Ciudad Global - United Cities and Local Governments
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Ciudad Global - United Cities and Local Governments
Ciudad de México, Ciudad Global Acciones locales, compromiso internacional Ville de Mexico, Ville Globale Actions locales, engagement international La Ville de Mexico est une Ville Globale. Plusieurs sont les raisons qui contribuent à faire de Mexico une mégalopole internationale d’avant-garde. Depuis toujours, son histoire et son peuple se sont nourris de l’échange avec d’autres cultures, de l’ouverture vers d’autres horizons, des partenariats et de la coopération internationale. Le monde change et la Ville de Mexico change avec. Dans le monde actuel, les villes et les gouvernements locaux sont reconnus comme acteurs incontournables des relations internationales. Les autorités locales sont désormais convaincues de l’énorme potentiel de leur action locale comme moyen de faire face aux défis de la planète. Dans ce but, la Mairie de Mexico a développé une forte stratégie pour internationaliser la ville dans plusieurs domaines. Ce livre présent un panorama des activités réalisées pendant la période 2006-2011. Il montre comment l’action internationale de l’autorité locale contribue à faire de Mexico une ville plus durable, plus attirante et innovatrice, plus inclusive et, surtout, une ville leader au niveau mondial, au profit de chacun de ses citoyens. Local actions, international commitment Mexico City is a Global City. There are many reasons that contribute to the international status of Mexico City as a world-class megalopolis. Throughout history, Mexico City’s inhabitants have benefited from exposure to other cultures, new horizons and international partnerships and cooperation. But the world changes and Mexico City changes with it. Today, the international role of cities and local governments is no longer disputed. Local authorities now understand how foreign affairs directly affect local issues. They are thus convinced of the enormous potential of local action when addressing global problems. For this reason, the Government of Mexico City has deployed an intense strategic agenda for the internationalization of the city in several topics. This book presents an overview of the international policies carried out during the period 2006-2011. It shows how the international activism of its local government contributes to make Mexico City a more sustainable, more attractive, more innovative and more inclusive place to live; a world-leading city for the satisfaction of its citizens. Mexico City, Global City La Ciudad de México es una Ciudad Global. Son muchas las razones que hacen de esta gran ciudad una megalópolis de vanguardia a nivel mundial. Desde siempre, su historia y su gente se han enriquecido con los aportes de otras culturas, la apertura hacia otros horizontes y la cooperación internacional. Pero el mundo cambia y la Ciudad de México cambia con él. Hoy, las ciudades y los gobiernos locales son actores indispensables en la arena internacional: han comprendido que el exterior influye directamente en su dinámica interna y que desde lo local se puede y se debe hacer frente a problemas de importancia global. Por esta razón, el Gobierno de la Ciudad de México ha desplegado una intensa estrategia internacional en diversos frentes. Este libro presenta un panorama de lo realizado durante el periodo 2006-2011 y demuestra cómo la acción internacional del gobierno contribuye a hacer de la Ciudad de México una ciudad más sustentable, más atractiva e innovadora, más progresista e incluyente; en suma, una Ciudad con liderazgo mundial para el beneficio de sus ciudadanos. Mexico City, Global City Local actions, international commitment Ville de Mexico, Ville Globale Actions locales, engagement international ciudad de méxico Ciudad Global Acciones locales, compromiso internacional Mexico City, Global City Local actions, international commitment Ville de Mexico, Ville Globale Actions locales, engagement international ciudad de méxico Ciudad Global Acciones locales, compromiso internacional Mexico City, Global City Local actions, international commitment Ville de Mexico, Ville Globale Actions locales, engagement international ciudad de méxico Ciudad Global Acciones locales, compromiso internacional Ciclotón dominical sobre Paseo de la Reforma Mexico City, Global City Local actions, international commitment Ville de Mexico, Ville Globale Actions locales, engagement international ciudad de méxico Ciudad Global Acciones locales, compromiso internacional Marcelo Ebrard Casaubon José Narro Robles Jefe de Gobierno de la Ciudad de México Rector de la Universidad Nacional Autónoma de México Francesca Ramos Morgan Estela Morales Campos Coordinadora General de Relaciones Internacionales Coordinadora de Humanidades Alicia Ziccardi Contigiani Directora del Programa Universitario de Estudios sobre la Ciudad Ciudad de México. Ciudad Global. Acciones locales, compromiso internacional Primera edición: 2011 Este libro ha sido realizado, sin fines de lucro, por la Coordinación General de Relaciones Internacionales de la Jefatura de Gobierno del Distrito Federal y el Programa Universitario de Estudios sobre la Ciudad de la Coordinación de Humanidades de la Universidad Nacional Autónoma de México, con el apoyo del Fideicomiso del Centro Histórico de la Ciudad de México y del Fondo Mixto de Promoción Turística del Distrito Federal. Coordinación general: Eugene Zapata Garesché Editores: Jordy Meléndez Yúdico Eugene Zapata Garesché Cuidado de la edición: Hilda Jiménez Reséndiz Revisión de estilo: Abraham Monterrosas Vigueras Fotografía: Axel Díaz González, Jaime Werner, Dirección General de Comunicación Social, UNAM Traducción al inglés: Diego Olavarría Sayavedra Traducción al francés: Virginie Sancho y Valérie Nicolas Diseño gráfico: Andrés Mario Ramírez Cuevas © Derechos Reservados, GDF, 2011 La reproducción total o parcial de los contenidos de este libro está permitida, siempre y cuando se cite la fuente. Coordinación General de Programa Universitario Relaciones Internacionales de Estudios sobre la Ciudad Gobierno de la Ciudad de México Coordinación de Humanidades Antiguo Palacio del Ayuntamiento Universidad Nacional Autónoma de México Plaza de la Constitución 2 Isabel la Católica 7 Centro Histórico, Delegación Cuauhtémoc Centro Histórico, Delegación Cuauhtémoc 06060, México, D.F. 06000, México, D.F. www.ciudadglobal.df.gob.mx www.puec.unam.mx Impreso en México Índice / Contents/ Sommaire 7 15 Prólogo 21 parte uno Marcelo Ebrard Casaubon La Ciudad: actor protagónico José Narro Robles en un mundo global Kadir Topbas Eugene Zapata Garesché Alicia Ziccardi Introducción Francesca Ramos Morgan 39 parte dos Acciones locales: compromiso internacional 101 parte tres Cumbre Mundial de Líderes Locales y Regionales 2010 Sede del Gobierno de la Ciudad de México, en el Zócalo capitalino 115 corolario 119 english version 173 version française 227 relatorías / proceedings / rapport CGLU-UCLG 2010 Nous remercions l’appui de : ville de mexico Ville Globale Actions locales, engagement international 174 Paseo de la Reforma, la plus belle avenue de Mexico Marcelo Ebrard Casaubon Maire de Mexico Il y a quelques années encore, les villes et les maires entretenaient rarement des relations internationales. Aujourd’hui, le traitement de l’international est un élément essentiel de l’activité d’un gouvernement local. Fort de ce nouveau constat, l’actuelle administration de la Mairie de Mexico a, depuis ses débuts, élaboré et mis en pratique une stratégie de relations avec l’extérieur guidée par une analyse objective de la réalité mondiale. Le diagnostique nous est clairement apparu : nous traversons une période de changements, de modification des paradigmes et des enjeux mondiaux. Nous aurions pu en être seulement les témoins mais nous avons choisi d’en être surtout les acteurs. Dans un monde chaque jour plus globalisé, complexe et interdépendant, les villes se sont converties en acteurs de plein droit sur la scène internationale. Leur poids économique, densité de population, dynamisme culturel, innovation technologique et scientifique, leur ont permis de gagner en leadership sur des thèmes de dimension mondiale tels que la lutte contre le réchauffement climatique, le désarmement nucléaire et le combat contre la pauvreté. La ville de Mexico ne pouvait pas se poser en retrait. Une ville comme la nôtre se doit de posséder une stratégie internationale propre. Il s’agit d’un droit et d’un engagement au niveau local vis-à-vis de ses habitants, mais également avec le monde entier. C’est pour cette raison que la Mairie de Mexico a développé un large panel d’actions internationales dans pratiquement tous les axes de sa gestion publique. De l’environnement, la mobilité et le transport à la culture, la sécurité publique et l’agenda social, en s’associant avec de nombreux partenaires internationaux. Les intentions poursuivies par cette stratégie sont évidentes : renforcer le rôle de leader régional et international de notre ville ; échanger avec l’extérieur les meilleurs pratiques et expériences ; consolider la collaboration avec les ambassades et les représentations diplomatiques, les villes et les gouvernements étrangers, les organismes internationaux, les fondations et les agences de coopération. Les actions réalisées ont été nombreuses et très variées. Toutes contribuent à renforcer le rôle de Mexico en tant que Ville Globale, multiculturelle, multinationale, pourvue d’une grande richesse culturelle et d’un capital humain sans commune mesure. Nous savons que les missions internationales des villes s’élargiront. Jamais auparavant le monde n’avait fait appel à un tel engagement des autorités locales pour faire face aux problèmes qui outrepassent les frontières. Grâce à la publication de ce livre nous franchissons une étape qui, nous l’espérons, sera irréversible sur le chemin de l’internationalisation de la ville de Mexico, toujours au service des habitants de notre ville et d’un monde plus juste et plus inclusif. français 175 176 José Narro Robles Recteur de l’Université Nationale Autonome du Mexique En Amérique Latine, la récente crise économique a fortement affecté l’emploi et les conditions de vie des habitants. Les conséquences sociales ont été des plus néfastes pour les secteurs les plus pauvres de la population, les jeunes, les femmes et les peuples indigènes. Dans un monde globalisé, au-delà des problèmes économiques, d’autres processus internationaux d’une grande complexité sont à l’œuvre comme le changement climatique et les questions environnementales, l’insécurité et la violence croissantes ainsi que les problèmes générés par l’économie du crime, en particulier le trafic de drogues et la traite des personnes. Cette situation nous conduit à repenser les modèles fondateurs du développement de nos sociétés. D’où l’importance des gouvernements locaux qui, par leur proximité avec les habitants, doivent donner des réponses aux besoins des citoyens et élaborer des alternatives pour transformer cette réalité. Des situations particulièrement paradoxales ont émergées dans le domaine social. D’une part, dans la région existent des conditions démographiques très favorables, une grande diversité de ressources naturelles et une large production de biens et de services. D’autre part, l’Amérique Latine est la région la plus inégalitaire de la planète et les effets du changement climatique menacent de détériorer la qualité de vie des futures générations, notamment des groupes les plus vulnérables. Alors que les progrès de la science et des nouvelles technologies de l’information et de la communication ont permis un rallongement de l’espérance de vie et une amélioration des conditions générales de salubrité dans les villes, d’amples secteurs sociaux (même à l’heure de la société de la connaissance) n’ont pas accès à l’éducation ni à des emplois décents. La crise dont les effets sociaux se font toujours sentir dans la région n’est pas seulement économique mais elle est également une profonde crise éthique. Le pragmatisme, l’individualisme et l’égoïsme extrêmes semblent gagner du terrain alors que la situation requiert plus d’honnêteté, de solidarité et de générosité. Pour atteindre une meilleure cohésion sociale, les individus doivent s’assumer en tant que citoyens capables d’exercer pleinement leurs droits à l’éducation, à la santé, au travail, à la culture et aux loisirs. C’est donc sur le plan local que les gouvernements de nos villes ont la grande responsabilité de créer des conditions favorisant l’engagement social et la vie en communauté. Nous devons nous risquer au changement, à construire nos propres utopies avec la conviction qu’il est possible de transformer cette réalité. Les progrès dont nous avons hérité sont le résultat des utopies des générations précédentes. Nous devons exiger à nos dirigeants, de manière respectueuse mais avec fermeté, qu’ils révisent le modèle de développement et ses effets sur la société. L’impulsion de ce changement peut naître dans les villes. Le Sommet Mondial des Dirigeants Locaux et Régionaux, qui s’est tenu à Mexico en novembre 2010, a ouvert un grand espace international au débat collectif que doivent entamer sans tarder nos dirigeants et les citoyens, dans le but d’imaginer des projets qui permettent une transformation profonde et rapide de la société pour garantir une plus grande justice sociale. Kadir Topbas Maire d’Istanbul Président de CGLU Notre futur ne sera pas seulement global, mais il sera aussi toujours plus urbain. Dans les vingt prochaines années, l’Afrique et l’Asie seront les continents où se construiront le plus grand nombre de villes nouvelles. En Afrique, la croissance de la population urbaine équivaudra à la population actuelle des Etats-Unis d’Amérique. Les villes du monde devront accueillir et proposer leurs services à ces millions de nouveaux citadins. Par ailleurs, avec l’augmentation de la population mondiale, la dépendance mutuelle entre villes et campagnes s’intensifiera. Bien entendu, nous savons que les problèmes auxquels sont confrontés les dirigeants locaux varient selon la région et le pays considérés ; toutefois, nous sommes conscients qu’ils partagent aussi bien des préoccupations communes que des objectifs, notamment celui d’améliorer les conditions de vie du milieu urbain. Les dirigeants locaux et régionaux du monde sont préoccupés par leur capacité à générer des emplois, par l’innovation urbaine, la sécurité et l’amélioration de la qualité de vie des habitants. Aucun de ces enjeux ne peut être relevé de manière isolée, ni même depuis une perspective seulement locale ou nationale. En novembre 2010, 3 000 maires et représentants des gouvernements régionaux et locaux se sont réunis à Mexico pour assister au Sommet Mondial des Dirigeant Locales et Régionaux. L’événement a abouti à la publication du Manifeste pour la Ville de 2030. L’indiscutable succès du sommet a été confirmé par la signature du Pacte de Mexico à travers lequel les maires du monde se sont engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à coopérer en faveur des générations futures. En qualité de représentants de milliers de gouvernements régionaux et locaux de plus de 140 pays, les membres de Cités et Gouvernements Locaux Unis s’engagent à trouver des solutions conjointes qui puissent être mises en pratique par les villes de l’année 2030. Une ville démocratique et autonome, inclusive et ayant une perspective de genre. Une ville possédant une vision habitable et créative du futur. Une ville de culture et de paix. Une ville sûre pour tous. Une ville mobile adaptée au travail et dont les services publics sont accessibles et efficaces. Une ville sans logements insalubres. Une ville plus compacte, verte et propre. La réussite de la Ville de 2030 dépend de l’existence d’une coopération entre tous les acteurs et sphères de gouvernement. Les villes et régions de 2030 doivent conserver une importante présence et un rôle primordial dans la nouvelle gouvernance mondiale. Dans ce contexte, nous saluons l’initiative de la ville de Mexico qui a renforcé son activité sur la scène internationale et pour la publication de cet intéressant ouvrage qui témoigne de la vision et de la pertinence des missions qui ont été menées et de celles qui devront être entreprises. Mexico, berceau d’une importante civilisation et patrimoine de l’humanité, a constitué un espace idoine pour donner une nouvelle impulsion à notre organisation mondiale des Cités et Gouvernements Locaux Unis. Nous avons l’assurance que la ville continuera à jouer un rôle vital dans la transformation du futur de la planète. La vision et les actions de cette ville globale ont un impact non seulement sur les millions d’habitants de l’une des principales métropoles du monde, mais également sur bien d’autres personnes du reste du monde pour lesquelles ces actions constituent déjà une référence. Au nom de la famille mondiale des maires et des autorités locales et régionales, je souhaite adresser mes plus sincères remerciements à la ville de Mexico et à ses habitants, et leur offrir tout mon soutien pour qu’ils continuent de mettre en place des Actions Locales à l’Engagement International. français 177 178 Introduction Francesca Ramos Morgan* M exico est une ville globale. Cette ville est considérée comme une mégapole d’avant-garde au niveau mondial pour de multiples raisons : depuis toujours, son histoire et ses habitants se sont enrichis des apports d’autres cultures, de l’ouverture vers d’autres horizons et de la coopération internationale. Toutefois le monde évolue et la ville de Mexico également. De nos jours, les villes et les gouvernements locaux sont des acteurs indispensables sur la scène internationale : ils ont compris que l’extérieur doit influencer directement leur dynamique interne et que depuis l’échelon local, on peut et on doit faire face aux problèmes d’importance mondiale. C’est pourquoi les villes et leurs maires ne limitent plus l’action gouvernementale aux frontières géographiques et administratives. L’aire d’influence d’une ville est aujourd’hui la planète entière. Les grands enjeux auxquels est confrontée l’humanité le démontrent : réchauffement climatique, migrations, pauvreté et exclusion sociale. Toute solution à ces problèmes outrepasse le niveau local et nous concerne tous, quelle que soit notre situation géographique ou nos conditions économiques. De plus, la ville globale est aujourd’hui un creuset de cultures, d’opinions et de modes de vie. Son moteur fonctionne grâce à cette diversité et son destin lui est intimement lié. Mexico est un acteur de premier ordre au niveau mondial. Sur son territoire métropolitain vivent, travaillent et se déplacent plus de 20 millions de personnes. L’opportunité que représente la lutte contre les difficultés de la ville fait de Mexico un véritable laboratoire d’innovation et de rénovation. Dans cette perspective, depuis 2006, la Mairie de Mexico a déployé une stratégie internationale sans précédent dans l’histoire de la capitale mexicaine. Bien que les gouvernements antérieurs aient développé une certaine forme de relation avec l’extérieur, l’action internationale de la ville ne s’est convertie en une politique prioritaire transversale à tous les domaines de gouvernement qu’à partir de cette année-là. * Coordinatrice Générale des Relations Internationales au sein du cabinet du Maire de Mexico. Dorénavant, les relations internationales de la ville ne sont plus le résultat de l’activité d’une direction isolée des autres secteurs : tous les domaines de compétences de la Mairie de Mexico revêtent une dimension internationale. Cet état de fait procède de la possibilité pour toute mesure locale d’être enrichie, renforcée, analysée et perfectionnée lorsqu’elle est articulée à une action similaire engagée par une autre ville d’Amérique Latine, d’Afrique, d’Asie ou de tout autre continent. L’apprentissage de cette culture de l’international a permis aux villes d’apprendre mutuellement de leurs erreurs et de leurs performances, et de prouver qu’une politique couronnée de succès à l’étranger peut être adaptée aux particularités d’une autre ville. Le livre ici présenté inclut un panorama des actions internationales les plus pertinentes de la Mairie de Mexico durant la période 2006-2011. Dans la première partie de cet ouvrage, nous introduisons le thème de la Ville comme acteur du monde actuel. Cette réflexion vise à contextualiser la politique internationale de Mexico et à la mettre en perspective avec d’autres événements dans le monde. La seconde partie du livre s’attache à décrire les actions locales entreprises par la Mairie comme preuve de son engagement international. Une centaine d’activités en matière internationale sont ainsi énumérées et organisées selon quatre thèmes prioritaires : • Actions internationales pour être une ville durable, • Actions internationales pour être une ville attractive et innovante, • Actions internationales pour être une ville progressiste et inclusive, • Actions internationales pour être une ville leader. Cette partie met en lumière une série d’activités internationales, de programmes de collaboration avec l’extérieur, de reconnaissances et prix internationaux sur des thèmes aussi variés que l’environnement, la lutte contre le changement climatique, le transport durable, l’espace public, la culture, les loisirs et les sports, le tourisme, la science, la technologie et l’administration, la politique sociale, le genre, le respect de la français 179 180 diversité, la justice et la sécurité des habitants, l’interculturalité et les droits des migrants. De plus, dans cette section sont présentées les principales actions de promotion de l’image, de la visibilité et du leadership international de la ville à travers sa participation à des réseaux et forums internationaux, ses relations de coopération avec des villes jumelées et amies, ses actions de solidarité internationale quand surviennent des catastrophes naturelles, ainsi que les voyages officiels les plus pertinents du Maire à l’étranger. Enfin, ce chapitre met à disposition des lecteurs la liste des dignitaires et personnalités internationales reçues et distinguées au Palais de l’Hôtel de Ville. La troisième partie de ce livre fait référence à l’une des actions les plus importantes de la politique internationale de la ville : l’organisation, en novembre 2010, du Sommet Mondial des Dirigeants Locaux et Régionaux 2010 (3ème Congrès Mondial des Cités et Gouvernements Locaux Unis, CGLU). Dans cette section sont exposés les principaux résultats du Sommet auquel ont participé 3000 maires, gouverneurs et délégués en provenance de villes et gouvernements locaux de 94 pays différents. Enfin, la quatrième partie de cet ouvrage est consacrée à quelques brèves recommandations pour l’action future de Mexico en matière internationale. L’objectif est non seulement de capitaliser ce qui a été réalisé jusqu’à présent, mais aussi de poser les bases d’une ample réflexion entre les divers acteurs pour permettre de professionnaliser et de renforcer les relations internationales de Mexico et de consolider plus encore sa position mondiale de leader. Le livre s’accompagne d’un disque incluant ses versions espagnole, anglaise et française et les documents officiels du Sommet Mondial des Dirigeants Locaux et Régionaux. Le lecteur découvrira tout au long de ces pages le grand chemin parcouru depuis 2006. En peu de temps, la Coordination Générale des Relations Internationales de la Mairie de Mexico qui n’était auparavant composée que d’une seule personne, est devenue une équipe multidisciplinaire de plus de 40 agents. Nous souhaitons remercier toute cette équipe pour le travail accompli, travail qui sera désormais accessible à tous ceux qui désirent en connaître les détails sur notre site Internet www.ciudadglobal.df.gob.mx et dans notre bulletin trimestriel d’information, édité dans trois langues et envoyé à plus de 5 000 personnes dans le monde. La publication de cet ouvrage n’aurait pas été possible sans les contributions de l’ensemble des services et départements de la Mairie de Mexico. De plus, l’analyse et la coordination éditoriale ont été enrichies par l’apport académique du Programme Universitaire d’Etudes sur la Ville de l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM), que nous remercions pour son professionnalisme et son enthousiasme. Dans son action internationale, la Mairie de Mexico souhaite remercier tout particulièrement le soutien et le travail de promotion et d’accompagnement du Ministère mexicain des Relations Extérieures (SRE) et, en particulier, sa Direction Générale de Coordination Politique avec laquelle la Mairie a toujours maintenu des relations fructueuses basées sur le respect mutuel et la communication permanente. Enfin, nous remercions et rappelons les soutiens d’une longue liste de partenaires, amis et collaborateurs dans les diverses institutions qui ont rendu possible ce travail : ambassades, fondations, agences de coopération, organismes et institutions internationales, villes jumelées et amies, organismes de la société civile et programmes de coopération avec lesquels nous collaborons depuis cinq ans. Nous espérons que ce livre puisse servir à démontrer au lecteur que l’action internationale de la Mairie a contribué et contribue toujours à faire de Mexico une ville plus durable, attractive et innovante, et plus progressiste et inclusive. En somme, une ville dotée d’un leadership mondial au service de ses habitantes et de ses habitants. Ville de Mexico, novembre de 2011. français 181 182 La bibliothèque centrale de l’Université Nationale Autonome du Mexique partie 1 La Ville : acteur majeur dans un monde global Eugene Zapata Garesché* et Alicia Ziccardi Contigiani** L es villes ne sont pas des îles. Par définition, elles sont historiquement des centres d’attraction et leur sphère d’action ne s’est jamais inscrite dans les limites du territoire immédiat ni restreinte à des tâches d’ordre administratif. Rien de surprenant, en conséquence, dans le fait que les autorités locales élaborent des politiques de relations internationales. En outre, les premiers Etats étaient des Etats-ville, le commerce international s’est d’abord déployé entre les communes et enfin, les jumelages entre municipalités de pays différents sont apparus il y a plus d’un siècle. L’internationalisation des villes est désormais un ample phénomène qui s’accélère sans que ses règles ne soient préétablies. La multiplicité des formes et des mécanismes que recouvre l’internationalisation d’une ville est sujette à la création de nombreux termes et concepts pour tenter d’expliquer son fonctionnement. De ce fait, on parle aujourd’hui de « paradiplomatie », de « coopération délocalisée », de « diplomatie fédérative », d’« action internationale des gouvernements locaux » ou de « diplomatie à plusieurs étages » (qui fait écho au terme anglais de « multi-layered diplomacy »). Malgré la dissemblance des cadres juridiques nationaux et la diversité des pratiques, il est évident que la plupart des villes tendent à s’internationaliser de plus en plus. Ainsi, les gouvernements locaux multiplient les expériences et exigent désormais une reconnaissance de leur rôle sur la scène internationale. A cet égard, les villes les plus prospères et les plus grandes, ou dont l’activité économique est la plus diversifiée, sont souvent les plus attractives au niveau mondial. Cependant, grand nombre de villes moyennes et autres communes plus petites, y compris certaines villes rurales, ont développé des relations internationales de qualité qui leur ont permis de gagner en leadership, en visibilité et en reconnaissance. De la sorte, elles sont parvenues à attirer des investissements, à générer des emplois et à promouvoir leurs activités commerciales, touristiques ou culturelles. Le contexte de l’internationalisation du niveau local Le récent essor de l’internationalisation des villes n’est pas seulement le résultat de la volonté ou de la capacité de ses dirigeants. Il s’agit d’un processus basé sur une série d’éléments contextuels qui se sont intensifiés au cours des dix dernières années.1 L’avènement d’une société civile de dimension mondiale constitue un premier élément qui favorise l’internationalisation du niveau local. Aujourd’hui, le citoyen fait partie intégrante d’un tout social où la distance physique n’est plus un frein à l’interaction. Cette nouvelle citoyenneté internationalisée s’est renforcée par l’action des réseaux et des nouvelles technologies de l’information. Les phénomènes Facebook et Twitter sont les plus récentes expressions de ce bouleversement que la technologie a rendu possible en créant une citoyenneté sans frontières. Toutefois le plus surprenant est sans doute la capacité de ces réseaux sociaux à influencer l’agenda politique en construisant des réponses collectives à une vitesse auparavant inconcevable, en défiant les actions et les politiques gouvernementales ainsi qu’en engendrant de profondes transformations culturelles, sociales et politiques. On en trouve des exemples récents dans les mouvements démocratiques révolutionnaires d’Egypte et de Tunisie, ou bien encore dans le mouvement des « Indignés » en Espagne. Le second élément qui a considérablement favorisé l’internationalisation des villes est l’urbanisation croissante des milieux dans lesquels vivent les populations. L’année 2007 a marqué de ce point de vue un moment crucial dans l’histoire * Conseiller International du Cabinet du Maire de Mexico et Délégué Général du Sommet Mondial des Dirigeants Locaux et Régionaux 2010 (Troisième Congrès Mondial des Cités et Gouvernements Locaux Unis, CGLU). 1 Certains des éléments développés dans cette section ont été initialement ** Directrice du Programme Universitaire des Etudes de la Ville (PUEC de exposés par Eugène Zapata-Garesché, Manuel pratique pour internatio- son sigle en espagnol) de l’Université Nationale Autonome de Mexico naliser la ville : guide pour la coopération décentralisée Union Européenne (UNAM) et Coordinatrice du Compte-rendu Général du Sommet Mondial – Amérique Latine, Montevideo-Barcelone, Observatoire de la Coopération des Dirigeants Locaux et Régionaux 2010. Décentralisée UE-AL, 2007 français 183 184 car depuis lors, plus de la moitié de la population mondiale habite au sein des villes. De ce fait, la ville est désormais le laboratoire privilégié pour mettre à l’épreuve les politiques qui devront répondre demain aux exigences des populations. Par ailleurs, le degré avancé des politiques de décentralisation mises en œuvre dans un grand nombre de pays a exercé une influence décisive sur le développement des relations internationales de la ville. Bien que la décentralisation implique différents secteurs de gouvernement et requiert l’action de plusieurs types d’acteurs (gouvernementaux, privés et de la société civile), ce processus joue un rôle intégrateur autour d’un but commun : la valorisation des compétences locales. La décentralisation a entraîné un renforcement considérable des compétences des gouvernements locaux qui se sont vus investis de nouvelles responsabilités. Mais les autorités locales ne bénéficiant pas toujours des ressources matérielles, institutionnelles et humaines permettant de faire face à cette situation, elles ont dû redoubler d’effort pour se doter des moyens essentiels au succès des missions qui leur incombent désormais. Dans cette optique, elles peuvent avoir recours à la coopération décentralisée (ou coopération « de ville à ville ») et aux divers programmes destinés à sa promotion. C’est le cas du programme URB-AL de l’Union Européenne (UE) qui a permis de créer des réseaux de coopération sur de nombreux thèmes entre les gouvernements locaux d’Europe et d’Amérique Latine. Les villes et gouvernements locaux ont ainsi dû s’adapter pour saisir de nouvelles opportunités sur le plan international, ce qui les a par ailleurs amené à se confronter à de nouveaux risques liés aux processus de l’intégration économique régionale. Ces processus entrepris par les Etats nationaux structurent des blocs économiques dont les objectifs ne sont plus purement commerciaux mais ont des répercussions dans tous les domaines de la vie locale (impôts, droits, achats publics, marché du travail, etc.). Les gouvernements infranationaux ont donc été conduits à participer activement à ces schémas d’intégration, non seulement pour défendre leurs idées face aux gouvernements fédéraux mais aussi pour générer de nouveaux modes de collaboration. A ce titre, les exemples des réseaux municipaux comme celui des villes du MERCOSUR ou du Conseil des Communes et Régions d’Europe (CCRE) de l’Union Européenne sont parmi les plus représentatifs.2 2 Pour un exemple intéressant de positionnement d’une collectivité territo- L’augmentation des flux migratoires constitue un autre élément pertinent ayant fortement contribué ces dernières années à l’internationalisation des villes. Ce phénomène a conduit à une mutation de l’espace urbain en une mosaïque complexe accueillant des populations différenciées par leurs origines, leurs religions, leurs idéologies et leurs races. Peu à peu, les communautés de migrants ont conquis de nouveaux espaces politiques et ont obtenu le droit de vote. Du reste, dans certaines régions leur pouvoir est désormais conséquent. En Europe, par exemple, une grande partie des activités de coopération internationale municipale est consacrée aux pays d’origine des populations de migrants. Au Mexique, ce sont avant tout les Etats qui ont développé des activités internationales en tenant compte de leurs communautés de migrants. Enfin, il est important de souligner le rôle joué par le tourisme dans l’internationalisation des villes. En 1950, l’Organisation Mondiale du Tourisme calculait un total de 25 millions de voyageurs internationaux. Ce chiffre a atteint les 922 millions en 2008 et devrait dépasser les 1 600 millions en 2020.3 Les retombées économiques du tourisme mondial seront l’une des principales sources de revenus pour les municipalités au XXIème siècle. C’est la raison pour laquelle toutes les villes du monde aspirent à devenir des destinations touristiques internationales. Outre les éléments de contexte qui viennent d’être mentionnés, ces dernières années ont vu l’apparition d’une redéfinition des paradigmes du développement et de la coopération internationale. Il s’agit des prémisses d’un changement radical dans la perception du rôle attribué aux gouvernements locaux dans le monde. La fin du paternalisme « donateur-bénéficiaire » et du clivage « Nord-Sud ». Le modèle classique de coopération qui prédominait pendant la seconde moitié du XXème siècle est désormais en crise. Il était traditionnellement basé sur une vision paternaliste du développement qui supposait que les pays riches transfèrent leurs technologies et leurs connaissances aux nations les plus pauvres pour « apporter des solutions » à leurs problèmes. Ce système de coopération s’est notamment structuré autour de la notion de « donateur-bénéficiaire » et des concepts complètement inadaptés de relations « Nord-Sud » ou « Sud- riale sur le thème, consulter La position de Bogota face au Traité de Libre Echange que négocie le gouvernement de Colombie avec les Etats-Unis, Alcaldía Mayor de Bogotá, 2005 3 Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), Facts and Figures, 2009. français 185 Sud ». Ces termes sont abusivement employés par la majorité des organismes collaborant sur les thèmes de la coopération comme les organisations supranationales (Organisation pour la Coopération et le Développement Economique, Programmes des Nations Unies pour le Développement ou Banque Mondiale, etc.) ou les agences nationales de coopération ainsi que par la majeure partie des acteurs non gouvernementaux et des gouvernements locaux.4 Désormais, il n’est plus pertinent de parler d’axe NordSud, en particulier lorsqu’il est fait référence aux relations internationales conduites par les gouvernements locaux. Il est aujourd’hui évident que l’ensemble des villes riches ne se situe pas dans l’hémisphère nord. De la même façon, les villes ayant un taux de pauvreté élevé ne sont pas l’apanage du Sud. On trouvera effectivement des quartiers dégradés et des conditions de travail et de vie précaires dans des villes prospères telles que Londres ou Paris, notamment dans les zones accueillant les populations immigrées qui vivent souvent dans l’illégalité. Le Brésil et l’Inde, des pays connus quant à eux pour leurs indices de pauvreté et d’inégalités sociales élevés, ont mis en place des formes innovantes et démocratiques de planification de leurs villes et introduit massivement la technologie numérique dans leurs modes de gestion urbaine. La ville de Mexico, pour sa part l’une des mégapoles les plus grandes du monde, est aussi l’une des villes de l’hémisphère Nord qui présente des taux d’inégalité parmi les plus élevés en termes d’accès aux biens et aux services publics. Ainsi, certains quartiers de la ville disposent d’un niveau de vie équivalent à celui de nombreuses cités européennes, alors que la majorité des populations des zones accumulant les déficiences vit en dessous du seuil de pauvreté. Il est donc temps de renoncer à cette vision verticale héritée d’un passé colonial pour concevoir à présent les relations internationales d’une manière différente qualitativement, c’est-à-dire en tenant compte des spécificités et de l’histoire de chaque ville. Si nous souhaitons modifier les pratiques, les termes « donateurs », « bénéficiaires » et la dichotomie « Nord-Sud » ne doivent plus être employés. Des jumelages à la coopération ; de la coopération à l’internationalisation Des premiers jumelages à nos jours, le panorama de la coopération a été profondément bouleversé. Les nouvelles pratiques se caractérisent par la multi-directionnalité et l’implication directe des gouvernements locaux. Ceux-ci se sont désormais convertis en partenaires et agents actifs maîtrisant leur stratégie de relations internationales : ils ne sont plus de simples récepteurs d’« aide ». En effet, l’internationalisation des villes ne se limite plus seulement à la coopération et cette dernière ne se réduit pas uniquement à un transfert de fonds. L’internationalisation est affaire de visibilité, de dialogue stratégique, d’échanges et d’influence mondiale réciproque.5 En Amérique Latine, Rosario (Argentine) et Montevideo (Uruguay) sont deux cas emblématiques d’expérience réussie en coopération décentralisée. Au niveau mondial, l’exemple de Miami, aux Etats-Unis, est à retenir pour sa stratégie de promotion du commerce international ; de même, Singapour pour son projet Contact Singapore qui a permis d’attirer des talents internationaux ; Zurich, en Suisse, en vertu de sa politique d’augmentation de la qualité de vie et des avantages fiscaux que la ville propose aux travailleurs étrangers ; enfin, Le Cap, en Afrique du Sud, pour sa stratégie qui lui a valu d’accueillir la Coupe du monde de football en 2010.6 Au-delà des efforts individuels visant à la conquête d’une reconnaissance internationale, les villes collaborent entre elles pour gagner une plus grande place sur la scène internationale. Les gouvernements infranationaux ont en effet pris conscience que leurs décisions politiques se négocient désormais et de plus en plus sur les forums internationaux. La question du réchauffement climatique est l’une des pierres angulaires du débat. La contribution des villes aux mesures arrêtées pour lutter contre ce phénomène est essentielle, 5 Certains essais récents sur le thème peuvent être consultés dans l’ouvrage suivant : Miguel Ángel Martín y Carlos Nahuel Oddone (comps.), Les villes et les pouvoirs locaux dans les relations internationales contemporaines, Grenade, Espagne, Union Ibéro-américaine des Municipalités, Etudes et Commentaires, num. 13, 2010. Un autre texte à compulser est celui de María Julia Reyna y Alicia Ziccardi. “Les politiques et programmes de cohésion sociale de la coopération décentralisée”, dans Annuaire de la Coopération 4 La terminologie “Nord-Sud” est fréquemment utilisée en Europe, y com- Décentralisée 2006, Barcelone, 2007, pp. 98-122. pris par les représentants des gouvernements locaux et leurs réseaux. Elle 6 Ces exemples sont largement documentés dans l’ouvrage suivant : Greg est présente dans le langage officiel du Quatrième Forum de Haut Niveau Clark, Internationalisation of OPEN-Cities, Madrid, Espagne, Le Conseil sur l’Efficacité de l’Aide, sous l’hospice de l’OCDE (novembre 2011 à Bu- Britannique, 2010, financé par le programme URB-ACT de la Commission san, Corée du Sud). Européenne. 186 voire indispensable. L’effort mondial en ce sens est guidé par la Mairie de Mexico qui met un point d’honneur à défendre les propositions des maires et des leaders locaux pour faire face à cet enjeu. Les prochains chapitres de cet ouvrage illustreront l’importance que revêt ce défi pour Mexico qui en a fait l’une des priorités de son action internationale. Par ailleurs, loin de se restreindre aux compétences d’ordinaire attribuées à la ville, cet activisme international s’étend à des thèmes de politique extérieure relevant traditionnellement des gouvernements nationaux. Prenons l’exemple de la Mairie de Chicago qui, en 2008, s’est proposée d’adopter une motion s’opposant à l’hypothèse d’une invasion nord-américaine en Iran. Bien que la résolution n’ait pas été retenue en raison de supposées pressions de Washington, le fait que ce débat ait pu avoir lieu illustre tout à fait notre propos.7 De même, l’on peut retenir la « ratification » du Protocole de Kyoto par Seattle et Salt Lake City qui, de la sorte, se sont opposées ouvertement à la politique internationale des Etats-Unis. Les efforts des villes et des gouvernements locaux pour organiser et réunir des propositions à l’échelle mondiale se sont concrétisés en 2004 avec la création de l’organisation mondiale Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) qui regroupe la majeure partie des associations de maires du monde ainsi qu’un grand nombre de villes et de gouvernements locaux. La Mairie de Mexico, en sa qualité de membre fondateur de CGLU, s’est distinguée en 2010 comme hôte du Troisième Congrès Mondial des Leaders Locaux et Régionaux. A cette occasion, elle a également intégré le Bureau Exécutif de l’organisation.8 Ainsi, le nouvel agenda des gouvernements locaux traduit une véritable internationalisation de leur rôle d’acteurs politiques, bien au-delà des premières expériences de jumelages et de coopération. Désormais, tous les thèmes de société ayant trait à la ville et à ses relations avec le monde sont intégrés aux politiques locales. 7 Plus d’information sur www.nowaroniran-chicago.org 8 En partie 3 de ce livre sont présentés les résultats du Troisième Congrès Mondial de CGLU et des événements parallèles au Sommet Mondial des Dirigeants Locaux et Régionaux 2010. Articulation multi-niveau, méga-régions et nouvelle gouvernance locale A la suite des mégapoles (plus de 10 millions d’habitants) ou méta-villes (plus de 20 millions) qui ont émergé au siècle précédent, les méga-régions ou villes-régions ont été identifiées au 21ème siècle. Ces dernières sont le produit d’une expansion polycentrique ou centrifuge qui engendre la création de réseaux et de flux plus étendus : on parle alors de « ville diffuse ». Celle-ci se caractérise par un schéma de dispersion urbaine qui inclut des sous-centres urbains et des périphéries régionales dans un grand et complexe système métropolitain. Soulignons l’étroite relation liant la ville centrale aux communes périphériques qui offrent souvent une moins bonne qualité de vie et d’importants coûts de transports pour les travailleurs dont les trajets pendulaires s’allongent. C’est pourquoi il est urgent de mettre en œuvre des politiques urbano-régionales capables d’assurer un développement durable optimal dans les villes-régions. Une articulation sur plusieurs niveaux et un déploiement des politiques d’inclusion sociale coordonnées sont indispensables à la gouvernance de ces méga espaces urbains. En ce sens, bien que nous assistions à l’émergence de nouveaux paradigmes d’appropriation et d’occupation territoriales permettant d’identifier de nouvelles formes d’aménagements du territoire (telles que les méga-régions, les couloirs urbains et les villes-régions), la multiplicité des contextes dans lesquels ceux-ci se développent complique la définition des intérêts communs au niveau international. Dans le cas de l’Amérique Latine, plusieurs pays ont tenu compte de cette réalité en créant de nouvelles autorités intermédiaires, d’ordre métropolitain ou régional, et en mettant en place une gouvernance multiniveau. Les pratiques des villes brésiliennes en la matière ont été parmi les plus étudiées pour leurs schémas de plannification stratégique et la participation d’acteurs issus de différents secteurs du gouvernement, du milieu académique et de la société civile en général. Ce schéma permet de coordonner des requêtes émises collectivement et d’imputer les responsabilités sociales à la fois au gouvernement et à la société. L’articulation multiniveau, l’émergence de méga-régions et les nouveaux schémas de gouvernance locale sont donc des éléments qui contribuent fondamentalement à l’internationalisation croissante de la ville. La Mairie de Mexico a souhaité manifester sa participation active à ce nouvel état du monde en assumant la présidence d’un groupe de travail au sein de l’Association Mondiale des Grandes Métropoles, la commission 4, qui est consacrée à l’étude et à la conception de politiques urbaines sur le thème des « Mégapoles ». français 187 La transversalité des politiques d’inclusion, clé de la lutte internationale contre la pauvreté et l’exclusion sociale La pauvreté et l’exclusion sont des phénomènes profondément complexes et multidimensionnels auxquels est confrontée la majorité des villes du monde. Face à ces problèmes, certaines villes latino-américaines ont mis en œuvre des politiques sociales et urbaines innovantes. Ces importantes initiatives se sont basées sur un point de vue qui privilégie l’affirmation et le respect des droits de l’homme des peuples indigènes, des femmes, des enfants, des adultes, des personnes handicapées, des jeunes qui ne bénéficient pas d’accès aux études ou se trouvent sans emploi et, enfin, des autres minorités exclues. Fruit de nombreuses observations, ces expériences innovantes ont été réitérées en plusieurs points du globe. A ce sujet – et comme illustré en partie 3 de cet ouvrage les maires du monde ont pointé du doigt la gravité du combat contre la pauvreté et l’exclusion sociale des femmes lors du dernier Congrès de CGLU qui s’est tenu à Mexico en 2010. On constate aujourd’hui l’insuffisance des efforts qui ont été assignés à cette tâche et le manque persistant d’opportunités qui permettraient aux femmes d’accéder à un travail digne, à de meilleures conditions de vie et au bien-être social. Face à ces difficultés, les maires ont bien perçu la nécessité de croiser les approches, puisque la mise en œuvre de politiques sans étude de genre pourrait avoir des effets négatifs sur la vie des femmes.9 L’internationalisation de la ville n’est pertinente que si elle est accompagnée de politiques transversales qui fomentent l’émergence d’une culture des droits de l’homme. Il ne suffit pas de modifier les actions et les pratiques des gouvernements mais il convient de mettre en place des campagnes de diffusion, d’information et de formation dans les centres de travail ainsi qu’à tous les niveaux de l’appareil éducatif. Dans cette optique, le rôle et la responsabilité des médias est prépondérant pour ce qui est de la diffusion des annonces et des campagnes en faveur des droits de l’homme. Soulignons également la nécessité d’augmenter les actions gouvernementales de promotion des droits de l’homme destinées à l’ensemble de la population. 9 Au cours de l’atelier 3.4 du Troisième Congrès Mondial de CGLU, consacré au thème Les droits des femmes dans la gouvernance locale, un document appelant à la suppression des barrières qui perpétuent les inégalités homme-femme sur des thèmes économiques, environnementaux, culturels et sociaux à été approuvé. De plus, la nécessité d’éradiquer toute forme de violence contre la femme a été soulignée. Une ville globale devrait être, par définition, une ville incluante. C’est pourquoi il est indispensable que soient instaurées dans les établissements publics et privés - à tous les niveaux scolaires - des stratégies de promotion d’une culture des droits de l’Homme. Ces stratégies devraient être constituées à partir de l’évaluation des principales valeurs diffusées dans les médias de masse ainsi qu’en abordant ouvertement les thèmes se rapportant à l’exclusion sociale, à la pauvreté et aux pratiques discriminatoires. Du reste, la ville internationale ne pourra se construire si son gouvernement n’agit pas en bonne intelligence avec la société civile. En effet, le plein exercice des droits des citoyens ne peut être garanti par la sphère gouvernementale sans assurer la promotion d’une large participation des organisations sociales et civiles, des universités et des intellectuels ainsi que des autres acteurs sociaux et politiques qui expriment leur engagement pour une plus grande justice sociale. Par conséquent, les médias doivent contribuer à construire un plus grand sens de la responsabilité sociale chez les hommes et les femmes. En termes de gestion urbaine, la transversalité des politiques d’inclusion sociale implique pour les gouvernements locaux ce qui suit : • Inclure cette vision dans chaque étape d’élaboration des politiques publiques (entre autre conception, mise en œuvre, suivi, évaluation). • Examiner les actions réalisées par les différentes entités gouvernementales ayant un impact sur la ville (fédérale ou centrale, provinciale ou régionale, municipale et, dans certains cas, communale). • Promouvoir des politiques horizontales qui parviennent à surmonter la division sectorielle caractérisant la structure gouvernementale. L’ouverture de la ville au monde ne prendra tout son sens que si elle contribue à diminuer la pauvreté et à réduire la discrimination qui affecte les différents groupes sociaux. Or, cette mission de premier ordre ne peut être confinée exclusivement au domaine des politiques sociales compte tenu de ses objectifs et de la gravité du problème qu’elle entend défier. Actuellement, dans le but de lutter contre l’exclusion sociale, de nombreuses villes dans le monde adoptent des critères de transversalité institutionnelle et budgétaire pour contourner les obstacles inhérents à la coordination verticale traditionnelle. Ce nouveau dispositif n’affecte pas la ligne de commandement ni la capacité de décision puisqu’il se base sur des connaissances spécialisées et sur l’interdisciplinarité pour faciliter la conception de solutions. 188 L’internationalisation d’une ville implique donc que les différents secteurs de gouvernement soient reliés par une culture administrative de coordination horizontale, flexible et capable de génèrer des politiques de mise en valeur des attitudes et des comportements significatifs en faveur du droit à la non discrimination. Ces critères doivent absolument être pris en compte dans l’évaluation des progrès accomplis par les villes à travers leurs expériences. Action internationale au bénéfice des citoyens Malgré son formidable essor, l’action internationale des villes suscite encore quelques méfiances auprès de certains gouvernements centraux.10 Cependant, dans la majorité des pays, le Mexique ne faisant pas exception, les schémas d’autrefois se transforment et les gouvernements nationaux commencent à aménager des mécanismes formels pour permettre ou faciliter l’action internationale des collectivités territoriales. Cette situation découle du fait que les autorités locales ne puissent être perçues comme des concurrentes par les gouvernements centraux en vertu du principe de subsidiarité. Il convient donc d’encourager à plus de coordination les diverses entités actives sur le plan international afin de générer des formes d’intervention dans l’environnement mondial nouvelles et plus compatibles entre elles. 10 Une vision sceptique des relations internationales des gouvernements locaux peut être consultée dans l’ouvrage Robert A Beauregard y Jon Pierre, “Disputing the Global: A Sceptical View of Locality-Based International Initiatives”, en Policy and Politics, vol. 28, num. 4, octobre 2000, pp. 465-78 Mais en quoi cet activisme international bénéficie-t-il au citoyen ? Quelle est l’utilité de ce modèle d’intervention sur la scène internationale dans un contexte de crise économique qui conduit de nombreux gouvernements à limiter leurs dépenses ? Afin de répondre à ces questions, il faut comprendre que l’action internationale ne peut se réduire à une politique isolée de la ville et n’est en aucun cas une fin en soi. Le plan international, à l’image de la lutte contre l’exclusion, est un champ d’action qui s’imprègne des principales activités relevant du gouvernement. Aussi est-il aujourd’hui impossible de concevoir une politique urbaine de mobilité ou culturelle sans qu’elle ne revête une dimension internationale. Il en est de même pour les politiques de sécurité, de protection civile, de développement urbain, de récupération de l’espace public et des politiques sociales éducatives, d’inclusion et de santé. En conclusion, tous les domaines d’action d’un gouvernement local se nourrissent et s’enrichissent de l’expérience mondiale. Forte de cette analyse, la Mairie de Mexico a amorcé la construction de relations internationales fructueuses fondées sur une vision stratégique à long terme et cohérente. Nous le verrons à continuation, l’internationalisation de Mexico a déjà abouti à des résultats concrets pourvoyant à l’amélioration de la vie des habitants de la capitale. Partie 2 Actions locales : engagement international* Photographie : Ramon Moctezuma Zaragoza M exico a toujours été un espace ouvert sur le monde, un point de rencontres entre civilisations, cultures et peuples, un centre d’interaction économique entre les continents et un refuge pour les communautés. La capitale mexicaine tisse donc depuis longtemps ses relations internationales. Toutefois, le phénomène de l’internationalisation des villes et le rôle croissant des gouvernements locaux dans la gouvernance mondiale conduit les dirigeants locaux à dynamiser et à rationaliser toujours plus la gestion de leurs affaires internationales. Nous sommes face à un double objectif. D’une part, les citoyens doivent être les premiers bénéficiaires de l’efficacité des relations internationales en recevant des ressources économiques et matérielles ou des formations à de nouveaux savoir-faire. D’autre part, dans un monde toujours plus globalisé, interdépendant et urbanisé, les villes et gouvernements locaux ne peuvent s’exclure des débats sur les questions migratoires et doivent participer aux luttes menées par les acteurs internationaux pour prévenir les catastrophes globales comme, par exemple, les crises économiques et le réchauffement climatique. Dans ce contexte, la Mairie de Mexico a compris que l’action internationale répondait à un double enjeu : enrichir la gestion de son administration et prodiguer d’importants bénéfices à la population. Mais cette action suppose également un grand engagement. En 2006, la Mairie de Mexico a innové dans sa collaboration avec des partenaires et des alliés internationaux. Ainsi elle s’est enrichie de ses relations avec les ambassades, les représentations diplomatiques des organismes multilatéraux, les communautés et les gouvernements locaux étrangers. En accord avec le caractère transversal de l’internationalisation des politiques publiques, les principales activités réalisées par la Mairie de Mexico de 2006 à 2011 ont été développées en fonction de quatre axes thématiques impliquant chacun des notions de gouvernance, de citoyenneté et une interaction avec des partenaires extérieurs1 : 1. Construire une ville durable, respectueuse de l’environnement et des ressources naturelles et qui réponde aux besoins des citoyens. 2. Renforcer la culture, le tourisme, les investissements, la formation du capital humain et la sécurité pour façonner une ville attractive et innovante. 3. Défendre avant tout le respect des droits de l’Homme, l’inclusion sociale et le soutien aux populations migrantes, en tant que ville d’avant-garde et inclusive. 4. Agir comme acteur mondial responsable en qualité de ville leader. La Mairie de Mexico fait donc ici part aux citoyens et au monde des détails de son activité internationale de 2006 à 2011. 1 Les activités, projets et programmes ici exposées présentent : a) une composante internationale évidente ; ou b) des éléments qui permettent d’éta- * Les informations contenues dans cette partie ont été rassemblées et agen- blir des indicateurs comparatifs avec d’autres villes d’Amérique Latine ou cées par Jordy Meléndez Yúdico, Directeur de l’Information et de la Diffu- du monde. Ce rapport ne prétend pas établir une liste exhaustive de toutes sion à la Coordination Générale des Relations Internationales de la Mairie les activités de l’administration sur les thèmes précédemment mentionnés, de Mexico. mais propose une synthèse des activités les plus pertinentes. français 189 190 Actions internationales pour devenir une ville durable Environnement et lutte contre le réchauffement climatique ΩPlan Vert, stratégie de développement durable mondialement approuvée Le Plan Vert de Mexico est l’un des programmes environnementaux les plus ambitieux en Amérique Latine. Il a été conçu à long terme (sur 15 ans) comme la feuille de route du développement durable de la capitale, dans le souci de ne pas détériorer le patrimoine naturel. Le Plan a été officiellement présenté le 30 août 2007. Il est composé de 83 actions visant un impact social conséquent au bénéfice de la population. Ces dernières sont regroupées en sept thèmes distinct : les sols de conservation, l’habitat et l’espace public, l’eau, la mobilité, l’air, les déchets solides, le réchauffement climatique et l’énergie. En octobre 2008, dans le cadre de la Conférence Internationale sur les Plans Verts qui s’est tenue à San Francisco, aux Etats-Unis, le Plan Vert de Mexico a été reconnu comme l’un des meilleurs au monde. Sa vision stratégique a été particulièrement applaudie, notamment la manière dont il intègre presque l’ensemble des thèmes de l’agenda du développement durable dans un seul instrument de travail. Son objectif est en effet de transcender l’action gouvernementale en impliquant dans sa mise en œuvre et dans son suivi tous les secteurs sociaux, académiques et privés. Les projets d’efficience énergétique, le Métrobus, les Stratégies de Mobilité en Vélo, la réhabilitation des cours d’eau urbains et le Plan d’Action Climatique de la Mairie de Mexico sont les mesures du Plan Vert qui ont été les plus approuvées. La mise en œuvre des actions du Plan Vert fait également appel à la participation des organisations environnementales internationales et des agences de coopération de pays partenaires, capables d’apporter des connaissances techniques, de proposer des formations et des études de faisabilité pour le développement de certains projets. Amsterdam (Pays-Bas), New York (Etats-Unis), Londres (Royaume-Uni), Tokyo (Japon), Singapour (République de Singapour), Wellington (NouvelleZélande) et San Francisco (Etats-Unis) sont quelques unes des villes qui ont mis en place des plans verts. De 2006 à 2011, la Mairie de Mexico s’est alliée à des partenaires internationaux qui ont appuyé, impulsé ou approuvé les stratégies locales sur des thèmes environnementaux tels que l’efficience énergétique, la mobilité, le transport durable et la récupération des espaces publics. Ainsi, de nombreux projets de coopération et d’assistance technique ont vu le jour. Les plus remarquables sont ici présentés. ΩProgramme d’Action Climatique de Mexico : leadership mondial face au réchauffement global La Mairie de Mexico a pris toute la mesure des risques liés au réchauffement climatique pour la vie de milliers de personnes dans le monde puisque ce phénomène pourrait se traduire par d’énormes coûts sociaux, environnementaux et économiques. En découle la nécessité d’assurer des mécanismes institutionnels capables d’en limiter les causes et de se préparer à ses conséquences. C’est pourquoi la Mairie a développé dans le cadre du Plan Vert un Programme d’Action Climatique de Mexico (PACCM de son sigle en espagnol). Il s’agit d’un instrument établissant des objectifs précis sur la période 2008-2012. Mexico a été la première ville en Amérique Latine à mener une initiative de cette ampleur. Depuis son lancement, cette expérience a servi de référence et de modèle pour les villes chiliennes, argentines, colombiennes et mexicaines qui ont souhaité établir un programme similaire. Le PACCM poursuit deux objectifs en rapport avec la limitation et la réduction des Gaz à Effet de Serre (GES) et à l’adaptation au changement climatique : • 1er objectif : Réduire de 7 millions de tonnes les émissions de dioxyde de carbone sur la période 2008 – 2012. • 2ème objectif : Elaborer et exécuter un programme d’adaptation aux effets du changement climatique pour la ville de manière à ce qu’il soit opérationnel en 2012. Jusqu’en 2011, le PACCM a permis la réduction de 5 772 033 de tonnes de dioxyde de carbone remplissant de la sorte l’objectif à 82 %. Ces résultats ont emporté une reconnaissance internationale. Dans le seul secteur du transport, les émissions de dioxyde de carbone ont été réduites à hauteur de 4 850 milliers de tonnes. Pour atteindre les objectifs du PACCM, la Mairie de Mexico a déployé des efforts de coordination et de coopération entre les différents services, les organismes relevant de l’administration de la ville et les institutions académiques, l’initiative privée et les organismes de coopération internationale. Le dynamisme de Mexico dans la lutte contre le réchauffement climatique s’est particulièrement illustrée dans l’initia- Reconnaissance internationale du Programme d’Action Climatique de Mexico • Forum Mondial sur le Développement Durable, Manaus, Brésil, septembre 2011. • Congrès international sur les villes et l’adaptation au changement climatique, Bonn, Allemagne, mai 2010 et juin 2011. • Future of Cities Congress, Incheon, Corée du Sud, octobre 2010. • Sommet de l’Etat du Lagos sur le Changement Climatique, Lagos, Nigeria, mai 2010. • Atelier régional sur le programme d’activités du mécanisme de développement propre,Bogota, Colombie, mars 2010 • Conseil Mondial des Maires sur le Changement Climatique, From Kyoto to Copenhague and Beyond: World Mayor’s Dialogue, Copenhague, Danemark, décembre 2009. • Colloque sur les Villes, le Changement Climatique et les Finances, Carbon Expo 2009, Barcelone, Espagne, mai 2009. • Sommet du C40 sur le Climat de Séoul, Corée du Sud, mai 2010. • Sommet du C40 sur le Climat de Tokyo, Conférence sur le Changement Climatique et les Mesures d’Adaptation des Villes Durables, Japon, octobre 2008. • 3e Forum International Quito 2008. Gestion Environnementale Urbaine, Quito, Equateur, juin 2008. • Dixième Réunion du Comité Sectoriel de l’Environnement de l’Union des Villes Capitales Ibéro-américaines (UCCI), Quito, Equateur, juin 2008. tive du maire, Marcelo Ebrard Casaubon, qui a convoqué en novembre 2010 le Sommet Mondial Climatique des Maires en marge du Congrès Mondial des Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU). Les résultats de cette démarche qui s’est soldée par la signature et l’adoption du Pacte de Mexico sont rapportés en partie 3 de cet ouvrage. chandises (logistique de la ville), au système de transport public, à la gestion des embouteillages, à la voierie et aux politiques de péage urbain. 5. Programme de formation des fonctionnaires locaux sur le changement climatique et le développement durable. ΩCoopération Italie-Mexico face au réchauffement global urbaine et de changement climatique En partenariat avec la Banque Mondiale (BM), des études ont été réalisées entre 2008 et 2009 pour évaluer la faisabilité de projets de réduction des GES, d’adaptation aux conséquences du changement climatique et de campagnes de communication et d’éducation. Grâce à ces études, le programme de Mesures Environnementales Favorable au Transport a été créé en 2009. Lors du Sommet des Maires des Grandes Villes pour le Climat de Copenhague (Danemark) convoqué parallèlement à la COP15 (décembre 2009), un groupe de travail (appelé Task Force) s’est constitué pour collaborer sur l’agenda de la pauvreté urbaine et du changement climatique. Cet effort a été lancé par la Banque Mondiale et par le maire de Mexico en sa qualité de Président du Conseil Mondial des Maires pour le Changement Climatique. Les villes de Dar es Salaam (Tanzanie), Jakarta (Indonésie) et Sao Paulo (Brésil) ont participé à cette Task Force de même que l’Urban Anchor, l’Institut de la Banque Mondiale et le Réseau mondial d’échanges de connaissances pour le développement (GDLN de son sigle en anglais). Son objectif a été de mettre en place des dialogues de haut niveau entre les maires de différentes villes afin d’échanger des retours d’expérience dans ce domaine. Certains de ces dialogues se sont tenus en janvier, février, avril et octobre 2010. Enfin, grâce au financement de la Banque Mondiale, une Etude sur la Pauvreté Urbaine et le Changement Climatique à En octobre 2009, le Ministère de l’Environnement de la Mairie de Mexico (SMA) a signé un Mémorandum d’Entente avec le Ministère de l’Environnement, de la Terre et de la Mer de la République Italienne (MATM de son sigle en italien). En mars 2011, la Commission Bilatérale SMA-MARM, réunie à Rome, a signé l’accord spécifique de collaboration. Dans le cadre du Programme d’Action Climatique, le MATM s’est engagé à soutenir techniquement et financièrement cinq projets de la ville de Mexico en 2011 et 2012 : 1. Programme pilote d’efficacité énergétique (nouvelles technologies en illumination, réfrigération et chauffage) des bâtiments publics de la Mairie. Le MATM suivra l’élaboration des études de faisabilité technique et financière concernant les actions envisagées et l’identification d’institutions financières internationales qui pourraient financer la phase d’exécution générale. 2. Plans et construction d’une usine de composte des déchets solides dans le principal marché de gros en produits frais de Mexico. 3. Chauffe-eau solaires installés dans un espace pilote de Mexico afin de promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables dans les foyers. 4. Promotion des pratiques écologiques dans le secteur des transports. Attention particulière au Programme de Transport scolaire Obligatoire, à la distribution de mar- ΩBanque Mondiale : collaboration en matière de pauvreté français 191 192 Mexico a été menée puis présentée au Congrès International sur les Villes et l’Adaptation au Changement Climatique en juin 2011 à Bonn, en Allemagne. ΩPartenariat avec US-AID en matière d’énergie solaire, d’administration environnementale et de certifications écologiques En 2009, la Mairie de Mexico a débuté une coopération avec l’Agence des États-Unis pour le développement international (US-AID, de son sigle en anglais) autour de trois axes : 1. Incitation à l’utilisation d’énergies renouvelables, notamment de l’énergie solaire. 2. Renforcement du Système d’Administration Environnementale de Mexico. 3. Soutien au programme de certification de bâtiments écologiques. En août 2010, en partenariat avec US-AID, la Mairie de Mexico a organisé dans la capitale le Séminaire des Normes Applicables pour le Chauffage Solaire de l’Eau en présence de plus de 300 experts nationaux et internationaux. En septembre 2010, le Système d’Administration Environnementale a publié avec le soutien d’US-AID le Manuel pour l’évaluation de la politique de gestion des déchets solides et, en juin 2011, le Manuel pour l’évaluation de la politique d’acquisition et de consommation du matériel de bureau. En juin 2011, le Secrétariat de l’Environnement de Mexico a remis le Premier Certificat de Construction Durable. De 2008 à 2011, des technologies écologiques ont été intégrées à 5 635 habitations au bénéfice de 23 552 personnes. ΩCoopération avec le Royaume-Uni pour l’Agenda de Durabilité Environnementale Métropolitain L’Agenda de Durabilité Environnementale de la Zone Métropolitaine de la Vallée de Mexico (ASAZM de son sigle en espagnol) est un instrument de planification stratégique composé de divers thèmes et mécanismes de coordination et d’instrumentation de politiques de la ville.2 Grâce aux bons offices de la Mairie de Mexico, l’Ambassade Britannique à fait une donation de 68 000 livres à la Commission Environnementale Métropolitaine pour la coordination de réunions de travail, des entretiens avec des ex- 2 La zone géographique de l’ASAZM est constituée de 16 délégations (équivalentes à des arrondissements) composant le District Fédéral, de 59 des 125 municipalités de l’Etat de Mexico et de 29 des 84 municipalités de l’Etat d’Hidalgo. perts, la présentation des avancées et de la recherche qui ont abouti à l’élaboration de l’Agenda de Durabilité. Ces financements ont été octroyés par le gouvernement du Royaume-Uni à travers le fonds Dialogues pour le Développement Durable du Département de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires Rurales. ΩCongrès Mondial des Toits Verts 2010 En octobre 2010, le Congrès Mondial des Toits Verts s’est tenu à Mexico, organisé par la Mairie, le Réseau Mondial d’Infrastructure Verte (WGIN, de son sigle en anglais) et l’Association Mexicaine pour la Végétalisation des Toits. De nombreux spécialistes de renom sont venus du Brésil, d’Argentine, du Canada, des Etats-Unis, d’Allemagne, d’Espagne et d’Australie pour participer à l’événement. Du fait de sa politique d’incitation à la conception de toits verts, Mexico a été la première ville à accueillir ce Congrès en Amérique Latine. Bâle (Suisse, en 2005), Linz (Autriche, en 2007), Londres (Royaume-Uni, en 2008) et Toronto (Canada, en 2009) avaient auparavant reçu l’événement. ΩCollaboration avec les parcs zoologiques de Chine, d’Egypte, des Etats-Unis, du Japon, du Kenya et d’Afrique du Sud La conservation des espèces animales est l’un des thèmes de la coopération internationale de la Mairie. Le parc zoologique de Mexico appelé également Zoo de Chapultepec, dont les origines remontent à l’époque des aztèques, coopère avec d’autres institutions similaires au Kenya, en Egypte autour de projets de protection et de conservation des animaux. Une collaboration de même ordre a été mise sur pieds avec Nagoya, ville japonaise jumelée avec Mexico. En 2007, le maire de Nagoya a ainsi fait don au zoo de Mexico de 30 cerisiers et l’année suivante de 5 pingouins Humboldt provenant du zoo de Higashiyama. La Mairie participe par ailleurs au Programme Binational de Protection du Condor de Californie aux côtés de la Société Zoologique de San Diego et l’Ambassade des Etats-Unis au Mexique. En 2010, un accord de coopération scientifique a été signé avec l’Afrique du Sud pour soutenir la reproduction et la protection des espèces de faune en captivité, dans le cadre du projet South Africa-Mexico Wildlife Exchange Program During Soccer Cup. En 1975, grâce au Programme de Conservation du Panda Géant, Mexico a reçu le don d’un couple de ces grands mammifères en geste d’amitié du gouvernement de la République Populaire de Chine. Depuis, huit naissances ont été enregistrées et cinq pandas sont parvenus à l’âge adulte. Entre 2007 Villes disposant de systèmes publics de mobilité à vélo Système SAMBA (Rio de Janeiro, Brésil) B’Easy (Providence, Chili) Bicing (Barcelone, Espagne) Call a Bike (Berlin, Allemagne) Cyclocity (Bruxelles, Belgique) ECOBICI (Mexico) ECOBICI en 2012 et 2011, des spécialistes chinois experts en techniques d’insémination artificielle et en comportement du panda géant ont rendu visite au parc zoologique de Mexico. Transport durable ΩECOBICI, un système pilote en Amérique Latine La Stratégie de Mobilité à Vélo de Mexico a été élaborée de manière à ce qu’en 2012 le nombre de trajets à vélo atteigne 5% de l’ensemble des trajets quotidiens dans la ville alors qu’ils n’en représentaient auparavant qu’1%. A cette fin, la Mairie a mis en place un système qui avait déjà fait ses preuves dans d’autres villes du monde, notamment européennes. Notons que l’introduction en Amérique Latine de ce mode de transport public est récente. Rio de Janeiro (dont le projet implanté dans la zone de Copacabana s’intitule SAMBA) et Santiago du Chili (avec son initiative B’easy située à Providence) ont été les premières villes latino-américaines ayant prescrit ce mode de déplacement fin 2008. En février 2010, Mexico s’est ralliée à cette politique publique grâce à son système ECOBICI, devenant ainsi le principal référent en la matière au Mexique et sur le continent latino-américain. Plus de 20 villes étrangères ont participé à des visites techniques et sollicité des informations à propos de ce programme. Le principal succès d’ECOBICI a procédé de son articulation avec d’autres systèmes de transport, tels que le Métro, le Métrobus et le Trolleybus. Ceci a permis d’encourager l’utilisation du vélo au détriment de la voiture : en seulement quelques mois, le système comptait déjà plus de 24 000 usagers. Le tarif annuel d’ECOBICI est l’un des moins chers au niveau mondial (environ 23 dollars) et il donne accès à des trajets illimités sur des intervalles de 45 minutes. En 2012, ECOBICI entrera dans les phases II et III de ses opérations, ce qui se traduira par une augmentation de 200% du nombre de vélos et de stations disponibles. La ville atteindra alors un nombre d’usagers comparable voire supérieur à celui de plusieurs villes européennes. Nombre de vélos 80 Nombre de stations 8 100 10 3000 1700 3000 1200 3900 200 43 200 90 275 ΩMétrobus, système de transport rapide mondialement reconnu Le système de transport rapide (Bus Rapid Transit, BRT) de Mexico appelé Métrobus est mondialement reconnu pour sa capacité à fluidifier le trafic urbain et sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique. En 2011, le Métrobus fonctionne sur trois lignes de 67 kilomètres avec 290 autobus qui assurent le trajet de 660 mille usagers quotidiens. La Ligne 4 est actuellement en construction et la Ligne 5 devrait être achevée fin 2012. En 2007, le Métrobus est devenu le premier système de transport au monde à recevoir des bons carbone du Fonds Espagnol du Carbone parce qu’il concourt à réduire les émissions de GES. Le Métrobus est en effet le premier système BRT au Mexique et plus largement en Amérique Latine qui utilise des véhicules à faibles émissions de GES : Euro III, IV et V, ainsi que du carburant Diesel Ultra Faible en Souffre (DUFS).Ce système a permis une réduction annuelle de plus de 100 000 tonnes de GES. Les quelques 800 microbus qui sillonnent la ville et ne font pas partie d’un programme de la Mairie sont quant à eux hautement polluant et peu sûrs. Cette réduction a été commercialisée sur le Marché International de Bons de Carbone, ce qui a permis d’obtenir des ressources internationales pour continuer d’augmenter la zone desservie par ce mode de transport. En novembre 2009, le projet du Métrobus de Mexico a reçu le Prix Roy Family de l’Université d’Harvard. Ce prix est remis tous les deux ans par la John F. Kennedy School of Government aux associations publiques-privées les plus remarquables en termes d’amélioration de la qualité de l’environnement et d’innovation sur le plan écologique. en accord avec des centres spécialisés dans le transport durable, un jury de 20 experts d’Harvard a retenu le Métrobus parmi plus de 30 projets dans le monde. De plus, en décembre 2009, le Métrobus a reçu le Prix de la Meilleure Action Environnementale de la Fondation Mapfre de Madrid. La Mairie de Mexico a ainsi été reconnue pour sa capacité à modifier les schémas de mobilité urbaine dans une ville complexe en mettant en place un système de transport français 193 194 public de qualité, peu polluant, sûr, pratique et accessible. A cette occasion, le projet Métrobus était en lice avec presque 200 propositions venant d’Espagne, du Portugal et d’autres pays latino-américains. En octobre 2010, le Métrobus a obtenu la Certification du Mécanisme de Développement Propre de la part du Panel Scientifique de l’ONU. La méthodologie de ce projet a permis de créer la norme NM0258 désormais applicable à tous les systèmes de transports rapides. Il s’agit de la première méthodologie arrêtée en la matière parce qu’elle décrit de manière claire et objective l’opération et les bénéfices environnementaux du Métrobus de l’Avenue Insurgentes (avenue la plus longue de Mexico). Le Transmilenio de Bogota, en Colombie, constituait un précédent au Métrobus, mais sa certification n’a pu être reproduite que dans ce seul pays à la différence de celle du Métrobus dorénavant utilisée à l’échelle internationale en vertu de l’approbation de l’ONU. Le succès du Métrobus a suscité l’intérêt des villes de divers pays. C’est pourquoi la Mairie de Mexico a programmé une série de Visites Techniques pour les fonctionnaires municipaux et les techniciens internationaux désireux de connaître son système d’opération. Les villes suivantes ont envoyé des délégations : Madrid (Espagne), Lima (Pérou), Sao Paulo, Brasilia et Porto Alegre (Brésil), San José (Costa Rica), Seattle et New York ( Etats-Unis), Guatemala (Guatemala), Paris (France), Buenos Aires (Argentine), Nagoya (Japon), New Delhi (Inde), Berlin et Brême (Allemagne) ainsi qu’une vingtaine de villes mexicaines. ΩSystème de Transport Collectif Métro, parmi les plus efficaces du monde Le Métro de Mexico est emprunté chaque jour par 4 millions d’usagers, ce qui le situe à la quatrième place mondiale en nombre de trajets par jour, derrière Moscou, New York et Paris. De même, le réseau est l’un des plus étendus qui soit, avec plus de 200 kilomètres dans toute la Zone Métropolitaine de la Vallée de Mexico. Avec la construction de la Ligne 12, le Métro gagnera 225 kilomètres passant ainsi à devenir le cinquième Métro le plus long du monde. L’assemblage de cette ligne a requis la construction du deuxième « tunnelier » (TBM) le plus grand au monde avec ses 115 mètres de long. Il est de technologie japonaise. Les trains de haute qualité sont pour leur part fabriqués en Espagne. En vertu de sa masse d’usagers et de sa taille, le Métro de Mexico a intégré le Groupe COMET (Communauté de Métros), une association internationale qui regroupe les 12 Métros les plus importants du monde : la BVG de Berlin, le MTR de Hong Kong, l’Underground Ltd. de Londres, le Métro de Madrid, le Système de Transport Collectif de Mexico, le MoM de Moscou, le Métro de Paris (RATP), le RER de Paris, le New York City Transit, le Métro de Santiago, le MSP de Sao Paulo et le SMOC de Shanghai. En février 2008, le maire de Mexico a été l’amphitryon de la réunion des directeurs généraux du Groupe COMET au cours de laquelle ont été présentées des enquêtes de sécurité et des expériences de best practices entre les membres. Cette réunion a été l’occasion pour le Centre Stratégique de Technologie des Chemins de Fer (Railway Technology Strategy Centre) du Collège Impérial de Londres de montrer son étude comparative dans lequel celui de Mexico apparaît comme le quatrième le plus efficace au monde. Espace public ΩCoopération internationale pour la réhabilitation de l’espace public La construction d’une ville durable implique également de créer des espaces publics où les piétons, les cyclistes et les citoyens de tous âges et de toute classe sociale puissent « vivre ensemble » et profiter en bonne entente de ses monuments, de ses parcs et de ses places. C’est dans ce but que, de 2006 à 2001, la Mairie de Mexico a édifié une stratégie de réhabilitation des espaces et des monuments emblématiques de la ville, en collaboration avec les différentes ambassades, les représentations diplomatiques et les communautés étrangères. Le 16 février 2008, le maire de Mexico et l’Ambassadeur de la République Populaire de Chine ont inauguré l’Arc Chinois sur la Place Santos Degollado dans le Centre historique, en signe d’amitié et de remerciement pour l’apport culturel et économique de la communauté chinoise à la ville. Le 16 janvier 2009, l’Ambassadeur du Vietnam et l’Autorité du Centre Historique de la Mairie de Mexico ont inauguré le Jardin de la Liberté des Peuples et dévoilé la Statue de Ho Chi Minh. Ce jardin de 1 535 m2 a reçu un investissement de 3 millions de pesos. Le 2 octobre 2009, dans le cadre du soixante-deuxième anniversaire du décès de Mahatma Gandhi, le maire de Mexico a ré inauguré le Monument à Gandhi situé dur l’Avenue Paseo de la Reforma en présence de l’Ambassadeur de l’Inde. Certains monuments qui rappellent des faits ou des personnages historiques deviennent eux-mêmes une pièce de l’histoire. Il en est ainsi de l’Horloge Ottomane offerte à la ville il y a 100 ans par la communauté ottomane (aujourd’hui communauté libanaise) et de l’Horloge Chinoise, donnée français 195 par le gouvernement chinois. Les horloges ont été érigées à Mexico pendant les Fêtes du Centenaire de l’Indépendance en signe de remerciement à l’hospitalité du pays. Cent ans plus tard, après restauration, les aiguilles des deux horloges continuent d’indiquer l’heure. Ainsi, en septembre 2010, l’Horloge Ottomane a pu être à nouveau inaugurée grâce aux efforts de la Mairie et des ambassades de Turquie et du Liban pour en assurer la restauration. A ce titre, la communauté libanaise, à travers le Consortium Aristos, a fait don d’un million de pesos. Par ailleurs, la signature d’un mémorandum pour la restauration du monument le 2 décembre 2009 entre l’Autorité du Centre Historique et le directeur de la revue China Hoy, Gong Xixiang, a permis de présenter l’Horloge Chinoise quelques mois plus tard au cours d’une cérémonie qui s’est tenue le 18 octobre 2010. La Fontaine de Cibèles, offerte par la ville de Madrid en 1980 à l’occasion de son jumelage avec Mexico, a pour sa part été restaurée le 21 janvier 2011. Quatre mois plus tard, le 24 mai 2011, la Statue de Benjamin Carrion a été inaugurée en présence de l’Ambassadeur d’Equateur dans le Centre historique, sur la Place de la Santa Veracruz restaurée à l’occasion. Le gouvernement de Corée du Sud, par le biais de son ambassade au Mexique, a fait don d’une Cloche de l’Amitié Coréo-Mexicaine, aujourd’hui située sur l’esplanade du Monument à la Mère, au croisement des Avenues Insurgentes et Reforma. Le gouvernement de la République d’Azerbaïdjan a signé en 2011 un accord pour le soutien à la réhabilitation des espaces publics considérés comme les plus importants par la Mairie. Ce dernier donnera lieu à la restauration de la Place Tlaxcoaque dans le Centre historique et permettra le financement de la création et de l’entretien du Parc Mexico – Azerbaïdjan dans le Bois de Chapultepec. ΩMexico à la Conférence Walk 21, New York Le 7 octobre 2009, le maire de Mexico, Marcelo Ebrard Casaubon, a été invité à présider l’inauguration de la Conférence Walk 21, réunion la plus importante du monde sur le thème de l’espace public et des zones piétonnes. Cette rencontre, née à Londres en 2000 et qui se tient depuis lors chaque année dans une ville différente, réunit les principaux experts en infrastructures piétonnes, en réhabilitation d’espaces publics, en planification urbaine durable et en participation citoyenne. A cette occasion, le maire de Mexico a donné une conférence intitulée « Changer les paradigmes de la mobilité à Mexico ». ΩSoutien de l’Agence Française de Développement pour la réhabilitation du patrimoine urbain En novembre 2010, l’Agence Française de Développement (AFD) a signé un accord de coopération avec l’Autorité du Centre Historique de Mexico. L’AFD est une institution financière française publique qui d’une part, finance des projets de développement économique et social dans de nombreux pays en développement et, d’autre part leur propose une coopération technique. L’objectif du partenariat est de mener une réflexion conjointe sur le patrimoine urbain et de développer des projets articulés autour de la conservation du patrimoine, de l’environnement et des transports publics. Il s’agit du premier partenariat de ce type qu’ait signé l’AFD avec un gouvernement local au Mexique pour un prêt de 80 000 dollars. En contrepartie, la Mairie de Mexico a investi 20 000 dollars dans le projet. 196 Actions internationales pour devenir Ville attractive et innovante Culture, loisir et sports Ω Féria des Cultures Amies : solidarité mondiale avec Mexico De 2006 à 2011, la Mairie de Mexico a collaboré avec les ambassades, les organismes internationaux et les communautés étrangères pour monter des événements culturels consacrés à la solidarité internationale et au respect des expressions artistiques de toutes les nations. La Féria des Cultures Amies a été organisée dans cet esprit, en réponse à la crise du virus AH1N1 qui a frappé le Mexique. Au cours de cet épisode d’urgence sanitaire, la capitale a dû recourir à des mesures de fermetures des commerces, des théâtres, des bars et des restaurants, ce qui a considérablement affecté le tourisme. Une fois sortie de la crise, fin mai 2009, la Mairie de Mexico a mis sur pied un Plan d’Urgence de Réactivation Economique et Culturelle. La Féria des Cultures Amies de Mexico s’est déroulée du 6 au 15 juin 2009 pour exprimer l’amitié et la solidarité de plus de 50 pays et organismes internationaux avec la ville de Mexico. A cette occasion, un vaste programme d’activités artistiques, culturelles, artisanales et de dégustations gastronomiques a été proposé aux touristes et aux habitants qui ont également pu assister à des expositions, des projections cinématographiques, des conférences, des ateliers et des récitals. Le succès de la Féria a été si concluant pour le tourisme, les commerces et les habitants que la Mairie a décidé de reporter l’événement chaque année. Ainsi, la seconde édition qui s’est tenue du 15 mai au 6 juin 2010 a attiré plus de 500 000 visiteurs. La troisième, du 14 au 29 mai 2011, a bénéficié de la participation record de 65 pays (10 de plus qu’à la première édition) en présence de 1 100 000 visiteurs. Les retombées économiques de cette dernière édition (2011) sont estimées à plus de 780 millions de pesos. Ω Capitale Ibéro-américaine de la Culture 2010 La ville de Mexico est une vitrine incontestable pour les arts et la culture. C’est pourquoi elle a été désignée Capitale Ibéroaméricaine de la Culture 2010 par l’Union des Villes Capitales Ibéro-américaines (UCCI), une organisation regroupant les maires des 27 capitales et principales villes ibéro-américaines. Grâce à son offre culturelle, son dynamisme économique et technologique, ses infrastructures et son capital humain, Mexico est une ville favorable à l’art, au tourisme et à l’investissement. Chacun de ces domaines a fait l’objet d’un effort particulier de la Mairie avec le soutien de ses partenaires internationaux ce qui a permis d’augmenter et de renouveler la visibilité internationale de la capitale du Mexique et de ses citoyens. Cette nomination a motivé la tenue de centaines de concerts, festivals de cinéma, rencontres de danse et de théâtre, férias, expositions d’artistes nationaux et étrangers. Les événements les plus remarquables ont été l’exposition du peintre français Pierre Soulages dont plus de 90 œuvres ont pu être admirées au Musée de la Ville de Mexico ainsi que la célébration du Congrès des Villes Patrimoine Mondial en Ibéro-Amérique, en présence d’experts venus des 53 villes reconnues patrimoine mondial dans cette région. Ω Festival international du Film Documentaire de Mexico Ce festival a vu le jour en 2006 à l’initiative de la Mairie et de l’Université Nationale Autonome de Mexico (UNAM). Le but poursuivi est d’imposer Mexico comme l’une des capitales mondiales du cinéma. Afin d’être accessible tout en innovant, le festival se déroule dans des espaces ouverts, sous de grandes tentes aménagées en centres d’exposition gratuits installés sur la voie publique. Ceci permet de faire passer un message clair : le citoyen doit avoir accès à la culture et au cinéma dans l’espace public. Ω Nouvel An Chinois à Mexico La communauté chinoise à Mexico, fidèle à ses traditions, célèbre le Nouvel An Chinois depuis plusieurs dizaines d’années dans les rues du « quartier chinois », à grand renfort de danses, de dragons, de lions, d’expositions d’arts martiaux et de défilés en habits traditionnels. De 2008 à 2010, l’événement ayant pris de l’ampleur, il s’est finalement étendu audelà des frontières du quartier chinois grâce au concours de la communauté chinoise, de la Mairie de Mexico, de l’Ambassade de Chine, de l’Institut de Langue et de Culture Chinoise, du Comité du Festival Culturel Chinois, de la Confédération des Associations Chinoises et de l’Institut Confucius au Mexique. A partir de 2008, les fêtes du Nouvel An Chinois, régies par le calendrier lunaire, ont été invitées sur l’avenue Paseo de la Reforma où elles ont organisé de nombreux défilés de l’Ange de l’Indépendance à l’Alameda Centrale (parc du centre ville). De la sorte, plus de 3000 artistes dont 20 chars allégoriques et 27 groupes de danse ont participé au défilé de 2008 pour célébrer l’Année du Rat. En l’honneur de l’Année du Tau- La Féria des Cultures Amies de Mexico 2011 en chiffres Retombées économiques: Assistance: Durée: Pays participants: Présentations et ateliers réalisés : Total des artistes et groupes internationaux: reau, la communauté chinoise a célébré le Nouvel An 2009, sous le signe de l’Amour à la Terre, le retour à la nature. L’année 2010 correspondant à celle du Tigre a été l’occasion de célébrer la Santé, le bien-être, la prospérité et le progrès avec un défilé de chars écologiques. Ω 400 ans d’amitié entre Mexico et le Japon En 2009, à l’occasion de la célébration des 400 ans d’entente entre le Mexique et le Japon, les habitants de Mexico ont pu nouer des liens avec la culture japonaise grâce à la collaboration de la Mairie de Mexico avec l’Association Mexico-Japonaise, la Chambre Japonaise de Commerce et d’Industrie du Mexique, le Lycée Mexico-Japonais et l’Ambassade du Japon au Mexique. Pendant les cinq mois de festivités ont été présentés au public des concerts, des ballets de danse traditionnelle, des pièces de théâtre et des expositions sur la science et l’innovation technologique au sein de divers centres culturels et académiques de la capitale : le spectacle de Danse Kabuki « Espoir Iris » de la Compagnie de Théâtre Japonaise dans le Théâtre de la Ville et le ballet de la Compagnie de Danse Traditionnelle Japonaise « Kikunokai » ont été parmi les plus appréciés. En août 2009, dans le cadre des ces célébrations d’amitié, le Musée de la Ville de Mexico a accueilli en ses murs l’exposition architecturale de Sanaa, le cabinet internationalement reconnu des architectes Kasujo Sejima et Ryue Nishizawa. Inaugurée par Nishizawa et le maire de Mexico, cette œuvre matérialise l’un des aspects les plus prometteurs de notre époque : la prise de conscience de leur autonomie par les villes du monde et leur dialogue multilatéral et permanent. Ω Le Métro de Mexico, vitrine de la culture internationale Le Métro de Mexico s’est par ailleurs converti en un espace d’exposition et d’expression artistique gratuite destiné aux usagers. Depuis 2009, les autorités du Métro et la Coordination Générale des Relations Internationales de la Mairie de Mexico, en collaboration avec les ambassades, ont converti le Métro en une vitrine privilégiée des expositions visant à diffuser la culture, l’histoire et la vie quotidienne des pays du monde et des villes amies de la capitale mexicaine. Ainsi, les ambassade d’Allemagne, de Chine, de Corée du Sud, de Cuba, 780 millions de pesos 1 100 000 visiteurs 15 jours 65 132 119 d’Equateur, de France, du Guatemala, des Pays-Bas, d’Israël, du Japon, du Royaume-Uni, de République Chèque et du Vénézuela ont participé à cette initiative. Ω Capitale des spectacles et d’artistes de renommée mondiale Depuis 2006, la Mairie de Mexico s’est proposée de faire de sa ville la Capitale du Spectacle, en donnant l’accès à une offre culturelle gratuite et de qualité aux habitants et aux touristes, notamment en invitant des artistes de renommée mondiale tels que le portoricain Chayanne, le cubain, Pablo Milanés, l’espagnol, Miguel Bosé, et les colombiens, Juanes et Shakira, à donner des concerts sur la place principale de Mexico (dit le « Zocalo »). En 2007, la ville de Mexico a attiré tous les regards lorsqu’elle a reçu le photographe étasunien Spencer Tunick qui a réuni sur le Zocalo plus de 2000 personnes nues battant ainsi son propre record du monde. Sur la même place, en 2008, le photographe canadien Grégory Colbert a présenté sa grande exposition « Ashes and Snow » qui a par ailleurs fait le tour du monde dans des villes comme New York, Tokyo, Los Angeles et Venise à bord d’un « musée nomade » fait de bambous et de conteneurs, unique en son genre. L’exposition composée de 54 photographies et de trois films a été visitée par plus de 4 millions d’âmes en seulement trois mois. Les grilles du Bois de Chapultepec, sur l’avenue Paseo de la Reforma, se sont converties en un espace privilégié pour exposer photographies et peintures du monde entier. Ainsi, l’exposition « Norvège, animée par la Nature » y a été inaugurée en mars 2009 par les Princes Héritiers Haakon et Mette-Marit du Royaume de Norvège. Cet événement culturel est le fruit d’une collaboration entre la Mairie de Mexico, l’Ambassade de Norvège au Mexique et l’entreprise pétrolière norvégienne Statoil Hydro. En mai 2010, l’exposition « L’art de l’architecture » du fameux architecte Norman Foster a été présentée dans l’Ancien Collège de San Ildefonso. Ses œuvres qui n’avaient jamais été présentées au Mexique ont pu être admirées dans le cadre des festivités culturelles de 2010 pour le Centenaire de la Révolution et le Bicentenaire de l’Indépendance. français 197 198 Sites de Mexico déclarés Patrimoine Mondial de l’UNESCO • • • • Centre historique Xochimilco Maison-atelier Luis Barragán Campus universitaire de l’UNAM Ω Marathon International de Mexico : ville sportive mondiale Le Marathon International de Mexico a vu le jour dans les années quatre-vingt dans le but de stimuler l’activité sportive de haut vol dans la capitale en conviant les coureurs professionnels du Mexique et de l’étranger. Depuis lors, 23 éditions se sont succédées auxquelles 200 000 athlètes ont participé. Ainsi, l’année 2010 a enregistré 19 000 concurrents au départ. De ce fait, le Marathon International de Mexico fait désormais partie des plus grands au niveau mondial, aux côtés de Londres, Berlin, New York et Chicago. Le Marathon de Mexico emprunte les principales artères de la ville et parcourt en tout 42 195 mètres selon un tracé certifié par l’Association Internationale des Marathons et par l’Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme. Dans ses éditions 2007, 2008 et 2010, 200 coureurs étrangers ont concouru venus du Kenya, du Brésil, de Bolivie, de Tanzanie, d’Ethiopie, d’Espagne ou encore du Guatemala. Hillary Kimaiyo, marathonien du Kenya, a remporté la course en 2007 et en 2010. En 2011, le coureur Isaac Kimaiyo a une fois de plus fait gagner le Kenya, suivi de Hilary Kipchirchir et Philip Metto en seconde et troisième positions. Ω FIFA Fan Fest : la passion du football dans le cœur de la ville Le Mexique est un pays qui vit et vibre au rythme du football. La Mairie de Mexico, en collaboration avec la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) a donc entrepris d’organiser une véritable fête officielle du ballon rond sur le Zocalo de la capitale. Seulement six villes dans le monde ont célébré les « FIFA Fan Fest » qui proposaient la transmission gratuite de tous les matchs de la Coupe du Monde 2010 sur des places emblématiques : Berlin (Allemagne), Paris (France), Rio de Janeiro (Brésil), Sydney (Australie), Rome (Italie) et Mexico. Pendant trois mois, plus de 2 millions de personnes se sont rendues au Zocalo de la ville pour assister aux différents matchs des qualifications et des phases finales. Selon les chiffres de l’Association Mexicaine des Hôtels de Mexico, la Confédération Nationale Touristique, l’Association Nationale des Agences de Voyage du District Fédéral et la Chambre Nationale de l’Industrie des Restaurants et Aliments Conditionnés, les retombées économiques de l’opération ont atteint environ 5 280 millions de pesos. De plus, l’événement a eu un impact publicitaire de 11 millions de dollars soit l’équivalent de sa promotion gratuite par des vidéos, des photographies, par Internet et par la presse écrite des médias internationaux. Ω Jam Festival, spectacle international de basket-ball En avril 2011, plus de 30 000 personnes ont assisté au Premier Jam Festival organisé par l’Institut du Sport de Mexico en collaboration avec l’Association Nationale de Basket-ball (NBA) des Etats-Unis. L’événement a eu lieu à ciel ouvert sur l’avenue Paseo de la Reforma, l’une des plus emblématiques de la ville. Treize terrains ont été montés pour l’opération et plus de 600 équipes ont participé au Tournois 3x3. Des cliniques sportives ont également été mises à disposition des participants et les habitants ont pu assister gratuitement aux compétitions. Tourisme Ω Promotion touristique mondiale de Mexico La Mairie de Mexico considère qu’il est possible de faire du tourisme une industrie compétitive et rentable au niveau national et international. C’est pourquoi il est indispensable de faire la promotion de la ville auprès des touristes grâce à des mécanismes efficaces de diffusion des atouts de la capitale mexicaine. La campagne de publicité internationale de Mexico a été réalisée avec l’appui logistique du Conseil de Promotion Touristique du Mexique et des partenaires commerciaux que sont les Etats-Unis, le Canada, l’Espagne, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la Chine, la Corée du Sud, le Japon et le Brésil. Les Salons Internationaux du Tourisme de Madrid et Berlin ont été des points névralgiques de cette action de promotion et de diffusion. La Mairie de Mexico a également dressé une réplique de l’Ange de l’Indépendance (symbole de la capitale) à Johannesburg pendant la Coupe du Monde de Football d’Afrique du Sud en 2010. Ω Destination touristique et ville attractive pour les congrès et évènements internationaux Depuis 2007, environ 11 millions de touristes visitent chaque année Mexico, dont 2,3 millions sont des touristes étrangers. Les retombées économiques annuelles sont de 4 000 français 199 millions de dollars, ce qui représente près de 7% du Produit Intérieur Brut (PIB) de la ville. Le tourisme génère plus de 275 000 emplois directs et plus de 680 000 emplois indirects. Les principaux pays d’où sont originaires les touristes présents à Mexico sont, par ordre d’importance : les Etats-Unis, le Canada, la France, l’Espagne, l’Argentine, l’Allemagne, la Colombie, le Venezuela, le Brésil, l’Italie, le Royaume-Uni, le Chili, le Pérou et le Japon. Mexico est le pôle touristique le plus important du pays, c’est-à-dire le plus visité. Sur le souscontinent latino-américain, la ville de Mexico occupe ainsi la quatrième place du point de vue de l’attraction touristique. En matière de tourisme d’affaires, Mexico s’est placée en 2007 au 64ème rang du classement international des villes accueillant des congrès internationaux. Elle est passée à la 58ème place en 2008, à la 47ème en 2009 et à la 43ème en 2010 avec la tenue de 43 congrès internationaux. Ω Ambassadeurs touristiques de Mexico Afin de promouvoir la ville de Mexico comme une destination touristique sûre et d’excellence, les ambassadeurs suivants ont été nommés par la Mairie : le photographe canadien Gregory Colbert, l’automobiliste mexicain Mario Dominguez, l’entraîneur de football serbe Velibor « Bora » Milutinovic, le pianiste argentin Raúl di Blasio et le styliste de mode dominicain Oscar de la Renta. Ω Féria Internationale de Tourisme des Amériques, FITA La première édition de FITA s’est tenue à Mexico du 23 au 26 septembre 2010. Il s’agit de la première féria internationale au Mexique proposant l’offre touristique des cinq continents. Mexico n’ayant jamais accueilli de féria de cette dimension, l’organisation de cet événement s’est révélée décisive pour l’avenir de la ville en tant que destination mondiale de premier rang. La Féria aura désormais lieu tous les ans pour réunir les principaux acteurs de l’industrie : grossistes, tour opérateur, compagnies de transport, hôtellerie, agences événementielles, organismes officiels de tourisme, agences de voyages, bureaux de conventions, ainsi que les médias de communication les plus représentatifs du secteur. Dans son édition 2010, la FITA a rassemblé plus de 2 000 acheteurs nationaux et internationaux, la plupart spécialisés dans le tourisme d’affaires et les conventions. Les participants sont venus de 55 pays et ont eu l’opportunité de réaliser plus de 25 000 rendez-vous d’affaires avec plus de 3 000 exposants. L’événement a donné lieu à l’institutionnalisation de la FITA Congress, un système de tables rondes pour toutes les personnes intéressées par l’organisation des congrès et conventions. Ω Avant-garde mondiale en tourisme de santé En 2008, la Mairie de Mexico, en considérant les avantages comparatifs qu’offre la ville dans le domaine de la santé, a décidé de mettre en place une stratégie pour faire de la capitale un centre d’attraction du tourisme médical. Dans cette optique, le Conseil Consultatif du Tourisme de Santé a été créé avec la participation des différents acteurs de ce domaine. Ainsi, le personnel hospitalier privé, les intermédiaires de la santé, les agences de voyages, les hôtels et compagnies aériennes participent d’une stratégie commune pour promouvoir la ville comme une capitale mondiale d’excellence du tourisme de la santé. L’idée est d’utiliser les excellents services qu’offrent les instituts de santé certifiés, les professionnels diplômés et la technologie de pointe. De plus, la situation géographique stratégique de la ville devrait lui permettre de se positionner comme une destination pertinente pour plusieurs régions du monde. Ω Centre de congrès et de conventions internationales Le tourisme de congrès et de conventions d’entreprises est un secteur qui s’est largement renforcé ces dernières années. Forte de ce constat, la Mairie de Mexico a créé le Bureau des Congrès et Conventions (OCC de son sigle en espagnol). Ce bureau a établi un partenariat stratégique avec la Chambre Nationale de Commerce, de Services et du Tourisme de Mexico, la CPTM. Le OCC a pour mission de promouvoir la capitale en tant que siège de grands congrès et conventions internationales en soutenant les événements liés au tourisme de réunions déjà bien implantés dans la ville. Fin 2010, Mexico s’est placée en 43ème position du classement international des villes organisatrices de congrès et conventions internationales et à la 15ème place concernant les grands congrès mondiaux de plus de 2 500 participants alors qu’elle était seulement classée 64ème en 2007. Ω Exposition Universelle Shanghai 2010 L’Exposition Universelle de Shanghai, en 2010, a été une vitrine de premier ordre pour la promotion internationale. L’édition 2010 s’est tenue de mai à octobre rassemblant 73 millions de visiteurs. La ville de Mexico y a installé un pavillon pour présenter, entre autre, une vidéo qui a conquis les visiteurs en soulignant le caractère dynamique, multiculturel, cosmopolite et progressiste de la capitale mexicaine. Ce pavillon a reçu la visite de plus de 3 millions de personnes, assurant ainsi une projection internationale sans précédent pour Mexico. Une délégation composée de hauts fonctionnaires de la Mairie de Mexico a également assisté à l’Exposition. 200 Science, technologie et capital humain De nos jours, le développement économique et la capacité de faire face à la concurrence sont de plus en plus liés à l’innovation technologique et à la formation du capital humain. De 2006 à 2011, des accords de collaboration ont été élaborés avec différents acteurs internationaux pour encourager la compétitivité et l’innovation de Mexico. Ω Semaine Internationale de la Science et de l’Innovation La Mairie de Mexico organise tous les ans la Semaine de la Science et de l’Innovation par le biais de son Institut de la Science et de la Technologie et avec le soutien de l’Académie Mexicaine des Sciences, du Forum Consultatif Scientifique et Technologique, des institutions de l’éducation supérieure et de la recherche ainsi que des chefs d’entreprise reconnus sur le plan national et international. Plus de 200 experts du monde entier, 13 prix Nobel et cinq prix Prince des Asturies ont participé à cette manifestation pour échanger leurs points de vue avec des étudiants, des scientifiques et des fonctionnaires mexicains. Ω Reconnaissance mondiale à la digitalisation de Mexico En mai 2011, le Secrétaire Général de l’Union Internationale des Télécommunications a invité la ville de Mexico à rejoindre le groupe des Villes Digitales dont font partie New York, Hong Kong, Kuala Lumpur et 200 autres villes. Cette invitation a été adressée en reconnaissance de la réussite de programmes tels que Salles de classe Digitales, le réseau de fibres optiques installé dans le Métro et les Kiosques Digitaux qui mettent à disposition de larges couches de la population des contenus numériques de haute qualité à bas prix et légalement. Ω Programme de bourses technico-scientifiques Mexico-Chine Afin de promouvoir et de renforcer les échanges techniques et scientifiques entre Mexico et la Chine, la Mairie de Mexico, le Centre d’Etudes Chine-Mexique de la Faculté d’Economie de l’UNAM et le Gouvernement de la République Populaire de Chine ont monté en 2007 le Programme de Bourses Mexico-Chine. L’inscription est ouverte aux diplômés, aux chercheurs, aux membres des institutions de l’éducation publique et privée, aux fonctionnaires et aux membres des institutions ou des entreprises résidant dans le District Fédéral. Pour être acceptés, ces derniers doivent présenter des projets pouvant être réalisés à Beijing et dont l’objectif est de contribuer au développement environnemental ou socio-économique de Mexico. Jusqu’en 2011, plus de 20 projets ont été présentés par les boursiers mexicains sur des thèmes aussi variés que l’efficacité énergétique, la gestion des déchets, la santé, la vie animale en captivité et la culture. Ω Coopération avec l’Académie des Sciences de New York En mai 2007, le maire de Mexico, Marcelo Ebrard Casaubon a signé un accord avec l’Académie des Sciences de New York. Le but était d’impulser le développement de la science, de la technologie et de l’éducation d’excellence dans la ville de Semaines de la Science et de l’Innovation : intervenants internationaux 2009 Prix Nobel : Mario Molina (Chimie, 1995) Robert Engle (Economie, 2003) Edmund Phelps (Economie, 2006) Eric S. Maskin (Economie, 2007) Ferid Murad (Médecine, 1998) 2010 Prix Nobel : Richard J. Roberts (Physiologie et Médecine, 1993) Ferid Murad (Physiologie et Médecine, 1998) Harold Kroto (Chimie, 1996) Peter Agre (Chimie, 2003) Aaron Ciechanover (Chimie, 2004) Douglas Osheroff y Robert C. Richardson (Physique, 1996) Rigoberta Menchú (Paix, 1992) Prix Prince des Asturies : Tobin J. Marks (2008) Martin Cooper (2009) Prix Prince des Asturies : Lawrence G. Roberts (2002) Tobin Marks (2008) Martin Cooper (2009) Mexico, et d’établir des rapports avec des entreprises capables d’insuffler de nouvelles connaissances. L’Académie des Sciences de New York est l’un des instituts scientifiques de plus grand prestige international. Ses membres sont des personnalités de très haut niveau dont 24 prix Nobel. L’Académie a des accords en vigueur avec plus de 120 villes, mais seulement avec Mexico en Amérique Latine. Ω Alliance avec le Centre Latino-Américain de Physique La Mairie de Mexico soutient la formation des étudiants de cycle supérieur en physique dans le cadre du Programme d’Echange et de Formation de Ressources Humaines LatinoAméricaines dont les bureaux se trouvent à Rio de Janeiro. Le programme délivre des bourses de maîtrise, de doctorat, d’études post-doctorales et de séjours de collaboration scientifique pour les étudiants et les chercheurs de Mexico. Les travaux sont orientés sur la physique médicale, la biophysique, la physique-chimie, la dosimétrie et les études en physique liées à la santé, à l’environnement et aux technologies urbaines, ou encore des thèmes en rapport avec les programmes de la Mairie de Mexico : ville saine, ville durable et ville connectée et technologique. Ω Participation au Forum Science et Technologie en Société au Japon, STS Forum 2009 et 2010 Lors du voyage officiel du maire de Mexico au Japon, en 2009, la Mairie a participé pour la première fois au STS Forum (Science and Technology in Society Forum) qui se tient chaque année à Kyoto. Ce Forum réunit depuis 2004 les ministres des sciences et technologies du monde entier, ainsi que des membres notoires du monde de l’entreprise, des décideurs et activistes en faveur du développement durable. Le Forum a pour objectif de créer un réseau de scientifiques, fonctionnaires et académiciens en vue de partager les meilleures expériences dans le domaine de l’innovation technologique et d’analyser les possibilités que science et technologie offrent pour améliorer les conditions de vie des hommes. Au cours de l’édition 2010, la ville de Mexico a envoyé une délégation de 15 scientifiques et académiciens internationalement reconnus, s’attribuant ainsi la plus grande représentation latino-américaine depuis la création du Forum. Ω Collaboration internationale en matière d’administration publique L’Ecole d’Administration Publique du District Fédéral, EAPDF, a signé en décembre 2009 un accord de collaboration avec l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) française, une institution faisant mondialement référence en matière de formation des serviteurs publics. Dans ce cadre, des experts sur les thèmes relatifs à l’administration publique, à la gestion budgétaire et à la loi sur le Service Civil de Carrière ont été reçus. En juin 2009, l’EAPDF a également établi un accord de collaboration avec l’Ecole d’Administration Publique de Catalogne qui a permis, entre autre, de financer la formation d’une fonctionnaire locale mexicaine en Espagne. L’EAPDF est la seule école mexicaine d’Administration Publique qui participe depuis 2010 aux réunions annuelles du Comité d’Experts en Administration Publique de l’ONU, à New York. Sa présence a permis la création du séminaire international « Les BRIC. Brésil, Russie, Inde et Chine : l’expérience de croissance que le Mexique doit étudier ». L’EAPDF est membre de l’International Association of Schools and Institutes of Administration qui regroupe les plus importantes écoles d’administration publique. français 201 202 Actions internationales afin d’être une ville d’avant-garde et inclusive La ville de Mexico est un espace multiculturel et tolérant qui respecte et promeut le plein exercice des droits citoyens, sans distinction de classe sociale, de genre, d’orientation sexuelle ni de nationalité. La Mairie de Mexico s’est positionnée à l’avant-garde des villes en matière de politique sociale. C’est pourquoi elle constitue aujourd’hui une référence de sur la scène mondiale comme le démontrent les prix et distinctions qu’elle a reçus et le nombre de conférences et forums internationaux qui ont fait appel à son expérience. Politique sociale Ω Programme Communautaire d’Amélioration de l’Habitat : Prix Mondial ONU-Habitat 2011 En juin 2007, le maire de Mexico a lancé le Programme Communautaire d’Amélioration de l’Habitat afin de déclencher un processus intégral et participatif d’amélioration des espaces publics dans les communautés, les quartiers et les arrondissements les plus pauvres. Grâce à ce programme, les citoyens sont associés à la politique sociale de la capitale en proposant et en surveillant l’utilisation des fonds alloués et en supervisant les avancées et le développement des travaux et des projets. Ainsi, les citoyens acquièrent une fonction de co-responsabilité. En août 2011, ce programme a obtenu le Prix Mondial ONU-Habitat 2011, remis par l’Organisation des Nations Unies en accord avec la Fondation pour la Construction Sociale de l’Habitat de Londres, au Royaume-Uni. Le Programme d’Amélioration de l’Habitat a été sélectionné parmi plus de 250 projets issus de 82 pays différents. La Mairie de Mexico a en outre concouru avec 10 autres finalistes parmi lesquels figuraient le Programme Fédéral d’Amélioration de l’Habitat d’Argentine, la Cité de la Pierre de Belgique, le Programme des champions communautaires du Globe du Canada, Reconstruction et Réhabilitation du Village Da Ping de Chine, Dissémination de l’Habitat solaire dans les zones désertiques de l’Himalaya d’Inde, Amélioration des Foyers dans les quartiers déprimés d’Antananarivo de Madagascar, le Programme Médiation des Loyers d’Espagne et 990 Polk Street des Etats-Unis. Grâce à ce prix, le Programme a obtenu 10 000 livres sterling qui viendront soutenir plusieurs projets de réhabilitation d’espaces publics dans des zones marginalisées. Ω 1er Prix de Bonnes Pratiques en Participation Citoyenne de l’Observatoire International de Démocratie Participative En 2009, au cours de la IXème Conférence Internationale de l’Observatoire International de Démocratie Participative (OIDP) qui s’est tenue à Reggio Emilia, en Italie, Mexico a obtenu le premier Prix de Bonnes Pratiques en Participation Citoyenne grâce à sa politique inclusive en matière de budget participatif et de récupération des espaces publics dans les quartiers marginalisés. Des projets d’Argentine, du Brésil, d’Espagne, de France et de Madagascar étaient en lice avec Mexico. L’OIDP est un réseau international qui regroupe plus de 245 gouvernements locaux de tous les continents et se consacre à la promotion des modes de participation citoyenne dans les différents domaines de la politique locale. Ω Prix Urban-Age de la Deutsche Bank aux projets communautaires dans des zones marginalisées En 2007, la banque allemande Deutsche Bank a créé le Prix Urban-Age qu’elle remet depuis lors chaque année à des projets consacrés à l’amélioration les conditions matérielles des communautés urbaines et la qualité de vie des habitants des villes. Le prix est une initiative du projet Urban-Age voué à la recherche sur les politiques urbaines et parrainé par la London School of Economics and Political Science et la Fondation Alfred Herrhausen Society de la Deutsche Bank. Les villes qui ont reçu le prix sont Bombay (Inde, en 2007), Sao Paulo (Brésil, en 2008), Istanbul (Turquie, en 2009) et Mexico en 2010. Dans le cas de Mexico, 100 000 dollars ont été attribués à l’Assemblée Communautaire de Miravalle qui a conçu un projet intégrant des programmes culturels, éducatifs, sanitaires et environnementaux dans un quartier pauvre de la périphérie de la ville. Situé dans la zone d’Iztapalapa, ce quartier a été bâti par des populations autochtones procédant de divers groupes ethniques qui se sont peu à peu regroupés dans cette partie de la capitale. Deux autres initiatives de Mexico ont obtenu une Mention Honorifique : le Centre Culturel du Conseil Agraire qui promeut des activités artistiques alternatives, notamment inspirées par la question des drogues et de la violence, et le projet Récupérer des Espaces pour la Vie qui entreprend de réhabiliter des lieux publics dans la zone de Santa Fe. français 203 Ω Le FARO d’Orient, laboratoire d’inclusion sociale, récompensé par le President’s Committee on the Arts ans the Humanities Les Fabriques d’Arts et Offices (FARO) proposent aux habitants des zones marginalisées de Mexico des services éducatifs et des ateliers de production d’objets et de création artistique. Les FAROS sont le fruit d’une part d’un effort de décentralisation de la culture et d’une volonté de porter l’art jusque dans les périphéries qui sont pour la plupart stigmatisées par la pauvreté et la violence, et, d’autre part, de créer de l’emploi en formant les jeunes et leurs familles dans des espaces productifs pour reconstruire le tissu social. Le FARO d’Orient se trouve dans l’une des zones les plus modestes et conflictuelles de Mexico : Iztapalapa. Chaque année, 90 ateliers sont proposés à plus de 2 500 élèves et reçoivent plus de 350 000 visiteurs. Le FARO organise des ateliers spécifiques, des stages artistiques et des cours qui donnent lieu à de multiples expositions temporelles. Le FARO d’Orient, l’un des quatre FARO de Mexico, a reçu plusieurs prix internationaux tels que le Coming Up Taller Award délivré par le President’s Committee on the Arts ans the Humanities des Etats-Unis. Le Musée des Sciences de Boston, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et l’entreprise Intel ont également remis le label Computer Club House qui approuve les initiatives proposant une technologie avant-gardiste et des logiciels de pointe. Le modèle du FARO a été étudié en diverses parties du monde en tant que politique locale innovante dans les domaines de l’inclusion sociale, la culture, l’art, la formation et l’emploi en zones marginalisées. Ω Alliance avec l’Organisation Mondiale de la Santé pour promouvoir le projet Urban-Heart En décembre 2008, la Mairie de Mexico a uni ses efforts avec l’Organisation Panaméricaine de la Santé (OPS) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour développer le Projet Urban-Heart, un outil permettant d’étudier les inégalités en termes de santé, d’environnement et de développement social auxquelles sont exposés les citadins. Les bases de ce projet ont été posées à Jakarta, en Indonésie, puis à Nairobi, au Kenya, où la ville de Mexico a présenté les premières avancées en matière de santé urbaine. Notons que malgré l’épidémie du virus AH1N1 qui a frappé le pays, les résultats ont été très positifs. En 2010, Mexico a participé au Forum Global sur Urbanisation et Santé qui s’est tenu à Kobe, au Japon. La bonne marche du projet a valu à la ville d’être nommée « Référent de l’outil Urban-Heart » en Amérique Latine. Ω Red Ángel: la stratégie d’appui à la population défavorisée, plus importante de l’Amérique latine La politique locale de Mexico a également été approuvée pour son programme Red Ángel (Réseau Ange en français), une stratégie gouvernementale mise en place pour faire face aux problèmes liés à la santé des citoyens et à la couverture sociale des personnes les plus vulnérables. Chaque année, des équipes multidisciplinaires qui gèrent le cas de plus de 2 millions de personnes accordent des consultations médicales gratuitement, fournissent des médicaments et prodiguent une attention particulière aux plus vulnérables, i.e. les personnes du troisième âge, les femmes, les enfants et les jeunes. Ω La Fondation Bloomberg récompense Mexico comme ville libre de tabac En 2007, la Mairie de Mexico a instauré le Programme Espaces Sans Tabac et a réformé en 2008 la Loi de Protection de la Santé des Non-Fumeurs. Une campagne énergique a ensuite été lancée pour sensibiliser la population aux effets du tabagisme. Ces efforts se sont traduits par la certification Sans Tabac de plus de 250 bâtiments administratifs et par le contrôle de plus de 50 000 établissements, restaurants, bars, hôtels, boutiques, écoles et édifices publics pour veiller au bon respect de cette Loi et ainsi garantir la protection des non-fumeurs. Ces actions ont valu à la ville une reconnaissance internationale et lui ont permis de remporter le Prix de l’Action la Plus Innovante pour le Contrôle de la Consommation de Tabac décerné par la Fondation Bloomberg. Ce prix a été remis au cours d’une cérémonie célébrée à Bombay, en Inde, dans le cadre de la XIV Conférence Mondiale sur le Tabac ou la Santé. Ω Donation du Japon en matière d’infrastructures sanitaires à la ville de Mexico En novembre 2009, le Gouvernement du Japon, par le biais de son ambassade au Mexique, a fait une Donation de 400 000 dollars à la ville de Mexico pour financer le Projet de Construction et Amélioration des Installations Sanitaires de 614 écoles. Ce dernier a permis de créer les conditions d’hygiène nécessaires pour protéger environ 300 000 élèves et 16 000 enseignants contre différentes maladies contagieuses comme le virus AH1N1 qui a affecté la ville en 2009. Ce type de collaboration avec le Japon est d’usage depuis que le gouvernement japonais a financé et soutenu la construction du Centre National de Prévention des Désastres à Mexico à la suite du tremblement de terre qui a ébranlé la capitale mexicaine en 1985. 204 Ω Coopération Mexico-Quito sur l’assurance chômage Près de 70 pays dans le monde disposent d’un système d’allocations chômage. Si ces programmes ont fait leurs preuves en Europe, au Japon, aux Etats-Unis et au Canada, rares sont les pays latino-américains qui disposent d’un système de sécurité sociale effectif pour les citoyens ayant perdu leur emploi. L’Assurance Chômage de la ville de Mexico est l’un des programmes sociaux les plus ambitieux du pays et de toute l’Amérique Latine. De 2006 à 2011, 180 000 personnes ont bénéficié de ces allocations d’un budget total de plus de 1 200 millions de pesos. Les résultats très positifs du programme sur la vie des familles y ayant souscrit lui ont valu une reconnaissance internationale. Ainsi, d’autres villes ont voulu partager cette expérience avec Mexico à l’image de Quito, en Equateur, qui organise depuis 2009 des ateliers sur ce thème et a reçu des conseillers dépêchés par la Mairie pour adapter l’initiative à ses habitants. Les ateliers ont été conduit à Quito par des fonctionnaires de la Direction des Etudes et Statistiques du Secrétariat du Travail de Mexico, dans le cadre du Projet d’Emploi pour la Population du District Métropolitain de Quito, compris luimême dans le Programme de Coopération Technico-Scientifique entre Mexico et l’Equateur. Genre et respect à la diversité Ω Le Centre International de Formation pour les Acteurs Locaux de l’ONU récompense Mexico pour sa politique d’équité de genre L’équité de genre est un axe transversal des politiques de la Mairie de Mexico. Il est inenvisageable qu’une société soit juste et égalitaire si elle accepte des violations aux droits de la femme. Mexico a lutté contre ce phénomène plus que jamais au cours de son histoire grâce à des réformes légales, des programmes sociaux et des campagnes de diffusion et de sensibilisation des fonctionnaires et de la population en général. En novembre 2007, la Mairie de Mexico a obtenu le Prix Amérique de l’Excellence dans le Service Public du Centre International de Formation des Acteurs Locaux de l’Organisation des Nations Unies (CIFAL). Ce prix international est décerné aux gouvernements locaux ayant mis en place avec succès des programmes qui contribuent à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement des Nations Unies. Mexico a reçu le prix à Atlanta, aux Etats-Unis, car sa politique met un point d’honneur à respecter le critère d’équité de genre dans l’élaboration des budgets et la création des programmes de formation pour l’ensemble des fonctionnaires. Ω Protection des droits des femmes, politique approuvée par la Fondation Bloomberg et la Women’s Link Worldwide Depuis 2006, la Mairie de Mexico a donné une grande impulsion en faveur des politiques de protection des droits des femmes. Par exemple, l’Assurance Contre la Violence Familiale soutient financièrement les femmes victimes de violence conjugale. De même, les réformes du Code Pénal et de la Loi de Santé Locale ont permis de dépénaliser l’interruption volontaire de grossesse dans un délai légal de douze semaines de gestation. Cette politique a obtenu en 2009 le Prix Genre et Justice Découvert du Women’s Link Worldwide, décerné aux décisions judiciaires relatives à l’équité de genre en Espagne, en Amérique Latine et dans les Caraïbes. La même année, le maire de New York, Michael Bloomberg, a remis la distinction Champion of Choice 2009 à la Mairie de Mexico qui s’est distinguée pour avoir apporté aux femmes les conditions juridiques, sociales et sanitaires nécessaires à une maternité libre, autonome et volontaire. Quelques mois plus tard, l’Institut National pour la Santé Reproductive des EtatsUnis a également applaudi cette loi en vertu de l’avancée fondamentale qu’elle constitue pour la protection des femmes. Ω UNIFEM – Mexico : coopération, formation et accords en faveur des droits des femmes Avec le soutien du Fonds de Développement des Nations Unies pour la Femme (UNIFEM), l’Institut des Femmes de Mexico a organisé en 2008 la Rencontre Internationale des Villes Sûres pour les Femmes. L’objectif de cette réunion était d’échanger, d’analyser et d’évaluer les expériences internationales concernant l’impulsion des politiques publiques pour le droit des femmes à une vie sans violence. Des représentants du Guatemala, du Pérou, d’Argentine, du Salvador, d’Uruguay, d’Espagne, de Colombie, du Chili et de Bolivie ont participé à cet événement. La Directrice Régionale de l’UNIFEM pour la région Amérique du Sud ainsi que des membres d’Amnesty International, du Réseau Femme et Habitat, du Centre de la Femme Péruvienne, du Centre Flora Tristanet de la Mairie de Bogota sont intervenus dans les conférences magistrales. En septembre 2008 a eu lieu la Rencontre Internationale de Bonnes Pratiques contre la violence envers les Femmes et les Filles à laquelle ont participé des spécialistes du Costa Rica, du Nicaragua, du Pérou, des Etats-Unis et du Canada. L’Institut Latino-américain des Nations Unies pour la Prévention du Délit et le Traitement des Délinquants, le Fonds des Nations Unies pour la Population, la Coalition Régionale contre le trafic des Femmes et des Jeunes Filles en Amérique français 205 Latine et dans les Caraïbes et l’UNIFEM ont également assisté à l’événement. Le Séminaire International pour la Prévention de la Traite des Personnes et de l’Exploitation Sexuelle Commerciale des Filles, des Garçons et des Adolescents s’est déroulé en décembre 2009 dans la capitale mexicaine avec la participation d’institutions et organisations civiles du Paraguay et du Chili ainsi que de la Coalition Régionale contre le trafic des Femmes et des Jeunes Filles en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Ce séminaire était adressé aux fonctionnaires chargés de répondre aux besoins des victimes de la traite des femmes et de leur assurer un accès à la justice. De même, la Réunion Internationale pour la Construction du Modèle pour l’Elimination de la Violence à l’égard des Femmes s’est tenue en août 2010 à Mexico. En octobre 2010, le Séminaire International pour la Prévention et l’Attention aux Victimes de la Traite des Femmes et de l’Exploitation Sexuelle s’est déroulé à Mexico dans le but de faire connaître et d’enrichir le Protocole d’Attention aux Victimes de la Traite des Femmes avec l’aide de spécialistes venus d’Argentine, de Bolivie, du Brésil, du Chili, d’Equateur, du Guatemala, d’Uruguay et du Paraguay. A la même date s’est tenu le Forum International de Bonnes Pratiques en Matière d’Intégration d’une Perspective de Genre dans le Processus Budgétaire des Pouvoirs Publics en présence de 74 secrétariats de gouvernement, délégations, organismes autonomes et décentralisés d’Equateur, d’Italie, du Mexique et de l’UNIFEM. En 2010, le Séminaire Latino-américain pour le Droit à Décider a été organisé en présence de différentes organisations civiles nationales et internationales. Ce Séminaire a entrepris une analyse sociale sur la dépénalisation de l’avortement en Amérique Latine et dans les Caraïbes en se basant sur des études de cas en Equateur, en Colombie et en République Dominicaine. Cette réunion a également été l’occasion de présenter des résultats positifs sur la santé publique après trois ans d’application de la loi sur la dépénalisation de l’avortement à Mexico. Le dynamisme de la capitale mexicaine sur la défense des droits de la femme lui a valu de signer un accord de collaboration avec l’UNIFEM aujourd’hui devenue ONU-Femmes. Ω Marcelo Ebrard Casaubon reçoit la Médaille d’Honneur pour sa contribution individuelle à la santé sexuelle et reproductive Pour saluer son indéfectible soutien aux droits de l’Homme, à l’équité de genre et aux droits sexuels, la Fédération Internationale de Planification de la Famille (IPPF) a décoré le maire de Mexico, Marcelo Ebrard Casaubon, de la Médaille d’Honneur pour Contribution Individuelle à la Santé Sexuelle et Reproductive. Cette décoration est la plus haute distinction décernée par l’IPPF à des personnalités publiques pour leur remarquable contribution à la promotion et à la vigueur de la santé sexuelle et reproductive sur le continent américain. La médaille a été remise au maire de Mexico le 1 octobre 2011 dans la ville de Colón, au Panama, en présence des présidents et directeurs exécutifs des associations membres de l’IPPF représentant plus de 40 pays du continent américain. Ω Mariage homosexuel : approbation mondiale des politiques d’inclusion sociale de Mexico La ville de Mexico a prouvé une fois de plus qu’elle était un espace pluriel et tolérant en devenant, en mars 2010, la première ville d’Amérique Latine à reconnaître la pleine valeur juridique aux mariages entre personnes de même sexe. Les Pays-Bas ont été le premier pays a légalisé le mariage homosexuel en 2001 suivi par la Belgique en 2003, l’Espagne et le Canada en 2005, la Norvège, la Suède, le Portugal et l’Islande en 2009 et 2010. En décembre 2009, l’Assemblée Législative du District Fédéral (Mexico) a approuvé un amendement au Code Civil Local substituant la qualification du mariage comme « union libre de deux personnes vivant en couple dans le respect, l’égalité et en s’apportant une aide mutuelle » à « union libre d’un homme et d’une femme ». Après quelques vaines tentatives pour annuler cet amendement dont un pourvoi en inconstitutionnalité, la Cour Suprême de Justice de la Nation a validé la réforme et déclaré l’obligation pour toutes les entités fédératives de la ville de Mexico de reconnaître les mariages homosexuels célébrés dans la capitale. Cette évolution juridique a permis à Mexico de consolider son image de ville progressiste et respectueuse des droits de l’Homme, de la protection et de la diversité sexuelle. Ce progrès social a été reconnu par les organisations des droits de l’homme et de protection de la diversité sexuelle ainsi que par les gouvernements locaux du monde entier. Ω World Outgames Copenhague 2009 Les World Outgames sont l’événement sportif de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transsexuelle et transgenre (LGBTT) le plus important au niveau mondial. Ils ont eu lieu pour la première fois à Montréal, au Canada, en 2006, puis à Copenhague en 2009 et se tiendront en 2013 à Anvers, en Belgique. En 2009, les délégations sportives et artistiques de plus de 100 nations ont participé à cette compétition emprunte de liberté, de droits de l’Homme et de respect à la diversité sexuelle. La délégation mexicaine a présenté 45 sportifs de la commu- 206 nauté LGBTT mexicaine et 16 artistes distingués par leurs revendications et leur travail en faveur de la diversité sexuelle dans la capitale mexicaine. La ville de Mexico a fait partie des invités d’honneur du programme artistique et culturel des World Outgames en vertu de son agenda progressiste. Justice et sécurité citoyenne Ω Échanges avec des académies de police sur les cinq continents La sécurité publique doit être absolument garantie afin de rendre la ville attractive pour le tourisme et l’investissement. C’est pourquoi la Mairie de Mexico s’assure que ses policiers puissent recevoir une formation complète auprès d’experts de la sécurité nationaux et internationaux. Depuis 2010, l’Institut de Formation Policière de Mexico, grâce à une étroite relation avec les ambassades du Canada, d’Allemagne, d’Argentine, du Brésil, de Colombie, du Chili, d’Equateur, d’Espagne, des Etats-Unis, de France, d’Israël, d’Italie et de Chine, organise des échanges académiques entre la Police de Mexico et des agents policiers étrangers. De même, des conventions permettent d’assurer des formations professionnelles de pointe afin d’améliorer la prestation des services concernés par la sécurité publique, par exemple en matière de manipulation d’explosifs et de contrôle des flux dans les transports en commun. Ainsi, la coopération avec la Police Métropolitaine de Los Angeles a obtenu de bons résultats quant à la formation aux mécanismes défensifs et offensifs des patrouilles à vélo. Ω Coopération en matière policière avec le Royaume-Uni En mars 2007, la Mairie de Mexico et l’Ambassade de Grande-Bretagne ont lancé un programme de formation pour les services de sécurité publique de la capitale sur la base du système de police anglais. L’objectif poursuivi était d’améliorer la qualité du service policier de la ville notamment en encourageant le déploiement d’une police de quartier capable d’établir un rapport privilégié avec le voisinage pour contrôler, avec son aide, la sécurité des rues. Ω Atelier de bonnes pratiques avec la Police Nationale de France En 2007, l’Ambassade de France a donné un cours de Maintien de l’Ordre Public à 90 agents de police de commandement intermédiaire et élémentaire rattachés au Secrétariat de Sécurité Publique de Mexico. Des experts des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) de la Police Nationale Fran- çaise ont assuré cette formation qui a permis des stratégies de contrôle des masses et de prévention de la violence pendant les mouvements de foule et les dernières méthodes de manipulation d’armes spécialisées. Ω Échanges en criminalistique avec le FBI des Etats-Unis En juillet 2007, le Bureau Fédéral d’Enquête des EtatsUnis (FBI de son sigle en anglais) a donné le cours Analyse de l’Intelligence Policière à des agents de police de commandement intermédiaire et supérieur du Secrétariat de Sécurité Publique de Mexico. Ce cours a exposé les techniques criminalistiques permettant de mettre en place des analyses scientifiques pour lutter contre le crime. Ω UNICEF et US-AID : Procuration de justice et droits de l’homme En juin 2009, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) a tenu un atelier de formation en matière des droits et protection des enfants aux fonctionnaires du Parquet de Mexico. D’octobre 2008 à mars 2009, deux ateliers ont été organisés dans le cadre du Programme de Soutien en Sécurité et Justice de l’US-AID, menés par des spécialistes internationaux spécialisés en détection et attention aux victimes de la traite des femmes. Au total, plus de 100 fonctionnaires du Parquet des Enquêtes Préalables, des Droits de l’Homme et de l’Attention aux victimes du Délit et des Services à la Communauté ont été formés. Ω Missions internationales du Commando Policier Le Commando Policier formé par le Secrétariat Public et le Parquet Général de Justice de Mexico a effectué des missions techniques à Beijing et Shanghai (Chine), Séoul (Corée du Sud), Bogota et Medellin (Colombie), Paris (France), Jérusalem (Israël), Londres (Royaume-Uni), Chicago et Baltimore (Etats-Unis). Les missions ont pour objectif de prendre connaissance des modèles policiers qui opèrent dans des villes partageant des caractéristiques similaires à Mexico, et, notamment, qui utilisent des technologies de vidéo surveillance et de contrôle de crise. La Mairie de Mexico, consciente de l’importance que revêt la sécurité publique pour la tranquillité de ses habitants, touristes et investisseurs, continue de travailler main dans la main avec ces agences policières et d’enquête en échangeant expériences et meilleures pratiques de sécurité. Ω Ministère public spécialisé dans l’attention aux étrangers Aujourd’hui, la ville de Mexico dispose d’agences relevant du Ministère Public spécialisées dans l’attention aux touris- Institut de Formation Policière de Mexico Accords de coopération et d’échange international 2011 • • • • • • • École des Carabiniers, Santiago du Chili École Supérieure de Police, Quito, Equateur École d’Officiers, Avila, Espagne École Nationale Supérieur d’Officiers de Police, Cannes-Ecluse, France Institut International Histradut, Israël École de Police Nationale, Rome, Italie Institut de Formation Policière, Shanghai, République Populaire de Chine tes étrangers grâce à un personnel bilingue et formé à la présentation des plaintes dans cinq langues différentes (anglais, français, allemand, portugais et japonais). Afin de fournir le meilleur service possible aux touristes, des cours de Culture Touristique pour un Personnel au Contact et un Service de Qualité ont été dispensés à 700 policiers. De plus, des corps d’agents spécialisés (maîtrisant l’anglais) ont été organisés sur la principale avenue de la ville, Paseo de la Reforma, et autour de divers sites touristiques. Ω Villes interculturelles : Féria Internationale des Couleurs, des Sons et des Goûts En août 2011, le Secrétariat de Développement Rural et d’Equité pour les Communautés de la Mairie de Mexico, en collaboration avec le Programme des Villes Interculturelles a organisé la Féria des Couleurs, des Sons et des Goûts. Ce programme est parrainé par le Conseil de l’Europe et la Commission Européenne. L’événement a notamment célébré l’intégration, un an auparavant, de la ville de Mexico au Programme des Villes Interculturelles conduit par le Conseil de l’Europe. Interculturalité et droits des migrants Ω Mexico : ville solidaire, capitale d’asile Depuis toujours, Mexico a été une ville hospitalière pour les immigrants, exilés politiques et visiteurs de l’étranger. Afin d’exposer l’histoire des exilés du monde entier qui ont trouvé refuge à Mexico pendant le XXème siècle, la Maison Refuge Citlaltépetl (« Casa Refugio Citlaltépetl » en espagnol) et la Commission pour les Festivités du Bicentenaire de l’Indépendance Mexicaine de la Mairie de Mexico ont édité une collection de 25 affiches en espagnol, anglais et français, et d’un catalogue rappelant la vie de personnes persécutées, exilées par choix ou manu militari, et de la ville qui les a accueilli. Le projet Mexico : Ville solidaire, capitale d’asile a été présenté en plusieurs points du Mexique et du monde, comme, par exemple, à Tijuana et Pachuca (Mexique), en Floride, à Houston et à New York (Etats-Unis), à Lyon, Marseille, Saint-Nazaire et Montauban (France), à Trondheim, Kristiansand, Lillehammer et Stavanger (Norvège) et à Dakar (Sénégal), à Montevideo (Uruguay), Rosario (Argentine), Assomption ( Paraguay), à Madrid, Cadix et Algesiras (Espagne) et à Oxford (Royaume-Uni). Depuis 2009, la collection est à disposition (envoi gratuit) des centres culturels, universités, écoles, musées et de tout autre espace désirant l’exposer dans le monde entier. Ω La Loi d’Interculturalité de Mexico : toute ville globale doit être une ville interculturelle Le dialogue interculturel est un processus qui comprend l’échange libre et respectueux d’opinions entre personnes et groupes de différentes traditions, origines, cultures, croyances et langues. Le respect de l’interculturalité est l’un des critères inhérents à toute ville globale. En avril 2011, la Loi d’Interculturalité, de Soutien aux Migrants et de Mobilité Humaine est entrée en vigueur à Mexico. En prorogeant cette loi, la capitale mexicaine a reconnu sa qualité d’espace interculturel qui s’exprime à travers la diversité des ses habitants et dont l’histoire s’est constituée tant sur les peuples autochtones que sur les autres nationalités des résidents. De la sorte, les migrants présents dans la capitale ou la traversant simplement ne peuvent être criminalisés ni victimisés et jouissent du droit à la sécurité sanitaire et alimentaire et à un logement décent, sans que leur condition migratoire ne leur soit opposée. La Loi d’Interculturalité de Mexico a été reconnue internationalement comme un parangon en thème d’inclusion sociale et de respect des migrants. français 207 208 Ω Rencontre des Peuples Indigènes, Autochtones et Afrodescendants d’Amérique Latine et des Caraïbes En mai 2010, dans le cadre de la Journée de la Diversité Culturelle pour le Développement, la Mairie de Mexico a organisé la Rencontre des Peuples Indigènes, Autochtones et Afro-descendants d’Amérique Latine et des Caraïbes en présence des représentants de 22 pays et de 45 peuples indigènes. Diverses activités artistiques et culturelles ont été mises à l’honneur grâce à la participation de 26 troupes d’artistes, à la projection de 45 films et au défilé des Peuples et des Communautés Indigènes. Cinq mille personnes ont assisté à l’événement. Pour la Mairie de Mexico, l’internationalisation de la capitale est possible uniquement dans un cadre multiculturel, principe basé sur la reconnaissance de l’autre et qui respecte le droit de toute personne ou communauté à se maintenir et à renforcer ses caractéristiques socio-culturelles au sein d’une société qu’elle concourt ainsi à modifier. Ω Maisons de Mexico à Chicago et à Los Angeles : attention et soutien aux émigrés Selon les indicateurs du Conseil National de la Population, environ 600 000 personnes originaires de la ville de Mexico ont émigré vers d’autres pays et, en priorité, aux Etats-Unis. Afin de renforcer les liens établis avec les émigrés de la capitale, la Mairie de Mexico fournit une assistance juridique et administrative ainsi que des informations concernant ses programmes publics aux organisations de mexicains de l’étranger. L’inauguration de la Maison de Mexico à Los Angeles, en Californie, en décembre 2007, et celle de Chicago, dans l’Illinois, en avril 2008, sont venues renforcer ce dispositif. Plus de 7 000 personnes ont été reçues dans ces deux Maisons de Mexico entre 2007 et 2009 pour solliciter des actes de naissance, une assistance juridique ou une aide logistique pour localiser des membres de la famille aux Etats-Unis. Compte tenu du succès de ces deux opérations et des pétitions reçues, la Mairie a inauguré deux autres Maisons de Mexico à Chicago le 14 octobre 2010 et à Los Angeles le 20 janvier de l’année suivante sur des sites géographiquement proches des communautés mexicaines. Ces nouveaux espaces offrent non seulement un accès direct aux démarches administratives concernant l’obtention de permis de conduire ou d’actes de naissance mais proposent également à ces communautés des programmes sociaux, culturels, touristiques et sanitaires équivalents à ceux de la capitale. Actions internationales pour être une Ville leader Participation aux réseaux et forums internationaux Ω Mexico, membre du Bureau Exécutif des Cités et Gouvernements Locaux Unis, CGLU www.cities-localgovernments.org CGLU, dont le siège se trouve à Barcelone, est l’organisation de gouvernements locaux la plus grande au monde consacrée au développement des valeurs, des objectifs et des intérêts des villes et gouvernements locaux. Présente dans 136 des 191 pays membres de l’ONU, elle regroupe plus de mille villes et 112 associations nationales de collectivités locales représentant ainsi la quasi totalité des gouvernements locaux du monde. La ville de Mexico où s’est tenu en 2010 le Troisième Congrès Mondial de CGLU est l’un de ses membres fondateurs et désormais membre de son Bureau Exécutif (cf. partie 3). Ω Présidence de la Commission 4 « Mégalopoles » de l’organisation internationale Métropolis www.metropolis.org Métropolis est l’Association Mondiale des Grandes Métropoles. Créée en 1985, elle compte environ une centaine de membres présents sur les 5 continents. Métropolis constitue un forum international où sont examinés des thèmes et des inquiétudes communes à toutes les grandes villes et régions métropolitaines du monde. En outre, Métropolis est la Section Métropolitaine de CGLU. En octobre 2008, dans le cadre du IXème Congrès Mondial de Métropolis qui s’est tenu à Sydney, en Australie, Mexico a assuré la présidence de la Commissions 4 sur les Méga-villes, constituée pour analyser les questions, obstacles et opportunités des mégapoles actuelles. En mai 2009, à Moscou, en Russie, Métropolis a établi la priorité sur la connaissance et la théorisation des situations et contextes des villes de plus de 10 millions d’habitants. Le 17 novembre 2010, dans le cadre du Troisième Congrès Mondial de CGLU, la Commission 4 s’est réunie pour aborder principalement les thèmes « Urbanisme Nouveau », « Gestion Urbaine » et « Périphéries ». En En quelques années seulement, la ville de Mexico a amélioré la nature et le nombre de ses relations avec le monde. Elle a participé activement et plus que jamais à des réseaux de coopération et a consolidé sa position d’interlocuteur fiable en travaillant directement avec des acteurs de premier rang sur la scène internationale. Mexico a donc dépassé le schéma des relations internationales passives et irrégulières en établissant son propre agenda international pour ainsi gagner en leadership. Mexico est aujourd’hui une Ville Globale qui a conquis sa place parmi les villes leaders dans le monde. 2011, Mexico et Métropolis ont publié le Rapport Mégalopoles pour présenter les résultats du travail de la Commission depuis 2008 et les études de cas sur les conditions urbaines de certaines villes de plus de 15 millions d’habitants. Les travaux de la Présidence de la Commission ont été coordonnés par le Secrétaire du Développement Urbain et du Logement de la Mairie de Mexico, en collaboration avec l’Autorité de l’Espace Public. Ω Présidence du Conseil Mondial des Maires sur le Changement Climatique www.worldmayorscouncil.org Le Conseil Mondial des Maires sur le Changement Climatique est une alliance de dirigeants locaux engagés dans la lutte contre le changement climatique et les questions liées au développement durable global. En décembre 2009, lors du Sommet des Maires sur le Changement Climatique qui s’est tenu à Copenhague, au Danemark, parallèlement à la Convention Cadre des Nations Unies sur ce thème (COP 15), le maire de Mexico a été élu président de cette organisation à l’unanimité, grâce aux campagnes en faveur de l’environnement menées par la ville de Mexico depuis 2007. Le Conseil a été fondé en décembre 2005 par le maire de Kyoto, au Japon, peu après que le Protocole de Kyoto est entré en vigueur, en février 2005. Actuellement, le Conseil compte plus de 50 membres. Jürgen Nimptsch, le maire de Bonn (Allemagne),en est Vice-Président, et l’ancien maire de Kyoto, Masumoto, est actuellement Président Honoraire. Ω Vice-présidence mondiale d’ICLEI : Gouvernements Locaux pour le Développement Durable www.iclei.org ICLEI est une association de plus de 1 200 gouvernements locaux et associations de municipalités engagés dans le développement durable. Ses membres implantés dans plus de 70 pays représentent plus de 500 millions de personnes. Cette association offre des services de conseil technique, de forma- français 209 210 tion et de soutien logistique pour l’application de schémas de développement durable au niveau local. La Secrétaire de l’Environnement de la Mairie de Mexico occupe depuis 2009 la Viceprésidence mondiale de cette organisation ce qui a permis à Mexico d’établir un dialogue direct avec des villes et organismes internationaux agissant pour la protection de l’environnement. dans le bâtiment. En avril 2010, le C40, la Banque Mondiale et la Mairie de Mexico ont uni leurs efforts en constituant une « Task Force » (Force de travail) sur le Changement Climatique et la Pauvreté Urbaine conduite par le maire de Mexico. Les maires de Dar es Salaam, Tanzanie, de Sao Paulo, Brésil et de Toronto, Canada, ont également intégré cette Task Force. Ω Vice-présidence de l’Union des Villes Capitales Ibéroaméricaines, UCCI www.ucci.df.gob.mx L’Union des Villes Capitales Ibéro-américaines (UCCI) regroupe les plus grandes villes d’Amérique Latine et de la péninsule ibérique pour favoriser leur solidarité et coopération dans le but de défendre un développement équilibré des zones urbaines et encourager les politiques locales. Mexico en est membre depuis 1986 et participe de manière active aux 15 Comités Sectoriels que l’UCCI a créés pour partager des expériences novatrices et former les fonctionnaires locaux à de nouvelles techniques. En 2009, le Président d’UCCI et maire de Madrid, accompagné d’autres maires latino-américains, a participé à l’inauguration de la Féria des Cultures Amies. Pendant la période 2010-2012, la ville de Mexico a occupé la Vice-présidence pour la zone Amérique Centrale, Mexique et Caraïbes, ainsi que la présidence de trois comités sectoriels, Culture, Enfance et Nouvelles Technologies, à travers lesquels elle a pu partager et prendre connaissance des meilleures politiques locales dans ces domaines. ΩMaires pour la Paix et Villes Messagères de la Paix : désarmement nucléaire de la planète et droits de l’Homme www.iapmc.org www.mayorsforpeace.org Maires pour la Paix est l’organisation internationale des villes qui expriment formellement leur engagement en faveur de l’abolition des armes nucléaires. Au 1 février 2011, ses membres comptaient 4 515 villes de 150 pays différents. En septembre 2009, Mexico a rejoint l’association devenant avec Montevideo, l’une des seules villes latino-américaines du Bureau Exécutif. Depuis lors, Mexico a soutenu activement la Campagne 2010 qui a entrepris de convaincre les dirigeants des puissances nucléaires de supprimer leur arsenal à l’horizon 2020. L’Association Internationale des Villes Messagères de la Paix a été formée pour encourager le développement d’une culture de la paix entre les villes et en leur sein. La Mairie de Mexico, consciente de la nécessité de fomenter une telle culture dans tous les aspects de la vie sociale, s’est associée à cette organisation en 2009. En mai 2011, le Bureau Exécutif de l’association s’est réuni pour la première fois dans une ville d’Amérique Latine, à Mexico, pour acter les efforts de cette dernière en matière de politique d’équité et de respect des droits de l’Homme. Les délégués de douze villes situées dans neuf pays différents (Bosnie Herzégovine, Côte d’Ivoire, Chypre, Pologne, Slovénie, Canada, Etats-Unis, Serbie et Mexique) et l’Ambassadeur de l’Association des Nations Unies, son Excellence Sylvester Rowe, ont assisté à cet événement. Ω C40 : Cities Climate Leadership Group www.c40cities.org Le groupe C40 des villes a été fondé en 2005 à l’occasion de la réunion à Londres de 18 maires de grandes villes qui ont entrepris d’unir leurs forces dans la lutte contre le réchauffement climatique sur le plan local. Dans ce nouveau cadre, les villes se sont engagées à favoriser le développement de technologies respectueuses de l’environnement et à élaborer des programmes concrets pour réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). En 2006, le groupe a reçu le soutien de la Fondation Clinton élargissant de la sorte le nombre de ses membres aux 40 plus grandes villes du monde, dont Mexico. En 2007, sur invitation du maire de New York, le maire de Mexico a présenté à Manhattan son Plan Vert aux maires des plus grandes métropoles du monde et aux membres de la Fondation Clinton qui, convaincus par la politique de la Mairie, ont offert de l’intégrer au Programme Energétique de leur Fondation. Ce dernier met à disposition des villes - sollicitant une aide financière - un budget de 5 milliards de dollars pour soutenir le développement des technologies vertes Ω Organisation des Villes du Patrimoine Mondial www.ovpm.org L’Organisation des Villes du Patrimoine Mondial, OVPM, qui a été fondée en 1993 à Fez, au Maroc, regroupe les 238 villes possédant un ou plusieurs sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Son siège se trouve au Québec où s’est tenu le Premier Colloque International des Villes du Patrimoine Mondial en juillet 1991. Les actions de l’OCPM contribuent au respect de la Convention du Patrimoine Mondial et à l’étude des enjeux que doivent relever ces villes en matière de gestion, de valorisation et de conservation des biens historiques. Mexico : villes jumelées et accords d’amitié et de coopération 2011 Amérique Latine • • • • • • • • Amérique du Nord • • Buenos Aires, Argentine Cusco, Pérou La Havane, Cuba Quito, Equateur San José, Costa Rica San Pedro Sula, Honduras San Salvador, Salvador Tegucigalpa, Honduras Chicago, Etats-Unis Los Angeles, Etats-Unis Mexico fait partie de ce réseau depuis ses débuts et a participé à de nombreux colloques et séminaires spécialisés sur la question. En 2011, la capitale mexicaine a remis à l’UNESCO son Plan de Développement du Centre Historique, une vision à long terme sur la conservation de ce bien public qui devrait lui permettre de garder le statut de Patrimoine Mondial en vertu de la feuille de route établie par l’organisation. Ω World e-Governments Organization of Cities and Local Governments, WeGO www.we-gov.org L’Organisation Mondiale des Gouvernements Numériques est une initiative menée par la ville de Séoul, Corée du Sud, pour soutenir et promouvoir le développement des technologies dans les services publics afin de rendre ces derniers plus efficaces et plus transparents. Mexico est membre de cette organisation depuis 2008 et partage avec d’autres villes du monde ses expériences en matière de gouvernement digital et de modernisation administrative. Ω Association Internationale des Villes Educatrices www. bcn.es/ecities/ L’Association Internationale des Villes Educatrices est un mouvement lancé en 1990 à l’occasion du Ier Congrès International des Villes Educatrices qui s’est tenu à Barcelone, en Espagne. Plusieurs villes y ont défini l’objectif commun de travailler sur des projets et des activités pour améliorer la qualité de vie des habitants en encourageant l’éducation dans tous les aspects de la vie sociale. L’expérience de la Mairie de Mexico à travers son programme « Prépa Oui » (« Prepa Sí » en espagnol) qui a soutenu toute une génération d’étudiants en les récompensant selon leurs résultats et en leur offrant des bourses, et son autre programme « salles de classe digitales », a été partagée avec d’autres villes du monde par le biais de cette association. Asie • • • • Beijing, Chine Istanbul, Turquie Nagoya, Japon Séoul, Corée du Sud Europe • • • • • • • Barcelone, Espagne Berlin, Allemagne Cadix, Espagne Kiev, Ukraine Madrid, Espagne Paris, France Région de Wallonie, Belgique Ω Forum des Autorités Locales pour l’Inclusion Sociale, FAL www.redfal.org Le Forum des Autorités Locales pour l’Inclusion Sociale, FAL, s’est constitué en 2001 dans le cadre du Forum Social Mondial. Regroupant des représentants de villes d’Amérique Latine, d’Europe, d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient, ce forum a été initialement convoqué par la Mairie de Porto Alegre, au Brésil. En novembre 2011, Mexico a d’une part participé au Troisième Forum du Réseau FAL qui s’est tenu à Malaga, en Espagne, et, d’autre part, encouragé la création du Réseau des Autorités Mexicaines pour l’Inclusion Sociale lors du 3ème Congrès de CGLU, afin de soutenir et de diffuser le travail de cette organisation. Le réseau a favorisé l’échange d’expériences sur des thèmes tels que la démocratie participative, la création de programmes pour l’inclusion et la justice sociale et la démocratisation des médias de l’information. Ω Réseau des Observatoires pour le Développement Participatif, programme URB-AL 3 de l’Union Européenne www.urb-al3.eu Sous l’impulsion de la Mairie de Madrid, le Réseau des Observatoires pour le Développement Participatif a été créé dans le cadre du Programme URB-AL 3 de l’Union Européenne. Son objectif est de renforcer les alliances à tous les niveaux pour favoriser un développement intégrateur, participatif, durable et fondé en connaissances. Les autorités locales deviendraient ainsi le « point de rencontre » de tous les acteurs locaux intervenant dans le processus de développement. La Mairie de Mexico, en qualité de membre du réseau, a organisé les rencontres « Analyse socio-économique des métropoles » auxquelles ont notamment participé Madrid, Santiago, Buenos Aires, Montevideo, Santo Domingo, Rome, Quito et Lima. français 211 212 Ω Dialogue de haut niveau avec l’Union Européenne sur l’efficacité de la coopération au développement www.webgate.ec.europa.eu En vertu du leadership international de la capitale mexicaine en la matière, l’Union Européenne a invité la Mairie de Mexico à participer au « Dialogue structuré sur la Participation des autorités locales dans la coopération au développement de l’Union Européenne » qui s’est tenu pour la première fois à Assomption, au Paraguay, en septembre 2010. A cette occasion, le représentant du Maire de Mexico a été nommé avec trois autres maires, « Ambassadeur » des autorités locales d’Amérique Latine dans ce Dialogue. En sa qualité d’ambassadrice, la ville de Mexico a également participé à la Conférence Finale de Budapest, en Hongrie, en mai 2011. Le Dialogue Structuré a été pendant 18 mois un processus de consultation de l’Union Européenne avec les gouvernements locaux et les organismes de la société civile d’Amérique Latine, d’Afrique, d’Asie et des pays voisins de l’Europe sur le thème de la coopération au développement. A l’issue de ce processus, l’UE a reconnu le rôle des villes et collectivités locales en tant qu’acteurs à part entière de la coopération internationale. Ces décisions ont des conséquences positives à court terme pour les villes qui pourraient solliciter directement des fonds de coopération européens de manière plus adaptée à leurs besoins. Ω Présidence de l’Association Mexicaine des Bureaux de Relations Internationales des Etats, AMAIE www.amaie.org L’Association Mexicaine des Bureaux de Relations Internationales des Etats (AMAIE) réunit les titulaires des Bureaux des relations internationales des régions fédératives du Mexique, appelées les Etats. En mai 2011, les chargés de relations internationales de 14 Etats mexicains ont choisi d’élire à l’unanimité une Coordination Nationale composée d’un Coordinateur Exécutif et de deux Coordinateurs Adjoints. La titulaire de la Coordination Générale des Relations Internationales de la Mairie de Mexico s’est vue attribuer le poste de Coordinatrice Nationale Exécutive, accompagnée de ses homologues des Etats de Jalisco et Hidalgo élus Coordinateurs Nationaux Adjoints. L’AMAIE constitue une initiative pionnière au Mexique pour coordonner l’action internationale des gouvernements sous-nationaux, renforcer le dialogue avec le Gouvernement Fédéral du Mexique et travailler sur des thèmes pertinents comme les migrations de population, l’analyse législative, la coopération internationale et le renforcement institutionnel (formation et professionnalisation). Coopération et solidarité Le jumelage entre villes est l’une des formes de coopération entre autorités locales les plus courantes dans le monde. A l’origine, les jumelages s’entendaient comme un geste de solidarité et d’amitié entre les peuples. Peu à peu, ils ont évolué pour se doter de programmes plus concrets, donnant ainsi lieu à l’élaboration de projets de coopération technique, d’échanges dans plusieurs domaines et de bénéfices mutuels pour les parties engagées. En 2011, la ville de Mexico compte 21 accords de jumelage avec des villes d’Amérique Latine, d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie. Ω Villes jumelées et villes amies en Amérique Latine Mexico a établi des accords de jumelage avec huit villes latino-américaines en adaptant les axes de coopération aux questions du développement social, des échanges interculturels, de la promotion touristique et de la protection de l’environnement. Le premier jumelage de Mexico avec une ville d’Amérique Latine a été signé en 1979 avec San Salvador, et ratifié en 1999. Puis, en 1987, Mexico s’est jumelée à Cusco, au Pérou, et, en 1997, avec La Havane en mettant l’accent sur la coopération technique, médicale et sportive. En 1999, un accord de même nature a été signé avec Tegucigalpa et San Pedro Sula du Honduras. Cette même année, Quito, en Equateur, s’est aussi jumelée avec la capitale mexicaine puis, en 2000, ce fut San José du Costa Rica et, en 2006, Buenos Aires, la Capitale argentine. Cette dernière a reçu à sa demande des formations dans les domaines de la mobilité urbaine et des projets de transports publics durables, concernant notamment les programmes Ecobici et Métrobus. Ω Villes jumelées et villes amies en Amérique du Nord Los Angeles : il s’agit du premier jumelage signé par Mexico, en 1969. Les caractéristiques comparables, les difficultés rencontrées et les aspirations communes de ces deux villes sont évidentes : Los Angeles est, après Mexico, la ville qui compte le plus de mexicains au monde. Grâce à cet accord, la coopération et l’aide mutuelle sur les questions de santé, de développement économique et d’attention aux migrants se sont imposées comme l’épine dorsale de cette relation. Chicago : Chicago et Mexico ont signé en 1991 une Déclaration Conjointe des Villes Amies pour travailler ensemble au profit de leurs habitants respectifs. En avril 2010, lors d’une visite du maire de Mexico aux Etats-Unis pour participer au Forum Richard J. Daley Global Cities, cette déclaration a été convertie en jumelage. Le maire de Mexico et l’ancien maire de Chicago, Richard M. Daley, ont ainsi convenu de la nécessité français 213 de développer plus encore l’amitié entre leurs villes grâce à la coopération mutuelle en éducation, santé, technologie, développement économique, arts, culture, transport, sécurité publique et développement environnemental et urbain. Rappelons que la seconde Maison de Mexico a été inaugurée à Chicago en 2008. En juin 2001, Mexico a par ailleurs participé à la Féria de Santé organisée par la municipalité de Chicago et, en août de la même année, au Festival des Villes Jumelées de Chicago. Ω Villes jumelées et villes amies en Europe Mexico possède des accords de jumelage et d’amitié avec sept collectivités locales européennes : Madrid, Cadix et Barcelone en Espagne, Berlin en Allemagne, Paris en France, Kiev en Ukraine et la Wallonie en Belgique. Le jumelage avec Madrid signé en 1983 est particulièrement actif. Les deux villes ont récemment établi un accord de coopération ratifié en 2011 pour la promotion touristique. L’Accord d’Amitié avec Barcelone a été signé en 1999 et Cadix s’est jumelée avec Mexico en 2009. Ces deux rapprochements ont permis de mettre l’accent sur les thèmes du développement technologique, des échanges commerciaux et des spectacles culturels, du tourisme et du soutien en matière de droits de l’Homme. La capitale allemande, Berlin, est ville jumelle de Mexico depuis 1996 et coopère notamment sur des sujets environnementaux et culturels. Depuis 2007, plusieurs fonctionnaires de la Mairie de Mexico ont reçu des formations et assisté à des ateliers sur le changement climatique agencés par InWent, une agence de coopération technico-scientifique allemande. De même, en août 2010, Mexico a envoyé l’exposition « Ville de Mexico, capitale d’asile » à Berlin pour qu’elle soit exposée dans les locaux de la Mairie pendant la « Nuit des Musées » berlinoise. Un accord d’amitié a été scellé avec la Mairie de Paris en 1999 donnant lieu à une relation riche d’échanges sur des thèmes aussi variés que la culture, la rénovation de l’espace public, le transport et la gestion des déchets solides. Cette relation a entre autre favorisé la collaboration entre l’Ecole d’Administration Publique du District Fédéral et l’Ecole Nationale d’Administration française. Ω Villes jumelées et villes amies en Asie Les quatre jumelages que compte la Mairie de Mexico avec des villes asiatiques ont fait preuve d’un grand dynamisme de 2007 à 2011. Nagoya : le plus ancien jumelage avec l’Asie est celui de Nagoya, signé en 1978 et ratifié en 2007. De cette relation est né le « Festival de Nagoya, ville jumelée » qui s’est tenu en novembre 2008 à Mexico pour célébrer le 30ème Anniversaire du Jumelage, ainsi que les 120 ans de relation diplomatique entre le Japon et Mexico. Un large programme culturel a été donné gratuitement pendant ce Festival dont un ballet de danse Butoh, une exposition collective de peinture et de photographie, un cycle de cinéma japonais, de musique et une démonstration d’arts martiaux, grâce à la participation d’artistes mexicains et japonais. En 2009, pendant son voyage officiel au Japon, le maire de Mexico s’est entretenu avec le maire de Nagoya pour établir de nouveaux objectifs de collaboration. Depuis, en août 2010, les deux villes ont signé un Mémorandum d’Entente en matière de Protection Civile dans l’intention de procéder à un échange d’expériences et de renforcer la formation de leurs techniciens et spécialistes. Séoul : dans le cadre du Jumelage signé en 1993 avec la Mairie de Séoul, le programme de Formation Vocationnelle (Vocational Training Program) a été lancé en 2008 afin de permettre à Seoul d’offrir des bourses aux mexicains souhaitant effectuer des études dans des domaines techniques en Corée du Sud. Les étudiants perçoivent pendant 10 mois (de mars à décembre) une bourse couvrant la totalité des coûts de transport, de logement et d’alimentation. En 2010, trois jeunes mexicains ont pu en bénéficier. Séoul a également invité la Mairie de Mexico à rejoindre le Programme de Formation des Fonctionnaires 2011 (Training Program 2011) en matière de transport urbain. En mai 2011, Mexico a participé à la Féria de l’Amitié de Séoul aux côtés de 50 pays et villes du monde entier dans la capitale coréenne pour exposer en partie sa culture et sa gastronomie. Beijing : en 2009, Mexico et Beijing ont signé un accord de jumelage dans le but d’échanger des informations et leurs expériences pour résoudre des problèmes communs. De cette association est né le Premier Forum « Mexico-Beijing » en mai 2010 auquel ont assisté plus de 50 délégués de Beijing. Cette coopération s’est concentrée sur les thèmes de la réhabilitation du patrimoine culturel et historique, la science et la technologie et la conservation de l’environnement. Istanbul : lors du 3ème Congrès Mondial de CGLU célébré à Mexico en novembre 2010, les maires du District Métropolitain d’Istanbul et celui de Mexico ont signé un ambitieux accord de jumelage inspiré par les nombreuses caractéristiques communes aux deux capitales. Les termes du jumelage se sont donc particulièrement attachés aux échanges économiques, à la promotion touristique, à la culture et à l’amélioration de l’administration publique. Ω Aide humanitaire d’urgence en cas de désastres naturels En janvier et février 2010, deux puissants mouvements sismiques ont frappé Haïti et le Chili, provoquant la mort de milliers de personnes et des dégâts incommensurables. La 214 Mairie de Mexico et les citoyens de la capitale ont soutenu les victimes rescapées en envoyant des vivres, des équipes de sauveteurs et du matériel de reconstruction. Le 7 mars 2010, Mexico, en sa qualité de représentante des membres de l’Union des Villes Capitales Ibéro-américaines (UCCI), à envoyé une équipe technique du Secrétariat de Protection Civile à Port-au-Prince, en Haïti, pour étudier l’état des structures endommagées et recourir à des actions de soutien immédiates. Quelques semaines plus tard, le Comité Technique de Gestion Intégrale des Risques de l’UCCI s’est réuni pour analyser la situation en Haïti et au Chili afin de faciliter le travail de l’aide technique apportée aux victimes. Au-delà de ces actions de premiers secours, le Secrétariat de la Culture de Mexico, en coordination avec plusieurs ambassades latino-américaines, a monté deux événements artistiques afin de récolter des fonds destinés aux deux pays sinistrés. Le premier spectacle a été donné en mars 2010 sous le thème « Aujourd’hui pour Haïti, demain pour toi », en collaboration avec les ambassades d’Argentine, du Belize, de Bolivie, du Brésil, du Chili, de Colombie, du Costa Rica, de Cuba, de République Dominicaine, d’Equateur, du Salvador, du Guatemala, d’Haïti, d’Honduras, de Jamaïque, du Nicaragua, du Panama, du Pérou, d’Uruguay et du Venezuela. Puis, le 16 mai 2010, la Mairie de Mexico et l’Association Salvador Allende ont organisé le Concert de Solidarité avec le Chili qui a rassemblé plus de 600 spectateurs et artistes chiliens et mexicains. Les fonds récoltés sont allés aux victimes de la secousse sismique au Chili. De même, en mars 2011, un tremblement de terre au Japon d’une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter a provoqué un tsunami qui a causé des dommages très sérieux sur la population. Le jour même de la catastrophe, des agents du Secrétariat de Prote ction Civile de Mexico se sont rendus au Japon pour participer aux opérations de secours : 20 spécialistes et 10 maitres-chiens ont uni leurs efforts avec d’autres équipes internationales de secouristes. Notons que depuis août 2010, dans le cadre du Jumelage de Mexico avec Nagoya, il existe un Mémorandum d’Entente en matière de Protection Civile entre les deux villes grâce auquel des dizaines d’agents de Protection Civile ont été formés à l’évaluation des dégâts et des actions de secours. Ce savoir-faire acquis a pu être mis en pratique en mars 2011 au Japon. Ω Solidarité avec les enfants d’Amérique Centrale La ville de Mexico a participé activement aux travaux de la Commission Mexicaine pour la Coopération avec l’Amérique Centrale et les Caraïbes pilotée par le Ministère mexicain des Relations Extérieures (SRE de son sigle en espagnol). Dans ce cadre est né le Programme Ecoles Mexico-Amérique Centrale qui encourage le rapprochement entre les enfants et les jeunes de la région mésoaméricaine et du Mexique à travers, entre autre, un concours de dessins qui a désormais lieu tous les ans. Y participent les enfants d’écoles centre-américaines qui portent le nom d’une ville ou d’un personnage illustre mexicains. De plus, le programme récompense les meilleurs étudiants. Les gagnants du concours et les étudiants primés sont invités à Mexico pour connaître la réalité sociale et culturelle de la ville. Ils reçoivent à cette occasion des mains du maire de Mexico un kit éducatif et pédagogique. Depuis 2009, plus de 45 enfants ont fait partie de ce programme. Présence politique internationale Ω Voyages officiels du maire de Mexico à l’étranger En accord avec la stratégie internationale de la ville de Mexico et dans le but de connaître les meilleures pratiques de gestion publique des villes du monde, le maire de Mexico et quelques uns de ses secrétaires ont réalisé plusieurs voyages officiels dans une douzaine de pays étrangers et plus de vingt villes. Ces voyages ont répondu à différents objectifs parmi lesquels : participer à des forums internationaux sur le changement climatique, comme ce fut le cas à Genève en Suisse (2011), à Bonn en Allemagne (2010 et 2011), à Copenhague au Danemark (2009), à Kyoto au Japon (2009), à Londres au Royaume-Uni (2010) et à Toronto au Canada (2010) ; établir d’étroites relations avec des villes jumelles et amies comme lors de la tournée japonaise, à Nagoya (2009) ; réaffirmer l’engagement de Mexico dans la coopération directe de ville à ville comme avec La Paz en Bolivie (2009), Chicago aux Etats-Unis (2010) et San Juan de Puerto Rico (2007) ; briguer et générer plus d’investissements pour la ville et encourager le développement technique dans les visites de New York, aux EtatsUnis (2007 et 2008), de Tokyo au Japon (2009) et de Beijing en Chine (2006) ; recevoir des prix dans des domaines liés à la mobilité et à l’environnement, à l’Université d’Harvard (2009) ; participer à des conférences comme ce fut le cas à Madrid, en Espagne (2010) ; inaugurer la première Maison de Mexico à Los Angeles, en Californie (2007) ; et participer au Forum Economique Mondial de Davos, en Suisse (2011). Il convient de relever en particulier la visite officielle effectuée par le maire de Mexico aux Etats-Unis en mai 2007 au cours de laquelle il a participé au Premier Sommet des Maires des Grandes Villes sur le Changement Climatique, sur invitation expresse du maire de New York. Cette visite a marqué un précédent quant à l’activisme international de la ville français 215 de Mexico sur les thèmes environnementaux et lui a permis d’asseoir son engagement dans la lutte contre le changement climatique global. De même, le voyage officiel réalisé en juillet 2009 à La Paz, en Bolivie, pour participer à la Réunion du Comité Exécutif de l’Union des Villes Capitales Ibéro-américaines, UCCI, a été un succès. Le maire de Mexico, en sa qualité de Vice-président de l’UCCI, a proposé la création d’un Observatoire Ibéro-américain des Villes pour la Santé, dans le but de localiser et de contrôler les urgences sanitaires à l’image de la crise du virus AH1N1 qui s’était déclarée quelques mois auparavant à Mexico. Il faut également mentionner la visite officielle effectuée en janvier 2010 à Washington, aux Etats-Unis, par le maire de Mexico pour participer au « Dialogue Mondial des Maires » où il a exposé les actions entreprises par la Mairie pour diminuer la pollution et ainsi contribuer à enrayer le réchauffement global. Au cours de ce voyage, le maire de Mexico s’est réuni avec le Président des EtatsUnis, Barack Obama, pour s’entretenir sur la nécessité d’une réforme migratoire et l’urgence d’une action commune des pays et des villes contre le changement climatique. En 2011, le maire de Mexico a participé avec le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, à la session plénière de la 3èmePlateforme Mondiale pour la Réduction des Risques de Catastrophes, convoquée par l’ONU à Genève, en Suisse. Lors de cet événement, le Secrétaire Général de l’ONU a proposé au maire de Mexico de présenter un rapport d’évaluation des risques des villes face à des organisations internationales telles que la Banque Mondiale et l’Assemblée Générale des Nations Unies, afin de soutenir les autorités locales prenant des mesures en matière de protection civile pour faire face à d’éventuels catastrophes. En 2011, le maire de Mexico, en sa qualité de Président du Conseil Mondial des Maires sur le Changement Climatique, a présidé la session inaugurale du Forum des Maires sur l’Adaptation 2011 dans le cadre du 2ème Congrès des Villes Résilientes qui s’est tenu à Bonn, en Allemagne. S’adressant aux maires participants, il a pu exposer quelques unes des grandes réussites des villes et proposer les prochains objectifs ayant trait au thème de l’environnement à l’échelle mondiale. Le maire de Mexico s’est à cette occasion réuni, d’une part, avec la Secrétaire Exécutive de la Commission Cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique, Christina Figueres, avec l’intention de garantir une juste participation des villes à la COP-17 et, d’autre part, avec le Directeur Exécutif d’ONU-Habitat, Joan Clos, avec lequel il s’est entretenu du soutien de cet organisme aux villes. Lors de ce voyage, cinq nouvelles villes ont adhéré au Pacte de Mexico pour combattre le changement climatique (Cf. par- tie 3) : Quezon (Philippines), Suwon (Corée du Sud), Kaohsiung (Taiwan), Almada et Oeiras, Portugal. En janvier 2011, le maire de Mexico a participé à deux tables rondes du Forum Economique Mondial de Davos. A la première, intitulée « Garantir une croissance incluant », il a pris la parole aux côtés du recteur de l’Université de Yale, Richard C. Levin et présenté une critique de la stratégie économique mondiale qui n’est pas parvenue à enrayer la pauvreté et les inégalités sociales. A la seconde table ronde consacrée au thème « Méga-villes ou méga-problèmes ? », le maire de Mexico a présenté le Pacte de Mexico à plusieurs grands dirigeants locaux et exposé les avancées de la capitale mexicaine en matière de changement climatique. De plus, retenons sa visite à Los Angeles à l’occasion du 10ème anniversaire des attaques du 11/09 à New York en septembre 2011, qui s’est soldée par l’inauguration de la sculpture « Ailes de la Ville » sur la Place Olvera et par un défilé commémoratif des célébrations de l’indépendance mexicaine. Ω Marcelo Ebrard Casaubon, élu « Meilleur Maire du Monde » par la City Mayors Foundation En décembre 2010, la Fondation City Mayors, une organisation internationale composée d’urbanistes et d’experts en questions locales travaillant à la promotion des villes prospères et dynamiques, a érigé le maire de Mexico au rang de meilleur maire du monde. Depuis 2003, City Mayors encourage les dirigeants des villes du monde à développer des solutions durables et innovantes pour solutionner les problèmes de logement, de transport, d’éducation, d’emploi et d’inégalités sociales qui affectent les citoyens. Le résultat de cette élection a tenu compte des méthodes employées par Marcelo Ebrard Casaubon pour faire face à l’épidémie du virus AH1N1 qui a touché la ville en 2009, de l’impulsion de lois progressistes en faveur des femmes, du respect de la diversité sexuelle ainsi que de la promotion des actions contre le changement climatique localement et globalement. Le maire de Mexico a obtenu le prix « World Mayor » à l’issue d’une compétition avec 800 autres maires du monde pendant 18 mois. Plus de 320 000 personnes ont pris part au vote sur Internet. Ω Dignitaires et personnalités étrangères distinguées par la Mairie de Mexico La ville a remis les Clés de la Ville, déclaré Citoyen d’Honneur et octroyé la prestigieuse Médaille de Mexico à plusieurs personnalités renommées en politique, culture, sport et économie mondiale. 216 Liste des personnalités étrangères distinguées par la ville de Mexico Personnalité José Luis Rodríguez Zapatero Néstor Kirchner Ostoic Al Gore Luiz Inácio Lula da Silva Michelle Bachelet Koichiro Matsuura Takehisa Matsubara Jordí Hereu Michael Bloomberg Rafael Correa Delgado Erling Norrby Francesco Frangialli Tabaré Vázquez Rosas Felipe Pérez Roque Fernando Lugo Méndez Georgi Zarvanov Cardenal Tarcisio Bertone Xi Jinping Nicolas Sarkozy Prince Philippe et Princesse Mathilde Oscar Arias Sánchez Alberto Ruiz-Gallardón Mauricio Macri Samuel Moreno Rojas Juan Contino Aslán Juan Del Granado Luis Castañeda Lossio Ricardo Ehrlich Andrés Vallejo Arcos Poste Chef du Gouvernement d’Espagne Président d’Argentine Ancien Vice-président des Etats-Unis d’Amérique Président du Brésil Présidente du Chili Directeur Général de l’UNESCO Maire de Nagoya Maire de Barcelone Maire de New York Président d’Equateur Membre du Comité du Prix Nobel de l’Institut Karolinska Secrétaire Général de l’Organisation Mondiale du Tourisme Présidente d’Uruguay Ministre des Relations Extérieures de la République de Cuba Président du Paraguay Président de Bulgarie Secrétaire d’Etat du Vatican Vice-présidente de Chine Président de la République Française Princes de Belgique Président du Costa Rica Maire de Madrid Maire de Buenos Aires Maire de Bogota Maire de La Havane Maire de La Paz Maire de Lima Maire de Montevideo Maire de Quito Année 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2007 2008 2008 2008 2008 2008 2008 2008 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 français 217 Personnalité Poste Année Norman Noel Quijano Eduardo Paes Pablo Zalaquett Gilberto Kassab María Evangelista Trocha Mercedes de la Merced Monge José Miguel Insulza Ray Nagín Manuel Zelaya Rosales Arq. Ryue Nishízawa Gavín Newsom Ban Ki-moon Tadashí Akiba Teófila Martínez Saiz Guo Jinlong Sa Majesté la Reine Béatrice Antonio Villaraigosa Evo Morales Michel Sleiman Liu Jinming Taleb D. Rifai Mario Vargas Llosa Eduardo Galeano Sebastián Piñera Navi Pillay Álvaro Colom Juan Manuel Santos Maire de San Salvador Maire de Rio de Janeiro Maire de Santiago Maire de Sao Paulo Maire d’Assomption Secrétaire Générale de l’Union des Villes Capitales d’Ibéroamérique Secrétaire Général de l’Organisation des Etats Américains Maire de la Nouvelle-Orléans Président d’Honduras Architecte international Maire de San Francisco Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies Maire d’Hiroshima Maire de Cadix Mairede Beijing Reine de Hollande Maire de Los Angeles Président de Bolivie Président du Liban Vice-maire de Beijing Secrétaire Général de l’Organisation Mondiale du Tourisme Prix Nobel de Littérature Écrivain latino-américain Président du Chili Haute Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme Président du Guatemala Président de Colombie 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2009 2010 2010 2010 2010 2010 2011 2011 2011 2011 2011 2011 Laura Chinchilla Présidente du Costa Rica 2011 218 Les maires de Lisbonne, Istanbul, Guangzhou, Harare, Mexico et Los Angeles, lors du 3e Congrès de CGLU Partie 3 Sommet Mondial des Dirigeants Locaux et Régionaux 2010 3ème Congrès des Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) D u 16 au 21 novembre 2010, la ville de Mexico a accueilli le Sommet Mondial des Dirigeants Locaux et Régionaux 2010, 3ème Congrès des Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), auquel a assisté un record de 2 975 participants, dont une majorité de maires, de gouverneurs, de présidents de régions et de collectivités locales du monde entier. Un Sommet mondial sans précédent Le Sommet a marqué une nouvelle étape dans l’organisation de ce type de congrès, puisqu’il n’a pas été célébré comme de coutume dans un centre de conventions mais au cœur de la ville, au sein de 17 bâtiments d’une grande valeur patrimoniale du Centre Historique qui a été déclaré Patrimoine Culturel de l’Humanité par l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO de son sigle en anglais). Les délégués issus de 94 pays ont débattu pendant six jours des solutions qui permettraient de faire face à ces crises mondiales aux conséquences locales et ont réfléchi collectivement aux moyens de contribuer à une gouvernance mondiale plus efficace et à la ville de 2030. Parmi les personnalités de haut rang présentes au Sommet l’on retiendra notamment les maires et gouverneurs de Paris, Séoul, Genève, Assomption, Istanbul, Johannesburg, Guangzhou, Dakar, Moscou, Cologne, Lisbonne, ProvenceAlpes-Côte d’Azur, N’Djamena, Bamako, Ramallah, Porto Alegre, Manaus, Tripoli, Grenoble, Valladolid, Casablanca, Vancouver, Nantes, Quito, Los Angeles et Helsinki, ainsi que les dirigeants des associations de maires de 75 pays. De plus, de hauts dignitaires internationaux ont assisté à l’événement parmi lesquels Joan Clos, le Secrétaire Exécutif d’ONU-Habitat, Rajendra Pachauri, prix Nobel et président du Panel Intergouvernemental sur le Changement Climatique et Margareta Wahlström, chef de l’agence des Nations Unies pour la réduction des désastres. Pour sa part, Michelle Bachelet, la présidente de la nouvelle agence ONU-Femmes, a envoyé un message par téléconférence, et la Ministre mexicaine des affaires étrangères Patricia Espinosa Cantellano a participé à la cérémonie d’ouverture du Sommet en représentation du gouvernement fédéral mexicain. Plus de 50 réunions et événements parallèles Au-delà des trois sessions plénières, des 15 ateliers et des réunions préparatoires ou statutaires de CGLU (Bureau Exécutif, Conseil Mondial, Assemblée Générale, Commissions et Groupes de Travail), le Sommet a été le théâtre de 27 événements parallèles organisés par 31 institutions partenaires de CGLU et de la Mairie de Mexico. Relevons tout particulièrement le Forum des Autorités Locales pour l’Inclusion Sociale (FAL), la réunion du réseau des Maires pour la Paix, la rencontre annuelle de l’Observatoire International de la Démocratie Participative (OIDP), la session de la Commission 4 de Métropolis (consacrée au thème des mégalopoles et présidée par Mexico), et la réunion annuelle du Conseil Exécutif du programme Cities Alliance. De plus, l’Agence Française de Développement (AFD) et Cités Unies France (CUF) ont organisé un atelier pour permettre un échange d’expériences entre la France, la Colombie, le Brésil et le Mexique. ONU-Habitat et l’UNESCO ont monté conjointement un Séminaire sur les Migrations dans les Villes. Parallèlement, dans le cadre du Sommet s’est réuni le Comité Consultatif des Autorités Locales auprès des Nations Unies (UNACLA), la réunion des Présidents Municipaux du Mexique coordonnée par les associations mexicaines de municipalités1, une réunion du Réseau pour la Standardisation Mondiale des Gouvernements IWA 4-ISO, un atelier pour les associations de pouvoirs locaux organisé par l’Institut Français de la Gestion Déléguée (IGD), un événement sur les Femmes 1 Les Associations mexicaines membres du Comité Organisateur du Sommet sont : l’Association des Autorités Locales du Mexique (AALMAC), Maires d’Action Nationale (ANAC), Association des Municipalités du Mexique (AMMAC) et Fédération Nationale de Municipalités du Mexique (FENAMM). Le Comité Organisateur a également bénéficié du soutien de l’Association des Bureaux Internationaux des Etats du Mexique (AMAIE). français 219 220 Dirigeantes et Mairesses organisé par l’Assemblée Législative du District Fédéral (ALDF) et une réunion de la Fédération Latino-américaine des Villes, Municipalités et Associations (FLACMA). Progrès en culture, droits de l’Homme et développement urbain Pendant le Sommet, d’importants efforts politiques concernant la vie internationale des gouvernements locaux ont été réalisés. Lors de la réunion du Bureau Exécutif de CGLU des positions politiques ont été adoptées dans trois domaines différents : la culture, la planification, la stratégie et les droits de l’Homme dans la ville. Le premier des trois documents, la Déclaration de Politique Culturelle, établit la culture comme le « quatrième pilier du développement durable ». Cette déclaration est le résultat de nombreuses années de travail de la Commission Culture de CGLU, sous le leadership de la Mairie de Barcelone, Espagne, à partir de la Déclaration Universelle de l’UNESCO sur la Diversité Culturelle (2001) et l’Accord sur la Diversité des Expressions Culturelles (2005). Le positionnement adopté à Mexico a permis de placer la culture au même niveau que les trois autres piliers du développement que sont la croissance économique, l’inclusion sociale et l’équilibre environnemental. Le Document de Politique de Planification Stratégique Urbaine, lui aussi approuvé par le Bureau Exécutif de CGLU, affirme la nécessité de reconnaître systématiquement le rôle des gouvernements locaux dans le monde sur les questions de développement urbain. Le document prend acte de recommandations concrètes pour les villes, les gouvernements sous-nationaux et les institutions internationales. Cette initiative découle des travaux de la Commission CGLU sur la Planification Stratégique Urbaine, présidée par la Mairie de Rosario en Argentine. Par ailleurs, avec le soutien des autorités locales du monde entier qui ont travaillé en commun pendant cinq ans, la Charte-Agenda Mondial pour les Droits de l’Homme dans la Ville a été finalement approuvée. Son objectif est de promouvoir l’application de politiques locales pour le respect des droits de l’Homme en permettant aux villes et à ses citoyens de construire ensemble leur avenir. Le document est le résultat de plusieurs années de négociation menées par le Conseil Régional Pays de la Loire, en France, avec les gouvernements locaux du monde entier. Par ailleurs, les rapports et documents suivants ont été présentés lors du Sommet : le 2e Rapport de l’Observatoire Global de la Démocratie Locale et de la Décentralisation (GOLD, de son sigle en anglais), consacré au thème des finances locales ; le Rapport des activités de CGLU pour la période 2004-2010 ; le Rapport de CGLU sur l’Efficacité de l’Aide ; le Rapport de CGLU sur l’Inclusion Sociale. La Ville de 2030 devra être, avant tout, une ville inclusive Lors du Sommet, les maires du monde ont adopté le Manifeste pour la Ville de 2030 qui expose l’idée de la ville telle qu’elle devra être demain. Dans un monde de plus en plus urbanisé où les villes moyennes et petites devront accueillir toujours plus d’habitants, les dirigeants locaux et régionaux sont d’avis que toutes les villes, indépendamment de leur taille, sont confrontées à des enjeux similaires. Le Manifeste pour la Ville de 2030 insiste sur la nécessité de construire une « ville inclusive », planifiée et développée par ses propres habitants, indépendamment de leurs origines, de leur âge ou de leur genre. En 2030, la ville devra intégrer tous les niveaux de gouvernement afin de pourvoir aux nécessités des citoyens et coopérera pleinement avec l’espace métropolitain régional et rural. De plus, elle facilitera la mobilité en respectant l’environnement et proposera un service public efficace utilisant des énergies renouvelables et des technologies propres. Le Sommet a également adopté une Déclaration Finale qui résume 25 recommandations dont la revendication d’une prise en compte des pressions démographiques pour toute réduction des finances locales et son application graduelle de manière à permettre une planification appropriée protégeant les services publics essentiels. Renouvellement de la Présidence de CGLU Le Sommet a été l’occasion d’un renouvellement de la présidence et des organes régissant CGLU, avec l’élection du nouveau président, Kadir Topbas, maire d’Istanbul (Turquie). Les nouveaux co-présidents sont les maires de Lisbonne (Portugal) Antonio Costa ; de San Jose (Costa Rica), Johnny Araya Monge ; de Guangzhou (Chine), Wan Qingliang ; de Harare (Zimbabwe), Muchadeyi Masunda ; et de Kazan (Russie), Ilsur Metsin. Le maire de Bluffton (EtatsUnis), Ted Ellis, a été élu trésorier. La capitale du Maroc, Rabat, a été sélectionnée pour accueillir le Quatrième Congrès Mondial de CGLU en 2013. Le Sommet en chiffres Assistants : Pays représentés : Langues interprétées : Hôtels occupés : Voyages en vélo-taxis : Cafés servis : Services de restauration : Retombées économiques : Tickets de métro commémoratifs : Sommet Mondial des Maires sur le Climat Le 21 novembre, le lendemain de la clôture du Congrès de CGLU, la Mairie de Mexico a convoqué le Sommet Mondial des Maires sur le Climat (WMSC de son sigle en anglais), en collaboration avec CGLU et le Conseil International pour les Initiatives Environnementales Locales (ICLEI, de son sigle en anglais). L’événement s’est conclu par la signature du Pacte de Mexico par 153 maires, par lequel ont été pris des engagements volontaires pour la réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et d’adaptation des villes aux impacts du changement climatique. Au cours de ce Sommet, le Maire de Mexico a été nommé porte-parole des maires devant la COP16, la 16ème Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) qui s’est tenue une semaine plus tard à Cancun, au Mexique. Fort de ce mandat, Marcelo Ebrard Casaubon a assisté à la COP16 et présenté la position des gouvernements locaux pendant une session plénière officielle où il a remis le Pacte de Mexico à la présidente de la Conférence : la ministre mexicaine des Relations Extérieures, Patricia Espinosa Cantellano. L’effort collectif des maires et des réseaux d’autorités locales du monde a été traduit par les accords de Cancun dans les progrès suivants : • Pour la première fois de son histoire, les gouvernements locaux et sous-nationaux ont été reconnus officiellement par les gouvernements nationaux en tant qu’ « acteurs gouvernementaux ». • Dans ce même document, les parties ont sollicité au bureau chargé des mécanismes pour un développement propre une simplification de l’application de son programme d’activités afin d’inclure la participation des villes. Il s’agit de la première mention des villes dans les documents de la CCNUCC. 2 975 94 10 33 4 800 7 300 11 118 111.4 millions de pesos 5 millions autres municipalités mexicaines. Citons par exemple la création d’un Fonds Franco-Mexicain de Coopération Décentralisée, la constitution du Réseau de municipalités mexicaines pour la paix, la consolidation du Réseau mondial du tourisme solidaire avec le Yucatan et le renforcement de la participation mexicaine dans le réseau FAL qui regroupe des maires progressistes du Forum Social Mondial. Le Sommet a permis à la Mairie de Mexico de signer un accord de coopération avec le gouvernement métropolitain de Séoul (Corée du Sud), un Protocole de coopération avec la mairie de Guangzhou (Chine) et de signer le jumelage avec Istanbul (Turquie). Le Sommet constituait une occasion unique pour Mexico de briller sur la scène internationale pour ses bonnes pratiques de gestion publique locale. C’est pourquoi la Mairie a organisé sept visites techniques auxquelles ont participé 201 maires de plus de 20 pays afin d’être témoins des progrès de la ville dans les domaines suivants : 1. Espace public et transport en vélo. 2. Réhabilitation du Centre Historique. 3. Environnement et traitement des eaux. 4. Mobilité : la nouvelle ligne 12 du Métro. 5. Santé publique : diagnostique et contrôle épidémiologique 6. Science et technologie : laboratoire de génomique 7. Sécurité publique : alcool et système de vidéosurveillance. En plus des visites techniques, le 17 novembre, l’Expo Mexico, Ville Avant-gardiste a été inaugurée dans le cadre du Sommet pour présenter aux congressistes les initiatives de la Mairie autour des thèmes de l’environnement, la citoyenneté, la mobilité, l’habitat, l’urbanisme, la protection et la sécurité. L’exposition a été ouverte au public pendant deux mois. Un Sommet accessible aux citoyens Les bénéfices du Sommet pour Mexico et le Mexique Outre les accords et les succès internationaux du Sommet, ces rencontres ont été largement bénéfiques à Mexico et aux Pour la première fois, un congrès de ce type a ouvert ses portes à la société civile en permettant que maires et citoyens se rencontrent. L’organisation du Sommet dans le Centre Historique a incité les maires à marcher dans les rues de Mexico, français 221 222 d’un bâtiment à l’autre pour observer la vie quotidienne des habitants de la capitale mexicaine. La Mairie de Mexico a décidé de ne pas restreindre l’accès des rues à la circulation pour éviter de créer une « bulle » de sécurité et d’ordre comme il est d’usage pour ce type de réunion. Mexico s’est montrée telle qu’elle est, dans sa complexité quotidienne et sans artifice. Le Sommet a mis à disposition des invités un hôtel siège et 32 autres hôtels depuis lesquels il était facile de se rendre à pied dans tous les lieux de réunion. Afin de faciliter ces déplacements, 261 étudiants de l’Université Autonome de Mexico (UACM de son sigle en espagnol) ont participé en tant que volontaires – les Amis du Sommet - pour orienter et accompagner les congressistes. De plus, pour profiter de la présence des maires et dirigeants locaux dans la ville, des bourses ont été octroyées à 300 étudiants pour leur permettre d’assister aux sessions du Sommet. Les boursiers ont été sélectionnés parmi 20 premiers et seconds cycles dans des domaines en rapport avec les thèmes de l’événement (urbanisme, administration publique, relations internationales, architecture, science politique et économie, etc.). Cette démarche a favorisé un rapprochement entre les maires du monde et les étudiants qui ont pu discuter avec eux et apprendre de leurs expériences. Un diplôme reconnu par l’académie a été délivré à tous les boursiers à l’issue du congrès. Le Sommet a également innové avec les rapports officiels des sessions puisque ces derniers ont été rédigés par des prestigieux représentants de la communauté académique de Mexico. La Mairie s’est en effet associée au Programme Universitaire des Etudes sur la Ville (PUEC de son sigle en espagnol) de l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM). Le PUEC a été nommé responsable de la coordination des travaux des 18 chercheurs issus des principales universités de la ville qui ont rendu compte des échanges de toutes les sessions. A la fin de ce livre est présentée la liste des 18 sessions qui rassemblent les idées-forces débattues par les maires. Vitrine de la culture et des métiers urbains Le riche programme culturel proposé durant l’événement par la Mairie de Mexico en association avec différents commerçants et troupes artistiques de la ville a constitué l’un des éléments essentiels de la réussite du Sommet. Ce programme varié a présenté une mosaïque des arts, de la gastronomie, la musique, la peinture, la photographie, la sculpture, la danse et le folklore mexicains. Parmi les artistes associés aux représentations se sont notamment distingués les chanteuses Eugenia Leon et Susana Harp, le flutiste Horacio Franco, le collectif multidisciplinaire Antartica et le créateur visuel Oscar Guzman. Par ailleurs, l’exposition photographique « Portraits heureux de ma ville », qui présente le travail de jeunes photographes issus du Faro Tláhuac et illustre l’art de vivre à Mexico, a été inaugurée parallèlement au Sommet et grâce au soutien de l’Alliance Française de Mexico. Le Palais des Mines, centre névralgique du Sommet, s’est orné d’une statue monumentale et originale élaborée spécialement pour l’événement : l’alebrije géant « Spirale Evolutive », une œuvre du collectif Oruborus du FARO d’Orient, l’une des initiatives les plus emblématiques de la culture populaire urbaine dans la ville (cf. note dans le Chapitre 2). Le Sommet dans les médias 152 médias nationaux et 300 reporters et photographes accrédités 60 médias internationaux et 145 reporters et photographes 400 maires interviewés 378 articles de presse Couverture de télévision, radio et pod-casts en direct sur le Web 6 000 tweets en rapport avec l’événement Le 19 novembre, les congressistes ont été invités à une Nuit Culturelle Mexicaine au cours de laquelle les maires de Mexico et de Los Angeles ont inauguré le nouveau Musée de la Tequila et la Place Garibaldi rénovée, quartier général des Mariachis. Le 20 novembre, après la cérémonie de clôture du Congrès, les participants ont été invités à célébrer avec les habitants de Mexico le Centenaire de la Révolution Mexicaine, première révolution sociale du XXème siècle dont les valeurs de justice et d’équité sociale sont toujours d’actualité. Lors de cette soirée, les maires du monde ont assisté à l’inauguration du majestueux Monument à la Révolution qui venait d’être, lui aussi, rénové. Le Sommet a également constitué une excellente opportunité pour les commerçants du Centre Historique. En outre, la Mairie de Mexico a suscité un rapprochement avec les librairies locales pour ouvrir une Bibliothèque-Librairie dans le Palais des Mines afin de présenter aux congressistes une large collection de publications sur le thème de la ville. De même, l’événement a associé les chauffeurs des vélo-taxis -bici-taxisdu Centre Historique au transport des congressistes. Enfin, l’Association des Fabricants de meubles et des Artisans de la Lagunilla (quartier du Centre Historique) et quelques restaurants ont parrainé le Sommet. Promotion et visibilité de Mexico Le Sommet a incontestablement offert une occasion unique pour démontrer que Mexico était une ville sûre, agréable et fonctionnelle à un public de leaders d’opinion du monde entier, et ainsi lutter contre la mauvaise image dont pâtit le pays dans la presse internationale qui se fait souvent l’écho des violences et du trafic de drogue. L’importance de la couverture de la presse nationale et internationale a amplement dépassé les attentes des organisateurs. Le collectif de jeunes Pase Usted (« Après vous »), attaché aux thèmes de la citoyenneté, de l’urbanisme, de l’éducation et de la mobilité a été invité à participer au Sommet pour in- terviewer les maires participants. Plus de 400 interviews du Urban Génome Project qui a obtenu un grand succès peuvent être consultées sur Youtube. Le Sommet a également innové en lançant un chat room avec les citoyens à la disposition des maires et fonctionnaires locaux désireux d’établir un dialogue direct avec les habitants de Mexico et du monde par le biais du site Internet du grand quotidien national mexicain El Universal. Le chat a été inauguré en présence des maires de Mexico et de Stuttgart (Allemagne) qui ont répondu pendant près d’une heure à plusieurs questions notamment sur les thèmes de la mobilité et de la sécurité publique. Les deux dirigeants locaux ont saisi l’occasion pour réaffirmer l’importance du rôle des gouvernements locaux sur la scène internationale. Joan Clos, le directeur exécutif d’ONU-Habitat, a lui aussi participé au chat en répondant pendant plus d’une heure aux questions des internautes mexicains et étrangers sur les établissements humains, la mobilité, le développement durable dans les villes. De même, un groupe de 18 jeunes a été invité en tant que « rapporteurs en ligne » pour rendre compte, via Twitter et Facebook, des principales idées abordées dans chaque session, en utilisant les hashtags #CGLU et #CumbreAlcaldes. Cette dynamique s’est avérée très utile pour diffuser les informations et élargir les débats du congrès aux internautes et aux citoyens du monde entier. En tout, plus de 6 000 tweets ont été publiés en référence au Sommet du 16 au 21 novembre 2010. Grâce au Sommet, Mexico et ses habitants ont obtenu une grande visibilité internationale et ont fait l’objet d’une promotion positive sans précédent. Une campagne de communication mondiale équivalente aurait engagé des coûts bien trop élevés. Au-delà des retombées économiques estimées à 111. 4 millions de pesos, la promotion de l’image de la ville reste donc la plus inestimable conséquence de cet événement. L’action internationale, lorsqu’elle est planifiée de manière stratégique et mise en œuvre de façon professionnelle et responsable, peut donc engendrer, immédiatement et à long terme, de grands bénéfices pour les citoyens. français 223 224 La délégation salvadorienne fête la Féria des Cultures Amies, sur l’avenue Reforma, à Mexico Conclusion D Mexico, Ville Globale qui va de l’avant ans un monde très urbanisé et interconnecté, le phénomène de l’internationalisation des villes est irréversible et son potentiel grandit chaque jour. Actuellement, les relations internationales à l’échelon « local » font partie du quotidien, même pour les petites communautés autrefois mises à l’écart du processus de globalisation. Il est de plus en plus évident que les actions et les engagements des gouvernements locaux sont essentiels pour faire face aux grands enjeux mondiaux tels que le réchauffement climatique, l’extrême pauvreté, les pandémies et les dommages provoqués par les catastrophes naturelles. De plus, l’activisme international des villes a contribué à la formation d’une nouvelle architecture mondiale : les relations internationales des municipalités et régions sont plus étendues, horizontales et dynamiques. Elles sont surtout plus proches de la population. L’apparition des dirigeants locaux en politique internationale permet également un meilleur dialogue et une plus grande coordination entre les différentes institutions et niveaux de gouvernement, qu’ils soient locaux, nationaux, régionaux ou mondiaux, publics ou privés. Dans le cas d’une métropole comme Mexico, il est absolument indispensable de mettre en place une véritable politique de relations avec l’extérieur. Les liens économiques et commerciaux, les flux migratoires et les échanges techniques, scientifiques, académiques, culturels et artistiques de la capitale mexicaine ne connaissent pas de frontière. Comme il a été constaté tout au long de cet ouvrage, la Mairie de Mexico est parvenue à déployer, sur une période courte, une ample stratégie internationale qui a rendu ses fruits. Pendant de nombreuses années, la ville a maintenu une attitude discrète dans son action internationale et n’avait pas de stratégie réellement consacrée à cette activité. La ville participe désormais à une large gamme de projets et programmes de coopération internationale qui sont des vecteurs indispensables de son développement. Mais il s’agit seulement d’un début. S’il est certain que l’internationalisation de Mexico est la conséquence d’une nécessité naturelle, il est du ressort de la Mairie de veiller à ne pas régresser dans ce domaine. La présente administration de la Mairie aurait pu, comme par le passé, réagir à l’actualité mondiale, se positionner en tant qu’observateur neutre, répondre aux invitations et maintenir une certaine présence protocolaire passive. Cependant, dans le contexte actuel, il est indispensable d’élaborer une stratégie pluriannuelle articulant les attentes des habitants de la capitale. Grâce à cette stratégie, Mexico n’est plus un simple spectateur mais un véritable acteur mondial possédant un agenda propre. Il est évident que toute politique de relations avec l’extérieur doit garantir la continuité et la cohérence au-delà de la gestion d’un maire ou de son équipe de collaborateurs. La place de la ville de Mexico dans le monde doit être indépendante des aléas du temps et de toute considération politique. C’est pourquoi il faut institutionnaliser, professionnaliser et rapprocher des citoyens la politique internationale de la mairie. Les relations internationales nécessitent un investissement de temps et une véritable volonté politique. Une stratégie propre requiert clarté, cohérence et créativité : Clarté de l’analyse du contexte international et des objectifs à atteindre en réponse aux priorités des citoyens. Clarté de la sélection des partenaires et alliés étrangers. Cette vision devra être accompagnée d’un effort de cohérence et de professionnalisme. Cohérence pour ne pas dupliquer les efforts ni s’égarer dans une multiplicité d’initiatives. Professionnalisme pour maintenir une politique avant-gardiste. Enfin, la créativité est nécessaire pour contourner les obstacles et rester à la pointe de l’innovation. Ainsi, la conception d’une stratégie permet à la dimension internationale de devenir un composant transversal de chaque domaine de compétence du gouvernement, accompagnant, facilitant et renforçant tous les aspects de la politique locale. Bien que le gouvernement local joue un rôle primordial dans l’internationalisation de la ville, cet enjeu exige de rassembler tous les efforts disponibles. L’internationalisation du territoire prendra tout son sens seulement si l’ensemble des acteurs et des institutions de la société en général participe de ce phénomène : universités, entreprises, chambres français 225 226 de commerce, chambres législatives, associations, syndicats et clubs. La stratégie extérieure ne doit pas se limiter à l’action du gouvernement, de son maire ni de ses fonctionnaires. Elle doit inclure l’éventail des forces vives de la métropole. La somme des efforts rassemblés autour d’une vision concertée servira à potentialiser notre intégration mondiale et à augmenter, par exemple, la mobilité étudiante avec d’autres pays, la formation du capital humain, l’attraction d’investissements, le tourisme, l’échange de nouvelles technologies et l’offre culturelle et artistique du monde à la ville de Mexico et vice-versa. Le gouvernement et la les habitants de la capitale doivent s’accorder pour identifier des domaines d’opportunité, des méthodes d’apprentissage mutuel, et des échanges avec le monde dans une logique de collaboration à deux sens, abandonnant de la sorte les concepts de « donateur » et « bénéficiaire » ou « Nord » et « Sud » aujourd’hui caduques et qui ne s’appliquent pas au cas de notre ville. Mexico doit consolider tous les éléments de son administration qui donnent de bons résultats sur le plan international pour tirer les plus grands bénéfices de cette opportunité sur la scène mondiale. A cette fin, le cadre juridique et institutionnel qui régule l’action extérieure des collectivités locales et régionales du Mexique devra être révisé, de même que la mission, les compétences et les ressources de la Coordination Générale des Relations Internationales de la Mairie de Mexico. Mexico ne peut se permettre d’improviser son rôle à l’international. Ce rôle doit donc être défini précisément pour que ses habitants continuent de bénéficier des multiples opportunités offertes à l’international. Nous espérons que cette publication puisse y contribuer et aider à ce que Mexico se dote de manière irréversible de sa propre politique de relations avec l’extérieur, une politique institutionnelle, professionnelle et durable ; une stratégie qui renforce sa place de Ville Globale, aux actions locales et à l’engagement international au service de ses citoyens et pour le bien de la planète.