prières » (Colossiens 4:12).
La seule arme du croyant est la prière. Pour porter du fruit pour Dieu il
faut prier. Pour connaître les victoires de Dieu dans nos vies, nos églises,
nos familles, nos villes, il faut prier. Et il faut le faire en combattant. La
prière ce n’est pas facile. C’est tout le contraire. C’est inconfortable en
pratique, difficile à comprendre en théorie.
Et pourtant, la raison pour laquelle beaucoup de croyants vivent des
vies faible d’intensité spirituelle est tout simplement parce qu’ils ne se
sont pas appliqué à la prière : « Remets ton sort à l'Éternel, et il te
soutiendra, il ne laissera jamais chanceler le juste » (Psaume 55:23). Un
ministère qui n’est pas soutenu par la prière est voué à l’échec. Une
famille qui n’est pas entourée de prière ne pourra rester unie. Tout effort
accompli sans la prière est vain. Mais avec la prière, c’est la victoire
assurée :
« Mettez-moi de la sorte à l'épreuve, dit l'Éternel des armées. Et vous verrez si
je n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si je ne répands pas sur vous la
bénédiction en abondance. » (Malachie 3:10)
De nombreux réveils ont commencé par des gens qui se mettaient à
genoux. Allons-nous attendre la fin de notre vie pour lire toutes les
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biographies des hommes et femmes de Dieu de notre génération ayant
porté du fruit, ou allons-nous relever le défi d’être compté parmi eux ?
Tout ce que nous avons besoin de dire est : « Pourquoi pas ! »
Comment prier ?
« Comment prier efficacement ? Comment connaître la volonté de Dieu
afin de prier correctement ? Pourquoi tant de mes prières restent-elles
sans réponse ? » On se pose souvent ces questions. La réponse, c’est Paul
qui nous la donnait dans le passage sur les armes du combattant. En
effet, la prière efficace est celle accomplie au travers de l’épée de l’Esprit,
au travers de la parole de Dieu. C’est au travers de cette parole que Dieu
nous communique sa volonté : « ce que Dieu veut, c’est votre
sanctification » (1 Thessaloniciens 4:3).
La volonté de Dieu, dans une vue d’ensemble, c’est la sanctification de
son Église, et c’est aussi ce à quoi il nous appelle à prier. Jésus nous a
appris à prier, en faisant ainsi : « Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom
soit sanctifié ; que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme
au ciel » (Matthieu 6:9-10). Comment le nom de Dieu peut-il être
sanctifié ? Par des gens sanctifiés qui vivent pour sa gloire. Que se
passera-t-il lors du règne de Dieu ? L’Église sera enfin sanctifiée. Quelle
est sa volonté ? Notre sanctification.
C’est aussi ce que Paul priait dans ses lettres, à l’exemple de ce qu’on lit
en Philippiens 1:9-11 :
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« Et ce que je demande dans mes prières, c'est que votre amour augmente de
plus en plus en connaissance et en pleine intelligence pour le discernement des
choses les meilleures, afin que vous soyez purs et irréprochables pour le jour de
Christ, du fruit de justice qui est par Jésus Christ, à la gloire et à la louange de
Dieu. »
Qu’est-ce que l’augmentation de l’amour, de la connaissance et du
discernement des choses les meilleures, si ce n’est la sanctification du
croyant ? Qu’est-ce qu’être pur et irréprochable pour le jour du Seigneur,
si ce n’est être sanctifié ?
La volonté de Dieu, c’est notre sanctification. Ainsi, ce que Dieu nous
demande en premier est de prier pour notre sanctification et celle des
gens qui nous entourent. C’est de prier pour de la croissance, pour une
transformation de gloire en gloire à l’image de Jésus Christ.
Bien sûr, cela ne veut pas dire que Dieu ne demande pas à ce que l’on
prie aussi pour des sujets bien particuliers. Cependant, la chose la plus
essentielle qui doit être accomplie au travers de la prière est
l’intercession pour la sanctification.
Cette sanctification se fait aussi au travers de l’expression des dons et
des ministères de chacun, d’où l’importance de prier pour ceux qui sont
impliqués dans ces choses. Paul demandait sans cesse aux gens de prier
pour son ministère : « Priez pour moi, afin qu'il me soit donné, quand j'ouvre
la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de
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l'Évangile » (Éphésiens 6:19). Un ministère qui n’est pas soutenu par la
prière est un ministère inutile et même nuisible, comme il est évident de
constater dans bien des églises. Ce ne sont pas les programmes qui
fonctionnent en termes d’éternité, mais bien les œuvres de Dieu. Un
homme qui cherche à exercer un ministère sans être dépendant de la
prière ne produira que des œuvres humaines dépourvues de gloire.
Pour les choses moins concrètes, comme la guérison de quelqu’un ou la
recherche d’un conjoint, Dieu nous donne aussi des indications : être
proche de lui. À grande échelle, ce que Dieu veut c’est notre
sanctification. Cependant, ceci se fait au travers de nombreuses
circonstances variées dans lesquels certains choix peuvent être peu
évidents. La solution reste celle-ci : « Fais de l’Eternel tes délices, et il te
donnera ce que ton cœur désire » (Psaume 37:4). Face aux situations variées
et diverses de la vie, le croyant ne peut pas toujours trouver noir sur
blanc dans la Bible les réponses à ses questions. En restant proche de
Dieu, près du cœur de Dieu, l’enfant de Dieu apprend à désirer les
mêmes choses que son Père, et ainsi à prier selon sa volonté.
Face à certaines situations, la prière du croyant est utile, mais elle reste
un test de sa foi. La prière n’est pas une baguette magique. Elle ne sert
pas à donner des ordres à Dieu. Son but est de mettre le croyant dans la
bonne condition face à son Créateur, celle d’un être dépendant et
humble. C’est aussi pour cela que Dieu ne répond pas toujours
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favorablement à certaines prières. Il nous demande de prier dans chaque
circonstance, pas pour que notre volonté s’accomplisse mais la sienne.
Je me souviendrais toujours d’une illustration donnée par un pasteur
dont la femme était atteinte d’une grave maladie. Il priait : « Père céleste,
je remets ma femme entre tes mains. Je sais que tu l’aimes plus que je ne
l’aimerais jamais. C’est pour cela que je sais que quoi qu’il arrive, ta
volonté reste la meilleure chose pour elle. J’aimerai qu’elle soit guérie,
mais je ne prie pas pour sa guérison. Je prie pour que ta volonté
s’accomplisse. Amen. »
Quel exemple de foi ! Dieu veut que l’on remette nos plans entre ses
mains. Il ne nous demande pas les instructions qui vont avec. Prier avec
précision peut être utile, mais le plus important, c’est de vouloir se
conformer aux désirs de Dieu. La femme de ce pasteur fut guérie de sa
maladie par la suite. Cependant, même si Dieu avait voulu la reprendre,
il savait que sa prière aurait quand même été exaucée.
La prière reste un test de la foi. Elle fait partie du domaine de l’invisible ;
mais aussi de l’éternel. C’est pour cela que la sanctification de l’Église
doit rester une priorité dans la vie de prière. Prier pour que quelqu’un
retrouve la bonne santé est une bonne chose, mais c’est une chose qui
reste temporelle. La perspective que Dieu veut qu’on ait est aussi une
perspective d’éternité. Ainsi, nous devons dans nos prières intercéder
pour des choses aux conséquences éternelles, comme le salut des âmes et
la sanctification.
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Une communion avec Dieu
L’apôtre Paul écrivait aussi : « Priez sans cesse » (1 Thessaloniciens 5:17).
Comment cela est-il possible ? En remettant tous nos plans à l’Eternel.
Avez-vous prié Dieu avant de lire ce livre ? Aujourd’hui même, avant de
l’ouvrir ? Priez-vous avant d’envoyer des emails ? En lavant la
vaisselle ?
Une fois de plus, la gloire de Dieu provient des œuvres de Dieu. Pas de
celles des hommes. Ainsi, même une activité comme la vaisselle peut
être source de gloire. Une personne qui fait la vaisselle en louant Dieu
est une personne qui rend gloire à Dieu et qui porte du fruit pour la vie
éternelle. Dieu ne veut pas que l’on vive une vie sans intensité. Chaque
moment compte. Chaque moment est un don de l’Eternel. Chaque
moment est une opportunité de partage de gloire.
Mais lorsque Paul écrivait « priez sans cesse », il ne pensait pas
seulement à l’intercession. Non, la prière est une constante communion
avec Dieu. C’est de penser à Dieu à chaque instant, de ne jamais l’oublier
ou le mettre de côté. C’est de tout partager avec lui. La prière comprend
aussi la louange, la repentance et la méditation de la parole. Elle possède
tous les atouts pour un dialogue complet, pour une communion intense
et continuelle. La gloire de Dieu est tout simplement Dieu. Pour vivre de
la gloire de Dieu, il faut vivre avec Dieu. Il faut marcher avec lui. Et une
marche, ça comprend tous les pas.
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La prière, ce n’est pas simplement la supplication. C’est aussi de
regarder la nature et non de dire : « Que Dieu est grand ! » mais de dire :
« Dieu, tu es grand. » C’est de regarder un papillon s’envoler dans toute
sa beauté et de dire : « Merci papa » ; de faire la vaisselle en chantant ses
louanges, de ranger les étagères en méditant sur sa parole.
Dieu ne nous tourne jamais le dos : « si nous sommes infidèles, il demeure
fidèle » (2 Timothée 2:13). Chaque instant est un don au travers duquel il
veut nous partager sa présence. Chaque instant est une offre dans lequel
le Créateur de l’univers, le Dieu Tout-Puissant, l’Amour, nous tend la
main afin que nous puissions la saisir en criant : « Abba !
Père ! » (Romains 8 :15).
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17. L’Assemblée des Saints
« Voici, oh ! qu'il est agréable, qu'il est doux pour des
frères de demeurer ensemble ! …Car c'est là que
l'Éternel envoie la bénédiction, la vie, pour
l'éternité. »
Psaume 133:1,3
Obligés de Faire la Fête
Moïse avait demandé à Dieu de lui faire voir sa gloire, et Dieu s’était
révélé à lui par ses paroles, ses œuvres et une présence ressentie. Et
lorsque Dieu décide de partager sa gloire, il continue de le faire au
travers de ces trois méthodes. C’est pour cela, alors qu’il s’entretenait
avec Moïse, qu’il ordonna :
« Tu célébreras la fête des semaines, des prémices de la moisson du froment, et la
fête de la récolte, à la fin de l'année. Trois fois par an, tous les mâles se
présenteront devant le Seigneur, l'Éternel, Dieu d'Israël. » (Exode 34:22-23)
Trois fois par an, Dieu voulait que le peuple se réunisse ensemble pour
célébrer des fêtes en sa présence, qu’il « se présente devant le Seigneur. »
Dieu voulait que le peuple continue de jouir de sa divine présence
ressentie, et il allait le faire au travers de deux procédés : le
regroupement et la fête.
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Dieu avait obligé Israël à avoir des fêtes. Il voulait leur communiquer à
quel point il était un Dieu joyeux, un Dieu que l’on célèbre, avec qui on
se réjouit. La présence de Dieu ressentie restait cependant connue en
Israël comme une source de réjouissance partagée. Les gens venaient de
tout le pays dans l’attente de vivre quelque chose d’intense, de
rafraîchissant, et de glorieux. Lorsque l’assemblée était réunie, Dieu était
au milieu d’eux.
Après que le voile ait été déchiré et que Dieu ait donné son Saint-Esprit à
ses enfants, l’accès à sa présence ressentie devint continuel. Cependant,
le rassemblement des saints donne toujours à cette présence une
intensité unique : là où joie et zèle éclatent sous leurs plus belles
couleurs. L’œuvre de Dieu se fait sur un ensemble. Bien que cet
ensemble soit constitué d’individus, la beauté la plus complète reste
présente
lorsque
ces
individus
partagent
ensemble
toutes
les
bénédictions de Dieu.
Ainsi, l’assemblée des saints devrait être caractérisée par de la joie, par
beaucoup de joie, et par le partage des bénédictions au travers des dons
individuels. Nous pouvons être brisé de voir Dieu agir dans notre cœur,
le transformant petit à petit malgré ses endurcissements. Mais combien
grande est la joie, de voir la même chose s’effectuer dans nos frères et
sœurs en Christ ! La gloire de Dieu est infinie. Mais si on en enlève le
facteur de l’assemblée, alors on y perd énormément : « Je suis dans la joie
quand on me dit : Allons à la maison de l'Éternel ! » (Psaume 122:1).
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La communion fraternelle
Dans les églises de culture occidentale, les cultes sont souvent très
structurés. Le service commence par un ou deux chants pour réveiller
l’assemblée, ensuite le culte est introduit, peut-être avec la lecture d’un
passage, avant de faire place à d’autres chants entrecoupés par les
annonces et les offrandes menant progressivement vers la prédication
qui clôturera le service. En réalité, dans bien des assemblées cet ordre
des choses est ancré avec une telle profondeur dans les mœurs qu’il
serait difficile de changer quoi que ce soit. Et si le prédicateur s’avisait à
dépasser de quelques minutes le temps de son message…attention !
Mais de son côté, la Bible ne nous donne pas beaucoup de
renseignements sur la manière dont les choses étaient accomplies dans
l’Église primitive et apostolique. La raison est simple : la forme et l’ordre
dans lequel les réunions se passaient n’avaient que peu d’importance.
Ce qui était important était d’être ensemble, de vivre la vie chrétienne
ensemble et de grandir ensemble. Leur manière de voir les choses était
bien différente de la nôtre. La spontanéité et le naturel étaient beaucoup
plus importants que l’ordre dans lequel pouvait se dérouler leurs
réunions. Les gens se réunissaient pour partager, non pas seulement
pour recevoir. C’était pour eux une priorité, non pas un devoir pour
apaiser leur conscience. En réalité, les premiers chrétiens de Jérusalem :
« vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre
tous, selon les besoins de chacun. Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus
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au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture
avec joie et simplicité de coeur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le
peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Église ceux qui étaient
sauvés. » (Actes 2 :45-47)
La vraie chrétienté n’est pas forcément de tout vendre pour tout mettre
en commun ; ceci n’était qu’une des nombreuses expressions du désir de
ces croyants de partager la vie chrétienne au maximum les uns avec les
autres ; ces gens étaient tellement zélés qu’ils se rendaient au temple
tous les jours ! Cependant, la vraie vie chrétienne ne peut s’épanouir
qu’au travers d’une communion fraternelle qui est riche et qui dépasse
les simples réunions du dimanche.
La spontanéité n’empêche par l’ordre. En parlant de l’expression des
différents dons spirituels lors du rassemblement des saints, Paul disait :
« Que tout se fasse avec bienséance et avec ordre » (1 Corinthiens 14:40). Ce
n’est pas une mauvaise chose d’avoir un culte structuré. Cependant cette
structure doit pouvoir rester flexible. Personnellement, j’aime bien de
temps en temps surprendre l’assemblée en commençant le culte par le
message, avant de continuer par la louange. Pourquoi pas ? On veut finir
par la prédication parce qu’on pense que c’est le plus important…mais
au ciel, allons-nous entendre des messages, ou allons-nous louer Dieu ?
La louange est importante et la prédication est importante. Mais la
structure doit rester flexible. Ce qui est le plus important, c’est ce qui
comptait pour les premiers chrétiens dans leurs réunions : « Ils
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persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle,
dans la fraction du pain, et dans les prières » (Actes 2 :42).
« L’enseignement des apôtres »
L’une des raisons principale pour laquelle les croyants se rassemblaient
était l’enseignement de la parole de Dieu. En effet, dans l’ordre des dons
communiqués
de
Dieu
venait
premièrement
celui
d’apôtre,
deuxièmement celui de prophète et troisièmement celui d’enseignant (1
Corinthiens 12 :28). L’enseignement était ainsi primordial ; et l’est
d’autant plus aujourd’hui.
De bonnes prédications ont souvent été la source des plus grandes
bénédictions que j’ai connues. L’effet de la parole de Dieu communiquée
avec autorité par un homme rempli de l’Esprit est de grande ampleur.
Un prédicateur qui prêche humblement la parole de Dieu en étant
dépendant de l’Esprit portera beaucoup de fruit. Cependant, ce don
demande aussi beaucoup de responsabilités ; car celui qui faillit à sa
tâche devient la source de l’endurcissement et de l’aveuglement de
beaucoup. C’est pourquoi Jacques disait : « Mes frères, qu'il n'y ait pas
parmi vous un grand nombre de personnes qui se mettent à enseigner, car vous
savez que nous serons jugés plus sévèrement » (Jacques 3 :1).
Un enseignant de la parole est comme un colonel qui donne des
instructions à des soldats en première ligne. Si ses paroles sont bonnes,
les soldats survivront, mais si elles sont mauvaises, alors il les mènera
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droit vers leur ruine. De plus, l’important n’est pas simplement de
communiquer la parole, mais de le faire par la puissance du Saint-Esprit.
Même un message ne possédant aucune erreur doctrinale peut être
nuisible s’il n’est pas prêché au travers de la puissance du Saint-Esprit.
En effet, la Bible est une parole vivante. Pour pouvoir la communiquer, il
faut d’abord la vivre.
« La Fraction du Pain »
Comme nous l’avons vu dans la deuxième partie, le sacrifice de Jésus
sur la croix définit la vie du croyant. C’est au travers de ce sacrifice qu’il
est sauvé et qu’il peut connaître Dieu dans tout son amour. La vie du
chrétien commence et continue au pied de la croix. Cette croix n’est pas
simplement ce qui nous permet d’être en communion avec Dieu ; c’est
aussi ce qui permet de le rester.
C’est à la croix que pour la première fois Dieu nous apprenait à nous
abandonner nous-mêmes pour lui demander d’agir ; c’est à cet endroit
que dans l’humilité il nous apprenait à renoncer à nos vies pour les lui
donner. C’est là que pour la première fois nous avouions que nous ne
pouvions rien faire sans lui. Dieu ne veut pas que nous cessions de faire
ces choses. La vie chrétienne continue de la même manière avec laquelle
elle a commencé. Sans un retour constant à la croix, la vie chrétienne
n’existe pas.
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Le sacrifice de Jésus à la croix est la source de notre gloire et notre espoir.
Et cela, Jésus ne voulait pas que nous l’oubliions. C’est pour cela qu’il
instaura la Sainte Cène la nuit avant sa mort. Il voulait que ses disciples
puissent se rappeler le sacrifice qu’il s’apprêtait à faire afin d’y trouver la
richesse de la vie. Sans méditer sur la croix et sur ce que Jésus accomplit
pour nous, on ne peut pas connaître Dieu pleinement. La croix est une
source
infinie
de
méditations,
une
fontaine
continuelle
de
rafraîchissement, le plus bel endroit où contempler les merveilles de
Dieu.
En prenant part à la table du Seigneur, à la Sainte Cène, Dieu nous
permet de revivre avec nos frères et sœurs le moment où notre cœur fut
brisé pour la première fois par la grâce de Dieu. Il nous permet de nous
rappeler à quel point nous avons besoin de lui et à quel point son amour
est grand. C’est un moment unique pour goûter encore à la douce grâce
de Dieu et pour relier notre identité chrétienne dans l’assemblée des
saints.
La louange
Finalement, le rassemblement des saints est aussi un moment de prière.
Et comme nous l’avons vu dans le dernier chapitre, cette prière
comprend aussi la louange ; cette pratique où les croyants disent tout
simplement merci à Dieu pour qui il est et ce qu’il fait.
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La louange est avant tout une réponse à Dieu. Lorsque Dieu agit et que
l’homme croit, le résultat est la bénédiction. En effet, tout ce que Dieu
fait est bon, agréable et parfait. Et donc, lorsque l’homme trouve
satisfaction et bonheur en Dieu, il ne peut pas garder tout ça à l’intérieur.
Il doit exprimer sa joie, il doit chanter, louer, remercier son Dieu et
l’adorer.
Dieu nous a créés de manière à ce que nous ne méritions rien. Ce n’est
pas une mauvaise chose. Cela nous donne la capacité d’aimer ; et aussi
de louer. Tout ce que nous méritons par nos propres œuvres est un ticket
direct pour l’enfer. Tout le reste, c’est la grâce de Dieu. Chaque instant
est un don de Dieu immérité. Et parce que nous ne méritons rien, tout ce
que nous recevons trouve sa source en Dieu. C’est pour cela qu’il est
digne de gloire et de louange. Puisque l’homme ne mérite rien, chaque
instant est une nouvelle raison pour louer Dieu. Chaque circonstance de
la vie est un don de Dieu. Ainsi, la louange de Dieu devrait être la
réponse la plus naturelle et la plus normale que les croyants devraient
avoir.
D’ailleurs, le terme hébreu « alléluia » dans la Bible est un impératif,
c’est un ordre de l’Eternel. Le mot signifie : « louez l’Eternel ! » La
louange envers l’Eternel n’est pas facultative. C’est un commandement.
Un pasteur prêchait dans un de ses messages sur les Psaumes : « Si tu es
heureux, loue l’Eternel ! Et si tu n’es pas heureux, loue l’Eternel jusqu’à
ce que tu le sois ! »
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Le résultat d’une vie consacrée à la gloire de Dieu est la joie. C’est celle
qui est bénie des bénédictions divines, qui trouve satisfaction. La joie est
une partie fondamentale de la vie chrétienne. Quelle perte d’échanger la
joie du Seigneur contre nos plaintes inutiles ! Paul écrivait : « j'ai appris à
être content de l'état où je me trouve » (Philippiens 4:11). Ce même Paul qui
fut lapidé, battu, fouetté, méprisé et rejeté, affirmait pouvoir être satisfait
peu importe la situation. Pourquoi ? Parce qu’il savait que tout ce qu’il
méritait était l’enfer et que chaque moment était un don de Dieu.
La louange, ce n’est pas de chanter une demi-douzaine de chants le
dimanche matin. C’est un mode de vie. C’est quelque chose qui se fait
« sans cesse. » Et ce n’est pas facultatif. Dieu veut que nous soyons
joyeux. Et cela n’est possible qu’en étant en communion avec lui. Ceci
n’est possible qu’en acceptant les différentes circonstances de la vie,
quelles qu’elles soient, en y voyant un don de Dieu et en ayant un cœur
reconnaissant. La louange, ce n’est qu’une manière de penser qui est
différente. Nous n’avons pas beaucoup d’influence sur les circonstances
de la vie. Mais nous pouvons les accepter avec joie, ou en nous plaindre.
Quel choix semble le meilleur ?
Quant à la louange dans l’assemblée de Dieu, elle reste une expérience
unique dans lequel tout un corps se met en accord pour rendre honneur
et gloire à Dieu. C’est un moment où toutes les louanges personnelles
des gens cumulent leur intensité pour former un écho puissant à la
gloire de Dieu. C’est un moment où toutes ces vies qui ont été bénies se
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mettent en harmonie pour célébrer Dieu avec toute leur âme, toute leur
force et tout leur cœur. Ce n’est pas simplement une pratique religieuse.
C’est un passage dans la nuée. C’est l’expérience de l’unité du corps de
Christ par l’œuvre du Saint-Esprit. C’est la joie des anges. C’est la
présence ressentie du Dieu Tout-Puissant.
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18. L’Adoration
« Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de
Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant,
saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un
culte raisonnable. »
Romains 12 : 1
Une Adoration Raisonnable
Paul décrivait une adoration raisonnable comme l’offrande d’un être
entier ; non pas l’offrande de belles paroles agréables à Dieu, mais le don
de soi dans sa totalité. L’adoration pour Paul était un sacrifice vivant.
C’était de mettre Dieu en premier dans chaque circonstance.
L’homme a été créé pour être un adorateur. Il possède une âme, et le
libre choix. Chaque décision qu’il prend est le reflet de ses priorités et de
ses désirs. Chaque décision reflète qui est en premier dans son cœur. Peu
importe ce qu’il fait, face à chaque circonstance l’homme doit décider de
mettre Dieu en premier ou quelque chose d’autre. Pour Paul le choix
était simple : aucun compromis, on se donne en entier à Dieu.
Pourquoi existe-t-on ? Pour rendre gloire à Dieu. Comment rendre gloire
à Dieu ? En vivant par sa puissance. Comment vivre de sa puissance ?
En le mettant en premier. Il n’y a pas de secret. Si quelqu’un veut avoir
une vie qui a un sens et qui porte du fruit, si quelqu’un veut vivre une
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vie intense et joyeuse, il faut que Dieu soit en premier. Il faut faire les
choses pour lui et par sa puissance, et sans compromis.
Cela n’est cependant pas facile. Comme nous le disions plus tôt dans ce
livre, l’idée de sacrifice n’a jamais été populaire. C’est difficile de lâcher
prise. C’est difficile d’abandonner les chemins que l’on trace pour notre
vie lorsque ceux-ci semblent être les plus sûrs et les plus agréables. C’est
difficile de dire : « Toi Seigneur ! » au lieu de « moi ! » En réalité, livrer
nos corps comme sacrifices vivants pour Dieu est humainement
impossible. C’est surnaturel. La seule manière de le faire est au travers
de la grâce de Dieu et de la foi. Et c’est que toute la beauté de la vie se
trouve dans son abondance.
Je me souviens avoir lu ce verset lorsque j’étais plus jeune en pensant :
« Je ne ferai jamais cela. Je veux bien suivre certains principes de la Bible,
mais celui-là, non. C’est trop pour moi. » Je ne voulais pas me donner
entièrement à Dieu. Je voulais vivre une vie de compromis. Mais par la
grâce de Dieu, j’ai appris à penser différemment.
« Le chrétien est celui qui parie sa vie que Christ a raison », disait un
jour un prédicateur. Et si au lieu de faire des compromis, notre cri était :
« Pourquoi pas ! » On n’a qu’une seule vie. Un seul pari. Il ne faut pas le
rater. Jésus disait : « Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra
sa vie à cause de moi la retrouvera » (Matthieu 10:39).
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Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour Christ ? Combien de nousmêmes sommes-nous prêts à donner pour sa cause ? Sommes-nous de
vrais adorateurs ?
La vraie beauté est en Dieu. La vraie joie est en Dieu. La vraie puissance
est en Dieu. Le vrai amour, c’est Dieu. Le vrai bonheur, c’est en Dieu.
Avec quoi sommes-nous prêts à faire des compromis ? Un fruit, comme
Adam ? Il ne faut pas se leurrer.
« Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura
semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la
chair la corruption ; mais celui qui sème pour l'Esprit moissonnera de l'Esprit
la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au
temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. » (Galates 6:7-9)
L’idolâtrie
Osée fut un prophète comme aucun autre. Il commença son ministère
vers la moitié du VIIIe siècle avant JC, à l’époque où Jéroboam était roi
du royaume d’Israël et Ozias roi de Juda. A l’époque, les deux royaumes
avaient déjà été séparés depuis près de 200 ans. Et alors que le royaume
du sud, celui de Juda, avait eu quelques bons rois, celui du nord,
d’Israël, n’en eut aucun et s’était avancé progressivement dans de
nombreuses pratiques idolâtres. Pour montrer à quel point le péché
d’Israël peinait Dieu, celui-ci choisit Osée pour être différent. Dès les
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débuts de son ministère, il demanda à Osée d’épouser une femme qui
deviendrait une prostituée.
Dieu avait choisi Israël pour l’aimer comme une épouse. Il l’avait choisie
pour qu’elle reçoive son amour comme aucune autre. Il l’avait choisie
pour la rendre parfaite, pour la couvrir de beauté, pour la bénir de
toutes sortes de bénédiction. Mais elle s’était rebellée. Elle s’était
détournée de son Dieu. Elle s’était prostituée à d’autres dieux. Elle avait
mis l’Eternel de côté. Elle avait été idolâtre.
L’idolâtrie est beaucoup plus que de se prosterner devant des faux
dieux. Comme Osée nous le fait comprendre, l’idolâtrie c’est de
l’infidélité. C’est de mettre quelque chose avant Dieu. C’est de briser
l’alliance établie avec Dieu pour commettre l’adultère contre lui. Et à
chaque fois que l’on pèche, à chaque fois que l’on néglige de mettre Dieu
en premier, c’est la douleur d’un homme dont la femme est adultère qui
brûle le cœur de Dieu.
Nos
sociétés
sont
remplies
d’idoles.
Paul
nous
disait
en
1 Corinthiens 10:7 : « Ne devenez point idolâtres, comme quelques-uns d'eux,
selon qu'il est écrit : Le peuple s'assit pour manger et pour boire ; puis ils se
levèrent pour se divertir. » Dans le contexte de l’épître, Paul faisait allusion
à l’incident du veau d’or. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’au lieu de
mentionner le veau d’or, Paul mentionne les idoles d’Israël comme étant
de manger, de boire, et de se divertir. Une idole, c’est tout ce qui passe
avant Dieu, peu importe ce que ça peut être. Manger, boire et se divertir
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sont de très bonnes choses. Cependant, si Dieu n’est pas en premier dans
l’accomplissement de ces choses, elles deviennent des idoles. Notre but
devrait être de vouloir plaire à Dieu en toute chose, de lui rendre gloire
quoique nous fassions, même si c’est de manger ou de boire.
Manger est une bonne chose, trop manger peut être une forme
d’idolâtrie. Parler est une bonne chose, trop parler peut être une idole.
Dormir est une bonne chose, trop dormir peut être une idole. Dieu nous
appelle à être fidèle en toute chose, petite ou grande. Il nous appelle à ne
plus vivre pour nous-mêmes mais pour lui. Il nous demande de mourir
à nous-mêmes pour le laisser vivre en nous. Et de faire cela en tout
temps. Sans compromis. Chaque péché n’est rien de moins qu’un
adultère qui brise le cœur d’un Dieu qui ne cherche qu’à nous aimer.
Mais Dieu reste fidèle malgré tout : « si nous le renions, lui aussi nous
reniera ; si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier luimême » (2 Timothée 2:12-13). C’est difficile d’être parfait. C’est même
impossible. Et Dieu sait bien que malgré notre bonne volonté nous
péchons quand même. Mais même si Dieu veut qu’on haïsse le péché, il
ne veut pas qu’on se décourage. C’est pour cela que ce qui compte pour
lui
pour
l’instant
n’est
pas
notre
perfection,
mais
notre
perfectionnement. Les erreurs vont toujours être sur notre chemin. À
nous de les utiliser pour notre croissance.
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Victoire et Tentations
Mettre Dieu en premier n’est pas toujours facile. En réalité, nous
sommes constamment attaqués sur trois fronts par les tentations de la
chair, du monde, et de Satan. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il existe
une personne qui a traversé le même chemin que le nôtre et qui est en
sorti victorieux. Son nom est Jésus. Non seulement la mort de Jésus nous
donne la victoire sur la mort, mais sa vie est aussi l’exemple parfait de la
victoire.
« En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin
qu'il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de
Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple ; car, ayant été tenté lui-même
dans
ce
qu'il
a
souffert,
il
peut
secourir
ceux
qui
sont
tentés. » (Hébreux 2:17-18)
Jésus fut tenté des mêmes manières que nous. On sait qu’il avait quatre
frères et au moins deux sœurs. Il dut travailler. Il vécut une vie dont les
circonstances se rapprochent beaucoup des nôtres. Les occasions pour
pécher, faillir et ne pas mettre Dieu en premier n’ont pas manquées. Et
pourtant, il a été victorieux. Même dans les pires moments.
Les trois tentations
Suite à son baptême par Jean Baptiste, Jésus se rendit dans le désert
pendant quarante jours afin de jeûner. Jésus ne s’était pas fait baptiser
pour se repentir de ses péchés comme les autres gens, mais pour une
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raison bien différente. Il voulait s’identifier à la race humaine ; une race
sous la colère de Dieu. Il voulait s’identifier à Adam et à Israël, qui tous
deux avaient failli.
Suite à cela, il lui restait encore une étape à accomplir avant de pouvoir
commencer son ministère : passer le test auquel Adam et Israël avaient
échoué. Adam avait été tenté dans le jardin et avait succombé. Israël
avait été tenté dans le désert et avait péché. Maintenant, c’était au tour
de Jésus de passer le test. Et s’il réussissait, il deviendrait non seulement
le nouvel Adam, mais aussi le nouvel Israël.
Et lorsque Jésus fut tenté, il était dans les pires conditions que l’on
puisse imaginer. Il était faible, il venait de jeûner pendant quarante jours
sans manger ni boire. On devine qu’il n’avait certainement pas
beaucoup dormi non plus, étant dans un désert. Pour Satan, c’était le
moment idéal, celui de passer à l’action. Cet homme qui n’avait encore
jamais péché allait bientôt connaître les tentations les plus difficiles
jamais imaginées.
1ère tentation
« Le tentateur, s'étant approché, lui dit : Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces
pierres deviennent des pains. Jésus répondit : Il est écrit : L'homme ne vivra pas
de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de
Dieu. » (Matthieu 4:3)
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Pour bien comprendre l’amplitude des tentations auxquelles Jésus fit
face dans ce désert, il faut les mettre en contexte et saisir comment elles
l’affectèrent personnellement. Venant sur terre, Jésus était à la fois
parfaitement humain et parfaitement Dieu. Deux natures dans la même
personne. D’un côté il avait tous les attributs de Dieu, sa sainteté, son
omnipotence, son omniscience, son omniprésence ; et de l’autre il devait
surmonter les mêmes limites que n’importe quel autre humain, telle que
la fatigue, la faim, la soif et même l’ignorance.
Deux passages illustrent particulièrement bien ceci. En Jean 11, juste
avant de ressusciter Lazare, Jésus fait cette grande déclaration : « Je
suis la résurrection et la vie » (11:40), mais peu avant, il posait cette
question : « Où est la tombe ? » (11:34). Au chapitre 4 du même évangile il
déclare à la femme samaritaine : « celui qui boira de l'eau que je lui donnerai
n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source
d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle » (4:14) ; mais juste avant, c’était
lui qui demandait à boire. En effet, Jésus était réellement parfaitement
Dieu et parfaitement homme.
Maintenant, il est vrai que la plupart d’entre nous ne sommes pas
souvent tentés à changer des pierres en pain. En réalité, cela ne semble
pas très tentant. Mais pas pour Jésus. Jésus avait tous les pouvoirs de
Dieu. Il aurait pu les utiliser n’importe quand. Mais jamais il n’agit sans
se soumettre au Père. Il n’utilisa jamais ses propres pouvoirs pour son
propre bénéfice. Et c’est là que Satan fut rusé. Imaginez avoir tous les
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pouvoirs de Dieu. À chaque fois que vous avez faim, vous créez de la
nourriture. Lorsque vous vous fatiguez, vous vous rechargez. Vous
pouvez arrêter toutes les guerres sur la terre, pourvoir aux besoins de
tous les orphelins, détruire toutes les maladies. Jésus avait ces pouvoirs
là. Mais il ne les utilisa pas.
« existant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à arracher
d'être égal avec Dieu, mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de
serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple
homme, il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même
jusqu'à la mort de la croix. » (Philippiens 2:6-8)
Jésus se dépouilla. Il décida de ne rien faire sans être dépendant de Dieu
et de son Esprit. Il était complètement soumis à la volonté de Dieu. Jésus
avait totalement abandonné son ciel pour venir sur terre, et rien ne
pourrait le faire changer d’avis. En utilisant la parole de Dieu, Jésus
reprit Satan, et surmonta la première tentation.
2ème tentation
« Le diable le transporta dans la ville sainte, le plaça sur le haut du temple, et
lui dit : Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera des
ordres à ses anges à ton sujet ; et ils te porteront sur les mains, de peur que ton
pied ne heurte contre une pierre. Jésus lui dit : Il est aussi écrit : Tu ne tenteras
point le Seigneur, ton Dieu. » (Matthieu 4:5-7)
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Satan apprend vite. Jésus s’était défendu en utilisant la parole. Alors
Satan allait l’attaquer en utilisant lui aussi la parole pour le manipuler.
Et alors il le mène en haut du temple et lui demande de sauter. Encore,
une fois, il faut comprendre le contexte pour saisir l’amplitude de la
tentation.
Premièrement, le temple était en haut d’une colline. De son toit, c’était
toute la ville de Jérusalem qui pouvait être observée. Et Jérusalem n’était
pas n’importe quelle ville. C’était la citée choisie. Pour Jésus, le Messie,
cela avait d’autant plus de signification. Jérusalem, c’est la ville du Roi.
C’est la ville dans laquelle les plus grands événements de l’histoire
d’Israël ont eu lieu. Imaginez Jésus contemplant cette ville. Sa ville. À ce
moment, il devait probablement ressentir de fortes émotions. Jésus avait
accompli son ministère principalement en Galilée et autour de
Capernaüm. Et lorsque les villes des environs le rejetèrent, il prononça
de violentes malédictions contre elles. Mais en ce qui concerne
Jérusalem, Jésus avait pleuré plusieurs fois pour elle.
Maintenant, imaginez Jésus en haut du temple ; d’un temple rempli de
gens adorant Dieu, priant, et se rappelant les promesses de Dieu
concernant un messie. Imaginez que tout d’un coup Jésus saute, et que
des anges descendent du ciel et le posent paisiblement sur la terre.
Imaginez la réaction des gens. Ils sont en train de prier, et tout d’un
coup, un homme tombe du ciel étant porté par des anges. Ils se
rappellent le Psaume 91, dont Satan cita un verset, et sans tarder
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proclament Jésus comme messie ! Sans le moindre effort, en obéissant à
Satan, Jésus pouvait obtenir la couronne et le trône qu’il méritait.
Jésus savait que son ministère sur terre allait être difficile. Il savait qu’il
allait être rejeté par son peuple et crucifié dans sa propre ville.
L’implication de la tentation de Satan était simple : il pouvait
commencer un ministère qui le mènerait à la croix du calvaire, ou
devenir roi tout de suite sans jamais avoir à souffrir.
Jésus connaissait très bien les souffrances qui l’attendaient. Il savait
quelle était l’intensité des douleurs qui allaient venir. Il savait qu’il allait
être rejeté. Il devait faire un choix : gloire immédiate, ou souffrances à
attendre. Il choisit la souffrance. Il choisit d’abandonner son corps
complètement. Et en citant à nouveau le livre de Deutéronome, il reprit
Satan et vainquit la seconde tentation.
3ème tentation
« Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous
les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit : Je te donnerai toutes ces choses,
si tu te prosternes et m'adores. Jésus lui dit : Retire-toi, Satan ! Car il est écrit :
Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. » (Matthieu 4:8-10)
Maintenant la dernière tentation, et certainement la plus difficile. Cette
fois-ci Satan ne promet pas seulement Israël à Jésus, mais la terre entière.
L’Egypte, l’Empire Romain, la Chine ; toute la richesse de la terre et ses
plaisirs. Ce monde, Jésus le mérite. Il fut créé pour lui. Il lui appartient
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de droit. En le lui proposant, Satan lui offre un raccourci. Celui de
pouvoir être maître du monde sans pour autant monter sur la croix.
Jésus avait vécu près de trente ans sachant que chaque jour le menait de
plus en plus près du supplice. Il allait devoir prendre sur lui le poids du
péché. Le poids horrible et infini de millions de péché. Il allait être
maudit sur le bois. On voit dans le jardin de Gethsémani son agonie face
à ses souffrances. Mais encore une fois, face à la tentation, Jésus cite la
Bible et repousse Satan.
Conclusion
La nuit avant sa mort, Jésus dit à ses disciples : « Vous aurez des
tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j'ai vaincu le
monde » (Jean 16:33). Jésus dut faire face aux pires tentations. Satan ne
voulait pas le laisser mettre Dieu en premier dans sa vie. De même, il ne
veut pas que nous connaissions une vie de victoire face à la tentation et
que nous profitions d’une relation pleine et bénie en Dieu. Mais Jésus a
vaincu le monde. Aucune tentation de fut trop difficile pour lui. Et il
nous a laissé son Esprit. En son nom, nous avons la même puissance qui
lui donna la victoire.
Paul écrivait : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine,
et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos
forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d'en sortir, afin que
vous puissiez la supporter » (1 Corinthiens 10:13). Avec Christ, nous
pouvons vivre une vie de victoire. Nous pouvons surmonter les
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tentations, peu importe ce qu’elles sont, et être de vrais adorateurs de
Dieu.
Jésus disait à la femme Samaritaine : « Mais l'heure vient, et elle est déjà
venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce
sont là les adorateurs que le Père demande » (Jean 4:23). Jésus nous a laissé
un exemple de quelqu’un qui vivait en étant complètement dépendant
du Saint-Esprit et n’utilisant comme seule arme que la parole de Dieu,
qui est la vérité. Pour être un vrai adorateur de Dieu, il faut imiter
l’exemple que Christ nous a donné. Vivre par l’Esprit, en se nourrissant
de la parole de Dieu et en la brandissant avec efficacité peu importe les
situations. C’est le seul moyen de pouvoir adorer Dieu en esprit et en
vérité et ainsi vivre une vie qui donne gloire à son nom.
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SEPTIÈME PARTIE : UN
MONDE POUR CHRIST
« Vais-je changer le monde ? Probablement pas.
Mais je vais sûrement mourir en essayant. »
Francis Chan
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19. Passion pour Christ
« Connaissons, cherchons à connaître l'Éternel ; sa
venue est aussi certaine que celle de l'aurore. Il
viendra pour nous comme la pluie, comme la pluie du
printemps qui arrose la terre. »
Osée 6:3
La Passion du Père
La passion de Dieu le Père, c’est Dieu le Fils. C’est ce qu’il chérit, ce en
quoi il trouve satisfaction. Le Père est passionné du Fils. Il vit pour son
Fils, agit pour son Fils, parle pour son Fils, aime pour son Fils. Le monde
qu’il a créé, il l’a créé pour son Fils ; un monde entier, parce qu’il aimait
son Fils. L’histoire de l’humanité, c’est avant tout une histoire d’amour
entre un père et un fils.
Et lorsqu’on apprend à connaître Dieu et ses plans, que l’on plonge dans
cette histoire, ce qui en résulte est une harmonie avec son cœur divin. Et
lorsque le cœur de Dieu est partagé, ce qui en émane est un amour infini
pour la personne de Jésus-Christ. Ce monde a été créé pour Christ, il est
sanctifié pour Christ et à la fin sera offert à Christ. Tout est centré sur
Christ. C’est comme cela que le Père voulait les choses lorsqu’il les a
faites apparaître ; parce qu’il aimait son Fils. Ce monde n’est qu’un
épisode reflétant l’amour existant au sein de la trinité. Mais quel
épisode ! Celui où le Père écrit la plus belle histoire jamais conçue, où du
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néant puis de poussière naît un monde puis une « épouse » à l’image
même de la divinité.
Et cette « épouse » que Dieu prépare fait partie de l’Histoire dans
laquelle l’attention est portée sur Christ. Dieu a créé l’humanité pour
Christ. Et partageant sa gloire avec l’homme, il lui partage un cœur qui
est passionné pour Christ, qui aime Christ et qui vit pour lui.
La motivation du chrétien n’est pas une religion. Ce ne sont pas des
obligations ou des fardeaux, ni des traditions humaines. C’est une
personne. C’est Jésus-Christ. La vie chrétienne épanouie est celle où la
motivation est Christ. C’est celle où on n’accomplit pas les choses par
obligation ou en réponse à une conscience qui condamne, mais tout
simplement par amour pour Christ et naturellement.
La passion du Père est aussi un désir d’unité. C’est pour cela que
lorsqu’il crée le monde, il le fait au travers du Fils et pour le Fils,
cherchant à agir en Christ. Et c’est là où la richesse de Dieu se trouve. En
Christ. En demeurant en Christ, la gloire de Dieu est manifestée, révélée,
et imitée par des œuvres d’amour. Ainsi Jésus disait :
« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce
que vous voudrez, et cela vous sera accordé. Si vous portez beaucoup de fruit,
c'est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples. Comme le
Père
m'a
aimé,
je
vous
ai
aussi
aimés.
Demeurez
dans
amour. » (Jean 15:7-9)
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mon
En Christ on trouve gloire, joie et amour. Tout ce qui est nécessaire au
bonheur et à l’épanouissement. Mais cela ne peut être accompli sans être
dépendant de Christ au travers d’une relation personnelle active. Être en
Christ, c’est dépendre de Christ, obéir à ses commandements. Dieu a
conçu l’homme pour refléter au maximum son image. La dépendance
fait aussi partie de cette image. Il n’y a qu’à regarder la trinité, où tout
est accompli par interdépendance. Le Saint-Esprit n’agit jamais sans être
dépendant du Père et du Fils. Le Fils n’agit jamais sans être dépendant
du Père. Le Père n’agit jamais seul non plus. Au contraire, tout est
partagé. Et c’est ça l’amour. C’est le partage créant une unité profonde.
Et c’est ce qu’est la gloire de Dieu. C’est lorsqu’on s’oublie soi-même
pour vivre dans l’unité de Dieu au travers de la dépendance. C’est de
tout faire en étant dépendant de la puissance du Saint-Esprit, de la
Parole de Christ et de la volonté du Père. C’est de s’abandonner pour
entrer dans le cœur de Dieu. C’est de partager ce que Dieu est. Le
message de l’évangile est simple : on obtient Dieu. Ni plus ni moins. Le
message de la Bible, c’est une relation personnelle avec Dieu. C’est
apprendre à connaître un Dieu trinitaire dans toute sa gloire ; être
soumis au Père et passionné pour Christ.
Le chrétien obtient bien plus que des dons lorsque Dieu le bénit. Il
obtient une personne : Jésus. La vraie richesse de la vie du chrétien, c’est
une relation personnelle avec la source de tous les dons spirituels. C’est
de connaître Christ.
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La raison pour laquelle Dieu envoya son Fils ne fut pas simplement pour
nous délivrer de l’enfer. Ce n’était pas non plus pour nous donner une
vie bénie spirituellement sur cette terre. Ce n’était pas simplement pour
nous donner l’accès au paradis. Le cadeau de la croix, c’était Jésus
Christ. Une personne. Dieu lui-même. C’était avant tout pour sa propre
gloire. C’était pour nous faire participer à cette relation d’amour entre
Père et Fils. Pour nous révéler sa personne. Pour nous rendre
participants à sa gloire. Bien sûr, la délivrance, la bénédiction et la vie
éternelle sont des aspects de ce que l’on obtient en Jésus. Mais le vrai
cadeau, c’est tout simplement Jésus, comme il le dit lui-même « Or, la vie
éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as
envoyé, Jésus Christ » (Jean 17:3).
Pourquoi désirons-nous aller au ciel ? Est-ce pour être délivrés de la
souffrance ? Est-ce pour vivre une vie sans soucis ? Pour avoir des corps
parfaits ? Pour pouvoir chanter juste ou avoir un sens de l’humour
décent ?
« Voudriez-vous aller au ciel si Christ n’y était pas ? » questionnait John
Piper. Si toutes les bénédictions de Dieu étaient au ciel mais que Christ
n’y était pas, voudriez-vous quand même y aller ?
Le cadeau de Dieu pour l’humanité, c’était Christ. Et c’est le cadeau de
l’éternité. La vie abondante du croyant, c’est d’être passionné de Christ.
D’être motivé non pas par des lois ou des commandements, mais par de
l’amour pour Jésus. C’est de suivre Jésus par amour. De vouloir obéir à
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ses enseignements non pas parce que c’est la chose à faire, mais parce
qu’on l’aime.
Aimez-vous Christ ? Est-ce que Christ est votre motivation ? Vivre pour
la gloire de Dieu, c’est partager le cœur de Dieu. Et le cœur du Père, c’est
un cœur passionné pour son Fils. Sans être passionné pour la personne
de Jésus-Christ, il n’y a pas de part à la gloire de Dieu.
Son Retour
La passion des chrétiens pour Christ est aussi la raison pour laquelle ils
désirent son retour. C’est difficile d’être séparé de quelqu’un qu’on aime.
Il est vrai que Jésus est avec nous. Cependant le péché reste présent et
nous empêche de connaître la plénitude de Dieu. Jusqu’à ce que Jésus
revienne ou à notre mort, il nous est impossible de pouvoir connaître
son amour pleinement. C’est pour cela que la promesse du retour de
Christ est l’une des plus grandes motivations que nous puissions avoir :
« Connaissons, cherchons à connaître l'Éternel ; sa venue est aussi certaine que
celle de l'aurore. Il viendra pour nous comme la pluie, comme la pluie du
printemps qui arrose la terre. » (Osée 6:3).
La gloire de Dieu, c’est sa présence. Notre espérance, c’est de pouvoir
être pleinement dans cette présence au retour de Christ. Être enfin avec
Dieu sans que rien ne puisse nous empêcher de lui exprimer notre
amour.
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Cependant, avant que Christ ne revienne, « il faut premièrement que la
bonne nouvelle soit prêchée à toutes les nations. » (Marc 13:10). Dieu a des
plans pour l’ère de l’Église. C’est de propager l’évangile dans le monde
entier, afin d’offrir à son Fils une « épouse » formée d’hommes « de toute
nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue » (Apocalypse 7:9).
Un cadeau sans pareil.
L’année dernière j’ai eu la joie d’assister les étudiants internationaux de
mon école. De temps en temps nous avions des moments de louange. Et
lorsque nos chants s’élevaient ensemble, et que Dieu entendait l’écho du
cœur de gens de tous les continents, nous savions que nous partagions
déjà les bénédictions de l’éternité. Notre louange avait un goût spécial.
Une intensité unique. On pouvait voir comment la diversité apportait de
la richesse. Elle offrait un parfum de bonne odeur à Dieu. Le genre de
parfum qu’il offrira un jour à son Fils.
Ceci fait aussi partie du plan du Père pour son Fils. Une « épouse »
marquée par l’unité dans la diversité. Imaginez un orchestre avec
uniquement des triangles. Maintenant imaginez un orchestre de millions
d’instruments différents jouant ensemble dans une harmonie parfaite.
C’est ce dernier effet que le Père voulait produire pour son Fils. Un
orchestre majestueux de millions et de millions d’âmes aux sons
différents se joignant pour interpréter ensemble un même cantique.
Ainsi, notre passion pour Christ, lorsqu’elle reflète le cœur du Père,
devrait être alimentée par un désir d’aller vers les nations pour
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proclamer son nom. Par amour pour Christ, nous devrions être motivés
de sorte à nous investir pour que l’évangile avance et soit proclamé à
ceux qui ne le connaissent pas. Et ainsi, Christ reviendra, et nous serons
avec lui pour l’éternité.
Dieu nous partage sa gloire. Il nous utilise. Il utilise nos œuvres. A tel
point que le retour de son Fils ne pourra pas s’effectuer avant que le
monde entier n’entende la proclamation de sa parole par ses enfants.
Dieu veut que nous aimions son Fils. Et l’amour est un choix. Ceux qui
aiment réellement Dieu sont ceux qui choisissent de le faire. Ce sont
ceux qui acceptent de le suivre et qui montrent leur amour en
remplissant la mission qu’il nous a donnée.
Vivre avec Passion
Plus on aime Christ, plus on vit avec passion. Que ce soit louer Dieu, lire
la parole, travailler, proclamer l’évangile, parler, servir, écouter ; par
amour pour Christ, tout ce que l’on fait, même les choses les plus
simples de la vie, peut être accompli de manière passionnée. La gloire de
Dieu peut être expérimentée à chaque instant. Et pour cela la motivation
reste Christ.
Aimons-nous Jésus dans notre travail ? Aimons-nous Jésus dans notre
famille ? Aimons-nous Jésus dans notre église ? Le Père a créé le monde
pour que Jésus soit premier en tout, qu’il soit le centre et
l’accomplissement de toute chose :
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« Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui
ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles
et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui
et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. Il est la
tête du corps de l'Église ; il est le commencement, le premier-né d'entre les
morts, afin d'être en tout le premier. Car Dieu a voulu que toute plénitude
habitât en lui. » (Colossiens 1:16-19)
Christ doit être en premier dans notre vie, car c’est là que le Père l’a
placé. Chaque instant de la vie est une occasion de voir la main de Dieu
et de goûter à sa gloire en croyant et en aimant Christ en retour. Dieu
désire que nous aimions son Fils. C’est là sa volonté. C’est son plan pour
l’humanité.
Il existe aussi une pratique biblique exprimant la passion du croyant, et
celle-ci s’appelle le jeûne. Jésus disait à propos de ses disciples : « les
jours viendront où l'époux leur sera enlevé, alors ils jeûneront en ces jourslà. » (Luc 5:35). Jésus a quitté la terre, et jusqu’à son retour, ses disciples
jeûneront. Lorsqu’un chrétien est passionné de Christ, il désire voir son
nom honoré. Il désire le voir élevé et glorifié. Il désire son retour. Même
aux dépends du sommeil et de la nourriture. Le jeûne, c’est l’affirmation
que Christ est supérieur à tout le reste. C’est d’être prêt à échanger une
soirée avec des amis pour se consacrer à la prière, de se lever tôt pour
méditer sur la parole. C’est d’être passionné pour Christ au-dessus de
toute autre chose.
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Quelle est la dernière fois où nous avons jeûné pour que Christ
revienne ? Quelle est la dernière fois où nous avons jeûné pour que notre
église soit sanctifiée ? Pour que notre famille reste unie ? Pour que notre
ministère porte du fruit ? Pour le salut des âmes ?
Quelles sont nos priorités ? Christ est la raison de ce monde. Il peut
exister de nombreuses questions, pour la plupart il n’existe qu’Une seule
réponse : Jésus-Christ.
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20. La Mission
« Jésus, s'étant approché, leur parla ainsi : Tout
pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre.
Allez, faites de toutes les nations des disciples, les
baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai
prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours,
jusqu'à la fin du monde. »
Matthieu 28 :18-20
Toutes les Nations
Avant de quitter cette terre, Jésus donna une mission à ses disciples.
Celle d’aller par toute la terre faire des disciples. Jésus avait fait
connaître au monde la gloire de Dieu. Il avait fait des miracles, il était la
Parole incarnée, et la présence ressentie de Dieu demeurait en lui. Sa
mission pour ses disciples, c’était qu’ils fassent la même chose. Qu’ils
révèlent à leur tour la gloire de Dieu aux nations.
Il n’y a rien de plus grand que la gloire de Dieu, et il n’existe pas de plus
grand appel que de faire connaître cette gloire. Et c’est ça la mission
donnée aux croyants. De glorifier Dieu en le faisant connaître à ceux qui
ne le connaissent pas et en le faisant connaître davantage à ses disciples ;
de faire de nouveaux disciples et de les former à l’image du modèle
parfait qui est Jésus.
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La gloire de Dieu est quelque chose qui englobe chaque instant, chaque
circonstance et toute la terre. C’est cette histoire qui ne néglige aucun des
détails existant depuis la fondation du monde. C’est pour cela que la
vision de Dieu concernant sa gloire a toujours été de la répandre vers
toutes les nations.
C’est aussi cette vision que Dieu avait en choisissant Abraham et Israël.
On se rappelle de la promesse faite à Abraham : « Toutes les nations de la
terre seront bénies en ta postérité » (Genèse 22:18). Si Dieu s’était choisi un
peuple, ce n’était pas pour mettre les autres à l’écart, mais au contraire
pour les attirer vers sa gloire au travers de celui-ci. Ce n’est pas pour
rien que Dieu a placé Israël au centre du monde, entre trois continents.
Pendant l’antiquité, les plus grands royaumes se trouvaient du côté de
l’Egypte et de la Mésopotamie. Soit au sud d’Israël ou soit au nord. Et le
seul moyen de pouvoir aller d’un royaume à l’autre était de passer par le
pays d’Israël. Tous les trafiquants, marchands et toutes les armées
devaient y faire route. A l’ouest était la mer, à l’est les déserts, et au
centre Israël. Ils n’avaient aucun autre choix que de passer au milieu du
peuple que Dieu avait choisi. Dieu avait fait les choses ainsi afin de
pouvoir révéler sa gloire sur toute la terre. Ceci était dans ses plans
depuis le début :
« Il dit : C'est peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et
pour ramener les restes d'Israël : Je t'établis pour être la lumière des nations,
pour porter mon salut jusqu'aux extrémités de la terre. » (Esaïe 49:6)
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« Je connais leurs œuvres et leurs pensées. Le temps est venu de rassembler
toutes les nations et toutes les langues ; elles viendront et verront ma
gloire. » (Esaïe 66:18)
« Que Dieu ait pitié de nous et qu'il nous bénisse, qu'il fasse luire sur nous sa
face. Afin que l'on connaisse sur la terre ta voie, et parmi toutes les nations ton
salut ! » (Psaume 47:2)
« Racontez parmi les nations sa gloire, parmi tous les peuples ses
merveilles ! » (Psaume 96:3)
Le message de l’Ancien Testament était : « Venez ! » Celui du Nouveau
est : « Allez ! » Cependant le but de Dieu reste le même : faire de toutes
les nations des adorateurs qui prennent part à sa gloire.
Le Salut des Ames
Dieu veut sauver des gens de toute nation et de toute langue, de toute
tribu et de tout peuple. Et il va le faire. Jésus disait à ses disciples : « La
moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers » (Matthieu 9:37). Ceci est plus
qu’un fait, c’est une promesse. Le salut vient de Dieu, c’est un don de sa
part. Et ce don, il souhaite le donner à beaucoup. À des millions et des
millions de gens. C’est ce que nous lisons dans l’Apocalypse.
Dieu n’a pas donné à son Fils le nom de « Jésus », « salut de Dieu », pour
rien. Le nom de Jésus est un nom puissant qui sauve des vies. C’est le
nom sous lequel « tout pouvoir a été donné dans le ciel et sur la
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terre » (Matthieu 28:18). C’est un nom qui a sauvé, qui sauve, et qui
sauvera encore. Et c’est un nom qui est avec nous tous les jours jusqu’à
la fin du monde.
Les âmes que Dieu veut sauver sont nombreuses. La moisson est grande.
Elle n’est pas petite. Et il veut nous utiliser pour cela. Autour de nous,
dans notre voisinage, dans notre travail, dans nos activités, existent des
personnes choisies d’avance par Dieu pour le salut éternel. Et Dieu
n’attend qu’une chose, c’est que l’évangile leur soit annoncé pour
pouvoir les sauver. La moisson est grande. Le croyons-nous ? Croyonsnous que Dieu sauve encore, et qu’il a le pouvoir de le faire
abondamment ? Croyons-nous que Dieu veut nous utiliser pour cette
œuvre ?
Jésus disait : « Mes brebis entendent ma voix ; je les connais, et elles me
suivent. Je leur donne la vie éternelle ; et elles ne périront jamais, et personne ne
les ravira de ma main » (Jean 10:27-28). Jésus a des brebis égarées qui
attendent d’entendre sa voix pour le suivre. Elles existent autour de
nous. Dieu les a placées autour de nous, et partout dans le monde. A
nous de les trouver et de les lui ramener.
« Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru ? Et comment
croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler ? Et comment en
entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche ? » (Romains 10:14)
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Le salut n’est accessible que par la parole de Dieu, par la voix du bon
berger. C’est cette parole qui donne la vie, qui transforme, crée, fait
croître et embellit. La parole de Dieu est bien plus qu’un ensemble de
concepts et d’histoires. C’est une puissance. On peut passer des heures à
argumenter avec les gens pour prouver un point de vue. Cependant, ce
n’est pas cela qui transforme. La puissance pour la conversion, c’est tout
simplement la parole de Dieu. Bien sûr il est nécessaire de pouvoir
défendre notre foi en toute circonstance (1 Pierre 3:15). Cependant, le
pouvoir de transformation ne peut être effectué que par l’Esprit Saint
qui agit au travers de la parole de Dieu.
Et dans tout cela, notre arme est l’amour, la compassion, comme celle
que Jésus éprouvait : « Voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle,
parce qu'elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n'ont point de
berger » (Matthieu 9:36). Le cœur de Dieu est un cœur qui désire sauver
un monde perdu, et à tel point qu’il a donné à son Fils le nom de « salut
de Dieu. » Dieu a une passion pour les âmes perdues. Il les aime. Il veut
les ramener. Ainsi, de vivre en communion avec Dieu et pour sa gloire il
résulte une passion pour les âmes égarées. On ne peut pas aimer Dieu et
ne pas se soucier des gens qui sont en route pour l’enfer et la perdition
éternelle. On ne peut pas aimer Dieu et ne pas désirer que ceux qui ne le
connaissent pas se repentent pour entrer en communion avec lui. Dieu
possède une compassion pour les âmes, et il souhaite nous la faire
partager.
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Les bonnes œuvres
Jacques écrivait : « La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père,
consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se
préserver des souillures du monde » (Jacques 1:27). La parole de Dieu est
une parole vivante. Et lorsque les enfants de Dieu en sont imprégnés, ils
deviennent à leur tour porteur de cette parole vivante. Connaître la Bible
par cœur ne fait pas de quelqu’un un homme de Dieu. Pour que la
parole de Dieu soit efficace, il faut qu’elle soit vivante, active, agissante.
Il existe de nombreuses sectes et religions qui utilisent la Bible ou une
grande partie de celle-ci. Mais ceci ne suffit pas. Sans la vie de l’Esprit de
Dieu, cette parole reste morte. Et l’Esprit de Dieu, c’est celui qui pousse
les chrétiens à aimer et à servir ceux qui sont dans le besoin.
Jésus n’a pas dit : « Ils connaîtront que vous êtes mes disciples par
l’efficacité de vos méthodes de persuasion. » Au contraire, il a dit : « A
ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les
uns pour les autres » (Jean 13:35). Dieu veut que l’on cherche sa gloire. Pas
la nôtre. Et cette gloire c’est d’aimer tout le monde, peu importe les
circonstances et les situations. Glorifier Dieu, c’est aimer. Évangéliser
n’est pas simplement prêcher. C’est aussi marcher. La parole de Dieu est
efficace lorsque les gens peuvent constater de leurs yeux qu’elle est
véritable, lorsqu’ils peuvent voir que les chrétiens sont différents parce
qu’ils témoignent de l’amour aux autres et parce qu’ils marchent d’une
manière digne en s’éloignant du péché.
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On n’a pas besoin d’être intelligent pour glorifier Dieu. On pas besoin
d’être riche ou reconnu. Paul écrivait : « Considérez, frères, que parmi vous
qui avez été appelés il n'y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de
puissants, ni beaucoup de nobles » (1 Corinthiens 1:26). Dieu utilise les
choses faibles de ce monde. Peu importe qui nous sommes, nous
pouvons aimer. Nous pouvons servir. Nous pouvons faire la différence
autour de nous et gagner des âmes à Christ. Nous pouvons être des
paroles vivantes et vivre des vies exemplaires glorifiant le Seigneur. Et
en faisant ainsi, les gens nous reconnaîtront comme étant de vrais
disciples de Jésus-Christ.
« Enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai
prescrit »
Faire un disciple ne s’arrête pas à le baptiser. Il faut aussi le former, pour
qu’il puisse observer tout ce que Jésus a prescrit. Un disciple efficace est
un disciple qui connaît son maître. C’est un disciple qui est capable de
former encore d’autres disciples. Une église qui mûrit est une église qui
s’instruit. Trop d’églises restent sur une mentalité pionnière sans
apprendre à grandir. Cependant, la mission que Christ nous a donnée
est aussi d’enseigner les disciples.
Le but des dons de chacun est l’édification du corps de Christ. Pour
construire un bâtiment il faut premièrement des matériaux de base, puis
ensuite il faut une transformation pour que ceux-ci puissent être
utilisables. Ainsi la mission du croyant n’est pas seulement d’aller
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chercher de nouvelles âmes, mais aussi de travailler à leur instruction et
à leur sanctification.
Et plus une église mûrit, plus elle est efficace pour amener des gens à se
convertir. Jésus a commencé avec douze disciples seulement. Il les a
formés puis les a envoyés. Leur ministère a produit par la suite des
milliers de vies transformées, comme on le voit dans le livre des Actes.
Sans formation les résultats restent limités. Bien sûr, Dieu peut utiliser
n’importe qui à n’importe quel moment, car il est un Dieu de grâce.
Cependant, tout au long de la marche, ce sont surtout ceux qui sont
consacrés qui sont bénis de Dieu : « Si quelqu'un me sert, le Père
l'honorera » (Jean 12:26). Plus on s’instruit dans la parole de Dieu, plus on
connaît Dieu, et plus on peut le glorifier. Dieu ne donnera pas beaucoup
d’âmes à sauver à une assemblée qui reste immature.
La Sentinelle
Ezéchiel avait été choisi par Dieu pour être une sentinelle. Dieu lui avait
donné comme mission de communiquer son message à Israël afin de
leur permettre d’être sauvés. Cependant, avec ce rôle venait aussi des
responsabilités :
« Quand je dirai au méchant : Tu mourras ! si tu ne l'avertis pas, si tu ne parles
pas pour détourner le méchant de sa mauvaise voie et pour lui sauver la vie, ce
méchant
mourra
dans
son
iniquité,
et
je
te
redemanderai
sang » (Ezéchiel 3:18)
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son
Dieu nous a aussi donné une mission avec des responsabilités. Bien sûr,
notre appel est différent de celui d’Ezéchiel. Nous ne sommes pas
responsables comme lui de prêcher à tout un peuple. Mais nous sommes
responsables d’être lumière et sel là où Dieu nous a placés. Si nous ne
communiquons pas l’évangile à ceux qui nous entourent, qui le fera ?
Nous sommes responsables. Nous nous devons de vivre des vies
différentes, imprégnées de la gloire de Dieu. Ceci ne veut pas dire que
nous devons asséner à tous les gens que nous rencontrons le plan du
salut ; cela signifie de vivre chaque instant pour sa gloire en manifestant
sa présence le plus possible. Bien entendu, il faut savoir discerner toutes
les occasions possibles pour annoncer pleinement les voies de Dieu, car
elles sont nombreuses. Mais ce qui compte avant tout, c’est de rendre
gloire à Dieu. Et ainsi de briller au milieu d’une génération qui ne le
connaît pas.
Sans les chrétiens, ce monde n’aurait ni goût ni lumière. Les croyants
sont les sentinelles de Dieu appelle pour montrer au monde sa gloire,
pour refléter la beauté de son cœur. C’est une grande responsabilité. De
plus, il y a urgence. Des gens meurent sans connaître Dieu à chaque
instant. Chaque instant doit être racheté, chaque occasion utilisée. Dieu
ne nous a pas sauvés pour nous donner un passe pour le paradis, mais
pour faire de nous des porteurs de sa gloire et des miroirs de sa lumière :
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« Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation
sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a
appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pierre 2:9)
Ce qui compte avant tout c’est la gloire de Dieu. Cette gloire, c’est ce qui
donne un sens à toute chose. C’est cette lumière qui vient illuminer
l’obscurité, donnant couleur et vie à chaque regard. Cependant des gens
en sont séparés. Et Dieu veut nous utiliser pour les ramener à lui. Que
leur sang ne retombe pas sur nos mains !
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21. Une Vision Grande Comme le
Monde
« Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit
survenant sur vous, et vous serez mes témoins à
Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et
jusqu'aux extrémités de la terre. »
Actes 1 :8
La Vision de Dieu
Dieu a une vision pour son église, et celle-ci englobe toute la terre. Dieu
ne veut pas que nous nous limitions à une vision pour une église locale,
une ville ou même un pays. La vision qu’il nous donne en est une à la
mesure de sa gloire. Une vision sans limite.
Chaque chose accomplie pour la gloire de Dieu a des répercussions.
L’expression des dons du croyant édifie l’église. Premièrement à un
niveau local, puis régional, national, et international. Une personne
fidèle à Dieu verra vite ses dons encourager des gens du monde entier.
Et les dons, c’est le ministère. Dieu ne veut pas que nous limitions la
portée de notre ministère. Au contraire, plus on est fidèle, plus Dieu
bénit, et plus les répercussions se font grandes.
Jésus voulait que ses témoins aillent jusqu’aux extrémités de la terre. Il
voulait qu’aux endroits où existent des réveils, les gens puissent
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partager leur zèle. Premièrement dans leur ville, puis leur région, leur
pays, et le monde entier. L’église a besoin de s’encourager et de s’édifier.
Francis Chan questionnait : « Vais-je changer le monde ? Probablement
pas. Mais je vais certainement mourir en essayant. » La vision que Dieu
confère au croyant n’est rien de moins qu’un désir de changer le monde.
Il n’existe pas de vision plus petite qui puisse convenir à la gloire de
Dieu. Mais le monde peut-il vraiment changer ? Oui et non. D’un côté,
ce monde est déjà condamné, et Jésus affirmait même que les choses ne
feraient qu’empirer. Il disait à propos de la fin des temps : « Et, parce que
l'iniquité
se
sera
accrue,
la
charité
du
plus
grand
nombre
se
refroidira » (Matthieu 24 :12). Mais d’un autre côté, Dieu utilise des
réveils capables de changer la manière de penser de peuples entiers. Des
pays continuent de nos jours à être transformés par la parole de Dieu.
Même si le monde dans lequel nous vivons est en perdition et destiné à
la destruction, Dieu n’en est pas moins à l’œuvre. Sa gloire, il continue à
nous la faire partager par des miracles, des vies transformées et de
grands réveils.
Le monde va-t-il changer ? A grande échelle, probablement pas. Mais
une chose est sûre, Dieu utilise ceux qui sont dépendants de lui pour
vivre de grands réveils dans leurs églises, leurs villes et même leurs
pays.
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Verge de Fer
David avait bien compris cela :
« Pourquoi ce tumulte parmi les nations, ces vaines pensées parmi les peuples ?
Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils et les princes se liguent-ils avec eux
contre l'Éternel et contre son oint ?
Brisons leurs liens, délivrons-nous de leurs chaînes !
Celui qui siège dans les cieux rit, le Seigneur se moque d'eux.
Puis il leur parle dans sa colère, il les épouvante dans sa fureur :
C’est moi qui ait oint mon roi sur Sion, ma montagne sainte !
Je publierai le décret ; l'Éternel m'a dit : tu es mon fils ! Je t'ai engendré
aujourd'hui.
Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la
terre pour possession ;
Tu les briseras avec une verge de fer, tu les briseras comme le vase d'un
potier. » (Psaume 2:1-9)
Les nations appartiennent à Christ. Elles lui reviennent de droit. Toute
autorité lui a été remise les concernant. Il peut les briser. Même les
nations les plus corrompues et les plus difficiles. Il peut les briser comme
on brise le vase d’un potier. C’est ça la puissance de Dieu.
Le monde appartient à Dieu et il en fait ce qu’il veut. Et par le combat de
la prière, nous pouvons briser ces chaînes qui lient les royaumes aux
puissances du mal. Ces dominations qui agissent contre Dieu, il peut les
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briser aussi facilement qu’un vase en argile. Il l’a déjà fait, et il va
continuer à le faire pour ceux qui le craignent et qui mettent leur foi et
leur vie en lui.
Paul Burgess
Mon arrière-arrière-grand-père, Charles Burgess, voulait changer le
monde pour Christ. A l’âge de sept ans il avait quitté sa terre natale
anglaise avec ses parents pour les Etats-Unis, puis était parti très jeune
comme missionnaire en Turquie. Peu de temps après, pour raison de
santé, il avait du retourner dans son pays. Il se maria, eut plusieurs
enfants, travailla comme pasteur, et fut emporté par la tuberculose à 33
ans.
Mon aïeul fut loin d’atteindre son rêve. Cependant, sa vision, il avait
réussi à la communiquer à sa famille, surtout à son épouse et à son fils
aîné, Paul Burgess. Il avait nommé son fils du nom de l’apôtre, en
espérant que celui-ci se consacrerait un jour au ministère de
missionnaire et d’évangéliste.
En grandissant, Paul ressentit l’appel du ministère. Il voulait lui aussi
remplir la mission de Christ. Il faisait parti de ce Mouvement Etudiant
Volontaire qui avait envoyé des milliers de missionnaires. La vision du
mouvement était simple : l’évangélisation du monde entier en une
génération. Il connaissait l’urgence pour le salut des âmes, et souhaitait
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le retour de Christ. Lui aussi, comme son père, voulait prendre part au
changement du monde.
Après ses études, il se rendit au Guatemala avec son épouse Dora et sa
fille aînée, Carrie (ma grand-mère). Et il se donna entièrement à l’œuvre
du Seigneur. Il allait de village en village, partageant la parole de Dieu,
marchant souvent plus de 50 kilomètres par jour et dormant sur les
bancs de bois des églises. Plusieurs fois emprisonné et souvent malade,
il continuait sans jamais broncher. Petit à petit, Dieu bénit sa fidélité. Il
créait des églises, et celles-ci fleurissaient. Il avait acheté une presse, avec
laquelle il imprimait des articles et des livres.
Mais il avait un fardeau qui lui pesait lourd. Le peuple Indien Quiché,
comprenant plus d’un demi-million de personnes, n’avait pas la parole
de Dieu dans leur langue. Les missions américaines en Amérique Latine
favorisaient surtout le contact avec les hispaniques. Elles s’attendaient à
ce que tôt ou tard, ces peuples apprennent l’espagnol et changent leurs
coutumes. Mais d’ici-là, Paul savait que des gens mourraient sans
connaître la puissance de l’évangile. En Janvier 1921, présidant un
comité de 12 personnes, il partageait sa vision quant à rendre disponible
des traductions de la Bible pour tous les peuples en ayant besoin. L’un
des membres de ce comité, un jeune homme du nom de Cameron
Townsend, partageait aussi ces convictions. 21 années plus tard,
Townsend fondait lui-même les camps de traduction de la Bible
Wycliffe. De nos jours, cette société missionnaire est l’une de celles
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connaissant la plus forte croissance. Des centaines de serviteurs
continuent à rejoindre le mouvement chaque année. Plus de 600
traductions ont déjà été effectuées.
A la fin de sa vie, Paul Burgess avait fondé plus d’une centaine d’églises,
avait commencé un institut biblique en Quiché, avait participé avec son
épouse à la traduction du Nouveau Testament dans leur langue, avait
écrit plus d’une vingtaine de livres et de nombreux articles. Lorsqu’il
mourut après environ 45 années de service sans relâche, le pays avait été
transformé.
Il n’avait pas changé le monde, mais il y avait certainement participé. Il
avait vécu un réveil.
Christ en Nous, l’Espérance de la Gloire
En physique, on mesure la puissance avec une très simple formule : la
puissance (P) est égale à l’énergie (E) divisée par la durée (t). P=E/t. En
bref, plus l’énergie fournie est grande, plus la puissance est grande.
Moins la durée est grande, plus la puissance est grande. Une grande
puissance est observée lorsqu’une grande quantité d’énergie est relâchée
en peu de temps.
Quelle quantité d’énergie, pensez-vous, fut nécessaire pour la création
du monde ? Les scientifiques ont fourni des décennies de temps et
d’énergie sans même pouvoir recréer une simple cellule.
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Lorsque la bombe de Hiroshima, « Little Boy », explosa, la puissance
relâchée fut suffisante pour détruire toute une ville. Pourtant, des 64 kg
d’uranium présents, seulement 600 mg se convertirent en énergie, soit
près du quart de poids de la page que vous lisez. Réalisez-vous l’énergie
existante dans chaque atome ? Une bombe à hydrogène, jusqu’à 10 fois
plus puissante qu’une bombe atomique comme celle de Hiroshima,
produit son énergie suite à la fusion de deux particules d’hydrogène, le
plus petit atome existant. Quelle sorte de puissance, pensez-vous, a pu
créer le monde ?
La terre pèse environ 5900 000 000 000 000 000 000 000 kilogrammes, et
elle ne représente pas grand-chose comparée à l’univers. La puissance
nécessaire pour créer le monde n’est pas calculable. Vous vous souvenez
de la formule ? Une grande puissance est observée lorsqu’une grande
quantité d’énergie est relâchée en peu de temps. Ce monde a vu le jour
suite à la prononciation de seulement quelques mots. En fait, 168 mots
dans le langage Hébreux. Le tiers d’une page. C’est tout ce dont Dieu a
eu besoin pour faire paraître un univers.
Quelles devraient être nos attentes vis-à-vis d’un Dieu si puissant vivant
en nous ?
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Pourquoi Pas ?
J’aimerai vivre un réveil en France. J’aimerai croire en un réveil en
France et dans la francophonie. Est-ce possible ? Posez la question à
Dieu.
Je sais que Dieu n’a pas besoin de moi. Mais je veux vivre pour me
rendre utile. Je veux croire en un réveil comme je crois que je vais me
réveiller demain matin. Peu importe si cela arrive ou non, je veux vivre
dans l’attente que cela pourrait se passer. Dieu a le pouvoir de
transformer des nations. Il l’a déjà fait, et le fera encore. Il a le pouvoir
de briser des cultures. Il a le pouvoir de changer le cours de l’histoire,
elle lui appartient.
Dieu est à l’œuvre, et aucune œuvre n’est vaine en son nom
(1Corinthiens 15:58). Il est un grand Dieu. Un Dieu glorieux. Ses œuvres
sont grandes et sa parole puissante. Mais y croyons-nous ? Croyonsnous que Dieu puisse lever une nouvelle génération d’hommes et de
femmes de Dieu prêts à brandir sa bannière de gloire ? Sommes-nous
prêts à vivre une vie consacrée, en nous attendant à de grandes choses
de la part d’un grand Dieu ?
Et si pour une fois, son église rêvait ensemble, dans l’unité, abandonnant
ses propres intérêts pour le servir à lui seul, dans l’amour et l’humilité ?
Un réveil serait possible. Une nation pourrait changer. Et si cette
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génération était vraiment la dernière ? Et si c’était vous la personne
apportant l’évangile à la dernière tribu ne l’ayant entendu ?
Dieu seul peut répondre à ces questions. En attendant, de notre côté,
nous devons croire que cela est possible. Et cela devrait être notre vision.
Peu importe si nous sommes la dernière génération ou pas, nous
devrions vivre comme si nous l’étions. La vision que Christ a donnée
appartient à chaque génération. Nous pouvons soit la vivre, soit
l’ignorer. Mais quel genre de vie voulez-vous connaître ? Une vie
remplie de la gloire de Dieu, ou une vie banale où les bonheurs n’ont
point de part dans l’éternité ?
Tout ce dont notre génération a besoin pour se lever est de croire et de
crier à haute voix : « pourquoi pas ! »
« Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà
de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l'Église et
en Jésus Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles !
Amen ! » (Éphésiens 3:20-21)
Conclusion Finale
Parfois il m’arrive de sortir le soir et de regarder les étoiles. Et je me
rappelle de la promesse faite à Abraham. Alors j’essaie de compter les
étoiles, mais plus je regarde, plus mes yeux s’habituent à l’obscurité et
plus elles semblent nombreuses. Trop nombreuses pour être comptées.
Chacune d’entre elle est comme une âme que Dieu va sauver.
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Et alors je pense à la gloire de Dieu. Je pense à tous ces trésors que Dieu
a en réserve pour ceux qui le cherchent d’un cœur pur, à toutes ces
œuvres préparées d’avance. Je pense à toutes ces montagnes qui vont
être surmontées par la foi de ses enfants. Je pense aux villes qui vont être
transformées, aux églises qui vont être renouvelées et rafraîchies. Je
pense à toutes ces vies que Dieu va embellir à l’image de Christ.
Je pense à la grandeur de l’amour de Dieu. Je sais qu’elle sera à mes
côtés chaque instant jusque dans l’éternité. Je pense à cette nouvelle
génération prête à se lever pour Dieu, à vivre pour sa gloire.
Et j’imagine ce que le futur a en réserve pour tous ceux qui aiment Dieu.
Ces plans parfaits, beaux au-delà de toute imagination. J’imagine Dieu à
l’œuvre, et dans l’attente de voir encore un peu plus sa gloire, je dis avec
espérance : À DEMAIN !
« Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos
pieds. »
Romains 16:20
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