DEMARCHE DIAGNOSTIQUE EN DERMATOLOGIE FELINE EN
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DEMARCHE DIAGNOSTIQUE EN DERMATOLOGIE FELINE EN
ÉCOLE NATIONALE VETERINAIRE D’ALFORT Année 2005 DEMARCHE DIAGNOSTIQUE EN DERMATOLOGIE FELINE EN VUE DE L’ETABLISSEMENT D’UNE NOUVELLE FICHE CLINIQUE DE CONSULTATION THESE Pour le DOCTORAT VETERINAIRE Présentée et soutenue publiquement devant LA FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL le…………… par Caroline TOING POUX Née le 2 juillet 1977 à Paris 13e (Seine) JURY Président : M. Professeur à la Faculté de Médecine de CRETEIL Membres Directeur : Mme Marignac Geneviève Maître de Conférences à l’ENVA Assesseur : Mme Chetboul Valérie Professeur à l’ENVA LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT Directeur : M. le Professeur COTARD Jean-Pierre Directeurs honoraires : MM. les Professeurs PARODI André-Laurent, PILET Charles Professeurs honoraires: MM. BORDET Roger, BUSSIERAS Jean, LE BARS Henri, MILHAUD Guy, ROZIER Jacques, THERET Marcel DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PHARMACEUTIQUES (DSBP) Chef du département : M. BOULOUIS Henri-Jean, Professeur - Adjoint : M. DEGUEURCE Christophe, Professeur -UNITE D’ANATOMIE DES ANIMAUX DOMESTIQUES Mme CREVIER-DENOIX Nathalie, Professeur* - UNITE D’HISTOLOGIE , ANATOMIE PATHOLOGIQUE M. DEGUEURCE Christophe, Professeur M. CRESPEAU François, Professeur * Mlle ROBERT Céline, Maître de conférences M. FONTAINE Jean-Jacques, Professeur M. CHATEAU Henri, AERC Mme BERNEX Florence, Maître de conférences Mme CORDONNIER-LEFORT Nathalie, Maître de conférences -UNITE DE PATHOLOGIE GENERALE , MICROBIOLOGIE, IMMUNOLOGIE - UNITE DE VIROLOGIE Mme QUINTIN-COLONNA Françoise, Professeur* M. ELOIT Marc, Professeur * M. BOULOUIS Henri-Jean, Professeur Mme LE PODER Sophie, Maître de conférences -UNITE DE PHYSIOLOGIE ET THERAPEUTIQUE M. BRUGERE Henri, Professeur * Mme COMBRISSON Hélène, Professeur M. TIRET Laurent, Maître de conférences -UNITE DE PHARMACIE ET TOXICOLOGIE Mme ENRIQUEZ Brigitte, Professeur * M. TISSIER Renaud, Maître de conférences M. PERROT Sébastien, Maître de conférences -DISCIPLINE : BIOCHIMIE M. MICHAUX Jean-Michel, Maître de conférences -DISCIPLINE : PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES M. MOUTHON Gilbert, Professeur -DISCIPLINE : BIOLOGIE MOLECULAIRE Melle ABITBOL Marie, Maître de conférences contractuel -DISCIPLINE : ETHOLOGIE M. DEPUTTE Bertrand, Professeur -DISCIPLINE : ANGLAIS Mme CONAN Muriel, Ingénieur Professeur agrégé certifié DEPARTEMENT D’ELEVAGE ET DE PATHOLOGIE DES EQUIDES ET DES CARNIVORES (DEPEC) Chef du département : M. FAYOLLE Pascal, Professeur - Adjoint : M. POUCHELON Jean-Louis , Professeur -UNITE DE MEDECINE M. POUCHELON Jean-Louis, Professeur* Mme CHETBOUL Valérie, Professeur M. BLOT Stéphane, Maître de conférences M. ROSENBERG Charles, Maître de conférences Melle MAUREY Christelle, Maître de conférences contractuel -UNITE D’OPHTALMOLOGIE M. CLERC Bernard, Professeur Melle CHAHORY Sabine, Maître de conférences contractuel - UNITE DE CLINIQUE EQUINE M. DENOIX Jean-Marie, Professeur * M. 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NUDELMANN Nicolas, Maître de conférences Mme CHASTANT-MAILLARD Sylvie, Maître de conférences (rattachée M. PARAGON Bernard, Professeur (rattaché au DEPEC) au DPASP ) M. GRANDJEAN Dominique, Professeur (rattaché au DEPEC) M. FONTBONNE Alain, Maître de conférences Mme BLANCHARD Géraldine, Professeur contractuel M. REMY Dominique, Maître de conférences (rattaché au DPASP) Melle CONSTANT Fabienne, AERC (rattachée au DPASP) DEPARTEMENT DES PRODUCTIONS ANIMALES ET DE LA SANTE PUBLIQUE (DPASP) Chef du département : M. CERF Olivier, Professeur - Adjoint : M. BOSSE Philippe, Professeur - UNITE DE ZOOTECHNIE, ECONOMIE RURALE -UNITE DES MALADIES CONTAGIEUSES M. BENET Jean-Jacques, Professeur* M. COURREAU Jean-François, Professeur* M. TOMA Bernard, Professeur M. BOSSE Philippe, Professeur Mme HADDAD H0ANG XUAN Nadia, Maître de conférences Mme GRIMARD-BALLIF Bénédicte, Professeur Mme DUFOUR Barbara, Maître de conférences Mme LEROY Isabelle, Maître de conférences M. 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ADJOU Karim, Maître de conférences Mme CALAGUE, Professeur d’Education Physique * Responsable de l’Unité AERC : Assistant d’Enseignement et de Recherche Contractuel 2 AM Professeur à la faculté de Médecine de Créteil Qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence du jury Hommage respectueux A Madame Marignac Maître de Conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort Qui nous a fait l’honneur d’accepter la direction de notre thèse Sincères remerciements A Madame Chetboul Professeur à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort Qui a accepté de participer à notre jury de thèse Sincères remerciements 3 4 A Jean-Charles, mon époux En témoignage de mon amour A mes parents En témoignage de ma reconnaissance A ma sœur Charlotte A mes grands-parents et à toute ma famille A mes amis 5 6 TABLE DES MATIERES INTRODUCTION 5 I. RECUEIL DES COMMEMORATIFS ET DE L’ANAMNESE DES DERMATOSES LES PLUS FREQUEMMENT RENCONTREES CHEZ LE CHAT 7 A. Classification des dermatoses les plus fréquemment rencontrées en consultation 9 B. Historique des dermatoses les plus fréquemment rencontrées en consultation 13 1. Dermatoses bactériennes 13 2. Dermatoses fongiques 15 3. Dermatoses parasitaires 17 4. Dermatoses virales 19 5. Dermatoses allergiques 22 6. Dermatoses à médiation immune 25 7. Dermatoses d’origine hormonale et métabolique 27 8. Dermatoses néoplasiques, métastatiques et hyperplasiques 29 9. Génodermatoses 32 10. Dermatoses comportementales 33 11. Dermatoses environnementales 34 12. Etats kérato-séborrhéiques 35 13. Dermatoses nutritionnelles 36 1 II. RECUEIL DES ELEMENTS CLINIQUES DES DERMATOSES LES PLUS FREQUEMMENT RENCONTREES CHEZ LE CHAT 37 A. Principales manifestations cliniques de ces dermatoses 39 1. Dermatoses bactériennes 39 2. Dermatoses fongiques 42 3. Dermatoses parasitaires 45 4. Dermatoses virales 47 5. Dermatoses allergiques 51 6. Dermatoses à médiation immune 53 7. Dermatoses d’origine hormonale et métabolique 56 8. Dermatoses néoplasiques, métastatiques et hyperplasiques 58 9. Génodermatoses 63 10. Dermatoses comportementales 65 11. Dermatoses environnementales 66 12. Etats kérato-séborrhéiques 67 13. Dermatoses nutritionnelles 68 B. Diagnostic différentiel 69 III. SYMPTOMATOLOGIE CUTANEE CHEZ LE CHAT 73 A. Modalités réactionnelles propres au chat 75 1. La dermatite miliaire féline 75 2. Le Complexe Granulome Eosinophilique (C.G.E.) 76 3. L'alopécie extensive féline 78 4. La dermatite érosive et croûteuse de la face et du cou 78 B. Dermatoses associées à un prurit primaire 2 79 1. Dermatoses les plus fréquentes 79 2. Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées 80 C. Lésions cutanées 81 1. Dermatoses alopéciantes 81 2. Dermatoses ulcératives 82 3. Dermatoses nodulaires et fistuleuses 84 4. Dermatoses squameuses et croûteuses 85 5. Dermatoses pustuleuses 86 6. Pododermatoses 87 IV. APPORTS DES EXAMENS COMPLEMENTAIRES 91 A. Principaux examens complémentaires disponibles 93 1. Examens complémentaires de 1ère intention : principes 93 2. Examens complémentaires à résultats différés 96 B. Apports des examens complémentaires 101 1. Dermatoses bactériennes 101 2. Dermatoses fongiques 103 3. Dermatoses parasitaires 104 4. Dermatoses virales 105 5. Dermatoses allergiques 107 6. Dermatoses à médiation immune 108 7. Dermatoses d’origine hormonale et métabolique 109 8. Dermatoses néoplasiques, métastatiques et hyperplasiques 111 9. Génodermatoses 112 10. Dermatoses comportementales 114 11. Dermatoses environnementales 114 12. Etats kérato-séborrhéiques 114 3 V. ELABORATION DE LA FICHE CLINIQUE DE CONSULTATION 115 A. Identifications de l’animal et du propriétaire 117 B. Motif de consultation 119 C. Mode de vie 121 D. Anamnèse 123 1. Anamnèse générale 123 2. Anamnèse dermatologique 123 3. Prurit 124 4. Les ectoparasites 125 E. Examens cliniques 127 1. Examen clinique général 127 2. Examen clinique dermatologique 127 3. Sémiologie cutanée 128 4. Bilan clinique 128 5. Hypothèses diagnostiques 128 6. Examens complémentaires 129 7. Diagnostic 129 8. 129 Conduite à tenir CONCLUSION 131 ANNEXES 133 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 139 4 INTRODUCTION La médecine vétérinaire ne s'est intéressée que tardivement aux chats tant pour des raisons culturelles qu'économiques. C'est ainsi que dans les années 80, suite à la découverte de rétroviroses et de maladies originales chez les chats, une médecine féline plus spécifique est née. La dermatologie féline d'aujourd'hui peut être considérée comme une spécialité à part entière : après avoir trop longtemps traité les chats comme des petits chiens, la pratique médicale montre maintenant qu'il existe une différence notable dans l'appréciation des signes cliniques cutanés chez ces deux espèces. En effet, tandis que chez le chien les causes sousjacentes sont à l'origine de troubles cutanés classiques, les chats, pour ces mêmes causes, manifestent des réactions cutanées qui leur sont propres. Cette originalité contribue pleinement à la spécificité et à la richesse de la dermatologie féline. En France, certaines dermatoses félines sont plus fréquemment rencontrées que d’autres. La complexité de leur étiologie et de leurs manifestations cliniques nécessitent la mise en place d’une démarche diagnostique, la plus précise et la plus complète possible. Dans cette étude bibliographique, les dermatoses félines les plus fréquentes sont décrites en fonction de trois grandes étapes qui aboutissent au diagnostic clinique : le recueil des commémoratifs et de l’anamnèse, l’examen clinique et l’apport des examens complémentaires qui font suite à la formulation d’hypothèses diagnostiques. Cette description complète et détaillée permet ainsi de dégager les informations les plus pertinentes en matière de dermatologie féline : celles-ci sont associées au symbole Ø afin de les intégrer sous forme de questions dans une fiche de consultation clinique destinée aux étudiants de l’ENVA et qui s’inspire du modèle utilisé en dermatologie canine. Les différentes parties la constituant sont précisées en italique et précédées de ce même symbole. La puissance de cette fiche réside dans sa capacité à aboutir d’une manière très pédagogique à un diagnostic clinique en tenant compte des spécificités des dermatoses félines. Ceci permet de ne rien oublier, de gagner du temps et de responsabiliser le propriétaire en le faisant participer activement à la démarche diagnostique grâce au questionnaire. La liste des dermatoses étudiées n’est pas exhaustive : leur citation est conditionnée majoritairement par leur fréquence d’apparition en consultation et leur importance en santé humaine. 5 6 I. RECUEIL DES COMMEMORATIFS ET DE L’ANAMNESE DES DERMATOSES LES PLUS FREQUEMMENT RENCONTREES CHEZ LE CHAT 7 Commémoratifs : ensemble des informations relatives au patient (âge, sexe, mode de vie…). Anamnèse : ensemble des informations relatives à la maladie dont souffre le patient. Les données recueillies au cours de la consultation doivent être précédées du motif de consultation Ømotif de consultation, c'est-à-dire le symptôme (ou la lésion) principal qui a conduit le propriétaire à venir consulter. Le recueil des commémoratifs et de l'anamnèse est une étape primordiale de la consultation de dermatologie car il permet souvent à lui seul de suggérer le diagnostic : l'élaboration d'une fiche de consultation constitue un bon moyen de répertorier les questions les plus pertinentes à poser au propriétaire sans rien oublier et d'aboutir plus rapidement aux hypothèses diagnostiques. La connaissance d’une liste des dermatoses félines et de leurs signes cliniques principaux est nécessaire pour mener à bien une consultation. 8 A. Classification des dermatoses les plus fréquemment rencontrées en consultation Tableau I : liste des dermatoses félines les plus fréquemment rencontrées en consultation Etiologie Dermatoses félines les plus fréquentes Dermatoses bactériennes Pyodermites de surface Plaie de léchage Intertrigo Pyodermites superficielles Impétigo Folliculite bactérienne superficielle Pyodermites profondes Folliculite bactérienne profonde, furonculose Abcès sous-cutané Mycétome bactérien ou fongique Granulome mycobactérien Périonyxis bactérien Dermatoses fongiques Mycoses superficielles Dermatophytose Dermatite à Malassezia sp. Mycoses sous-cutanées Sporotrichose Candidose Mycoses systémiques Cryptococcose Dermatoses parasitaires Trombiculose Otacariose Cheylétiellose Démodécie Gale notoédrique Phtiriose Pulicose Myiase cutanée 9 Dermatoses virales FeLV FIV Poxvirose PIF Papillomavirose Calicivirose Dermatite ulcérative associée à l'herpèsvirus félin de type 1 Dermatoses allergiques Dermatite atopique Dermatite de contact Intolérance alimentaire Dermatite par hypersensibilité aux piqûres de puces Allergie aux piqûres de moustiques Allergie aux endoparasites Dermatoses à médiation immune Dermatose auto-immune Dermatoses à médiation Pemphigus foliacé probablement Réaction cutanée médicamenteuse immune Erythème polymorphe Nécrose toxique épidermique Vasculite Chondrite auriculaire féline Pododermatite plasmocytaire 10 Manifestations cutanées d'affections hormonales et métaboliques Hyperthyroïdie Diabète sucré Hypercorticisme Xanthome cutané Alopécie paranéoplasique pancréatique Défluxion en phase télogène et anagène Syndrome d’hyperfragilité cutanée acquise Dermatite exfoliative paranéoplasique Dermatoses néoplasiques, métastatiques et hyperplasiques Néoplasmes d'origine épithéliale Epithélioma spinocellulaire Epithélioma spinocellulaire in situ multicentrique Epithélioma basocellulaire Céruminome Néoplasmes d'origine mésenchymateuse Complexe fibrosarcome félin Mastocytome Lymphome cutané T épithéliotrope Néoplasmes d'origine mélanocytaire Mélanome Pseudo-tumeurs Naevus des mélanocytes Kératose Métastases cutanées Métastases cutanées d'adénocarcinome mammaire Métastases digitées d'adénocarcinome pulmonaire Dermatose hyperplasique Polype naso-pharyngé Génodermatoses Trouble de la kératinisation Cf. "états kérato-séborrhéiques" Anomalies structurales de la tige pilaire pili torti Dysplasie pilaire du chat Abyssin Dysplasie folliculaire 11 Troubles de la croissance pilaire Hypotrichose congénitale Troubles de la pigmentation mélanique Syndrome de Waardenburg Vitiligo Syndrome de Chediak-Higashi Lentigo Urticaire pigmentaire Epidermolyses bulleuses héréditaires ou Epidermolyse bulleuse dystrophique acquises Epidermolyse bulleuse jonctionnelle Asthénies cutanées héréditaires Syndrome d'Ehlers-Danlos Dermatoses comportementales Alopécie auto-induite Plaies auto-induites par grattage morsure Onychophagie Dermatoses environnementales Dermatite actinique Dermatite de contact Brûlure Gelure Corps étranger Etats kérato-séborrhéiques Séborrhée idiopathique Hyperplasie de la glande caudale Séborrhée faciale idiopathique Acné 12 ou B. Historique des dermatoses les plus fréquemment rencontrées en consultation 1. Dermatoses bactériennes Bien que relativement rares, les pyodermites apparaissent le plus souvent secondairement à un traumatisme cutané (morsure, griffure…) et parfois, à une dermatose sous-jacente dont les origines sont variées : allergique (dermatite atopique, allergie alimentaire), parasitaire (puces, Demodex), auto-immune ou virale (FIV) ØAnamnèse dermatologique. Une maladie générale ØAnamnèse ou des traitements immunosuppresseurs ØAnamnèse dermatologique ou non peuvent également être impliqués (47, 74). Les pyodermites superficielles sont rares mais très certainement sous-diagnostiquées et les pyodermites profondes sont généralement dues à l’aggravation d’une pyodermite superficielle. a) Dermatoses les plus fréquentes Plaie de léchage : ce symptôme fait suite à une douleur ou une démangeaison ressentie par le chat. Les causes sont très variées mais on retiendra surtout celles intrinsèques à l'animal. Les chats mâles non castrés sont par exemple plus combatifs que les femelles ou les mâles castrés et donc plus sujets à présenter des lésions douloureuses (griffures, morsures…) Øsexe (Animal). Une douleur musculo-squelettique (fracture ou chirurgie osseuse par exemple) ou un trouble du comportement (cf. dermatoses psychogènes) peuvent également être à l'origine de douleur qui se manifeste par un léchage, grattage… excessifs ØAnamnèse et comportement (Mode de vie) (108). L'environnement du sujet facilite parfois la promiscuité - et donc les combats- entre les animaux notamment lors de cohabitation avec des congénères Øautres animaux (Mode de vie) ou d'accès au milieu extérieur Ølogement (Mode de vie). Cet accès à l'extérieur favorise également les allergies aux piqûres de puces, de moustiques… l'implantation de corps étrangers ou le contact avec des substances irritantes Ølogement (Mode de vie). Abcès sous-cutané : les chats mâles non castrés Ø Animal ayant accès au milieu extérieur Ølogement (Mode de vie) sont prédisposés en raison de leur caractère belliqueux (108, 47). 13 Périonyxis bactérien : les pododermatoses bactériennes uni-unguéales sont généralement d'origine traumatique Ølogement et autres animaux (Mode de vie) alors qu'une localisation pluri-unguéale est souvent associée à une maladie générale : diabète sucré, infections par le FelV et le FIV Ø Anamnèse et vaccination (Animal) (47, 48, 49). b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Intertrigo : les chats Persans et Himalayens sont prédisposés Ørace (Animal) (108). Impétigo : les chatons sont principalement atteints Øâge (Animal) (70). Folliculite bactérienne, furonculose : ces pyodermites correspondent le plus souvent à une complication d'acné féline ou de dermatite allergique aux piqûres de puces (DAPP) Ø Anamnèse dermatologique. c) Dermatoses anecdotiques Mycétome bactérien ou fongique : cette dermatose apparaît dans la plupart des cas suite à un traumatisme (morsure, griffure…) ou quelques fois suite à la présence d’un corps étranger Ølogement (Mode de vie) et Animal. Une maladie sous-jacente (rétrovirose) peut prédisposer à cette dermatose ØAnamnèse et Animal (108). Granulome mycobactérien ¾Lèpre féline : la lèpre féline est décrite en France principalement dans les Départements et les Territoires d'Outre-Mer d'où l'intérêt de questionner le propriétaire sur les voyages effectués avec son chat Øvoyages (Mode de vie) (47). Le mode de transmission semble impliquer le rat (morsure) mais également certains vecteurs comme les moustiques, les puces et les tiques, ce qui rend le milieu extérieur propice à la contamination Ølogement (Mode de vie) (108). La maladie apparaît généralement classiquement en hiver après une exposition aux agents contaminants en été Ø Anamnèse (66). Elle semble concerner surtout les chats âgés de 1 à 3 ans Øâge (Animal) (108). Une lymphadénopathie locorégionale est notée dans certains cas ØExamen général (47). 14 ¾Granulome mycobactérien atypique : la contamination se produit souvent à la suite d'une blessure (morsure, griffures…) Ølogement et autres animaux (Mode de vie). Elle serait également favorisée par les rétroviroses ØAnimal et Anamnèse (108, 117, 69). 2. Dermatoses fongiques a) Dermatose la plus fréquente Dermatophytose : la contamination se fait par contact direct avec un animal ou par l'intermédiaire de l'environnement (collier, cage de transport, jouet, ventilation…) (47). C'est pourquoi le recueil des commémoratifs doit tenir compte de l'utilisation de l'animal par son propriétaire (exposition, élevage, chat errant), de la présence d'autres animaux dans le foyer et de la profession du propriétaire (réservoirs de spores potentiels) Ø utilisation, autres animaux et profession des propriétaires (Mode de vie). Toute lésion ou déséquilibre cutané est également préjudiciable pour l'animal : les bains ou toilettages excessifs Ø toilettage (Mode de vie) éliminent la barrière naturelle contre les dermatophytes et les infestations parasitaires (poux, puces…) Øépisode dermatologique antérieur (Anamnèse dermatologique) et ectoparasites (Examen dermatologique) provoquent de microtraumatismes, ce qui favorise la pénétration des arthrospores dans la peau. Lors de maladie ØAnamnèse et Examen général, l'arrêt du comportement de toilettage diminue les capacités d'élimination mécanique des parasites du pelage (47). Les Persans et les Himalayens (108) Ørace (Animal) sont prédisposés à cette affection : leur long pelage constitue un excellent milieu de vie pour les spores qui ont besoin de chaleur et d'humidité pour éclore (le séchage des poils longs après le toilettage est peu efficace par rapport aux poils courts) (47, 16). Cette dermatozoonose provoque également des lésions cutanées chez l'homme (herpès circiné) : la contagiosité aux congénères et à l'homme constitue un élément diagnostic important (mais non déterminant) dans l'orientation de la démarche diagnostique (108, 47) Øcontagiosité (Anamnèse dermatologique). Il existe enfin des facteurs de risque tels que le jeune âge, la vieillesse (108, 47, 82) Øâge (Animal), un déséquilibre alimentaire (47) Øpoids (Animal) et alimentation (Mode de vie) et toutes les causes d'immunosuppression (corticothérapie, chimiothérapie, rétroviroses…) (47, 82, 16) Øtraitement (Anamnèses générale et dermatologique). 15 b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Dermatites à Malassezia : ces dermatoses sont le plus souvent associées à des otites externes ØExamen dermatologique ou à de l'acné du menton récalcitrant ØAnamnèse dermatologique (108, 16). Un trouble immunologique prédispose au développement de cette dermatose (16) ØAnamnèse. Cryptococcose : cette mycose opportuniste est la plus fréquente des mycoses systémiques du chat (72, 108) ; à ce titre, il est intéressant de recueillir les différents symptômes non dermatologiques apparus antérieurement Øaffection non dermatologique (Anamnèse) ou présents au moment de la consultation ØExamen général. Le mode de contamination n'est pas connu : une inoculation cutanée par morsure ou griffure (72) semble plus rare que l'infection par inhalation des cryptocoques présents dans les déjections de pigeons sous forme d'aérosols (72, 47). Les maladies immunosuppressives telles que le FIV, FelV et les lymphomes ØAnamnèse prédisposent l'animal à cette affection (72, 108, 47). Certains auteurs indiquent également que les races Siamois et Abyssins Ørace (Animal) sont souvent rencontrés parmi les sujets atteints (23). Sporotrichose : cette mycose sous-cutanée entraîne l'apparition d'une forme cutanéolymphatique chez l'homme Øcontagiosité (Anamnèse dermatologique) (98, 57). Les chats mâles non castrés ØAnimal ayant accès à l'extérieur Ølogement (Mode de vie) sont prédisposés à cette affection qui se contracte suite à une morsure ou une griffure d'un congénère; les chats d'intérieur peuvent également présenter la maladie : les compositions florales à base de sphègne peuvent attirer l'animal qui, en grattant la terre, peut s'infliger de micro-lésions propices à la pénétration du champignon Ølogement (Mode de vie). Les Siamois semblent prédisposés Ørace (Animal) (47). Cette affection ne répond pas à un traitement antibiotique Øtraitement antérieur (Anamnèse dermatologique) (47). Candidose : cette mycose opportuniste rare atteint le plus souvent des animaux jeunes ou très âgés Øâge (Animal), des sujets immunodéprimés (infections bactérienne ou virale, néoplasie, dysendocrinie, corticothérapie…) ou ayant subi une antibiothérapie prolongée ØAnamnèse. L’homme immunodéprimé est également très sensible à cette affection opportuniste non zoonotique. (108) 16 c) Zoonoses et dermatozoonoses La dermatophytose est la dermatozoonose la plus fréquente du chat et provoque chez l’homme un herpès circiné. La sporotrichose et la cryptococcose sont des zoonoses plus rares. 3. Dermatoses parasitaires a) Dermatoses les plus fréquentes Otacariose : c'est la plus fréquente des acarioses félines. Les jeunes animaux Øâge (Animal) sont préférentiellement atteints. Elle est contagieuse aux autres congénères (rôles des chatteries et du milieu extérieur) Øautres animaux et logement (Mode de vie) et à l'homme (prurigo sur les bras et le tronc) Øcontagion (Anamnèse dermatologique). Cet acarien non spécifique est notamment responsable d'otite parasitaire chez le chien Øautres animaux (Mode de vie). (44) Pulicose : la présence de puces ou d'excréments corrélée ou non à un traitement anti-puce est généralement suffisant pour conclure à une pulicose Øectoparasites (Examen dermatologique). Toutefois, les habitudes de toilette du chat expliquent l'absence fréquente de ces éléments (70). Les facteurs favorisant cette infestation seront à rechercher : on s'attardera notamment sur les contacts possibles avec d'autres animaux infestés Øautres animaux (Mode de vie), les réservoirs potentiels de puces que constituent le logement (chatterie, présence de parquet, de sol recouvert de textiles naturels…) et le milieu extérieur et enfin sur un éventuel séjour à la campagne ou en chenil si le propriétaire n'a pu se déplacer avec son animal Øvoyage (Mode de vie). b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Trombiculose : cette dermatose est saisonnière (de juillet à octobre) ØAnamnèse dermatologique et concerne les chats ayant accès au milieu extérieur Ølogement (Mode de vie). La contagion à l'homme se manifeste par un érythème automnal (papules prurigineuses sur le tronc et les membres accompagnées parfois de fièvre) Øcontagion (Anamnèse dermatologique). (108, 44, 57) 17 Cheylétiellose : cette dermatozoonose est très contagieuse pour les congénères Øautres animaux et logement (Mode de vie) et l'homme (prurigo sur les bras et le tronc) Øcontagion (Anamnèse dermatologique). Elle touche essentiellement les chatons de moins d'un an Øâge (Animal) et les chats à poils longs Ørace (Animal). La promiscuité entre les animaux favorise grandement la contagion d'où les précautions requises dans les chatteries ou lors d'expositions Øutilisation et logement (Mode de vie). (108, 10) Démodécie : la "forme juvénile" apparaît généralement avant 3 ans Øâge (Animal) et est de bon pronostic. Une "forme adulte" concerne les chats âgés de plus de 5 ans Øâge (Animal) et est de pronostic variable car elle est parfois associée à une maladie intercurrente (FIV, FeLV, diabète sucré, hypercorticisme, infection des voies respiratoires supérieures, toxoplasmose entre autre) ØAnamnèse générale ou dermatologique (44, 43, 73). Les races Siamoise et Burmese semblent être prédisposées Ørace (Animal) (44). Phtiriose : les chatons et les animaux âgés Øâge (Animal), les animaux débilités Øaffection non dermatologique (Anamnèse) et les chats à poils longs Ørace (Animal) sont les plus fréquemment atteints mais tout animal vivant en collectivité (surpopulation) dans des locaux mal entretenus Ølogement (Mode de vie) peut présenter une phtiriose (14, 44). Myiase cutanée : une maladie générale, une intervention chirurgicale, une incontinence fécale et /ou urinaire ØAnamnèse chez un animal à poils longs Ørace (Animal) (plus rapidement souillés), des conditions d'hygiène médiocres Ølogement (Mode de vie) et /ou des lésions cutanées non soignées ØAnamnèse dermatologique sont autant de facteurs favorisants à considérer lors de la présentation du cas (108, 55). c) Dermatose anecdotique Gale notoédrique : les jeunes animaux Øâge (Animal) et les chats débilités par une rétrovirose ØAnamnèse, logement (Mode de vie) sont particulièrement réceptifs à cette acariose (44). Elle est contagieuse aux congénères Øautres animaux (Mode de vie) et à l'homme (prurigo) Øcontagion (Anamnèse dermatologique) (R, 57). Cette dermatose sévit principalement dans les Départements et Territoires d'Outre mer (Ile de la Réunion) Øvoyages (Mode de vie) (44, 47). 18 d) Dermatozoonoses Les dermatozoonoses d’origine parasitaire les plus fréquemment rencontrées chez le chat sont l’otacariose et la pulicose. La cheyletiellose est surtout présente dans les chatteries et quelques foyers de gale notoédrique sont présents dans les Dom-Tom. 4. Dermatoses virales Les viroses cutanées ont longtemps été sous-diagnostiquées suite à la difficulté d'identifier le virus en cause. Les techniques d'investigation actuelles permettent désormais de mieux les étudier. Les chats bénéficient d’un protocole de vaccination courant qui les protège contre les viroses les plus fréquentes parmi lesquelles se trouvent certaines viroses cutanées (calicivirose, herpesvirose, FeLV). a) Dermatoses les plus fréquentes Dermatite ulcérative associée à l'herpèsvirus de type 1 : ce virus est, avec les calicivirus, le principal agent de la rhinotrachéite infectieuse féline. La vaccination protège contre l'apparition des formes sévères mais n'empêche pas l'infection ; de plus, l'infection est moins grave et moins longue chez les chats vaccinés avec un vaccin adjuvé que chez les chats ayant simplement reçu une dose vaccinale non adjuvée Øvaccination (Animal) (111). Les adultes sont le plus souvent touchés mais les chatons peuvent l'être également (111, 32, 51, 52) Øâge (Animal). Certains facteurs prédisposent à cette affection tels le stress, un traitement à base de corticoïdes Øtraitement (Anamnèse) ou une surpopulation (chatteries par exemple) Ølogement (Mode de vie) (51, 52, 111). Les infections aiguës se manifestent par des signes généraux (anorexie, fièvre, léthargie), une atteinte de l'appareil respiratoire supérieur et des signes oculaires bilatéraux tels qu'un blépharospasme, des écoulements muqueux à mucopurulents et une hyperhémie oculaire ØAnamnèse. Les formes chroniques se traduisent le plus souvent par une conjonctivite unilatérale modérée ØAnamnèse. (71) 19 Calicivirose : la maladie touche essentiellement les chatons de moins d'1 an Øâge (Animal) (112). Ce virus est l'un des deux virus majeurs (avec l'herpèsvirus) responsable des maladies respiratoires chez le chat. Des signes cliniques tels qu'un syndrome fébrile, une conjonctivite, une gingivite, une pharyngite et une palatoglossite associés parfois à de l'arthrite sont rapportés ØAnamnèse (112). b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Dermatoses associées aux rétrovirus (FeLV-FIV) ¾ FeLV : la contamination s'effectue généralement par effraction sanguine (morsures, griffures entre chats sain et contaminé) ou par simple contact avec de la salive, de l'urine ou des sécrétions génitales contaminées (2, 112). Les mâles entiers ØAnamnèse ayant accès au milieu extérieur Ølogement (Mode de vie) ainsi que les chats de race pure Ørace (Animal) sont généralement plus touchés car les premiers se battent davantage avec d'autres chats et les seconds sont généralement élevés en collectivité dans des milieux clos (chatteries) Ølogement (Mode de vie), ces deux situations favorisant les contacts avec des chats potentiellement contaminés (80). Le statut vaccinal de l'animal Øvaccination (Animal) et la recherche éventuelle d'une contamination par le virus Øtests FIV-FeLV (Anamnèse) sont importants à connaître pour l'orientation de la démarche diagnostique. On notera également que les chatons Øâge (Animal) sont beaucoup plus réceptifs à l'infection que les adultes contrairement au FIV qui atteint essentiellement les adultes (112) Øâge (Animal). Cette virose est généralement associée à de nombreux signes cliniques liés au type cellulaire ou au tissu infecté de manière prédominante ØAnamnèse et Examen général (112, 80, 41, 108). ¾ FIV : la transmission par morsure est le mode essentiel de contamination ce qui sousentend que les mâles adultes Øâge (Animal) non castrés ØAnimal ayant accès à l'extérieur Ølogement (Mode de vie) sont les plus touchés par cette virose (72, 81, 112, 108). Des affections digestives (diarrhée chronique), respiratoires (tractus respiratoire supérieur) et une lymphadénopathie, associées à des signes généraux (fièvre, léthargie, anorexie…), peuvent être décrits ØAnamnèse (72). L'immunodéficience due au FIV prédispose l'animal aux infections opportunistes comme les cryptococcoses, les candidoses, les teignes et les démodécies Ø Anamnèse dermatologique et Examens complémentaires (108). 20 Péritonite Infectieuse Féline : cette dermatose s'observe surtout chez les animaux jeunes (de 3 mois à 3 ans) et âgés (de 10 ans à 14 ans) Øâge (Animal) et touche essentiellement les chats ayant séjourné en chatteries, refuges, magasins… pendant les 12 derniers mois Øutilisation, logement, voyages (Mode de vie) (36). Le stress, quelle que soit son origine, est le facteur prédisposant le plus important. Un traitement à base de progestatifs favoriserait également le développement de la PIF (effet immunosuppresseur) ØAnamnèse (36). L'animal atteint est généralement présenté en consultation avec des signes cliniques généraux (fièvre élevée et persistante, anorexie, amaigrissement et léthargie) et peut présenter la forme humide, sèche ou intestinale de la maladie ØAnamnèse (36). Poxvirose : cette dermatose se rencontre surtout en Grande-Bretagne mais également en Italie, en Allemagne et en Autriche pour les pays limitrophes Øvoyage (Mode de vie) (6, 108). Elle est observée dans la quasi-totalité des cas sur des chats ruraux Ølogement (Mode de vie) (7) qui chassent les petits rongeurs (6, 7, 112), réservoirs probables des virus (7) Øcontacts avec d'autres animaux (Mode de vie). L'augmentation des cas dépend de la période d'activité de ces rongeurs qui s'étend de l'été à l'automne (6, 112) Øinfluence (Anamnèse dermatologique). L'immunodépression Øaffection non dermatologique (Anamnèse) semble prédisposer les animaux à la manifestation clinique de la maladie : cette dermatose peut même devenir une zoonose pour l'homme immunodéprimé (papulocroûtes localisées) Øcontagion (Anamnèse dermatologique) (112). Les infections par le FIV/FeLV ou les traitements (corticoïdes /acétate de mégestrol) concomitants ØAnamnèse générale et dermatologique peuvent entraîner une généralisation dramatique des lésions cutanées et une pneumonie nécrosante sévère, parfois à l’origine du décès de l’animal (47). La majorité des chats ne présente que la forme dermatologique de la maladie (71). Papillomavirose : les Persans (19, 64) Ørace (Animal) sont prédisposés ainsi que tout animal immunodéprimé (FIV) (71, 108) ØAnamnèse. Au moment de la consultation, les lésions évoluent parfois depuis quelques années (2-3 ans) (71) ØAnamnèse dermatologique. Ces papillomes viraux ont été décrits comme précurseurs d'épithélioma spinocellulaires multicentriques in situ (cf. dermatoses d’origine néoplasique) (108). c) Dermatozoonose La poxvirose est une zoonose pour l’homme immuno-déprimé (papulocroûtes localisées). 21 5. Dermatoses allergiques Par ordre de fréquence décroissante, la dermatite atopique, l’allergie par hypersensibilité aux piqûres de puces (DHPP) (voire certains insectes comme le moustique) et l’intolérance alimentaire sont les trois grandes dermatoses d’origine allergique les plus fréquemment rencontrées chez le chat. Les allergies de contact et médicamenteuses sont plus rares (93). Les premiers signes cliniques d'une réaction allergique apparaissent généralement entre 6 mois et 3 ans Øâge (Animal) ; leur date d'apparition permet donc de connaître l'âge de l'animal au début de la dermatose et d'orienter le diagnostic Ødate d'apparition (Anamnèse dermatologique). Plusieurs allergies peuvent être concomitantes sur un même animal (82). a) Dermatoses les plus fréquentes Dermatite atopique : les atopènes responsables sont les allergènes environnementaux (aéroallergènes surtout et puces) et alimentaires (trophoallergènes). Les aéroallergènes le plus souvent incriminés sont les acariens de poussière de maison (Dermatophagoides farinae principalement) Ølogement (Mode vie) et plus exceptionnellement les moisissures Ølogement (Mode vie), les pollens Øvoyage et logement (Mode de vie) et les squames humaines, de chats ou de chiens Øautres animaux (Mode de vie) (38). Les lésions apparaissent entre 1 et 3 ans chez environ 65% des chats et avant 1 an chez 15% d'entre eux Øâge (Animal) (93). La dermatite atopique est souvent associée à une DHPP ØExamen dermatologique (93, 38). Le prurit peut être saisonnier ou perannuel Øprurit et Anamnèse dermatologique (38). Parfois, devant l'absence de lésions cutanées flagrantes, seuls des signes respiratoires /oculaires motivent le propriétaire à consulter : rhinites, toux chronique suggestive d’une bronchite allergique, dyspnée accompagnée par des sifflements expiratoires compatibles avec une bronchite asthmatiforme et parfois blépharoconjonctivite érythémateuse et bilatérale (38) ØAnamnèse (108, 93). 22 Tableau II : Calendrier pollinique du chat (pollens les plus fréquemment impliqués dans les processus allergiques) (d'après PROST (93)) Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Graminées Robinier Tilleul Ambroisie Chénopode Marguerite Pariétaire Dermatite par Hypersensibilité aux Piqûres de Puces (DHPP) : un prurit saisonnier Øprurit et Anamnèse dermatologique est associé à la période d'activité des puces que l'on rencontre surtout entre avril et novembre (109, 93, 47, 108) Øsaison (Anamnèse dermatologique). La chaleur et l'humidité offrent des conditions optimales pour leur développement, c'est pourquoi l'intérieur des habitations, les chenils, les zones de végétation abondante près des maisons… sont des zones à risque qui doivent être entretenues Ølogement (Mode de vie). L'existence de congénères canins ou félins est un élément important du diagnostic Øautres animaux (Mode de vie) : il prédispose le plus souvent aux récidives (47, 93). Le propriétaire peut présenter de petites papules érythémateuses aux bras, aux jambes, à la ceinture Øcontagion (Anamnèse dermatologique). La présence de puces (rarement visibles) ou de leurs excréments est à rechercher au cours de l'examen, le propriétaire pouvant - en cas de recherche infructueuse- rapporter un épisode de pulicose antérieur Øectoparasites (Examen dermatologique). Tout traitement anti-puce doit également être rapporté (date et type de produit) Øectoparasites (Examen dermatologique) : une bonne réponse au traitement constitue un élément anamnestique important. Les premiers signes cliniques surviennent à partir de 3 ans dans près de 80% des cas (94) Øâge (Animal). Une DHPP d'apparition aiguë est la plupart du temps corticosensible (93, 47) Øtraitement (Anamnèse générale et dermatologique) . 23 Intolérance alimentaire : les races Siamois et Burmese Ørace (Animal) semblent être prédisposées et les infections intestinales Øaffection non dermatologique (Anamnèse) jouent un rôle favorisant dans l'apparition de cette dermatose (70, 108, 47). L'alimentation joue quant à elle un rôle déterminant : le bœuf (70% des cas) mais aussi l'agneau, le poisson, le lait et les produits laitiers, le blé, le soja, le riz, les œufs et certains conservateurs comme les sulfites sont les principaux allergènes alimentaires Øalimentation (Mode de vie) (82, 93, 42, 38). Dans la plupart des cas, un seul est responsable d'allergie (93), en particulier s'il est consommé régulièrement depuis six mois à deux ans avant l'apparition des premiers signes cliniques (93, 42). Le prurit est non saisonnier et répond mal à la corticothérapie (42) ØAnamnèse dermatologique et prurit. L'âge d'apparition des lésions varie entre 3 mois et 11 ans, avec une moyenne d'âge de 4 ans (93) Øâge (Animal). Des allergies concomitantes (DHPP, dermatite atopique) apparaissent dans 25 à 30% des cas (93, 42) ØExamen et Anamnèse dermatologiques. On note parfois un angioedème, de l’urticaire, une adénopathie périphérique et une conjonctivite ØAnamnèse (109, 108). Des symptômes digestifs peuvent apparaître, associés ou non aux lésions cutanées, et se manifester par des vomissements et des diarrhées intermittentes (108, 42) ØAnamnèse. b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Allergie de contact : les principaux allergènes incriminés chez le chat sont les colliers antiparasitaires, les topiques insecticides, auriculaires et oculaires (néomycine) Øtraitements (Anamnèses générale et dermatologique), la litière et la gamelle (formaldéhyde) Ølogement (Mode de vie) (93). Une période supérieure à 6 mois est nécessaire pour sensibiliser l'animal : tout élément récemment introduit ne sera donc pas suspecté (42). Allergie aux piqûres de moustique : la dermatose est saisonnière Øsaison (Anamnèse dermatologique et prurit) et son apparition coïncide, selon les régions Øvoyage (Mode de vie), avec la période la plus propice aux moustiques (zones marécageuses, temps chaud et humide). Elle n'atteint que les chats qui vivent à l'extérieur Ølogement (Mode de vie). (93, 82, 47) 24 Allergie aux endoparasites : les ascaridés, coccidies, cestodes, ankylostomes, Dirofilaria immitis et autres trichures sont parfois associés à l'apparition d'une hypersensibilité. Bien que cette affection soit rare, il convient de savoir si l'animal est régulièrement vermifugé Øvermifugation (Animal). Le prurit est non saisonnier Øprurit et Anamnèse dermatologique. Une infestation par Dipylidium caninum est généralement corrélée à une pulicose (la puce est l'hôte intermédiaire de ce vers) Øtraitement contre les puces (Examen dermatologique). Les troubles intestinaux ne sont pas systématiques ØAnamnèse. (70, 108) 6. Dermatoses à médiation immune a) Dermatose la plus fréquente Pemphigus foliacé : ce pemphigus correspond à la dermatose auto-immune la plus fréquente, que l’on rencontre le plus souvent chez les chats d'âge moyen ou âgés Øâge (Animal). Chez certains animaux, l'administration de médicaments (amoxicilline, cimétidine, triméthoprime/sulfamides) ØAnamnèses générale et dermatologique) peut être un facteur déclenchant (108, 120). C’est une maladie dont les lésions apparaissent et disparaissent par intermittence ØAnamnèse dermatologique. (108) b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Réaction cutanée médicamenteuse : l'administration régulière d'un médicament ØAnamnèses générale et dermatologique, d'un complément alimentaire, d'un traitement topique et/ ou d'un shampooing ØAnamnèse dermatologique, pendant quelques jours voire plusieurs mois à quelques années, peut induire l'apparition de cette dermatose. Des antibiotiques fréquemment utilisés comme la pénicilline, la céphalosporine ou les sulfamides potentialisés par du triméthoprime sont le plus souvent mis en cause ØAnamnèses générale et dermatologique. (70, 106). 25 Erythème polymorphe : les lésions sont d'apparition aiguë ØAnamnèse dermatologique. Cette réaction cutanée est principalement associée à une infection virale (herpèsvirus notamment (108)) avec ou non des signes respiratoires supérieurs ØAnamnèse et à une thérapie médicamenteuse utilisant notamment de la céphalexine, de la pénicilline, des sulfamides (TMP), de l'amoxicilline ou de la griséofulvine Øtraitement (Anamnèse générale ou dermatologique) (108, 107, 70). Nécrose toxique épidermique : les lésions sont d'apparition aiguë ØAnamnèse dermatologique. Une réaction médicamenteuse est l'origine la plus fréquemment suspectée (pénicilline, céphalosporine ou sulfamides potentialisés par du triméthoprime) Øtraitement (Anamnèse générale ou dermatologique) (70, 108). Vasculite : les lésions sont d'apparition aiguë ØAnamnèse dermatologique. Les origines les plus fréquentes sont iatrogènes (médicaments, vaccins), allergiques (hypersensibilité aux piqûres de moustiques) ou infectieuses (septicémie) ØAnamnèse ; d'autres causes sousjacentes comprennent l'immunothérapie, un lupus ou une pododermatite plasmocytaire ØAnamnèse. Une infestation importante par les puces ou des agents de gale ont parfois été mis en cause ØAnamnèse et examen dermatologiques (70, 108). Des signes généraux (anorexie, abattement, fièvre) peuvent être présents et l'atteinte d'organes internes (reins, poumons, intestins…) est souvent associée à des signes cliniques sévères ØAnamnèse. (70, 108). Chondrite auriculaire féline : dans la plupart des cas décrits, les chats atteints sont généralement positifs pour le FIV ou le FeLV (70, 3) ØAnamnèse. c) Dermatose décrite uniquement chez le chat Pododermatite plasmocytaire : les chats présentant cette dermatose sont le plus souvent infectés par le FIV Øtest FIV (Anamnèse) (49). Des signes cliniques généraux (léthargie, hyperthermie, anorexie…) et une lymphadénopathie périphérique sont généralement associés ØExamen général et Anamnèse (49, 108, 15, 105). 26 7. Dermatoses d’origine hormonale et métabolique Les endocrinopathies les plus fréquentes chez le chat sont le diabète sucré, l’hyperthyroïdie et l’hypercorticisme. Ces affections sont généralement peu rencontrées dans le diagnostic différentiel d’une dermatose : leurs manifestations cutanées étant peu spécifiques, elles sont le plus souvent sous-diagnostiquées. Le clinicien doit donc en tenir compte, notamment lors d’une consultation d’un chat âgé. a) Endocrinopathies les plus fréquentes à faible manifestation cutanée Diabète sucré : les animaux castrés sont préférentiellement atteints ØAnimal. Les principaux symptômes cliniques généraux sont des troubles de la prise alimentaire (polyuro-polydipsie, anorexie), de l'abattement et des troubles du poids (polyphagie, obésité, amaigrissement) Øalimentation-comportement (mode de vie) et Examen clinique (99). Cette affection prédispose aux infections par Staphylococcus sp. et Candida sp (infections urinaires, respiratoires et cutanées) ØAnamnèse générale et dermatologique (108). Hyperthyroïdie : les chats atteints sont le plus souvent des chats âgés (80 à 95%>8 ans) Øâge (Animal) (99, 28). Les signes généraux sont beaucoup plus fréquents que les signes cutanés : le principal motif de consultation d'un propriétaire de chat hyperthyroïdien est en général une diarrhée chronique (bouse nauséabonde) avec amaigrissement progressif et polyphagie. Une association avec une polyuro-polydypsie, un trouble du comportement (hyperactivité, nervosité), des vomissements et une tachycardie est également observée ØAnamnèse, alimentation et comportement (Mode de vie) (99, 28). Hypercorticisme : ce syndrome est beaucoup moins fréquemment rencontré que chez le chien. Il peut être d'origine spontanée (tumeurs hypophysaire ou surrénalienne) ou iatrogène (traitement à base de glucocorticoïdes), et est associé dans plus de 50% des cas à un diabète sucré ØAnamnèse. L'hypercorticisme spontané se rencontre le plus souvent chez des animaux âgés (10 ans en moyenne) Øâge (Animal) (124). Un syndrome d'hyperfragilité acquise apparaît dans 15 à 20% des cas (124) ØAnamnèse dermatologique (124). 27 b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Xanthome cutané : un diabète sucré (idiopathique ou induit par de l'acétate de mégestrol), une ration alimentaire fortement déséquilibrée (trop grasse) ou une hyperchylomicronémie familiale prédisposent l'animal à cette dermatose ØAnamnèse (25, 59, 47). Alopécie paranéoplasique pancréatique : cette dermatose touche principalement les animaux âgés Øâge (Animal). Les symptômes généraux sont peu spécifiques (dilatation abdominale, mauvais état général, abattement, amaigrissement, anorexie) ØAnamnèse et s’aggravent rapidement pour conduire au décès de l’animal (90). Défluxion en phases télogène ou anagène : le cycle folliculaire est arrêté lors d'un stress important (traumatisme, longue chirurgie, mise-bas, déménagement, forte fièvre, maladie grave…) ØAnamnèse, comportement (Mode de vie) pour la phase télogène ou suite à une chimiothérapie, une maladie infectieuse, endocrinienne ou métabolique ØAnamnèse pour la phase anagène (70, 108). Syndrome d'hyperfragilité cutanée acquise : un diabète sucré, hypercorticisme spontané ou iatrogène (rares) et des atteintes organiques comme une lipidose hépatique (27) sont des affections pouvant induire une telle dermatose ØAnamnèse (47). c) Dermatose décrite uniquement chez le chat Dermatite exfoliative paranéoplasique : cette dermatose est rare et souvent associée à l'évolution d'un thymome ØAnamnèse et touche principalement les chat adultes ou âgés de plus de 10 ans Øâge (Animal) (97, 108). 28 8. Dermatoses néoplasiques, métastatiques et hyperplasiques Les tumeurs cutanées représentent 20 à 30% de l'ensemble des tumeurs chez le chat (2e place après les tumeurs lymphoïdes) (47, 122). Elles procèdent des différents constituants cutanés comme le tissu épithélial (50% des tumeurs), mésenchymateux (48%), les cellules du système mélanogène, et plus rarement les tissus lymphoïde, nerveux et vasculaire (108, 47). Les principales tumeurs rencontrées chez le chat sont les tumeurs basocellulaires (épithélioma basocellulaires), les épithélioma spinocellulaires, les mastocytomes et les fibrosarcomes, ces derniers étant aujourd'hui les tumeurs les plus fréquentes (108, 47). Chez le chat, les tumeurs malignes sont trois fois plus importantes que les tumeurs bénignes (105, 122). Le polype nasopharyngé est une dermatose inflammatoire hyperplasique relativement rare dont la connaissance est toutefois utile dans un diagnostic différentiel d'otites récidivantes (108). a) Dermatoses les plus fréquentes Epithélioma spinocellulaire ou carcinome épidermoïde: les chats adultes à âgés sont préférentiellement atteints Øâge (Animal) (108). Le rôle joué par les rayonnements UV est hautement probable dans l'apparition de cette dermatose qui se localise essentiellement sur les zones cutanées non pigmentées et non protégées par le pelage (bord des pavillons auriculaires, paupières, lèvres, planum nasale) Ølogement (Mode de vie). Les chats blancs présentent 14 fois plus de risque de présenter un carcinome épidermoïde que les chats pigmentés (47, 104). Epithélioma basocellulaire : cette tumeur se développe chez des chats âgés Øâge (Animal) (47, 108) et les Siamois semblent prédisposés (122, 77). Complexe fibrosarcome félin : les chats atteints ont généralement entre 3 et 16 ans avec un pic vers 6/7 ans et un deuxième vers 10/11 ans Øâge (Animal) (61, 108). Les vaccins (en particulier le vaccin anti-rabique qui contient un adjuvant à base d'hydroxyde d'alumine) Øvaccination (Animal) (61, 76, 67) et les substances thérapeutiques à effet retard Øtraitement (Anamnèse générale ou dermatologique) sont très probablement liés à l'apparition d'un fibrosarcome (29). 29 Panniculite : cette dermatose a plusieurs origines dont la principale est l'injection de vaccins Øvaccination (Animal) ou d'antibiotiques à effet retard Øtraitements (Anamnèse générale ou dermatologique). Les panniculites traumatiques, immunologiques (réaction cutanée médicamenteuse), nutritionnelles (panstéatite féline) ou idiopathiques (panniculite nodulaire stérile) sont plus rares. (108) Mastocytome : cette tumeur touche généralement les chats âgés (9 ans en moyenne) Øâge (Animal) exception faite des mastocytomes procédant des cellules histiocytaires qui est décrite chez le chat Siamois Ørace (animal) jeune (moins de 4 ans) Øâge (Animal) (47, 21, 40). Les chats mâles semblent prédisposés Øsexe (Animal) (108). Des symptômes non cutanés tels une gastrite, des ulcères duodénaux ou un trouble de la coagulation sanguine peuvent être associés ØAnamnèse (108). Les mastocytomes procédant des cellules mastocytaires peuvent régresser spontanément ØAnamnèse dermatologique (40, 21) b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Epithélioma spinocellulaires in situ : ¾Epithélioma spinocellulaire in situ multicentrique (maladie de Bowen) : cette dermatose touche surtout les régions poilues et pigmentées (108, 4) et est sans rapport avec une exposition solaire (108, 4, 78). Les lésions s'observent principalement sur des chats âgés de 10 ans ou plus (108, 78) Øâge (Animal). Une étude (50) décrit des cas d'infestations par Demodex cati au niveau des sites lésionnels d'épithélioma spinocellulaire multicentrique in situ ØAnamnèse dermatologique (et raclage profond) : tous les chats étaient FeLV négatifs mais certains étaient FIV positifs Ø Anamnèse. Les auteurs pensent qu'un immunodéficit local créé par l'épithélioma ou une immunodéficience suite à l'infection par le FIV favoriseraient la multiplication de D. cati. L'évolution de cette dermatose est lente (18 à 30 mois) et les lésions ne guérissent pas (78) ØAnamnèse dermatologique. Céruminome : l'évolution tumorale peut être responsable d’une déformation de la région parotidienne voire d'une modification du port de la tête, d'un Syndrome de Claude Bernard– Horner, d'une paralysie faciale ou d'une ataxie vestibulaire ØAnamnèse, signe d’une extension au sein des oreilles moyenne et interne (47). 30 Lymphome cutané T épithéliotrope ou mycosis fungoïde : les chats âgés de plus de 10 ans sont préférentiellement atteints Øâge (Animal) (47) et le FeLV Øvaccination (Animal) semble être impliqué dans l'étiologie de ce lymphome même si les méthodes classiques de détection des antigènes du FeLV donnent des résultats négatifs (114). Une hypertrophie des nœuds lymphatiques périphériques, des signes d'atteinte systémique et parfois même une dissémination viscérale sont observés en phase terminale ØAnamnèse (108). Mélanome : ces tumeurs sont observées préférentiellement sur des chats d'âge moyen de 8 à 12 ans Øâge (Animal) (122). Naevus des mélanocytes : une prédisposition est décrite chez les chats âgés (10 ans en moyenne) Øâge (Animal) (122, 40, 24). Kératose: ¾Kératose actinique (ou solaire) : l'exposition excessive aux rayons ultra-violets Ølogement (Mode de vie) de zones corporelles peu ou pas pigmentées et peu velues (chats blancs prédisposés) induit le développement de cette lésion précancéreuse (4, 108). Les premiers signes peuvent apparaître vers 3 mois d'âge et s'aggraver après chaque exposition au soleil Ø âge (Animal) (47). ¾Corne cutanée : une prédisposition des chats infectés par le FeLV ØAnamnèse est décrite (20). Métastases cutanées d'adénocarcinome mammaire : des tumeurs mammaires sont à rechercher Øépisode dermatologique antérieur (Anamnèse dermatologique). Métastases digitées d'adénocarcinome pulmonaire : la tumeur pulmonaire est le plus souvent asymptomatique ; elle touche principalement les chats âgés Øâge (Animal) (84, 47). Polype nasopharyngé : cette dermatose peut toucher les jeunes chats (origine congénitale) ou les animaux présentant une infection virale (calicivirus) ou bactérienne (108, 101). Un syndrome vestibulaire peut être observé lors d'atteinte des bulles tympaniques (108). 31 9. Génodermatoses Les génodermatoses sont rares, même si elles constituent un domaine en pleine évolution de la dermatologie féline (utilisation de la microscopie électronique ou encore de l’immunohistochimie). a) Dermatoses les plus « fréquentes » Etats Kérato-Séborrhéiques (cf. page 35) Hypopigmentation ¾Syndrome de Waardenburg : les chats blancs aux yeux clairs sont souvent atteints de surdité Ø Anamnèse (1). ¾Vitiligo : il existe une prédisposition très marquée chez les Siamois Ørace (Animal) (46, 65). ¾Syndrome de Chediak-Higashi : ce syndrome est décrit chez les Persans bleus à yeux jaunes Ørace (Animal) et associe un immunodéficit (prédisposition aux infections) et des troubles de l'hémostase primaire (hémorragies) Ø Anamnèse (1, 108). Hyperpigmentation ¾Lentigo : des macules colorées, appelées lentigines, apparaissent généralement vers l'âge de 1 an Øâge (Animal) et sont fréquemment rencontrées chez les chats oranges Ørace (Animal) (47). ¾Urticaire pigmentaire : cette dermatose est décrite chez le Sphinx et le Devon Rex Ørace (Animal) dès le plus jeune âge Øâge (Animal). (47, 108, 115) b) Dermatoses anecdotiques et /ou spécifiques d’une race Pili torti : cette dermatose est rapportée chez une portée de chatons ; ces derniers meurent rapidement Øâge (Animal) (37). Dysplasie pilaire du chat Abyssin : cette affection est décrite spécifiquement dans la race Abyssin Ørace (Animal). (47) 32 Dysplasie folliculaire : un cas a été décrit chez une femelle Rex Cornish Ørace (Animal) (102). Hypotrichose congénitale : cette dermatose est décrite chez les chats de race Birman, Burmese, Devon Rex et Siamois et est recherchée chez le Sphinx Ørace (Animal) (108). Epidermolyses bulleuses : Les épidermolyses bulleuses jonctionnelles se manifestent dès 5 semaines d'âge Øâge (Animal) et ont été décrites dans une portée de chats Siamois Ørace (Animal) (47). Un cas d'épidermolyse bulleuse dystrophique s'est récemment manifesté chez un chat Persan Ørace (Animal) (88). Syndrome d'Ehlers-Danlos : les chats atteints ont généralement moins de 1 an âge (Animal) et une forme à héritabilité récessive a été décrite dans la race Himalayen Ørace (Animal). Les formes acquises sont généralement dues à une corticothérapie excessive Øtraitement (Anamnèses générale et dermatologique) (124). Des symptômes cliniques liés à la déficience de la structure du collagène dans d'autres tissus que la peau sont observés : laxité ligamentaire, boiterie, opacité cornéenne, cataracte…Ø Anamnèse (34) 10. Dermatoses comportementales Le chat, en particulier le Siamois et le Burmese Ørace (Animal) (82, est un animal particulièrement sensible à son environnement : une modification de ce dernier peut entraîner l'apparition de troubles comportementaux à l'origine parfois de dermatoses. L'anxiété (intermittente ou permanente), la dépression et les dysthymies sont les principales manifestations de ces troubles (47). Les états d'anxiété apparaissent souvent suite à des situations anxiogènes telles qu'un déménagement, un changement de mobilier, le décès d'une personne ou d'un autre animal, l'arrivée d'un nouveau-né, une solitude journalière ou bien l'emménagement d'un chat d'extérieur dans un milieu clos (appartement par exemple) (47, 5, 30). Ces éléments sont autant de causes qui favorisent les manifestations suivantes (47, 5, 30) : -troubles neurovégétatifs seuls : tachycardie, diarrhée, sudation des coussinets, vidange des sacs anaux… (anxiété paroxystique). 33 -troubles neurovégétatifs, augmentation de l'activité de marquage, agressions, RSS (Rolling Skin Syndrom : ondes violentes parcourant la peau du dos), activités de substitution (léchage, grattage, onychophagie, morsures de certaines parties du corps) et trouble du sommeil (anxiété intermittente) - léchage prolongé et boulimie (anxiété permanente) L'entretien de ces troubles peut aboutir à une stéréotypie (actes exécutés de manière identique, inhabituelle et sans fonction évidente) (13). Les états dépressifs peuvent faire suite à de l'anxiété non traitée (13). Les cas de dépression aiguë se caractérisent par de l'hypersomnie, de l'anorexie, des activités de substitution (grattage, léchage) et l'absence du comportement de toilettage (47). Enfin les dysthymies correspondent à des fluctuations imprévisibles et cycliques de l'humeur pendant lesquelles sont observés de l'agressivité, une automutilation (queue surtout) et des troubles du sommeil et du comportement alimentaire. Elles sont fortement influencées par le cycle sexuel de l'animal (47). 11. Dermatoses environnementales Ces dermatoses sont relativement fréquentes chez cet animal dont le mode de vie et les capacités physiques l’exposent à de nombreux agents physiques, chimiques…. Dermatite solaire : toute exposition prolongée au soleil est susceptible d'entraîner une telle dermatose (cf. kératose actinique). Les chats d'extérieur peuvent être atteints (surtout l'été) tout comme les chats d'intérieur (bains de soleil par une fenêtre ouverte) Ølogement (Mode de vie). Les chats blancs aux yeux bleus sont plus susceptibles de développer cette dermatose. (108) Dermatite de contact par irritation : le chat est en contact régulier avec de nombreux éléments potentiellement pathogènes dans son environnement. L'ingestion ou le contact avec des plantes, du ciment, du savon, des détergents, des désinfectants, des insecticides en spray ou des colliers anti-puces en sont quelques exemples Ølogement (Mode de vie) et Examen dermatologique. Certains de ces éléments peuvent également être accessibles à d'autres animaux qui manifesteront les mêmes signes cutanés Øautres animaux (Mode de vie). (108, 116). 34 Brûlure : les chats d'intérieur sont souvent victimes d'accidents ménagers (plaques chauffantes, four…) Ølogement (Mode de vie). Gelure : des lésions apparaissent lorsque les chats d'extérieur sont exposés au froid (-5°C) (70, 108, 104) dans certaines régions (montagne par exemple) et particulièrement l'hiver Ølogement (Mode de vie). Corps étranger : le milieu extérieur favorise le contact avec des éléments susceptibles de rentrer dans la peau (épines, épillets…) Ølogement (Mode de vie). 12. Etats kérato-séborrhéiques Ces Etats Kérato-Séborrhéiques (EKS) font parti d'un syndrome du même nom et regroupe des dermatoses d'évolution chronique caractérisées par des troubles de la kératinisation avec augmentation de la production de squames par l'épiderme et des troubles de la production de lipides cutanés avec accumulation de lipides sébacés et épidermiques sur la peau et les poils (manchons pilaires et comédons) (70, 108). Ces dermatoses sont rares chez le chat. Séborrhée grasse idiopathique primaire du chat : Les séborrhées primaires sont décrites chez les Persans, les Himalayens et les Exotic Shorthaired Ø race (animal) dès 6 semaines chez des animaux moyennement atteints voire dès 2-3 jours dans les cas sévères Ø âge (Animal) (70, 108, 89). Les séborrhées acquises sont généralement le signe d'une maladie générale grave comme une hépatite chronique, une pancréatite, une affection intestinale ou une réaction médicamenteuse Ø Anamnèse générale et dermatologique (70, 104). Dermatite faciale idiopathique des Persans et des Himalayens : Les Persans et les Himalayens Ø race (Animal) sont prédisposés à cette affection qui apparaît vers l'âge de 12 mois environ Ø âge (Animal) (108). 35 Hyperplasie de la glande caudale : Le confinement de l'animal est un facteur prédisposant essentiel (chatterie, milieu clos…) Ø logement (Mode de vie) et les chats à poils longs sont le plus souvent atteints Ø race (Animal) (108, 70, 82). Acné : Certaines affections peuvent participer à la pathogénie de cette dermatose ou l'aggraver comme une immunodépression, un stress ou une infection virale Ø Anamnèse (108, 118, 100). Les chats âgés sont les plus touchés (82). 13. Dermatoses nutritionnelles Ces dermatoses sont rares car les chats mangent des proies dans le milieu extérieur Ø logement (Mode de vie) et/ou sont le plus souvent nourris avec des aliments industriels généralement complets d'un point de vue nutritionnel Øalimentation (Mode de vie). Dans les deux cas, on trouve des éléments nutritionnels spécifiques au chat comme des Acides Gras Essentiels (acides linoléique et arachidonique) qui participent activement à l'intégrité cutanée mais aussi des Acides Aminés Essentiels (taurine, arginine) et des vitamines A et D3 . Des cas sporadiques de dermatoses cutanées peuvent exister notamment lorsqu'une alimentation ménagère carencée est distribuée à un animal qui n'a pas accès au milieu extérieur pour chasser Ø alimentation et logement (Mode de vie). (104) 36 II. RECUEIL DES ELEMENTS CLINIQUES DES DERMATOSES LES PLUS FREQUEMMENT RENCONTREES CHEZ LE CHAT 37 38 A. Principales manifestations cliniques de ces dermatoses Du fait du comportement souvent solitaire et secret des chats, le motif de consultation est généralement peu précis : animal qui se lèche, qui perd ses poils…. Or nombreuses sont les affections cutanées qui se ressemblent cliniquement. Les caractéristiques cliniques des dermatoses ci-dessous vont nous permettre de dégager un certain nombre d’éléments diagnostiques à intégrer dans la fiche clinique (via le symbole Ø), éléments sur lesquels porteront des questions pertinentes à poser au cours de l’examen clinique général et dermatologique du chat, afin de préciser les circonstances d’apparition de l’affection en cours. 1. Dermatoses bactériennes Les dermatoses primaires ou secondaires d'origine bactérienne sont relativement rares dans l'espèce féline et/ou peu documentées par rapport au chien. Certaines raisons peuvent être avancées comme le faible nombre de bactéries sur la peau et le pelage du chat (26), mais aussi l’importance du toilettage dans cette espèce. Le terme « pyodermite » désigne une infection cutanée pyogène se manifestant par une inflammation de la peau avec du pus ; une « dermite pyotraumatique » sous-entend qu’un élément traumatique (frottement, morsure…) est responsable de la pyodermite. a) Dermatoses les plus fréquentes Plaie de léchage : suite à une douleur ou une démangeaison, l’animal se lèche, se gratte, se mord intensément Øprurit (108) et une prolifération bactérienne apparaît secondairement. Cette dernière se manifeste sous la forme d'une plaque rouge érythémateuse, dépilée et douloureuse qui devient peu à peu humide et exsudative puis ulcérative Ølésions cutanées (108). Abcès sous-cutané : suite à une morsure, l'animal présente au bout de 2 à 4 jours une lésion nodulaire Ølésions cutanées, fluctuante au départ puis de plus en plus ferme, située le plus souvent à la queue, dans le cou et sur les épaules Ølocalisation des lésions (108). 39 Périonyxis bactérien : des bourrelets unguéaux érythémateux, douloureux et tuméfiés Ølésions cutanées apparaissent avec du pus de couleur variable et d’odeur parfois nauséabonde en région péri-unguéale. La localisation des lésions, uni- ou multi-unguéale Ølocalisation des lésions (108, 49) et les signes généraux sont fonction du traumatisme ou d'une éventuelle maladie sous-jacente ØExamen général. b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Intertrigo ou dermatite des plis de peau : cette pyodermite apparaît suite au frottement régulier et au manque d’aération entre deux surfaces de peau qui deviennent érythémateuses et exsudatives puis s'érodent voire s'ulcèrent Ølésions cutanées. La prolifération de bactéries et de Malassezia sp. est responsable d'une odeur nauséabonde. Le prurit est intense Øprurit. Les lésions se situent principalement sur la face Ølocalisation des lésions (108). Impétigo : le prurit est rarement présent Øprurit (54). De petites pustules non folliculaires disparaissent rapidement (comportement de toilettage) et laissent place à des croûtes jaunes ou à des collerettes épidermiques Ølésions cutanées. Ces lésions apparaissent le plus souvent sur la nuque (transport maternel des chatons), l'abdomen ventral, le tronc et peuvent parfois s'étendre sur tout le corps (70) Ølocalisation des lésions. Folliculite bactérienne superficielle : le prurit est d'intensité variable Øprurit. Les lésions apparaissent le plus souvent sous la forme de papules croûteuses Ølésions cutanées. Des lésions alopéciques, squameuses et croûteuses Ølésions cutanées au niveau de la tête et du cou Ølocalisation des lésions ont également été observées sur certains chats (108). Folliculite profonde, furonculose et cellulite : ces dermatoses sont relativement peu fréquentes chez le chat et résultent le plus souvent de complication d’acné ou de Dermatite Allergique aux Piqûres de Puces (DAPP). Les lésions sont des papules et des pustules folliculaires voire des furoncles Ølésions cutanées (47) ; elles se situent sur le dos lors de DAPP, sur les lèvres et le menton lors d'acné et/ou sur la face et le cou Ølocalisation des lésions (108). La peau est parfois érythémateuse, oedémateuse et épaissie (cellulite) Ølésions cutanées (108). 40 c) Dermatoses anecdotiques Mycétome bactérien ou fongique : maladie suppurative chronique, elle apparaît dans la plupart des cas suite à un traumatisme (morsure, griffure…) ou quelques fois suite à la présence d’un corps étranger. Un ou plusieurs nodules fermes, alopéciques, ulcérés ou non sont le plus souvent associés à une fistule Ølésions cutanées d’où s’écoule un exsudat purulent composé de petits grains blancs ou foncés, similaires à de petits grains de sable (108, 47). Granulome mycobactérien : maladie suppurative chronique très rare ¾Lèpre féline : un ou plusieurs nodules alopéciques peuvent s'ulcérer, s’abcéder ou fistuler Ølésions cutanées sans signe d’amélioration. Les lésions peuvent apparaître sur n'importe quelle partie du corps (66) bien que la tête (localisation nasale, buccale et linguale), les extrémités et parfois le tronc soient plus souvent atteints Ølocalisation des lésions (47, 108). Une lymphadénopathie loco-régionale est notée dans certains cas ØExamen clinique (66, 47). ¾Granulome mycobactérien atypique : des nodules dépilés, érythémateux, fermes et de croissance lente sont observés en premier. En quelques semaines à quelques mois, ceux-ci évoluent en abcès sous-cutanés parfois douloureux (panniculite pyogranulomateuse) et en ulcères et sont associés le plus souvent à des fistules sous-cutanées Ølésions cutanées. Les localisations préférentielles sont la face et les membres mais également les régions abdominale et inguinale en raison de la pathogénicité accrue des mycobactéries en présence de lipides Ølocalisation des lésions (108, 117). 41 2. Dermatoses fongiques a) Dermatose la plus fréquente Dermatophytose : De part son grand polymorphisme clinique et l’importance du portage asymptomatique, cette dermatose doit systématiquement être incluse dans le diagnostic différentiel en dermatologie (47, 95). Le prurit est d’intensité variable : il peut être absent à intense Øprurit (47). Une dépilation nummulaire, d’évolution centrifuge lente (diamètre de 1 à 8 cm), associée à des squames, des croûtes et parfois un érythème est la lésion la plus typique (47, 16). La chute des poils peut être sévère et très étendue ou très discrète, asymétrique ou non, inflammatoire ou non (108). Les poils sont généralement cassés ou anormaux (47). On note parfois une hyperkératose folliculaire associée ou non à des comédons Ølésions cutanées (108). La face, les pavillons auriculaires et l’extrémité distale des membres sont les principales localisations. Le toilettage permet une extension rapide des lésions à d’autres régions du corps Ølocalisation des lésions (82). Des formes cliniques moins fréquentes peuvent être observées : dermatite érythématosquameuse, parfois très croûteuse des jonctions cutanéo-muqueuses de la face (paupières, lèvres, chanfrein) singeant tout à fait une dermatose auto-immune de type pemphigus foliacé (16), état kérato-séborrhéique généralisé ou localisé (séborrhée acquise de la queue, acné) (16, 82, 108), dermatite squameuse généralisée (47), alopécie auto-induite symétrique (47), dermatite érythémateuse prurigineuse à l'origine d'une dermatite miliaire (peu fréquente) (16, 108), onychomycose asymétrique (un doigt ou plusieurs doigts sur une patte) (rare) (82, 108), kérion Ølésions cutanées et otite externe (rares) ØExamen dermatologique (16, 108). Des nodules (pseudo-mycétomes à Microsporum canis) sont décrits chez les Persans : ils sont fréquemment ulcérés et apparaissent généralement sur le dos ou à la base de la queue (108). Chez le Rex Devon, les lésions se manifestent sous la forme de plages annulaires Ølésions cutanées où les poils sont plus longs et plus noirs que la normale (95). Chez le chaton, les lésions sont plus inflammatoires et plutôt localisées sur la tête et les membres antérieurs Ølésions cutanées (47, 95). 42 b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Dermatite à Malassezia : bien que rarement rapportées, ces dermatoses sont localisées (chanfrein, menton) ou généralisées Ølocalisation des lésions. Les lésions localisées sont soit érythémateuses et suintantes (chanfrein) soit papulo-pustuleuses dans la zone du menton, singeant tout à fait les lésions de l'acné féline Ølésions cutanées. Les cas généralisés se présentent essentiellement sous la forme d'un état kérato-séborrhéique associé à une otite externe érythémato-cérumineuse sévère (cérumen noir et cireux) Ølésions cutanées et Examen dermatologique. (108, 16) Sporotrichose : La maladie se manifeste sous trois formes cliniques : cutanée, cutanéo-lymphatique et systémique et dépendent probablement du statut immunitaire de l’animal ; la forme cutanée correspondrait à un statut immunitaire peu perturbé (47) et la plus fréquemment rencontrée (108). Un abcès, une cellulite ou un nodule croûteux apparaissent initialement, suite à une bagarre par exemple. La lésion devient peu à peu exsudative (exsudat purulent) et ulcérative. Une nécrose peut apparaître exposant alors les muscles voire les os Ølésions cutanées (47, 108). Ces lésions siègent communément sur la tête, l’extrémité distale des membres ou à la base de la queue (98). D’autres zones peuvent être atteintes suite au comportement de toilettage (autoinnoculation) (47, 108) Ølocalisation des lésions. Un syndrome fébrile est souvent observé (47) ØExamen général. Cryptococcose : c’est la mycose systémique la plus fréquente chez le chat. On observe dans environ 40% des cas une atteinte cutané avec des papules et des nodules, simples ou multiples, des abcès ulcérés et des fistules Ølésions cutanées. Une lymphadénopathie périphérique est souvent observée ØExamen général. La localisation préférentielle est la face avec atteinte du chanfrein dans environ 70-80% des cas, des pavillons auriculaires et des coussinets mais ces lésions peuvent également se rencontrer sur tout le corps Ølocalisation des lésions (47, 108). Il n'y a souvent ni douleur ni prurit Øprurit. 43 Les symptômes généraux non spécifiques (dépression, amaigrissement…) et spécifiques sont importants ØExamen général (72, 108, 47) : -symptômes respiratoires (atteinte de l'appareil respiratoire supérieur dans 70% des cas) (108) : éternuements, reniflements et jetage séropurulent ou hémorragique. L’atteinte pulmonaire est rare. Une masse nodulaire plus ou moins ferme et rosée (type polype) est souvent visible dans une narine ou les deux et déforme parfois la truffe. -symptômes neurologiques : ils dépendent de la localisation des lésions au sein du système nerveux central (abattement, perte de connaissance, tourner en rond, pousser au mur, ataxie et parésie) -symptômes oculaires : uvéite antérieure, cécité due à un décollement de rétine, choriorétinite granulomateuse ou panophtalmie. Candidose : les troubles digestifs dominent un tableau clinique varié. Les candidoses cutanées correspondent le plus souvent à une atteinte mucocutanée qui se manifeste par des lésions exsudatives, souvent prurigineuses Øprurit aux jonctions cutanéo-muqueuses (autour des yeux, des narines ou de la sphère ano-génitale) ou dans les zones humides (zone de plis) Ølocalisation des lésions (108). c) Zoonoses et dermatozoonoses La dermatophytose est la dermatozoonose la plus fréquente du chat et provoque chez l’homme un herpès circiné. D’autres dermatoses comme la sporotrichose et la cryptococcose sont des zoonoses plus rares. 44 3. Dermatoses parasitaires a) Dermatoses les plus fréquentes Otacariose : dermatozoonose Elle se caractérise le plus souvent par une otite bilatérale, érythémato-cérumineuse avec un cérumen sec et brun-noirâtre ØExamen dermatologique à l'origine d'un réflexe audito-podal positif (14) ØExamen dermatologique (44). Le prurit est intense Øprurit (44). Des lésions auto-induites érosives et alopéciantes, rétro- ou pré-auriculaires sont fréquentes ; des othématomes sont plus rarement observés Ølésions cutanées et localisation (44, 108). Des ruptures du tympan secondaires à l’otite sont rares, mais elles peuvent induire un syndrome vestibulaire ØExamen général. Des lésions prurigineuses Øprurit papulo-croûteuses et /ou alopéciantes peu spécifiques, de la face, du cou, des pattes et de la région dorso-lombaire Ølocalisation des lésions sont parfois signalées (44). Des localisations corporelles sans atteinte des conduits auditifs externes sont très rares (44). Pulicose : dermatozoonose Cette dermatose se traduit par un prurit discret Øprurit, la présence de quelques papules et un léger squamosis (44). Elle peut être asymptomatique. b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Trombiculose : les lésions primaires sont des papulocroûtes et des pustules sur une peau érythémateuse (apparence d'une dermatite miliaire, cf. chapitre III). Des squames, des dépilations voire des excoriations et des érosions Ølésions cutanées apparaissent secondairement. Le prurit est d’autant plus intense que les localisations sont multiples et persistent en général peu de temps Øprurit. Les localisations habituelles correspondant aux sites d’infestation sont la tête (base des pavillons auriculaires, dédoublement de l’oreillon), le cou et les pattes (régions péri-unguéales) Ølocalisation des lésions. (44, 108) 45 Cheylétiellose : dermatozoonose Les cheylétielloses sont fréquemment asymptomatiques chez le chat (10). Le prurit peut être intense Øprurit et être à l'origine d'un léger squamosis, de dépilations localisées ou diffuses et de lésions papulo-croûteuses érythémateuses Ølésions cutanées (10, 44). La tête et le tronc sont principalement atteints Ølocalisation des lésions. Démodécie : cette parasitose est relativement rare chez le chat par rapport au chien. Les lésions cutanées sont variables et peu évocatrices : alopécies localisées ou diffuses plus ou moins symétriques, érythème, squamosis, érosions, croûtes, séborrhée, comédons, hyperpigmentation, ulcérations, macules, papules et/ou pustules Ølésions cutanées (43, 44). Une otite bilatérale érythémato-cérumineuse est fréquemment observée et peut en constituer la seule manifestation clinique ØExamen dermatologique (43, 44). Chez le chat Persan, une forme clinique particulière est observée : la séborrhée grasse faciale Ølésions cutanées (43). Le prurit est d’intensité variable Øprurit. Les localisations préférentielles sont initialement la tête et le cou puis, plus rarement, le tronc et les membres Ølocalisation des lésions (43, 44). Phtiriose : le prurit est d'intensité variable (il peut être absent) Øprurit (44, 14). Cette acariose se manifeste par des lésions cutanées peu spécifiques comme des lésions papulocroûteuses (aspect de dermatite miliaire), un pelage terne, des squames et un état kératoséborrhéique (cf. 13) Ølésions cutanées (44, 108). Ces manifestations cliniques sont principalement localisées sur le tronc, la nuque et la face Ølocalisation des lésions (44). Myiase cutanée : les larves forment des galeries Ølésions cutanées dans la peau, en particulier autour du nez, des yeux, de la gueule, de la sphère ano-génitale, et au niveau des plaies non soignées Ølocalisation des lésions (108, 55). Un état fébrile, une dépression et une prostration sont observés lors d'infestation massive ØExamen général (55). 46 c) Dermatose anecdotique Gale notoédrique : dermatozoonose Les premières lésions apparaissent à la base des pavillons auriculaires puis s’étendent jusqu’au haut de l’oreille, la face, les paupières et le cou (108, 47). Elles atteignent secondairement les membres, l’abdomen et la région anale Ølocalisation des lésions (44). Ces lésions se manifestent sous la forme de dépilations, d'un érythème, de squames et de croûtes jaunes épaisses (formation d’un "casque notoèdrique") très adhérentes et secondairement sous la forme de lésions hyperpigmentées, lichénifiées et auto-induites Ølésions cutanées (44, 108). Le prurit est d’intensité variable (le plus souvent intense (82)) Øprurit (44, 108). Une lymphadénopathie périphérique est souvent présente ØExamen général (108). d) Dermatozoonoses Les dermatozoonoses d’origine parasitaire les plus fréquemment rencontrées chez le chat sont l’otacariose et la pulicose. La cheyletiellose est surtout présente dans les chatteries et quelques foyers de gale notoédrique sont présents dans les Dom-Tom. 4. Dermatoses virales Les viroses cutanées ont longtemps été sous-diagnostiquées probablement du fait de la difficulté d'identifier le virus en cause. Les techniques d'investigation actuelles permettent désormais de mieux les étudier. Les chats bénéficient d’un protocole de vaccination courant qui les protège contre les viroses les plus fréquentes parmi lesquelles se trouvent certaines viroses cutanées (calicivirose, herpesvirose, FeLV). D'un point de vue pratique, une dermatose d'origine virale devra être suspectée en présence (70) : -de lésions ulcératives étendues non liées à du léchage -de plaques hyperpigmentées -d'un antécédent récent de coryza et/ou d'herpès oculaire -d'un chat orange qui devient progressivement blanc 47 a) Dermatoses les plus fréquentes Dermatite ulcérative associée à l'herpèsvirus félin de type 1 : les infections aiguës se manifestent par des signes généraux (anorexie, fièvre, léthargie), une atteinte de l'appareil respiratoire supérieur et surtout, des signes oculaires bilatéraux importants tels qu'un blépharospasme, des écoulements muqueux à muco-purulents et une hyperhémie oculaire ØExamen général. Les formes chroniques se traduisent le plus souvent par une conjonctivite unilatérale modérée ØExamen général (71). Des lésions cutanées, moins fréquentes que les lésions oculaires, se manifestent par des vésicules, des ulcères et des croûtes Ølésions cutanées au niveau de la face (chanfrein, truffe, pavillons auriculaires) et des coussinetsØlocalisation cutanées (47). Une atteinte buccale (stomatite et ulcères buccaux) Ølésions et localisation cutanées est parfois notée, d’où l’importance de l’examen clinique (47, 108). Calicivirose : les formes aiguës se manifestent essentiellement par des ulcères Ølésions cutanées buccaux et podaux Ølocalisation cutanées (108). Des signes cliniques tels qu'un syndrome fébrile, une conjonctivite, une gingivite, une pharyngite et une palatoglossite associés parfois à de l'arthrite sont rapportés ØExamen général (112). b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Dermatoses associées aux rétrovirus (FeLV-FIV) : l'importance des rétroviroses chez le chat mérite de décrire les dermatoses associées bien que celles-ci soient relativement rares. ¾FeLV : plusieurs dermatoses peuvent être associées au FeLV. Une dermatose à cellules géantes se traduit par des lésions prurigineuses Øprurit de la face (paupières, régions préauriculaires, menton, lèvres), des pavillons auriculaires (otites ulcératives), du cou et plus rarement aux jonctions cutanéo-muqueuses (anus, prépuce), aux membres, aux coussinets et au tronc Ølocalisation des lésions (91). Elles sont le plus souvent alopéciques, plus ou moins symétriques, squameuses, croûteuses, séborrhéiques (108, 41) et évoluent vers l'érosion voire l'ulcération (108) Ølésions cutanées. Une gingivite chronique ou récurrente et une pyodermite (abcès, folliculite…) peuvent également être associées (108). Cette virose est généralement associée à de nombreux signes cliniques liés au type cellulaire ou au tissu infecté de manière prédominante ØExamen général (112, 80, 41, 108). Des symptômes généraux (anorexie, léthargie, amaigrissement, fièvre) ØExamen 48 général apparaissent quelques semaines après le début de la dermatose. Des cornes épidermiques, uniques ou multiples Ølésions cutanées, peuvent être observées sur les chats infectés par le FeLV : elles siègent principalement sur les coussinets plantaires et plus rarement sur la face Ølocalisation des lésions (108, 47). ¾FIV : les signes les plus communs sont les maladies orales chroniques ou récurrentes de la cavité buccale Ølocalisation des lésions qui se caractérisent par une gingivite, une stomatite et/ou une périodontite Ølésions cutanées. Des abcès chroniques ou récurrents, ou des infections bactériennes chroniques de la peau (otites externes, pyodermites…) Ølésions cutanées ont été associés à une séropositivité au FIV (72, 108, 112). Le FIV est associé dans plus de 50% des cas à l'apparition d'une pododermatite lymphoplasmocytaire (15). Des affections digestives (diarrhée chronique), respiratoires (tractus respiratoire supérieur) et une lymphadénopathie, associées à des signes généraux (fièvre, léthargie, anorexie…), sont décrits ØExamen général (72). Péritonite Infectieuse Féline (PIF) : les symptômes cutanés sont rares (108) et se manifestent expérimentalement par des ulcérations et des lésions nécrosées à l’emporte-pièce, ovales ou linéaires, bien délimitées, non prurigineuses Øprurit et non douloureuses Ølésions cutanées. Elles se localisent préférentiellement sur la face, les pavillons auriculaires, le cou et l’anus Ølocalisation des lésions (47, 71). L'animal atteint est généralement présenté en consultation avec des signes cliniques généraux (fièvre élevée et persistante, anorexie, amaigrissement et léthargie) ØExamen général (36). Poxvirose : dermatozoonose. Une lésion unique (type plaie de morsure ou de piqûre) apparaît généralement sous la forme d'une plaque érythémateuse plus ou moins ulcérée Ølésions cutanées localisée sur la tête, le cou et/ou les membres antérieurs Ølocalisation des lésions (7, 108). Ces lésions passent le plus souvent inaperçues. Ensuite, des lésions multiples initialement maculeuses, dépilées et érythémateuses, évoluent en une dizaine de jours en papules de 2 à 3 mm de diamètre qui croissent en 2-3 jours pour donner des lésions nodulaires de 0.2 à 2 cm de diamètre Ølésions cutanées (6). Ces dernières sont typiquement appelées "Pox". Une généralisation à l'ensemble du corps est alors observée Ølocalisation des lésions. Ces lésions s'ulcèrent rapidement et se recouvrent de croûtes Ølésions cutanées ; le prurit est variable et le plus souvent intense Øprurit (108, 82). Dans certains cas, les vésicules sont visibles avant le stade ulcéreux (112). 20% des chats environ présentent des ulcérations Ølésions cutanées de la cavité buccale et 49 de la langue Ølocalisation des lésions (6). D'autres symptômes peuvent être signalés : dyspnée, tachypnée, conjonctivite, blépharite, kératite, fasciculations musculaires, diarrhée, anorexie, abattement, hyperthermie et adénopathie ØExamen général (47). Les lésions guérissent lentement et spontanément en 3 à 8 semaines dans la plupart des cas. Les surinfections bactériennes (abcès voire cellulite), les infections par le FIV/FeLV ou les traitements (corticoïdes/acétate de mégestrol) concomitants peuvent entraîner une généralisation dramatique des lésions cutanées et une pneumonie nécrosante sévère, parfois à l’origine du décès de l’animal (47, 71). La majorité des chats infectés restent en bon état général ØExamen général (112) et ne présente que la forme dermatologique de la maladie (71) . Papillomavirose : les lésions classiques du type "verrues" (papillome solitaire pédonculé hyperkératosique en forme de chou-fleur) sont rares chez le chat (108, 64) et se manifestent le plus souvent sous la forme de multiples petites plaques érythémateuses (131) Ølésions cutanées de 0,3 à 3 cm de diamètre et légèrement surélevées (112, 64). Ces lésions ne sont pas prurigineuses Øprurit : elles évoluent en plaque blanches ou pigmentées, isolées ou confluantes (71, 64) puis progressivement croûteuses et hyperkératosiques, parfois squameuses et grasses au toucher (108, 19), et peuvent se recouvrir de corne cutanée Ølésions cutanées (103). Elles peuvent apparaître sur tout le corps mais sont le plus décrites sur la tête, le cou, les membres, les épaules, la ligne dorsale du dos et l'abdomen Ølocalisation des lésions (71, 64, 108, 112, 19). c) Dermatozoonose La poxvirose est une zoonose pour l’homme immuno-déprimé (papulocroûtes localisées). 50 5. Dermatoses allergiques a) Dermatoses les plus fréquentes Dermatite atopique : c’est la plus fréquente des dermatoses allergiques. Les signes cliniques peuvent être cutanés et/ou respiratoires (38). Le prurit est constant, alésionnel en début d’évolution, saisonnier ou perannuel, et d'une intensité parfois sévère ; il est localisé (tête et cou) ou généralisé Øprurit (93, 38). Parfois, devant l'absence de lésions cutanées flagrantes, seuls des signes respiratoires/oculaires motivent le propriétaire à consulter (108, 93) ØExamen général. Les signes cutanés sont le plus souvent des alopécies auto-induites, des lésions papulo-croûteuses (dermatite miliaire, cf. chapitre III), des plaques éosinophiliques (manifestations principales du Complexe Granulome Eosinophilique, cf. chapitre III) et des lésions érythémateuses érosives et croûteuses de la face et du cou (cf. chapitre III) Ølésions cutanées (38). Les principales localisations sont l'abdomen, les régions inguinales et axillaires, le thorax latéral, la face caudale des cuisses, les membres antérieurs, la face, le cou, et les pavillons auriculaires ; une généralisation des lésions est possible (108) Ølocalisation des lésions. On note parfois une otite érythémateuse bilatérale, pododermatite quadripodale, un érythème facial et un trouble de la kératinisation (82, 38, 108) ØExamen dermatologique. Les signes respiratoires se caractérisent par des rhinites, une toux chronique suggestive d’une bronchite allergique, une dyspnée accompagnée par des sifflements expiratoires compatibles avec une bronchite asthmatiforme ; une blépharoconjonctivite érythémateuse et bilatérale est parfois notée (38) ØExamen général. Une polyadénomégalie est signalée dans les cas chroniques de dermatite miliaire et de plaques éosinophiliques (cf. chapitre III) (38) ØExamen général. Dermatite par hypersensibilité aux piqûres de puces (DHPP) : le prurit est généralisé (70) et plus ou moins intenseØprurit. Il s'accompagne d'une alopécie symétrique auto-induite généralisée dite alopécie extensive féline mais la lésion la plus caractéristique est l’apparition de papulocroûtes (dermatite miliaire) (selon les études, une dermatite miliaire est présente dans 65 à 85% des cas de DAPP chez le chat) (70, 94). On peut également trouver des manifestations du Complexe Granulome Eosinophilique (CGE) (cf. chapitre III), des lésions alopéciques, croûteuses et des excoriations suite au grattage (dermatite érosive et croûteuse) (70, 47, 108). Une séborrhée et un squamosis sont parfois les seuls signes cliniques Ølésions cutanées (70). Les lésions cutanées se situent préférentiellement en région dorso-lombaire, 51 sur la face caudale des cuisses, sur l'abdomen ventral, les flancs et la face et le cou (dermatite érosive et croûteuse de la face et du cou, cf. chapitre III). Une généralisation des signes cutanés peut apparaître lors d'hypersensibilité aiguë (108) Ølocalisations des lésions. Une adénopathie périphérique peut être observée ØExamen clinique (109). Intolérance alimentaire : le prurit est constant, non saisonnier, d'intensité variable Øprurit et généralisé ou localisé (face, pavillons auriculaires et /ou cou) Ølocalisation des lésions (93, 42, 108). Les signes cutanés se manifestent par des lésions primaires (érythème, papules, pustules) rarement observées et des lésions secondaires (érosions et croûtes) Ølésions cutanées : la dermatite érosive et croûteuse de la face et du cou (cf. chapitre III) semble être l'entité la plus fréquente (93). Une otite érythématocérumineuse bilatérale ØExamen dermatologique peut parfois être observée ainsi qu'une pododermatite quadripodale et une anite ØLésions cutanées et localisation des lésions (93, 42). D'autres manifestations cutanées sont décrites comme une alopécie auto-induite symétrique, un état kératoséborrhéique, une dermatite miliaire (lésions papulo-croûteuses) et certaines expressions du Complexe Granulome Eosinophilique (en particulier l’ulcère atone, cf. chapitre III) Ølésions cutanées (42, 18, 108). On note parfois un angioedème, de l’urticaire, une adénopathie périphérique et une conjonctivite ØExamen général (109, 108). Des symptômes digestifs peuvent apparaître, associés ou non aux lésions cutanées, et se manifester par des vomissements et des diarrhées intermittentes (108, 42) ØExamen général. b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Allergie de contact : cette dermatose est peu commune chez le chat dont le pelage épais le protège relativement bien. Le prurit est modéré à intense et non saisonnier Øprurit. Les signes cutanés se manifestent en premier par un érythème, des macules, papules et très rarement par des vésicules Ølésions cutanées. Les lésions secondaires au grattage se surajoutent rapidement : excoriations, alopécie et croûtes Ølésions cutanées. Des plaques alopéciques hyper- ou hypopigmentées et lichénifiées peuvent être observées dans les cas de dermatites de contact chroniques Ølésions cutanées. Les lésions se situent essentiellement dans le cou (collier anti-puces), sur la truffe et les lèvres (écuelle en plastique) et sur les pieds (coussinets et surfaces interdigitées) Ølocalisation des lésions (108, 93, 62). 52 Allergie aux piqûres de moustiques : le prurit est constant et d'intensité variable Øprurit. Des papules voire des plaques érythémateuses deviennent ulcérées, nécrotiques et croûteuses. La chronicité des lésions se manifeste ensuite par des nodules, un changement de pigmentation, une alopécie et des squames Ølésions cutanées. Ces lésions se situent essentiellement au niveau des pavillons auriculaires (face externe surtout), sur le chanfrein et parfois sur les extrémités podales (coussinets) (58) Ølocalisation des lésions. On note parfois une lymphadénopathie et, dans les cas aigus, de l’hyperthermie ØExamen général. (108, 93) Allergie aux endoparasites : le prurit est généralisé ou multifocal et non saisonnier Øprurit. Il est associé à des papulocroûtes, de l’urticaire et /ou une dermatite séborrhéique Ølésions cutanées. Les troubles intestinaux ne sont pas systématiques ØExamen général (70, 108). 6. Dermatoses à médiation immune a) Dermatose la plus fréquente Pemphigus foliacé : ce pemphigus correspond à la dermatose auto-immune la plus fréquente chez le chat. Il se traduit par des lésions exclusivement cutanées, initialement localisées au chanfrein et aux pavillons auriculaires (face interne) et qui évoluent souvent au niveau du lit de l’ongle et du replis unguéal, sur les coussinets de plusieurs pattes et autour des mamelons Ølocalisation des lésions. L’atteinte est multifocale ou généralisée, d’évolution généralement lente sauf lors de localisation abdominale. Les lésions primaires sont essentiellement des macules érythémateuses et des pustules qui, en raison de leur extrême fragilité, évoluent en collerettes ou érosions associées à des squames, une alopécie et des croûtes jaune-foncé Ølésions cutanées. La présence de lésions multiples au niveau du lit de l’ongle avec un exsudat crémeux est très évocatrice de pemphigus foliacé. La douleur et le prurit sont variables Øprurit. Une lymphadénopathie périphérique peut être observée ainsi qu'une atteinte de l’état général (anorexie, hyperthermie…) lors d'atteinte sévère ØExamen général. C’est une maladie dont l’évolution peut être fluctuante avec des phases d’amélioration et de rechute ØAnamnèse (108, 47, 120, 110, 70). 53 b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Réaction cutanée médicamenteuse : cette dermatose présente des signes cliniques variés. Les manifestations cutanées sont le plus souvent des plaques et des papules érythémateuses et prurigineuses qui précèdent l'apparition de lésions alopéciques, croûteuses, excoriées voire ulcératives Ølésions cutanées (108). Le prurit est d'intensité variable et est à l’origine des lésions auto-induites Øprurit (108). L'atteinte lésionnelle peut être locale (jonctions cutanéomuqueuses) ou généralisée Ølocalisation des lésions (70, 108). Les signes systémiques sont généralement constants (fièvre, dépression…) ØExamen clinique (108). Ces manifestations cliniques varient selon la sensibilité au médicament de chaque individu (70). Erythème polymorphe : les lésions sont d’apparition aiguës ØAnamnèse et d'aspect variable : circulaires ou en croissant, des papules ou des plaques apparaissent érythémateuses, vésicobulleuses et /ou ulcérées Ølésions cutanées (107, 70, 108). Les principales localisations sont les muqueuses (cavité buccale), les jonctions cutanéo-muqueuses, les pavillons auriculaires, la région inguinale et le tronc Ølocalisation des lésions (70, 107). Le prurit est rare Øprurit et la douleur est occasionnelle. Les lésions vésicobulleuses ou ulcératives s'accompagnent de signes généraux (abattement, fièvre, anorexie…) ØExamen général : la dermatose est alors appelée érythème polymorphe multicentrique ou syndrome de Stevens-Johnson. (107, 106, 70) NB : l'érythème polymorphe présente classiquement des lésions sous forme de papules ou de plaques (< 3 cm de diamètre) circulaires dont le centre est plus clair, nécrotique ou vésiculeux (108). Nécrose toxique de l'épiderme : les symptômes sont d’apparition aiguë ØAnamnèse. On note une atteinte cutanée qui se manifeste par un érythème généralisé du corps (70) ainsi que des vésicules et des bulles qui laissent rapidement place à des collerettes épidermiques, une nécrose et des ulcères Ølésions cutanées (108, 106). Ces lésions sont multifocales (muqueuses de la cavité buccale, jonctions cutanéo-muqueuses et coussinets) ou généralisées Ølocalisation des lésions (70, 108). La douleur est modérée à importante (108). Des signes généraux apparaissent précocement (fièvre, anorexie, léthargie, dépression…) ØExamen général (108). 54 Vasculite : les lésions sont d’apparition aiguë ØAnamnèse. Des plaques alopéciques sont présentent en début d'évolution et dans les cas les plus bénins ; du purpura, des plaques, des bulles hémorragiques, des papules et des pustules apparaissent transitoirement, laissant place rapidement à de la nécrose et des ulcères à l'emporte-pièce qui deviennent croûteux Ølésions cutanées. Ces lésions peuvent être douloureuses. Leur localisation se situe surtout au niveau des extrémités comme les pattes, les pavillons auriculaires, les lèvres, la queue, le scrotum et les ongles (onychomadèse) (106), les points de pression et la muqueuse buccale Ølocalisation des lésions. Des signes généraux (anorexie, abattement, fièvre) et des oedèmes des extrémités et de la région inguinale (108) peuvent être présents ; l'atteinte d'organes internes (reins, poumons, intestins…) est souvent associée à des signes cliniques sévères ØExamen général. (70, 108). Chondrite auriculaire féline : les pavillons auriculaires Ølocalisation des lésions apparaissent oedématiés, érythémateux, douloureux et déformés Ølésions cutanées. L’atteinte est en général bilatérale. Une atteinte de l’état général est possible (épisodes d'hyperthermie ou de léthargie transitoires) ØExamen général (108, 3, 70). c) Dermatose décrite uniquement chez le chat Pododermatite plasmocytaire : cette dermatose relativement rare affecte généralement plusieurs coussinets de plusieurs pattes, avec une préférence pour les coussinets métacarpien ou métatarsien centraux Ølocalisation des lésions (15, 49, 108). Le coussinet est d'abord enflé, squameux , légèrement violacé, mou voire flasque : à ce stade, aucune douleur ou gêne n’est notée (15, 108) ; la surface de la peau est souvent striée ou écaillée (108, 15). Les lésions ulcérées drainent un liquide hémorragique (82) Ølésions cutanées : cela occasionne alors une douleur aiguë et la boiterie d'une ou plusieurs pattes (70, 15, 108, 49). Des signes cliniques généraux (léthargie, hyperthermie, anorexie…) et une lymphadénopathie périphérique sont généralement associés ØExamen général (49, 108, 15, 105). 55 7. Dermatoses d’origine hormonale et métabolique Les manifestations cutanées des endocrinopathies sont généralement peu spécifiques, mis à part le syndrome d’hyperfragilité cutanée, et ne s’accompagne qu’exceptionnellement chez le chat d’alopécie, contrairement au chien. Le diabète sucré, l’hyperthyroïdie et l’hypercorticisme sont les endocrinopathies les plus fréquentes du chat et, même si leur impact cutané reste faible, le clinicien doit en tenir compte dans sa démarche diagnostique. a) Endocrinopathies les plus fréquentes à faible manifestation cutanée Diabète sucré : les signes cutanés sont très rares. On note essentiellement la présence d'un pelage séborrhéique, une peau fine et hypotonique et une alopécie symétrique en région inguinale, sur les flancs et les membres postérieurs (82) Ølocalisation et lésions cutanées. Cette affection prédispose aux infections par Staphylococcus sp. et Candida sp (infections urinaires, respiratoires et cutanées). (31, 108) Hyperthyroïdie : on note des signes cutanés dans environ 30% des cas (108). L’animal présente alors un poil piqué, une alopécie symétrique ou locale associée à un toilettage excessif (Øcomportement), des griffes très longues, une séborrhée et une peau fine Ølésions cutanées (108, 28, 31). Dans certains cas chroniques, on peut noter une alopécie complète du tronc Ølocalisation des lésions avec une peau fine et hypotonique mimant un hypercorticisme (108, 31). Le principal motif de consultation d'un propriétaire de chat hyperthyroïdien est en général une diarrhée chronique (bouse nauséabonde) avec amaigrissement progressif et polyphagie. Une association avec une polyuro-polydypsie, un trouble du comportement (hyperactivité, nervosité), des vomissements et une tachycardie est également observée ØExamen général (Mode de vie) (99, 28). Une palpation du cou permet généralement de mettre en évidence une petite masse (thyroïdienne), souvent à l'entrée de la poitrine ØExamen général (28). Hypercorticisme : ce syndrome est beaucoup moins fréquemment rencontré que chez le chien. D'origine spontanée (tumeurs hypophysaire ou surrénalienne) ou iatrogène (traitement à base de glucocorticoïdes), il se manifeste essentiellement par des symptômes généraux comme une polyuro-polydypsie (90 à 100% des cas), une polyphagie (80 à 100% des cas) et une ptose abdominale (70 à 95% des cas) ØExamen général (124). 56 b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Xanthome cutané : des papules, des nodules ou des plaques couleur cire de bougie et de localisation sous-cutanée ou cutanée, apparaissent entouré d'un halo érythémateux Ølésions cutanées. Ces lésions peuvent évoluer en ulcérations croûteuses Ølésions cutanées. Elles peuvent être douloureuses ou prurigineuses (le prurit est inconstant) Øprurit et affectent préférentiellement la tête, les extrémités distales et les proéminences osseuses Ølocalisation des lésions (108, 59, 25). Les symptômes généraux sont variés et dépendent de la cause sousjacente ØExamen général (47). Des symptômes oculaires (dépôt lipidique intra-cornéen) peuvent être observés ØExamen général (47). Alopécie paranéoplasique pancréatique : ce syndrome cutané paranéoplasique est associé à l’évolution d’un adénocarcinome pancréatique ou des voies biliaires métastasé au foie (47, 108) ; les symptômes cutanés précèdent les symptômes généraux : on note une alopécie abdominaleØlésions cutanées complète et soudaine qui atteint progressivement la partie ventrale du cou et du thorax, et la face médiale des membres Ølocalisation des lésions (108, 47, 90). La peau prend un aspect vernissé ou brillant caractéristique avec parfois une pigmentation lenticulaire (90). Les coussinets plantaires peuvent présenter un décollement dermo-épidermique et être très douloureux (47, 108). Les symptômes généraux sont peu spécifiques (dilatation abdominale, anorexie, abattement, amaigrissement, mauvais état général) ØExamen général et s’aggravent rapidement pour conduire à la mort (90). Défluxion en phase télogène ou anagène : la défluxion en phase télogène se manifeste par une mue excessive aboutissant à une peau alopéciée Ølésions cutanées. Lors de défluxion en phase anagène, une partie seulement de la structure du poil est anormale, ce qui aboutit à sa fracture lorsque le pelage croît et donne une apparence fracturée à toute la robe, en particulier au niveau du tronc Ølésions cutanées. Selon la cause sous-jacente, la perte de poils se manifeste au bout de quelques jours (phase anagène) voire quelques mois (phase télogène). (108, 79) Syndrome d’hyperfragilité cutanée acquise : la peau est fine, non hyperextensible, d’aspect translucide, très friable et se déchire très facilement. On note parfois une alopécie partielle Ølésions cutanées. Les déchirures sont spontanées, non hémorragiques et non douloureuses (47). 57 c) Dermatose décrite uniquement chez le chat Dermatite exfoliative paranéoplasique : ce syndrome cutané paranéoplasique est rare et associé à l’évolution d’un thymome. Les symptômes cutanés sont précoces et précèdent les symptômes généraux (47). Une dermatite érythémateuse et squameuse Ølésions cutanées débute sur la tête, les pavillons auriculaires et le cou avant de se généraliser Ølocalisation des lésions (97, 108). La présence du prurit est variable Øprurit (97). Un dépôt cireux noirâtre s'accumule autour des lèvres, des yeux, dans le canal auriculaire externe et au niveau du lit de l'ongle (108). Parfois, les lésions cutanées sont les seules manifestations cliniques (47). Les symptômes généraux se manifestent par une toux, une dyspnée et des symptômes peu spécifiques (anorexie, léthargie, faiblesse musculaire) Ø Examen clinique (97). 8. Dermatoses néoplasiques, métastatiques et hyperplasiques Les tumeurs cutanées représentent 20 à 30% de l'ensemble des tumeurs chez le chat (2e place après les tumeurs lymphoïdes) (47, 22). Elles procèdent des différents constituants cutanés comme le tissu épithélial (50% des tumeurs), mésenchymateux (48%), les cellules du système mélanogène, et plus rarement les tissus lymphoïde, nerveux et vasculaire (108, 47). Les principales tumeurs rencontrées chez le chat sont les tumeurs basocellulaires (épithélioma basocellulaires), les épithélioma spinocellulaires, les mastocytomes et les fibrosarcomes, ces derniers étant aujourd'hui les tumeurs les plus fréquentes (108, 47). Chez le chat, les tumeurs malignes sont trois fois plus importantes que les tumeurs bénignes (105, 22). Le polype nasopharyngé est une dermatose inflammatoire hyperplasique relativement rare dont la connaissance est toutefois utile dans un diagnostic différentiel d'otites récidivantes (108). a) Dermatoses les plus fréquentes Epithélioma spinocellulaire (ou carcinome épidermoïde) : cette tumeur maligne procède des kératinocytes et évolue lentement de manière invasive, préférentiellement sur les narines, le bord des oreilles, les paupières, les lèvres et plus rarement le chanfrein (47, 63). 45% des chats ont des lésions multiples (22) Ølocalisation des lésions. La tumeur au départ in situ (localisée strictement au revêtement épidermique et aux follicules pileux) est précédée d'une lésion précancéreuse de dermatose solaire : la kératose actinique (cf. infra). Les zones cutanées atteintes sont érythémateuses, squameuses, érosives puis ulcératives et sont souvent 58 recouvertes de croûtes cireuses (formation de bourrelets indurés sur les pavillons auriculaires) Ølésions cutanées (22, 108, 47). L'épithélioma spinocellulaire métastase lentement (108). Epithélioma basocellulaire : il se caractérise le plus souvent par un nodule unique de 0,5 à 3 cm de diamètre (voire 10 cm dans les formes kystiques), pédiculé et exophytique ou en dôme et situé sur un tégument pigmenté (47). Il est alopécique, ulcéré et prend parfois une coloration gris-bleutée qui fait suspecter un mélanome, rare chez le chat Ølésions cutanées (47, 108). Une localisation à la face (paupières, nez) et au cou est parfois rapportée, mais l’ensemble du territoire cutané peut être concerné Ølocalisation des lésions (47). Complexe fibrosarcome félin : il constitue actuellement le premier type tumoral cutané chez le chat (12 à 41% des tumeurs cutanées du chat) (67). Une panniculite granulomateuse en serait la phase initiale. Tumeurs du « complexe fibrosarcome félin » : se caractérisent par des lésions fermes, nodulaires ou multi-nodulaires, de taille variable (1 à15 cm de diamètre), non douloureuses (sauf lorsqu’elles sont très volumineuses et/ou qu’elles infiltrent des structures profondes), sous-cutanées (tronc et extrémités distales des membres) ou intradermiques (pavillons auriculaires et doigts) Ølésions cutanées (108, 47). Elles sont très souvent alopéciques et non ulcérées en début d’évolution Ølésions cutanées (108). Leurs localisations préférentielles sont les zones d’injection : la zone inter-scapulaire, la face dorsale du cou, le thorax, les flancs, les lombes et les cuisses (47, 61, 67, 76) ; l’extrémité distale des membres et la face (pavillons auriculaires) sont aujourd'hui plus rares Ølocalisation des lésions (47). La vitesse d’évolution est très variable : les nodules peuvent rester de petite taille pendant très longtemps ou être rapidement invasifs (108, 47). Il semblerait que cette croissance s’accélère au fur et à mesure des exérèses successives (68, 39). Des métastases (poumons et nœuds lymphatiques régionaux) apparaissent dans moins de 20% des cas ØExamen général (29, 122, 39). ¾Panniculite granulomateuse : cette réaction inflammatoire granulomateuse serait une manifestation de la sensibilité particulière du chat vis-à-vis des adjuvants de vaccins ou d’excipients retards et représenterait à ce titre une lésion pré-cancéreuse de tumeur du complexe fibrosarcome félin (56). Cette lésion est observée généralement dans les semaines qui suivent une injection (vaccin ou substances thérapeutiques à effet retard) (29, 68). Elle se caractérise cliniquement par une zone érosive ou ulcérée douloureuse 59 Ølésions cutanées d’évolution subaiguë à chronique, aux sites d’injection, particulièrement dans la zone inter-scapulaire Ølocalisation des lésions (56). Mastocytome : cette dermatose représente la quatrième tumeur cutanée du chat (4 à 21% de l’ensemble des tumeurs cutanées) (47). Un nodule dermique unique, ferme, bien délimité, rosé Ølésions cutanées est généralement observé sur la face (région péri-orbitaire), le cou (dans plus de 50% des cas) ou l’extrémité distale des membres ; des formes multicentriques sont également observées Ølocalisation des lésions. On note parfois un prurit généralisé Øprurit. (108, 47) ¾Néoplasme type « mastocytome » procédant des cellules histiocytaires chez le Siamois : il se manifeste le plus souvent par de multiples papules et nodules rosés Ølésions cutanées localisés à la tête et au cou Ølocalisation des lésions qui peuvent régresser spontanément (40, 21, 108). Des symptômes non cutanés tels une gastrite, des ulcères duodénaux ou un trouble de la coagulation sanguine peuvent être associés ØExamen général (108). b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Epithélioma spinocellulaire in situ Il correspond à une dermatose précancéreuse ¾Epithélioma spinocellulaire in situ multicentrique (maladie de Bowen) : les lésions sont généralement multicentriques (108, 4, 78) mais peuvent aussi être uniques au début de la maladie (78). Elles apparaissent d'abord sous la forme de macules et de plaques de 0.5 à 3 cm de diamètre, bien circonscrites, hyperkératosiques et hyperpigmentées Ølésions cutanées (108). Parfois de la corne cutanée Ølésions cutanées se développe à la surface de quelques unes d'entre elles (108, 96). Certaines lésions deviennent verruqueuses (108). Plus tard, elles évoluent en plaques épaisses, ulcératives et croûteuses Ølésions cutanées qui saignent facilement (78, 108). Cette dermatose se développe plus volontiers sur des zones très poilues et fortement pigmentées (108, 4) ; la tête, le cou, les épaules, l'abdomen et la partie proximale des membres (78, 108, 4) Ølocalisation des lésions sont les régions les plus touchées. Ces lésions ne sont pas prurigineuses (78, 108) Øprurit. 60 Céruminome : il procède des glandes cérumineuses disséminées sur le revêtement cutané des conduits auditifs externes Ølocalisation des lésions. Les adénocarcinomes se développent dans 50% des cas (108). Le symptôme clinique est celui d’une otite externe suppurée chronique, le plus souvent unilatérale ØExamen dermatologique (47). L’examen otoscopique du conduit auditif externe montre la présence de nodules uniques ou multiples, rosés ou pigmentés, ulcérés ou non, pédiculés ou non dont la taille est extrêmement variable (quelques millimètres à plusieurs centimètres) Ølésions cutanées (47, 108). L'évolution de ces tumeurs peut être responsable d’une déformation de la région parotidienne voire d'une modification du port de la tête, d'un Syndrome de Claude Bernard–Horner, d'une paralysie faciale ou d'une ataxie vestibulaire ØExamen général, signe d’une extension au sein des oreilles moyenne et interne. Lors d’adénocarcinome, des métastases sont présentes dans les nœuds lymphatiques régionaux dans 15 à 20% des cas (47, 40). Lymphome cutané T épithéliotrope ou mycosis fungoïde : cette tumeur maligne est relativement rare et procède des lymphocytes T d'origine thymus-dépendante (114, 108). D'un polymorphisme clinique important, les lésions sont initialement érythémato-squameuses Ølésions cutanées généralisées Ølocalisation des lésions, souvent prurigineuses Øprurit et se compliquent de lésions auto-induites érosives, dépigmentées, croûteuses voire ulcératives Ølésions cutanées. A ce stade clinique, les symptômes généraux sont peu marqués ØExamen clinique. L’évolution se fait lentement (plusieurs mois, voire plusieurs années) avec l'apparition progressive de plaques et de nodules cutanés solitaires ou multiples Ølésions cutanées et une infiltration ulcérative Ølésions cutanées de la muqueuse buccale Ølocalisation des lésions. Les coussinets Ølocalisation des lésions sont parfois hyperkératosiques, ulcérés ou dépigmentés Ølésions cutanées. Une hypertrophie des nœuds lymphatiques périphériques, des signes d'atteinte systémique et parfois même une dissémination viscérale sont observés en phase terminale ØExamen général. (71, 108, 47) Mélanome : il représente la forme maligne des tumeurs mélanocytaires. Cette tumeur est peu commune et se manifeste par des lésions le plus souvent uniques qui se développent préférentiellement sur la tête (pavillons auriculaires, paupières, lèvres), le cou, la queue, les membres Ølocalisation des lésions. Des nodules de petite taille, pigmentés, parfois ulcérés Ølésions cutanées et de croissance lente sont observés (122). 61 Naevus des mélanocytes : cette prolifération bénigne des mélanocytes apparaît le plus souvent sous la forme d'une lésion unique, en forme de dôme ou pédiculée, bien circonscrite, ferme ou molle, pigmentée (marron à noir) de 0,5 à 4 cm de diamètre et alopécique Ølésions cutanées. La tête (particulièrement les pavillons auriculaires et le nez) et le cou sont les principales localisations Ølocalisation des lésions. (122, 40, 24) Kératose : elle se caractérise par une prolifération intense des kératinocytes qui entraîne une production excessive de kératine. ¾Kératose actinique (ou solaire) : les lésions sont le plus souvent uniques et se manifestent la forme de plaques érythémateuses, hyperkératinisées, croûteuses à indurées au niveau des zones corporelles peu ou pas pigmentées et peu velues suite à une exposition excessive aux rayons UV Ølésions cutanées. Le prurit et la douleur peuvent être intenses Øprurit. La kératose actinique est une lésion pré-cancéreuse qui peut rapidement se transformer en un épithélioma spinocellulaire invasif. (4, 108) ¾Corne cutanée : se présente sous la forme d’une excroissance ferme Ølésions cutanées que l’on retrouve en nombre au niveau des coussinets, notamment sous les griffes de l'animal Ølocalisation des lésions (108, 20). Les métastases cutanées de tumeurs primitives sont rares chez le chat (47). Métastases cutanées d’adénocarcinome mammaire : elles se caractérisent cliniquement par de nombreuses papules ou plaques érosives voire ulcératives, douloureuses et d’évolution subaiguë Ølésions cutanées principalement sur l’abdomen et en région inguinale Ølocalisation des lésions (84, 47). Métastases digitées d’adénocarcinome pulmonaire : les lésions sont uni- ou pluridigitées sur une ou plusieurs pattes Ølocalisation des lésions et apparaissent nodulaires, ulcérées, douloureuses, à l’origine d’une fréquente onychomadèse Ølésions cutanées (84, 47). Polype nasopharyngé : le principal signe clinique est la présence d'une otite externe unilatérale récidivante ØExamen dermatologique avec ou non des signes respiratoires ØExamen général. Une masse nodulaire peut en effet être localisée au niveau dorso-caudal du palais mou mais également dans les conduits auditifs Ølocalisation des lésions. L'atteinte de l'oreille externe/moyenne se manifeste par la présence d'un cérumen noir voire d'un exsudat purulent dans un conduit auditif érythémateux ou non (otite externe/moyenne) 62 ØExamen dermatologique ; un nystagmus, une perte d'équilibre, une tête penchée… sont observés lors d'atteinte des bulles tympaniques ØExamen général (108, 101) 9. Génodermatoses Les génodermatoses sont rares, même si elles constituent un domaine en pleine évolution de la dermatologie féline (utilisation de la microscopie électronique ou encore de l’immunohistochimie). a) Dermatoses les plus « fréquentes » Etats Kérato-Séborrhéiques : (cf. page 67) Hypopigmentation ¾Syndrome de Waardenburg : hypomélanose mélanocytopénique extensive, elle associe la surdité au pelage blanc, à l’hypochromie (yeux bleus) ou à l’hétérochromie irienne (1, 46). ¾Vitiligo : cette amélanose mélanocytopénique circonscrite se caractérise par l’apparition progressive de macules achromiques Ølésions cutanées plus ou moins symétriques au niveau des jonctions cutanéo-muqueuses de la face (truffe, lèvres, paupières, muqueuse buccale), parfois sur les coussinets palmo-plantaires, les griffes et le pelage Ølocalisation des lésions. L’évolution est lente. (47, 108, 46, 65) ¾Syndrome de Chediak Higashi : cette hypomélanose mélanopénique associe une hypopigmentation de la peau, du pelage Ølésions cutanées et des iris, un immunodéficit (prédisposition aux infections) et des troubles de l’hémostase primaire (hémorragies) ØExamen général. La mort est inéluctable (108, 1, 46) Hyperpigmentation ¾Lentigo : des hypermélanoses génétiques circonscrites, appelées lentigines, se manifestent sous le forme de macules brunes ou noires Ølésions cutanées ; chez le chat orange, on en retrouve au niveau des jonctions cutanéo-muqueuses de la face (lèvres, truffe, paupières, gencives) Ølocalisation des lésions. En petit nombre et de petite taille (1 mm) au départ vers l’âge de 1 an, elles augmentent progressivement en taille (jusqu’à 63 10 mm de diamètre) et en nombre pour devenir coalescentes. On les regroupe sous le terme de lentigo simplex. (108) ¾Urticaire pigmentaire : on note dès le plus jeune âge une éruption (évoluant parfois par crises) généralisée de macules et de papules croûteuses Ølésions cutanées sur la tête et dans certains cas au niveau du cou, du ventre et des extrémités Ølocalisation des lésions. Ces lésions deviennent progressivement brunes voire noires associée à un prurit chronique parfois intense Øprurit. (47, 108, 115) b) Dermatoses anecdotiques et /ou spécifiques d’une race Pili torti : seuls les poils secondaires sont aplatis et en rotation sur l'axe de la tige pilaire qui se fracture par la suite (47, 108, 37) . On note une hypotrichose quasi-généralisée, un état kératoséborrhéique, une otite cérumineuse ØExamen dermatologique, une peau plissée, une pododermatite et un périonyxis pluri-unguéal et pluri-podal Ølocalisation et lésions cutanées (47, 37). L'animal meurt rapidement (47). Dysplasie pilaire du chat Abyssain : seules les vibrisses et les poils primaires sont caractérisés par un renflement en forme d’oignon visible à l’œil nu à l'extrémité pilaire. Les poils sont rêches, ternes et amenés à se fracturer au cours de leur croissance. (119) Dysplasie folliculaire : un cas a été décrit chez une chatte tricolore (bleue, blanche et crème) Rex Cornish qui présentait une alopécie symétrique non inflammatoire Ølésions cutanées du dos, des lombes, du cou, de la face et des oreilles Ølocalisation des lésions (102). Hypotrichose congénitale : les chats naissent sans poils ou avec un fin duvet qu’ils perdent dans les premières semaines de vie Ølésions cutanées. Les Birmans présentent des anomalies ectodermiques telles que l’absence de griffes, vibrisses et papilles linguales. (104, 108) Epidermolyses bulleuses : ¾Epidermolyse bulleuse dystrophique : un cas est décrit avec des ulcérations Ølésions cutanées des coussinets, de la langue, des gencives, du palais et de l’oro-pharynx Ølocalisation des lésions. Elles se recouvrent de croûtes au niveau des métatarsiens, des métacarpiens et des doigts. De multiples onychomadèses ainsi qu’une fragilité cutanée Ølésions cutanées aux sites de frottements mécaniques sont également rapportées. (88) 64 ¾Epidermolyse bulleuse jonctionnelle : les lignées étudiées présentent généralement de nombreuses onychomadèses et onychodystrophies Ølésions cutanées avec une perte quasi systématique des ongles (47). Syndrome d’Ehlers-Danlos : dermatose très rare qui se manifeste par une peau fine, hyperextensible et très fragile. Des déchirures spontanées Ølésions cutanées (ou suite à une traction légère) de la peau peuvent survenir. Ces lésions saignent peu et cicatrisent facilement. D'autres symptômes cliniques liés à la déficience de la structure du collagène dans d'autres tissus que la peau sont observés : laxité ligamentaire, boiterie, opacité cornéenne, cataracte…ØExamen général (108, 34) 10. Dermatoses comportementales Les symptômes cliniques sont variés et se manifestent par des troubles comportementaux et cutanés. Alopécies auto-induites ¾Alopécie auto-induite symétrique : suite à une exacerbation du toilettage, le chat lèche l'ensemble des zones corporelles qu'il peut atteindre ou plus discrètement la face postérieures des cuisses et en région inguinale Ølocalisation des lésions (13, 5) ; on note une alopécie totale ou partielle (poils coupés et clairsemés) associée à une surface de peau intacte Ølésions cutanées. Ce type de lésion est décrit sous le terme d"alopécie extensive féline" (5). Suivant l’intensité et la chronicité du léchage, des croûtes ou des érosions cutanées peuvent apparaître Ølésions cutanées (47). ¾Alopécie auto-induite circonscrite : le léchage et/ou la succion de la peau concernent une zone bien délimitée du corps, par exemple les membres, la queue (succion caractéristique chez le Siamois), la face ventrale de l'abdomen, et le dos Ølocalisation des lésions (47, 13). Les lésions cutanées sont circonscrites et se manifestent par l’apparition d’érythème, d'érosions et d'ulcérations suivi d'une lichénification pigmentée Ølésions cutanées (13, 47, 30). Une érosion parfois "en triangle" du planum nasale associé à un ulcère labial atone de la lèvre supérieure est caractéristique d’un léchage stéréotypé de la truffe (47). 65 Plaies auto-induites par grattage ou par morsure : la face et le cou (grattages, griffades), les membres (morsures) et la queue (morsures, griffades) Ølocalisation des lésions sont les principales parties du corps concernées par l’automutilation de l’animal. Les lésions prennent l’aspect de croûtes, d’ulcères et/ou de nécrose Ølésions cutanées (47). Onychophagie : les ongles Ølocalisation des lésions sont généralement rongés, cassés et fissurés Ølésions cutanées. Les lésions unguéales évoluent sans périonyxis. (47) 11. Dermatoses environnementales Ces dermatoses sont relativement fréquentes chez cet animal dont le mode de vie et les capacités physiques l’exposent à des nombreux agents physiques, chimiques…. Dermatite solaire : cette dermatose atteint surtout les zones corporelles peu ou pas pigmentées et où le poil est court ou absent. Ce sont typiquement les pavillons auriculaires les premiers touchés Ølocalisation des lésions : exposés intempestivement aux rayons UV, ils présentent dans un premier temps un léger érythème squameux associé à une alopécie circonscrite. La douleur est absente à ce stade. Avec les expositions répétées au soleil, l’érythème s’étend et se recouvre de croûtes avec parfois une incurvation de l’extrémité des pavillons auriculaires Ølésions cutanées. La douleur augmente avec la sévérité des lésions. Le pourtour des paupières et des lèvres Ølocalisation des lésions peut être touché en particulier chez les chats blancs aux yeux bleus. Une dermatose actinique et parfois un carcinome à cellules squameuses peuvent apparaître au bout de quelques années. (108, 70) Dermatite de contact par irritation : la localisation des lésions varie en fonction du type d’agent auquel l’animal est exposé (lésions buccales si ingestion, au niveau du cou si collier en cause…). Les parties du corps lésées présentent un érythème et des papules dans un premier temps (les vésicules sont rares). Puis apparaissent des croûtes, des excoriations, une hyperpigmentation, une lichénification voire parfois des ulcérations Ølésions cutanées. Le prurit y est très intense Øprurit, ce qui peut occasionner des lésions supplémentaires par morsure ou griffure. (108, 116) 66 Brûlure : les zones brûlées apparaissent en totalité au bout de 24 à 48 heures. Les lésions se manifestent sous forme de nécrose, de plaies suintantes et malodorantes Ølésions cutanées. Si les brûlures concernent 25% du corps, on note des manifestations systémiques (choc, anémie, septicémie, lésions rénales) ØExamen général. (108, 35) Gelure : l’extrémité des pavillons auriculaires, les doigts, le scrotum et le bout de la queue sont les principales zones touchées par le froid Ølocalisation des lésions (104). La peau apparaît en premier pâle et froide ; elle devient ensuite érythémateuse, œdémateuse et douloureuse. Les poils des zones touchées peuvent blanchir. Par la suite, les extrémités des oreilles s’incurvent ou tombent Ølésions cutanées (108). Corps étrangers : les lésions se manifestent essentiellement par l’apparition de nodules, d’abcès et de fistules suintantes Ølésions cutanées. Les surinfections sont fréquentes. (108) 12. Etats kérato-séborrhéiques Ces Etats Kérato-Séborrhéiques (EKS) font partie d'un syndrome du même nom et regroupent des dermatoses d'évolution chronique, caractérisées par des troubles de la kératinisation, avec augmentation de la production de squames par l’épiderme et des troubles de la production de lipides cutanés avec accumulation de lipides sébacés et épidermiques sur la peau et les poils (manchons pilaires et comédons) (108). Ces dermatoses sont rares. Séborrhée idiopathique primaire du chat : Les chatons apparaissent sales dès 2-3 jours d'âge. Le pelage est terne, gras, malodorant, alopécié à certains endroits et parsemé de nombreuses fines squames blanches et grises Ølésions cutanées. Les pavillons auriculaires et les plis faciaux sont remplis de matière cireuse ØExamen dermatologique et localisation des lésions. Une surinfection bactérienne ou fongique peut survenir et être à l'origine d'une odeur rance (70, 89). Dermatite faciale idiopathique des Persans et des Himalayens : Une accumulation de débris kérato-sébacés est généralement observée autour des yeux, en région péri-orale, sur le menton, dans les oreilles et parfois sur le cou Ølocalisation des lésions. Ces débris apparaissent sous la forme d'un matériel cireux noirâtre qui adhère à la peau et aux extrémités distales des poils. La peau est érythémateuse et prurigineuse Ølésions 67 cutanées et prurit ; une dermatite secondaire à Malassezia augmente la sévérité des lésions. (108, 89) Hyperplasie de la glande caudale : Les poils apparaissent gras et emmêlés tout le long de la partie dorsale de la queue Ø localisation des lésions. Une alopécie, des squames et des croûtes peuvent être observés et la peau est parfois pigmentée Ø lésions cutanées. Les folliculites bactériennes secondaires ou les furonculoses sont rarement décrites (108). Acné : Les premières lésions apparaissent sous forme de croûtes et de comédons Ø lésions cutanées sur le menton, la lèvre inférieure et parfois celle supérieure Ølocalisation des lésions. Ces lésions peuvent évoluer en papules, en pustules et en croûtes Ø lésions cutanées. Dans les cas plus sévères, un prurit Ø prurit associé à une folliculite exsudative, une furonculose ou une cellulite Ø lésions cutanées peuvent toucher le menton et les lèvres Ø localisation des lésions avec œdème et épaississement de ces régions. Dans les cas chroniques, des kystes folliculaires de taille variable et des cicatrices sont observés. Une lymphadénopathie est présente selon la gravité des lésions Ø Examen général. (108, 118) 13. Dermatoses nutritionnelles Ces dermatoses sont rares car les chats mangent des proies dans le milieu extérieur Ø logement (Mode de vie) et /ou sont le plus souvent nourris avec des aliments industriels généralement complets d'un point de vue nutritionnel Øalimentation (Mode de vie). Dans les deux cas, on trouve des éléments nutritionnels spécifiques au chat comme des Acides Gras Essentiels (acides linoléique et arachidonique) qui participent activement à l'intégrité cutanée mais aussi des Acides Aminés Essentiels (taurine, arginine) et des vitamines A et D3 . Des cas sporadiques de dermatoses cutanées peuvent exister notamment lorsqu'une alimentation ménagère carencée est distribuée à un animal qui n'a pas accès au milieu extérieur pour chasser Ø alimentation et logement (Mode de vie). Des carences en Acides Gras Essentiels se manifestent le plus souvent par un prurit primaire d'intensité variable, un poil terne et des lésions alopéciques, séborrhéiques et squameuses Ølésions cutanées. (104) 68 B. Diagnostic différentiel Certaines dermatoses ont des localisations corporelles qui leur sont propres : l'exemple type est celui du pemphigus foliacé dont les lésions périmamelonnaires sont pathognomoniques. Quatre autres grandes topographies corporelles lésionnelles Ølocalisation des lésions sont définies afin de faciliter la démarche diagnostique : la tête (face, pavillons auriculaires et cou), le tronc et la queue, les extrémités (pattes, coussinets, replis unguéaux et ongles), les jonctions cutanéo-muqueuses et la cavité buccale. Cette première approche de diagnostic différentiel est à confronter avec l'aspect lésionnel et anamnestique des dermatoses. Tableau III : Dermatoses les plus fréquemment observées par localisation corporelle chez le chat Dermatoses fréquentes Dermatoses plus rares et ou sous-diagnostiquées TETE Face dermatite atopique démodécie dermatophytose intertrigo allergie alimentaire lèpre féline otacariose sporotrichose poxvirose FelV pemphigus foliacé gale notoédrique Pavillons auriculaires dermatite atopique pemphigus foliacé allergie alimentaire épithélioma spinocellulaire dermatophytose vasculite otacariose démodécie dermatite actinique trombiculose allergie aux piqûres de moustiques FeLV gelure 69 Menton granulome éosinophilique acné folliculite bactérienne dermatite à Malassezia sp. dermatophytose démodécie Cou dermatite atopique panniculite allergie alimentaire impétigo hypersensibilité aux piqûres de puces dermatite à Malassezia sp. poxvirose FelV Lèvres ulcère indolent démodécie vitiligo candidose FelV épithélioma spinocellulaire dermatite de contact TRONC ET QUEUE Dos et flancs dermatite atopique hypersensibilité aux piqûres de puces allergie alimentaire séborrhée primaire cheylétiellose panniculite dermatoses psychogènes fibrosarcome Abdomen dermatite atopique érythème multiforme allergie alimentaire hypercorticisme plaque éosinophilique impétigo alopécie extensive féline dermatoses psychogènes 70 Queue hypersensibilité aux piqûres de puces dermatoses psychogènes vasculite gelure hyperplasie de la glande caudale EXTREMITES Pattes dermatophytose granulome éosinophilique lèpre féline dermatite de contact démodécie Coussinets traumatique (brûlure, gelure) pemphigus foliacé pododermatite plasmocytaire vitiligo dermatite de contact Griffes pemphigus foliacé vitiligo hyperthyroïdie Repli unguéal pemphigus foliacé JONCTIONS CUTANEOMUQUEUSES érythème polymorphe candidose vitiligo nécrose toxique de l’épiderme 71 CAVITE BUCCALE granulome éosinophilique candidose plaque éosinophilique érythème polymorphe ulcère indolent FIV herpès et caliciviroses ZONE PERIMAMELONNAIRE pemphigus foliacé 72 III. SYMPTOMATOLOGIE CUTANEE CHEZ LE CHAT 73 Les symptômes cutanés sont variés chez le chat, d'autant plus qu'il existe des manifestations cutanées qui lui sont propres. Son comportement de toilettage brouille fréquemment les pistes d'une dermatose associée à un prurit primaire et les propriétaires ne font le plus souvent pas la différence avec un toilettage pathologique au cours duquel l'animal se lèche, se gratte et /ou se mordille plus intensément et plus fréquemment. Il est donc important de connaître les principales dermatoses associées à un prurit primaire pour pouvoir établir un diagnostic différentiel rapide au moindre comportement de toilettage anormal. D'autres dermatoses se manifestent par des lésions cutanées "classiques" : leur connaissance est également un élément sémiologique important à intégrer dans un diagnostic différentiel. 74 A. Modalités réactionnelles propres au chat Le prurit, quelle que soit son origine (parasitaire, virale, allergique…), s'accompagne le plus souvent de manifestations cutanées inhérentes au chat. On distingue : -la dermatite miliaire -le Complexe Granulome Eosinophilique (C.G.E.) -l'alopécie extensive féline -la dermatite ulcérative pré-auriculaire 1. La dermatite miliaire féline Cette entité est sans doute l'expression clinique la plus spécifique du chat (93) et l'allergie aux piqûres de puces ØExamen dermatologique en est souvent la principale cause (70). Une hypersensibilité (dermatite atopique, allergie alimentaire), une ectoparasitose (cheylétiellose, otacariose, phtiriose, trombiculose…) et plus rarement une maladie autoimmune, une toxidermie… peuvent également être à l'origine d'une dermatite miliaire. De nombreuses papulocroûtes de la taille d'une tête d'épingle Ølésions cutanées sont d'abord palpées puis visualisées : ces croûtes ponctiformes non folliculaires (93) se détachent et laissent généralement place à une plaque focale alopécique, érythémateuse voire ulcérée Ølésions cutanées (70). La ligne du dos est la plus souvent atteinte (dessus de la tête, cou et ligne du dos) mais une généralisation à l'ensemble du corps est possible dans les cas chroniques Ølocalisation des lésions (70). Le prurit est très fréquent, constant et d'intensité variable, sans rapport avec le nombre et le type de lésions Øprurit. Une adénopathie périphérique est possible et est surtout marquée au niveau des ganglions inguinaux ØExamen clinique. Des manifestations concomitantes du Complexe Granulome Eosinophilique peuvent être observées ØExamen dermatologique. 75 2. Le Complexe Granulome Eosinophilique (C.G.E.) Il s'agit d'une modalité réactionnelle dont les causes sous-jacentes sont essentiellement des parasitoses et des hypersensibilités (70). Elle se manifeste sous trois entités cliniques principales très distinctes à savoir l'ulcère atone, la plaque éosinophilique et le granulome éosinophilique. a) Ulcère atone Encore appelé ulcère indolent, il est considéré comme l'entité clinique la plus fréquente du CGE. Il apparaît au début sous la forme d'un simple érythème puis évolue en ulcération de couleur rouge à brun, alopécique et brillante, bien circonscrite, aux rebords surélevés et très fermes et d'une taille variant de 2 mm à 5 cm de longueur Ølésions cutanées (93, 70, 72). L'ulcère se localise généralement sur la lèvre supérieure, en regard du croc voire de part et d'autre du planum nasale, à la jonction cutanéo-muqueuse Ølocalisation des lésions (72). Une localisation sur le palais dur est également observée Ølocalisation des lésions (72). Cette lésion est parfois impressionnante mais elle n'est ni gênante ni douloureuse pour l'animal Øprurit (93, 70). Une évolution néoplasique de l'ulcère est possible (70). Une atteinte palatine peut provoquer de petites hémorragies dont la chronicité peut être à l'origine d'une anémie ØAnamnèse (72). D'autres entités du CGE peuvent être présentes sur un même animal. Les femelles Øsexe (Animal) seraient prédisposées (72). b) Plaque éosinophilique Les chats atteints ont habituellement entre 2 et 6 ans Øâge (Animal) (70). Une association avec une hypersensibilité ou une ectoparasitose est presque systématique ØExamen dermatologique (70). Les plaques sont le plus souvent localisées sur l'abdomen (région de l'ombilic), les faces médiales ou postérieures des cuisses, la région péri-anale, la face crâniale des métacarpiens, les ars, la région inguinale, le cou et les espaces interdigités Ølocalisation des lésions (70, 72). Elles apparaissent en relief, plus ou moins bien délimitées, et sont généralement très érythémateuses, luisantes, suintantes, alopéciques et fréquemment ulcérées Ølésions cutanées (70). Ces plaques sont souvent considérées comme une coalescence de lésions de dermatite miliaire ØAnamnèse dermatologique (70). D'autres entités du CGE peuvent être présentes sur le même animal ØExamen dermatologique. Le 76 prurit est intense et se manifeste par un léchage continu Øprurit (70). Les femelles Øsexe (Animal) seraient prédisposées (108). c) Granulome éosinophilique Il affecte en général les chats de moins de 2-3 ans Øâge (Animal) et de fortes prédispositions familiales sont décrites. Ce granulome se présente sous différentes formes cliniques : -une plaque linéaire, bien délimitée, indurée, incolore ou rosée, non luisante, aux bords surélevés, squameuse avec une peau intacte et une alopécie variable Ølésions cutanées ; elle représente la forme classique du granulome éosinophilique. Les localisations préférentielles sont la partie caudale ou médiale des membres postérieurs et plus rarement le cou, le thorax et les membres antérieurs Ølocalisation des lésions. Elle ne semble pas être gênante pour l'animal. Les jeunes chats âgés de 6 mois à 1 an sont plus fréquemment atteints Øâge (Animal). (70, 93) -des plaques érythémateuses et croûteuses ou des nodules Ølésions cutanées sur les pavillons auriculaires Ølocalisation des lésions (93). -une pododermatite avec ulcération des coussinets, érythème interdigité ou un œdème des coussinets Ølocalisation et lésions cutanées (93). -un œdème Ølésions cutanées de la lèvre inférieure ou du menton (ferme, arrondi et asymptomatique) Ølocalisation des lésions (93). -une forme buccale qui se manifeste par des nodules granulomateux fermes et des ulcérations avec des foyers blanchâtres de nécrose collagénique Ølésions cutanées. Ces lésions affectent la langue, le palais dur et/ou les amygdales Ølocalisation des lésions. Les ulcérations peuvent causer des pertes de sang dont la chronicité favorise préfigure une anémie et la douleur occasionnée est souvent associées à une dysphagie Øalimentation (Mode de vie) (93, 70). Le diagnostic différentiel doit inclure un traumatisme, un granulome bactérien ou fongique, une dermatose néoplasique, métastatique ou hyperplasique, une toxidermie, un pemphigus ou un xanthome cutané. 77 3. L'alopécie extensive féline Appelée également alopécie auto-induite ou alopécie symétrique, elle correspond à une perte de poils secondaire à un léchage excessif, sans aucune lésion cutanée inflammatoire (93) ; de fréquents vomissements de trichobézoards sont alors observés ØAnamnèse. L'alopécie Ølésions cutanées atteint les régions facilement accessibles à savoir la face interne et médiane des membres, l'abdomen, les flancs, les ars et les régions inguinales Ølocalisation des lésions (93). Il est bon de rappeler à ce sujet que l'abdomen du chat est recouvert de poils contrairement au chien : ceci n'est pas forcément évident pour le propriétaire tout comme d'ailleurs la différence entre un toilettage physiologique et pathologique : le vétérinaire doit donc rester vigilant sur l'anamnèse rapportée. Une allergie aux piqûres de puces ØExamen dermatologique est souvent la cause principale d'apparition de cette alopécie, surtout si les lésions sont en région inguinale ; d'autres causes (fongiques, parasitaires ou allergiques) moins fréquentes sont également décrites : une douleur organique, osseuse…et un trouble comportemental ne sont pas à exclure. Un trichogramme permet l'observation de poils fracturés et de racines en phase anagène. (70) 4. La dermatite érosive et croûteuse de la face et du cou Encore appelée dermatite ulcérative pré-auriculaire, cette dermatose se manifeste suite au grattage intempestif de l'animal : croûtes, érythème, ulcération et /ou alopécie Ølésions cutanées sont localisés en zone pré-auriculaire atteignant parfois les pavillons auriculaires, les joues et le cou Ølocalisation des lésions. Une surinfection bactérienne est fréquente. Cette entité est le plus souvent associée à une allergie alimentaire Øalimentation (Mode de vie) ou à une otacariose ØExamen dermatologique ; d'autres causes sont moins fréquemment décrites : teignes, trombiculoses, cheylétielloses, dermatite atopique, ou dermatite allergique aux piqûres de puces (70). Le prurit est assez fréquent Øprurit. (U, E) 78 B. Dermatoses associées à un prurit primaire Les dermatoses citées ci-dessous manifestent initialement un prurit dont l'intensité conditionne par la suite la gravité des lésions auto-induites. 1. Dermatoses les plus fréquentes Dermatite allergique aux piqûres de puces : le prurit est généralisé, d'intensité variable (+à+++), saisonnier et corticosensible. Allergie alimentaire : le prurit est généralisé ou localisé (tête et cou), d'intensité variable (+à+++), non saisonnier et peu corticosensible. Dermatite atopique : le prurit est généralisé ou localisé, d'intensité initialement faible (0à+) puis de plus en plus importante (+à+++), saisonnier ou perannuel et corticosensible. Otacariose : le prurit est le plus souvent intense (++à+++) et apparaît au niveau des zones corporelles infestées. Cheylétiellose : le prurit est le plus souvent intense (++à+++) et apparaît au niveau des zones corporelles infestées. Trombiculose : le prurit est saisonnier et d'autant plus intense que les localisations parasitaires sont multiples. Dermatophytose : le prurit peut être absent ou très intense (+++). 79 2. Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Allergie aux piqûres de moustiques : le prurit est localisé (tête essentiellement), d'intensité variable (+à+++), saisonnier et corticosensible. Allergie aux endoparasites : le prurit est généralisé ou multifocal, d'intensité variable (+à+++) et non saisonnier. Allergie de contact : le prurit est localisé (tête) ou généralisé, constant, d'intensité parfois sévère (+++) et saisonnier ou perannuel. Phtiriose : le prurit est d'intensité variable (+ à +++) et peut être absent. Démodécie : le prurit est d'intensité variable (0à+++) Folliculite bactérienne : le prurit est le plus souvent intense (++à+++) et apparaît au niveau des zones corporelles infestées. Dermatite de contact par irritation : le prurit est intense (++à+++) et apparaît au niveau de la zone corporelle en contact avec l'agent irritant. Réaction cutanée médicamenteuse : le prurit est intense (++à+++) et généralisé. 80 C. Lésions cutanées Certaines lésions cutanées, qu'elles soient primaires ou secondaires, sont parfois évocatrices de dermatoses. Ces éléments diagnostics sont à associer avec des éléments topographiques et anamnestiques dans le cadre d'un diagnostic différentiel. 1. Dermatoses alopéciantes Il existe plusieurs types d'alopécies : les alopécies totales se caractérisent par une absence totale de poils sur la peau tandis que les alopécies partielles laissent apparaître un fin duvet, des poils cassés ou bien quelques bourres de poils. a) Dues à une anomalie de synthèse du poil : dermatoses anecdotiques Hypotrichose congénitale, Pili torti, dysplasies folliculaire et pilaire : l'alopécie est le plus souvent partielle et généralisée. b) Dues à une perte de poils i- Dermatoses les plus fréquentes Dermatophytie : l'alopécie est partielle et localisée. ii- Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Diabète sucré : l'alopécie est partielle et symétrique au niveau inguinal, des flancs et des membres postérieurs. Hypercorticisme : une alopécie partielle du tronc est visible dans 60 à 80% des cas. Hyperthyroïdie : l'alopécie du tronc est partielle et symétrique. Défluxion télogène/anagène : l'alopécie est partielle et généralisée. Carence en Acides Aminés Essentiels : l'alopécie est partielle et généralisée. 81 Folliculites bactériennes, Démodécie : l'alopécie est partielle et localisée. c) Dues à une automutilation Une activité intense de léchage, grattage, et /ou morsure favorise l'apparition de croûtes et d'excoriations. Cette automutilation est primitivement associée à des : Dermatoses psychogènes : des manifestations d'anxiété et de stéréotypies sont observées à travers l'automutilation de l'animal Øcomportement (Mode de vie). Dermatoses prurigineuses : un prurit primaire peut rapidement occasionner une automutilation (cf. supra) Alopécie extensive féline : le léchage est excessif mais n'entraîne pas de lésions cutanées inflammatoires 2. Dermatoses ulcératives Les ulcères correspondent à une perte de substance intéressant le derme ou l’hypoderme et induisent la formation d’une cicatrice lors de guérison. Ils sont souvent confondus avec des érosions ou des excoriations (érosions induites lors d’automutilation) qui correspondent à une perte de substance superficielle de l’épiderme et dont la guérison s’effectue sans laisser de traces. 82 Tableau IV : liste de dermatoses ulcératives selon leur localisation corporelle et leur fréquence d’apparition Dermatoses fréquentes Dermatoses plus rares et/ou sousdiagnostiquées Lésions focales ulcère indolent sporotrichose plaque éosinophilique brûlure dermatite érosive et croûteuse de la face et du cou Lésions généralisées réaction cutanée médicamenteuse nécrose toxique de l’épiderme brûlure Lésions de la face dermatite érosive et croûteuse de la pemphigus face et du cou sporotrichose cryptococcose allergie aux piqûres de moustiques réaction cutanée médicamenteuse érythème polymorphe (étiologie virale surtout) Lésions muco- cutanées réaction cutanée médicamenteuse viroses (herpès /calicivirose, FelV, FIV) 83 3. Dermatoses nodulaires et fistuleuses Tableau V : liste de dermatoses nodulaires et fistuleuses selon leur étiologie et leur fréquence d’apparition Dermatoses fréquentes Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Origine bactérienne abcès folliculite bactérienne Origine virale poxvirose lèpre féline Origine allergique granulome éosinophilique Origine fongique dermatophytose cryptococcose sporotrichose Origine immunitaire pododermatite plasmocytaire Origine néoplasique épithélioma basocellulaire céruminome complexe fibrosarcome mastocytome Origine idiopathique corps étranger 84 xanthome cutané 4. Dermatoses squameuses et croûteuses Tableau VI : liste de dermatoses squameuses et croûteuses selon leur étiologie et leur fréquence d’apparition Dermatoses fréquentes Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Origine fongique dermatophytose Origine parasitaire phtiriose cheylétiellose pulicose otacariose Origine immunitaire pemphigus foliacé réaction cutanée médicamenteuse Origine allergique dermatite atopique intolérance alimentaire Etat kérato-séborrhéique hyperplasie de la glande caudale acné Origine néoplasique épithelioma spinocellulaire Origine environnementale dermatite solaire dermatite nutritionnelle 85 5. Dermatoses pustuleuses Les pustules sont des lésions primaires très peu observées chez le chat : à leur fragilité extrême est associée le comportement de toilettage du chat qui les éliminent rapidement. Les dermatoses ci-dessous sont généralement associées à des pustules ; elles seront justes citées. Tableau VII : liste de dermatoses pustuleuses selon leur étiologie et leur fréquence d’apparition Dermatoses Dermatoses plus rares et/ou sous- fréquentes diagnostiquées Origine immunitaire pemphigus foliacé réaction cutanée médicamenteuse Origine bactérienne folliculite bactérienne Origine fongique dermatite à Malassezia sp. Origine parasitaire démodécie Etat kérato séborrhéique acné 86 6. Pododermatoses Les pododermatoses peuvent correspondre à des lésions cutanées spécifiques (périonyxis bactérien, pododermatite plasmocytaire, métastase cutanées d'adénocarcinome pulmonaire…) ou non spécifiques, et être alors une manifestation cutanée de dermatoses corporelles variées. Une particularité féline est la présence d'un tissu original mésodermique développé, dénommé coussinet fibro-myxoïde et situé entre l'insertion de la griffe et la troisième phalange, qui est à mettre en relation avec l'importance des affections péri-unguéales dans cette espèce (47). a) Dermatoses les plus fréquentes FeLV et Herpèsvirose : les coussinets sont principalement atteints par des lésions croûteuses et ulcératives. Calicivirose : l'atteinte est pluripodale et ulcérative. Dermatophytose : des lésions de périonyxis et d'onyxis pluri-podales sont décrites (mais rares). Dermatite atopique : une pododermatite quadripodale est rarement observée. Allergie alimentaire : une pododermatite quadripodale est décrite. Allergie de contact : les coussinets en contact avec l'agent irritant sont érythémateux à ulcérés. Dermatite de contact par irritation : les coussinets en contact avec l'agent irritant sont érythémateux à ulcérés. 87 b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées Poxviroses : les membres antérieurs sont atteints dans leur ensemble par des lésions nodulaires. Périonyxis bactérien : une atteinte nodulaire multi-unguéale et pluri-podale est très fréquente. Des lésions multi-unguéales sont souvent associées à une maladie générale, l'atteinte uniunguéale étant plus en faveur d'une origine traumatique. Lèpre : les membres peuvent être atteints dans leur ensemble par des lésions nodulaires. Dermatite à Malassezia sp. : cette dermatose correspond le plus souvent à une surinfection d'une ou de plusieurs lésions initiales. Cryptococcose : des lésions nodulaires siègent sur les coussinets. Trombiculose : les régions péri-inguéales présentent initialement des lésions érythémateuses et papulo-croûteuses. Démodécie : les membres sont atteints dans leur ensemble et sont secondairement le siège de lésions érythémateuses et squamo-croûteuses. Gale notoédrique : les membres sont atteints dans leur ensemble et sont secondairement le siège de lésions érythémateuses et squamo-croûteuses. Allergie aux piqûres de moustiques : les coussinets sont plus rarement atteints que la tête par exemple. Une pododermatite unipodale est alors observée. Pemphigus foliacé : une lésion classique de cette dermatose est l'atteinte du lit de l'ongle avec la présence d'un exsudat crémeux. Une onychomadèse et une paronychie pluriunguéales sont associées à des lésions érosives et croûteuses des coussinets. Accidents cutanés médicamenteux : une pododermatite quadripodale peut apparaître. 88 Pododermatite plasmocytaire : des lésions érythémateuses à ulcératives affectent généralement plusieurs coussinets de plusieurs pattes, avec une préférence pour le coussinet métacarpien ou métatarsien central. Vasculite : les extrémités podales présentent des lésions alopéciques et papuleuses qui deviennent rapidement nécrotiques, ulcérées voire oedématiés. Hypotrichose congénitale : une alopécie totale est observée avec une particularité chez les Birmans qui perdent également leurs griffes. Pili torti : une pododermatite et un périonyxis pluriunguéaux et pluripodaux sont présents sur les quatre pattes. Epidermolyses bulleuses héréditaires : les ongles sont fréquemment atteints avec des lésions d'onychomadèse et d'onychodystrophie. Vitiligo : les coussinets palmo-plantaires peuvent présenter des macules achromiques. Les Siamois sont fortement prédisposés. Brûlure : l'atteinte est pluri- ou unipodale et se manifeste par des lésions ulcérées et nécrosées parfois accompagnées de manifestations systémiques (choc, septicémie…). Engelure : une pododermatite pluri- ou unipodale est associée à des lésions nécrotiques. Tumeurs du "complexe fibrosarcome félin" : des lésions nodulaires ulcérées peuvent atteindre l'extrémité distale des membres. Lymphome cutané T épithéliotrope : les coussinets sont parfois hyperkératosiques, ulcérés ou dépigmentés. Métastases digitées d'adénocarcinome pulmonaire : les lésions sont uni- ou pluridigitées sur une ou plusieurs pattes et apparaissent nodulaires et ulcérées, fréquemment à l'origine d'une onychomadèse. 89 Alopécie paranéoplasique pancréatique : les membres présentent une alopécie totale et les coussinets un décollement dermo-épidermique douloureux. Cette dermatose s'accompagne de signes cliniques généraux. Dermatite exfoliative paranéoplasique : un dépôt cireux noirâtre est présent au niveau du lit de l'ongle. Cette dermatose s'accompagne de signes cliniques généraux. Xanthome cutané : des nodules ou des plaques couleur cire de bougie affectent les pieds de l'animal. Onychophagie : les ongles sont souvent cassés et fissurés. Ces lésions unguéales évoluent sans périonyxis. Un bilan clinique Øbilan clinique permet de rassembler les données cliniques et anamnestiques les plus pertinentes afin de formuler par la suite des hypothèses diagnostiques hiérarchisées (un maximum de cinq est suffisant) Øhypothèses diagnostiques. 90 IV. APPORTS DES EXAMENS COMPLEMENTAIRES 91 La mise en œuvre d'examens complémentaires doit être abordable et judicieuse ; ces examens sont précédés du symbole Ø en référence à leur mention dans la fiche de consultation. Les résultats sont ensuite confrontés aux hypothèses diagnostiques pour aboutir au diagnostic définitif. 92 A. Principaux examens complémentaires disponibles 1. Examens complémentaires de 1ère intention : principes a) Observation à la loupe Le peignage et le brossage du pelage permettent entre autre de récupérer sur un papier des ectoparasites (puces, poux, cheyletielles, tique…) qui sont ensuite observés à la loupe binoculaire ou au microscope (47). b) Observation au lactophénol Le lactophénol est utilisé pour éclaircir l’étalement de prélèvements en amas (poils, cérumen…) et permettre une meilleure observation au microscope. Cet examen est utilisé principalement pour l’observation de parasites (200 à 600 microns), de l’aspect des poils ou de l’éventuelle présence de dermatophytes au sein de ceux-ci (trichogramme). Les trois techniques suivantes en découlent : Trichogramme : une dizaine de poils est prélevée par arrachement (épilation) dans le sens de la pousse, à l'aide d'une pince ou avec les doigts. On note si cette épilation est aisée ou non. Les poils sont ensuite disposés parallèlement au grand axe de la lame en les écartant les uns des autres. L'observation microscopique s'effectue dans du lactophénol entre lame et lamelle (objectif 4, 10, et 40 pour les détails) ; elle porte successivement sur la structure et la composition du bulbe, de la tige et de l'apex qui peuvent subir de nombreuses modifications : envahissement par des spores et des filaments (dermatophytes), manchon de sébum (acné, démodécie), altérations cariées de la cuticule (pili torti, dysplasie pilaire…) (47). En cas de léchage excessif, l'extrémité pilaire se cesse et des fragments de poils ingérés sont retrouvés dans les selles Ø coprologie. (11, 47) Raclage profond : les poils de la région étudiée sont préalablement coupés aux ciseaux pour faciliter le prélèvement. Un pli de peau est fortement pressé (recherche de Demodex dans les follicules pileux) et raclé vigoureusement, toujours dans le même sens et perpendiculaire au pli de peau, jusqu'à la rosée sanguine (recherche de Demodex). Ce raclage s'effectue à l'aide d'une lame de scalpel préalablement passée dans du lactophénol ou une huile minérale (pour 93 récupérer le produit du raclage) et concerne plutôt la périphérie des lésions, en évitant les zones croûteuses. Le prélèvement (squames, cellules épithéliales, poils voire Demodex) est dilacéré et écrasé dans du lactophénol puis observé entre lame et lamelle au microscope (objectifs 4, 10 et 40 pour les détails). Cet examen est surtout utilisé pour identifier des acariens à différents stades évolutifs : gales, cheylétielles, Demodex sp. et poux. (11, 47) Ecouvillon auriculaire : lors d'une recherche de parasites (Otodectes voire Demodex), le matériel obtenu par écouvillonnage (ou curetage) des conduits auditifs externes est déposé sur une lamelle, dilacéré dans du lactophénol, recouvert d'une lamelle puis observé (11). c) Cytologie (coloration RAL 555) La coloration des prélèvements permet d’observer distinctement l’aspect des cellules (quelques microns) et des micro-organismes de moins d’un micron (bactéries, levures...). Les quatre techniques suivantes en découlent : Calque : une lame préalablement dégraissée est appliquée sur une lésion superficielle exsudative, ulcérée ou sur le contenu d'une pustule fraîchement décalottée à l'aiguille fine. La lame est rapidement séchée puis colorée. L'observation au microscope (sans lamelle) s'effectue à l'objectif 10 pour rechercher les zones riches en cellules et bien colorées puis en immersion à l'objectif 100 (11). Cette technique est utilisée pour observer des germes (bactéries, Malassezia, autres agents de mycoses), des leucocytes (granulocytes neutrophiles pour les dermatoses inflammatoires, granulocytes neutrophiles dégénérés et images de phagocytose pour les lésions purulentes, granulocytes éosinophiles pour les allergies et les parasitoses), des cellules tumorales (mastocytome) et des cellules acantholytiques (pemphigus) (11). Scotch-test : cet examen utilise une bande de ruban adhésif transparent que l'on applique dans les espaces interdigités ou les zones lichénifiées (recherche de Malassezia ou de bactéries) et les zones squameuses (recherche de Cheyletiella). Le scotch est coloré comme un calque et collé sur une lame pour l'observation microscopique de germes ou collé directement pour la recherche d'ectoparasites. Les germes sont cependant moins bien colorés que sur un calque. (11) 94 Raclage superficiel : cet examen procède globalement de la même façon que pour un raclage profond, le prélèvement étant comme son nom l'indique plus superficiel, coloré et observé sur une lame (objectifs puis 100 à immersion). Cet examen permet surtout d'observer des Malassezia superficielles. Ecouvillon auriculaire : le prélèvement s'effectue à l'aide d'un écouvillon (ou d'une curette) qui est ensuite roulé sur une lame (3 bandes environ dans le sens de la longueur) et coloré comme un calque pour une recherche de germes (bactéries, levures) ou de cellules inflammatoires. (11) d) Lampe de Wood Cet examen permet (dans les cas d’infection par un dermatophyte induisant une fluorescence) de confirmer une suspicion et de sélectionner les poils ou les squames infectés en vue de la culture. Il se pratique dans l'obscurité la plus totale à l'aide d'une lampe U.V. appelée lampe de Wood. Les observations sont effectuées sur les lésions mais aussi systématiquement sur la face, les pavillons auriculaires, les extrémités et la région périanale (11). Un examen est positif quand on obtient une coloration verte fluorescente des poils due à la présence de ptéridine, pigments contenus dans les spores de certaines souches de Microsporum canis (47). Des erreurs d'interprétation fréquentes sont dues à la présence de squames (bleuâtres), de topiques (orangés) ou de séborrhée et d'exsudat (jaunâtres) (11). Les poils positifs sont prélevés à la pince, déposés entre lame et lamelle dans du lactophénol et observés au microscope (objectifs de 10 à 40) (11). En pratique, cet examen est positif pour la majorité des souches de Microsporum canis (11). De part la fréquence et le polymorphisme clinique des dermatophytoses chez le chat, son utilisation devrait être quasi systématique. e) Ponctions ganglionnaire /masse Le nœud lymphatique ou le nodule sont ponctionnés avec une aiguille de 20 à 25 G (0,6 à 0,8 mm) montée sur une seringue de 10 mL (1 mL d'air est laissé dans la seringue pour créer un vide partiel). L'aiguille est dirigée dans trois ou quatre directions tout en maintenant le vide. Le piston est ensuite relâché avant de sortir du ganglion/nodule. L'aiguille est démontée, de l'air est aspiré dans la seringue puis l'aiguille est remontée afin d'expulser son 95 contenu sur une lame. L'étalement se fait comme un frottis. Cet examen permet la mise en évidence de germes, de cellules tumorales… (11, 47) 2. Examens complémentaires à résultats différés Ils comprennent un ensemble d'analyses nécessitant des cultures ou la mise en œuvre de techniques sophistiquées, dont les résultats impliquent souvent la participation d'un laboratoire spécialisé et compétent (11). a) Mycologie Les examens mycologiques sont principalement mis en œuvre dans le dépistage et l'identification de dermatophytes, et également pour l'identification de levures (93). Dans le cas des agents de teignes (dermatophytoses), le prélèvement est constitué de croûtes et de squames, obtenues par raclage à sec des lésions avec un scalpel (11). Des "tapis de Mariat " (carrés de moquette enveloppés de papier aluminium et stérilisés) sont également utilisés en frottant énergiquement le pelage d'animaux porteurs asymptomatiques (lésions discrètes ou inapparentes) (11). Dans le cas des levures (dermatites à Malassezia), le prélèvement peut être réalisé par écouvillonnage de lésions exsudatives. Tous ces prélèvements sont mis en culture sur des milieux spécifiques en laboratoire (11) et conservés pendant 21 jours au minimum (47). b) Bactériologie Cet examen est intéressant lors de rechutes ou d'inefficacité d'un traitement antibiotique. Pour éviter au maximum les contaminations accidentelles lors du prélèvement, une lésion fermée (type pustule) sera vidée par écouvillonnage (après avoir été décalottée à l'aiguille fine) ou ponctionnée à la seringue. Le prélèvement est ensuite envoyé à un laboratoire de bactériologie pour identifier le germe et réaliser un antibiogramme. (11) 96 c) Histologie Les biopsies cutanées (1 cm d'épaisseur maximum) se portent préférentiellement sur des lésions primaires (47). Diverses techniques sont utilisées : la biopsie en côte de melon est préférable quand la lésion est de grand format (nodule), fragile (pustule, vésicule) ou profonde (panniculite) ; le trépan à biopser (biopsy-punch) peut également être utilisé (47). Les prélèvements sont envoyés dans une solution de formol à 10% à un laboratoire d'histologie vétérinaire avec une feuille récapitulant les commémoratifs et l'anamnèse. Cet examen est effectué lors de suspicion de tumeur cutanée, de dermatoses auto-immunes, de génodermatoses …(11) d) Intradermoréactions Ces tests permettent d’identifier les antigènes responsables de l'allergie (dermatite atopique et dermatite allergique aux piqûres de puces (DAPP) principalement (11)) et de désensibiliser l'animal par la suite. Après anesthésie générale de l'animal, le principe consiste en des injections intradermiques (0,05 mL) de divers extraits d'acariens, d'insectes, de pollens, de moisissures, de phanères…sur la face latérale tondue du thorax. La lecture est réalisée 5-15 minutes après les injections (hypersensibilité de type I) et 24 à 36 heures après dans les cas d'hypersensibilité de type IV (DAPP). Les critères principaux utilisés sont la taille de la papule (+ à +++), la présence d'érythème au point d'injection et la palpation digitée qui permet de déceler une réaction en profondeur. Cet examen n'est pas interprétable en cas d'administration de corticoïdes (même locaux) dans le mois qui précède l'examen (15 jours pour les antihistaminiques). (11) e) Tests d'éviction (provocation) Ces tests sont réalisés lors de suspicion de dermatoses allergiques. Tout traitement (antibiotiques, corticoïdes, antihistaminiques) doit être suspendu depuis au moins deux semaines (42). Les principales évictions concernent en premier lieu les puces (avec mise en place d'un traitement adapté) et certains aliments (ceux ingérés au moins 6 mois à 2 ans avant l'apparition des premiers signes cliniques). Une fois la dermatose contrôlée avec l'élimination des puces ou d'un produit suspect (alimentaire ou autre), l'animal est de nouveau exposé à ces 97 éléments (test de provocation) : la réapparition de signes cliniques de dermatose allergique permet d'identifier l'allergène responsable. (93) f) Sérologies Cet examen est effectué sur un échantillon de sang et permet de rechercher des maladies telles que FIV, FeLV et la PIF. g) Endocrinologie Le diagnostic de certitude d’une hyperthyroïdie est réalisé grâce au dosage de la T4 libre basale. Celui de l’hypercorticisme nécessite le dosage du cortisol à T0 puis à T0+1h après stimulation par du SynactèneND (ACTH de synthèse). Une mesure de la glycémie sur un animal à jeun permet d’identifier un diabète. (124) h) Coprologie Cet examen nécessite la récolte d'au moins 5 grammes de selles qui feront ensuite l'objet d'un examen macroscopique et microscopique. Il permet de confirmer notamment le diagnostic d'helminthoses qui peuvent être à l’origine de manifestations cutanées (allergie aux endoparasites) (11). i) Numération -Formule Cet examen consiste en un prélèvement de sang veineux sur tube EDTA. Il est utilisé lors d'atteinte de l'état général, d'un suivi de processus infectieux ou de la surveillance des effets secondaires d'un traitement. j) Biochimie sanguine Cet examen consiste en un prélèvement de sang veineux sur tube sec. Il est demandé lors d'un bilan pré-anesthésique et permet de diagnostiquer une atteinte de certains organes (ou de suivre son évolution). Le dosage des fructosamines est également réalisé pour le diagnostic de diabète sucré. 98 k) Imagerie La radiographie, l’échographie, l’otoscopie numérique et la fistulographie sont des examens d'imagerie utilisés en dermatologie (62). l) Technique d'amplification génique (PCR) Certaines affections peuvent être dépistées par PCR : herpesvirose, calicivirose, Panleucopénie Infectieuse Féline, lèpre féline. 99 100 B. Apports des examens complémentaires 1. Dermatoses bactériennes a) Pyodermites de surface Un Øexamen cytologique (calque sur les lésions exsudatives) permet d'observer des cellules inflammatoires et de nombreuses bactéries dont l'identification est réalisée en Øbactériologie (74). b) Pyodermites superficielles Impétigo : un Øexamen cytologique (calque cutané par exemple) permet d'observer la présence de cellules inflammatoirees (neutrophiles…) et souvent de bactéries dont l'identification est réalisée en Øbactériologie (culture d'une pustule intacte) (70). L'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles révèle la présence de pustules non folliculaires dont le contenu est formé de granulocytes nombreux et dégénérés (47). Folliculite bactérienne superficielle : l'Øexamen cytologique est réalisé en première intention et permet l'observation de nombreuses bactéries intra- et extracellulaires ainsi que de nombreux granulocytes neutrophiles infectés et dégénérés. Un Øcalque cutané sera préférable lors de lésions exsudatives à ulcérées tandis que le Øscotch-test sera choisi lors de lésions papulo-croûteuses. Un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles permet le diagnostic d'infection bactérienne mais également celui d’une dermatose sous-jacente (démodécie par exemple). L'identification des germes est faite en bactériologie. Dans tous les cas, une recherche de maladie générale (Ørecherche FIV-FeLV…) ou de dermatose sousjacente doit être entreprise (47). c) Pyodermites profondes Folliculite profonde, furonculose et cellulite : un Øexamen cytologique (calque sur les lésions exsudatives) permet d'observer des cellules inflammatoires et de nombreuses bactéries dont l'identification est réalisée en Øbactériologie. Un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles est diagnostic (74). 101 Abcès sous-cutané : l'Øexamen cytologique du pus, l'identification des germes par culture bactérienne (Øbactériologie) et le dépistage des rétroviroses (Ørecherche FIV-FeLV) ne sont nécessaire qu'en cas de récidives (47). Pseudomycétome bactérien (botryomycose) : un Øexamen cytologique de grains écrasés montre de nombreuses bactéries non filamenteuses dont l'identification est réalisée par une Øculture bactériologique. Un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles profondes montre une dermatite pyogranulomateuse centrée sur des colonies bactériennes entourées par une réaction de type Splendore-Hoeppli (47) Granulome mycobactérien ¾Lèpre féline : l'examen complémentaire de choix est l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles profondes qui montre généralement une réaction de type "lépromateuse" caractérisée par une dermatite granulomateuse riche en macrophages et en cellules géantes, et la présence de bacilles (visibles nettement au colorant Ziehl) en très grand nombre, en position intra-cellulaire (47, 66). Une identification des mycobactéries par ØPCR est désormais disponible (108). ¾Granulome mycobactérien atypique : un Øcalque cutané sur les lésions exsudatives permet d'observer des images pyogranulomateuses et des éléments bactériens intracellulaires (coloration Ziehl-Neelsen) dont l'identification doit être faite par ØPCR afin de différencier cette dermatose de la lèpre féline. L'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles profondes (en côte de melon) se caractérise par une dermatite nodulaire ou diffuse et/ou une panniculite pyogranulomateuses : on observe surtout des granulocytes neutrophiles centrés sur des vacuoles optiquement vides où l'on peut voir parfois des bacilles. Une recherche de maladie sous-jacente (Ørecherche FIV-FeLV) doit être systématique (117, 47, 108). Périonyxis bactérien : un Øcalque cutané sur les lésions purulentes montre de nombreux éléments bactériens dont l'identification est faite grâce à une culture bactérienne (Øbactériologie). L'Øexamen histologique des biopsies lésionnelles révèle la présence de pyogranulomes riches en granulocytes neutrophiles, en histiocytes et en lymphocytes, parfois centrés sur des vacuoles lipidiques (48). Une recherche d'une cause sous-jacente (Ørecherche FIV-FeLV…) doit être systématique (47). 102 2. Dermatoses fongiques a) Mycoses superficielles Dermatophytoses : un examen à la Ølampe de Wood est réalisé dans un premier temps ; un résultat positif est évocateur d'une dermatophytose à Microsporum canis et les poils qui apparaissent fluorescents (verdâtres) sont prélevés pour être examinés au microscope (Øtrichogramme) et /ou mis en culture en vue de l'identification de la souche. Le trichogramme permet de mettre en évidence la présence de spores tout autour de la tige pilaire (envahissement ectothrix) (47). La culture fongique (Ømycologie) est l'examen de choix pour le diagnostic des dermatophytose car elle permet l'identification du genre et de l'espèce responsable (47, 108). Un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles permet parfois d'établir un diagnostic de certitude précoce (16). Dermatites à Malassezia : un Øexamen cytologique (raclage cutané superficiel) permet d'observer ces levures dont le bourgeonnement à base large leur donne un aspect caractéristique d’empreinte de pas ; un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles montre leur colonisation de la couche cornée de l'épiderme (16). b) Mycoses sous-cutanées Sporotrichose : un Øexamen cytologique de l'exsudat permet l'observation d'un grand nombre d'éléments fongiques tout comme l'Øexamen histologique de biopsies profondes (47). La levure en question a une forme typique en forme de cigare de 2 à 4 micromètres de longueur, intra- ou extra-cellulaire (108). Une Øculture fongique à partir de prélèvements tissulaires profonds permet d'identifier le champignon (47). Candidose : un Øexamen cytologique permet de mettre en évidence des levures et une culture fongique (Ømycologie) d’identifier la levure responsable (108). 103 c) Mycoses systémiques Cryptococcose : un Øexamen cytologique des lésions montre une réaction inflammatoire (pyo)granulomateuse avec de nombreux éléments fongiques qui apparaissent en forme de sphères entourées par un halo clair (une coloration à l'encre de Chine améliore cette observation). Ces levures sont également retrouvées en grand nombre à l'Øexamen histologique des biopsies lésionnelles. Les exsudats et les prélèvements de tissus ou d'urines peuvent être utilisés pour réaliser une Øculture fongique afin d'identifier les levures. Un test sérologique (test d'agglutination au latex) permet de diagnostiquer rapidement une infection aux cryptocoques (72, 47, 108). 3. Dermatoses parasitaires Infestation par des tiques : l'observation macroscopique des tiques sur l'animal est généralement suffisante pour diagnostiquer une infestation par ces ectoparasites. Trombiculose : l'observation à l'œil nu ou à la loupe est généralement suffisante pour mettre en évidence les larves hexapodes de couleur orangée et un examen microscopique (Øraclage cutané, Øscotch-test) permet de les identifier. Ces larves ne sont pas toujours présentes lors de la consultation. (44, 108) Otacariose : un Øécouvillonnage auriculaire peut être réalisé en observant le prélèvement dans du lactophénol. Celui-ci révèle la présence de nombreux otodectes aux stades adultes et immatures (œufs, larves, nymphes). Lors d'atteinte corporelle, un Øraclage cutané permet l'observation d'un plus petit nombre d'otodectes. (44) Cheylétiellose : un Øscotch-test ne permet pas toujours de mettre en évidence les cheylétielles et leurs oeufs, en particulier chez les chats à poils longs (44). Par contre, il semble plus facile d'observer des poils au microscope dans du lactophénol entre lame et lamelle pour visualiser les œufs attachés aux poils voire parfois les adultes (44). 104 Démodécie : l'examen complémentaire de choix est un Øraclage cutané profond pour mettre en évidence les parasites (Demodex sp.) à différents stades évolutifs (44). Cet examen s'accompagne d'une recherche de maladie sous-jacente comme par exemple une rétrovirose (Øtests FIV-FeLV), un diabète sucré (Øbiochimie)… (44). Gale notoèdrique : les Øraclages cutanés (à la rosée sanguine) permettent l'observation de nombreux parasites aux stades adultes et immatures (œufs, larves, nymphes) ainsi que leurs déjections (pellets). (44) Phtiriose : les poux et les lentes sont observés à l'œil nu ou à la loupe (le Øbrossage ou le Øpeignage facilitent cette observation) et leur identification est réalisée au microscope (44). Pulicose : le Øpeignage ou le Øbrossage facilitent l'observation à l'œil nu des puces et des déjections. L'identification est réalisée sous microscope. Myiase cutanée : une observation à l'œil nu d'une larve in situ est suffisante dans un premier temps et l’identification précise de l’espèce nécessite les compétences d’un parasitologue vétérinaire (108, 55). 4. Dermatoses virales FeLV : un Øexamen sérologique est réalisé par un laboratoire spécialisé (détection des antigènes de la protéine p27 du virus ) (2, 112). Un Øexamen histologique montre la présence de cellules géantes, de type syncytial, formées à partir des kératinocytes de l'épiderme et de l'épithélium folliculaire (91) pour les dermatoses à cellules géantes. FIV : un Øexamen sérologique est réalisé par un laboratoire spécialisé (détection des antigènes de la protéine p24 du virus) (112, 81). Poxvirose : un Øexamen cytologique réalisé à partir d'un calque cutané permet d'observer des inclusions éosinophiliques intracytoplasmiques dans les kératinocytes, caractéristiques des poxviroses (47). Cet examen requière cependant de bonnes connaissances en cytologie. Un Øexamen histologique permet de renforcer le diagnostic : les biopsies réalisées aux marges des lésions récentes permettent d'observer des corps d'inclusion éosinophiliques 105 intracytoplasmiques de 3 à 7 micromètres de diamètre qui dilatent les cellules de l'épiderme et des annexes (follicules pileux, glandes sébacées) (47, 71). Une amplification génique (ØPCR) pourrait se révéler complémentaire de l'histopathologie (71). Péritonite Infectieuse Féline : l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles est caractéristique et montre un pyogranulome centré sur un vaisseau sanguin (36). Un hémogramme (ØNumération-Formule) révèle la présence de façon variable d'une leucocytose et d'une lymphopénie, associée à une anémie modérée et non régénérative (36). Un examen Øbiochimique montre une augmentation significative de la protidémie (>80g/L) dans 50% des formes humides et 70% des formes sèches (hypergammaglobulinémie parfois associée à une hypoalbuminémie) (36). Un Øexamen sérologique (non spécifique de la PIF) peut être réalisé notamment si les lésions histopathologiques ne sont pas pathognomoniques ou si l'animal n'a pas été en contact avec d'autres congénères depuis 8 semaines (chat considéré comme indemne si le résultat est négatif) (36). Papillomavirose : l'Øexamen histologique est l'examen complémentaire de choix (dysplasie et hyperplasie folliculaire et épidermique avec des koilocytose) (47, 108). Dermatite ulcérative associée à l'herpèsvirus félin de type 1 : en fonction du matériel disponible, un frottis conjonctival coloré au MGG (May Grünwald Giemsa) (Øexamen cytologique) permet d'observer de nombreux polynucléaires neutrophiles et lymphocytes qui témoignent d'une intense stimulation antigénique (111). L'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles correctement réalisées (comportant des zones épidermiques non ulcérées, à proximité d'ulcérations récentes et non remaniées) permet de visualiser des inclusions virales type herpèsvirus dans les kératinocytes (108, 111, 52). Un Øexamen sérologique permet d'établir un diagnostic de certitude (111). L'amplification génique (PCR) est très sensible et spécifique et constitue l'examen complémentaire de choix (111, 52). Calicivirose : une amplification génique (ØPCR) peut être réalisée. L'isolement du virus sur culture cellulaire permet son identification (71). 106 5. Dermatoses allergiques Le diagnostic des dermatoses allergiques repose principalement sur l’examen clinique et le diagnostic différentiel des autres causes de prurit. Les Øexamens histologiques de biopsies lésionnelles confirment ou infirment la nature allergique de la dermatose en cours, voire en précisent l’étiologie. Dermatite atopique : un Øtest d'éviction (provocation) est réalisé en premier lieu pour exclure une allergie aux piqûres de puces (DAPP) ou une allergie alimentaire (108, 93, 38). Les ØIDR sont actuellement les tests de référence pour mettre en évidence une sensibilisation à des pneumallergènes et d'identifier les facteurs environnementaux qui déclenchent la maladie clinique chez les sujets prédisposés (93). Selon une étude de PROST, Dermatophagoïdes farinae est le principal allergène représenté avec 80% de réactions positives parmi les 90 chats étudiés (93). Allergie de contact : un Øtest d'éviction – provocation est réalisé pour identifier l'agent initiateur de cette dermatose. Concrètement, l'animal est lavé avec un shampooing hypoallergénique pour le débarrasser de substances allergéniques potentielles et la substance suspectée est supprimée de son environnement pendant 15 à 30 jours. Une réexposition à l'allergène potentiel doit entraîner l'apparition de la dermatose en 7 à 10 jours. (93) Intolérance alimentaire : un Ørégime d'éviction – provocation est mis en place. Il consiste à donner à l'animal une alimentation qui ne contient aucun des ingrédients qu'il aurait pu ingérer auparavant de façon répétée. Un régime familial est préférable : de la viande crue de cheval, lapin, agneau ou canard par exemple. Cette alimentation dure au moins 8 à 10 semaines. Si le régime est efficace, les aliments de l'ancienne ration sont réintroduits : ce test de provocation permet de confirmer le diagnostic ; une réintroduction sélective et progressive (un tous les 15 jours) des aliments permet d’identifier l’agent responsable de l’allergie. La réapparition des symptômes doit être appréciée en fonction du prurit qui survient rapidement (48 à 72 heures). (42, 93) 107 Dermatite par Hypersensibilité aux Piqûres de Puces (DHPP) : le principe de l'examen consiste à éliminer les puces par un traitement anti-puces adapté et régulier (Øtest d'élimination). La disparition des signes cliniques suite à l'élimination des puces permet généralement de poser un diagnostic de DHPP. Allergie aux morsures de tiques : un Øexamen histologique révèle une inflammation éosinophilique sévère et profonde Allergie aux piqûres de moustiques : un Øexamen histologique révèle une inflammation éosinophilique sévère et profonde (86) Allergies aux endoparasites : dans la pratique, un Øtest d'élimination basé sur une vermifugation de l'animal peut servir à soutenir une suspicion clinique. 6. Dermatoses à médiation immune a) Dermatoses auto-immunes Pemphigus foliacé et érythémateux : un Øexamen cytologique du contenu des pustules permet de mettre en évidence de nombreux kératinocytes acantholysés, arrondis, isolé ou groupés et des granulocytes neutrophiles non dégénérés. Un Øexamen histologique de biopsies cutanées est alors préféré et permet de différencier les deux types de pemphigus. (123, 47, 70). b) Dermatoses à médiation probablement immune Maladie des agglutinines froides : le titrage des agglutinines froides est l'examen complémentaire de choix. Réactions cutanées médicamenteuses : l'arrêt du médicament (Øtest d'éviction) suivi environ deux semaines après par la guérison des lésions est fortement évocateur de l'implication de ce médicament dans l'apparition de la dermatose. Un Øtest de provocation (réintroduction du médicament) est proscrit (risque de réaction plus sévère voire mortelle). (70) 108 Erythème polymorphe : l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles permet d'établir un diagnostic de certitude mais non d’identifier la cause sous-jacente (70, 107). Nécrose toxique de l'épiderme : l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles permet d'établir un diagnostic de certitude (108). Vasculite : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles primaires est diagnostique mais ne permet pas d’identifier la cause sous-jacente. (70) Chondrite auriculaire plasmocytaire : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles révèle une inflammation lymphoplasmocytaire et une nécrose du cartilage. Pododermatite plasmocytaire féline : après ponction à l'aiguille fine, un Øexamen cytologique représente une aide fiable au diagnostic en mettant en évidence un nombre important de plasmocytes (et de quelques neutrophiles) (15, 70). Un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles permet d'établir un diagnostic de certitude : il révèle une dermatite périvasculaire avec infiltration de cellules plasmocytaires (123). Des modifications hématologiques peuvent également être recherchées (Numération-Formule) : anémie, leucocytose, éosinophilie, neutrophilie…(15) Folliculite murale lymphocytaire mucineuse dégénérative (FMLMD) : l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles est diagnostique (une infiltration par des cellules mononucléées le long des follicules pileux et au sein des glandes sébacées est responsable de leur destruction). (47) 7. Dermatoses d’origine hormonale et métabolique Hypercorticisme : dans la pratique, un dosage du cortisol (Øendocrinologie) peut être réalisé à To puis à To+1h après stimulation par du SynactèneND (ACTH de synthèse) (124). Néanmoins, le recours aux techniques d’imagerie comme l’échographie des surrénales ou l’utilisation du scanner est préféré chez le chat. Hyperthyroïdie : un dosage des T4 libres basales (Øendocrinologie) est réalisé en pratique (99, 28). 109 Diabète sucré : le dosage de la glycémie permet un diagnostic rapide d’hyperglycémie ; celui des fructosamines (Øbiochimie) rend compte des variations de la glycémie sur une dizaine de jours et est utilisé notamment pour surveiller l’efficacité d’un traitement à base d’insuline (108). Xanthome cutané : un Øexamen histologique des biopsies lésionnelles est diagnostique et doit être réalisé en association avec un Øbilan biochimique (cholestérolémie…) (59, 25). Alopécie paranéoplasique pancréatique : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles évocateur est associé à une échographie abdominale (Øimagerie) pour visualiser la tumeur pancréatique et les métastases hépatiques et/ou biliaires (valeur pronostique). Une cytoponction échoguidée peut être réalisée pour déterminer l'origine de la tumeur. En pratique, pour des raisons de coût et de matériel, une laparotomie exploratrice suivie ou non de l’exérèse du pancréas est préférée. (47, 90, 108) Dermatite exfoliative paranéoplasique : les principaux examens réalisés sont une radiographie du thorax (masse en région médiastinale compatible avec un thymome) et une échographie de la tumeur (masse hyperéchogène) avec cytoponction échoguidée (Øimagerie) qui permet de réaliser un Øexamen cytologique (petits lymphocytes matures, mastocytes et granulomes éosinophiliques). Dans la pratique, un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles est réalisé en premier car les symptômes cutanés apparaissent avant les symptômes systémiques. (97) Défluxion en phase télogène/anagène : un trichogramme permet de constater que tous le bulbes pileux sont en phase télogène lors de défluxion en phase télogène et que la structure des poils est focalement anormale lors de défluxion en phase anagène (70, 79, 108). 110 8. Dermatoses néoplasiques, métastatiques et hyperplasiques Les examens histologiques de biopsies lésionnelles sont les examens complémentaires de choix pour le diagnostic de certitude des dermatoses d’origines néoplasique, métastatique et hyperplasique. Quelques particularités histologiques peuvent être précisées : a) Néoplasmes épithéliaux Epithélioma spinocellulaire : l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles est l'examen complémentaire de choix (47). La malignité et l'agressivité de la tumeur sont corrélées au pourcentage de cellules différenciées (kératinocytes) observées (47). Epithélioma spinocellulaire in situ ¾Epithélioma spinocellulaire in situ multicentrique (maladie de Bowen) : l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles est l'examen complémentaire de choix et permet d'observer notamment des images d'hyperplasie et de dysplasie épidermique et folliculaire (108, 4). b) Néoplasmes mésenchymateux Complexe fibrosarcome félin ¾Tumeurs du complexe fibrosarcome félin : l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles permet d'identifier les fibrosarcomes sensu stricto, les fibrohistiocytomes malins, les sarcomes indifférenciés, les chondrosarcomes et ostéosarcomes extrasquelettiques et les fibromatoses (68). Lymphome cutané T épithéliotrope : l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles est l'examen complémentaire de choix (47, 108). Il est caractérisé par un infiltrat massif de lymphocytes dans l'épithélium et la présence de "cellules du mycosis" (grands lymphocytes de 20 à 30 micromètres de long avec noyaux hyperchromatiques) 111 c) Métastases cutanées Métastases digitées d'adénocarcinome pulmonaire : le recours à des clichés radiographiques (Øimagerie) permet d'observer des lésions lytiques au niveau des phalanges et une tumeur pulmonaire au niveau thoracique. Un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles ostéocutanées révèle généralement une infiltration tumorale au sein de l'os phalangien (47). d) Dermatose hyperplasique Polype nasopharyngé : un examen otoscopique peut être complété par un examen des voies respiratoires supérieures sous anesthésie générale (108). Un Øexamen histologique de la lésion sera suivi ou non d’une exérèse chirurgicale (101). 9. Génodermatoses a) Anomalie structurale de la tige pilaire Pili torti : un Øtrichogramme montre des poils tordus, enroulés ou fracturés. Un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles confirme ces anomalies (37). Dysplasie pilaire du chat Abyssin : un Øtrichogramme révèle des renflements en forme d'oignons au sein de s tiges pilaires des vibrisses et des poils primaires. Un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles ne montre aucune anomalie des follicules pileux (47) Dysplasie folliculaire : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles montre une dysplasie des follicules et des tiges pilaires (102). b) Trouble de la croissance pilaire Hypotrichose congénitale : un Øtrichogramme permet d'observer exclusivement des poils secondaires, petits et très fins. Un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles montre une absence ou une hypoplasie des follicules pileux. (108, 12) 112 c) Trouble de la pigmentation mélanique Hypopigmentation ¾Syndrome de Waardenburg : l’animal est le plus souvent blanc, sourd et a les yeux bleus. ¾Vitiligo : les biopsies cutanées sont évocatrices (Øexamen histologique) (47) ¾Syndrome de Chediak Higashi : l’animal est un Persan à la robe bleue et aux yeux jaunes. Un Øexamen histologique révèle la présence de lysosomes géants dans de nombreuses cellules, en particulier dans les polynucléaires neutrophiles et les macrophages. Des troubles de la coagulation peuvent être notés (Øtest de coagulation). Hyperpigmentation ¾Lentigines : l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles est l'examen complémentaire de choix. ¾Névus épidermiques : cf. néoplasie ¾Urticaire pigmentaire : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles est évocateur de la dermatose (47, 108). d) Epidermolyses bulleuses héréditaires Epidermolyse bulleuse dystrophique : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles montre un clivage au sein de la membrane basale (47). Epidermolyse bulleuse jonctionnelle : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles montre un clivage dermo-épidermique sous la jonction dermo-épidermique (88). e) Asthénies cutanées héréditaires Syndrome d'Ehlers-Danlos : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles montre des anomalies qualitatives et quantitatives des fibres de collagène dermiques (34, 33). 113 10. Dermatoses comportementales Un Øtrichogramme permet de révéler l'origine auto-induite des lésions (alopécie) (47). 11. Dermatoses environnementales Dermatite solaire : l'aspect histologique (Øexamen histologique) des biopsies lésionnelles est généralement diagnostic (70). Dermatite de contact : lorsque les lésions ne sont pas trop importantes, la réexposition de l'animal à l'élément suspecté permet de confirmer ou non son implication dans la dermatose (Øtest de provocation) (108). Brûlure : un examen histologique de biopsies lésionnelles est diagnostique (108). 12. Etats kérato-séborrhéiques L'aspect clinique et anamnestique est généralement suffisant pour établir un diagnostic. Des examens complémentaires comme un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles ou un Øtrichogramme (observation de manchons pilaires) apportent des éléments diagnostics non déterminants (47, 108). 114 V. ELABORATION DE LA FICHE CLINIQUE DE CONSULTATION 115 L’ensemble des données précédemment étudiées peuvent être synthétisées dans une fiche clinique de consultation, le principe étant de poser un ensemble de questions simples et précises au propriétaire de l’animal. Ces questions ont pour objectif de retrouver les éléments anamnestiques et cliniques pertinents associés à une ou des dermatoses, ce qui oriente plus facilement et plus rapidement le consultant dans le choix de ses hypothèses diagnostiques. L’élaboration de cette fiche concilie à la fois un intérêt médical de premier ordre, de par la qualité du diagnostic clinique auquel elle aboutit, un intérêt pédagogique pour les élèves de l’ENVA, de par la qualité de la démarche diagnostique qu’elle propose et une relation privilégiée entre le propriétaire et le consultant. Cette fiche s’inspire largement de celle utilisée en dermatologie canine et la trame de la démarche diagnostique est constituée par l’enchaînement des parties suivantes : identifications du propriétaire et de l’animal, motif de consultation, mode de vie, anamnèse (générale et dermatologique), examen clinique (général et dermatologique), bilan clinique, hypothèses diagnostiques, examens complémentaires, diagnostic et conduite à tenir. 116 A. Identifications de l’animal et du propriétaire Le recueil d’informations relatives à l’animal constitue une première étape importante pour la suite de la démarche diagnostique. Connaître le nom de l’animal et l’utiliser tout au long du questionnaire est souvent bien vu par le propriétaire et initie la confiance entre lui et le consultant. La date de la consultation permet d’apprécier l’historique du cas lors de consultations antérieures. Le sexe de l’animal (mâle ou femelle, stérilisé ou non) doit être précisé (parfois cliniquement), les mâles entiers étant par exemple de bons sujets à dermatoses d’origine traumatique (abcès notamment) ou « opportunistes » (associées aux rétroviroses). L’âge du chat oriente généralement sur l’étiologie de la dermatose : origine parasitaire ou génodermatose avant la maturité sexuelle, allergie ou génodermatose au stade jeune adulte, dysendocrinie vers 6-10 ans et origine néoplasique après 6 ans. La race du chat peut parfois orienter le consultant dans sa démarche diagnostique tant par le type de pelage de l’animal (foncé ou clair, poils longs ou courts) que par sa prédisposition à certaines dermatoses. La détermination du poids de l’animal permet d’adapter les posologies mais également d’apprécier l’état général et son évolution. Les coordonnées du vétérinaire référant doivent être mentionnées s’il y a lieu pour que celui-ci puisse recevoir un compte-rendu de la consultation ; cela met en jeu l’image de marque et l’obligation déontologique de l’école. La date des derniers rappels de vaccins renseigne sur le statut vaccinal de l’animal. Une vermifugation récente préserve l’animal des parasites intestinaux. 117 118 B. Motif de consultation Le motif de consultation correspond souvent aux principaux signes cliniques ou symptômes utilisés par la suite dans la démarche diagnostique. Le propriétaire exprime à cette occasion une inquiétude ou une demande qui nécessite une écoute attentive et critique de la part du vétérinaire. 119 120 C. Mode de vie L’âge à l’adoption conditionne parfois des troubles du comportement. La connaissance de l’origine (ou de la provenance) de l’animal permet de faire le lien avec certains établissements réputés pour leur manque d’hygiène, leur parasitisme… mais également pour les troubles héréditaires des lignées qu’ils proposent. Le vétérinaire doit aussi connaître l’utilisation de l’animal (exposition, élevage, compagnie) et les contacts réguliers qu’il a avec d’autres chats ou d’autres animaux ; ceci surtout afin d’apprécier les possibilités de contagion et de transmission de certaines pathologies. Les autres animaux sont identifiés (nom, espèce, race, âge, poids) afin d’établir une ordonnance adaptée si nécessaire ; la date d’introduction peut correspondre à une variation de l’environnement affectif (dermatose psychogène) ou renseigner sur une durée d’incubation en cas de contagiosité. Les lésions cutanées d’une dermatose peuvent avoir des expressions cliniques différentes en fonction des espèce (dermatite miliaire due aux puces chez le chat par exemple). Le type de logement doit indiquer si l’animal a accès au milieu extérieur car de nombreuses dermatoses d’origine bactérienne, virale, parasitaire et fongique en découlent. La litière constitue une originalité chez le chat et sa composition doit être précisée (produits chimiques à l’origine d’allergies de contact). Les types de sol et de couchage conditionnent les contacts avec des allergènes (acariens dans la moquette) ou des substances irritantes (béton). A noter aussi de nombreuses plantes d’intérieur qui contiennent des substances toxiques ou fongiques. A la différence du chien, la prise alimentaire (alimentation) du chat doit être fréquente et par petites quantités : quelque soit le logement, cet animal doit recevoir au moins deux repas par jour. L’hypo- ou l’anorexie sont souvent les manifestations d’une pathologie générale et correspondent à une urgence vitale dans cette espèce ; une modification de la soif traduit généralement un trouble comportemental ou dysendocrinien. Le type d’alimentation, ménager ou industriel, doit être précisé : les processus allergiques incriminent le plus souvent les boîtes, les sachets ou les croquettes mais également des 121 aliments allergènes comme ceux proposés dans la fiche. A noter aussi les gamelles plastiques qui peuvent occasionner des allergies de contact. Le comportement du chat se manifeste parfois par des troubles liés à des perturbations de son environnement ou de son développement. Des dermatoses ont été diagnostiquées et reliées à des troubles comportementaux dont les trois grandes manifestations sont : les activités de substitution, les stéréotypies et les agressions. Le léchage, l’onychophagie et le grattage sont des symptômes cutanés qui peuvent être l’expression d’activités de substitution, le plus souvent conséquences d’anxiétés, parfois de dépressions. Une anxiété permanente peut conduire à de la boulimie qui peut être associée à du léchage. Les stéréotypies s’illustrent par des séquences de grattage, de léchage ou de morsure de la queue avec tournis. Dans les anxiétés intermittentes et les dysthymies, le chat peut effectuer de véritables autoagressions avec griffades et morsures, notamment de la queue qu’il attaque comme une proie. L’agressivité, l’augmentation des marquages, des troubles du sommeil et une hyperesthésie dorso-lombaire peuvent également être observés dans les états anxieux. Lors de dépression, le grattage et le léchage peuvent survenir alors que le comportement de toilettage est en général absent. Des troubles du sommeil et une augmentation des marquages sont observés. Le propriétaire est invité dans cette fiche à décrire le comportement de son chat. Un voyage est l’occasion de changer de parasitisme ambiant dont la pathogénie se manifeste principalement lors d’un séjour à la campagne, dans les chatteries ou lors d’une garde par un particulier (présence d’autres animaux). La date du séjour indique si le voyage est suffisamment récent pour être impliqué dans l’apparition de la dermatose en cours. L’entretien du pelage est peu courant sauf lors d’exposition ou pour les chats à poils longs. Effectué chez un toiletteur, il peut être à l’origine de parasitoses contagieuses (puces, teigne…) ou de dermites irritatives secondaires. Les shampooings provoquent parfois des allergies de contact, une sécheresse cutanée ou bien rendent inefficace certains traitements antiparasitaires en cas de fréquence trop élevée. Le brossage régulier du ventre et du dos limite la présence de parasites. 122 D. Anamnèse 1. Anamnèse générale La maîtrise de la reproduction présente des avantages et des inconvénients : chez la chatte, la contraception n’est pas dénuée d’effets secondaires (diabète, tumeur mammaire…), et la castration des chats limitent leur agressivité et les dermatoses bactériennes et virales qui s’en suivent. Plus généralement, la précocité de la stérilisation ou de la castration (date de l’acte à préciser) diminue les risques d’apparition de tumeur mammaire, d’abcès ou de viroses cutanées. Certaines dermatoses se manifestent ou peuvent faire suite à des affections autres que dermatologiques, d’où l’importance de les préciser. La fiche propose une liste non exhaustive des maladies éventuellement contractées. L’espèce féline dispose de kits de détection de viroses (FIV et FelV) dont les résultats conditionnent le pronostic général. Toute intervention chirurgicale est importante à noter : la démarche diagnostique peut être orientée par rapport à l’absence d’un organe qui aurait pu être impliqué dans la dermatose en cours (tumeur du pancréas, d’un ovaire…) Les traitements autres que dermatologiques doivent également être précisés afin de retenir une hypothèse de dermatose médicamenteuse, de prendre en compte l’influence de certaines substances (corticoïdes, antihistaminiques, progestatifs) sur l’évolution de la dermatose, et d’établir un traitement dermatologique (interaction médicamenteuse). 2. Anamnèse dermatologique La date de l’apparition de l’épisode en cours permet de déterminer l’âge d’apparition, la durée et la saisonnalité. L’étude précédente a montré que des dermatoses débutent préférentiellement dans certaines zones et présentent des lésions primaires spécifiques d’où l’importance de préciser la localisation et les lésions initiales observées par le propriétaire. L’apparition de la dermatose en cours peut être liée à un changement d’ordre environnemental, alimentaire, comportemental, thérapeutique…Lorsque le problème est récurrent, l’influence d’une saison ou d’un lieu (présence d’allergènes, de parasites)…peut être signalé. 123 La précision du mode d’évolution, chronique ou aigu, permet de distinguer des processus néoplasiques de processus traumatiques ou allergiques par exemple. Les épisodes dermatologiques antérieurs sont à notés pour suivre l’historique d’une dermatose persistante (dermatite atopique) ou chronique (DHPP). Les examens complémentaires antérieurs informent sur la fiabilité du diagnostic précédent et des traitements mis en place. Les traitements dermatologiques antérieurs et actuels permettent d’apprécier la posologie, la durée et l’observance des traitements. La précision du ou des produits utilisés peuvent suggérer, pour la dermatose en cours, un accident cutané médicamenteux ou une allergie de contact à certains topiques. Les corticoïdes permettent souvent une amélioration transitoire des hypersensibilités. Certaines dermatoses (cheyletiellose, pulicose, teigne…) sont des appelées dermatozoonoses pour lesquelles l’agent étiologique est responsable de lésions cutanées chez l’Homme (contagion animaux / Homme). 3. Prurit Le prurit n’est souvent pas observé par le propriétaire. Les principales manifestations, quand elles sont observées, sont un léchage intensif (rencontré lors d’alopécie extensive féline), des griffures ou des morsures (automutilation). Il est bon également de préciser l’intensité et la fréquence du prurit : l’intensité peut être nulle à +++ (difficile d’empêcher l’animal de se gratter, automutilation) et la fréquence dépend de l’appréciation du propriétaire, celle-ci étant maximale lorsque l’animal se lèche fréquemment pendant la consultation. Certains facteurs aggravants peuvent être notés : la température (le froid rend moins propice la multiplication des germes et des parasites), l’intérieur d’un logement (acariens d’intérieur) ou le milieu extérieur (pollens), la saison (période de pollinisation, activité parasitaire) ou le soleil (dermatoses photosensibles). Le propriétaire doit aussi préciser si l’apparition du prurit est antérieure, simultanée ou postérieure aux lésions, le premier cas correspondant à un prurit primaire, à l’origine des lésions observées (dermatoses allergiques), qu’il faut différencier des autres circonstances d’apparition. 124 Certaines dermatoses se manifestent par un prurit localisé à la tête (démodécie, otacariose…), au tronc (phtiriose…), …etc. Le prurit est le plus souvent corticosensible ; cependant certaines dermatoses répondent mal ou peu à l’administration de corticoïdes (allergie alimentaire), voire s’aggravent (démodécie). 4. Les ectoparasites Le propriétaire est le plus à même de signaler la présence de puces sur l’animal avant de venir consulter. L’infestation des congénères suggère fortement celle du chat examiné et un éventuel traitement de l’ensemble des animaux. La précision du traitement effectué doit comporter le nom, le type de produit utilisé (spot-on, spray, collier…) et la date (efficacité obsolète si trop ancien) par rapport à l’animal et l’environnement. 125 126 E. Examens cliniques 1. Examen clinique général La première étape d’un examen clinique consiste à examiner l’animal dans son ensemble afin de vérifier s’il ne présente pas de maladie intercurrente ou d’observer les autres manifestations cliniques de la dermatose en cours. - la température : témoin le plus souvent du stress, mais aussi de maladie infectieuse. - les muqueuses : noter la couleur (anémie si pâles) et les éventuels ulcères au niveau des jonctions avec la peau. - l’atteinte de l’état général associé ou non à un amaigrissement, une déshydratation : oriente souvent vers un processus viral, tumoral ou infectieux. - les ganglions : une lymphadénopathie suggère souvent chez le chat un processus tumoral ou viral. - l’appareil digestif : diarrhée et allergie alimentaire. - l’appareil respiratoire et cardiovasculaire : à contrôler en cas d’anesthésie, présence d’un coryza. - l’appareil locomoteur : boiteries et pododermatite. - l’appareil urinaire : maladies rénales ou du bas appareil urinaire. - l’appareil reproducteur : présence de testicules ectopiques. - les yeux : uvéite et PIF. 2. Examen clinique dermatologique Les oreilles sont à examiner en premier, sous peine de les oublier au cours de l’examen.. Différents éléments cliniques observés à leur niveau sont à préciser, avec, en premier lieu, l’apparence normale de ces structures. La présence d’un réflexe audito-podal est à explorer : c’est un signe de prurit au niveau du conduit auditif. Des oreilles prurigineuses indiquent généralement la présence d’un parasitisme local (otacariose) ou d’otites (d’origine allergique, auto-immune, tumorale…). Une douleur peut apparaître suite à un corps étranger, un processus tumoral ou à médiation immune… 127 Les dermatoses touchent parfois une face précise du pavillon auriculaire : le pemphigus foliacé et les érythèmes allergiques se manifestent par exemple sur la face interne, la chondrite auriculaire sur le bord du pavillon…etc. Les lésions observées au niveau du conduit sont généralement un érythème (processus allergique, otite à Malassezia…), des ulcérations (processus auto-immun…), ou des déformations (processus tumoral, allergique…). Le cérumen peut prendre différents aspects : brun et friable lors d’otacariose, purulent lors d’otite bactérienne, et brunâtre le plus souvent. Il est parfois nécessaire de vérifier l’intégrité des tympans (traitement avec des aminosides par exemple) : ceci est réalisé par le consultant à l’aide d’un « vidéo-otoscope ». Les infestations par les puces étant relativement fréquentes, le clinicien notera au cours de cet examen la présence ou non d’adultes et /ou de leurs excréments. 3. Sémiologie cutanée La fiche clinique propose des silhouettes de chat sur lesquelles l’étudiant doit reporter les lésions primaires et/ou secondaires observées. L’originalité de cette étape est qu’elle permet de distinguer des manifestations cliniques propres au chat (dermatite miliaire, granulome éosinophilique…) et propose également d’examiner des sites lésionnels particuliers comme la cavité buccale, fréquemment touchée chez cet animal. 4. Bilan clinique Il correspond à un descriptif concis et pertinent du signalement, de l’anamnèse et de la clinique le jour de la consultation et permet de « visualiser » l’animal par une personne qui ne l’a pas vu, par exemple lors d’un suivi quelques semaines après. 5. Hypothèses diagnostiques Le consultant doit différencier les causes primaires des complications, motiver chaque hypothèse (en les hiérarchisant) et proposer des examens complémentaires adaptés. 128 6. Examens complémentaires L’étude bibliographique a décrit et montré les indications des différents examens les plus couramment utilisés en dermatologie féline. Ceux-ci sont reportés dans la fiche de consultation. A cette étape, le consultant doit également détecter la présence de puces ou de leurs excréments ainsi que la présence éventuelle d’autres parasites (tiques, poux, cheyletielles, aoûtats…), identifiés à l’aide d’une loupe binoculaire. 7. Diagnostic Le diagnostic définitif est rarement posé dès la première consultation. Seules des parasitoses diagnostiquées par les examens complémentaires et répondant totalement au traitement, ou des dermatoses présentant une histologie pathognomonique (tumeurs), peuvent avoir un diagnostic définitif et rapide. 8. Conduite à tenir Un traitement est choisi en fonction du diagnostic (ou des hypothèses les plus probables en attente des résultats des examens complémentaires), de la disponibilité du propriétaire et de sa faisabilité (chat sauvage). L’ordonnance doit préciser la forme galénique, la posologie, la fréquence d’administration et la durée du traitement. L’anamnèse a pu montré une éventuelle réaction médicamenteuse qu’il est bon de rappeler dans cette étape afin d’avoir à l’esprit le médicament en cause lors de la rédaction du traitement. 129 130 CONCLUSION La dermatologie féline est souvent déroutante en ce sens qu’elle ne correspond pas à un schéma clinique tel qu’il est classiquement observé chez le chien ; de plus, le propriétaire a souvent du mal a observer correctement cet animal au caractère indépendant. La fiche de consultation précédemment élaborée présente un intérêt pédagogique pour le recueil de données cliniques et anamnestiques, facilitant ainsi la démarche du clinicien, en lui permettant de hiérarchiser les hypothèses diagnostiques avant de les confirmer, s’il y a lieu, par des examens complémentaires. Une conduite à tenir est ensuite définie : elle comprend le traitement, une prévention éventuelle, le suivi à prévoir et d'autres recommandations choisies par le clinicien. Les différentes informations apportées par l’anamnèse, la clinique et les examens complémentaires peuvent véritablement être assimilées aux pièces d’un puzzle : prises individuellement, celles-ci ne conduisent pas à une image complète mais en les combinant, cette image devient nette. Les techniques de laboratoire actuelles permettent désormais d’inclure des dermatoses jusque-là sous-diagnostiquées dans les hypothèses diagnostiques (origines virale, immunologique et allergique entre autres). La notion de dermatose d’origine comportementale est relativement récente : trop longtemps sous-diagnostiquée, elle est apparue en même temps que l’émergence et la reconnaissance d’une spécialité « comportement de l’animal » en médecine vétérinaire . La complexité de cette spécialité nécessite le plus souvent le recours à une consultation de comportement avec un médecin comportementaliste, la fiche clinique élaborée dans cette étude ne permettant que d’orienter le clinicien vers l’origine comportementale de la dermatose en cours. 131 132 ANNEXES FICHE CLINIQUE DE CONSULTATION 133 L’utilisation de cette fiche en clinique se fera suite à la mis en page par un professionnel de la P.A.O. (Publication Assisté par Ordinateur). 134 des lésions Ølocalisation Nom Date Race âge Poids M /MC/F/FS Référé par Dr ________ Ville_____ Dernier rappel : vaccin__/__/__ Vermifugation__/__/__ Propriétaire Nom Adresse CP___ Tel dom N° dossier Ville___ Tel prof Motif de consultation : Mode de vie âge d'adoption___ origine___ • • 0 compagnie 0 élevage 0 exposition Utilisation : Contacts réguliers avec d'autres animaux : 0 non 0 oui, préciser (nom, espèce, race, âge, poids, date d'introduction, lésions cutanées) : ………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………… _________________________________________________________________________ litière : 0 standard, parfumée 0 oui 0 non • Logement : 0 pavillon 0 appartement 0 chatterie 0 autre :………………….. 0 copeaux de pin 0 autre sol : 0 moquette 0 tapis 0 parquet 0 carrelage 0 accès libre à l'extérieur (balcon, jardin..) 0 linoleum 0 béton 0 autre : couchage : 0 laine 0 coton 0 duvet 0 synthétique _________________________________________________________________________ gamelle plastique 0 oui 0 non • Alimentation : 0 1 0 2 0 3 repas/jours 0 libre service 0 bœuf 0 agneau 0 poisson 0 œufs 0 féculents 0 ménagère 0 lait/pdts laitiers 0 soja 0 industrielle 0 boîtes : marque/type appétit 0 modifié N/++/+/0 croquettes : marque/type soif 0 modifiée N/++/+/0 sachets fraîcheur : marque/type ___________________________________________________________________________ • Comportement : changement récent 0 non 0 oui, préciser : 0 environnement………………….0 déménagement 0 changement mobilier 0 enfant 0 décès personne/animal 0 autre 0 comportement…………………. activité –/N/+ description du trouble du comportement constaté par le propriétaire : _______________________________________________________________________ séjour (date/lieu) : ______________ • Voyage avec le chat 0 oui 0 non 0 campagne 0 garde : 0 chez des particuliers 0dans une chatterie __________________________________________________________________________ • Entretien du pelage : 0 shampooings / date du dernier shampooing : __/__/__ / fréquence :___ 0 brossage : 0 dos 0 ventre / fréquence : ___ ____________________________________________________________________________ 135 Anamnèse • Anamnèse générale Maîtrise de la reproduction : 0 contraception : 0 orale – 0 injection 0 date du dernier traitement : __/__/__ 0 date stérilisation / castration :__/__/__ Affections non dermatologiques : 0 digestives 0 tumorales 0 cardiovasculaires 0 oculaires 0 urinaires 0 endocriniennes 0 comportementales 0 respiratoires (0 antécédent coryza connu) 0 génitales (chaleurs régulières ?…) 0 résultats tests FIV __/FeLV__ 0 intervention chirurgicale 0 traitements antérieurs / actuels (autres que dermatologiques) : • Anamnèse dermatologique Date d'apparition de l'épisode en cours : __/__/__ Localisation et lésions initiales : Apparition liée à un changement : 0 non 0 oui : préciser…………………………………….. Influence : 0 saison 0 lieu 0 autre :……………………………………………………………. Mode d'évolution : 0 aigu 0 chronique Episodes dermatologiques antérieurs (préciser date, type de lésions, localisation) :………… ………………………………………………………………………………………………… Examens complémentaires antérieurs (préciser date, type, résultat) :……………………….. …………………………………………………………………………………………………. Traitements antérieurs / actuels (préciser date, produit, effet - même transitoire-) : ………………………………………………………………………………………………….. Contagiosité : 0 homme, préciser :………………………………………………………………. 0 animaux, préciser :………………………………………………………………. • Prurit Prurit observé par le propriétaire : 0 oui 0 non 0 Automutilation (griffures, morsures…) Intensité : 0 + ++ +++ Fréquence : Aggravation : 0 température 0 int/ext 0 saison 0 soleil Préciser : ___ Apparition du prurit par rapport aux lésions : 0 antérieur 0 simultané 0 postérieur Localisation des zones prurigineuses : Effets des corticoïdes : 0 nette amélioration 0 aucun 0 aggravation • Ectoparasites Puces : les jours précédents 0 oui 0 non Sur les congénères 0 oui 0 non Traitement : Produit (nom de la spécialité) : Galénique (spray, spot-on, comprimé…) : Date dernier traitement : 0 de l'animal __/__/__ 0 de l'environnement / / Examen général Temp__ Muq__ desH2o__ 0 atteinte état général 0amaigrissement Ganglions app urinaire App dig app repro App resp et cardiovasculaire yeux App locomoteur Normales 0 oui 0 non • Oreilles Examen dermatologique Réflexe audito-podal 0 oui 0 non Gauche Droite 0 prurit 0 • Ectoparasites sur l’animal 0 douleur 0 Puces : Adultes 0 non 0 oui (nombre : __ ) lésions sur les pavillons Excréments 0 oui 0 non ______ face ext ________ Tique ______ face int ________ Aoutat ______ bordure ________ Cheylétielles lésions du conduit Poux 0 érythème 0 0 ulcération 0 0 déformation 0 cérumen ______ couleur ________ 0 pus 0 ______ tympans ________ 136 Spécifier la localisation : hachures, grisés…+abréviations Sémiologie cutanée Profil droit Dos Ventre Profil droit Profil gauche Face Profil gauche Patte antérieure droite Patte postérieure droite Patte antérieure gauche Patte postérieure gauche Cavité buccale Lésions primaires Erythème (éry) Macule (mac) Papule (pap) Pustule (pust) Vésicule (vés) Nodule (nod) Plaque (plaq) Lésions Ires ou IIres Alopécie totale (aloT) partielle (aloP) Squames (sq) Croûtes (cr) Comédons (cd) Modif° pigmentation (dépig/ hyperpig) Séborrhée Lésions secondaires Excoriation (exc) Erosion (éro) Ulcère (ulc) Furoncle (fur) Fistule (fist) Hyperkératose (hyperk) Formes cliniques spécifiques Dermatite miliaire Dermatite érosive et croûteuse de la tête et du cou Alopécie extensive féline Ulcère atone Plaque éosinophilique Granulome éosinophilique Jonctions cutanéo-muqueuses 137 Bilan clinique • L’animal est (signalement, anamnèse) : …………………………………………….. • Les lésions consistent en : …………………………………………….. • Les lésions sont localisées : …………………………………………….. Hypothèses diagnostiques (différencier les causes primaires des complications / motiver chaque hypothèse / proposer les examens complémentaires adaptés) Examens complémentaires de 1ère intention Date • • • • • • Localisation Qualitatif Résultats Quantitatif Ectoparasites sur l’animal (peignage, brossage) Observation dans du lactophénol Trichogramme Raclage profond Ecouvillon auriculaire Cytologie Calque Scotch-test Raclage superficiel Ecouvillon auriculaire Lampe de Wood Frottis sanguin Ponction ganglion/masse Examens complémentaires à résultats différés Date (envoi/test/examen) • Mycologie • Bactériologie • Histologie • Intradermoréaction • Test d'éviction provocation Puce Alimentation Autres : • Sérologies : FIV FeLV PIF autre : • Endocrinologie – dosage : ___ • Coprologie • Numération-Formule • Biochimie sanguine • Imagerie : 0RX : ___ 0échographie : ____ • PCR : herpèsvirus calicivirus Résultats Diagnostic : Conduite à tenir (traitement, prévention, suivi à prévoir) ANTECEDENTS DE REACTION MEDICAMENTEUSES préciser : Transfert : Service : Motif : Compte-rendu : 0 oui 0 non Date: ___/___/___ Dr : Prochain rendez-vous : Clinicien : Interne : Etudiants : 0 CLOVIS Visa : Photos : 0 oui 0 non 138 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1-ALHAIDARI Z., et al.: Melanocytogenesis and melanogenesis: genetic regulation and comparative clinical diseases. 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Mots-Clés DERMATOLOGIE DERMATOSE DIAGNOSTIC DEMARCHE DIAGNOSTIQUE FICHE CLINIQUE ANAMNESE EXAMEN CLINIQUE EXAMEN COMPLEMENTAIRE CARNIVORE CHAT JURY : Président : Professeur Directeur : Docteur Marignac Assesseur : Professeur Chetboul ADRESSE DE L’AUTEUR Madame POUX Caroline 5, rue les Grillons 25430 SANCEY-LE-GRAND 151 DIAGNOSTIC APPROACH IN DERMATOLOGY FELINE IN ORDER TO DRAW UP A NEW CLINICAL FORM TOING POUX Caroline SUMMARY The aetiological complexity and the clinical specificity of feline dermatology require an appropriate diagnostic approach. Therefore we have drawn up a clinical form based on anamnesis, clinical and laboratory’s data about the most frequent feline dermatosis : this educational aid intended for ENVA students collect in this way relevent questions that methodically guide the clinician’s diagnostic. KEYWORDS DERMATOSIS DIAGNOSIS DIAGNOSTIC APPROACH CLINICAL FORM ANAMNESIS CLINICAL EXAMINATION LABORATORY PROCEDURES CARNIVORE CAT JURY President : Professor Director : Doctor Marignac Assessor : Professor Chetboul Author’s address Mrs POUX Caroline 5, rue les Grillons 25430 SANCEY-LE-GRAND 152