DEMARCHE DIAGNOSTIQUE EN DERMATOLOGIE FELINE EN

Transcription

DEMARCHE DIAGNOSTIQUE EN DERMATOLOGIE FELINE EN
ÉCOLE NATIONALE VETERINAIRE D’ALFORT
Année 2005
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE EN
DERMATOLOGIE FELINE EN VUE DE
L’ETABLISSEMENT D’UNE NOUVELLE FICHE
CLINIQUE DE CONSULTATION
THESE
Pour le
DOCTORAT VETERINAIRE
Présentée et soutenue publiquement devant
LA FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
le……………
par
Caroline TOING POUX
Née le 2 juillet 1977 à Paris 13e (Seine)
JURY
Président : M.
Professeur à la Faculté de Médecine de CRETEIL
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Professeur à l’ENVA
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Mme CALAGUE, Professeur d’Education Physique
* Responsable de l’Unité
AERC : Assistant d’Enseignement et de Recherche
Contractuel
2
AM
Professeur à la faculté de Médecine de Créteil
Qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence du jury
Hommage respectueux
A Madame Marignac
Maître de Conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
Qui nous a fait l’honneur d’accepter la direction de notre thèse
Sincères remerciements
A Madame Chetboul
Professeur à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
Qui a accepté de participer à notre jury de thèse
Sincères remerciements
3
4
A Jean-Charles, mon époux
En témoignage de mon amour
A mes parents
En témoignage de ma reconnaissance
A ma sœur Charlotte
A mes grands-parents et à toute ma famille
A mes amis
5
6
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
5
I. RECUEIL DES COMMEMORATIFS ET DE L’ANAMNESE DES DERMATOSES
LES PLUS FREQUEMMENT RENCONTREES CHEZ LE CHAT
7
A. Classification des dermatoses les plus fréquemment rencontrées en consultation
9
B. Historique des dermatoses les plus fréquemment rencontrées en consultation
13
1.
Dermatoses bactériennes
13
2.
Dermatoses fongiques
15
3.
Dermatoses parasitaires
17
4.
Dermatoses virales
19
5.
Dermatoses allergiques
22
6.
Dermatoses à médiation immune
25
7.
Dermatoses d’origine hormonale et métabolique
27
8.
Dermatoses néoplasiques, métastatiques et hyperplasiques
29
9.
Génodermatoses
32
10.
Dermatoses comportementales
33
11.
Dermatoses environnementales
34
12.
Etats kérato-séborrhéiques
35
13.
Dermatoses nutritionnelles
36
1
II. RECUEIL DES ELEMENTS CLINIQUES DES DERMATOSES LES PLUS
FREQUEMMENT RENCONTREES CHEZ LE CHAT
37
A. Principales manifestations cliniques de ces dermatoses
39
1.
Dermatoses bactériennes
39
2.
Dermatoses fongiques
42
3.
Dermatoses parasitaires
45
4.
Dermatoses virales
47
5.
Dermatoses allergiques
51
6.
Dermatoses à médiation immune
53
7.
Dermatoses d’origine hormonale et métabolique
56
8.
Dermatoses néoplasiques, métastatiques et hyperplasiques
58
9.
Génodermatoses
63
10.
Dermatoses comportementales
65
11.
Dermatoses environnementales
66
12.
Etats kérato-séborrhéiques
67
13.
Dermatoses nutritionnelles
68
B. Diagnostic différentiel
69
III. SYMPTOMATOLOGIE CUTANEE CHEZ LE CHAT
73
A. Modalités réactionnelles propres au chat
75
1.
La dermatite miliaire féline
75
2.
Le Complexe Granulome Eosinophilique (C.G.E.)
76
3.
L'alopécie extensive féline
78
4.
La dermatite érosive et croûteuse de la face et du cou
78
B. Dermatoses associées à un prurit primaire
2
79
1.
Dermatoses les plus fréquentes
79
2.
Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
80
C. Lésions cutanées
81
1.
Dermatoses alopéciantes
81
2.
Dermatoses ulcératives
82
3.
Dermatoses nodulaires et fistuleuses
84
4.
Dermatoses squameuses et croûteuses
85
5.
Dermatoses pustuleuses
86
6.
Pododermatoses
87
IV. APPORTS DES EXAMENS COMPLEMENTAIRES
91
A. Principaux examens complémentaires disponibles
93
1.
Examens complémentaires de 1ère intention : principes
93
2.
Examens complémentaires à résultats différés
96
B. Apports des examens complémentaires
101
1.
Dermatoses bactériennes
101
2.
Dermatoses fongiques
103
3.
Dermatoses parasitaires
104
4.
Dermatoses virales
105
5.
Dermatoses allergiques
107
6.
Dermatoses à médiation immune
108
7.
Dermatoses d’origine hormonale et métabolique
109
8.
Dermatoses néoplasiques, métastatiques et hyperplasiques
111
9.
Génodermatoses
112
10.
Dermatoses comportementales
114
11.
Dermatoses environnementales
114
12.
Etats kérato-séborrhéiques
114
3
V. ELABORATION DE LA FICHE CLINIQUE DE CONSULTATION
115
A. Identifications de l’animal et du propriétaire
117
B. Motif de consultation
119
C. Mode de vie
121
D. Anamnèse
123
1.
Anamnèse générale
123
2.
Anamnèse dermatologique
123
3.
Prurit
124
4.
Les ectoparasites
125
E. Examens cliniques
127
1.
Examen clinique général
127
2.
Examen clinique dermatologique
127
3.
Sémiologie cutanée
128
4.
Bilan clinique
128
5.
Hypothèses diagnostiques
128
6.
Examens complémentaires
129
7. Diagnostic
129
8.
129
Conduite à tenir
CONCLUSION
131
ANNEXES
133
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
139
4
INTRODUCTION
La médecine vétérinaire ne s'est intéressée que tardivement aux chats tant pour des
raisons culturelles qu'économiques. C'est ainsi que dans les années 80, suite à la découverte
de rétroviroses et de maladies originales chez les chats, une médecine féline plus spécifique
est née.
La dermatologie féline d'aujourd'hui peut être considérée comme une spécialité à part
entière : après avoir trop longtemps traité les chats comme des petits chiens, la pratique
médicale montre maintenant qu'il existe une différence notable dans l'appréciation des signes
cliniques cutanés chez ces deux espèces. En effet, tandis que chez le chien les causes sousjacentes sont à l'origine de troubles cutanés classiques, les chats, pour ces mêmes causes,
manifestent des réactions cutanées qui leur sont propres. Cette originalité contribue
pleinement à la spécificité et à la richesse de la dermatologie féline.
En France, certaines dermatoses félines sont plus fréquemment rencontrées que d’autres. La
complexité de leur étiologie et de leurs manifestations cliniques nécessitent la mise en place
d’une démarche diagnostique, la plus précise et la plus complète possible.
Dans cette étude bibliographique, les dermatoses félines les plus fréquentes sont
décrites en fonction de trois grandes étapes qui aboutissent au diagnostic clinique : le recueil
des commémoratifs et de l’anamnèse, l’examen clinique et l’apport des examens
complémentaires qui font suite à la formulation d’hypothèses diagnostiques. Cette description
complète et détaillée permet ainsi de dégager les informations les plus pertinentes en matière
de dermatologie féline : celles-ci sont associées au symbole Ø afin de les intégrer sous forme
de questions dans une fiche de consultation clinique destinée aux étudiants de l’ENVA et qui
s’inspire du modèle utilisé en dermatologie canine. Les différentes parties la constituant sont
précisées en italique et précédées de ce même symbole. La puissance de cette fiche réside
dans sa capacité à aboutir d’une manière très pédagogique à un diagnostic clinique en tenant
compte des spécificités des dermatoses félines. Ceci permet de ne rien oublier, de gagner du
temps et de responsabiliser le propriétaire en le faisant participer activement à la démarche
diagnostique grâce au questionnaire.
La liste des dermatoses étudiées n’est pas exhaustive : leur citation est conditionnée
majoritairement par leur fréquence d’apparition en consultation et leur importance en santé
humaine.
5
6
I. RECUEIL DES COMMEMORATIFS ET DE
L’ANAMNESE DES DERMATOSES LES
PLUS FREQUEMMENT RENCONTREES
CHEZ LE CHAT
7
Commémoratifs : ensemble des informations relatives au patient (âge, sexe, mode de vie…).
Anamnèse : ensemble des informations relatives à la maladie dont souffre le patient.
Les données recueillies au cours de la consultation doivent être précédées du motif de
consultation Ømotif de consultation, c'est-à-dire le symptôme (ou la lésion) principal qui a
conduit le propriétaire à venir consulter.
Le recueil des commémoratifs et de l'anamnèse est une étape primordiale de la consultation de
dermatologie car il permet souvent à lui seul de suggérer le diagnostic : l'élaboration d'une
fiche de consultation constitue un bon moyen de répertorier les questions les plus pertinentes
à poser au propriétaire sans rien oublier et d'aboutir plus rapidement aux hypothèses
diagnostiques.
La connaissance d’une liste des dermatoses félines et de leurs signes cliniques principaux est
nécessaire pour mener à bien une consultation.
8
A. Classification des dermatoses les plus fréquemment rencontrées en consultation
Tableau I : liste des dermatoses félines les plus fréquemment rencontrées en consultation
Etiologie
Dermatoses félines les plus fréquentes
Dermatoses bactériennes
Pyodermites de surface
Plaie de léchage
Intertrigo
Pyodermites superficielles
Impétigo
Folliculite bactérienne superficielle
Pyodermites profondes
Folliculite
bactérienne
profonde,
furonculose
Abcès sous-cutané
Mycétome bactérien ou fongique
Granulome mycobactérien
Périonyxis bactérien
Dermatoses fongiques
Mycoses superficielles
Dermatophytose
Dermatite à Malassezia sp.
Mycoses sous-cutanées
Sporotrichose
Candidose
Mycoses systémiques
Cryptococcose
Dermatoses parasitaires
Trombiculose
Otacariose
Cheylétiellose
Démodécie
Gale notoédrique
Phtiriose
Pulicose
Myiase cutanée
9
Dermatoses virales
FeLV
FIV
Poxvirose
PIF
Papillomavirose
Calicivirose
Dermatite
ulcérative
associée
à
l'herpèsvirus félin de type 1
Dermatoses allergiques
Dermatite atopique
Dermatite de contact
Intolérance alimentaire
Dermatite par hypersensibilité aux piqûres
de puces
Allergie aux piqûres de moustiques
Allergie aux endoparasites
Dermatoses à médiation immune
Dermatose auto-immune
Dermatoses
à
médiation
Pemphigus foliacé
probablement Réaction cutanée médicamenteuse
immune
Erythème polymorphe
Nécrose toxique épidermique
Vasculite
Chondrite auriculaire féline
Pododermatite plasmocytaire
10
Manifestations
cutanées
d'affections
hormonales et métaboliques
Hyperthyroïdie
Diabète sucré
Hypercorticisme
Xanthome cutané
Alopécie paranéoplasique pancréatique
Défluxion en phase télogène et anagène
Syndrome d’hyperfragilité cutanée acquise
Dermatite exfoliative paranéoplasique
Dermatoses néoplasiques, métastatiques et
hyperplasiques
Néoplasmes d'origine épithéliale
Epithélioma spinocellulaire
Epithélioma
spinocellulaire
in
situ
multicentrique
Epithélioma basocellulaire
Céruminome
Néoplasmes d'origine mésenchymateuse
Complexe fibrosarcome félin
Mastocytome
Lymphome cutané T épithéliotrope
Néoplasmes d'origine mélanocytaire
Mélanome
Pseudo-tumeurs
Naevus des mélanocytes
Kératose
Métastases cutanées
Métastases cutanées d'adénocarcinome
mammaire
Métastases
digitées
d'adénocarcinome
pulmonaire
Dermatose hyperplasique
Polype naso-pharyngé
Génodermatoses
Trouble de la kératinisation
Cf. "états kérato-séborrhéiques"
Anomalies structurales de la tige pilaire
pili torti
Dysplasie pilaire du chat Abyssin
Dysplasie folliculaire
11
Troubles de la croissance pilaire
Hypotrichose congénitale
Troubles de la pigmentation mélanique
Syndrome de Waardenburg
Vitiligo
Syndrome de Chediak-Higashi
Lentigo
Urticaire pigmentaire
Epidermolyses
bulleuses
héréditaires
ou Epidermolyse bulleuse dystrophique
acquises
Epidermolyse bulleuse jonctionnelle
Asthénies cutanées héréditaires
Syndrome d'Ehlers-Danlos
Dermatoses comportementales
Alopécie auto-induite
Plaies
auto-induites
par
grattage
morsure
Onychophagie
Dermatoses environnementales
Dermatite actinique
Dermatite de contact
Brûlure
Gelure
Corps étranger
Etats kérato-séborrhéiques
Séborrhée idiopathique
Hyperplasie de la glande caudale
Séborrhée faciale idiopathique
Acné
12
ou
B. Historique des dermatoses les plus fréquemment rencontrées en consultation
1. Dermatoses bactériennes
Bien que relativement rares, les pyodermites apparaissent le plus souvent
secondairement à un traumatisme cutané (morsure, griffure…) et parfois, à une dermatose
sous-jacente dont les origines sont variées : allergique (dermatite atopique, allergie
alimentaire), parasitaire (puces, Demodex), auto-immune ou virale (FIV) ØAnamnèse
dermatologique. Une maladie générale ØAnamnèse ou des traitements immunosuppresseurs
ØAnamnèse dermatologique ou non peuvent également être impliqués (47, 74). Les
pyodermites superficielles sont rares mais très certainement sous-diagnostiquées et les
pyodermites profondes sont généralement dues à l’aggravation d’une pyodermite
superficielle.
a) Dermatoses les plus fréquentes
Plaie de léchage : ce symptôme fait suite à une douleur ou une démangeaison ressentie par le
chat. Les causes sont très variées mais on retiendra surtout celles intrinsèques à l'animal. Les
chats mâles non castrés sont par exemple plus combatifs que les femelles ou les mâles castrés
et donc plus sujets à présenter des lésions douloureuses (griffures, morsures…) Øsexe
(Animal). Une douleur musculo-squelettique (fracture ou chirurgie osseuse par exemple) ou
un trouble du comportement (cf. dermatoses psychogènes) peuvent également être à l'origine
de douleur qui se manifeste par un léchage, grattage… excessifs ØAnamnèse et
comportement (Mode de vie) (108).
L'environnement du sujet facilite parfois la promiscuité - et donc les combats- entre les
animaux notamment lors de cohabitation avec des congénères Øautres animaux (Mode de
vie) ou d'accès au milieu extérieur Ølogement (Mode de vie). Cet accès à l'extérieur favorise
également les allergies aux piqûres de puces, de moustiques… l'implantation de corps
étrangers ou le contact avec des substances irritantes Ølogement (Mode de vie).
Abcès sous-cutané : les chats mâles non castrés Ø Animal ayant accès au milieu extérieur
Ølogement (Mode de vie) sont prédisposés en raison de leur caractère belliqueux (108, 47).
13
Périonyxis bactérien : les pododermatoses bactériennes uni-unguéales sont généralement
d'origine traumatique Ølogement et autres animaux (Mode de vie) alors qu'une localisation
pluri-unguéale est souvent associée à une maladie générale : diabète sucré, infections par le
FelV et le FIV Ø Anamnèse et vaccination (Animal) (47, 48, 49).
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Intertrigo : les chats Persans et Himalayens sont prédisposés Ørace (Animal) (108).
Impétigo : les chatons sont principalement atteints Øâge (Animal) (70).
Folliculite bactérienne, furonculose : ces pyodermites correspondent le plus souvent à une
complication d'acné féline ou de dermatite allergique aux piqûres de puces (DAPP) Ø
Anamnèse dermatologique.
c) Dermatoses anecdotiques
Mycétome bactérien ou fongique : cette dermatose apparaît dans la plupart des cas suite à un
traumatisme (morsure, griffure…) ou quelques fois suite à la présence d’un corps étranger
Ølogement (Mode de vie) et Animal. Une maladie sous-jacente (rétrovirose) peut prédisposer
à cette dermatose ØAnamnèse et Animal (108).
Granulome mycobactérien
¾Lèpre féline : la lèpre féline est décrite en France principalement dans les Départements
et les Territoires d'Outre-Mer d'où l'intérêt de questionner le propriétaire sur les voyages
effectués avec son chat Øvoyages (Mode de vie) (47). Le mode de transmission semble
impliquer le rat (morsure) mais également certains vecteurs comme les moustiques, les
puces et les tiques, ce qui rend le milieu extérieur propice à la contamination Ølogement
(Mode de vie) (108). La maladie apparaît généralement classiquement en hiver après une
exposition aux agents contaminants en été Ø Anamnèse (66). Elle semble concerner
surtout les chats âgés de 1 à 3 ans Øâge (Animal) (108). Une lymphadénopathie locorégionale est notée dans certains cas ØExamen général (47).
14
¾Granulome mycobactérien atypique : la contamination se produit souvent à la suite
d'une blessure (morsure, griffures…) Ølogement et autres animaux (Mode de vie). Elle
serait également favorisée par les rétroviroses ØAnimal et Anamnèse (108, 117, 69).
2. Dermatoses fongiques
a) Dermatose la plus fréquente
Dermatophytose : la contamination se fait par contact direct avec un animal ou par
l'intermédiaire de l'environnement (collier, cage de transport, jouet, ventilation…) (47). C'est
pourquoi le recueil des commémoratifs doit tenir compte de l'utilisation de l'animal par son
propriétaire (exposition, élevage, chat errant), de la présence d'autres animaux dans le foyer et
de la profession du propriétaire (réservoirs de spores potentiels) Ø utilisation, autres
animaux et profession des propriétaires (Mode de vie). Toute lésion ou déséquilibre cutané
est également préjudiciable pour l'animal : les bains ou toilettages excessifs Ø toilettage
(Mode de vie) éliminent la barrière naturelle contre les dermatophytes et les infestations
parasitaires
(poux,
puces…)
Øépisode
dermatologique
antérieur
(Anamnèse
dermatologique) et ectoparasites (Examen dermatologique) provoquent de microtraumatismes, ce qui favorise la pénétration des arthrospores dans la peau. Lors de maladie
ØAnamnèse et Examen général, l'arrêt du comportement de toilettage diminue les capacités
d'élimination mécanique des parasites du pelage (47). Les Persans et les Himalayens (108)
Ørace (Animal) sont prédisposés à cette affection : leur long pelage constitue un excellent
milieu de vie pour les spores qui ont besoin de chaleur et d'humidité pour éclore (le séchage
des poils longs après le toilettage est peu efficace par rapport aux poils courts) (47, 16).
Cette dermatozoonose provoque également des lésions cutanées chez l'homme (herpès
circiné) : la contagiosité aux congénères et à l'homme constitue un élément diagnostic
important (mais non déterminant) dans l'orientation de la démarche diagnostique (108, 47)
Øcontagiosité (Anamnèse dermatologique).
Il existe enfin des facteurs de risque tels que le jeune âge, la vieillesse (108, 47, 82) Øâge
(Animal), un déséquilibre alimentaire (47) Øpoids (Animal) et alimentation (Mode de vie) et
toutes les causes d'immunosuppression (corticothérapie, chimiothérapie, rétroviroses…) (47,
82, 16) Øtraitement (Anamnèses générale et dermatologique).
15
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Dermatites à Malassezia : ces dermatoses sont le plus souvent associées à des otites externes
ØExamen dermatologique ou à de l'acné du menton récalcitrant ØAnamnèse
dermatologique (108, 16). Un trouble immunologique prédispose au développement de cette
dermatose (16) ØAnamnèse.
Cryptococcose : cette mycose opportuniste est la plus fréquente des mycoses systémiques du
chat (72, 108) ; à ce titre, il est intéressant de recueillir les différents symptômes non
dermatologiques apparus antérieurement Øaffection non dermatologique (Anamnèse) ou
présents au moment de la consultation ØExamen général. Le mode de contamination n'est
pas connu : une inoculation cutanée par morsure ou griffure (72) semble plus rare que
l'infection par inhalation des cryptocoques présents dans les déjections de pigeons sous forme
d'aérosols (72, 47). Les maladies immunosuppressives telles que le FIV, FelV et les
lymphomes ØAnamnèse prédisposent l'animal à cette affection (72, 108, 47). Certains
auteurs indiquent également que les races Siamois et Abyssins Ørace (Animal) sont souvent
rencontrés parmi les sujets atteints (23).
Sporotrichose : cette mycose sous-cutanée entraîne l'apparition d'une forme cutanéolymphatique chez l'homme Øcontagiosité (Anamnèse dermatologique) (98, 57). Les chats
mâles non castrés ØAnimal ayant accès à l'extérieur Ølogement (Mode de vie) sont
prédisposés à cette affection qui se contracte suite à une morsure ou une griffure d'un
congénère; les chats d'intérieur peuvent également présenter la maladie : les compositions
florales à base de sphègne peuvent attirer l'animal qui, en grattant la terre, peut s'infliger de
micro-lésions propices à la pénétration du champignon Ølogement (Mode de vie). Les
Siamois semblent prédisposés Ørace (Animal) (47). Cette affection ne répond pas à un
traitement antibiotique Øtraitement antérieur (Anamnèse dermatologique) (47).
Candidose : cette mycose opportuniste rare atteint le plus souvent des animaux jeunes ou très
âgés Øâge (Animal), des sujets immunodéprimés (infections bactérienne ou virale, néoplasie,
dysendocrinie, corticothérapie…) ou ayant subi une antibiothérapie prolongée ØAnamnèse.
L’homme immunodéprimé est également très sensible à cette affection opportuniste non
zoonotique. (108)
16
c) Zoonoses et dermatozoonoses
La dermatophytose est la dermatozoonose la plus fréquente du chat et provoque chez
l’homme un herpès circiné. La sporotrichose et la cryptococcose sont des zoonoses plus rares.
3. Dermatoses parasitaires
a) Dermatoses les plus fréquentes
Otacariose : c'est la plus fréquente des acarioses félines. Les jeunes animaux Øâge (Animal)
sont préférentiellement atteints. Elle est contagieuse aux autres congénères (rôles des
chatteries et du milieu extérieur) Øautres animaux et logement (Mode de vie) et à l'homme
(prurigo sur les bras et le tronc) Øcontagion (Anamnèse dermatologique). Cet acarien non
spécifique est notamment responsable d'otite parasitaire chez le chien Øautres animaux
(Mode de vie). (44)
Pulicose : la présence de puces ou d'excréments corrélée ou non à un traitement anti-puce est
généralement
suffisant
pour
conclure
à
une
pulicose
Øectoparasites
(Examen
dermatologique). Toutefois, les habitudes de toilette du chat expliquent l'absence fréquente de
ces éléments (70). Les facteurs favorisant cette infestation seront à rechercher : on s'attardera
notamment sur les contacts possibles avec d'autres animaux infestés Øautres animaux
(Mode de vie), les réservoirs potentiels de puces que constituent le logement (chatterie,
présence de parquet, de sol recouvert de textiles naturels…) et le milieu extérieur et enfin sur
un éventuel séjour à la campagne ou en chenil si le propriétaire n'a pu se déplacer avec son
animal Øvoyage (Mode de vie).
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Trombiculose : cette dermatose est saisonnière (de juillet à octobre) ØAnamnèse
dermatologique et concerne les chats ayant accès au milieu extérieur Ølogement (Mode de
vie). La contagion à l'homme se manifeste par un érythème automnal (papules prurigineuses
sur le tronc et les membres accompagnées parfois de fièvre) Øcontagion (Anamnèse
dermatologique). (108, 44, 57)
17
Cheylétiellose : cette dermatozoonose est très contagieuse pour les congénères Øautres
animaux et logement (Mode de vie) et l'homme (prurigo sur les bras et le tronc) Øcontagion
(Anamnèse dermatologique). Elle touche essentiellement les chatons de moins d'un an Øâge
(Animal) et les chats à poils longs Ørace (Animal). La promiscuité entre les animaux
favorise grandement la contagion d'où les précautions requises dans les chatteries ou lors
d'expositions Øutilisation et logement (Mode de vie). (108, 10)
Démodécie : la "forme juvénile" apparaît généralement avant 3 ans Øâge (Animal) et est de
bon pronostic. Une "forme adulte" concerne les chats âgés de plus de 5 ans Øâge (Animal) et
est de pronostic variable car elle est parfois associée à une maladie intercurrente (FIV, FeLV,
diabète sucré, hypercorticisme, infection des voies respiratoires supérieures, toxoplasmose
entre autre) ØAnamnèse générale ou dermatologique (44, 43, 73). Les races Siamoise et
Burmese semblent être prédisposées Ørace (Animal) (44).
Phtiriose : les chatons et les animaux âgés Øâge (Animal), les animaux débilités Øaffection
non dermatologique (Anamnèse) et les chats à poils longs Ørace (Animal) sont les plus
fréquemment atteints mais tout animal vivant en collectivité (surpopulation) dans des locaux
mal entretenus Ølogement (Mode de vie) peut présenter une phtiriose (14, 44).
Myiase cutanée : une maladie générale, une intervention chirurgicale, une incontinence fécale
et /ou urinaire ØAnamnèse chez un animal à poils longs Ørace (Animal) (plus rapidement
souillés), des conditions d'hygiène médiocres Ølogement (Mode de vie) et /ou des lésions
cutanées non soignées ØAnamnèse dermatologique sont autant de facteurs favorisants à
considérer lors de la présentation du cas (108, 55).
c) Dermatose anecdotique
Gale notoédrique : les jeunes animaux Øâge (Animal) et les chats débilités par une
rétrovirose ØAnamnèse, logement (Mode de vie) sont particulièrement réceptifs à cette
acariose (44). Elle est contagieuse aux congénères Øautres animaux (Mode de vie) et à
l'homme (prurigo) Øcontagion (Anamnèse dermatologique) (R, 57). Cette dermatose sévit
principalement dans les Départements et Territoires d'Outre mer (Ile de la Réunion)
Øvoyages (Mode de vie) (44, 47).
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d) Dermatozoonoses
Les dermatozoonoses d’origine parasitaire les plus fréquemment rencontrées chez le chat sont
l’otacariose et la pulicose. La cheyletiellose est surtout présente dans les chatteries et quelques
foyers de gale notoédrique sont présents dans les Dom-Tom.
4. Dermatoses virales
Les viroses cutanées ont longtemps été sous-diagnostiquées suite à la difficulté
d'identifier le virus en cause. Les techniques d'investigation actuelles permettent désormais de
mieux les étudier. Les chats bénéficient d’un protocole de vaccination courant qui les protège
contre les viroses les plus fréquentes parmi lesquelles se trouvent certaines viroses cutanées
(calicivirose, herpesvirose, FeLV).
a) Dermatoses les plus fréquentes
Dermatite ulcérative associée à l'herpèsvirus de type 1 : ce virus est, avec les calicivirus, le
principal agent de la rhinotrachéite infectieuse féline. La vaccination
protège contre
l'apparition des formes sévères mais n'empêche pas l'infection ; de plus, l'infection est moins
grave et moins longue chez les chats vaccinés avec un vaccin adjuvé que chez les chats ayant
simplement reçu une dose vaccinale non adjuvée Øvaccination (Animal) (111). Les adultes
sont le plus souvent touchés mais les chatons peuvent l'être également (111, 32, 51, 52) Øâge
(Animal). Certains facteurs prédisposent à cette affection tels le stress, un traitement à base de
corticoïdes Øtraitement (Anamnèse) ou une surpopulation (chatteries par exemple)
Ølogement (Mode de vie) (51, 52, 111). Les infections aiguës se manifestent par des signes
généraux (anorexie, fièvre, léthargie), une atteinte de l'appareil respiratoire supérieur et des
signes oculaires bilatéraux tels qu'un blépharospasme, des écoulements muqueux à mucopurulents et une hyperhémie oculaire ØAnamnèse. Les formes chroniques se traduisent le
plus souvent par une conjonctivite unilatérale modérée ØAnamnèse. (71)
19
Calicivirose : la maladie touche essentiellement les chatons de moins d'1 an Øâge (Animal)
(112). Ce virus est l'un des deux virus majeurs (avec l'herpèsvirus) responsable des maladies
respiratoires chez le chat. Des signes cliniques tels qu'un syndrome fébrile, une conjonctivite,
une gingivite, une pharyngite et une palatoglossite associés parfois à de l'arthrite sont
rapportés ØAnamnèse (112).
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Dermatoses associées aux rétrovirus (FeLV-FIV)
¾ FeLV : la contamination s'effectue généralement par effraction sanguine (morsures,
griffures entre chats sain et contaminé) ou par simple contact avec de la salive, de l'urine
ou des sécrétions génitales contaminées (2, 112). Les mâles entiers ØAnamnèse ayant
accès au milieu extérieur Ølogement (Mode de vie) ainsi que les chats de race pure
Ørace (Animal) sont généralement plus touchés car les premiers se battent davantage
avec d'autres chats et les seconds sont généralement élevés en collectivité dans des
milieux clos (chatteries) Ølogement (Mode de vie), ces deux situations favorisant les
contacts avec des chats potentiellement contaminés (80). Le statut vaccinal de l'animal
Øvaccination (Animal) et la recherche éventuelle d'une contamination par le virus
Øtests FIV-FeLV (Anamnèse) sont importants à connaître pour l'orientation de la
démarche diagnostique. On notera également que les chatons Øâge (Animal) sont
beaucoup plus réceptifs à l'infection que les adultes contrairement au FIV qui atteint
essentiellement les adultes (112) Øâge (Animal). Cette virose est généralement associée
à de nombreux signes cliniques liés au type cellulaire ou au tissu infecté de manière
prédominante ØAnamnèse et Examen général (112, 80, 41, 108).
¾ FIV : la transmission par morsure est le mode essentiel de contamination ce qui sousentend que les mâles adultes Øâge (Animal) non castrés ØAnimal ayant accès à
l'extérieur Ølogement (Mode de vie) sont les plus touchés par cette virose (72, 81, 112,
108). Des affections digestives (diarrhée chronique), respiratoires (tractus respiratoire
supérieur) et une lymphadénopathie, associées à des signes généraux (fièvre, léthargie,
anorexie…), peuvent être décrits ØAnamnèse (72). L'immunodéficience due au FIV
prédispose l'animal aux infections opportunistes comme les cryptococcoses, les
candidoses, les teignes et les démodécies Ø Anamnèse dermatologique et Examens
complémentaires (108).
20
Péritonite Infectieuse Féline : cette dermatose s'observe surtout chez les animaux jeunes (de 3
mois à 3 ans) et âgés (de 10 ans à 14 ans) Øâge (Animal) et touche essentiellement les chats
ayant séjourné en chatteries, refuges, magasins… pendant les 12 derniers mois Øutilisation,
logement, voyages (Mode de vie) (36). Le stress, quelle que soit son origine, est le facteur
prédisposant le plus important. Un traitement à base de progestatifs favoriserait également le
développement de la PIF (effet immunosuppresseur) ØAnamnèse (36). L'animal atteint est
généralement présenté en consultation avec des signes cliniques généraux (fièvre élevée et
persistante, anorexie, amaigrissement et léthargie) et peut présenter la forme humide, sèche ou
intestinale de la maladie ØAnamnèse (36).
Poxvirose : cette dermatose se rencontre surtout en Grande-Bretagne mais également en Italie,
en Allemagne et en Autriche pour les pays limitrophes Øvoyage (Mode de vie) (6, 108). Elle
est observée dans la quasi-totalité des cas sur des chats ruraux Ølogement (Mode de vie) (7)
qui chassent les petits rongeurs (6, 7, 112), réservoirs probables des virus (7) Øcontacts avec
d'autres animaux (Mode de vie). L'augmentation des cas dépend de la période d'activité de
ces rongeurs qui s'étend de l'été à l'automne (6, 112) Øinfluence (Anamnèse
dermatologique). L'immunodépression Øaffection non dermatologique (Anamnèse) semble
prédisposer les animaux à la manifestation clinique de la maladie : cette dermatose peut même
devenir une zoonose pour l'homme immunodéprimé (papulocroûtes localisées) Øcontagion
(Anamnèse dermatologique) (112). Les infections par le FIV/FeLV ou les traitements
(corticoïdes /acétate de mégestrol) concomitants ØAnamnèse générale et dermatologique
peuvent entraîner une généralisation dramatique des lésions cutanées et une pneumonie
nécrosante sévère, parfois à l’origine du décès de l’animal (47). La majorité des chats ne
présente que la forme dermatologique de la maladie (71).
Papillomavirose : les Persans (19, 64) Ørace (Animal) sont prédisposés ainsi que tout animal
immunodéprimé (FIV) (71, 108) ØAnamnèse. Au moment de la consultation, les lésions
évoluent parfois depuis quelques années (2-3 ans) (71) ØAnamnèse dermatologique. Ces
papillomes viraux ont été décrits comme précurseurs d'épithélioma spinocellulaires
multicentriques in situ (cf. dermatoses d’origine néoplasique) (108).
c) Dermatozoonose
La poxvirose est une zoonose pour l’homme immuno-déprimé (papulocroûtes localisées).
21
5. Dermatoses allergiques
Par ordre de fréquence décroissante, la dermatite atopique, l’allergie par
hypersensibilité aux piqûres de puces (DHPP) (voire certains insectes comme le moustique) et
l’intolérance alimentaire sont les trois grandes dermatoses d’origine allergique les plus
fréquemment rencontrées chez le chat. Les allergies de contact et médicamenteuses sont plus
rares (93). Les premiers signes cliniques d'une réaction allergique apparaissent généralement
entre 6 mois et 3 ans Øâge (Animal) ; leur date d'apparition permet donc de connaître l'âge
de l'animal au début de la dermatose et d'orienter le diagnostic Ødate d'apparition
(Anamnèse dermatologique). Plusieurs allergies peuvent être concomitantes sur un même
animal (82).
a) Dermatoses les plus fréquentes
Dermatite atopique : les atopènes responsables sont les allergènes environnementaux
(aéroallergènes surtout et puces) et alimentaires (trophoallergènes). Les aéroallergènes le plus
souvent incriminés sont les acariens de poussière de maison (Dermatophagoides farinae
principalement) Ølogement (Mode vie) et plus exceptionnellement les moisissures
Ølogement (Mode vie), les pollens Øvoyage et logement (Mode de vie) et les squames
humaines, de chats ou de chiens Øautres animaux (Mode de vie) (38). Les lésions
apparaissent entre 1 et 3 ans chez environ 65% des chats et avant 1 an chez 15% d'entre eux
Øâge (Animal) (93). La dermatite atopique est souvent associée à une DHPP ØExamen
dermatologique (93, 38). Le prurit peut être saisonnier ou perannuel Øprurit et Anamnèse
dermatologique (38). Parfois, devant l'absence de lésions cutanées flagrantes, seuls des signes
respiratoires /oculaires
motivent le propriétaire à consulter : rhinites, toux chronique
suggestive d’une bronchite allergique, dyspnée accompagnée par des sifflements expiratoires
compatibles avec une bronchite asthmatiforme et parfois blépharoconjonctivite érythémateuse
et bilatérale (38) ØAnamnèse (108, 93).
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Tableau II : Calendrier pollinique du chat (pollens les plus fréquemment impliqués dans les
processus allergiques) (d'après PROST (93))
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Graminées
Robinier
Tilleul
Ambroisie
Chénopode
Marguerite
Pariétaire
Dermatite par Hypersensibilité aux Piqûres de Puces (DHPP) : un prurit saisonnier Øprurit et
Anamnèse dermatologique est associé à la période d'activité des puces que l'on rencontre
surtout entre avril et novembre (109, 93, 47, 108) Øsaison (Anamnèse dermatologique). La
chaleur et l'humidité offrent des conditions optimales
pour leur développement, c'est
pourquoi l'intérieur des habitations, les chenils, les zones de végétation abondante près des
maisons… sont des zones à risque qui doivent être entretenues Ølogement (Mode de vie).
L'existence de congénères canins ou félins est un élément important du diagnostic Øautres
animaux (Mode de vie) : il prédispose le plus souvent aux récidives (47, 93). Le propriétaire
peut présenter de petites papules érythémateuses aux bras, aux jambes, à la ceinture
Øcontagion (Anamnèse dermatologique). La présence de puces (rarement visibles) ou de
leurs excréments est à rechercher au cours de l'examen, le propriétaire pouvant - en cas de
recherche infructueuse- rapporter un épisode de pulicose antérieur Øectoparasites (Examen
dermatologique). Tout traitement anti-puce doit également être rapporté (date et type de
produit) Øectoparasites (Examen dermatologique) : une bonne réponse au traitement
constitue un élément anamnestique important. Les premiers signes cliniques surviennent à
partir de 3 ans dans près de 80% des cas (94) Øâge (Animal). Une DHPP d'apparition aiguë
est la plupart du temps corticosensible (93, 47) Øtraitement (Anamnèse générale et
dermatologique) .
23
Intolérance alimentaire : les races Siamois et Burmese Ørace (Animal) semblent être
prédisposées et les infections intestinales Øaffection non dermatologique (Anamnèse)
jouent un rôle favorisant dans l'apparition de cette dermatose (70, 108, 47). L'alimentation
joue quant à elle un rôle déterminant : le bœuf (70% des cas) mais aussi l'agneau, le poisson,
le lait et les produits laitiers, le blé, le soja, le riz, les œufs et certains conservateurs comme
les sulfites sont les principaux allergènes alimentaires Øalimentation (Mode de vie) (82, 93,
42, 38). Dans la plupart des cas, un seul est responsable d'allergie (93), en particulier s'il est
consommé régulièrement depuis six mois à deux ans avant l'apparition des premiers signes
cliniques (93, 42). Le prurit est non saisonnier et répond mal à la corticothérapie (42)
ØAnamnèse dermatologique et prurit. L'âge d'apparition des lésions varie entre 3 mois et 11
ans, avec une moyenne d'âge de 4 ans (93) Øâge (Animal). Des allergies concomitantes
(DHPP, dermatite atopique) apparaissent dans 25 à 30% des cas (93, 42) ØExamen et
Anamnèse dermatologiques. On note parfois un angioedème, de l’urticaire, une adénopathie
périphérique et une conjonctivite ØAnamnèse (109, 108). Des symptômes digestifs peuvent
apparaître, associés ou non aux lésions cutanées, et se manifester par des vomissements et des
diarrhées intermittentes (108, 42) ØAnamnèse.
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Allergie de contact : les principaux allergènes incriminés chez le chat sont les colliers antiparasitaires, les topiques insecticides, auriculaires et oculaires (néomycine) Øtraitements
(Anamnèses générale et dermatologique), la litière et la gamelle (formaldéhyde) Ølogement
(Mode de vie) (93). Une période supérieure à 6 mois est nécessaire pour sensibiliser l'animal :
tout élément récemment introduit ne sera donc pas suspecté (42).
Allergie aux piqûres de moustique : la dermatose est saisonnière Øsaison (Anamnèse
dermatologique et prurit) et son apparition coïncide, selon les régions Øvoyage (Mode de
vie), avec la période la plus propice aux moustiques (zones marécageuses, temps chaud et
humide). Elle n'atteint que les chats qui vivent à l'extérieur Ølogement (Mode de vie). (93,
82, 47)
24
Allergie aux endoparasites : les ascaridés, coccidies, cestodes, ankylostomes, Dirofilaria
immitis et autres trichures sont parfois associés à l'apparition d'une hypersensibilité. Bien que
cette affection soit rare, il convient de savoir si l'animal est régulièrement vermifugé
Øvermifugation (Animal). Le prurit est non saisonnier Øprurit et Anamnèse
dermatologique. Une infestation par Dipylidium caninum est généralement corrélée à une
pulicose (la puce est l'hôte intermédiaire de ce vers) Øtraitement contre les puces (Examen
dermatologique). Les troubles intestinaux ne sont pas systématiques ØAnamnèse. (70, 108)
6. Dermatoses à médiation immune
a) Dermatose la plus fréquente
Pemphigus foliacé : ce pemphigus correspond à la dermatose auto-immune la plus fréquente,
que l’on rencontre le plus souvent chez les chats d'âge moyen ou âgés Øâge (Animal). Chez
certains
animaux,
l'administration
de
médicaments
(amoxicilline,
cimétidine,
triméthoprime/sulfamides) ØAnamnèses générale et dermatologique) peut être un facteur
déclenchant (108, 120). C’est une maladie dont les lésions apparaissent et disparaissent par
intermittence ØAnamnèse dermatologique. (108)
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Réaction cutanée
médicamenteuse : l'administration régulière d'un médicament
ØAnamnèses générale et dermatologique, d'un complément alimentaire, d'un traitement
topique et/ ou d'un shampooing ØAnamnèse dermatologique, pendant quelques jours voire
plusieurs mois à quelques années, peut induire l'apparition de cette dermatose. Des
antibiotiques fréquemment utilisés comme la pénicilline, la céphalosporine ou les sulfamides
potentialisés par du triméthoprime sont le plus souvent mis en cause ØAnamnèses générale
et dermatologique. (70, 106).
25
Erythème polymorphe : les lésions sont d'apparition aiguë ØAnamnèse dermatologique.
Cette réaction cutanée est principalement associée à une infection virale (herpèsvirus
notamment (108)) avec ou non des signes respiratoires supérieurs ØAnamnèse et à une
thérapie médicamenteuse utilisant notamment de la céphalexine, de la pénicilline, des
sulfamides (TMP), de l'amoxicilline ou de la griséofulvine Øtraitement (Anamnèse générale
ou dermatologique) (108, 107, 70).
Nécrose toxique épidermique : les lésions sont d'apparition aiguë ØAnamnèse
dermatologique. Une réaction médicamenteuse est l'origine la plus fréquemment suspectée
(pénicilline, céphalosporine ou sulfamides potentialisés par du triméthoprime) Øtraitement
(Anamnèse générale ou dermatologique) (70, 108).
Vasculite : les lésions sont d'apparition aiguë ØAnamnèse dermatologique. Les origines les
plus fréquentes sont iatrogènes (médicaments, vaccins), allergiques (hypersensibilité aux
piqûres de moustiques) ou infectieuses (septicémie) ØAnamnèse ; d'autres causes sousjacentes comprennent l'immunothérapie, un lupus ou une pododermatite plasmocytaire
ØAnamnèse. Une infestation importante par les puces ou des agents de gale ont parfois été
mis en cause ØAnamnèse et examen dermatologiques (70, 108). Des signes généraux
(anorexie, abattement, fièvre) peuvent être présents et l'atteinte d'organes internes (reins,
poumons, intestins…) est souvent associée à des signes cliniques sévères ØAnamnèse. (70,
108).
Chondrite auriculaire féline : dans la plupart des cas décrits, les chats atteints sont
généralement positifs pour le FIV ou le FeLV (70, 3) ØAnamnèse.
c) Dermatose décrite uniquement chez le chat
Pododermatite plasmocytaire : les chats présentant cette dermatose sont le plus souvent
infectés par le FIV Øtest FIV (Anamnèse) (49). Des signes cliniques généraux (léthargie,
hyperthermie, anorexie…) et une lymphadénopathie périphérique sont généralement associés
ØExamen général et Anamnèse (49, 108, 15, 105).
26
7. Dermatoses d’origine hormonale et métabolique
Les endocrinopathies les plus fréquentes chez le chat sont le diabète sucré,
l’hyperthyroïdie et l’hypercorticisme. Ces affections sont généralement peu rencontrées dans
le diagnostic différentiel d’une dermatose : leurs manifestations cutanées étant peu
spécifiques, elles sont le plus souvent sous-diagnostiquées. Le clinicien doit donc en tenir
compte, notamment lors d’une consultation d’un chat âgé.
a) Endocrinopathies les plus fréquentes à faible manifestation cutanée
Diabète sucré : les animaux castrés sont préférentiellement atteints ØAnimal. Les principaux
symptômes cliniques généraux sont des troubles de la prise alimentaire (polyuro-polydipsie,
anorexie), de l'abattement et des troubles du poids (polyphagie, obésité, amaigrissement)
Øalimentation-comportement (mode de vie) et Examen clinique (99). Cette affection
prédispose aux infections par Staphylococcus sp. et Candida sp (infections urinaires,
respiratoires et cutanées) ØAnamnèse générale et dermatologique (108).
Hyperthyroïdie : les chats atteints sont le plus souvent des chats âgés (80 à 95%>8 ans) Øâge
(Animal) (99, 28). Les signes généraux sont beaucoup plus fréquents que les signes cutanés :
le principal motif de consultation d'un propriétaire de chat hyperthyroïdien est en général une
diarrhée chronique (bouse nauséabonde) avec amaigrissement progressif et polyphagie. Une
association avec une polyuro-polydypsie, un trouble du comportement (hyperactivité,
nervosité), des vomissements et une tachycardie est également observée ØAnamnèse,
alimentation et comportement (Mode de vie) (99, 28).
Hypercorticisme : ce syndrome est beaucoup moins fréquemment rencontré que chez le chien.
Il peut être d'origine spontanée (tumeurs hypophysaire ou surrénalienne) ou iatrogène
(traitement à base de glucocorticoïdes), et est associé dans plus de 50% des cas à un diabète
sucré ØAnamnèse. L'hypercorticisme spontané se rencontre le plus souvent chez des
animaux âgés (10 ans en moyenne) Øâge (Animal) (124). Un syndrome d'hyperfragilité
acquise apparaît dans 15 à 20% des cas (124) ØAnamnèse dermatologique (124).
27
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Xanthome cutané : un diabète sucré (idiopathique ou induit par de l'acétate de mégestrol), une
ration alimentaire fortement déséquilibrée (trop grasse) ou une hyperchylomicronémie
familiale prédisposent l'animal à cette dermatose ØAnamnèse (25, 59, 47).
Alopécie paranéoplasique pancréatique : cette dermatose touche principalement les animaux
âgés Øâge (Animal). Les symptômes généraux sont peu spécifiques (dilatation abdominale,
mauvais état général, abattement, amaigrissement, anorexie) ØAnamnèse et s’aggravent
rapidement pour conduire au décès de l’animal (90).
Défluxion en phases télogène ou anagène : le cycle folliculaire est arrêté lors d'un stress
important (traumatisme, longue chirurgie, mise-bas, déménagement, forte fièvre, maladie
grave…) ØAnamnèse, comportement (Mode de vie) pour la phase télogène ou suite à une
chimiothérapie, une maladie infectieuse, endocrinienne ou métabolique ØAnamnèse pour la
phase anagène (70, 108).
Syndrome d'hyperfragilité cutanée acquise : un diabète sucré, hypercorticisme spontané ou
iatrogène (rares) et des atteintes organiques comme une lipidose hépatique (27) sont des
affections pouvant induire une telle dermatose ØAnamnèse (47).
c) Dermatose décrite uniquement chez le chat
Dermatite exfoliative paranéoplasique : cette dermatose est rare et souvent associée à
l'évolution d'un thymome ØAnamnèse et touche principalement les chat adultes ou âgés de
plus de 10 ans Øâge (Animal) (97, 108).
28
8. Dermatoses néoplasiques, métastatiques et hyperplasiques
Les tumeurs cutanées représentent 20 à 30% de l'ensemble des tumeurs chez le chat
(2e place après les tumeurs lymphoïdes) (47, 122). Elles procèdent des différents constituants
cutanés comme le tissu épithélial (50% des tumeurs), mésenchymateux (48%), les cellules du
système mélanogène, et plus rarement les tissus lymphoïde, nerveux et vasculaire (108, 47).
Les principales tumeurs rencontrées chez le chat sont les tumeurs basocellulaires (épithélioma
basocellulaires), les épithélioma spinocellulaires, les mastocytomes et les fibrosarcomes, ces
derniers étant aujourd'hui les tumeurs les plus fréquentes (108, 47). Chez le chat, les tumeurs
malignes sont trois fois plus importantes que les tumeurs bénignes (105, 122). Le polype
nasopharyngé est une dermatose inflammatoire hyperplasique relativement rare dont la
connaissance est toutefois utile dans un diagnostic différentiel d'otites récidivantes (108).
a) Dermatoses les plus fréquentes
Epithélioma spinocellulaire ou carcinome épidermoïde: les chats adultes à âgés sont
préférentiellement atteints Øâge (Animal) (108). Le rôle joué par les rayonnements UV est
hautement probable dans l'apparition de cette dermatose qui se localise essentiellement sur les
zones cutanées non pigmentées et non protégées par le pelage (bord des pavillons auriculaires,
paupières, lèvres, planum nasale) Ølogement (Mode de vie). Les chats blancs présentent 14
fois plus de risque de présenter un carcinome épidermoïde que les chats pigmentés (47, 104).
Epithélioma basocellulaire : cette tumeur se développe chez des chats âgés Øâge (Animal)
(47, 108) et les Siamois semblent prédisposés (122, 77).
Complexe fibrosarcome félin : les chats atteints ont généralement entre 3 et 16 ans avec un
pic vers 6/7 ans et un deuxième vers 10/11 ans Øâge (Animal) (61, 108). Les vaccins (en
particulier le vaccin anti-rabique qui contient un adjuvant à base d'hydroxyde d'alumine)
Øvaccination (Animal) (61, 76, 67) et les substances thérapeutiques à effet retard
Øtraitement (Anamnèse générale ou dermatologique) sont très probablement liés à
l'apparition d'un fibrosarcome (29).
29
Panniculite : cette dermatose a plusieurs origines dont la principale est l'injection de vaccins
Øvaccination (Animal) ou d'antibiotiques à effet retard Øtraitements (Anamnèse générale
ou dermatologique). Les panniculites traumatiques, immunologiques (réaction cutanée
médicamenteuse), nutritionnelles (panstéatite féline) ou idiopathiques (panniculite nodulaire
stérile) sont plus rares. (108)
Mastocytome : cette tumeur touche généralement les chats âgés (9 ans en moyenne) Øâge
(Animal) exception faite des mastocytomes procédant des cellules histiocytaires qui est
décrite chez le chat Siamois Ørace (animal) jeune (moins de 4 ans) Øâge (Animal) (47, 21,
40). Les chats mâles semblent prédisposés Øsexe (Animal) (108). Des symptômes non
cutanés tels une gastrite, des ulcères duodénaux ou un trouble de la coagulation sanguine
peuvent être associés ØAnamnèse (108). Les mastocytomes procédant des cellules
mastocytaires peuvent régresser spontanément ØAnamnèse dermatologique (40, 21)
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Epithélioma spinocellulaires in situ :
¾Epithélioma spinocellulaire in situ multicentrique (maladie de Bowen) : cette dermatose
touche surtout les régions poilues et pigmentées (108, 4) et est sans rapport avec une
exposition solaire (108, 4, 78). Les lésions s'observent principalement sur des chats âgés
de 10 ans ou plus (108, 78) Øâge (Animal). Une étude (50) décrit des cas d'infestations
par Demodex cati au niveau des sites lésionnels d'épithélioma spinocellulaire
multicentrique in situ ØAnamnèse dermatologique (et raclage profond) : tous les chats
étaient FeLV négatifs mais certains étaient FIV positifs Ø Anamnèse. Les auteurs
pensent qu'un immunodéficit local créé par l'épithélioma ou une immunodéficience suite à
l'infection par le FIV favoriseraient la multiplication de D. cati. L'évolution de cette
dermatose est lente (18 à 30 mois) et les lésions ne guérissent pas (78) ØAnamnèse
dermatologique.
Céruminome : l'évolution tumorale peut être responsable d’une déformation de la région
parotidienne voire d'une modification du port de la tête, d'un Syndrome de Claude Bernard–
Horner, d'une paralysie faciale ou d'une ataxie vestibulaire ØAnamnèse, signe d’une
extension au sein des oreilles moyenne et interne (47).
30
Lymphome cutané T épithéliotrope ou mycosis fungoïde : les chats âgés de plus de 10 ans
sont préférentiellement atteints Øâge (Animal) (47) et le FeLV Øvaccination (Animal)
semble être impliqué dans l'étiologie de ce lymphome même si les méthodes classiques de
détection des antigènes du FeLV donnent des résultats négatifs (114). Une hypertrophie des
nœuds lymphatiques périphériques, des signes d'atteinte systémique et parfois même une
dissémination viscérale sont observés en phase terminale ØAnamnèse (108).
Mélanome : ces tumeurs sont observées préférentiellement sur des chats d'âge moyen de 8 à
12 ans Øâge (Animal) (122).
Naevus des mélanocytes : une prédisposition est décrite chez les chats âgés (10 ans en
moyenne) Øâge (Animal) (122, 40, 24).
Kératose:
¾Kératose actinique (ou solaire) : l'exposition excessive aux rayons ultra-violets
Ølogement (Mode de vie) de zones corporelles peu ou pas pigmentées et peu velues
(chats blancs prédisposés) induit le développement de cette lésion précancéreuse (4, 108).
Les premiers signes peuvent apparaître vers 3 mois d'âge et s'aggraver après chaque
exposition au soleil Ø âge (Animal) (47).
¾Corne cutanée : une prédisposition des chats infectés par le FeLV ØAnamnèse est
décrite (20).
Métastases cutanées d'adénocarcinome mammaire : des tumeurs mammaires sont à rechercher
Øépisode dermatologique antérieur (Anamnèse dermatologique).
Métastases digitées d'adénocarcinome pulmonaire : la tumeur pulmonaire est le plus souvent
asymptomatique ; elle touche principalement les chats âgés Øâge (Animal) (84, 47).
Polype nasopharyngé : cette dermatose peut toucher les jeunes chats (origine congénitale) ou
les animaux présentant une infection virale (calicivirus) ou bactérienne (108, 101). Un
syndrome vestibulaire peut être observé lors d'atteinte des bulles tympaniques (108).
31
9. Génodermatoses
Les génodermatoses sont rares, même si elles constituent un domaine en pleine évolution de
la dermatologie féline (utilisation de la microscopie électronique ou encore de
l’immunohistochimie).
a) Dermatoses les plus « fréquentes »
Etats Kérato-Séborrhéiques (cf. page 35)
Hypopigmentation
¾Syndrome de Waardenburg : les chats blancs aux yeux clairs sont souvent atteints de
surdité Ø Anamnèse (1).
¾Vitiligo : il existe une prédisposition très marquée chez les Siamois Ørace (Animal)
(46, 65).
¾Syndrome de Chediak-Higashi : ce syndrome est décrit chez les Persans bleus à yeux
jaunes Ørace (Animal) et associe un immunodéficit (prédisposition aux infections) et des
troubles de l'hémostase primaire (hémorragies) Ø Anamnèse (1, 108).
Hyperpigmentation
¾Lentigo : des macules colorées, appelées lentigines, apparaissent généralement vers
l'âge de 1 an Øâge (Animal) et sont fréquemment rencontrées chez les chats oranges
Ørace (Animal) (47).
¾Urticaire pigmentaire : cette dermatose est décrite chez le Sphinx et le Devon Rex
Ørace (Animal) dès le plus jeune âge Øâge (Animal). (47, 108, 115)
b) Dermatoses anecdotiques et /ou spécifiques d’une race
Pili torti : cette dermatose est rapportée chez une portée de chatons ; ces derniers meurent
rapidement Øâge (Animal) (37).
Dysplasie pilaire du chat Abyssin : cette affection est décrite spécifiquement dans la race
Abyssin Ørace (Animal). (47)
32
Dysplasie folliculaire : un cas a été décrit chez une femelle Rex Cornish Ørace (Animal)
(102).
Hypotrichose congénitale : cette dermatose est décrite chez les chats de race Birman,
Burmese, Devon Rex et Siamois et est recherchée chez le Sphinx Ørace (Animal) (108).
Epidermolyses bulleuses :
Les épidermolyses bulleuses jonctionnelles se manifestent dès 5 semaines d'âge Øâge
(Animal) et ont été décrites dans une portée de chats Siamois Ørace (Animal) (47). Un cas
d'épidermolyse bulleuse dystrophique s'est récemment manifesté chez un chat Persan Ørace
(Animal) (88).
Syndrome d'Ehlers-Danlos : les chats atteints ont généralement moins de 1 an âge (Animal)
et une forme à héritabilité récessive a été décrite dans la race Himalayen Ørace (Animal).
Les formes acquises sont généralement dues à une corticothérapie excessive Øtraitement
(Anamnèses générale et dermatologique) (124). Des symptômes cliniques liés à la déficience
de la structure du collagène dans d'autres tissus que la peau sont observés : laxité
ligamentaire, boiterie, opacité cornéenne, cataracte…Ø Anamnèse (34)
10. Dermatoses comportementales
Le chat, en particulier le Siamois et le Burmese Ørace (Animal) (82, est un animal
particulièrement sensible à son environnement : une modification de ce dernier peut entraîner
l'apparition de troubles comportementaux à l'origine parfois de dermatoses. L'anxiété
(intermittente ou permanente), la dépression et les dysthymies sont les principales
manifestations de ces troubles (47).
Les états d'anxiété apparaissent souvent suite à des situations anxiogènes telles qu'un
déménagement, un changement de mobilier, le décès d'une personne ou d'un autre animal,
l'arrivée d'un nouveau-né, une solitude journalière ou bien l'emménagement d'un chat
d'extérieur dans un milieu clos (appartement par exemple) (47, 5, 30). Ces éléments sont
autant de causes qui favorisent les manifestations suivantes (47, 5, 30) :
-troubles neurovégétatifs seuls : tachycardie, diarrhée, sudation des coussinets, vidange
des sacs anaux… (anxiété paroxystique).
33
-troubles neurovégétatifs, augmentation de l'activité de marquage, agressions, RSS
(Rolling Skin Syndrom : ondes violentes parcourant la peau du dos), activités de
substitution (léchage, grattage, onychophagie, morsures de certaines parties du corps) et
trouble du sommeil (anxiété intermittente)
- léchage prolongé et boulimie (anxiété permanente)
L'entretien de ces troubles peut aboutir à une stéréotypie (actes exécutés de manière identique,
inhabituelle et sans fonction évidente) (13).
Les états dépressifs peuvent faire suite à de l'anxiété non traitée (13). Les cas de dépression
aiguë se caractérisent par de l'hypersomnie, de l'anorexie, des activités de substitution
(grattage, léchage) et l'absence du comportement de toilettage (47).
Enfin les dysthymies correspondent à des fluctuations imprévisibles et cycliques de l'humeur
pendant lesquelles sont observés de l'agressivité, une automutilation (queue surtout) et des
troubles du sommeil et du comportement alimentaire. Elles sont fortement influencées par le
cycle sexuel de l'animal (47).
11. Dermatoses environnementales
Ces dermatoses sont relativement fréquentes chez cet animal dont le mode de vie et les
capacités physiques l’exposent à de nombreux agents physiques, chimiques….
Dermatite solaire : toute exposition prolongée au soleil est susceptible d'entraîner une telle
dermatose (cf. kératose actinique). Les chats d'extérieur peuvent être atteints (surtout l'été)
tout comme les chats d'intérieur (bains de soleil par une fenêtre ouverte) Ølogement (Mode
de vie). Les chats blancs aux yeux bleus sont plus susceptibles de développer cette dermatose.
(108)
Dermatite de contact par irritation : le chat est en contact régulier avec de nombreux éléments
potentiellement pathogènes dans son environnement. L'ingestion ou le contact avec des
plantes, du ciment, du savon, des détergents, des désinfectants, des insecticides en spray ou
des colliers anti-puces en sont quelques exemples Ølogement (Mode de vie) et Examen
dermatologique. Certains de ces éléments peuvent également être accessibles à d'autres
animaux qui manifesteront les mêmes signes cutanés Øautres animaux (Mode de vie). (108,
116).
34
Brûlure : les chats d'intérieur sont souvent victimes d'accidents ménagers (plaques
chauffantes, four…) Ølogement (Mode de vie).
Gelure : des lésions apparaissent lorsque les chats d'extérieur sont exposés au froid (-5°C)
(70, 108, 104) dans certaines régions (montagne par exemple) et particulièrement l'hiver
Ølogement (Mode de vie).
Corps étranger : le milieu extérieur favorise le contact avec des éléments susceptibles de
rentrer dans la peau (épines, épillets…) Ølogement (Mode de vie).
12. Etats kérato-séborrhéiques
Ces Etats Kérato-Séborrhéiques (EKS) font parti d'un syndrome du même nom et
regroupe des dermatoses d'évolution chronique caractérisées par des troubles de la
kératinisation avec augmentation de la production de squames par l'épiderme et des troubles
de la production de lipides cutanés avec accumulation de lipides sébacés et épidermiques sur
la peau et les poils (manchons pilaires et comédons) (70, 108). Ces dermatoses sont rares chez
le chat.
Séborrhée grasse idiopathique primaire du chat :
Les séborrhées primaires sont décrites chez les Persans, les Himalayens et les Exotic
Shorthaired Ø race (animal) dès 6 semaines chez des animaux moyennement atteints voire
dès 2-3 jours dans les cas sévères Ø âge (Animal) (70, 108, 89).
Les séborrhées acquises sont généralement le signe d'une maladie générale grave comme une
hépatite chronique, une pancréatite, une affection intestinale ou une réaction médicamenteuse
Ø Anamnèse générale et dermatologique (70, 104).
Dermatite faciale idiopathique des Persans et des Himalayens :
Les Persans et les Himalayens Ø race (Animal) sont prédisposés à cette affection qui
apparaît vers l'âge de 12 mois environ Ø âge (Animal) (108).
35
Hyperplasie de la glande caudale :
Le confinement de l'animal est un facteur prédisposant essentiel (chatterie, milieu clos…) Ø
logement (Mode de vie) et les chats à poils longs sont le plus souvent atteints Ø race
(Animal) (108, 70, 82).
Acné :
Certaines affections peuvent participer à la pathogénie de cette dermatose ou l'aggraver
comme une immunodépression, un stress ou une infection virale Ø Anamnèse (108, 118,
100). Les chats âgés sont les plus touchés (82).
13. Dermatoses nutritionnelles
Ces dermatoses sont rares car les chats mangent des proies dans le milieu extérieur
Ø logement (Mode de vie) et/ou sont le plus souvent nourris avec des aliments industriels
généralement complets d'un point de vue nutritionnel Øalimentation (Mode de vie). Dans les
deux cas, on trouve des éléments nutritionnels spécifiques au chat comme des Acides Gras
Essentiels (acides linoléique et arachidonique) qui participent activement à l'intégrité cutanée
mais aussi des Acides Aminés Essentiels (taurine, arginine) et des vitamines A et D3 . Des cas
sporadiques de dermatoses cutanées peuvent exister notamment lorsqu'une alimentation
ménagère carencée est distribuée à un animal qui n'a pas accès au milieu extérieur pour
chasser Ø alimentation et logement (Mode de vie). (104)
36
II. RECUEIL DES ELEMENTS CLINIQUES
DES DERMATOSES LES PLUS
FREQUEMMENT RENCONTREES CHEZ
LE CHAT
37
38
A. Principales manifestations cliniques de ces dermatoses
Du fait du comportement souvent solitaire et secret des chats, le motif de
consultation est généralement peu précis : animal qui se lèche, qui perd ses poils…. Or
nombreuses sont les affections cutanées qui se ressemblent cliniquement. Les caractéristiques
cliniques des dermatoses ci-dessous vont nous permettre de dégager un certain nombre
d’éléments diagnostiques à intégrer dans la fiche clinique (via le symbole Ø), éléments sur
lesquels porteront des questions pertinentes à poser au cours de l’examen clinique général et
dermatologique du chat, afin de préciser les circonstances d’apparition de l’affection en cours.
1. Dermatoses bactériennes
Les dermatoses primaires ou secondaires d'origine bactérienne sont relativement
rares dans l'espèce féline et/ou peu documentées par rapport au chien. Certaines raisons
peuvent être avancées comme le faible nombre de bactéries sur la peau et le pelage du chat
(26), mais aussi l’importance du toilettage dans cette espèce.
Le terme « pyodermite » désigne une infection cutanée pyogène se manifestant par une
inflammation de la peau avec du pus ; une « dermite pyotraumatique » sous-entend qu’un
élément traumatique (frottement, morsure…) est responsable de la pyodermite.
a) Dermatoses les plus fréquentes
Plaie de léchage : suite à une douleur ou une démangeaison, l’animal se lèche, se gratte, se
mord intensément Øprurit (108) et une prolifération bactérienne apparaît secondairement.
Cette dernière se manifeste sous la forme d'une plaque rouge érythémateuse, dépilée et
douloureuse qui devient peu à peu humide et exsudative puis ulcérative Ølésions cutanées
(108).
Abcès sous-cutané : suite à une morsure, l'animal présente au bout de 2 à 4 jours une lésion
nodulaire Ølésions cutanées, fluctuante au départ puis de plus en plus ferme, située le plus
souvent à la queue, dans le cou et sur les épaules Ølocalisation des lésions (108).
39
Périonyxis bactérien : des bourrelets unguéaux érythémateux, douloureux et tuméfiés
Ølésions cutanées apparaissent avec du pus de couleur variable et d’odeur parfois
nauséabonde en région péri-unguéale. La localisation des lésions, uni- ou multi-unguéale
Ølocalisation des lésions (108, 49) et les signes généraux sont fonction du traumatisme ou
d'une éventuelle maladie sous-jacente ØExamen général.
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Intertrigo ou dermatite des plis de peau : cette pyodermite apparaît suite au frottement régulier
et au manque d’aération entre deux surfaces de peau qui deviennent érythémateuses et
exsudatives puis s'érodent voire s'ulcèrent Ølésions cutanées. La prolifération de bactéries et
de Malassezia sp. est responsable d'une odeur nauséabonde. Le prurit est intense Øprurit. Les
lésions se situent principalement sur la face Ølocalisation des lésions (108).
Impétigo : le prurit est rarement présent Øprurit (54). De petites pustules non folliculaires
disparaissent rapidement (comportement de toilettage) et laissent place à des croûtes jaunes
ou à des collerettes épidermiques Ølésions cutanées. Ces lésions apparaissent le plus souvent
sur la nuque (transport maternel des chatons), l'abdomen ventral, le tronc et peuvent parfois
s'étendre sur tout le corps (70) Ølocalisation des lésions.
Folliculite bactérienne superficielle : le prurit est d'intensité variable Øprurit. Les lésions
apparaissent le plus souvent sous la forme de papules croûteuses Ølésions cutanées. Des
lésions alopéciques, squameuses et croûteuses Ølésions cutanées au niveau de la tête et du
cou Ølocalisation des lésions ont également été observées sur certains chats (108).
Folliculite profonde, furonculose et cellulite : ces dermatoses sont relativement peu fréquentes
chez le chat et résultent le plus souvent de complication d’acné ou de Dermatite Allergique
aux Piqûres de Puces (DAPP). Les lésions sont des papules et des pustules folliculaires voire
des furoncles Ølésions cutanées (47) ; elles se situent sur le dos lors de DAPP, sur les lèvres
et le menton lors d'acné et/ou sur la face et le cou Ølocalisation des lésions (108). La peau
est parfois érythémateuse, oedémateuse et épaissie (cellulite) Ølésions cutanées (108).
40
c) Dermatoses anecdotiques
Mycétome bactérien ou fongique : maladie suppurative chronique, elle apparaît dans la
plupart des cas suite à un traumatisme (morsure, griffure…) ou quelques fois suite à la
présence d’un corps étranger. Un ou plusieurs nodules fermes, alopéciques, ulcérés ou non
sont le plus souvent associés à une fistule Ølésions cutanées d’où s’écoule un exsudat
purulent composé de petits grains blancs ou foncés, similaires à de petits grains de sable (108,
47).
Granulome mycobactérien : maladie suppurative chronique très rare
¾Lèpre féline : un ou plusieurs nodules alopéciques peuvent s'ulcérer, s’abcéder ou
fistuler Ølésions cutanées sans signe d’amélioration. Les lésions peuvent apparaître sur
n'importe quelle partie du corps (66) bien que la tête (localisation nasale, buccale et
linguale), les extrémités et parfois le tronc soient plus souvent atteints Ølocalisation des
lésions (47, 108). Une lymphadénopathie loco-régionale est notée dans certains cas
ØExamen clinique (66, 47).
¾Granulome mycobactérien atypique : des nodules dépilés, érythémateux, fermes et de
croissance lente sont observés en premier. En quelques semaines à quelques mois, ceux-ci
évoluent en abcès sous-cutanés parfois douloureux (panniculite pyogranulomateuse) et en
ulcères et sont associés le plus souvent à des fistules sous-cutanées Ølésions cutanées.
Les localisations préférentielles sont la face et les membres mais également les régions
abdominale et inguinale en raison de la pathogénicité accrue des mycobactéries en
présence de lipides Ølocalisation des lésions (108, 117).
41
2. Dermatoses fongiques
a) Dermatose la plus fréquente
Dermatophytose :
De part son grand polymorphisme clinique et l’importance du portage asymptomatique, cette
dermatose doit systématiquement être incluse dans le diagnostic différentiel en dermatologie
(47, 95). Le prurit est d’intensité variable : il peut être absent à intense Øprurit (47).
Une dépilation nummulaire, d’évolution centrifuge lente (diamètre de 1 à 8 cm), associée à
des squames, des croûtes et parfois un érythème est la lésion la plus typique (47, 16). La chute
des poils peut être sévère et très étendue ou très discrète, asymétrique ou non, inflammatoire
ou non (108). Les poils sont généralement cassés ou anormaux (47). On note parfois une
hyperkératose folliculaire associée ou non à des comédons Ølésions cutanées (108).
La face, les pavillons auriculaires et l’extrémité distale des membres sont les principales
localisations. Le toilettage permet une extension rapide des lésions à d’autres régions du corps
Ølocalisation des lésions (82).
Des formes cliniques moins fréquentes peuvent être observées : dermatite érythématosquameuse, parfois très croûteuse des jonctions cutanéo-muqueuses de la face (paupières,
lèvres, chanfrein) singeant tout à fait une dermatose auto-immune de type pemphigus foliacé
(16), état kérato-séborrhéique généralisé ou localisé (séborrhée acquise de la queue, acné) (16,
82, 108), dermatite squameuse généralisée (47), alopécie auto-induite symétrique (47),
dermatite érythémateuse prurigineuse à l'origine d'une dermatite miliaire (peu fréquente) (16,
108), onychomycose asymétrique (un doigt ou plusieurs doigts sur une patte) (rare) (82, 108),
kérion Ølésions cutanées et otite externe (rares) ØExamen dermatologique (16, 108).
Des nodules (pseudo-mycétomes à Microsporum canis) sont décrits chez les Persans : ils sont
fréquemment ulcérés et apparaissent généralement sur le dos ou à la base de la queue (108).
Chez le Rex Devon, les lésions se manifestent sous la forme de plages annulaires Ølésions
cutanées où les poils sont plus longs et plus noirs que la normale (95).
Chez le chaton, les lésions sont plus inflammatoires et plutôt localisées sur la tête et les
membres antérieurs Ølésions cutanées (47, 95).
42
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Dermatite à Malassezia : bien que rarement rapportées, ces dermatoses sont localisées
(chanfrein, menton) ou généralisées Ølocalisation des lésions. Les lésions localisées sont soit
érythémateuses et suintantes (chanfrein) soit papulo-pustuleuses dans la zone du menton,
singeant tout à fait les lésions de l'acné féline Ølésions cutanées. Les cas généralisés se
présentent essentiellement sous la forme d'un état kérato-séborrhéique associé à une otite
externe érythémato-cérumineuse sévère (cérumen noir et cireux) Ølésions cutanées et
Examen dermatologique. (108, 16)
Sporotrichose :
La maladie se manifeste sous trois formes cliniques : cutanée, cutanéo-lymphatique et
systémique et dépendent probablement du statut immunitaire de l’animal ; la forme cutanée
correspondrait à un statut immunitaire peu perturbé (47) et la plus fréquemment rencontrée
(108).
Un abcès, une cellulite ou un nodule croûteux apparaissent initialement, suite à une bagarre
par exemple. La lésion devient peu à peu exsudative (exsudat purulent) et ulcérative. Une
nécrose peut apparaître exposant alors les muscles voire les os Ølésions cutanées (47, 108).
Ces lésions siègent communément sur la tête, l’extrémité distale des membres ou à la base de
la queue (98). D’autres zones peuvent être atteintes suite au comportement de toilettage (autoinnoculation) (47, 108) Ølocalisation des lésions. Un syndrome fébrile est souvent observé
(47) ØExamen général.
Cryptococcose : c’est la mycose systémique la plus fréquente chez le chat. On observe dans
environ 40% des cas une atteinte cutané avec des papules et des nodules, simples ou
multiples, des abcès ulcérés et des fistules Ølésions cutanées. Une lymphadénopathie
périphérique est souvent observée ØExamen général. La localisation préférentielle est la
face avec atteinte du chanfrein dans environ 70-80% des cas, des pavillons auriculaires et des
coussinets mais ces lésions peuvent également se rencontrer sur tout le corps Ølocalisation
des lésions (47, 108). Il n'y a souvent ni douleur ni prurit Øprurit.
43
Les symptômes généraux non spécifiques (dépression, amaigrissement…) et spécifiques sont
importants ØExamen général (72, 108, 47) :
-symptômes respiratoires (atteinte de l'appareil respiratoire supérieur dans 70%
des cas) (108) : éternuements, reniflements et jetage séropurulent ou hémorragique. L’atteinte
pulmonaire est rare. Une masse nodulaire plus ou moins ferme et rosée (type polype) est
souvent visible dans une narine ou les deux et déforme parfois la truffe.
-symptômes neurologiques : ils dépendent de la localisation des lésions au sein du
système nerveux central (abattement, perte de connaissance, tourner en rond, pousser au mur,
ataxie et parésie)
-symptômes oculaires : uvéite antérieure, cécité due à un décollement de rétine,
choriorétinite granulomateuse ou panophtalmie.
Candidose : les troubles digestifs dominent un tableau clinique varié. Les candidoses cutanées
correspondent le plus souvent à une atteinte mucocutanée qui se manifeste par des lésions
exsudatives, souvent prurigineuses Øprurit aux jonctions cutanéo-muqueuses (autour des
yeux, des narines ou de la sphère ano-génitale) ou dans les zones humides (zone de plis)
Ølocalisation des lésions (108).
c) Zoonoses et dermatozoonoses
La dermatophytose est la dermatozoonose la plus fréquente du chat et provoque chez
l’homme un herpès circiné. D’autres dermatoses comme la sporotrichose et la cryptococcose
sont des zoonoses plus rares.
44
3. Dermatoses parasitaires
a) Dermatoses les plus fréquentes
Otacariose : dermatozoonose
Elle se caractérise le plus souvent par une otite bilatérale, érythémato-cérumineuse avec un
cérumen sec et brun-noirâtre ØExamen dermatologique à l'origine d'un réflexe audito-podal
positif (14) ØExamen dermatologique (44). Le prurit est intense Øprurit (44). Des lésions
auto-induites érosives et alopéciantes, rétro- ou pré-auriculaires sont fréquentes ;
des
othématomes sont plus rarement observés Ølésions cutanées et localisation (44, 108). Des
ruptures du tympan secondaires à l’otite sont rares, mais elles peuvent induire un syndrome
vestibulaire ØExamen général. Des lésions prurigineuses Øprurit papulo-croûteuses et /ou
alopéciantes peu spécifiques, de la face, du cou, des pattes et de la région dorso-lombaire
Ølocalisation des lésions sont parfois signalées (44). Des localisations corporelles sans
atteinte des conduits auditifs externes sont très rares (44).
Pulicose : dermatozoonose
Cette dermatose se traduit par un prurit discret Øprurit, la présence de quelques papules et un
léger squamosis (44). Elle peut être asymptomatique.
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Trombiculose : les lésions primaires sont des papulocroûtes et des pustules sur une peau
érythémateuse (apparence d'une dermatite miliaire, cf. chapitre III). Des squames, des
dépilations voire des excoriations et des érosions Ølésions cutanées apparaissent
secondairement. Le prurit est d’autant plus intense que les localisations sont multiples et
persistent en général peu de temps Øprurit. Les localisations habituelles correspondant aux
sites d’infestation sont la tête (base des pavillons auriculaires, dédoublement de l’oreillon), le
cou et les pattes (régions péri-unguéales) Ølocalisation des lésions. (44, 108)
45
Cheylétiellose : dermatozoonose
Les cheylétielloses sont fréquemment asymptomatiques chez le chat (10). Le prurit peut être
intense Øprurit et être à l'origine d'un léger squamosis, de dépilations localisées ou diffuses
et de lésions papulo-croûteuses érythémateuses Ølésions cutanées (10, 44). La tête et le tronc
sont principalement atteints Ølocalisation des lésions.
Démodécie : cette parasitose est relativement rare chez le chat par rapport au chien. Les
lésions cutanées sont variables et peu évocatrices : alopécies localisées ou diffuses plus ou
moins symétriques, érythème, squamosis, érosions, croûtes, séborrhée, comédons,
hyperpigmentation, ulcérations, macules, papules et/ou pustules Ølésions cutanées (43, 44).
Une otite bilatérale érythémato-cérumineuse est fréquemment observée et peut en constituer
la seule manifestation clinique ØExamen dermatologique (43, 44). Chez le chat Persan, une
forme clinique particulière est observée : la séborrhée grasse faciale Ølésions cutanées (43).
Le prurit est d’intensité variable Øprurit. Les localisations préférentielles sont initialement la
tête et le cou puis, plus rarement, le tronc et les membres Ølocalisation des lésions (43, 44).
Phtiriose : le prurit est d'intensité variable (il peut être absent) Øprurit (44, 14). Cette
acariose se manifeste par des lésions cutanées peu spécifiques comme des lésions papulocroûteuses (aspect de dermatite miliaire), un pelage terne, des squames et un état kératoséborrhéique (cf. 13) Ølésions cutanées (44, 108). Ces manifestations cliniques sont
principalement localisées sur le tronc, la nuque et la face Ølocalisation des lésions (44).
Myiase cutanée : les larves forment des galeries Ølésions cutanées dans la peau, en
particulier autour du nez, des yeux, de la gueule, de la sphère ano-génitale, et au niveau des
plaies non soignées Ølocalisation des lésions (108, 55). Un état fébrile, une dépression et
une prostration sont observés lors d'infestation massive ØExamen général (55).
46
c) Dermatose anecdotique
Gale notoédrique : dermatozoonose
Les premières lésions apparaissent à la base des pavillons auriculaires puis s’étendent
jusqu’au
haut de l’oreille, la face, les paupières et le cou (108, 47). Elles atteignent
secondairement les membres, l’abdomen et la région anale Ølocalisation des lésions (44).
Ces lésions se manifestent sous la forme de dépilations, d'un érythème, de squames et de
croûtes jaunes épaisses (formation d’un "casque notoèdrique") très adhérentes et
secondairement sous la forme de lésions hyperpigmentées, lichénifiées et auto-induites
Ølésions cutanées (44, 108). Le prurit est d’intensité variable (le plus souvent intense (82))
Øprurit (44, 108). Une lymphadénopathie périphérique est souvent présente ØExamen
général (108).
d) Dermatozoonoses
Les dermatozoonoses d’origine parasitaire les plus fréquemment rencontrées chez le chat sont
l’otacariose et la pulicose. La cheyletiellose est surtout présente dans les chatteries et quelques
foyers de gale notoédrique sont présents dans les Dom-Tom.
4. Dermatoses virales
Les viroses cutanées ont longtemps été sous-diagnostiquées probablement du fait de
la difficulté d'identifier le virus en cause. Les techniques d'investigation actuelles permettent
désormais de mieux les étudier. Les chats bénéficient d’un protocole de vaccination courant
qui les protège contre les viroses les plus fréquentes parmi lesquelles se trouvent certaines
viroses cutanées (calicivirose, herpesvirose, FeLV).
D'un point de vue pratique, une dermatose d'origine virale devra être suspectée en présence
(70) :
-de lésions ulcératives étendues non liées à du léchage
-de plaques hyperpigmentées
-d'un antécédent récent de coryza et/ou d'herpès oculaire
-d'un chat orange qui devient progressivement blanc
47
a) Dermatoses les plus fréquentes
Dermatite ulcérative associée à l'herpèsvirus félin de type 1 : les infections aiguës se
manifestent par des signes généraux (anorexie, fièvre, léthargie), une atteinte de l'appareil
respiratoire supérieur et surtout, des signes oculaires bilatéraux importants tels qu'un
blépharospasme, des écoulements muqueux à muco-purulents et une hyperhémie oculaire
ØExamen général. Les formes chroniques se traduisent le plus souvent par une conjonctivite
unilatérale modérée ØExamen général (71). Des lésions cutanées, moins fréquentes que les
lésions oculaires, se manifestent par des vésicules, des ulcères et des croûtes Ølésions
cutanées au niveau de la face (chanfrein, truffe, pavillons auriculaires) et des
coussinetsØlocalisation cutanées (47). Une atteinte buccale (stomatite et ulcères buccaux)
Ølésions et localisation cutanées est parfois notée, d’où l’importance de l’examen clinique
(47, 108).
Calicivirose : les formes aiguës se manifestent essentiellement par des ulcères Ølésions
cutanées buccaux et podaux Ølocalisation cutanées (108). Des signes cliniques tels qu'un
syndrome fébrile, une conjonctivite, une gingivite, une pharyngite et une palatoglossite
associés parfois à de l'arthrite sont rapportés ØExamen général (112).
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Dermatoses associées aux rétrovirus (FeLV-FIV) : l'importance des rétroviroses chez le chat
mérite de décrire les dermatoses associées bien que celles-ci soient relativement rares.
¾FeLV : plusieurs dermatoses peuvent être associées au FeLV. Une dermatose à cellules
géantes se traduit par des lésions prurigineuses Øprurit de la face (paupières, régions préauriculaires, menton, lèvres), des pavillons auriculaires (otites ulcératives), du cou et plus
rarement aux jonctions cutanéo-muqueuses (anus, prépuce), aux membres, aux coussinets
et au tronc Ølocalisation des lésions (91). Elles sont le plus souvent alopéciques, plus ou
moins symétriques, squameuses, croûteuses, séborrhéiques (108, 41) et évoluent vers
l'érosion voire l'ulcération (108) Ølésions cutanées. Une gingivite chronique ou
récurrente et une pyodermite (abcès, folliculite…) peuvent également être associées (108).
Cette virose est généralement associée à de nombreux signes cliniques liés au type
cellulaire ou au tissu infecté de manière prédominante ØExamen général (112, 80, 41,
108). Des symptômes généraux (anorexie, léthargie, amaigrissement, fièvre) ØExamen
48
général apparaissent quelques semaines après le début de la dermatose. Des cornes
épidermiques, uniques ou multiples Ølésions cutanées, peuvent être observées sur les
chats infectés par le FeLV : elles siègent principalement sur les coussinets plantaires et
plus rarement sur la face Ølocalisation des lésions (108, 47).
¾FIV : les signes les plus communs sont les maladies orales chroniques ou récurrentes de
la cavité buccale Ølocalisation des lésions qui se caractérisent par une gingivite, une
stomatite et/ou une périodontite Ølésions cutanées. Des abcès chroniques ou récurrents,
ou des infections bactériennes chroniques de la peau (otites externes, pyodermites…)
Ølésions cutanées ont été associés à une séropositivité au FIV (72, 108, 112). Le FIV est
associé dans plus de 50% des cas à l'apparition d'une pododermatite lymphoplasmocytaire
(15). Des affections digestives (diarrhée chronique), respiratoires (tractus respiratoire
supérieur) et une lymphadénopathie, associées à des signes généraux (fièvre, léthargie,
anorexie…), sont décrits ØExamen général (72).
Péritonite Infectieuse Féline (PIF) : les symptômes cutanés sont rares (108) et se manifestent
expérimentalement par des ulcérations et des lésions nécrosées à l’emporte-pièce, ovales ou
linéaires, bien délimitées, non prurigineuses Øprurit et non douloureuses Ølésions cutanées.
Elles se localisent préférentiellement sur la face, les pavillons auriculaires, le cou et l’anus
Ølocalisation des lésions (47, 71). L'animal atteint est généralement présenté en consultation
avec des signes cliniques généraux (fièvre élevée et persistante, anorexie, amaigrissement et
léthargie) ØExamen général (36).
Poxvirose : dermatozoonose.
Une lésion unique (type plaie de morsure ou de piqûre) apparaît généralement sous la forme
d'une plaque érythémateuse plus ou moins ulcérée Ølésions cutanées localisée sur la tête, le
cou et/ou les membres antérieurs Ølocalisation des lésions (7, 108). Ces lésions passent le
plus souvent inaperçues. Ensuite, des lésions multiples initialement maculeuses, dépilées et
érythémateuses, évoluent en une dizaine de jours en papules de 2 à 3 mm de diamètre qui
croissent en 2-3 jours pour donner des lésions nodulaires de 0.2 à 2 cm de diamètre Ølésions
cutanées (6). Ces dernières sont typiquement appelées "Pox". Une généralisation à l'ensemble
du corps est alors observée Ølocalisation des lésions. Ces lésions s'ulcèrent rapidement et se
recouvrent de croûtes Ølésions cutanées ; le prurit est variable et le plus souvent intense
Øprurit (108, 82). Dans certains cas, les vésicules sont visibles avant le stade ulcéreux (112).
20% des chats environ présentent des ulcérations Ølésions cutanées de la cavité buccale et
49
de la langue Ølocalisation des lésions (6). D'autres symptômes peuvent être signalés :
dyspnée, tachypnée, conjonctivite, blépharite, kératite, fasciculations musculaires, diarrhée,
anorexie, abattement, hyperthermie et adénopathie ØExamen général (47). Les lésions
guérissent lentement et spontanément en 3 à 8 semaines dans la plupart des cas. Les
surinfections bactériennes (abcès voire cellulite), les infections par le FIV/FeLV ou les
traitements (corticoïdes/acétate de mégestrol) concomitants peuvent entraîner une
généralisation dramatique des lésions cutanées et une pneumonie nécrosante sévère, parfois à
l’origine du décès de l’animal (47, 71). La majorité des chats infectés restent en bon état
général ØExamen général (112) et ne présente que la forme dermatologique de la maladie
(71) .
Papillomavirose : les lésions classiques du type "verrues" (papillome solitaire pédonculé
hyperkératosique en forme de chou-fleur) sont rares chez le chat (108, 64) et se manifestent le
plus souvent sous la forme de multiples petites plaques érythémateuses (131) Ølésions
cutanées de 0,3 à 3 cm de diamètre et légèrement surélevées (112, 64). Ces lésions ne sont
pas prurigineuses Øprurit : elles évoluent en plaque blanches ou pigmentées, isolées ou
confluantes (71, 64) puis progressivement croûteuses et hyperkératosiques, parfois
squameuses et grasses au toucher (108, 19), et peuvent se recouvrir de corne cutanée
Ølésions cutanées (103). Elles peuvent apparaître sur tout le corps mais sont le plus décrites
sur la tête, le cou, les membres, les épaules, la ligne dorsale du dos et l'abdomen
Ølocalisation des lésions (71, 64, 108, 112, 19).
c) Dermatozoonose
La poxvirose est une zoonose pour l’homme immuno-déprimé (papulocroûtes localisées).
50
5. Dermatoses allergiques
a) Dermatoses les plus fréquentes
Dermatite atopique : c’est la plus fréquente des dermatoses allergiques. Les signes cliniques
peuvent être cutanés et/ou respiratoires (38). Le prurit est constant, alésionnel en début
d’évolution, saisonnier ou perannuel, et d'une intensité parfois sévère ; il est localisé (tête et
cou) ou généralisé Øprurit (93, 38). Parfois, devant l'absence de lésions cutanées flagrantes,
seuls des signes respiratoires/oculaires
motivent le propriétaire à consulter (108, 93)
ØExamen général. Les signes cutanés sont le plus souvent des alopécies auto-induites, des
lésions papulo-croûteuses (dermatite miliaire, cf. chapitre III), des plaques éosinophiliques
(manifestations principales du Complexe Granulome Eosinophilique, cf. chapitre III) et des
lésions érythémateuses érosives et croûteuses de la face et du cou (cf. chapitre III) Ølésions
cutanées (38). Les principales localisations sont l'abdomen, les régions inguinales et
axillaires, le thorax latéral, la face caudale des cuisses, les membres antérieurs, la face, le cou,
et les pavillons auriculaires ; une généralisation des lésions est possible (108) Ølocalisation
des lésions. On note parfois une otite érythémateuse bilatérale, pododermatite quadripodale,
un érythème facial et un trouble de la kératinisation (82, 38, 108) ØExamen dermatologique.
Les signes respiratoires se caractérisent par des rhinites, une toux chronique suggestive d’une
bronchite allergique, une dyspnée accompagnée par des sifflements expiratoires compatibles
avec une bronchite asthmatiforme ; une blépharoconjonctivite érythémateuse et bilatérale est
parfois notée (38) ØExamen général. Une polyadénomégalie est signalée dans les cas
chroniques de dermatite miliaire et de plaques éosinophiliques (cf. chapitre III) (38)
ØExamen général.
Dermatite par hypersensibilité aux piqûres de puces (DHPP) : le prurit est généralisé (70) et
plus ou moins intenseØprurit. Il s'accompagne d'une alopécie symétrique auto-induite
généralisée dite alopécie extensive féline mais la lésion la plus caractéristique est l’apparition
de papulocroûtes (dermatite miliaire) (selon les études, une dermatite miliaire est présente
dans 65 à 85% des cas de DAPP chez le chat) (70, 94). On peut également trouver des
manifestations du Complexe Granulome Eosinophilique (CGE) (cf. chapitre III), des lésions
alopéciques, croûteuses et des excoriations suite au grattage (dermatite érosive et croûteuse)
(70, 47, 108). Une séborrhée et un squamosis sont parfois les seuls signes cliniques Ølésions
cutanées (70). Les lésions cutanées se situent préférentiellement en région dorso-lombaire,
51
sur la face caudale des cuisses, sur l'abdomen ventral, les flancs et la face et le cou (dermatite
érosive et croûteuse de la face et du cou, cf. chapitre III). Une généralisation des signes
cutanés peut apparaître lors d'hypersensibilité aiguë (108) Ølocalisations des lésions. Une
adénopathie périphérique peut être observée ØExamen clinique (109).
Intolérance alimentaire : le prurit est constant, non saisonnier, d'intensité variable Øprurit et
généralisé ou localisé (face, pavillons auriculaires et /ou cou) Ølocalisation des lésions (93,
42, 108). Les signes cutanés se manifestent par des lésions primaires (érythème, papules,
pustules) rarement observées et des lésions secondaires (érosions et croûtes) Ølésions
cutanées : la dermatite érosive et croûteuse de la face et du cou (cf. chapitre III) semble être
l'entité la plus fréquente (93). Une otite érythématocérumineuse bilatérale ØExamen
dermatologique peut parfois être observée ainsi qu'une pododermatite quadripodale et une
anite ØLésions cutanées et localisation des lésions (93, 42). D'autres manifestations
cutanées sont décrites comme une alopécie auto-induite symétrique, un état kératoséborrhéique, une dermatite miliaire (lésions papulo-croûteuses) et certaines expressions du
Complexe Granulome Eosinophilique (en particulier l’ulcère atone, cf. chapitre III) Ølésions
cutanées (42, 18, 108). On note parfois un angioedème, de l’urticaire, une adénopathie
périphérique et une conjonctivite ØExamen général (109, 108). Des symptômes digestifs
peuvent apparaître, associés ou non aux lésions cutanées, et se manifester par des
vomissements et des diarrhées intermittentes (108, 42) ØExamen général.
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Allergie de contact : cette dermatose est peu commune chez le chat dont le pelage épais le
protège relativement bien. Le prurit est modéré à intense et non saisonnier Øprurit. Les
signes cutanés se manifestent en premier par un érythème, des macules, papules et très
rarement par des vésicules Ølésions cutanées. Les lésions secondaires au grattage se
surajoutent rapidement : excoriations, alopécie et croûtes Ølésions cutanées. Des plaques
alopéciques hyper- ou hypopigmentées et lichénifiées peuvent être observées dans les cas de
dermatites de contact chroniques Ølésions cutanées. Les lésions se situent essentiellement
dans le cou (collier anti-puces), sur la truffe et les lèvres (écuelle en plastique) et sur les pieds
(coussinets et surfaces interdigitées) Ølocalisation des lésions (108, 93, 62).
52
Allergie aux piqûres de moustiques : le prurit est constant et d'intensité variable Øprurit. Des
papules voire des plaques érythémateuses deviennent ulcérées, nécrotiques et croûteuses. La
chronicité des lésions se manifeste ensuite par des nodules, un changement de pigmentation,
une alopécie et des squames Ølésions cutanées. Ces lésions se situent essentiellement au
niveau des pavillons auriculaires (face externe surtout), sur le chanfrein et parfois sur les
extrémités podales (coussinets) (58) Ølocalisation des lésions. On note parfois une
lymphadénopathie et, dans les cas aigus, de l’hyperthermie ØExamen général. (108, 93)
Allergie aux endoparasites : le prurit est généralisé ou multifocal et non saisonnier Øprurit. Il
est associé à des papulocroûtes, de l’urticaire et /ou une dermatite séborrhéique Ølésions
cutanées. Les troubles intestinaux ne sont pas systématiques ØExamen général (70, 108).
6. Dermatoses à médiation immune
a) Dermatose la plus fréquente
Pemphigus foliacé : ce pemphigus correspond à la dermatose auto-immune la plus fréquente
chez le chat. Il se traduit par des lésions exclusivement cutanées, initialement localisées au
chanfrein et aux pavillons auriculaires (face interne) et qui évoluent souvent au niveau du lit
de l’ongle et du replis unguéal, sur les coussinets de plusieurs pattes et autour des mamelons
Ølocalisation des lésions. L’atteinte est multifocale ou généralisée, d’évolution généralement
lente sauf lors de localisation abdominale. Les lésions primaires sont essentiellement des
macules érythémateuses et des pustules qui, en raison de leur extrême fragilité, évoluent en
collerettes ou érosions associées à des squames, une alopécie et des croûtes jaune-foncé
Ølésions cutanées. La présence de lésions multiples au niveau du lit de l’ongle avec un
exsudat crémeux est très évocatrice de pemphigus foliacé. La douleur et le prurit sont
variables Øprurit. Une lymphadénopathie périphérique peut être observée ainsi qu'une
atteinte de l’état général (anorexie, hyperthermie…) lors d'atteinte sévère ØExamen général.
C’est une maladie dont l’évolution peut être fluctuante avec des phases d’amélioration et de
rechute ØAnamnèse (108, 47, 120, 110, 70).
53
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Réaction cutanée médicamenteuse : cette dermatose présente des signes cliniques variés. Les
manifestations cutanées sont le plus souvent des plaques et des papules érythémateuses et
prurigineuses qui précèdent l'apparition de lésions alopéciques, croûteuses, excoriées voire
ulcératives Ølésions cutanées (108). Le prurit est d'intensité variable et est à l’origine des
lésions auto-induites Øprurit (108). L'atteinte lésionnelle peut être locale (jonctions cutanéomuqueuses) ou généralisée Ølocalisation des lésions (70, 108). Les signes systémiques sont
généralement constants (fièvre, dépression…) ØExamen clinique (108). Ces manifestations
cliniques varient selon la sensibilité au médicament de chaque individu (70).
Erythème polymorphe : les lésions sont d’apparition aiguës ØAnamnèse et d'aspect variable :
circulaires ou en croissant, des papules ou des plaques apparaissent érythémateuses,
vésicobulleuses et /ou ulcérées Ølésions cutanées (107, 70, 108). Les principales
localisations sont les muqueuses (cavité buccale),
les jonctions cutanéo-muqueuses, les
pavillons auriculaires, la région inguinale et le tronc Ølocalisation des lésions (70, 107). Le
prurit est rare Øprurit et la douleur est occasionnelle. Les lésions vésicobulleuses ou
ulcératives s'accompagnent de signes généraux (abattement, fièvre, anorexie…) ØExamen
général : la dermatose est alors appelée érythème polymorphe multicentrique ou syndrome de
Stevens-Johnson. (107, 106, 70)
NB : l'érythème polymorphe présente classiquement des lésions sous forme de papules ou de
plaques (< 3 cm de diamètre) circulaires dont le centre est plus clair, nécrotique ou vésiculeux
(108).
Nécrose toxique de l'épiderme : les symptômes sont d’apparition aiguë ØAnamnèse. On note
une atteinte cutanée qui se manifeste par un érythème généralisé du corps (70) ainsi que des
vésicules et des bulles qui laissent rapidement place à des collerettes épidermiques, une
nécrose et des ulcères Ølésions cutanées (108, 106). Ces lésions sont multifocales
(muqueuses de la cavité buccale, jonctions cutanéo-muqueuses et coussinets) ou généralisées
Ølocalisation des lésions (70, 108). La douleur est modérée à importante (108). Des signes
généraux apparaissent précocement (fièvre, anorexie, léthargie, dépression…) ØExamen
général (108).
54
Vasculite : les lésions sont d’apparition aiguë ØAnamnèse. Des plaques alopéciques sont
présentent en début d'évolution et dans les cas les plus bénins ; du purpura, des plaques, des
bulles hémorragiques, des papules et des pustules apparaissent transitoirement, laissant place
rapidement à de la nécrose et des ulcères à l'emporte-pièce qui deviennent croûteux Ølésions
cutanées. Ces lésions peuvent être douloureuses. Leur localisation se situe surtout au niveau
des extrémités comme les pattes, les pavillons auriculaires, les lèvres, la queue, le scrotum et
les ongles (onychomadèse) (106), les points de pression et la muqueuse buccale
Ølocalisation des lésions. Des signes généraux (anorexie, abattement, fièvre) et des oedèmes
des extrémités et de la région inguinale (108) peuvent être présents ; l'atteinte d'organes
internes (reins, poumons, intestins…) est souvent associée à des signes cliniques sévères
ØExamen général. (70, 108).
Chondrite auriculaire féline : les pavillons auriculaires Ølocalisation des lésions apparaissent
oedématiés, érythémateux, douloureux et déformés Ølésions cutanées. L’atteinte est en
général bilatérale. Une atteinte de l’état général est possible (épisodes d'hyperthermie ou de
léthargie transitoires) ØExamen général (108, 3, 70).
c) Dermatose décrite uniquement chez le chat
Pododermatite plasmocytaire : cette dermatose relativement rare affecte généralement
plusieurs coussinets de plusieurs pattes, avec une préférence pour les coussinets métacarpien
ou métatarsien centraux Ølocalisation des lésions (15, 49, 108). Le coussinet est d'abord
enflé, squameux , légèrement violacé, mou voire flasque : à ce stade, aucune douleur ou gêne
n’est notée (15, 108) ; la surface de la peau est souvent striée ou écaillée (108, 15). Les
lésions ulcérées drainent un liquide hémorragique (82) Ølésions cutanées : cela occasionne
alors une douleur aiguë et la boiterie d'une ou plusieurs pattes (70, 15, 108, 49). Des signes
cliniques généraux (léthargie, hyperthermie, anorexie…) et une lymphadénopathie
périphérique sont généralement associés ØExamen général (49, 108, 15, 105).
55
7. Dermatoses d’origine hormonale et métabolique
Les manifestations cutanées des endocrinopathies sont généralement peu spécifiques,
mis à part le syndrome d’hyperfragilité cutanée, et ne s’accompagne qu’exceptionnellement
chez le chat d’alopécie, contrairement au chien. Le diabète sucré, l’hyperthyroïdie et
l’hypercorticisme sont les endocrinopathies les plus fréquentes du chat et, même si leur
impact cutané reste faible, le clinicien doit en tenir compte dans sa démarche diagnostique.
a) Endocrinopathies les plus fréquentes à faible manifestation cutanée
Diabète sucré : les signes cutanés sont très rares. On note essentiellement la présence d'un
pelage séborrhéique, une peau fine et hypotonique et une alopécie symétrique en région
inguinale, sur les flancs et les membres postérieurs (82) Ølocalisation et lésions cutanées.
Cette affection prédispose aux infections par Staphylococcus sp. et Candida sp (infections
urinaires, respiratoires et cutanées). (31, 108)
Hyperthyroïdie : on note des signes cutanés dans environ 30% des cas (108). L’animal
présente alors un poil piqué, une alopécie symétrique ou locale associée à un toilettage
excessif (Øcomportement), des griffes très longues, une séborrhée et une peau fine Ølésions
cutanées (108, 28, 31). Dans certains cas chroniques, on peut noter une alopécie complète du
tronc Ølocalisation des lésions avec une peau fine et hypotonique mimant un
hypercorticisme (108, 31). Le principal motif de consultation d'un propriétaire de chat
hyperthyroïdien est en général une diarrhée chronique (bouse nauséabonde) avec
amaigrissement progressif et polyphagie. Une association avec une polyuro-polydypsie, un
trouble du comportement (hyperactivité, nervosité), des vomissements et une tachycardie est
également observée ØExamen général (Mode de vie) (99, 28). Une palpation du cou permet
généralement de mettre en évidence une petite masse (thyroïdienne), souvent à l'entrée de la
poitrine ØExamen général (28).
Hypercorticisme : ce syndrome est beaucoup moins fréquemment rencontré que chez le chien.
D'origine spontanée (tumeurs hypophysaire ou surrénalienne) ou iatrogène (traitement à base
de glucocorticoïdes), il se manifeste essentiellement par des symptômes généraux comme une
polyuro-polydypsie (90 à 100% des cas), une polyphagie (80 à 100% des cas) et une ptose
abdominale (70 à 95% des cas) ØExamen général (124).
56
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Xanthome cutané : des papules, des nodules ou des plaques couleur cire de bougie et de
localisation sous-cutanée ou cutanée, apparaissent entouré d'un halo érythémateux Ølésions
cutanées. Ces lésions peuvent évoluer en ulcérations croûteuses Ølésions cutanées. Elles
peuvent être douloureuses ou prurigineuses (le prurit est inconstant) Øprurit et affectent
préférentiellement la tête, les extrémités distales et les proéminences osseuses Ølocalisation
des lésions (108, 59, 25). Les symptômes généraux sont variés et dépendent de la cause sousjacente ØExamen général (47). Des symptômes oculaires (dépôt lipidique intra-cornéen)
peuvent être observés ØExamen général (47).
Alopécie paranéoplasique pancréatique : ce syndrome cutané paranéoplasique est associé à
l’évolution d’un adénocarcinome pancréatique ou des voies biliaires métastasé au foie (47,
108) ; les symptômes cutanés précèdent les symptômes généraux : on note une alopécie
abdominaleØlésions cutanées complète et soudaine qui atteint progressivement la partie
ventrale du cou et du thorax, et la face médiale des membres Ølocalisation des lésions (108,
47, 90). La peau prend un aspect vernissé ou brillant caractéristique avec parfois une
pigmentation lenticulaire (90). Les coussinets plantaires peuvent présenter un décollement
dermo-épidermique et être très douloureux (47, 108). Les symptômes généraux sont peu
spécifiques (dilatation abdominale, anorexie, abattement, amaigrissement, mauvais état
général) ØExamen général et s’aggravent rapidement pour conduire à la mort (90).
Défluxion en phase télogène ou anagène : la défluxion en phase télogène se manifeste par une
mue excessive aboutissant à une peau alopéciée Ølésions cutanées. Lors de défluxion en
phase anagène, une partie seulement de la structure du poil est anormale, ce qui aboutit à sa
fracture lorsque le pelage croît et donne une apparence fracturée à toute la robe, en particulier
au niveau du tronc Ølésions cutanées. Selon la cause sous-jacente, la perte de poils se
manifeste au bout de quelques jours (phase anagène) voire quelques mois (phase télogène).
(108, 79)
Syndrome d’hyperfragilité cutanée acquise : la peau est fine, non hyperextensible, d’aspect
translucide, très friable et se déchire très facilement. On note parfois une alopécie partielle
Ølésions cutanées. Les déchirures sont spontanées, non hémorragiques et non douloureuses
(47).
57
c) Dermatose décrite uniquement chez le chat
Dermatite exfoliative paranéoplasique : ce syndrome cutané paranéoplasique est rare et
associé à l’évolution d’un thymome. Les symptômes cutanés sont précoces et précèdent les
symptômes généraux (47). Une dermatite érythémateuse et squameuse Ølésions cutanées
débute sur la tête, les pavillons auriculaires et le cou avant de se généraliser Ølocalisation
des lésions (97, 108). La présence du prurit est variable Øprurit (97). Un dépôt cireux
noirâtre s'accumule autour des lèvres, des yeux, dans le canal auriculaire externe et au niveau
du lit de l'ongle (108). Parfois, les lésions cutanées sont les seules manifestations cliniques
(47). Les symptômes généraux se manifestent par une toux, une dyspnée et des symptômes
peu spécifiques (anorexie, léthargie, faiblesse musculaire) Ø Examen clinique (97).
8. Dermatoses néoplasiques, métastatiques et hyperplasiques
Les tumeurs cutanées représentent 20 à 30% de l'ensemble des tumeurs chez le chat
(2e place après les tumeurs lymphoïdes) (47, 22). Elles procèdent des différents constituants
cutanés comme le tissu épithélial (50% des tumeurs), mésenchymateux (48%), les cellules du
système mélanogène, et plus rarement les tissus lymphoïde, nerveux et vasculaire (108, 47).
Les principales tumeurs rencontrées chez le chat sont les tumeurs basocellulaires (épithélioma
basocellulaires), les épithélioma spinocellulaires, les mastocytomes et les fibrosarcomes, ces
derniers étant aujourd'hui les tumeurs les plus fréquentes (108, 47). Chez le chat, les tumeurs
malignes sont trois fois plus importantes que les tumeurs bénignes (105, 22). Le polype
nasopharyngé est une dermatose inflammatoire hyperplasique relativement rare dont la
connaissance est toutefois utile dans un diagnostic différentiel d'otites récidivantes (108).
a) Dermatoses les plus fréquentes
Epithélioma spinocellulaire (ou carcinome épidermoïde) : cette tumeur maligne procède des
kératinocytes et évolue lentement de manière invasive, préférentiellement sur les narines, le
bord des oreilles, les paupières, les lèvres et plus rarement le chanfrein (47, 63). 45% des
chats ont des lésions multiples (22) Ølocalisation des lésions. La tumeur au départ in situ
(localisée strictement au revêtement épidermique et aux follicules pileux) est précédée d'une
lésion précancéreuse de dermatose solaire : la kératose actinique (cf. infra). Les zones
cutanées atteintes sont érythémateuses, squameuses, érosives puis ulcératives et sont souvent
58
recouvertes de croûtes cireuses (formation de bourrelets indurés sur les pavillons auriculaires)
Ølésions cutanées (22, 108, 47). L'épithélioma spinocellulaire métastase lentement (108).
Epithélioma basocellulaire : il se caractérise le plus souvent par un nodule unique de 0,5 à 3
cm de diamètre (voire 10 cm dans les formes kystiques), pédiculé et exophytique ou en dôme
et situé sur un tégument pigmenté (47). Il est alopécique, ulcéré et prend parfois une
coloration gris-bleutée qui fait suspecter un mélanome, rare chez le chat Ølésions cutanées
(47, 108). Une localisation à la face (paupières, nez) et au cou est parfois rapportée, mais
l’ensemble du territoire cutané peut être concerné Ølocalisation des lésions (47).
Complexe fibrosarcome félin : il constitue actuellement le premier type tumoral cutané chez
le chat (12 à 41% des tumeurs cutanées du chat) (67). Une panniculite granulomateuse en
serait la phase initiale.
Tumeurs du « complexe fibrosarcome félin » : se caractérisent par des lésions fermes,
nodulaires ou multi-nodulaires, de taille variable (1 à15 cm de diamètre), non douloureuses
(sauf lorsqu’elles sont très volumineuses et/ou qu’elles infiltrent des structures profondes),
sous-cutanées (tronc et extrémités distales des membres) ou intradermiques (pavillons
auriculaires et doigts) Ølésions cutanées (108, 47). Elles sont très souvent alopéciques et non
ulcérées en début d’évolution Ølésions cutanées (108). Leurs localisations préférentielles
sont les zones d’injection : la zone inter-scapulaire, la face dorsale du cou, le thorax, les
flancs, les lombes et les cuisses (47, 61, 67, 76) ; l’extrémité distale des membres et la face
(pavillons auriculaires) sont aujourd'hui plus rares Ølocalisation des lésions (47). La vitesse
d’évolution est très variable : les nodules peuvent rester de petite taille pendant très longtemps
ou être rapidement invasifs (108, 47). Il semblerait que cette croissance s’accélère au fur et à
mesure des exérèses successives (68, 39). Des métastases (poumons et nœuds lymphatiques
régionaux) apparaissent dans moins de 20% des cas ØExamen général (29, 122, 39).
¾Panniculite granulomateuse : cette réaction inflammatoire granulomateuse serait une
manifestation de la sensibilité particulière du chat vis-à-vis des adjuvants de vaccins
ou d’excipients retards et représenterait à ce titre une lésion pré-cancéreuse de tumeur
du complexe fibrosarcome félin (56). Cette lésion est observée généralement dans les
semaines qui suivent une injection (vaccin ou substances thérapeutiques à effet retard)
(29, 68). Elle se caractérise cliniquement par une zone érosive ou ulcérée douloureuse
59
Ølésions cutanées d’évolution subaiguë à chronique, aux sites d’injection,
particulièrement dans la zone inter-scapulaire Ølocalisation des lésions (56).
Mastocytome : cette dermatose représente la quatrième tumeur cutanée du chat (4 à 21% de
l’ensemble des tumeurs cutanées) (47). Un nodule dermique unique, ferme, bien délimité,
rosé Ølésions cutanées est généralement observé sur la face (région péri-orbitaire), le cou
(dans plus de 50% des cas) ou l’extrémité distale des membres ; des formes multicentriques
sont également observées Ølocalisation des lésions. On note parfois un prurit généralisé
Øprurit. (108, 47)
¾Néoplasme type « mastocytome » procédant des cellules histiocytaires chez le
Siamois : il se manifeste le plus souvent par de multiples papules et nodules rosés
Ølésions cutanées localisés à la tête et au cou Ølocalisation des lésions qui peuvent
régresser spontanément (40, 21, 108).
Des symptômes non cutanés tels une gastrite, des ulcères duodénaux ou un trouble de la
coagulation sanguine peuvent être associés ØExamen général (108).
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Epithélioma spinocellulaire in situ
Il correspond à une dermatose précancéreuse
¾Epithélioma spinocellulaire in situ multicentrique (maladie de Bowen) : les lésions sont
généralement multicentriques (108, 4, 78) mais peuvent aussi être uniques au début de la
maladie (78). Elles apparaissent d'abord sous la forme de macules et de plaques de 0.5 à 3
cm de diamètre, bien circonscrites, hyperkératosiques et hyperpigmentées Ølésions
cutanées (108). Parfois de la corne cutanée Ølésions cutanées se développe à la surface
de quelques unes d'entre elles (108, 96). Certaines lésions deviennent verruqueuses (108).
Plus tard, elles évoluent en plaques épaisses, ulcératives et croûteuses Ølésions cutanées
qui saignent facilement (78, 108). Cette dermatose se développe plus volontiers sur des
zones très poilues et fortement pigmentées (108, 4) ; la tête, le cou, les épaules, l'abdomen
et la partie proximale des membres (78, 108, 4) Ølocalisation des lésions sont les
régions les plus touchées. Ces lésions ne sont pas prurigineuses (78, 108) Øprurit.
60
Céruminome : il procède des glandes cérumineuses disséminées sur le revêtement cutané des
conduits auditifs externes Ølocalisation des lésions. Les adénocarcinomes se développent
dans 50% des cas (108). Le symptôme clinique est celui d’une otite externe suppurée
chronique, le plus souvent unilatérale ØExamen dermatologique (47). L’examen
otoscopique du conduit auditif externe montre la présence de nodules uniques ou multiples,
rosés ou pigmentés, ulcérés ou non, pédiculés ou non dont la taille est extrêmement variable
(quelques millimètres à plusieurs centimètres) Ølésions cutanées (47, 108). L'évolution de
ces tumeurs peut être responsable d’une déformation de la région parotidienne voire d'une
modification du port de la tête, d'un Syndrome de Claude Bernard–Horner, d'une paralysie
faciale ou d'une ataxie vestibulaire ØExamen général, signe d’une extension au sein des
oreilles moyenne et interne. Lors d’adénocarcinome, des métastases sont présentes dans les
nœuds lymphatiques régionaux dans 15 à 20% des cas (47, 40).
Lymphome cutané T épithéliotrope ou mycosis fungoïde : cette tumeur maligne est
relativement rare et procède des lymphocytes T d'origine thymus-dépendante (114, 108). D'un
polymorphisme clinique important, les lésions sont initialement érythémato-squameuses
Ølésions cutanées généralisées Ølocalisation des lésions, souvent prurigineuses Øprurit et
se compliquent de lésions auto-induites érosives, dépigmentées, croûteuses voire ulcératives
Ølésions cutanées. A ce stade clinique, les symptômes généraux sont peu marqués
ØExamen clinique. L’évolution se fait lentement (plusieurs mois, voire plusieurs années)
avec l'apparition progressive de plaques et de nodules cutanés solitaires ou multiples
Ølésions cutanées et une infiltration ulcérative Ølésions cutanées de la muqueuse buccale
Ølocalisation des lésions. Les coussinets Ølocalisation des lésions sont parfois
hyperkératosiques, ulcérés ou dépigmentés Ølésions cutanées. Une hypertrophie des nœuds
lymphatiques périphériques, des signes d'atteinte systémique et parfois même une
dissémination viscérale sont observés en phase terminale ØExamen général. (71, 108, 47)
Mélanome : il représente la forme maligne des tumeurs mélanocytaires. Cette tumeur est peu
commune et se manifeste par des lésions le plus souvent uniques qui se développent
préférentiellement sur la tête (pavillons auriculaires, paupières, lèvres), le cou, la queue, les
membres Ølocalisation des lésions. Des nodules de petite taille, pigmentés, parfois ulcérés
Ølésions cutanées et de croissance lente sont observés (122).
61
Naevus des mélanocytes : cette prolifération bénigne des mélanocytes apparaît le plus souvent
sous la forme d'une lésion unique, en forme de dôme ou pédiculée, bien circonscrite, ferme
ou molle, pigmentée (marron à noir) de 0,5 à 4 cm de diamètre et alopécique Ølésions
cutanées. La tête (particulièrement les pavillons auriculaires et le nez) et le cou sont les
principales localisations Ølocalisation des lésions. (122, 40, 24)
Kératose : elle se caractérise par une prolifération intense des kératinocytes qui entraîne une
production excessive de kératine.
¾Kératose actinique (ou solaire) : les lésions sont le plus souvent uniques et se
manifestent la forme de plaques érythémateuses, hyperkératinisées, croûteuses à indurées
au niveau des zones corporelles peu ou pas pigmentées et peu velues suite à une
exposition excessive aux rayons UV Ølésions cutanées. Le prurit et la douleur peuvent
être intenses Øprurit. La kératose actinique est une lésion pré-cancéreuse qui peut
rapidement se transformer en un épithélioma spinocellulaire invasif. (4, 108)
¾Corne cutanée : se présente sous la forme d’une excroissance ferme Ølésions cutanées
que l’on retrouve en nombre au niveau des coussinets, notamment sous les griffes de
l'animal Ølocalisation des lésions (108, 20).
Les métastases cutanées de tumeurs primitives sont rares chez le chat (47).
Métastases cutanées d’adénocarcinome mammaire : elles se caractérisent cliniquement par de
nombreuses papules ou plaques érosives voire ulcératives, douloureuses et d’évolution
subaiguë Ølésions cutanées principalement sur l’abdomen et en région inguinale
Ølocalisation des lésions (84, 47).
Métastases digitées d’adénocarcinome pulmonaire : les lésions sont uni- ou pluridigitées sur
une ou plusieurs pattes Ølocalisation des lésions et apparaissent nodulaires, ulcérées,
douloureuses, à l’origine d’une fréquente onychomadèse Ølésions cutanées (84, 47).
Polype nasopharyngé : le principal signe clinique est la présence d'une otite externe
unilatérale récidivante ØExamen dermatologique avec ou non des signes respiratoires
ØExamen général. Une masse nodulaire peut en effet être localisée au niveau dorso-caudal
du palais mou mais également dans les conduits auditifs Ølocalisation des lésions. L'atteinte
de l'oreille externe/moyenne se manifeste par la présence d'un cérumen noir voire d'un
exsudat purulent dans un conduit auditif érythémateux ou non (otite externe/moyenne)
62
ØExamen dermatologique ; un nystagmus, une perte d'équilibre, une tête penchée… sont
observés lors d'atteinte des bulles tympaniques ØExamen général (108, 101)
9. Génodermatoses
Les génodermatoses sont rares, même si elles constituent un domaine en pleine
évolution de la dermatologie féline (utilisation de la microscopie électronique ou encore de
l’immunohistochimie).
a) Dermatoses les plus « fréquentes »
Etats Kérato-Séborrhéiques : (cf. page 67)
Hypopigmentation
¾Syndrome de Waardenburg : hypomélanose mélanocytopénique extensive, elle associe
la surdité au pelage blanc, à l’hypochromie (yeux bleus) ou à l’hétérochromie irienne (1,
46).
¾Vitiligo : cette amélanose mélanocytopénique circonscrite se caractérise par l’apparition
progressive de macules achromiques Ølésions cutanées plus ou moins symétriques au
niveau des jonctions cutanéo-muqueuses de la face (truffe, lèvres, paupières, muqueuse
buccale), parfois sur les coussinets palmo-plantaires, les griffes et le pelage Ølocalisation
des lésions. L’évolution est lente. (47, 108, 46, 65)
¾Syndrome de Chediak Higashi : cette hypomélanose mélanopénique associe une
hypopigmentation de la peau, du pelage Ølésions cutanées et des iris, un immunodéficit
(prédisposition aux infections) et des troubles de l’hémostase primaire (hémorragies)
ØExamen général. La mort est inéluctable (108, 1, 46)
Hyperpigmentation
¾Lentigo : des hypermélanoses génétiques circonscrites, appelées lentigines, se
manifestent sous le forme de macules brunes ou noires Ølésions cutanées ; chez le chat
orange, on en retrouve au niveau des jonctions cutanéo-muqueuses de la face (lèvres,
truffe, paupières, gencives) Ølocalisation des lésions. En petit nombre et de petite taille
(1 mm) au départ vers l’âge de 1 an, elles augmentent progressivement en taille (jusqu’à
63
10 mm de diamètre) et en nombre pour devenir coalescentes. On les regroupe sous le
terme de lentigo simplex. (108)
¾Urticaire pigmentaire : on note dès le plus jeune âge une éruption (évoluant parfois par
crises) généralisée de macules et de papules croûteuses Ølésions cutanées sur la tête et
dans certains cas au niveau du cou, du ventre et des extrémités Ølocalisation des lésions.
Ces lésions deviennent progressivement brunes voire noires associée à un prurit chronique
parfois intense Øprurit. (47, 108, 115)
b) Dermatoses anecdotiques et /ou spécifiques d’une race
Pili torti : seuls les poils secondaires sont aplatis et en rotation sur l'axe de la tige pilaire qui
se fracture par la suite (47, 108, 37) . On note une hypotrichose quasi-généralisée, un état
kératoséborrhéique, une otite cérumineuse ØExamen dermatologique, une peau plissée, une
pododermatite et un périonyxis pluri-unguéal et pluri-podal Ølocalisation et lésions cutanées
(47, 37). L'animal meurt rapidement (47).
Dysplasie pilaire du chat Abyssain : seules les vibrisses et les poils primaires sont caractérisés
par un renflement en forme d’oignon visible à l’œil nu à l'extrémité pilaire. Les poils sont
rêches, ternes et amenés à se fracturer au cours de leur croissance. (119)
Dysplasie folliculaire : un cas a été décrit chez une chatte tricolore (bleue, blanche et crème)
Rex Cornish qui présentait une alopécie symétrique non inflammatoire Ølésions cutanées du
dos, des lombes, du cou, de la face et des oreilles Ølocalisation des lésions (102).
Hypotrichose congénitale : les chats naissent sans poils ou avec un fin duvet qu’ils perdent
dans les premières semaines de vie Ølésions cutanées. Les Birmans présentent des anomalies
ectodermiques telles que l’absence de griffes, vibrisses et papilles linguales. (104, 108)
Epidermolyses bulleuses :
¾Epidermolyse bulleuse dystrophique : un cas est décrit avec des ulcérations Ølésions
cutanées des coussinets, de la langue, des gencives, du palais et de l’oro-pharynx
Ølocalisation des lésions. Elles se recouvrent de croûtes au niveau des métatarsiens, des
métacarpiens et des doigts. De multiples onychomadèses ainsi qu’une fragilité cutanée
Ølésions cutanées aux sites de frottements mécaniques sont également rapportées. (88)
64
¾Epidermolyse bulleuse jonctionnelle : les lignées étudiées présentent généralement de
nombreuses onychomadèses et onychodystrophies Ølésions cutanées avec une perte
quasi systématique des ongles (47).
Syndrome d’Ehlers-Danlos : dermatose très rare qui se manifeste par une peau fine,
hyperextensible et très fragile. Des déchirures spontanées Ølésions cutanées (ou suite à une
traction légère) de la peau peuvent survenir. Ces lésions saignent peu et cicatrisent facilement.
D'autres symptômes cliniques liés à la déficience de la structure du collagène dans d'autres
tissus que la peau sont observés : laxité ligamentaire, boiterie, opacité cornéenne,
cataracte…ØExamen général (108, 34)
10. Dermatoses comportementales
Les symptômes cliniques sont variés et se manifestent par des troubles comportementaux et
cutanés.
Alopécies auto-induites
¾Alopécie auto-induite symétrique : suite à une exacerbation du toilettage, le chat lèche
l'ensemble des zones corporelles qu'il peut atteindre ou plus discrètement la face
postérieures des cuisses et en région inguinale Ølocalisation des lésions (13, 5) ; on note
une alopécie totale ou partielle (poils coupés et clairsemés) associée à une surface de peau
intacte Ølésions cutanées. Ce type de lésion est décrit sous le terme d"alopécie extensive
féline" (5). Suivant l’intensité et la chronicité du léchage, des croûtes ou des érosions
cutanées peuvent apparaître Ølésions cutanées (47).
¾Alopécie auto-induite circonscrite : le léchage et/ou la succion de la peau concernent
une zone bien délimitée du corps, par exemple les membres, la queue (succion
caractéristique chez le Siamois), la face ventrale de l'abdomen, et le dos Ølocalisation
des lésions (47, 13). Les lésions cutanées sont circonscrites et se manifestent par
l’apparition d’érythème, d'érosions et d'ulcérations suivi d'une lichénification pigmentée
Ølésions cutanées (13, 47, 30). Une érosion parfois "en triangle" du planum nasale
associé à un ulcère labial atone de la lèvre supérieure est caractéristique d’un léchage
stéréotypé de la truffe (47).
65
Plaies auto-induites par grattage ou par morsure : la face et le cou (grattages, griffades), les
membres (morsures) et la queue (morsures, griffades) Ølocalisation des lésions sont les
principales parties du corps concernées par l’automutilation de l’animal. Les lésions prennent
l’aspect de croûtes, d’ulcères et/ou de nécrose Ølésions cutanées (47).
Onychophagie : les ongles Ølocalisation des lésions sont généralement rongés, cassés et
fissurés Ølésions cutanées. Les lésions unguéales évoluent sans périonyxis. (47)
11. Dermatoses environnementales
Ces dermatoses sont relativement fréquentes chez cet animal dont le mode de vie et les
capacités physiques l’exposent à des nombreux agents physiques, chimiques….
Dermatite solaire : cette dermatose atteint surtout les zones corporelles peu ou pas pigmentées
et où le poil est court ou absent. Ce sont typiquement les pavillons auriculaires les premiers
touchés Ølocalisation des lésions : exposés intempestivement aux rayons UV, ils présentent
dans un premier temps un léger érythème squameux associé à une alopécie circonscrite. La
douleur est absente à ce stade. Avec les expositions répétées au soleil, l’érythème s’étend et se
recouvre de croûtes avec parfois une incurvation de l’extrémité des pavillons auriculaires
Ølésions cutanées. La douleur augmente avec la sévérité des lésions. Le pourtour des
paupières et des lèvres Ølocalisation des lésions peut être touché en particulier chez les chats
blancs aux yeux bleus. Une dermatose actinique et parfois un
carcinome à cellules
squameuses peuvent apparaître au bout de quelques années. (108, 70)
Dermatite de contact par irritation : la localisation des lésions varie en fonction du type
d’agent auquel l’animal est exposé (lésions buccales si ingestion, au niveau du cou si collier
en cause…). Les parties du corps lésées présentent un érythème et des papules dans un
premier temps (les vésicules sont rares). Puis apparaissent des croûtes, des excoriations, une
hyperpigmentation, une lichénification voire parfois des ulcérations Ølésions cutanées. Le
prurit y est très intense Øprurit, ce qui peut occasionner des lésions supplémentaires par
morsure ou griffure. (108, 116)
66
Brûlure : les zones brûlées apparaissent en totalité au bout de 24 à 48 heures. Les lésions se
manifestent sous forme de nécrose, de plaies suintantes et malodorantes Ølésions cutanées.
Si les brûlures concernent 25% du corps, on note des manifestations systémiques (choc,
anémie, septicémie, lésions rénales) ØExamen général. (108, 35)
Gelure : l’extrémité des pavillons auriculaires, les doigts, le scrotum et le bout de la queue
sont les principales zones touchées par le froid Ølocalisation des lésions (104). La peau
apparaît en premier pâle et froide ; elle devient ensuite érythémateuse, œdémateuse et
douloureuse. Les poils des zones touchées peuvent blanchir. Par la suite, les extrémités des
oreilles s’incurvent ou tombent Ølésions cutanées (108).
Corps étrangers : les lésions se manifestent essentiellement par l’apparition de nodules,
d’abcès et de fistules suintantes Ølésions cutanées. Les surinfections sont fréquentes. (108)
12. Etats kérato-séborrhéiques
Ces Etats Kérato-Séborrhéiques (EKS) font partie d'un syndrome du même nom et
regroupent des dermatoses d'évolution chronique, caractérisées par des troubles de la
kératinisation, avec augmentation de la production de squames par l’épiderme et des troubles
de la production de lipides cutanés avec accumulation de lipides sébacés et épidermiques sur
la peau et les poils (manchons pilaires et comédons) (108). Ces dermatoses sont rares.
Séborrhée idiopathique primaire du chat :
Les chatons apparaissent sales dès 2-3 jours d'âge. Le pelage est terne, gras, malodorant,
alopécié à certains endroits et parsemé de nombreuses fines squames blanches et grises
Ølésions cutanées. Les pavillons auriculaires et les plis faciaux sont remplis de matière
cireuse ØExamen dermatologique et localisation des lésions. Une surinfection bactérienne
ou fongique peut survenir et être à l'origine d'une odeur rance (70, 89).
Dermatite faciale idiopathique des Persans et des Himalayens :
Une accumulation de débris kérato-sébacés est généralement observée autour des yeux, en
région péri-orale, sur le menton, dans les oreilles et parfois sur le cou Ølocalisation des
lésions. Ces débris apparaissent sous la forme d'un matériel cireux noirâtre qui adhère à la
peau et aux extrémités distales des poils. La peau est érythémateuse et prurigineuse Ølésions
67
cutanées et prurit ; une dermatite secondaire à Malassezia augmente la sévérité des lésions.
(108, 89)
Hyperplasie de la glande caudale :
Les poils apparaissent gras et emmêlés tout le long de la partie dorsale de la queue Ø
localisation des lésions. Une alopécie, des squames et des croûtes peuvent être observés et la
peau est parfois pigmentée Ø lésions cutanées. Les folliculites bactériennes secondaires ou
les furonculoses sont rarement décrites (108).
Acné :
Les premières lésions apparaissent sous forme de croûtes et de comédons Ø lésions cutanées
sur le menton, la lèvre inférieure et parfois celle supérieure Ølocalisation des lésions. Ces
lésions peuvent évoluer en papules, en pustules et en croûtes Ø lésions cutanées. Dans les
cas plus sévères, un prurit Ø prurit associé à une folliculite exsudative, une furonculose ou
une cellulite Ø lésions cutanées peuvent toucher le menton et les lèvres Ø localisation des
lésions avec œdème et épaississement de ces régions. Dans les cas chroniques, des kystes
folliculaires de taille variable et des cicatrices sont observés. Une lymphadénopathie est
présente selon la gravité des lésions Ø Examen général. (108, 118)
13. Dermatoses nutritionnelles
Ces dermatoses sont rares car les chats mangent des proies dans le milieu extérieur
Ø logement (Mode de vie) et /ou sont le plus souvent nourris avec des aliments industriels
généralement complets d'un point de vue nutritionnel Øalimentation (Mode de vie). Dans les
deux cas, on trouve des éléments nutritionnels spécifiques au chat comme des Acides Gras
Essentiels (acides linoléique et arachidonique) qui participent activement à l'intégrité cutanée
mais aussi des Acides Aminés Essentiels (taurine, arginine) et des vitamines A et D3 . Des cas
sporadiques de dermatoses cutanées peuvent exister notamment lorsqu'une alimentation
ménagère carencée est distribuée à un animal qui n'a pas accès au milieu extérieur pour
chasser Ø alimentation et logement (Mode de vie). Des carences en Acides Gras Essentiels
se manifestent le plus souvent par un prurit primaire d'intensité variable, un poil terne et des
lésions alopéciques, séborrhéiques et squameuses Ølésions cutanées. (104)
68
B. Diagnostic différentiel
Certaines dermatoses ont des localisations corporelles qui leur sont propres :
l'exemple type est celui du pemphigus foliacé dont les lésions périmamelonnaires sont
pathognomoniques.
Quatre
autres
grandes
topographies
corporelles
lésionnelles
Ølocalisation des lésions sont définies afin de faciliter la démarche diagnostique : la tête
(face, pavillons auriculaires et cou), le tronc et la queue, les extrémités (pattes, coussinets,
replis unguéaux et ongles), les jonctions cutanéo-muqueuses et la cavité buccale. Cette
première approche de diagnostic différentiel est à confronter avec l'aspect lésionnel et
anamnestique des dermatoses.
Tableau III : Dermatoses les plus fréquemment observées par localisation corporelle
chez le chat
Dermatoses fréquentes
Dermatoses plus rares et
ou sous-diagnostiquées
TETE
Face
dermatite atopique
démodécie
dermatophytose
intertrigo
allergie alimentaire
lèpre féline
otacariose
sporotrichose
poxvirose
FelV
pemphigus foliacé
gale notoédrique
Pavillons auriculaires
dermatite atopique
pemphigus foliacé
allergie alimentaire
épithélioma spinocellulaire
dermatophytose
vasculite
otacariose
démodécie
dermatite actinique
trombiculose
allergie aux piqûres de
moustiques
FeLV
gelure
69
Menton
granulome
éosinophilique
acné
folliculite bactérienne
dermatite à Malassezia sp.
dermatophytose
démodécie
Cou
dermatite atopique
panniculite
allergie alimentaire
impétigo
hypersensibilité aux
piqûres de puces
dermatite à Malassezia sp.
poxvirose
FelV
Lèvres
ulcère indolent
démodécie
vitiligo
candidose
FelV
épithélioma spinocellulaire
dermatite de contact
TRONC ET QUEUE
Dos et flancs
dermatite atopique
hypersensibilité aux
piqûres de puces
allergie alimentaire
séborrhée primaire
cheylétiellose
panniculite
dermatoses
psychogènes
fibrosarcome
Abdomen
dermatite atopique
érythème multiforme
allergie alimentaire
hypercorticisme
plaque éosinophilique
impétigo
alopécie extensive féline
dermatoses
psychogènes
70
Queue
hypersensibilité aux
piqûres de puces
dermatoses
psychogènes
vasculite
gelure
hyperplasie de la glande
caudale
EXTREMITES
Pattes
dermatophytose
granulome
éosinophilique
lèpre féline
dermatite de contact
démodécie
Coussinets
traumatique (brûlure,
gelure)
pemphigus foliacé
pododermatite
plasmocytaire
vitiligo
dermatite de contact
Griffes
pemphigus foliacé
vitiligo
hyperthyroïdie
Repli unguéal
pemphigus foliacé
JONCTIONS CUTANEOMUQUEUSES
érythème polymorphe
candidose
vitiligo
nécrose toxique de
l’épiderme
71
CAVITE BUCCALE
granulome
éosinophilique
candidose
plaque éosinophilique
érythème polymorphe
ulcère indolent
FIV
herpès et caliciviroses
ZONE PERIMAMELONNAIRE
pemphigus foliacé
72
III. SYMPTOMATOLOGIE CUTANEE
CHEZ LE CHAT
73
Les symptômes cutanés sont variés chez le chat, d'autant plus qu'il existe des
manifestations cutanées qui lui sont propres. Son comportement de toilettage brouille
fréquemment les pistes d'une dermatose associée à un prurit primaire et les propriétaires ne
font le plus souvent pas la différence avec un toilettage pathologique au cours duquel l'animal
se lèche, se gratte et /ou se mordille plus intensément et plus fréquemment. Il est donc
important de connaître les principales dermatoses associées à un prurit primaire pour pouvoir
établir un diagnostic différentiel rapide au moindre comportement de toilettage anormal.
D'autres dermatoses se manifestent par des lésions cutanées "classiques" : leur connaissance
est également un élément sémiologique important à intégrer dans un diagnostic différentiel.
74
A. Modalités réactionnelles propres au chat
Le prurit, quelle que soit son origine (parasitaire, virale, allergique…), s'accompagne le plus
souvent de manifestations cutanées inhérentes au chat. On distingue :
-la dermatite miliaire
-le Complexe Granulome Eosinophilique (C.G.E.)
-l'alopécie extensive féline
-la dermatite ulcérative pré-auriculaire
1. La dermatite miliaire féline
Cette entité est sans doute l'expression clinique la plus spécifique du chat (93) et
l'allergie aux piqûres de puces ØExamen dermatologique en est souvent la principale cause
(70). Une hypersensibilité (dermatite atopique, allergie alimentaire), une ectoparasitose
(cheylétiellose, otacariose, phtiriose, trombiculose…) et plus rarement une maladie autoimmune, une toxidermie… peuvent également être à l'origine d'une dermatite miliaire. De
nombreuses papulocroûtes de la taille d'une tête d'épingle Ølésions cutanées sont d'abord
palpées puis visualisées : ces croûtes ponctiformes non folliculaires (93) se détachent et
laissent généralement place à une plaque focale alopécique, érythémateuse voire ulcérée
Ølésions cutanées (70). La ligne du dos est la plus souvent atteinte (dessus de la tête, cou et
ligne du dos) mais une généralisation à l'ensemble du corps est possible dans les cas
chroniques Ølocalisation des lésions (70). Le prurit est très fréquent, constant et d'intensité
variable, sans rapport avec le nombre et le type de lésions Øprurit. Une adénopathie
périphérique est possible et est surtout marquée au niveau des ganglions inguinaux ØExamen
clinique. Des manifestations concomitantes du Complexe Granulome Eosinophilique peuvent
être observées ØExamen dermatologique.
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2. Le Complexe Granulome Eosinophilique (C.G.E.)
Il s'agit d'une modalité réactionnelle dont les causes sous-jacentes sont
essentiellement des parasitoses et des hypersensibilités (70). Elle se manifeste sous trois
entités cliniques principales très distinctes à savoir l'ulcère atone, la plaque éosinophilique et
le granulome éosinophilique.
a) Ulcère atone
Encore appelé ulcère indolent, il est considéré comme l'entité clinique la plus
fréquente du CGE. Il apparaît au début sous la forme d'un simple érythème puis évolue en
ulcération de couleur rouge à brun, alopécique et brillante, bien circonscrite, aux rebords
surélevés et très fermes et d'une taille variant de 2 mm à 5 cm de longueur Ølésions cutanées
(93, 70, 72). L'ulcère se localise généralement sur la lèvre supérieure, en regard du croc voire
de part et d'autre du planum nasale, à la jonction cutanéo-muqueuse Ølocalisation des
lésions (72). Une localisation sur le palais dur est également observée Ølocalisation des
lésions (72). Cette lésion est parfois impressionnante mais elle n'est ni gênante ni douloureuse
pour l'animal Øprurit (93, 70). Une évolution néoplasique de l'ulcère est possible (70). Une
atteinte palatine peut provoquer de petites hémorragies dont la chronicité peut être à l'origine
d'une anémie ØAnamnèse (72). D'autres entités du CGE peuvent être présentes sur un même
animal. Les femelles Øsexe (Animal) seraient prédisposées (72).
b) Plaque éosinophilique
Les chats atteints ont habituellement entre 2 et 6 ans Øâge (Animal) (70). Une
association avec une hypersensibilité ou une ectoparasitose est presque systématique
ØExamen dermatologique (70). Les plaques sont le plus souvent localisées sur l'abdomen
(région de l'ombilic), les faces médiales ou postérieures des cuisses, la région péri-anale, la
face crâniale des métacarpiens, les ars, la région inguinale, le cou et les espaces interdigités
Ølocalisation des lésions (70, 72). Elles apparaissent en relief, plus ou moins bien
délimitées, et sont généralement très érythémateuses, luisantes, suintantes, alopéciques et
fréquemment ulcérées Ølésions cutanées (70). Ces plaques sont souvent considérées comme
une coalescence de lésions de dermatite miliaire ØAnamnèse dermatologique (70). D'autres
entités du CGE peuvent être présentes sur le même animal ØExamen dermatologique. Le
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prurit est intense et se manifeste par un léchage continu Øprurit (70). Les femelles Øsexe
(Animal) seraient prédisposées (108).
c) Granulome éosinophilique
Il affecte en général les chats de moins de 2-3 ans Øâge (Animal) et de fortes
prédispositions familiales sont décrites. Ce granulome se présente sous différentes formes
cliniques :
-une plaque linéaire, bien délimitée, indurée, incolore ou rosée, non luisante, aux bords
surélevés, squameuse avec une peau intacte et une alopécie variable Ølésions cutanées ;
elle représente la forme classique du granulome éosinophilique. Les localisations
préférentielles sont la partie caudale ou médiale des membres postérieurs et plus rarement
le cou, le thorax et les membres antérieurs Ølocalisation des lésions. Elle ne semble pas
être gênante pour l'animal. Les jeunes chats âgés de 6 mois à 1 an sont plus fréquemment
atteints Øâge (Animal). (70, 93)
-des plaques érythémateuses et croûteuses ou des nodules Ølésions cutanées sur les
pavillons auriculaires Ølocalisation des lésions (93).
-une pododermatite avec ulcération des coussinets, érythème interdigité ou un œdème des
coussinets Ølocalisation et lésions cutanées (93).
-un œdème Ølésions cutanées de la lèvre inférieure ou du menton (ferme, arrondi et
asymptomatique) Ølocalisation des lésions (93).
-une forme buccale qui se manifeste par des nodules granulomateux fermes et des
ulcérations avec des foyers blanchâtres de nécrose collagénique Ølésions cutanées. Ces
lésions affectent la langue, le palais dur et/ou les amygdales Ølocalisation des lésions.
Les ulcérations peuvent causer des pertes de sang dont la chronicité favorise préfigure une
anémie et la douleur occasionnée est souvent associées à une dysphagie Øalimentation
(Mode de vie) (93, 70).
Le diagnostic différentiel doit inclure un traumatisme, un granulome bactérien ou fongique,
une dermatose néoplasique, métastatique ou hyperplasique, une toxidermie, un pemphigus ou
un xanthome cutané.
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3. L'alopécie extensive féline
Appelée également alopécie auto-induite ou alopécie symétrique, elle correspond à
une perte de poils secondaire à un léchage excessif, sans aucune lésion cutanée inflammatoire
(93) ; de fréquents vomissements de trichobézoards sont alors observés ØAnamnèse.
L'alopécie Ølésions cutanées atteint les régions facilement accessibles à savoir la face
interne et médiane des membres, l'abdomen, les flancs, les ars et les régions inguinales
Ølocalisation des lésions (93). Il est bon de rappeler à ce sujet que l'abdomen du chat est
recouvert de poils contrairement au chien : ceci n'est pas forcément évident pour le
propriétaire tout comme d'ailleurs la différence entre un toilettage physiologique et
pathologique : le vétérinaire doit donc rester vigilant sur l'anamnèse rapportée. Une allergie
aux piqûres de puces ØExamen dermatologique est souvent la cause principale d'apparition
de cette alopécie, surtout si les lésions sont en région inguinale ; d'autres causes (fongiques,
parasitaires ou allergiques) moins fréquentes sont également décrites : une douleur organique,
osseuse…et un trouble comportemental ne sont pas à exclure. Un trichogramme permet
l'observation de poils fracturés et de racines en phase anagène. (70)
4. La dermatite érosive et croûteuse de la face et du cou
Encore appelée dermatite ulcérative pré-auriculaire, cette dermatose se manifeste
suite au grattage intempestif de l'animal : croûtes, érythème, ulcération et /ou alopécie
Ølésions cutanées sont localisés en zone pré-auriculaire atteignant parfois les pavillons
auriculaires, les joues et le cou Ølocalisation des lésions. Une surinfection bactérienne est
fréquente. Cette entité est le plus souvent associée à une allergie alimentaire Øalimentation
(Mode de vie) ou à une otacariose ØExamen dermatologique ; d'autres causes sont moins
fréquemment
décrites : teignes, trombiculoses, cheylétielloses, dermatite atopique, ou
dermatite allergique aux piqûres de puces (70). Le prurit est assez fréquent Øprurit. (U, E)
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B. Dermatoses associées à un prurit primaire
Les dermatoses citées ci-dessous manifestent initialement un prurit dont l'intensité
conditionne par la suite la gravité des lésions auto-induites.
1. Dermatoses les plus fréquentes
Dermatite allergique aux piqûres de puces : le prurit est généralisé, d'intensité variable
(+à+++), saisonnier et corticosensible.
Allergie alimentaire : le prurit est généralisé ou localisé (tête et cou), d'intensité variable
(+à+++), non saisonnier et peu corticosensible.
Dermatite atopique : le prurit est généralisé ou localisé, d'intensité initialement faible (0à+)
puis de plus en plus importante (+à+++), saisonnier ou perannuel et corticosensible.
Otacariose : le prurit est le plus souvent intense (++à+++) et apparaît au niveau des zones
corporelles infestées.
Cheylétiellose : le prurit est le plus souvent intense (++à+++) et apparaît au niveau des zones
corporelles infestées.
Trombiculose : le prurit est saisonnier et d'autant plus intense que les localisations parasitaires
sont multiples.
Dermatophytose : le prurit peut être absent ou très intense (+++).
79
2. Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Allergie aux piqûres de moustiques : le prurit est localisé (tête essentiellement), d'intensité
variable (+à+++), saisonnier et corticosensible.
Allergie aux endoparasites : le prurit est généralisé ou multifocal, d'intensité variable (+à+++)
et non saisonnier.
Allergie de contact : le prurit est localisé (tête) ou généralisé, constant, d'intensité parfois
sévère (+++) et saisonnier ou perannuel.
Phtiriose : le prurit est d'intensité variable (+ à +++) et peut être absent.
Démodécie : le prurit est d'intensité variable (0à+++)
Folliculite bactérienne : le prurit est le plus souvent intense (++à+++) et apparaît au niveau
des zones corporelles infestées.
Dermatite de contact par irritation : le prurit est intense (++à+++) et apparaît au niveau de la
zone corporelle en contact avec l'agent irritant.
Réaction cutanée médicamenteuse : le prurit est intense (++à+++) et généralisé.
80
C. Lésions cutanées
Certaines lésions cutanées, qu'elles soient primaires ou secondaires, sont parfois
évocatrices de dermatoses. Ces éléments diagnostics sont à associer avec des éléments
topographiques et anamnestiques dans le cadre d'un diagnostic différentiel.
1. Dermatoses alopéciantes
Il existe plusieurs types d'alopécies : les alopécies totales se caractérisent par une
absence totale de poils sur la peau tandis que les alopécies partielles laissent apparaître un fin
duvet, des poils cassés ou bien quelques bourres de poils.
a) Dues à une anomalie de synthèse du poil : dermatoses anecdotiques
Hypotrichose congénitale, Pili torti, dysplasies folliculaire et pilaire : l'alopécie est le plus
souvent partielle et généralisée.
b) Dues à une perte de poils
i-
Dermatoses les plus fréquentes
Dermatophytie : l'alopécie est partielle et localisée.
ii- Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Diabète sucré : l'alopécie est partielle et symétrique au niveau inguinal, des flancs et des
membres postérieurs.
Hypercorticisme : une alopécie partielle du tronc est visible dans 60 à 80% des cas.
Hyperthyroïdie : l'alopécie du tronc est partielle et symétrique.
Défluxion télogène/anagène : l'alopécie est partielle et généralisée.
Carence en Acides Aminés Essentiels : l'alopécie est partielle et généralisée.
81
Folliculites bactériennes, Démodécie : l'alopécie est partielle et localisée.
c) Dues à une automutilation
Une activité intense de léchage, grattage, et /ou morsure favorise l'apparition de
croûtes et d'excoriations. Cette automutilation est primitivement associée à des :
Dermatoses psychogènes : des manifestations d'anxiété et de stéréotypies sont observées à
travers l'automutilation de l'animal Øcomportement (Mode de vie).
Dermatoses prurigineuses : un prurit primaire peut rapidement occasionner une automutilation
(cf. supra)
Alopécie extensive féline : le léchage est excessif mais n'entraîne pas de lésions cutanées
inflammatoires
2. Dermatoses ulcératives
Les ulcères correspondent à une perte de substance intéressant le derme ou
l’hypoderme et induisent la formation d’une cicatrice lors de guérison. Ils sont souvent
confondus avec des érosions ou des excoriations (érosions induites lors d’automutilation) qui
correspondent à une perte de substance superficielle de l’épiderme et dont la guérison
s’effectue sans laisser de traces.
82
Tableau IV : liste de dermatoses ulcératives selon leur localisation corporelle et leur fréquence
d’apparition
Dermatoses fréquentes
Dermatoses plus rares et/ou sousdiagnostiquées
Lésions focales
ulcère indolent
sporotrichose
plaque éosinophilique
brûlure
dermatite érosive et croûteuse de la
face et du cou
Lésions
généralisées
réaction cutanée médicamenteuse
nécrose toxique de l’épiderme
brûlure
Lésions
de
la
face
dermatite érosive et croûteuse de la pemphigus
face et du cou
sporotrichose
cryptococcose
allergie aux piqûres de moustiques
réaction cutanée médicamenteuse
érythème
polymorphe
(étiologie
virale surtout)
Lésions
muco-
cutanées
réaction cutanée médicamenteuse
viroses (herpès /calicivirose, FelV,
FIV)
83
3. Dermatoses nodulaires et fistuleuses
Tableau V : liste de dermatoses nodulaires et fistuleuses selon leur étiologie et leur fréquence
d’apparition
Dermatoses fréquentes
Dermatoses plus rares et /ou
sous-diagnostiquées
Origine bactérienne
abcès
folliculite bactérienne
Origine virale
poxvirose
lèpre féline
Origine allergique
granulome éosinophilique
Origine fongique
dermatophytose
cryptococcose
sporotrichose
Origine immunitaire
pododermatite plasmocytaire
Origine néoplasique
épithélioma basocellulaire
céruminome
complexe fibrosarcome
mastocytome
Origine idiopathique
corps étranger
84
xanthome cutané
4. Dermatoses squameuses et croûteuses
Tableau VI : liste de dermatoses squameuses et croûteuses selon leur étiologie et leur
fréquence d’apparition
Dermatoses fréquentes
Dermatoses plus rares et
/ou sous-diagnostiquées
Origine fongique
dermatophytose
Origine parasitaire
phtiriose
cheylétiellose
pulicose
otacariose
Origine immunitaire
pemphigus foliacé
réaction cutanée
médicamenteuse
Origine allergique
dermatite atopique
intolérance alimentaire
Etat kérato-séborrhéique
hyperplasie de la glande
caudale
acné
Origine néoplasique
épithelioma spinocellulaire
Origine environnementale
dermatite solaire
dermatite nutritionnelle
85
5. Dermatoses pustuleuses
Les pustules sont des lésions primaires très peu observées chez le chat : à leur
fragilité extrême est associée le comportement de toilettage du chat qui les éliminent
rapidement. Les dermatoses ci-dessous sont généralement associées à des pustules ; elles
seront justes citées.
Tableau VII : liste de dermatoses pustuleuses selon leur étiologie et leur fréquence
d’apparition
Dermatoses
Dermatoses plus rares et/ou sous-
fréquentes
diagnostiquées
Origine immunitaire
pemphigus foliacé
réaction cutanée médicamenteuse
Origine bactérienne
folliculite bactérienne
Origine fongique
dermatite à Malassezia sp.
Origine parasitaire
démodécie
Etat kérato séborrhéique
acné
86
6. Pododermatoses
Les pododermatoses peuvent correspondre à des lésions cutanées spécifiques
(périonyxis bactérien, pododermatite plasmocytaire, métastase cutanées d'adénocarcinome
pulmonaire…) ou non spécifiques, et être alors une manifestation cutanée de dermatoses
corporelles variées.
Une particularité féline est la présence d'un tissu original mésodermique développé, dénommé
coussinet fibro-myxoïde et situé entre l'insertion de la griffe et la troisième phalange, qui est à
mettre en relation avec l'importance des affections péri-unguéales dans cette espèce (47).
a) Dermatoses les plus fréquentes
FeLV et Herpèsvirose : les coussinets sont principalement atteints par des lésions croûteuses
et ulcératives.
Calicivirose : l'atteinte est pluripodale et ulcérative.
Dermatophytose : des lésions de périonyxis et d'onyxis pluri-podales sont décrites (mais
rares).
Dermatite atopique : une pododermatite quadripodale est rarement observée.
Allergie alimentaire : une pododermatite quadripodale est décrite.
Allergie de contact : les coussinets en contact avec l'agent irritant sont érythémateux à ulcérés.
Dermatite de contact par irritation : les coussinets en contact avec l'agent irritant sont
érythémateux à ulcérés.
87
b) Dermatoses plus rares et /ou sous-diagnostiquées
Poxviroses : les membres antérieurs sont atteints dans leur ensemble par des lésions
nodulaires.
Périonyxis bactérien : une atteinte nodulaire multi-unguéale et pluri-podale est très fréquente.
Des lésions multi-unguéales sont souvent associées à une maladie générale, l'atteinte uniunguéale étant plus en faveur d'une origine traumatique.
Lèpre : les membres peuvent être atteints dans leur ensemble par des lésions nodulaires.
Dermatite à Malassezia sp. : cette dermatose correspond le plus souvent à une surinfection
d'une ou de plusieurs lésions initiales.
Cryptococcose : des lésions nodulaires siègent sur les coussinets.
Trombiculose : les régions péri-inguéales présentent initialement des lésions érythémateuses
et papulo-croûteuses.
Démodécie : les membres sont atteints dans leur ensemble et sont secondairement le siège de
lésions érythémateuses et squamo-croûteuses.
Gale notoédrique : les membres sont atteints dans leur ensemble et sont secondairement le
siège de lésions érythémateuses et squamo-croûteuses.
Allergie aux piqûres de moustiques : les coussinets sont plus rarement atteints que la tête par
exemple. Une pododermatite unipodale est alors observée.
Pemphigus foliacé : une lésion classique de cette dermatose est l'atteinte du lit de l'ongle avec
la présence d'un exsudat crémeux. Une onychomadèse et une paronychie pluriunguéales sont
associées à des lésions érosives et croûteuses des coussinets.
Accidents cutanés médicamenteux : une pododermatite quadripodale peut apparaître.
88
Pododermatite plasmocytaire : des lésions érythémateuses à ulcératives affectent
généralement plusieurs coussinets de plusieurs pattes, avec une préférence pour le coussinet
métacarpien ou métatarsien central.
Vasculite : les extrémités podales présentent des lésions alopéciques et papuleuses qui
deviennent rapidement nécrotiques, ulcérées voire oedématiés.
Hypotrichose congénitale : une alopécie totale est observée avec une particularité chez les
Birmans qui perdent également leurs griffes.
Pili torti : une pododermatite et un périonyxis pluriunguéaux et pluripodaux sont présents sur
les quatre pattes.
Epidermolyses bulleuses héréditaires : les ongles sont fréquemment atteints avec des lésions
d'onychomadèse et d'onychodystrophie.
Vitiligo : les coussinets palmo-plantaires peuvent présenter des macules achromiques. Les
Siamois sont fortement prédisposés.
Brûlure : l'atteinte est pluri- ou unipodale et se manifeste par des lésions ulcérées et nécrosées
parfois accompagnées de manifestations systémiques (choc, septicémie…).
Engelure : une pododermatite pluri- ou unipodale est associée à des lésions nécrotiques.
Tumeurs du "complexe fibrosarcome félin" : des lésions nodulaires ulcérées peuvent atteindre
l'extrémité distale des membres.
Lymphome cutané T épithéliotrope : les coussinets sont parfois hyperkératosiques, ulcérés ou
dépigmentés.
Métastases digitées d'adénocarcinome pulmonaire : les lésions sont uni- ou pluridigitées sur
une ou plusieurs pattes et apparaissent nodulaires et ulcérées, fréquemment à l'origine d'une
onychomadèse.
89
Alopécie paranéoplasique pancréatique : les membres présentent une alopécie totale et les
coussinets un décollement dermo-épidermique douloureux. Cette dermatose s'accompagne de
signes cliniques généraux.
Dermatite exfoliative paranéoplasique : un dépôt cireux noirâtre est présent au niveau du lit de
l'ongle. Cette dermatose s'accompagne de signes cliniques généraux.
Xanthome cutané : des nodules ou des plaques couleur cire de bougie affectent les pieds de
l'animal.
Onychophagie : les ongles sont souvent cassés et fissurés. Ces lésions unguéales évoluent
sans périonyxis.
Un bilan clinique Øbilan clinique permet de rassembler les données cliniques et
anamnestiques les plus pertinentes afin de formuler par la suite des hypothèses diagnostiques
hiérarchisées (un maximum de cinq est suffisant) Øhypothèses diagnostiques.
90
IV. APPORTS DES EXAMENS
COMPLEMENTAIRES
91
La mise en œuvre d'examens complémentaires doit être abordable et judicieuse ; ces
examens sont précédés du symbole Ø en référence à leur mention dans la fiche de
consultation. Les résultats sont ensuite confrontés aux hypothèses diagnostiques pour aboutir
au diagnostic définitif.
92
A. Principaux examens complémentaires disponibles
1. Examens complémentaires de 1ère intention : principes
a) Observation à la loupe
Le peignage et le brossage du pelage permettent entre autre de récupérer sur un
papier des ectoparasites (puces, poux, cheyletielles, tique…) qui sont ensuite observés à la
loupe binoculaire ou au microscope (47).
b) Observation au lactophénol
Le lactophénol est utilisé pour éclaircir l’étalement de prélèvements en amas (poils,
cérumen…) et permettre une meilleure observation au microscope. Cet examen est utilisé
principalement pour l’observation de parasites (200 à 600 microns), de l’aspect des poils ou
de l’éventuelle présence de dermatophytes au sein de ceux-ci (trichogramme). Les trois
techniques suivantes en découlent :
Trichogramme : une dizaine de poils est prélevée par arrachement (épilation) dans le sens de
la pousse, à l'aide d'une pince ou avec les doigts. On note si cette épilation est aisée ou non.
Les poils sont ensuite disposés parallèlement au grand axe de la lame en les écartant les uns
des autres. L'observation microscopique s'effectue dans du lactophénol entre lame et lamelle
(objectif 4, 10, et 40 pour les détails) ; elle porte successivement sur la structure et la
composition du bulbe, de la tige et de l'apex qui peuvent subir de nombreuses modifications :
envahissement par des spores et des filaments (dermatophytes), manchon de sébum (acné,
démodécie), altérations cariées de la cuticule (pili torti, dysplasie pilaire…) (47). En cas de
léchage excessif, l'extrémité pilaire se cesse et des fragments de poils ingérés sont retrouvés
dans les selles Ø coprologie. (11, 47)
Raclage profond : les poils de la région étudiée sont préalablement coupés aux ciseaux pour
faciliter le prélèvement. Un pli de peau est fortement pressé (recherche de Demodex dans les
follicules pileux) et raclé vigoureusement, toujours dans le même sens et perpendiculaire au
pli de peau, jusqu'à la rosée sanguine (recherche de Demodex). Ce raclage s'effectue à l'aide
d'une lame de scalpel préalablement passée dans du lactophénol ou une huile minérale (pour
93
récupérer le produit du raclage) et concerne plutôt la périphérie des lésions, en évitant les
zones croûteuses. Le prélèvement (squames, cellules épithéliales, poils voire Demodex) est
dilacéré et écrasé dans du lactophénol puis observé entre lame et lamelle au microscope
(objectifs 4, 10 et 40 pour les détails). Cet examen est surtout utilisé pour identifier des
acariens à différents stades évolutifs : gales, cheylétielles, Demodex sp. et poux. (11, 47)
Ecouvillon auriculaire : lors d'une recherche de parasites (Otodectes voire Demodex), le
matériel obtenu par écouvillonnage (ou curetage) des conduits auditifs externes est déposé sur
une lamelle, dilacéré dans du lactophénol, recouvert d'une lamelle puis observé (11).
c) Cytologie (coloration RAL 555)
La coloration des prélèvements permet d’observer distinctement l’aspect des cellules
(quelques microns) et des micro-organismes de moins d’un micron (bactéries, levures...). Les
quatre techniques suivantes en découlent :
Calque : une lame préalablement dégraissée est appliquée sur une lésion superficielle
exsudative, ulcérée ou sur le contenu d'une pustule fraîchement décalottée à l'aiguille fine. La
lame est rapidement séchée puis colorée. L'observation au microscope (sans lamelle)
s'effectue à l'objectif 10 pour rechercher les zones riches en cellules et bien colorées puis en
immersion à l'objectif 100 (11). Cette technique est utilisée pour observer des germes
(bactéries, Malassezia, autres agents de mycoses), des leucocytes (granulocytes neutrophiles
pour les dermatoses inflammatoires, granulocytes neutrophiles dégénérés et images de
phagocytose pour les lésions purulentes, granulocytes éosinophiles pour les allergies et les
parasitoses), des cellules tumorales (mastocytome) et des cellules acantholytiques
(pemphigus) (11).
Scotch-test : cet examen utilise une bande de ruban adhésif transparent que l'on applique dans
les espaces interdigités ou les zones lichénifiées (recherche de Malassezia ou de bactéries) et
les zones squameuses (recherche de Cheyletiella). Le scotch est coloré comme un calque et
collé sur une lame pour l'observation microscopique de germes ou collé directement pour la
recherche d'ectoparasites. Les germes sont cependant moins bien colorés que sur un calque.
(11)
94
Raclage superficiel : cet examen procède globalement de la même façon que pour un raclage
profond, le prélèvement étant comme son nom l'indique plus superficiel, coloré et observé sur
une lame (objectifs puis 100 à immersion). Cet examen permet surtout d'observer des
Malassezia superficielles.
Ecouvillon auriculaire : le prélèvement s'effectue à l'aide d'un écouvillon (ou d'une curette)
qui est ensuite roulé sur une lame (3 bandes environ dans le sens de la longueur) et coloré
comme un calque pour une recherche de germes (bactéries, levures) ou de cellules
inflammatoires. (11)
d) Lampe de Wood
Cet examen permet (dans les cas d’infection par un dermatophyte induisant une
fluorescence) de confirmer une suspicion et de sélectionner les poils ou les squames infectés
en vue de la culture. Il se pratique dans l'obscurité la plus totale à l'aide d'une lampe U.V.
appelée lampe de Wood. Les observations sont effectuées sur les lésions mais aussi
systématiquement sur la face, les pavillons auriculaires, les extrémités et la région périanale
(11). Un examen est positif quand on obtient une coloration verte fluorescente des poils due à
la présence de ptéridine, pigments contenus dans les spores de certaines souches de
Microsporum canis (47). Des erreurs d'interprétation fréquentes sont dues à la présence de
squames (bleuâtres), de topiques (orangés) ou de séborrhée et d'exsudat (jaunâtres) (11). Les
poils positifs sont prélevés à la pince, déposés entre lame et lamelle dans du lactophénol et
observés au microscope (objectifs de 10 à 40) (11). En pratique, cet examen est positif pour la
majorité des souches de Microsporum canis (11). De part la fréquence et le polymorphisme
clinique des dermatophytoses chez le chat, son utilisation devrait être quasi systématique.
e) Ponctions ganglionnaire /masse
Le nœud lymphatique ou le nodule sont ponctionnés avec une aiguille de 20 à 25 G
(0,6 à 0,8 mm) montée sur une seringue de 10 mL (1 mL d'air est laissé dans la seringue pour
créer un vide partiel). L'aiguille est dirigée dans trois ou quatre directions tout en maintenant
le vide. Le piston est ensuite relâché avant de sortir du ganglion/nodule. L'aiguille est
démontée, de l'air est aspiré dans la seringue puis l'aiguille est remontée afin d'expulser son
95
contenu sur une lame. L'étalement se fait comme un frottis. Cet examen permet la mise en
évidence de germes, de cellules tumorales… (11, 47)
2. Examens complémentaires à résultats différés
Ils comprennent un ensemble d'analyses nécessitant des cultures ou la mise en œuvre
de techniques sophistiquées, dont les résultats impliquent souvent la participation d'un
laboratoire spécialisé et compétent (11).
a) Mycologie
Les examens mycologiques sont principalement mis en œuvre dans le dépistage et
l'identification de dermatophytes, et également pour l'identification de levures (93). Dans le
cas des agents de teignes (dermatophytoses), le prélèvement est constitué de croûtes et de
squames, obtenues par raclage à sec des lésions avec un scalpel (11). Des "tapis de Mariat "
(carrés de moquette enveloppés de papier aluminium et stérilisés) sont également utilisés en
frottant énergiquement le pelage d'animaux porteurs asymptomatiques (lésions discrètes ou
inapparentes) (11). Dans le cas des levures (dermatites à Malassezia), le prélèvement peut être
réalisé par écouvillonnage de lésions exsudatives. Tous ces prélèvements sont mis en culture
sur des milieux spécifiques en laboratoire (11) et conservés pendant 21 jours au minimum
(47).
b) Bactériologie
Cet examen est intéressant lors de rechutes ou d'inefficacité d'un traitement
antibiotique. Pour éviter au maximum les contaminations accidentelles lors du prélèvement,
une lésion fermée (type pustule) sera vidée par écouvillonnage (après avoir été décalottée à
l'aiguille fine) ou ponctionnée à la seringue. Le prélèvement est ensuite envoyé à un
laboratoire de bactériologie pour identifier le germe et réaliser un antibiogramme. (11)
96
c) Histologie
Les biopsies cutanées (1 cm d'épaisseur maximum) se portent préférentiellement sur
des lésions primaires (47). Diverses techniques sont utilisées : la biopsie en côte de melon est
préférable quand la lésion est de grand format (nodule), fragile (pustule, vésicule) ou profonde
(panniculite) ; le trépan à biopser (biopsy-punch) peut également être utilisé (47). Les
prélèvements sont envoyés dans une solution de formol à 10% à un laboratoire d'histologie
vétérinaire avec une feuille récapitulant les commémoratifs et l'anamnèse. Cet examen est
effectué lors de suspicion de tumeur cutanée, de dermatoses auto-immunes, de
génodermatoses …(11)
d) Intradermoréactions
Ces tests permettent d’identifier les antigènes responsables de l'allergie (dermatite
atopique et dermatite allergique aux piqûres de puces (DAPP) principalement (11)) et de
désensibiliser l'animal par la suite. Après anesthésie générale de l'animal, le principe consiste
en des injections intradermiques (0,05 mL) de divers extraits d'acariens, d'insectes, de pollens,
de moisissures, de phanères…sur la face latérale tondue du thorax. La lecture est réalisée 5-15
minutes après les injections (hypersensibilité de type I) et 24 à 36 heures après dans les cas
d'hypersensibilité de type IV (DAPP). Les critères principaux utilisés sont la taille de la
papule (+ à +++), la présence d'érythème au point d'injection et la palpation digitée qui permet
de déceler une réaction en profondeur. Cet examen n'est pas interprétable en cas
d'administration de corticoïdes (même locaux) dans le mois qui précède l'examen (15 jours
pour les antihistaminiques). (11)
e) Tests d'éviction (provocation)
Ces tests sont réalisés lors de suspicion de dermatoses allergiques. Tout traitement
(antibiotiques, corticoïdes, antihistaminiques) doit être suspendu depuis au moins deux
semaines (42). Les principales évictions concernent en premier lieu les puces (avec mise en
place d'un traitement adapté) et certains aliments (ceux ingérés au moins 6 mois à 2 ans avant
l'apparition des premiers signes cliniques). Une fois la dermatose contrôlée avec l'élimination
des puces ou d'un produit suspect (alimentaire ou autre), l'animal est de nouveau exposé à ces
97
éléments (test de provocation) : la réapparition de signes cliniques de dermatose allergique
permet d'identifier l'allergène responsable. (93)
f) Sérologies
Cet examen est effectué sur un échantillon de sang et permet de rechercher des
maladies telles que FIV, FeLV et la PIF.
g) Endocrinologie
Le diagnostic de certitude d’une hyperthyroïdie est réalisé grâce au dosage de la T4
libre basale. Celui de l’hypercorticisme nécessite le dosage du cortisol à T0 puis à T0+1h
après stimulation par du SynactèneND (ACTH de synthèse). Une mesure de la glycémie sur un
animal à jeun permet d’identifier un diabète. (124)
h) Coprologie
Cet examen nécessite la récolte d'au moins 5 grammes de selles qui feront ensuite
l'objet d'un examen macroscopique et microscopique. Il permet de confirmer notamment le
diagnostic d'helminthoses qui peuvent être à l’origine de manifestations cutanées (allergie aux
endoparasites) (11).
i) Numération -Formule
Cet examen consiste en un prélèvement de sang veineux sur tube EDTA. Il est utilisé
lors d'atteinte de l'état général, d'un suivi de processus infectieux ou de la surveillance des
effets secondaires d'un traitement.
j) Biochimie sanguine
Cet examen consiste en un prélèvement de sang veineux sur tube sec. Il est demandé
lors d'un bilan pré-anesthésique et permet de diagnostiquer une atteinte de certains organes
(ou de suivre son évolution). Le dosage des fructosamines est également réalisé pour le
diagnostic de diabète sucré.
98
k) Imagerie
La radiographie, l’échographie, l’otoscopie numérique et la fistulographie sont des
examens d'imagerie utilisés en dermatologie (62).
l) Technique d'amplification génique (PCR)
Certaines affections peuvent être dépistées par PCR : herpesvirose, calicivirose,
Panleucopénie Infectieuse Féline, lèpre féline.
99
100
B. Apports des examens complémentaires
1. Dermatoses bactériennes
a) Pyodermites de surface
Un Øexamen cytologique (calque sur les lésions exsudatives) permet d'observer des
cellules inflammatoires et de nombreuses bactéries dont l'identification est réalisée en
Øbactériologie (74).
b) Pyodermites superficielles
Impétigo : un Øexamen cytologique (calque cutané par exemple) permet d'observer la
présence de cellules inflammatoirees (neutrophiles…) et souvent de bactéries dont
l'identification est réalisée en Øbactériologie (culture d'une pustule intacte) (70). L'Øexamen
histologique de biopsies lésionnelles révèle la présence de pustules non folliculaires dont le
contenu est formé de granulocytes nombreux et dégénérés (47).
Folliculite bactérienne superficielle : l'Øexamen cytologique est réalisé en première intention
et permet l'observation de nombreuses bactéries intra- et extracellulaires ainsi que de
nombreux granulocytes neutrophiles infectés et dégénérés. Un Øcalque cutané sera
préférable lors de lésions exsudatives à ulcérées tandis que le Øscotch-test sera choisi lors de
lésions papulo-croûteuses. Un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles permet le
diagnostic d'infection bactérienne mais également celui d’une dermatose sous-jacente
(démodécie par exemple). L'identification des germes est faite en bactériologie. Dans tous les
cas, une recherche de maladie générale (Ørecherche FIV-FeLV…) ou de dermatose sousjacente doit être entreprise (47).
c) Pyodermites profondes
Folliculite profonde, furonculose et cellulite : un Øexamen cytologique (calque sur les
lésions exsudatives) permet d'observer des cellules inflammatoires et de nombreuses bactéries
dont l'identification est réalisée en Øbactériologie. Un Øexamen histologique de biopsies
lésionnelles est diagnostic (74).
101
Abcès sous-cutané : l'Øexamen cytologique du pus, l'identification des germes par culture
bactérienne (Øbactériologie) et le dépistage des rétroviroses (Ørecherche FIV-FeLV) ne
sont nécessaire qu'en cas de récidives (47).
Pseudomycétome bactérien (botryomycose) : un Øexamen cytologique de grains écrasés
montre de nombreuses bactéries non filamenteuses dont l'identification est réalisée par une
Øculture bactériologique. Un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles profondes
montre une dermatite pyogranulomateuse centrée sur des colonies bactériennes entourées par
une réaction de type Splendore-Hoeppli (47)
Granulome mycobactérien
¾Lèpre féline : l'examen complémentaire de choix est l'Øexamen histologique de
biopsies lésionnelles profondes qui montre généralement une réaction de type
"lépromateuse" caractérisée par une dermatite granulomateuse riche en macrophages et en
cellules géantes, et la présence de bacilles (visibles nettement au colorant Ziehl) en très
grand nombre, en position intra-cellulaire (47, 66). Une identification des mycobactéries
par ØPCR est désormais disponible (108).
¾Granulome mycobactérien atypique : un Øcalque cutané sur les lésions exsudatives
permet d'observer des images pyogranulomateuses et des éléments bactériens
intracellulaires (coloration Ziehl-Neelsen) dont l'identification doit être faite par ØPCR
afin de différencier cette dermatose de la lèpre féline. L'Øexamen histologique de
biopsies lésionnelles profondes (en côte de melon) se caractérise par une dermatite
nodulaire ou diffuse et/ou une panniculite pyogranulomateuses : on observe surtout des
granulocytes neutrophiles centrés sur des vacuoles optiquement vides où l'on peut voir
parfois des bacilles. Une recherche de maladie sous-jacente (Ørecherche FIV-FeLV)
doit être systématique (117, 47, 108).
Périonyxis bactérien : un Øcalque cutané sur les lésions purulentes montre de nombreux
éléments bactériens dont l'identification est faite grâce à une culture bactérienne
(Øbactériologie). L'Øexamen histologique des biopsies lésionnelles révèle la présence de
pyogranulomes riches en granulocytes neutrophiles, en histiocytes et en lymphocytes, parfois
centrés sur des vacuoles lipidiques (48). Une recherche d'une cause sous-jacente (Ørecherche
FIV-FeLV…) doit être systématique (47).
102
2. Dermatoses fongiques
a) Mycoses superficielles
Dermatophytoses : un examen à la Ølampe de Wood est réalisé dans un premier temps ; un
résultat positif est évocateur d'une dermatophytose à Microsporum canis et les poils qui
apparaissent fluorescents (verdâtres) sont prélevés pour être examinés au microscope
(Øtrichogramme) et /ou mis en culture en vue de l'identification de la souche. Le
trichogramme permet de mettre en évidence la présence de spores tout autour de la tige pilaire
(envahissement ectothrix) (47). La culture fongique (Ømycologie) est l'examen de choix pour
le diagnostic des dermatophytose car elle permet l'identification du genre et de l'espèce
responsable (47, 108). Un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles permet parfois
d'établir un diagnostic de certitude précoce (16).
Dermatites à Malassezia : un Øexamen cytologique (raclage cutané superficiel) permet
d'observer ces levures dont le bourgeonnement à base large leur donne un aspect
caractéristique d’empreinte de pas ; un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles
montre leur colonisation de la couche cornée de l'épiderme (16).
b) Mycoses sous-cutanées
Sporotrichose : un Øexamen cytologique de l'exsudat permet l'observation d'un grand
nombre d'éléments fongiques tout comme l'Øexamen histologique de biopsies profondes
(47). La levure en question a une forme typique en forme de cigare de 2 à 4 micromètres de
longueur, intra- ou extra-cellulaire (108). Une Øculture fongique à partir de prélèvements
tissulaires profonds permet d'identifier le champignon (47).
Candidose : un Øexamen cytologique permet de mettre en évidence des levures et une
culture fongique (Ømycologie) d’identifier la levure responsable (108).
103
c) Mycoses systémiques
Cryptococcose : un Øexamen cytologique des lésions montre une réaction inflammatoire
(pyo)granulomateuse avec de nombreux éléments fongiques qui apparaissent en forme de
sphères entourées par un halo clair (une coloration à l'encre de Chine améliore cette
observation). Ces levures sont également retrouvées en grand nombre à l'Øexamen
histologique des biopsies lésionnelles. Les exsudats et les prélèvements de tissus ou d'urines
peuvent être utilisés pour réaliser une Øculture fongique afin d'identifier les levures. Un test
sérologique (test d'agglutination au latex) permet de diagnostiquer rapidement une infection
aux cryptocoques (72, 47, 108).
3. Dermatoses parasitaires
Infestation par des tiques : l'observation macroscopique des tiques sur l'animal est
généralement suffisante pour diagnostiquer une infestation par ces ectoparasites.
Trombiculose : l'observation à l'œil nu ou à la loupe est généralement suffisante pour mettre
en évidence les larves hexapodes de couleur orangée et un examen microscopique (Øraclage
cutané, Øscotch-test) permet de les identifier. Ces larves ne sont pas toujours présentes lors
de la consultation. (44, 108)
Otacariose : un Øécouvillonnage auriculaire peut être réalisé en observant le prélèvement
dans du lactophénol. Celui-ci révèle la présence de nombreux otodectes aux stades adultes et
immatures (œufs, larves, nymphes). Lors d'atteinte corporelle, un Øraclage cutané permet
l'observation d'un plus petit nombre d'otodectes. (44)
Cheylétiellose : un Øscotch-test ne permet pas toujours de mettre en évidence les
cheylétielles et leurs oeufs, en particulier chez les chats à poils longs (44). Par contre, il
semble plus facile d'observer des poils au microscope dans du lactophénol entre lame et
lamelle pour visualiser les œufs attachés aux poils voire parfois les adultes (44).
104
Démodécie : l'examen complémentaire de choix est un Øraclage cutané profond pour mettre
en évidence les parasites (Demodex sp.) à différents stades évolutifs (44). Cet examen
s'accompagne d'une recherche de maladie sous-jacente comme par exemple une rétrovirose
(Øtests FIV-FeLV), un diabète sucré (Øbiochimie)… (44).
Gale notoèdrique : les Øraclages cutanés (à la rosée sanguine) permettent l'observation de
nombreux parasites aux stades adultes et immatures (œufs, larves, nymphes) ainsi que leurs
déjections (pellets). (44)
Phtiriose : les poux et les lentes sont observés à l'œil nu ou à la loupe (le Øbrossage ou le
Øpeignage facilitent cette observation) et leur identification est réalisée au microscope (44).
Pulicose : le Øpeignage ou le Øbrossage facilitent l'observation à l'œil nu des puces et des
déjections. L'identification est réalisée sous microscope.
Myiase cutanée : une observation à l'œil nu d'une larve in situ est suffisante dans un premier
temps et l’identification précise de l’espèce nécessite les compétences d’un parasitologue
vétérinaire (108, 55).
4. Dermatoses virales
FeLV : un Øexamen sérologique est réalisé par un laboratoire spécialisé (détection des
antigènes de la protéine p27 du virus ) (2, 112). Un Øexamen histologique montre la
présence de cellules géantes, de type syncytial, formées à partir des kératinocytes de
l'épiderme et de l'épithélium folliculaire (91) pour les dermatoses à cellules géantes.
FIV : un Øexamen sérologique est réalisé par un laboratoire spécialisé (détection des
antigènes de la protéine p24 du virus) (112, 81).
Poxvirose : un Øexamen cytologique réalisé à partir d'un calque cutané permet d'observer
des inclusions éosinophiliques intracytoplasmiques dans les kératinocytes, caractéristiques
des poxviroses (47). Cet examen requière cependant de bonnes connaissances en cytologie.
Un Øexamen histologique permet de renforcer le diagnostic : les biopsies réalisées aux
marges des lésions récentes permettent d'observer des corps d'inclusion éosinophiliques
105
intracytoplasmiques de 3 à 7 micromètres de diamètre qui dilatent les cellules de l'épiderme et
des annexes (follicules pileux, glandes sébacées) (47, 71). Une amplification génique
(ØPCR) pourrait se révéler complémentaire de l'histopathologie (71).
Péritonite Infectieuse Féline : l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles est
caractéristique et montre un pyogranulome centré sur un vaisseau sanguin (36). Un
hémogramme (ØNumération-Formule) révèle la présence de façon variable d'une
leucocytose et d'une lymphopénie, associée à une anémie modérée et non régénérative (36).
Un examen Øbiochimique montre une augmentation significative de la protidémie (>80g/L)
dans 50% des formes humides et 70% des formes sèches (hypergammaglobulinémie parfois
associée à une hypoalbuminémie) (36). Un Øexamen sérologique (non spécifique de la PIF)
peut être réalisé notamment si les lésions histopathologiques ne sont pas pathognomoniques
ou si l'animal n'a pas été en contact avec d'autres congénères depuis 8 semaines (chat
considéré comme indemne si le résultat est négatif) (36).
Papillomavirose : l'Øexamen histologique est l'examen complémentaire de choix (dysplasie
et hyperplasie folliculaire et épidermique avec des koilocytose) (47, 108).
Dermatite ulcérative associée à l'herpèsvirus félin de type 1 : en fonction du matériel
disponible, un frottis conjonctival coloré au MGG (May Grünwald Giemsa) (Øexamen
cytologique) permet d'observer de nombreux polynucléaires neutrophiles et lymphocytes qui
témoignent d'une intense stimulation antigénique (111). L'Øexamen histologique de biopsies
lésionnelles correctement réalisées (comportant des zones épidermiques non ulcérées, à
proximité d'ulcérations récentes et non remaniées) permet de visualiser des inclusions virales
type herpèsvirus dans les kératinocytes (108, 111, 52). Un Øexamen sérologique permet
d'établir un diagnostic de certitude (111). L'amplification génique (PCR) est très sensible et
spécifique et constitue l'examen complémentaire de choix (111, 52).
Calicivirose : une amplification génique (ØPCR) peut être réalisée. L'isolement du virus sur
culture cellulaire permet son identification (71).
106
5. Dermatoses allergiques
Le diagnostic des dermatoses allergiques repose principalement sur l’examen
clinique et le diagnostic différentiel des autres causes de prurit. Les Øexamens histologiques
de biopsies lésionnelles confirment ou infirment la nature allergique de la dermatose en cours,
voire en précisent l’étiologie.
Dermatite atopique : un Øtest d'éviction (provocation) est réalisé en premier lieu pour
exclure une allergie aux piqûres de puces (DAPP) ou une allergie alimentaire (108, 93, 38).
Les ØIDR sont actuellement les tests de référence pour mettre en évidence une
sensibilisation à des pneumallergènes et d'identifier les facteurs environnementaux qui
déclenchent la maladie clinique chez les sujets prédisposés (93). Selon une étude de PROST,
Dermatophagoïdes farinae est le principal allergène représenté avec 80% de réactions
positives parmi les 90 chats étudiés (93).
Allergie de contact : un Øtest d'éviction – provocation est réalisé pour identifier l'agent
initiateur de cette dermatose. Concrètement, l'animal est lavé avec un shampooing
hypoallergénique pour le débarrasser de substances allergéniques potentielles et la substance
suspectée est supprimée de son environnement pendant 15 à 30 jours. Une réexposition à
l'allergène potentiel doit entraîner l'apparition de la dermatose en 7 à 10 jours. (93)
Intolérance alimentaire : un Ørégime d'éviction – provocation est mis en place. Il consiste à
donner à l'animal une alimentation qui ne contient aucun des ingrédients qu'il aurait pu
ingérer auparavant de façon répétée. Un régime familial est préférable : de la viande crue de
cheval, lapin, agneau ou canard par exemple. Cette alimentation dure au moins 8 à 10
semaines. Si le régime est efficace, les aliments de l'ancienne ration sont réintroduits : ce test
de provocation permet de confirmer le diagnostic ; une réintroduction sélective et progressive
(un tous les 15 jours) des aliments permet d’identifier l’agent responsable de l’allergie. La
réapparition des symptômes doit être appréciée en fonction du prurit qui survient rapidement
(48 à 72 heures). (42, 93)
107
Dermatite par Hypersensibilité aux Piqûres de Puces (DHPP) : le principe de l'examen
consiste à éliminer les puces par un traitement anti-puces adapté et régulier (Øtest
d'élimination). La disparition des signes cliniques suite à l'élimination des puces permet
généralement de poser un diagnostic de DHPP.
Allergie aux morsures de tiques : un Øexamen histologique révèle une inflammation
éosinophilique sévère et profonde
Allergie aux piqûres de moustiques : un Øexamen histologique révèle une inflammation
éosinophilique sévère et profonde (86)
Allergies aux endoparasites : dans la pratique, un Øtest d'élimination basé sur une
vermifugation de l'animal peut servir à soutenir une suspicion clinique.
6. Dermatoses à médiation immune
a) Dermatoses auto-immunes
Pemphigus foliacé et érythémateux : un Øexamen cytologique du contenu des pustules
permet de mettre en évidence de nombreux kératinocytes acantholysés, arrondis, isolé ou
groupés et des granulocytes neutrophiles non dégénérés. Un Øexamen histologique de
biopsies cutanées est alors préféré et permet de différencier les deux types de pemphigus.
(123, 47, 70).
b) Dermatoses à médiation probablement immune
Maladie des agglutinines froides : le titrage des agglutinines froides est l'examen
complémentaire de choix.
Réactions cutanées médicamenteuses : l'arrêt du médicament (Øtest d'éviction) suivi environ
deux semaines après par la guérison des lésions est fortement évocateur de l'implication de ce
médicament dans l'apparition de la dermatose. Un Øtest de provocation (réintroduction du
médicament) est proscrit (risque de réaction plus sévère voire mortelle). (70)
108
Erythème polymorphe : l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles permet d'établir un
diagnostic de certitude mais non d’identifier la cause sous-jacente (70, 107).
Nécrose toxique de l'épiderme : l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles permet
d'établir un diagnostic de certitude (108).
Vasculite : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles primaires est diagnostique
mais ne permet pas d’identifier la cause sous-jacente. (70)
Chondrite auriculaire plasmocytaire : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles
révèle une inflammation lymphoplasmocytaire et une nécrose du cartilage.
Pododermatite plasmocytaire féline : après ponction à l'aiguille fine, un Øexamen
cytologique représente une aide fiable au diagnostic en mettant en évidence un nombre
important de plasmocytes (et de quelques neutrophiles) (15, 70). Un Øexamen histologique
de biopsies lésionnelles permet d'établir un diagnostic de certitude : il révèle une dermatite
périvasculaire avec infiltration de cellules plasmocytaires (123). Des modifications
hématologiques peuvent également être recherchées (Numération-Formule) : anémie,
leucocytose, éosinophilie, neutrophilie…(15)
Folliculite murale lymphocytaire mucineuse dégénérative (FMLMD) : l'Øexamen
histologique de biopsies lésionnelles est diagnostique (une infiltration par des cellules
mononucléées le long des follicules pileux et au sein des glandes sébacées est responsable de
leur destruction). (47)
7. Dermatoses d’origine hormonale et métabolique
Hypercorticisme : dans la pratique, un dosage du cortisol (Øendocrinologie) peut être réalisé
à To puis à To+1h après stimulation par du SynactèneND (ACTH de synthèse) (124).
Néanmoins, le recours aux techniques d’imagerie comme l’échographie des surrénales ou
l’utilisation du scanner est préféré chez le chat.
Hyperthyroïdie : un dosage des T4 libres basales (Øendocrinologie) est réalisé en pratique
(99, 28).
109
Diabète sucré : le dosage de la glycémie permet un diagnostic rapide d’hyperglycémie ; celui
des fructosamines (Øbiochimie) rend compte des variations de la glycémie sur une dizaine de
jours et est utilisé notamment pour surveiller l’efficacité d’un traitement à base d’insuline
(108).
Xanthome cutané : un Øexamen histologique des biopsies lésionnelles est diagnostique et
doit être réalisé en association avec un Øbilan biochimique (cholestérolémie…) (59, 25).
Alopécie paranéoplasique pancréatique : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles
évocateur est associé à une échographie abdominale (Øimagerie) pour visualiser la tumeur
pancréatique et les métastases hépatiques et/ou biliaires (valeur pronostique). Une
cytoponction échoguidée peut être réalisée pour déterminer l'origine de la tumeur. En
pratique, pour des raisons de coût et de matériel, une laparotomie exploratrice suivie ou non
de l’exérèse du pancréas est préférée. (47, 90, 108)
Dermatite exfoliative paranéoplasique : les principaux examens réalisés sont une radiographie
du thorax (masse en région médiastinale compatible avec un thymome) et une échographie de
la tumeur (masse hyperéchogène) avec cytoponction échoguidée (Øimagerie) qui permet de
réaliser un Øexamen cytologique (petits lymphocytes matures, mastocytes et granulomes
éosinophiliques). Dans la pratique, un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles est
réalisé en premier car les symptômes cutanés apparaissent avant les symptômes systémiques.
(97)
Défluxion en phase télogène/anagène : un trichogramme permet de constater que tous le
bulbes pileux sont en phase télogène lors de défluxion en phase télogène et que la structure
des poils est focalement anormale lors de défluxion en phase anagène (70, 79, 108).
110
8. Dermatoses néoplasiques, métastatiques et hyperplasiques
Les examens histologiques de biopsies lésionnelles sont les examens complémentaires de
choix pour le diagnostic de certitude des dermatoses d’origines néoplasique, métastatique et
hyperplasique. Quelques particularités histologiques peuvent être précisées :
a) Néoplasmes épithéliaux
Epithélioma spinocellulaire : l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles est l'examen
complémentaire de choix (47). La malignité et l'agressivité de la tumeur sont corrélées au
pourcentage de cellules différenciées (kératinocytes) observées (47).
Epithélioma spinocellulaire in situ
¾Epithélioma spinocellulaire in situ multicentrique (maladie de Bowen) : l'Øexamen
histologique de biopsies lésionnelles est l'examen complémentaire de choix et permet
d'observer notamment des images d'hyperplasie et de dysplasie épidermique et folliculaire
(108, 4).
b) Néoplasmes mésenchymateux
Complexe fibrosarcome félin
¾Tumeurs du complexe fibrosarcome félin : l'Øexamen histologique de biopsies
lésionnelles permet d'identifier les fibrosarcomes sensu stricto, les fibrohistiocytomes
malins, les sarcomes indifférenciés, les chondrosarcomes et ostéosarcomes extrasquelettiques et les fibromatoses (68).
Lymphome cutané T épithéliotrope : l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles est
l'examen complémentaire de choix (47, 108). Il est caractérisé par un infiltrat massif de
lymphocytes dans l'épithélium et la présence de "cellules du mycosis" (grands lymphocytes de
20 à 30 micromètres de long avec noyaux hyperchromatiques)
111
c) Métastases cutanées
Métastases digitées d'adénocarcinome pulmonaire : le recours à des clichés radiographiques
(Øimagerie) permet d'observer des lésions lytiques au niveau des phalanges et une tumeur
pulmonaire au niveau thoracique. Un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles ostéocutanées révèle généralement une infiltration tumorale au sein de l'os phalangien (47).
d) Dermatose hyperplasique
Polype nasopharyngé : un examen otoscopique peut être complété par un examen des voies
respiratoires supérieures sous anesthésie générale (108). Un Øexamen histologique de la
lésion sera suivi ou non d’une exérèse chirurgicale (101).
9. Génodermatoses
a) Anomalie structurale de la tige pilaire
Pili torti : un Øtrichogramme montre des poils tordus, enroulés ou fracturés. Un Øexamen
histologique de biopsies lésionnelles confirme ces anomalies (37).
Dysplasie pilaire du chat Abyssin : un Øtrichogramme révèle des renflements en forme
d'oignons au sein de s tiges pilaires des vibrisses et des poils primaires. Un Øexamen
histologique de biopsies lésionnelles ne montre aucune anomalie des follicules pileux (47)
Dysplasie folliculaire : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles montre une
dysplasie des follicules et des tiges pilaires (102).
b) Trouble de la croissance pilaire
Hypotrichose congénitale : un Øtrichogramme permet d'observer exclusivement des poils
secondaires, petits et très fins. Un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles montre une
absence ou une hypoplasie des follicules pileux. (108, 12)
112
c) Trouble de la pigmentation mélanique
Hypopigmentation
¾Syndrome de Waardenburg : l’animal est le plus souvent blanc, sourd et a les yeux
bleus.
¾Vitiligo : les biopsies cutanées sont évocatrices (Øexamen histologique) (47)
¾Syndrome de Chediak Higashi : l’animal est un Persan à la robe bleue et aux yeux
jaunes. Un Øexamen histologique révèle la présence de lysosomes géants dans de
nombreuses cellules, en particulier dans les polynucléaires neutrophiles et les
macrophages. Des troubles de la coagulation peuvent être notés (Øtest de coagulation).
Hyperpigmentation
¾Lentigines : l'Øexamen histologique de biopsies lésionnelles est l'examen
complémentaire de choix.
¾Névus épidermiques : cf. néoplasie
¾Urticaire pigmentaire : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles est évocateur
de la dermatose (47, 108).
d) Epidermolyses bulleuses héréditaires
Epidermolyse bulleuse dystrophique : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles
montre un clivage au sein de la membrane basale (47).
Epidermolyse bulleuse jonctionnelle : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles
montre un clivage dermo-épidermique sous la jonction dermo-épidermique (88).
e) Asthénies cutanées héréditaires
Syndrome d'Ehlers-Danlos : un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles montre des
anomalies qualitatives et quantitatives des fibres de collagène dermiques (34, 33).
113
10. Dermatoses comportementales
Un Øtrichogramme permet de révéler l'origine auto-induite des lésions (alopécie) (47).
11. Dermatoses environnementales
Dermatite solaire : l'aspect histologique (Øexamen histologique) des biopsies lésionnelles est
généralement diagnostic (70).
Dermatite de contact : lorsque les lésions ne sont pas trop importantes, la réexposition de
l'animal à l'élément suspecté permet de confirmer ou non son implication dans la dermatose
(Øtest de provocation) (108).
Brûlure : un examen histologique de biopsies lésionnelles est diagnostique (108).
12. Etats kérato-séborrhéiques
L'aspect clinique et anamnestique est généralement suffisant pour établir un
diagnostic.
Des examens complémentaires comme un Øexamen histologique de biopsies lésionnelles ou
un Øtrichogramme (observation de manchons pilaires) apportent des éléments diagnostics
non déterminants (47, 108).
114
V. ELABORATION DE LA FICHE
CLINIQUE DE CONSULTATION
115
L’ensemble des données précédemment étudiées peuvent être synthétisées dans une
fiche clinique de consultation, le principe étant de poser un ensemble de questions simples et
précises au propriétaire de l’animal. Ces questions ont pour objectif de retrouver les éléments
anamnestiques et cliniques pertinents associés à une ou des dermatoses, ce qui oriente plus
facilement et plus rapidement le consultant dans le choix de ses hypothèses diagnostiques.
L’élaboration de cette fiche concilie à la fois un intérêt médical de premier ordre, de par la
qualité du diagnostic clinique auquel elle aboutit, un intérêt pédagogique pour les élèves de
l’ENVA, de par la qualité de la démarche diagnostique qu’elle propose et une relation
privilégiée entre le propriétaire et le consultant.
Cette fiche s’inspire largement de celle utilisée en dermatologie canine et la trame de la
démarche diagnostique est constituée par l’enchaînement des parties suivantes :
identifications du propriétaire et de l’animal, motif de consultation, mode de vie, anamnèse
(générale et dermatologique), examen clinique (général et dermatologique), bilan clinique,
hypothèses diagnostiques, examens complémentaires, diagnostic et conduite à tenir.
116
A. Identifications de l’animal et du propriétaire
Le recueil d’informations relatives à l’animal constitue une première étape
importante pour la suite de la démarche diagnostique.
Connaître le nom de l’animal et l’utiliser tout au long du questionnaire est souvent bien vu
par le propriétaire et initie la confiance entre lui et le consultant.
La date de la consultation permet d’apprécier l’historique du cas lors de consultations
antérieures.
Le sexe de l’animal (mâle ou femelle, stérilisé ou non) doit être précisé (parfois
cliniquement), les mâles entiers étant par exemple de bons sujets à dermatoses d’origine
traumatique (abcès notamment) ou « opportunistes » (associées aux rétroviroses).
L’âge du chat oriente généralement sur l’étiologie de la dermatose : origine parasitaire ou
génodermatose avant la maturité sexuelle, allergie ou génodermatose au stade jeune adulte,
dysendocrinie vers 6-10 ans et origine néoplasique après 6 ans.
La race du chat peut parfois orienter le consultant dans sa démarche diagnostique tant par le
type de pelage de l’animal (foncé ou clair, poils longs ou courts) que par sa prédisposition à
certaines dermatoses.
La détermination du poids de l’animal permet d’adapter les posologies mais également
d’apprécier l’état général et son évolution.
Les coordonnées du vétérinaire référant doivent être mentionnées s’il y a lieu pour que
celui-ci puisse recevoir un compte-rendu de la consultation ; cela met en jeu l’image de
marque et l’obligation déontologique de l’école.
La date des derniers rappels de vaccins renseigne sur le statut vaccinal de l’animal. Une
vermifugation récente préserve l’animal des parasites intestinaux.
117
118
B. Motif de consultation
Le motif de consultation correspond souvent aux principaux signes cliniques ou
symptômes utilisés par la suite dans la démarche diagnostique. Le propriétaire exprime à cette
occasion une inquiétude ou une demande qui nécessite une écoute attentive et critique de la
part du vétérinaire.
119
120
C. Mode de vie
L’âge à l’adoption conditionne parfois des troubles du comportement.
La connaissance de l’origine (ou de la provenance) de l’animal permet de faire le
lien avec certains établissements réputés pour leur manque d’hygiène, leur parasitisme… mais
également pour les troubles héréditaires des lignées qu’ils proposent.
Le vétérinaire doit aussi connaître l’utilisation de l’animal (exposition, élevage,
compagnie) et les contacts réguliers qu’il a avec d’autres chats ou d’autres animaux ; ceci
surtout afin d’apprécier les possibilités de contagion et de transmission de certaines
pathologies. Les autres animaux sont identifiés (nom, espèce, race, âge, poids) afin d’établir
une ordonnance adaptée si nécessaire ; la date d’introduction peut correspondre à une
variation de l’environnement affectif (dermatose psychogène) ou renseigner sur une durée
d’incubation en cas de contagiosité. Les lésions cutanées d’une dermatose peuvent avoir des
expressions cliniques différentes en fonction des espèce (dermatite miliaire due aux puces
chez le chat par exemple).
Le type de logement doit indiquer si l’animal a accès au milieu extérieur car de
nombreuses dermatoses d’origine bactérienne, virale, parasitaire et fongique en découlent. La
litière constitue une originalité chez le chat et sa composition doit être précisée (produits
chimiques à l’origine d’allergies de contact). Les types de sol et de couchage conditionnent
les contacts avec des allergènes (acariens dans la moquette) ou des substances irritantes
(béton). A noter aussi de nombreuses plantes d’intérieur qui contiennent des substances
toxiques ou fongiques.
A la différence du chien, la prise alimentaire (alimentation) du chat doit être
fréquente et par petites quantités : quelque soit le logement, cet animal doit recevoir au moins
deux repas par jour.
L’hypo- ou l’anorexie sont souvent les manifestations d’une pathologie générale et
correspondent à une urgence vitale dans cette espèce ; une modification de la soif traduit
généralement un trouble comportemental ou dysendocrinien.
Le type d’alimentation, ménager ou industriel, doit être précisé : les processus allergiques
incriminent le plus souvent les boîtes, les sachets ou les croquettes mais également des
121
aliments allergènes comme ceux proposés dans la fiche. A noter aussi les gamelles plastiques
qui peuvent occasionner des allergies de contact.
Le comportement du chat se manifeste parfois par des troubles liés à des
perturbations de son environnement ou de son développement.
Des dermatoses ont été diagnostiquées et reliées à des troubles comportementaux dont les
trois grandes manifestations sont : les activités de substitution, les stéréotypies et les
agressions.
Le léchage, l’onychophagie et le grattage sont des symptômes cutanés qui peuvent être
l’expression d’activités de substitution, le plus souvent conséquences d’anxiétés, parfois de
dépressions. Une anxiété permanente peut conduire à de la boulimie qui peut être associée à
du léchage.
Les stéréotypies s’illustrent par des séquences de grattage, de léchage ou de morsure de la
queue avec tournis.
Dans les anxiétés intermittentes et les dysthymies, le chat peut effectuer de véritables autoagressions avec griffades et morsures, notamment de la queue qu’il attaque comme une proie.
L’agressivité, l’augmentation des marquages, des troubles du sommeil et une hyperesthésie
dorso-lombaire peuvent également être observés dans les états anxieux. Lors de dépression, le
grattage et le léchage peuvent survenir alors que le comportement de toilettage est en général
absent. Des troubles du sommeil et une augmentation des marquages sont observés.
Le propriétaire est invité dans cette fiche à décrire le comportement de son chat.
Un voyage est l’occasion de changer de parasitisme ambiant dont la pathogénie se
manifeste principalement lors d’un séjour à la campagne, dans les chatteries ou lors d’une
garde par un particulier (présence d’autres animaux). La date du séjour indique si le voyage
est suffisamment récent pour être impliqué dans l’apparition de la dermatose en cours.
L’entretien du pelage est peu courant sauf lors d’exposition ou pour les chats à poils
longs. Effectué chez un toiletteur, il peut être à l’origine de parasitoses contagieuses (puces,
teigne…) ou de dermites irritatives secondaires. Les shampooings provoquent parfois des
allergies de contact, une sécheresse cutanée ou bien rendent inefficace certains traitements
antiparasitaires en cas de fréquence trop élevée. Le brossage régulier du ventre et du dos
limite la présence de parasites.
122
D. Anamnèse
1. Anamnèse générale
La maîtrise de la reproduction présente des avantages et des inconvénients : chez la
chatte, la contraception n’est pas dénuée d’effets secondaires (diabète, tumeur mammaire…),
et la castration des chats limitent leur agressivité et les dermatoses bactériennes et virales qui
s’en suivent. Plus généralement, la précocité de la stérilisation ou de la castration (date de
l’acte à préciser) diminue les risques d’apparition de tumeur mammaire, d’abcès ou de viroses
cutanées.
Certaines dermatoses se manifestent ou peuvent faire suite à des affections autres que
dermatologiques, d’où l’importance de les préciser. La fiche propose une liste non
exhaustive des maladies éventuellement contractées.
L’espèce féline dispose de kits de détection de viroses (FIV et FelV) dont les résultats
conditionnent le pronostic général.
Toute intervention chirurgicale est importante à noter : la démarche diagnostique peut être
orientée par rapport à l’absence d’un organe qui aurait pu être impliqué dans la dermatose en
cours (tumeur du pancréas, d’un ovaire…)
Les traitements autres que dermatologiques doivent également être précisés afin de retenir une
hypothèse de dermatose médicamenteuse, de prendre en compte l’influence de certaines
substances (corticoïdes, antihistaminiques, progestatifs) sur l’évolution de la dermatose, et
d’établir un traitement dermatologique (interaction médicamenteuse).
2. Anamnèse dermatologique
La date de l’apparition de l’épisode en cours permet de déterminer l’âge
d’apparition, la durée et la saisonnalité.
L’étude précédente a montré que des dermatoses débutent préférentiellement dans certaines
zones et présentent des lésions primaires spécifiques d’où l’importance de préciser la
localisation et les lésions initiales observées par le propriétaire.
L’apparition de la dermatose en cours peut être liée à un changement d’ordre
environnemental, alimentaire, comportemental, thérapeutique…Lorsque le problème est
récurrent, l’influence d’une saison ou d’un lieu (présence d’allergènes, de parasites)…peut
être signalé.
123
La précision du mode d’évolution, chronique ou aigu, permet de distinguer des processus
néoplasiques de processus traumatiques ou allergiques par exemple.
Les épisodes dermatologiques antérieurs sont à notés pour suivre l’historique d’une
dermatose persistante (dermatite atopique) ou chronique (DHPP).
Les examens complémentaires antérieurs informent sur la fiabilité du diagnostic précédent
et des traitements mis en place.
Les traitements dermatologiques antérieurs et actuels permettent d’apprécier la posologie,
la durée et l’observance des traitements. La précision du ou des produits utilisés peuvent
suggérer, pour la dermatose en cours, un accident cutané médicamenteux ou une allergie de
contact à certains topiques. Les corticoïdes permettent souvent une amélioration transitoire
des hypersensibilités.
Certaines dermatoses (cheyletiellose, pulicose, teigne…) sont des appelées dermatozoonoses
pour lesquelles l’agent étiologique est responsable de lésions cutanées chez l’Homme
(contagion animaux / Homme).
3. Prurit
Le prurit n’est souvent pas observé par le propriétaire. Les principales
manifestations, quand elles sont observées, sont un léchage intensif (rencontré lors d’alopécie
extensive féline), des griffures ou des morsures (automutilation).
Il est bon également de préciser l’intensité et la fréquence du prurit : l’intensité peut être nulle
à +++ (difficile d’empêcher l’animal de se gratter, automutilation) et la fréquence dépend de
l’appréciation du propriétaire, celle-ci étant maximale lorsque l’animal se lèche fréquemment
pendant la consultation.
Certains facteurs aggravants peuvent être notés : la température (le froid rend moins
propice la multiplication des germes et des parasites), l’intérieur d’un logement (acariens
d’intérieur) ou le milieu extérieur (pollens), la saison (période de pollinisation, activité
parasitaire) ou le soleil (dermatoses photosensibles).
Le propriétaire doit aussi préciser si l’apparition du prurit est antérieure, simultanée
ou postérieure aux lésions, le premier cas correspondant à un prurit primaire, à l’origine des
lésions observées (dermatoses allergiques), qu’il faut différencier des autres circonstances
d’apparition.
124
Certaines dermatoses se manifestent par un prurit localisé à la tête (démodécie, otacariose…),
au tronc (phtiriose…), …etc.
Le prurit est le plus souvent corticosensible ; cependant certaines dermatoses répondent mal
ou peu à l’administration de corticoïdes (allergie alimentaire), voire s’aggravent (démodécie).
4. Les ectoparasites
Le propriétaire est le plus à même de signaler la présence de puces sur l’animal avant
de venir consulter. L’infestation des congénères suggère fortement celle du chat examiné et
un éventuel traitement de l’ensemble des animaux.
La précision du traitement effectué doit comporter le nom, le type de produit utilisé (spot-on,
spray, collier…) et la date (efficacité obsolète si trop ancien) par rapport à l’animal et
l’environnement.
125
126
E. Examens cliniques
1. Examen clinique général
La première étape d’un examen clinique consiste à examiner l’animal dans son
ensemble afin de vérifier s’il ne présente pas de maladie intercurrente ou d’observer les
autres manifestations cliniques de la dermatose en cours.
- la température : témoin le plus souvent du stress, mais aussi de maladie infectieuse.
- les muqueuses : noter la couleur (anémie si pâles) et les éventuels ulcères au niveau des
jonctions avec la peau.
- l’atteinte de l’état général associé ou non à un amaigrissement, une déshydratation : oriente
souvent vers un processus viral, tumoral ou infectieux.
- les ganglions : une lymphadénopathie suggère souvent chez le chat un processus tumoral ou
viral.
- l’appareil digestif : diarrhée et allergie alimentaire.
- l’appareil respiratoire et cardiovasculaire : à contrôler en cas d’anesthésie, présence d’un
coryza.
- l’appareil locomoteur : boiteries et pododermatite.
- l’appareil urinaire : maladies rénales ou du bas appareil urinaire.
- l’appareil reproducteur : présence de testicules ectopiques.
- les yeux : uvéite et PIF.
2. Examen clinique dermatologique
Les oreilles sont à examiner en premier, sous peine de les oublier au cours de
l’examen.. Différents éléments cliniques observés à leur niveau sont à préciser, avec, en
premier lieu, l’apparence normale de ces structures.
La présence d’un réflexe audito-podal est à explorer : c’est un signe de prurit au niveau du
conduit auditif.
Des oreilles prurigineuses indiquent généralement la présence d’un
parasitisme local (otacariose) ou d’otites (d’origine allergique, auto-immune, tumorale…).
Une douleur peut apparaître suite à un corps étranger, un processus tumoral ou à médiation
immune…
127
Les dermatoses touchent parfois une face précise du pavillon auriculaire : le
pemphigus foliacé et les érythèmes allergiques se manifestent par exemple sur la face interne,
la chondrite auriculaire sur le bord du pavillon…etc.
Les lésions observées au niveau du conduit sont généralement un érythème
(processus allergique, otite à Malassezia…), des ulcérations (processus auto-immun…), ou
des déformations (processus tumoral, allergique…).
Le cérumen peut prendre différents aspects : brun et friable lors d’otacariose, purulent lors
d’otite bactérienne, et brunâtre le plus souvent.
Il est parfois nécessaire de vérifier l’intégrité des tympans (traitement avec des aminosides par
exemple) : ceci est réalisé par le consultant à l’aide d’un « vidéo-otoscope ».
Les infestations par les puces étant relativement fréquentes, le clinicien notera au cours de cet
examen la présence ou non d’adultes et /ou de leurs excréments.
3. Sémiologie cutanée
La fiche clinique propose des silhouettes de chat sur lesquelles l’étudiant doit
reporter les lésions primaires et/ou secondaires observées. L’originalité de cette étape est
qu’elle permet de distinguer des manifestations cliniques propres au chat (dermatite miliaire,
granulome éosinophilique…) et propose également d’examiner des sites lésionnels
particuliers comme la cavité buccale, fréquemment touchée chez cet animal.
4. Bilan clinique
Il correspond à un descriptif concis et pertinent du signalement, de l’anamnèse et de
la clinique le jour de la consultation et permet de « visualiser » l’animal par une personne qui
ne l’a pas vu, par exemple lors d’un suivi quelques semaines après.
5. Hypothèses diagnostiques
Le consultant doit différencier les causes primaires des complications, motiver
chaque hypothèse (en les hiérarchisant) et proposer des examens complémentaires adaptés.
128
6. Examens complémentaires
L’étude bibliographique a décrit et montré les indications des différents examens les
plus couramment utilisés en dermatologie féline. Ceux-ci sont reportés dans la fiche de
consultation. A cette étape, le consultant doit également détecter la présence de puces ou de
leurs excréments ainsi que la présence éventuelle d’autres parasites (tiques, poux,
cheyletielles, aoûtats…), identifiés à l’aide d’une loupe binoculaire.
7. Diagnostic
Le diagnostic définitif est rarement posé dès la première consultation. Seules des
parasitoses diagnostiquées par les examens complémentaires et répondant totalement au
traitement, ou des dermatoses présentant une histologie pathognomonique (tumeurs), peuvent
avoir un diagnostic définitif et rapide.
8. Conduite à tenir
Un traitement est choisi en fonction du diagnostic (ou des hypothèses les plus
probables en attente des résultats des examens complémentaires), de la disponibilité du
propriétaire et de sa faisabilité (chat sauvage).
L’ordonnance doit préciser la forme galénique, la posologie, la fréquence d’administration et
la durée du traitement.
L’anamnèse a pu montré une éventuelle réaction médicamenteuse qu’il est bon de rappeler
dans cette étape afin d’avoir à l’esprit le médicament en cause lors de la rédaction du
traitement.
129
130
CONCLUSION
La dermatologie féline est souvent déroutante en ce sens qu’elle ne correspond pas à
un schéma clinique tel qu’il est classiquement observé chez le chien ; de plus, le propriétaire a
souvent du mal a observer correctement cet animal au caractère indépendant.
La fiche de consultation précédemment élaborée présente un intérêt pédagogique pour le
recueil de données cliniques et anamnestiques, facilitant ainsi la démarche du clinicien, en lui
permettant de hiérarchiser les hypothèses diagnostiques avant de les confirmer, s’il y a lieu,
par des examens complémentaires. Une conduite à tenir est ensuite définie : elle comprend le
traitement, une prévention éventuelle, le suivi à prévoir et d'autres recommandations choisies
par le clinicien. Les différentes informations apportées par l’anamnèse, la clinique et les
examens complémentaires peuvent véritablement être assimilées aux pièces d’un puzzle :
prises individuellement, celles-ci ne conduisent pas à une image complète mais en les
combinant, cette image devient nette.
Les techniques de laboratoire actuelles permettent désormais d’inclure des
dermatoses jusque-là sous-diagnostiquées dans les hypothèses diagnostiques (origines virale,
immunologique et allergique entre autres).
La notion de dermatose d’origine comportementale est relativement récente : trop
longtemps sous-diagnostiquée, elle est apparue en même temps que l’émergence et la
reconnaissance d’une spécialité « comportement de l’animal » en médecine vétérinaire . La
complexité de cette spécialité nécessite le plus souvent le recours à une consultation de
comportement avec un médecin comportementaliste, la fiche clinique élaborée dans cette
étude ne permettant que d’orienter le clinicien vers l’origine comportementale de la dermatose
en cours.
131
132
ANNEXES
FICHE CLINIQUE DE CONSULTATION
133
L’utilisation de cette fiche en clinique se fera suite à la mis en page par un
professionnel de la P.A.O. (Publication Assisté par Ordinateur).
134
des lésions
Ølocalisation
Nom
Date
Race
âge
Poids
M /MC/F/FS
Référé par Dr ________ Ville_____
Dernier rappel : vaccin__/__/__
Vermifugation__/__/__
Propriétaire
Nom
Adresse
CP___
Tel dom
N° dossier
Ville___
Tel prof
Motif de consultation :
Mode de vie
âge d'adoption___
origine___
•
•
0 compagnie 0 élevage 0 exposition
Utilisation :
Contacts réguliers avec d'autres animaux :
0 non
0 oui, préciser (nom, espèce, race, âge, poids, date d'introduction, lésions cutanées) :
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
_________________________________________________________________________
litière : 0 standard, parfumée 0 oui 0 non
• Logement : 0 pavillon 0 appartement
0 chatterie 0 autre :…………………..
0 copeaux de pin 0 autre
sol : 0 moquette 0 tapis 0 parquet 0 carrelage
0 accès libre à l'extérieur (balcon, jardin..) 0 linoleum 0 béton 0 autre :
couchage : 0 laine 0 coton 0 duvet 0 synthétique
_________________________________________________________________________
gamelle plastique 0 oui 0 non
• Alimentation : 0 1 0 2 0 3 repas/jours
0 libre service
0 bœuf 0 agneau 0 poisson 0 œufs 0 féculents
0 ménagère
0 lait/pdts laitiers 0 soja
0 industrielle
0 boîtes : marque/type
appétit 0 modifié N/++/+/0 croquettes : marque/type
soif 0 modifiée N/++/+/0 sachets fraîcheur : marque/type
___________________________________________________________________________
• Comportement :
changement récent 0 non 0 oui, préciser :
0 environnement………………….0 déménagement 0 changement mobilier 0 enfant
0 décès personne/animal 0 autre
0 comportement…………………. activité –/N/+
description du trouble du comportement constaté par le
propriétaire :
_______________________________________________________________________
séjour (date/lieu) : ______________
• Voyage avec le chat
0 oui 0 non
0 campagne
0 garde : 0 chez des particuliers 0dans une chatterie
__________________________________________________________________________
• Entretien du pelage : 0 shampooings / date du dernier shampooing : __/__/__
/ fréquence :___
0 brossage : 0 dos 0 ventre / fréquence : ___
____________________________________________________________________________
135
Anamnèse
• Anamnèse générale
Maîtrise de la reproduction : 0 contraception : 0 orale – 0 injection
0 date du dernier traitement : __/__/__
0 date stérilisation / castration :__/__/__
Affections non dermatologiques :
0 digestives
0 tumorales
0 cardiovasculaires
0 oculaires
0 urinaires
0 endocriniennes
0 comportementales
0 respiratoires (0 antécédent coryza connu)
0 génitales (chaleurs régulières ?…)
0 résultats tests FIV __/FeLV__
0 intervention chirurgicale
0 traitements antérieurs / actuels (autres que dermatologiques) :
• Anamnèse dermatologique
Date d'apparition de l'épisode en cours : __/__/__
Localisation et lésions initiales :
Apparition liée à un changement : 0 non 0 oui : préciser……………………………………..
Influence : 0 saison 0 lieu 0 autre :…………………………………………………………….
Mode d'évolution : 0 aigu 0 chronique
Episodes dermatologiques antérieurs (préciser date, type de lésions, localisation) :…………
…………………………………………………………………………………………………
Examens complémentaires antérieurs (préciser date, type, résultat) :………………………..
………………………………………………………………………………………………….
Traitements antérieurs / actuels (préciser date, produit, effet - même transitoire-) :
…………………………………………………………………………………………………..
Contagiosité : 0 homme, préciser :……………………………………………………………….
0 animaux, préciser :……………………………………………………………….
• Prurit
Prurit observé par le propriétaire : 0 oui 0 non
0 Automutilation (griffures, morsures…)
Intensité : 0 + ++ +++ Fréquence :
Aggravation : 0 température 0 int/ext 0 saison 0 soleil Préciser : ___
Apparition du prurit par rapport aux lésions : 0 antérieur 0 simultané 0 postérieur
Localisation des zones prurigineuses :
Effets des corticoïdes : 0 nette amélioration 0 aucun 0 aggravation
• Ectoparasites
Puces : les jours précédents 0 oui 0 non
Sur les congénères 0 oui 0 non
Traitement :
Produit (nom de la spécialité) :
Galénique (spray, spot-on, comprimé…) :
Date dernier traitement :
0 de l'animal __/__/__
0 de l'environnement / /
Examen général
Temp__ Muq__ desH2o__ 0 atteinte état général 0amaigrissement
Ganglions
app urinaire
App dig
app repro
App resp et cardiovasculaire
yeux
App locomoteur
Normales 0 oui 0 non
• Oreilles
Examen dermatologique
Réflexe audito-podal 0 oui 0 non
Gauche
Droite
0
prurit
0
• Ectoparasites sur l’animal
0
douleur
0
Puces : Adultes 0 non 0 oui (nombre : __ )
lésions sur les pavillons
Excréments 0 oui 0 non
______
face
ext
________
Tique
______
face
int
________
Aoutat
______
bordure
________
Cheylétielles
lésions
du
conduit
Poux
0
érythème
0
0
ulcération
0
0
déformation
0
cérumen
______
couleur
________
0
pus
0
______
tympans
________
136
Spécifier la localisation : hachures, grisés…+abréviations
Sémiologie cutanée
Profil
droit
Dos
Ventre
Profil droit
Profil
gauche
Face
Profil gauche
Patte
antérieure
droite
Patte
postérieure
droite
Patte
antérieure
gauche
Patte
postérieure
gauche
Cavité buccale
Lésions primaires
Erythème (éry)
Macule (mac)
Papule (pap)
Pustule (pust)
Vésicule (vés)
Nodule (nod)
Plaque (plaq)
Lésions Ires ou IIres
Alopécie totale (aloT)
partielle (aloP)
Squames (sq)
Croûtes (cr)
Comédons (cd)
Modif° pigmentation
(dépig/ hyperpig)
Séborrhée
Lésions secondaires
Excoriation (exc)
Erosion (éro)
Ulcère (ulc)
Furoncle (fur)
Fistule (fist)
Hyperkératose (hyperk)
Formes cliniques spécifiques
Dermatite miliaire
Dermatite érosive et croûteuse
de la tête et du cou
Alopécie extensive féline
Ulcère atone
Plaque éosinophilique
Granulome éosinophilique
Jonctions cutanéo-muqueuses
137
Bilan clinique
• L’animal est (signalement, anamnèse) :
……………………………………………..
• Les lésions consistent en :
……………………………………………..
• Les lésions sont localisées :
……………………………………………..
Hypothèses diagnostiques
(différencier les causes primaires des complications /
motiver chaque hypothèse / proposer les examens
complémentaires adaptés)
Examens complémentaires de 1ère intention
Date
•
•
•
•
•
•
Localisation
Qualitatif
Résultats
Quantitatif
Ectoparasites sur l’animal
(peignage, brossage)
Observation dans du lactophénol
Trichogramme
Raclage profond
Ecouvillon auriculaire
Cytologie
Calque
Scotch-test
Raclage superficiel
Ecouvillon auriculaire
Lampe de Wood
Frottis sanguin
Ponction ganglion/masse
Examens complémentaires à résultats différés
Date (envoi/test/examen)
• Mycologie
• Bactériologie
• Histologie
• Intradermoréaction
• Test d'éviction provocation
Puce
Alimentation
Autres :
• Sérologies : FIV FeLV PIF autre :
• Endocrinologie – dosage : ___
• Coprologie
• Numération-Formule
• Biochimie sanguine
• Imagerie : 0RX : ___
0échographie : ____
• PCR : herpèsvirus calicivirus
Résultats
Diagnostic :
Conduite à tenir (traitement, prévention, suivi à prévoir)
ANTECEDENTS DE REACTION MEDICAMENTEUSES
préciser :
Transfert :
Service :
Motif :
Compte-rendu : 0 oui 0 non
Date: ___/___/___
Dr :
Prochain rendez-vous :
Clinicien :
Interne :
Etudiants :
0 CLOVIS
Visa :
Photos : 0 oui 0 non
138
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1-ALHAIDARI Z., et al.: Melanocytogenesis and melanogenesis: genetic regulation and
comparative clinical diseases. Veterinary Dermatology, 1999, 10, 3-16.
2-AUBERT A. : La leucose féline. Recueil de Médecine Vétérinaire, Spécial maladies
infectieuses des carnivores, 1994, 170 (10/11), 683-687.
3-BADOIL F.: Etude comparative chez l'homme et le chat de la polychondrite atrophiante
chronique. Thèse, ENV de Lyon, 1996.
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DEMARCHE DIAGNOSTIQUE EN DERMATOLOGIE
FELINE EN VUE DE L’ETABLISSEMENT D’UNE
NOUVELLE FICHE CLINIQUE DE CONSULTATION
TOING POUX Caroline
RESUME
La complexité étiologique et la spécificité clinique de la dermatologie féline nécessitent une
démarche diagnostique adaptée. C’est pourquoi une fiche clinique de consultation est établie à
partir des données apportées par l’anamnèse, l’examen clinique et les examens
complémentaires des dermatoses félines les plus fréquentes : cet outil pédagogique destiné
aux étudiants de l’ENVA regroupe ainsi un ensemble de questions pertinentes qui orientent
méthodiquement la démarche diagnostique du clinicien.
Mots-Clés
DERMATOLOGIE
DERMATOSE
DIAGNOSTIC
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
FICHE CLINIQUE
ANAMNESE
EXAMEN CLINIQUE
EXAMEN COMPLEMENTAIRE
CARNIVORE
CHAT
JURY :
Président : Professeur
Directeur : Docteur Marignac
Assesseur : Professeur Chetboul
ADRESSE DE L’AUTEUR
Madame POUX Caroline
5, rue les Grillons
25430 SANCEY-LE-GRAND
151
DIAGNOSTIC APPROACH IN DERMATOLOGY
FELINE IN ORDER TO DRAW UP A NEW
CLINICAL FORM
TOING POUX Caroline
SUMMARY
The aetiological complexity and the clinical specificity of feline dermatology require an
appropriate diagnostic approach. Therefore we have drawn up a clinical form based on
anamnesis, clinical and laboratory’s data about the most frequent feline dermatosis : this
educational aid intended for ENVA students collect in this way relevent questions that
methodically guide the clinician’s diagnostic.
KEYWORDS
DERMATOSIS
DIAGNOSIS
DIAGNOSTIC APPROACH
CLINICAL FORM
ANAMNESIS
CLINICAL EXAMINATION
LABORATORY PROCEDURES
CARNIVORE
CAT
JURY
President : Professor
Director : Doctor Marignac
Assessor : Professor Chetboul
Author’s address
Mrs POUX Caroline
5, rue les Grillons
25430 SANCEY-LE-GRAND
152

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