(les illusions d`optique dali _français_)

Transcription

(les illusions d`optique dali _français_)
Les illusions d’optique – Salvador Dalí
Le mot “illusion” vient du latin “ilusio, onis”, mot qui vient lui-même du verbe latin “ludo, is, ere, lusi, lusum” qui
signifie “jouer”, “se jouer de” et par extension “tromper”.
Une illusion d’optique, c’est quelque chose que nous voyons, que nous percevons que nous croyons percevoir. C’est
quelque chose qui trompe le système visuel humain, de l’œil au cerveau. C’est l’interprétation de ce que nous
voyons et qui change selon le point de vue et l’expérience de chacun.
Par exemple, nous pouvons avoir des illusions d’optique lorsque nous regardons les nuages dans le ciel : nous
pouvons imaginer que tel nuage ressemble au visage d’une femme ou à autre chose… Quand on regarde un papier
peint déchiré, on peut imaginer des formes et voir apparaître la silhouette d’un animal par exemple…
Les illusions d’optique peuvent donc survenir naturellement ou être créées au moyen d’effets visuels spécifiques
(trompe-l’œil, perspectives, anamorphose, mise en abyme…).
Les illusions d’optique sont le résultat de notre imagination : notre cerveau reconstitue ce que nous voyons par
rapport à ce que nous connaissons du monde, par rapport à notre propre expérience du monde. Nous trouvons que
telle chose ressemble à telle autre chose car nous connaissons ces choses.
L’image double
Salvador Dalí, L’image disparaît, 1938
Il s’agit d’une huile sur toile de Salvador Dalí, un
peintre catalan connu dans le monde entier pour ses
excentricités, ses extravagances et surtout pour son
talent. Cette œuvre peinte en 1938 est exposée au
Musée-Théâtre Dalí à Figueras, la ville de naissance et
de mort du peintre.
Dans ce tableau, à partir de sa méthode paranoïaque
critique qui consiste à mettre en relation
spontanément des choses complètement différentes
donnant lieu à diverses interprétations, Dalí utilise la
double image ; en effet, Dalí superpose deux images :
celle d’une femme en train de lire et celle du visage
d’un homme.
A première vue, nous pouvons voir l’image d’une
femme enceinte en train de lire une lettre. Elle est de
profil et coiffée d’un chignon. Elle semble être dans sa
chambre, lieu assez intime surtout avec la présence
des rideaux qui cachent un peu la fenêtre depuis
laquelle pointe le jour. La lumière est faible et donne
une impression d’intimité. Les dalles du sol
ressemblent à un damier, à un échiquier. Au fond,
nous apercevons une carte accrochée au mur. On
dirait la carte d’Espagne.
Cette femme ressemble à la femme d’un des célèbres
tableaux de Vermeer, « La liseuse » ; La technique du
clair-obscur
employée
par
Vermeer
fascinait
énormément Dalí. Cette technique consiste à mettre
en évidence des contrastes forts sur des volumes,
certains mis en lumière et d’autres assombris pour mettre en relief les éléments, pour créer des effets de
relief et modeler les formes. Au moyen de cette technique et avec l’image de la femme, Dalí fait apparaître le
visage d’un homme qui n’est autre que celle du peintre espagnol du Siècle d’Or, Diego Vélasquez, le peintre
des « Ménines ».
La première image disparaît pour qu’apparaisse la seconde : quand nous focalisons notre regard sur la
femme, nous ne voyons pas très bien l’homme et lorsque nous concentrons notre regard sur l’homme, la
femme disparaît quasiment. Dalí se sert des contours de la femme pour peindre et faire apparaître
Vélasquez.
Les rideaux représentent les cheveux de Vélasquez ; la tête de la femme forme l’œil du peintre et son
chignon, la pupille de l’œil ; l’épaule, le bras et la poitrine de la femme dessinent le nez de l’homme ; l’avantbras et la main de la femme représentent la moustache de Vélasquez, ses vêtements et son ventre, sa
barbe ; le tissu de la robe reproduit bien la texture des poils de la barbe de Vélasquez.
Au moyen de cette double image, Dalí peint dans son tableau deux des figures les plus emblématiques de la
peinture universelle selon Dalí : Vermeer de Delft y Vélasquez, deux artistes qui fascinaient Dalí et qui l’ont
beaucoup influencé.
Johannes Vermeer,
La liseuse, 1657.
Vélasquez, Autoportrait, 1640.

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