Inventaire départemental des cavités souterraines d`Eure-et-Loir

Transcription

Inventaire départemental des cavités souterraines d`Eure-et-Loir
Inventaire départemental
des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Rapport final
BRGM/RP-54058-FR
août 2005
Inventaire départemental
des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Rapport final
BRGM/RP-54058-FR
août 2005
Étude réalisée dans le cadre des opérations
de Service public du BRGM 2005-RIS-417
Convention référencée MEDD
n° CV 04000065-MEDD/DPPR-RM/BRGM
F. Moret, N. Zornette
Avec la collaboration de
M. Rodicq, D. Giot
Approbateur :
Vérificateur :
Nom : J.L. Nedellec
Nom : J.P. Leprêtre
Date :
Date :
Signature :
Signature :
Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2000.
Mots clés : Inventaire, BDCavité, Vide souterrain, Carrière souterraine, Cavité souterraine,
Eure-et-Loir, Centre.
En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :
Moret F., Zornette N. (2005) – Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir- Rapport
Final. BRGM/RP-54058-FR, 137 p., 32 ill., 3 tabl., 11 ann.
© BRGM, 2005, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Synthèse
« La Politique que le gouvernement entend mener concernant la prévention des
risques naturels fait appel à plusieurs démarches de recensement et d’évaluation des
risques auxquels le BRGM est associé » d’après la lettre du Ministre de
l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement du 6 juin 2000 adressée au
Président du BRGM.
C’est dans le cadre de la convention avec le Ministère de l’Ecologie et du
Développement Durable (MEDD), référencée MEDD n° CV 04000065-MEDD/DPPRRM/BRGM et signée le 12 juillet 2004 que le Service Géologique Régional du Centre
(SGR/Centre) a engagé un recensement des carrières souterraines abandonnées
(hors mines) et des cavités naturelles concernant le département d’Eure-et-Loir (28).
Cette étude est référencée comme opération de service public sous le numéro
04RISB04.
Ce rapport présente la synthèse des résultats atteint à la fin du projet « Inventaire des
cavités souterraines du département d’Eure-et-Loir ». Toutes les informations
descriptives recueillies ont été mises dans une base locale puis transférées dans la
base de données nationale « BDCavité ». Les informations seront également
conservées dans des dossiers « papiers ».
Différents organismes ont été sollicités afin de récupérer les informations. Les mairies
ainsi que les sources cartographiques (carte géologique et IGN) sont les principales
sources d’informations (48 % des cavités souterraines répertoriées). Les visites sur le
terrain et plusieurs rapports d’ANTEA complètent les sources précédentes pour
atteindre 67 % des cavités recensées. Différents organismes tel que la SAGEP, la
DRIRE, la DDE, le BRGM les Archives départementales et différents groupes de
spéléologie sont nos sources de données secondaires.
Au total, 1329 fiches de description ont été instruites, ce qui représente un nombre de
1 463 cavités.
La carte de synthèse met en évidence deux zones principales regroupant un grand
nombre de cavités notamment la Beauce et le Thymerais.
Sur la base de l’analyse issue de cette opération, seules deux communes présentent
les densités de cavités les plus fortes (entre 3 et 8 par km²). Il est conseillé dans un
premier temps de réaliser des DICRIM ; pour ensuite envisager, si cela s’avère
nécessaire, des études approfondies (cartes d’aléa) menant à terme à des PPR. Les
communes concernées sont celles de Coulombs et Chérisy.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
De plus, nous recommandons aux communes de Boissy-les-Perches, Châteaudun et
Dreux de porter une attention particulière à certains sites, très localisés, qui présentent
une très forte densité de cavités souterraines.
D’autres communes, dont les risques engendrés par ces cavités souterraines ne sont
pas immédiatement visibles, peuvent également faire l’objet d’investigations
supplémentaires. Il s’agit des communes Jouy, Saint-Laurent-La-Gatine et Rueil-LaGadelière.
Enfin, il convient de noter la présence de l’aqueduc de l’Avre dans le nord du
département. Ce dernier, souvent mal connu, morcelé et parfois aérien doit retenir
l’attention des communes qu’il traverse.
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Sommaire
1. Introduction...............................................................................................................9
2. Cadre général de l’étude ........................................................................................11
2.1. OBJECTIF DES INVENTAIRES ........................................................................11
2.1.1. A l’échelle locale (départementale) ..........................................................11
2.1.2. À l’échelle nationale..................................................................................11
2.2. CADRE CONTRACTUEL ..................................................................................12
2.3. BASE DE DONNÉES NATIONALE BDCAVITÉ ................................................12
2.3.1. Présentation .............................................................................................12
2.3.2. Architecture et champs de base de BDCavité ..........................................13
2.3.3. Acquisition des données...........................................................................16
2.3.4. Mise à disposition de l’information............................................................17
2.4. PRINCIPALES ÉTAPES DE LA MÉTHODOLOGIE DES INVENTAIRES.........17
2.4.1. Typologie ..................................................................................................17
2.4.2. Recueil des données ................................................................................18
2.4.3. Validation sur le terrain - Valorisation des données et saisies .................19
2.4.4. Synthèse des données .............................................................................21
3. Contexte départemental .........................................................................................23
3.1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU DÉPARTEMENT ........................................23
3.1.1. Contexte géographique ............................................................................23
3.1.2. Contexte géologique.................................................................................23
3.1.3. Contexte hydrogéologique........................................................................26
4. Recueil de données et validation de terrain.........................................................31
4.1. DONNÉES DE BASE ........................................................................................31
4.1.1. Données d’archives ..................................................................................31
4.1.2. Enquêtes communales .............................................................................34
4.1.3. Visites sur le terrain ..................................................................................34
4.1.4. Traitement des données...........................................................................37
4.2. VALORISATION DES DONNÉES .....................................................................37
4.2.1. Difficultés rencontrées ..............................................................................37
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4.2.2. Validation des informations - Renseignement sur les cavités.................. 38
4.2.3. Validation de terrain ................................................................................. 38
4.2.4. Intégration dans BDCavité ....................................................................... 39
5. Analyse critique des résultats .............................................................................. 41
5.1. QUALITÉ ET REPRÉSENTATIVITÉ DES INFORMATIONS RECUEILLIES.... 41
5.1.1. Exhaustivité.............................................................................................. 41
5.1.2. Représentativité ....................................................................................... 42
5.1.3. Typologie des cavités............................................................................... 43
5.2. RÉPARTITION DES CAVITÉS ......................................................................... 56
5.2.1. Répartition générale des cavités.............................................................. 56
5.2.2. Répartition par types de cavités............................................................... 58
6. Recommandation en matière de prévention des risques................................... 63
6.1. GÉNÉRALITÉS ................................................................................................. 63
6.2. PRÉCONISATION D’ÉTUDES DE RISQUES .................................................. 66
7. Conclusion.............................................................................................................. 69
8. Bibliographie .......................................................................................................... 71
Liste des illustrations
Illustration 1 -
Thème « identification/localisation » de la base de données. ........................... 14
Illustration 2 -
Autres thèmes spécifiques à chaque type de cavité.......................................... 15
Illustration 3 -
Cas d’une carrière ou d’une cave. ..................................................................... 16
Illustration 4 -
Génie civil........................................................................................................... 16
Illustration 5 -
Présentation du site internet. ............................................................................. 17
Illustration 6 -
Situation géographique du département d’Eure-et-Loir..................................... 23
Illustration 7 -
Extrait de la carte géologique synthétique du bassin parisien........................... 25
Illustration 8 -
Carte présentant les communes visitées........................................................... 35
Illustration 9 -
Répartition des sources de données de l’inventaire.......................................... 37
Illustration 10 - Réponse des communes à l’enquête communale............................................. 42
Illustration 11 - Répartition des différents types de cavités souterraines sur le département
d’Eure-et-Loir. .................................................................................................... 44
Illustration 12 - Habitation troglodytique à Montigny-Le-Gannelon. ........................................... 45
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Illustration 13 - Entrée d’une habitation troglodytique à Montigny-Le-Gannelon........................45
Illustration 14 - Habitation troglodytique confortée à Marboué. ..................................................46
Illustration 15 - Entrée d’une carrière souterraine, dont seul les 20 premiers mètres de
galeries sont visibles suite à des effondrements (Bréchamps)..........................47
Illustration 16 - Carrière souterraine de Chérisy. ........................................................................47
Illustration 17 - Carrière souterraine sur 3 étages (Soulaires). ...................................................48
Illustration 18 - Coupe schématique d’une marnière. .................................................................49
Illustration 19 - Approche de la marnière de Crécy-Couvé par son tunnel.................................49
Illustration 20 - Puit de la marnière de Crécy-Couvé. .................................................................50
Illustration 21 - Champignonière de Marboué.............................................................................51
Illustration 22 - Cave obandonnée à Nogent-Le-Rotrou. ............................................................52
Illustration 23 - Caves de rangements à Saint-Prest. .................................................................52
Illustration 24 - Cave de Brunelles. .............................................................................................53
Illustration 25 - Caniveau d’eaux pluviales, Vert-en-Drouais. .....................................................54
Illustration 26 - Exemple de boyau karstique. .............................................................................55
Illustration 27 - Grotte du Foulon, site touristique à Chateaudun. ..............................................55
Illustration 28 - Répartition des cavités par communes. .............................................................56
Illustration 29 - Densité des cavités souterraines au km² ...........................................................57
Illustration 30 - Répartition des effondrement, bétoires, dolines, aven.......................................59
Illustration 31 - Répartition des carrières souterraines. ..............................................................60
Illustration 32 - Répartition des caves.........................................................................................61
Liste des tableaux
Tableau 1 - Liste des communes visitées....................................................................................36
Tableau 2 - Distribution des cavités dans le département d’Eure-et-Loir....................................43
Tableau 3 - Liste des communes traversées par l’Aqueduc de l’Avre.........................................67
Liste des annexes
Annexe 1 - Lettre du MATE........................................................................................................75
Annexe 2 - Tableau de programmation des inventaires des cavités souterraines ....................79
Annexe 3 - Questionnaire destiné aux communes ....................................................................83
Annexe 4 - Typologie des mouvements de terrain associés aux cavités souterraines .............89
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Annexe 5 - Tableau de la répartition des types de cavités par communes............................... 95
Annexe 6 - Carte de répartition des cavités souterraines ....................................................... 105
Annexe 7 - Interfaces « cavité » et « description » de l’applicatif Cavisout ............................ 109
Annexe 8 - Lexique des termes karstiques dialectaux de la langue française........................ 113
Annexe 9 - Exemple d’informations récupérées auprès de la SAGEP ................................... 121
Annexe 10 - Extrait du bulletin Subterranea.............................................................................. 125
Annexe 11 - Extrait d’un rapport BRGM .................................................................................... 137
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BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
1. Introduction
Le présent rapport présente les résultats finaux concernant le projet « Inventaire des
cavités souterraines d’Eure-et-Loir » (Centre) cofinancé par le Ministère de l’Ecologie
et du Développement Durable (convention référencée MEDD n° CV 04000065MEDD/DPPR-RM/BRGM et signé le 23 avril 2002).
Le département d’Eure-et-Loir est l’un des six départements de la région Centre. Il est
situé dans le quart centre-ouest de la France. Moins connues que le Loir-et-cher ou
l’Indre-et-Loire, les cavités souterraines de l’Eure-et-Loir se partagent principalement
entre les cavités naturelles, les carrières souterraines et les caves.
La présence de cavités souterraines diverses résulte de la géologie du département.
En effet, d’une part le calcaire de Beauce a été exploité et fait l’objet d’aménagement ;
et d’autre part, la craie du Turonien ou tuffeau a fait l’objet de nombreuses
exploitations, dans le Thymerais en particulier.
Ce rapport rappelle tout d’abord la procédure des programmes d’inventaires et
présente la banque de données associée, puis décrit le contexte géographique et
géologique du département, il se termine par la synthèse des résultats et les
recommandations que ces résultats peuvent appeler.
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
totalité des informations disponibles (sans qu’il soit possible de prétendre à
l’exhaustivité en la matière) et de la stocker, sous forme homogène, dans une base
unique et fédérative de données géoréférencées : la Base de Données nationale dont
les développements informatiques ont été cofinancés par le MEDD de 1999 à 2001.
L’opération d’inventaire départemental des cavités souterraines anthropiques
abandonnées et des cavités naturelles permettra d’alimenter cette base avec
l’ensemble des phénomènes connus à la date de l’étude. L’organisation de cette
connaissance sous forme d’une base de données informatique gérée par un
organisme public pérenne permettra de la mettre régulièrement à jour au fur et à
mesure de l’acquisition de nouvelles données (l’existence de certaines cavités non
mentionnées dans les archives et inconnues des acteurs locaux peut être révélée
fortuitement à l’occasion d’un effondrement en surface). L’accès à cette base de
données étant libre et gratuit, une large diffusion de cette connaissance sera possible,
ce qui facilitera les politiques d’information et de prévention du risque.
2.2. CADRE CONTRACTUEL
Cette étude s’inscrit dans le cadre d’un programme pluriannuel -2001 à 2006demandé par le MEDD visant à réaliser un bilan aussi exhaustif que possible de la
présence de cavités souterraines sur le territoire métropolitain.
La programmation, en termes de choix des départements à inventorier comme de
calendrier de leur traitement, résulte d'une démarche logique s'appuyant sur
l'Inventaire National de 1994 et la cartographie de l'aléa qui en a découlée, ainsi que
sur divers épisodes événementiels en matière d’effondrements de terrain tels ceux de
l’hiver 2000-2001.
Sachant que des évolutions sont possibles au cours des 6 ans en fonction des critères
cités préalablement, la programmation résultant des divers choix effectués fait l’objet
du tableau et de la carte fournis en Annexe 2.
La méthodologie de ces inventaires est présentée dans le cahier des charges type.
Elle permet d’homogénéiser la représentation des résultats obtenus.
2.3. BASE DE DONNÉES NATIONALE BDCAVITÉ
2.3.1. Présentation
En parallèle des inventaires départementaux, se finalise le développement par le
BRGM de l’outil informatique Base de Données nationale sur les Cavités souterraines
(BDCavité). La base s.s. est gérée par le BRGM en collaboration -pour ce qui concerne
la fourniture de données- avec l’INERIS, le LCPC et les services RTM avec le soutien
du Ministère de l’Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie et de celui
de l’Ecologie et du Développement Durable.
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Ce projet doit répondre à la fois à un besoin national et local, et a pour objectif de
centraliser et de mettre à disposition, via Internet et dans le réseau d’agences
régionales du BRGM, l'information concernant les cavités souterraines sur le territoire
métropolitain.
2.3.2. Architecture et champs de base de BDCavité
Parmi les outils informatiques développés, se distinguent, dans la base centrale (sous
Oracle) à partir de laquelle sont faites les interrogations du site Internet, l’interface Web
du site correspondant et un applicatif local permettant les saisies régionales ainsi
qu’une interface de saisie centralisée via le réseau interne BRGM.
Le contenu thématique sera variable en fonction du type de cavité étudié.
Deux grands types de cavités souterraines sont à distinguer : les cavités d’origine
naturelle et les cavités d’origine anthropique, et parmi celles-ci les types déclinés cidessous.
a) Cavités souterraines d’origine anthropique
- Cavités souterraines abandonnées :
· carrières (intègrent les différents modes d’exploitation, la présence éventuelles de
plusieurs étages, leur état, …),
· caves,
· ouvrages souterrains de génie civil,
· ouvrages souterrains militaires.
b) Cavités souterraines d’origine naturelle
Pour modéliser ces différents types de cavités, deux notions, ou entités, distinctes ont
été dégagées :
- une entité localisée par l’enveloppe simplifiée (site) de son emprise au sol (carrière,
cave) ou par un réseau de segments (réseau de cavités naturelles) ;
- une entité localisée par un seul point (ouvrage de carrière, de cave, orifice de cavité
naturelle, ouvrage souterrain civil ou militaire).
L’utilisation de ces deux notions permet une identification et une localisation par entité,
indépendamment du type de cavité telle que le montre l’Illustration 1. Le thème
« identification/localisation » est le « tronc commun » du modèle conceptuel de
données des divers types de cavités souterraines. D’autres thèmes spécifiques à
chaque type de cavité sont accessibles (Illustration 2).
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- Cavités anthropiques
- Cavités naturelles
Illustration 1 - Thème « identification/localisation » de la base de données.
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- Sites
- Cavités identifiées
Illustration 2 - Autres thèmes spécifiques à chaque type de cavité.
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
La base BDCavité dont il est question ici ne concerne pas les cavités d’origine minière.
Les figures suivantes (Illustration 3 et Illustration 4) donnent quelques exemples de
descriptions synthétiques de cavités de type anthropique.
Illustration 3 - Cas d’une carrière ou d’une cave.
Illustration 4 - Génie civil.
2.3.3. Acquisition des données
L’acquisition des données se fait essentiellement à partir d’inventaires effectués par le
BRGM, avec à terme la collaboration de l’INERIS, du LCPC à travers le réseau des
Laboratoires Régionaux de l’Equipement et les services RTM.
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L’origine des informations est diverse, leur provenance peut aller d’un simple
dépouillement d’archives plus ou moins complètes, à des visites de terrain.
La saisie des données est réalisée par les Services Géologiques Régionaux du BRGM.
2.3.4. Mise à disposition de l’information
La mise à disposition
www.bdcavite.net.
de
l’information
s’effectue
grâce
au
site
Internet
L’Illustration 5 montre l’interface d’accueil du site ainsi que ses principales
fonctionnalités.
Illustration 5 - Présentation du site internet.
2.4. PRINCIPALES ÉTAPES DE LA MÉTHODOLOGIE DES INVENTAIRES
2.4.1. Typologie
Les cavités souterraines concernées par cet inventaire départemental sont :
- les carrières souterraines abandonnées, à savoir les exploitations en souterrain de
substances non concessibles (pierre de taille, craie, gypse, ardoise, argile, ocre,
etc.) et dont l’exploitation est désormais arrêtée ;
- les ouvrages civils abandonnés tels que tunnels, aqueducs, « caves » à
usage industriel ou agricole ;
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
- les galeries et les caves abandonnées à usage de stockage de substances diverses
(déchets, matériels, …) ;
- les habitations troglodytiques abandonnées ;
- les ouvrages militaires abandonnés ;
- les cavités naturelles (karsts calcaires, poches de dissolution ou d’effondrement des
évaporites, gouffres de quartzites précambriens, cavités volcaniques, grottes
marines, …) ;
- les cavités abandonnées indéterminées : s'applique aux cavités pour lesquelles on
ne connaît ni l'origine ni l'utilisation principale.
2.4.2. Recueil des données
La collecte des données se fait en trois étapes :
- recherche bibliographique ;
- questionnaires d’enquête auprès des communes ;
- recueil de données auprès des services techniques concernés, d’organismes,
d’associations ou de particuliers.
a) Recherche bibliographique
Le but de cette phase est de rassembler toutes les informations déjà publiées
concernant des vides souterrains abandonnés ou les cavités naturelles (travaux de
thèses), dans le département étudié, (dans certains départements les deux types
d’inventaires sont dissociés).
Cette recherche bibliographique se fait par l’intermédiaire de la bibliothèque centrale
du BRGM. Elle comporte notamment une analyse d’éventuels rapports d’étude
concernant des sites déjà suivis par le BRGM dans le cadre de sa mission de service
public. Une recherche spécifique auprès des archives départementales est également
menée. Toutefois, cette recherche se borne à l’extraction des données déjà
disponibles sous forme de synthèse thématique ou accessibles par l’utilisation de mots
clés. Les données départementales déjà saisies dans BDCavités font évidemment
l’objet d’une extraction au cours de cette phase.
b) Questionnaire d'enquête auprès des communes
Un questionnaire d’enquête type est adressé à l’ensemble des communes du
département, sous couvert de la Préfecture (sous réserve de l’accord de cette
dernière). Les maires sont invités à fournir au BRGM tous les éléments dont ils ont
connaissance concernant les cavités souterraines abandonnées anthropiques et les
cavités naturelles présentes dans leur commune. Un extrait de carte topographique est
joint au questionnaire afin de faciliter leur repérage par les maires (ou leurs services
techniques). Une relance téléphonique est effectuée par le BRGM un mois après envoi
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BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
du questionnaire et ensuite à intervalles réguliers jusqu’à obtenir un nombre de
réponses jugé représentatif à l’échelle départementale.
c) Recueil des données auprès des organismes compétents
Des enquêtes plus spécifiques sont orientées vers les organismes techniques locaux,
en vue de recueillir les informations qu’ils détiennent. Les archives des anciens
Services des Mines (détenues par les DRIRE ou versées aux archives
départementales) sont systématiquement dépouillées, comme les archives
départementales. Selon le contexte local, d’autres organismes sont aussi consultés :
DDE, laboratoires régionaux de l’Equipement, Conseils Généraux (direction chargée
de l’environnement et éventuellement celle chargée de l’entretien des routes), DDAFF,
DIREN, DRAC, etc. Enfin, des enquêtes orales sont menées auprès de personnesressources susceptibles de fournir des informations pertinentes en raison de leur
connaissance du milieu souterrain : anciens carriers, champignonnistes, conservateurs
de musée, archéologues, etc.…
Les associations locales et départementales de spéléologie (CDS) sont
systématiquement mises à contribution, à la fois pour les cavités naturelles et les
cavités anthropiques, et certaines de leurs publications font l’objet d’une analyse
bibliographique. En matière de cavités naturelles, les services de la protection civile
sont interrogés.
2.4.3. Validation sur le terrain - Valorisation des données et saisies
Validation sur le terrain :
- caractérisation des cavités recensées ;
- repérage fortuit de cavités non archivées.
Valorisation des données et saisie :
- géoréférencement des cavités ;
- descriptif (fiches de saisie) ;
- saisie dans BDCavité.
a) Validation sur le terrain - Caractérisation des cavités recensées
Toutes les cavités souterraines recensées par l’intermédiaire de la recherche
bibliographique, des enquêtes auprès des communes et des contacts avec les
différents interlocuteurs locaux font l’objet d’une visite sur le terrain, hormis celles pour
lesquelles la documentation disponible est jugée suffisante pour permettre une
localisation et une description fiable.
Cette visite sur le terrain a pour objectif principal de localiser précisément la situation
des cavités (repérage sur carte topographique à l’échelle 1/25 000), soit à partir de
l’observation directe lorsque des accès sont encore praticables ou au moins visibles,
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
soit à partir de témoignages concordants recueillis sur place. Il s’agit aussi de
compléter, par une observation rapide, les informations déjà disponibles sur
l’environnement du site (nature de l’occupation du sol en surface et position des
éléments éventuellement exposés). Lorsque des accès sont connus, qu’il s’agisse
d’orifices karstiques ou de bouches de cavages/puits de carrière, leur position exacte
est notée par rapport à des repères jugés pérennes et déterminée quand c’est possible
à l’aide d’un GPS. Les éléments sont accompagnés d’une description (géométrie, état,
accessibilité, etc.). Lorsque la cavité est encore accessible, une visite rapide des
galeries est effectuée afin d’évaluer, globalement, l’extension des zones sous-cavées
et leur état général de stabilité. La finalité d’une telle visite n’est pas d’aboutir à un
diagnostic complet de stabilité, mais de permettre une caractérisation globale de la
carrière identifiée (validation des plans quand ils sont disponibles). En matière de karst,
ce genre de visite est l’exception.
b) Validation sur le terrain - Repérage de cavités non archivées
À l’occasion des visites de terrain et de rencontres avec des témoins locaux, il peut
arriver que des carrières souterraines abandonnées non signalées dans les archives
soient repérées. Ces cavités sont également localisées sur carte topographique à
l’échelle 1/25 000 ou à l’aide du GPS et font l’objet des observations minimales comme
définies ci-dessus.
c) Valorisation des données et saisie - Géoréférencement des cavités
Toutes les cavités recensées font l’objet d’un géoréférencement (calcul des
coordonnées dans un système de projection Lambert), à partir des cartes
topographiques IGN à l’échelle 1/25 000 ou de mesures GPS quand c’est possible.
d) Valorisation des données et saisie - Descriptif (fiches de saisie)
Pour chacune des cavités recensées, une fiche de saisie est remplie afin de renseigner
les différents champs la décrivant dans la BDCavité, soit (énumération non
exhaustive) : type d’exploitation, localisation (commune, lieu-dit, coordonnées
géographiques, etc.), origine de l’information, descriptif (géométrie, contexte
géologique, nature des matériaux exploités, photos du site, état de stabilité apparent,
utilisation actuelle, etc.…), nature, localisation et date d’occurrence des désordres
éventuels associés (fontis, effondrement généralisé, débourrages de karst, chute de
blocs près des entrées, etc…), dommages éventuels causés, nature des études et
travaux éventuellement réalisés (avec références bibliographiques).
e) Valorisation des données et saisie - Saisie dans BDCavité
Les fiches ainsi remplies servent de support pour la saisie des informations dans la
base de données nationale sur les cavités souterraines (BDCavité).
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BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
2.4.4. Synthèse des données
Synthèse des données :
- analyse critique de la représentativité des données recueillies ;
- réalisation d’une carte de synthèse ;
- typologie des cavités repérées ;
- rédaction d’un rapport de synthèse.
a) Analyse critique des données
Une fois que les phases de recueil, de validation et de valorisation des données sont
achevées pour l’ensemble du département, une synthèse des cavités recensées est
effectuée. Une analyse critique des données recueillies est menée pour déterminer la
représentativité des résultats de l’inventaire, en tenant compte des spécificités du
département et des éventuelles difficultés rencontrées (défaut de réponse de certains
acteurs lors des enquêtes, absence d’information dans certains secteurs, imprécision
dans la localisation de carrières dont les traces ne sont plus visibles sur le terrain, etc.).
Cette analyse critique est indispensable pour évaluer la fiabilité des résultats de
l’opération et la représentativité de l’échantillon recueilli (qui ne pourra en aucun cas
être considéré comme définitivement exhaustif).
b) Caractérisation des cavités recensées
Une typologie -caractérisation quand il s’agit de cavités naturelles- des cavités
recensées dans le département est effectuée à l’aide des résultats de l’inventaire
départemental. La typologie s’appuiera non seulement sur le mode d’exploitation
employé, mais tiendra compte aussi de la nature des matériaux extraits, de l’extension
des cavités, de leur mode d’utilisation actuelle, de leur état de stabilité apparente et de
la nature des éléments exposés. La caractérisation des cavités naturelles se fait sur la
base de critères tels que l’extension et le régime hydraulique.
c) Carte de synthèse
L’ensemble des cavités recensées est reporté sur une carte synthétique et sur laquelle
figure, outre les cavités elles-mêmes (classées par type), les principaux repères
géographiques nécessaires (limites départementales et communales, villes principales,
voies de communication et cours d’eau principaux). Cette carte synthétique permettra
de visualiser les zones a priori les plus exposées au vu des connaissances actuelles et
pour lesquelles des analyses plus spécifiques devront être menées, pour aboutir à
l’élaboration de cartes d’aléa.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
21
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
3. Contexte départemental
3.1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU DÉPARTEMENT
3.1.1. Contexte géographique
Le département de L’Eure-et-Loir
appartient à la région Centre, et s’étend
sur une superficie de 5 929 km². Il a
pour préfecture la ville de Chartres et
est composé de 403 communes qui
accueillent 407 665 habitants. L’Eureet-Loir possède de nombreuses cavités
utilisées pour l’extraction de pierres de
constructions ou de matériaux pour
l’amendement des champs. Celles-ci
ont été, le plus souvent, creusées dans
le calcaire crayeux qui borde les vallées
de l’Eure et du Loir et qui constitue les
soubassements des plateaux.
Illustration 6 - Situation géographique du département d’Eure-et-Loir.
3.1.2. Contexte géologique
a) Histoire géologique
Les terrains les plus anciens qui affleurent sur le territoire du département de l’Eure-etLoir correspondent à des formations marines du Jurassique supérieur. L’affleurement
de ces formations correspond à la présence d’un horst limité par un faisceau de failles
nord-est sud-ouest, au sud-est de Nogent-le-Rotrou.
Durant le Crétacé
Suite à la période continentale du Crétacé inférieur n’a pas laissé de dépôts, la mer
regagne la région à l’Albien (fin du crétacé inférieur) et dépose des sédiments littoraux,
successivement des sables glauconieux, localement la Gaize (roche siliceuse à
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
23
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
spongiaire), la Craie de Théligny (ou de Rouen) marno-glauconieuse et les Sables du
Perche.
Au cétacé supérieur, la mer s’approfondit et dépose la Craie et les Tuffeaux sur une
épaisseur importante. La mer est probablement restée jusqu’au Maastrichtien (sommet
du crétacé supérieur), même si les dépôts les plus anciens que l’on ait reconnu, datent
du Campanien.
Au Paléocène
La mer se retire, une altération continentale importante affecte alors la craie, formant
l’argile à silex.
À l’Eocène inférieur, des dépôts continentaux pour partie fluviatile couvrent tout le
territoire.
À l’Eocène moyen, une différenciation régionale apparaît, la zone ouest subsiste en
domaine continental, le sud-ouest s’individualise en lac (lac de Beauce) et le nord
s’inscrit dans la bordure de bassin marin d’Ile-de-France.
Dans le domaine continental, à l’ouest, l’altération des craies et dépôts Paléocènes et
Eocènes inférieurs s’accentue et des grésifications se forment.
Dans le lac de Beauce, des calcaires et marnes se déposent en quasi-continuité
depuis l’Eocène moyen jusqu’à l’Aquitanien.
Au nord, le littoral de la mer d’Ile-de-France laisse peu de dépôts à l’Eocène moyen et
supérieur, essentiellement des marnes et calcaires. À l’Oligocène, le littoral stampien
s’étend vers l’ouest, vers l’actuelle vallée de l’Avre, laissant des bordures de galets et
les Sables de Fontainebleau.
Au Néogène
Des vestiges de sables alluviaux subsistent sur la Beauce indiquant une extension vers
le nord nord-ouest des systèmes alluviaux de l’orléanais, de Sologne et des sables de
Lozère.
Au Quaternaire
Les glaciations successives provoquent dans les couches affleurantes une fissuration
et un recouvrement des plateaux par des limons éoliens. Pendant les périodes
interglaciaires, l’érosion fluviatile incise le plateau de plus en plus profondément et
dépose des terrasses sablo-graveleuses emboîtées.
24
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
b) Les formations géologiques
Thymerais
Beauce
Illustration 7 - Extrait de la carte géologique synthétique du Bassin parisien.
gris :
jaune :
orange et rouge :
vert clair :
vert :
bleu :
Alluvions - sables et graviers
Aquitanien - calcaire de Beauce
Oligocène - marnes (Voise, Morancez) et sables (Fontainebleau)
Sénonien - craie blanche à silex
Cénomanien - sables du Perche, craie ou gaize
Dogger - calcaires
Le territoire du département de l’Eure-et-Loir est composé de trois types
d’affleurements correspondant aux deux grandes transgressions (Cénomanienne et
Turono-Sénonienne) puis à la présence d’un lac occupant la plaine de Beauce de
l’Eocène moyen à l’Oligocène. Les trois principales formations sont affectées par un
pendage général Est, orienté vers le centre du bassin parisien.
Craies et sables du Cénomanien
La craie cénomanienne détritique et glauconieuse à la base devient plus carbonatée
au sommet.
La formation carbonatée est surmontée par les Sables du Perche. Ce sont des sables
quartzeux détritiques, déposés en bancs, avec des accumulations de fer souvent
visibles qui ont donné lieu à des exploitations.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
25
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
La craie a été intensément exploitée, elle affleure largement dans les vallées où elle
est souvent recouverte au bas des pentes par des colluvions.
Craie du Turono-sénonien
Les craies datant de cette époque sont qualifiées de craie blanche à silex. Elles sont
observées sur les coteaux de la vallée de l’Eure et de ses affluents, ainsi que dans la
vallée du Loir. Elle est recouverte par une formation résiduelle à silex d’épaisseur
importante. La base de cette formation n’a pas été reconnue en sondage. Vers l’est,
cette formation crayeuse a été façonnée par des processus d’altération (argile à silex)
ou d’érosion (quaternaire).
Le paysage crayeux, au nord du département, est divisé en deux secteurs distincts
d’un point de vue morphologique :
- Le Thymerais
Partie nord-ouest et centrale de l’Eure-et-Loir, cette zone géographique est la plus
étendue dans le département. Elle s’apparente aux plateaux de l’est et du nord de la
Normandie. Le Thymerais est constitué d’un substrat de craie sénonienne recouvert
par une épaisse formation résiduelle à silex, allant de 15 à 40 mètres d’épaisseur. La
vallée de l’Eure l’entaille à son extrémité nord-est.
- Le Drouais
Partie nord de l’Eure-et-Loir, au nord-est de Dreux. Le Drouais correspond assez bien
à la région de transition entre le Thymerais et le Mantois. Le substrat crayeux affleure
plus largement, la formation résiduelle à silex, discontinue et peu épaisse (3 à
15 mètres), a été partiellement érodée au Stampien.
Calcaires lacustres du Lutétien à l’Aquitanien
La Beauce est un plateau subhorizontal établi sur des assises calcaires d’âge Lutétien
moyen à Aquitanien. Ce sont des dépôts d’origine lacustre ayant une épaisseur
pouvant aller jusqu’à 60 mètres. Cet ensemble présente un pendage faible vers l’est.
Les calcaires montrent une induration très hétérogène et des intercalations marneuses.
Une fracturation affecte cette masse et facilite l’installation de réseaux karstiques
importants qui ont provoqué de nombreux avens.
3.1.3. Contexte hydrogéologique
Dans le département d'Eure-et-Loir, partie occidentale du Bassin parisien, les couches
sédimentaires comprennent plusieurs unités aquifères qui sont, de la plus récente à la
plus ancienne :
- les alluvions de l'Eure et du Loir ;
- les calcaires de Beauce ;
- les sables de Fontainebleau ;
26
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
- les réservoirs de l'Eocène ;
- la craie ;
- les sables du Perche ;
- les sables de l'Albien ;
- les calcaires du Jurassique.
a) Les eaux dans les alluvions de l’Eure ou du Loir
Dans la partie aval de ces cours d'eau, les alluvions comportent des couches sablograveleuses sous un recouvrement argileux. La nappe alluviale est bien visible dans
les nombreuses gravières de la vallée de l'Eure en aval de Courville-sur-Eure et dans
celle du Loir en aval d'Illiers. La nappe alluviale de l'Eure draine ou alimente la rivière
suivant les saisons ; elle reçoit également les apports latéraux de la nappe de la craie.
Pour le Loir, le colmatage des berges est plus marqué d'où une plus grande
indépendance de la nappe vis-à-vis du cours d'eau.
Les nappes sont très vulnérables car très superficielles. De nombreux puits
traditionnels captaient ces nappes alluviales. Actuellement ils sont pour la plupart
abandonnés ou ne servent qu'à l'arrosage de jardins.
b) Les eaux dans les formations de Beauce
Les Calcaires de Beauce constituent l'un des plus importants aquifères de France. En
Eure-et-Loir, ils occupent le quart sud-est du département. Ils surmontent la craie à
l'est de l'Eure et du Loir et se développent vers l'est jusqu'à atteindre une cinquantaine
de mètres d'épaisseur en limite du Loiret. Ce calcaire est intensément fracturé, parfois
karstique. Il constitue un aquifère continu très transmissif, où les circulations restent
rapides.
La nappe de Beauce s'écoule vers le sud, avec une faible composante vers l'Eure et le
Loir en limite d'affleurement, car elle est drainée par le cours aval des ruisseaux tels
que la Voise et la Conie. Vers le centre de la Beauce, la nappe est profonde et les
vallées précitées sont dénoyées. Les fluctuations saisonnières et interannuelles sont
importantes, accentuées par une exploitation intensive de la nappe.
c) Les sables de Fontainebleau
Les sables marins du Stampien créent une nappe perchée en bordure nord-est du
département, drainée vers les vallées. À l'est du département, en bordure de l'Essonne
et du Loiret, ils s'ennoient sous le calcaire de Beauce où ils constituent un aquifère
intéressant pour l'eau potable (cantons d'Anneau et de Janville). Ce sont des sables
fins, localement indurés sous forme de grès, avec niveaux argileux ou coquilliers. Ils
peuvent aussi être chargés en matières organiques comme à l'est d'Auneau.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
27
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
d) Les réservoirs de l’Éocène
En continuité avec les Sables de Fontainebleau, on trouve une succession de couches
calcaires et sableuses aquifères. Elles sont peu développées en Eure-et-Loir, à
l'extrême nord du département, mais constituent une ressource utilisée pour l'eau
potable.
e) Les eaux dans la craie
Le Crétacé supérieur, du Sénonien au Cénomanien, est constitué de craie franche
dans sa partie supérieure, de plus en plus marneuse à partir du Turonien, vers le bas.
Poreuse mais non -ou faiblement- perméable, la craie franche ne constitue un réservoir
aquifère que lorsqu'elle est fissurée le long d'accidents tectoniques et/ou altérée, sous
les principales vallées, les deux conditions étant souvent liées. Les couches
sédimentaires s'enfonçant vers le centre du Bassin parisien, vers le NNW, c'est donc
dans la partie orientale du domaine crayeux que l'on peut trouver les ressources en
eau.
La nappe de la craie est drainée par les cours d'eau du département et est donc en
continuité avec les nappes alluviales de l'Eure et du Loir. Sous les plateaux, la nappe
est profonde de 20 m à parfois plus de 40 m ; les fluctuations saisonnières y sont
fortes.
Des phénomènes karstiques peuvent se développer (pertes et résurgences dans la
région de Senonches, par exemple).
Ce réservoir du Crétacé est l'unique ressource économiquement exploitable sur près
des deux tiers du département. On y trouve de nombreux puits parfois très profonds
qui étaient destinés aux usages domestiques. Actuellement, les forages répondent à
l'ensemble des besoins : eau potable de la majorité des centres urbains (Chartres,
Dreux, Châteaudun, ...), industrie, agriculture.
f) Sables du perche (« Cénomanien »)
Les Sables du Cénomanien supérieur, dits du Perche, affleurent localement à l'extrême
ouest du département dans les vallées et s'enfoncent sous les formations crayeuses et
marneuses du Turonien inférieur vers l'est. L'épaisseur de ces sables est de plus de
30 m aux affleurements. Elle se réduit rapidement en profondeur et les sables
disparaissent approximativement au niveau d'une ligne passant par Courville-surEure/Bonneval.
La nappe s'écoule vers l'est où elle devient rapidement captive. L'eau est alors
artésienne et jaillissante sur quelques forages profonds. De par la lithologie du
réservoir et la couverture marneuse très épaisse, la nappe est peu vulnérable. Elle est
exploitée pour des besoins divers à proximité des affleurements (eau potable,
agriculture).
28
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
g) Les sables de l'Albien
Cette formation n'est présente qu'à grande profondeur à l'est du département. Elle est
bien protégée naturellement.
h) Les calcaires du Jurassique
Près de Nogent-le-Rotrou, on exploite l'eau des calcaires du Jurassique supérieur
lorsque celui-ci est peu profond, sur les anticlinaux. Le calcaire étant intrinsèquement
compact, les forages ne sont productifs que lorsque le calcaire est fracturé, comme le
long des grands accidents armoricains d'orientation NW-SE.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
29
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
4. Recueil de données et validation de terrain
4.1. DONNÉES DE BASE
Dans un premier temps, les données d’archives ont été exploitées, puis dans un
second temps, un maximum (dans la mesure du possible) des sites recensés ont été
validés.
4.1.1. Données d’archives
a) Archives du BRGM
Les archives du BRGM sont assez variées, ce sont des rapports à finalités multiples,
notamment des expertises faisant suite à un effondrement ou à un affaissement de
terrain.
Au total, 10 rapports ont été consultés (exemple en Annexe 11), permettant de
localiser ou d’identifier plus ou moins précisément 20 cavités souterraines.
b) Archives de la DDE
Nous avons contacté la DDE de Chartres ainsi que les différentes subdivisions du
département. Seule celle de Chartres possédait des archives qui nous ont permis de
caractériser 14 cavités souterraines. À celle-ci, on peut ajouter la subdivision de
Nogent-Le-Rotrou qui nous a fournit un plan de champignonnière sur cette même
commune.
Ces archives se présentent sous la forme de documents liés au plan d’exposition aux
risques (PER) mouvements de terrains- et ayant valeur de plan de prévention des
risques (PPR) de la commune de Châteaudun. Les études menant au PPR ont été
réalisé par le cabinet SOPENA et le bureau d’études ANTEA. Ces documents sont
constitués de plusieurs rapports rédigés, cartes de zonage et de localisation des
cavités souterraines. Ce sont ces cartes qui sont les plus intéressantes pour notre
étude.
Les informations obtenues sur ces cavités sont leurs emplacements précis et les
mouvements de terrains qui y sont liés.
c) Documents des Archives départementales
Les Archives départementales d’Eure-et-Loir possèdent un grand nombre de
documents divers. La série 8S concernant les cavités de la région fut la principale
source d’information. Une dérogation fut nécessaire pour avoir accès aux documents
suivants :
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
31
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
- la série 8S (rapport de l’ingénieur des Mines) concerne 16 communes du
département ; et précise les autorisations d’ouverture de carrières, les plans,
l’interdiction d’exploitation, les déclarations d’effondrements ou encore les
interdictions d’exploitation et les mesures de sécurité à propos des caves menaçant
de ruine. Dans cette série, seuls les dossiers 8S 6-7-8-21-26-27 nous intéressaient
sur le département d’Eure-et-Loir ;
- un article (n° archive : 4°A 580) sur les fours à chaux dans la région de Châteaudun
dans lequel est cité une carrière à Droue-sur-Drouette ;
- un ancien plan (Maintenon C77ADEL1793) des environs de Maintenon, avec ses
carrières localisées, datés de 1687 ;
- le bordereau de versement 1085W (dossiers d’exploitation de carrières) a été étudié
partiellement, car les 75 dossiers présents dans ce bordereau étaient en cours
d’archivage. Sur la vingtaine de dossier observé, aucune cavité souterraine n’a été
identifiée. Ce bordereau semble exclusivement consacré aux ballastières et
gravières exploitées à la fin du XXe siècle. Nous avons supposé raisonnablement
que le reste des dossiers ne présenterait aucune carrière souterraine.
Au travers de tous ces documents, 124 cavités souterraines ont pu être identifiées,
dont 18 furent recoupées par d’autres sources d’informations.
d) Autres sources d’informations
• Observation des cartes IGN au 1/25 000
Les cartes IGN permettent également de compléter nos données. En effet, les zones
de caves, champignonnières, gouffres, grottes et avens sont parfois repérés sur les
cartes par des figurés en points noirs portant la mention « cave », « grotte »… Cela
permet en général de vérifier d’une part les informations données par les mairies et de
noter d’éventuels oublis. De ces cartes, on peut également localiser les dépressions,
dolines ou effondrement et bétoire. Evidemment, aucune information autre que les
coordonnées n’est visible sur ces cartes IGN. Leurs observations nous ont permis de
répertorier 120 cavités, dont 45 furent vérifiées sur le terrain et 3 autres recoupées par
une mairie, un rapport BRGM et un rapport des Archives départementales.
• Observation des cartes géologiques
Des indications de cavités naturelles (aven, gouffre, mardelle) et de carrières
souterraines ont été reprises des cartes géologiques couvrant le département d’Eureet-Loir. Cela a permis de repérer 518 cavités dont 105 ont été vérifiées sur le terrain.
• Rapports ANTEA
Quatre rapports ANTEA ont été étudiés. Ceux-ci concernent des carrières et des zones
sous-cavées pour lesquels ANTEA était chargé de réaliser un diagnostic géotechnique.
145 cavités souterraines ont ainsi pu être identifiées, dont 27 ont été confirmées par
différentes visites sur le terrain, ainsi que par les informations recueillies auprès des
mairies.
32
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
• DRIRE
À la DRIRE/Centre et DRIRE/Eure-et-Loir, 8 dossiers comptabilisant 10 cavités ont été
dépouillés, ainsi que différents courriers de mairies ou de particuliers déclarant certains
effondrements ou mouvements de terrains dus à des cavités souterraines. Au total,
12 cavités sont recensées.
• Groupe de Recherches Spéléologiques d’Eure-et-Loir
Les deux inventaires sur les phénomènes karstiques réalisés en 1981 et 1983 par ce
groupe de recherches ont aidé à identifier 66 cavités (des habitations troglodytes pour
la plupart, mais également certains souterrains et caves).
• Société Française d’Etudes des Souterrains
La SFES édite un bulletin mensuel Subterranea (voir Annexe 10) depuis janvier 1973,
dans lesquelles sont recensé un grand nombre de souterrains, accompagné, la plupart
du temps, des levés, des moyens d’y accéder, des descriptions. Sur le département,
8 bulletins nous intéressaient : les numéros 5, 6, 31, 33, 35, 43, 47 et 101. Ces
derniers ont été commandés et sont présents dans les archives du BRGM Orléans.
• Société Anonyme de la Gestion des Eaux de Paris
La SAGEP nous a fournit un nombre important de renseignements (voir Annexe 9) qui
nous a permis d’identifier 36 bétoires, mardelles et marnières. Ces informations sont
exclusivement limitées au nord-ouest du département, et peut expliquer partiellement
un déséquilibre dans la répartition des cavités souterraines.
D’autres sources diverses d’informations ont également fait l’objet de notre attention :
la DRAC, les Archives militaires, le Conseil général, la préfecture ainsi que la Société
archéologique d’Eure-et-Loir. Une vingtaine de cavités sont caractérisées plus ou
moins pas leurs archives.
e) Administration ne possédant pas d’archives
Certaines administrations que nous avons contactées ne possédaient pas d’archives
utiles pour cet inventaire :
- Centre d'Etude des Tunnels (CETU) - Ministère de l'Equipement ;
- Centre de Recherche d'Expertise et de Contrôle des Eaux de la ville de Paris
(CRECEP) ;
- Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt (DDAF) - Service
environnement ;
- Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt (DRAF) ;
- Direction Régionale de l’Environnement (DIREN) à Orléans ;
- MEDD (Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable).
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
33
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
4.1.2. Enquêtes communales
Le projet a débuté par l’envoi le 25 mars 2004, d’un premier courrier à chaque mairie
des 403 communes d’Eure-et-Loir. Chaque courrier (voir Questionnaire destiné aux
communes présenté en Annexe 3) est composé :
- de la lettre de mission du MATE ;
- d’un tableau et de sa notice explicative ;
- d’un extrait de carte IGN de la commune à l’échelle 1/25 000.
Le but de ce questionnaire est de récolter toutes les informations en possession des
mairies. Chaque mairie est censée nous retourner une réponse, même en cas
d’absence de cavités. Elles doivent répertorier les cavités présentes sur leur commune
et remplir le maximum d’informations les concernant dans le tableau. Chaque cavité
doit être affectée d’un numéro qui sera indiqué dans le tableau ainsi qu’au niveau de
son emplacement sur la carte IGN.
En septembre 2004, après plusieurs relances faites par téléphone et par courrier,
environ 50 % des mairies avaient donné suite au courrier. Dans un premier temps, en
avril 2005, toutes les mairies n’ayant pas répondu en 2004, ont fait l’objet de relance
téléphonique. Dans un second temps, c’est un nouveau courrier qui a été renvoyé aux
dernières mairies. Ceci a permis d’obtenir finalement 78 % de réponse soit
313 réponses de communes.
L’enquête communale a permis de répertorier 293 cavités, dont 68 ont été confirmées
par d’autres sources d’informations.
4.1.3. Visites sur le terrain
Les visites sur le terrain ont concerné 88 communes (soit 21,84 %) réparties sur
l’ensemble du département (Illustration 8). Cela a permis de compléter des
informations déjà recueillies sur certaines cavités souterraines (227 au total) ainsi que
d’en trouver d’autres (169 cavités). Ces visites se sont bornées dans certains cas à
l’observation de cavités déjà répertoriées, soit parce que l’accessibilité était
impossible, soit pour des questions de sécurité. Dans d’autres cas, les visites des
cavités souterraines furent possibles et ont permis ainsi d’obtenir des informations
supplémentaires ou plus précises sur la localisation, la géométrie et l’état des cavités.
34
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Illustration 8 - Carte présentant les communes visitées.
Le choix des communes ayant fait l’objet d’une visite de terrain (Tableau 1) s’est fait à
partir de l’observation des questionnaires renvoyés par les mairies en comparaison
avec les autres sources d’informations. Lorsque les informations se différenciaient,
voire se contredisaient, une visite s’imposait. Certaines réponses étaient également
très succinctes, et ne répondaient que très partiellement aux caractéristiques des
cavités. Dans ce cas là, il semblait important de retrouver ces cavités pour
compléments d’informations.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
35
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
NOM
NOM
NOM
NOM
ABONDANT
CHERISY
LOUVILLIERS-EN-DROUAIS
SAINT-AUBIN-DES-BOIS
ALLAINVILLE
CLOYES-SUR-LE-LOIR
LUMEAU
SAINT-BOMER
ALLONNES
COUDRECEAU
LURAY
SAINT-DENIS-LES-PONTS
ANET
COULOMBS
MAGNY
SAINT-HILAIRE-SUR-YERRE
ARGENVILLIERS
CRECY-COUVE
MAINTENON
SAINT-LUBIN-DE-CRAVANT
AUTHON-DU-PERCHE
DAMPIERRE-SUR-AVRE
MARBOUE
SAINT-MARTIN-DENIGELLES
BARJOUVILLE
DIGNY
MAROLLES-LES-BUIS
SAINT-PIAT
BEAUCHE
DOUY
MARVILLE-MOUTIERSBRULE
SAINT-PREST
BOISSY-LES-PERCHE
GARANCIERES-ENDROUAIS
MEAUCE
SAINT-REMY-SUR-AVRE
BRECHAMPS
HOUVILLE-LA-BRANCHE
MESLAY-LE-GRENET
SAINT-VICTOR-DE-BUTHON
BREZOLLES
LA CHAPELLE-DU-NOYER
MONTIGNY-LE-GANNELON
SENANTES
BRUNELLES
LA CHAPELLE-FORTIN
MONTLANDON
SENONCHES
CHALLET
LA FRAMBOISIERE
MONTREUIL
THIVILLE
CHAMPHOL
LAMBLORE
NERON
TILLAY-LE-PENEUX
CHAMPROND-EN-GATINE
LANDELLES
NOGENT-LE-ROI
TRIZAY-COUTRETOTSAINT-SERGE
CHAMPROND-EN-PERCHET
LAONS
NOGENT-SUR-EURE
VAUPILLON
CHARBONNIERES
LE BOULLAY-MIVOYE
ORGERES-EN-BEAUCE
VERT-EN-DROUAIS
CHARRAY
LE MEE
ORMOY
VIEUVICQ
CHARTRES
LE MESNIL-THOMAS
OUARVILLE
VILLEMEUX-SUR-EURE
CHATAINCOURT
LEVES
RECLAINVILLE
VILLIERS-LE-MORHIER
CHATEAUDUN
LOIGNY-LA-BATAILLE
ROHAIRE
VOISE
CHAUDON
LOUVILLE-LA-CHENARD
RUEIL-LA-GADELIERE
VOVES
Tableau 1 - Liste des communes visitées.
Ces visites ont également pu permettre d’établir une petite base photographique
présentant les différents types de cavités souterraines présentes sur les communes
visitées.
36
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
4.1.4. Traitement des données
Comme il a été dit précédemment, différentes sources d’informations ont été
sollicitées. Les premières archives traitées sont celles présentes au BRGM à
Orléans (ceci concerne aussi bien les rapports BRGM que ceux d’ANTEA) auxquelles
on peut ajouter les différentes sources cartographiques (les cartes IGN au 1/25 000 et
les cartes géologiques au 1/50 000 du département). Ensuite, ce sont celles de la
DRAC, du Conseil général, des Archives départementales et de la SAGEP qui ont été
étudiées. D’autres archives, ou copies, nous ont été adressées, comme les bulletins
Subterranéa édités par la SFES, ou deux inventaires des phénomènes karstiques
réalisés par le Groupe de Recherches Spéléologiques d’Eure-et-Loir.
L’Illustration 9 présente en proportion les différentes sources des données répertoriées
au cours de cet inventaire. Un certain nombre de cavités ont été signalées par
différentes sources d’informations (ex : une cavité répertoriée dans un premier temps à
l’aide des archives départementales sera confirmée par la mairie, puis par une visite
sur le terrain). Dans ce cas là, ces cavités apparaissent ci-dessous dans les « sources
croisées et autres ».
Archives départementales
7%
Sources croisées & autres
11%
ANTEA
8%
Terrain
11%
Carte géologique et terrain
7%
Groupe de Recherches
IGN
Spéléologiques
5%
3%
SAGEP
2%
BRGM
1%
DRIRE
1%
Mairie
16%
Carte géologique
Terrain
ANTEA
Carte géologique et terrain
Groupe de Recherches Spéléologiques
BRGM
Carte géologique
28%
Mairie
Sources croisées & autres
Archives départementales
IGN
SAGEP
DRIRE
Illustration 9 - Répartition des sources de données de l’inventaire.
4.2. VALORISATION DES DONNÉES
4.2.1. Difficultés rencontrées
Au cours de cette enquête, il n’y a pas eu de réelles difficultés. On peut noter toutefois,
le délai important que les mairies du département aient mis pour répondre au
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
37
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
questionnaire que nous leur avions adressé. Plusieurs relances, par courrier, fax ou
téléphone, ont été faites entre juin 2004 et juin 2005 ; et ont amené un taux de
réponses satisfaisant. Quant aux réponses qu’elles nous ont faites, les questionnaires
n’ont put être toujours complètement remplies ou ne s’accordaient pas avec la notice
explicative dans les termes utilisés.
D’autre part, nous avons pu accéder à toutes les archives voulues, à l’exception de
celles présentes aux Archives Départementales, pour lesquelles une dérogation était
nécessaire. Elle a été obtenue une première fois en juin 2004, puis une seconde fois
en août 2005.
En ce qui concerne la localisation des cavités trouvées dans les archives, il fallait à
plusieurs reprises faire appel à d’autres moyens que les cartes IGN au 1/25 000.
Parfois, c’était l’adresse qui nous permettait de localiser précisément une cavité,
d’autres fois il fallait consulter les cadastres municipaux, voir napoléoniens. Lorsque
les indices étaient trop minces pour s’appuyer sur des cartes, ce sont les visites sur le
terrain et un G.P.S qui nous ont permis de préciser la localisation.
Une dernière difficulté se posait : celle de doubler une même cavité, mise en évidence
par différentes sources d’informations. Ainsi, des localisations ou des dénominations
différentes masquaient, dans un premier temps, le fait qu’une seule cavité soit à
répertorier. Dès que le moindre doute subsistait, ce sont les visites sur le terrain qui ont
apporté la réponse.
4.2.2. Validation des informations - Renseignement sur les cavités
Les données recueillies permettent dans un premier temps de localiser les cavités
souterraines sur les scans IGN au 1/25 000, à l’aide du logiciel MapInfo. On peut alors
immédiatement en connaître les coordonnées exactes, et commencer à saisir toutes
les informations dans l’applicatif Cavisout (ex. en Annexe 7). Pour chaque cavité, un
nombre de champ doit être rempli avec les termes contenus dans la base. Il existe
donc un lexique (voir Annexe 3) permettant de choisir les termes appropriés.
On s’est attaché également à faire apparaître les termes utilisés par les sources de
données. En effet, selon les régions et les époques, le vocabulaire désignant le même
phénomène ou la même cavité sera différent. On note par exemple que ce que l’on
appelle effondrement, pourra être désigné par les cartes IGN comme doline et comme
mardelle par les cartes géologiques. Ce sont dans tous les cas des dépressions.
En Annexe 8, un lexique des termes karstiques dialectaux de la langue française est
présenté.
4.2.3. Validation de terrain
88 communes ont été visitées soit 21,84 % du nombre total des communes du
département. Ces visites ont permis de vérifier les informations fournies pas les
38
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
mairies, dans certains cas de les compléter. Dans d’autres communes, un simple
inventaire (avec localisation précise) des cavités visibles a été effectué.
a) Validation des données d’archives
Les visites de terrain peuvent servir dans un premier temps à vérifier et souvent à
compléter les informations issues des archives.
b) Diagnostic de stabilité
Lorsque les cavités sont accessibles, la stabilité et l’état ont été vérifiés de façon
globale.
c) Cavités non recensées dans les archives
À l’occasion des visites de terrain, des cavités qui n’étaient pas signalées dans les
archives ou les réponses des mairies ont été repérées.
Ainsi, compte tenu du manque d’archives ou d’accès aux archives, les visites de terrain
ont put compenser ces lacunes. Ceci a concerné 11 % des cavités recensées sur le
département, soit 169 cavités au total, des caves pour la plupart.
4.2.4. Intégration dans BDCavité
Toutes les informations contenues dans l’applicatif local « Cavisout » sont en cours
d’intégration dans la base nationale BDCav. Cette opération nécessite des traitements
informatiques permettant de placer la base saisie sous Acces 97 dans une base de
données Oracle pouvant ensuite être intégrée dans la base BDCav. Une phase de
vérification des données ainsi entrées dans BDCav doit être faite. Toutes ces
opérations assez difficiles et longues sont en cours actuellement.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
39
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
5. Analyse critique des résultats
5.1. QUALITÉ ET REPRÉSENTATIVITÉ DES INFORMATIONS RECUEILLIES
Au 30 juillet 2005, le nombre de communes ayant répondu au questionnaire s’élève à
313 (sur un total de 403 communes), soit un pourcentage de 77,67 % de réponses. On
note dans ce résultat que 103 communes ont répondu positivement au questionnaire,
soit 32,91 % des communes d’Eure-et-Loir (donc 210 communes, soit 67,09 %, ont
répondu ne pas avoir connaissance de cavités abandonnées). Ce résultat a été obtenu
après deux relances téléphoniques, suivies souvent du renvoi du questionnaire par fax
ou par courrier. En septembre 2004, le pourcentage de réponses était de 53,60 %.
5.1.1. Exhaustivité
Les résultats de cet inventaire ne sont pas exhaustifs puisque malgré les relances,
nous n’avons reçu aucune information concernant certaines communes, où il y a à
priori des cavités.
De plus, toutes les communes n’ont pu être raisonnablement visitées afin de vérifier la
présence ou pas de cavités.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
41
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Illustration 10 - Réponses des communes à l’enquête communale.
5.1.2. Représentativité
Au total, 1 463 cavités ont été recensées.
La plupart de ces cavités répertoriées sont individuelles et de faibles dimensions.
Dans quelques cas, les réponses communales ne comportent pas la localisation de
cavités anciennes, et absolument invisibles de nos jours. Ces informations s’appuient
soit sur les connaissances des anciens, soit sur leurs archives. Alors, ces cavités
présumées ont été rapportées au centroïde de la commune.
42
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Pour un grand nombre de cavités, tous les champs disponibles dans la partie
description de l’applicatif « cavisout », n’ont pu être remplis, en particulier pour les
cavités non visibles. Aussi, concernant la géométrie des cavités et la surface occupée,
on s’est contenté de noter la surface de l’emprise totale de la cavité et de préciser que
les plans des cavités étaient présents en archives au BRGM le cas échéant, sans
entrer dans le détail de chaque salle.
D’autre part, on s’aperçoit que les informations issues des cartes géologiques au
1/50 000 sont géographiquement hétérogènes. En effet, selon les cartes, certaines
terminologies sont répertoriées ou pas. Ainsi, un grand nombre d’effondrements, de
bétoires et de dépressions sont exclusivement localisés dans le nord-ouest et le sudest du département, car seules les cartes suivantes les mentionnent : n° 215, 216, 253,
291, 292, 326 et 327(voir bibliographie).
5.1.3. Typologie des cavités
L’Annexe 5 présente le tableau des résultats en termes de typologie sur les différentes
communes du département. Sur l’Eure-et-Loir, 9 topologies ont été retenues (Tableau 2).
Nature des cavités
Effondrement, bétoire, aven,
dépression
Cave
Carrière souterraine, marnière
Grotte
Troglodyte
Ouvrage civil linéaire
Souterrain, souterrain refuge
Champignonnière
Indéterminée
Total
Nombre de
cavités
%
525
35,89 %
401
386
63
23
27
18
3
17
27,41
26,38
4,31
1,57
1,85
1,23
1,16
0,21
1 463
100
Tableau 2 - Distribution des cavités dans le département d’Eure-et-Loir.
Les cartes de localisation des cavités souterraines indiquent une répartition des cavités
dans la Beauce (au sud-est) et dans le Thymerais (au nord-ouest).
L’Illustration 11 montre la répartition des différents types de cavités répertoriées. Ce
sont les effondrements, dolines et bétoire qui sont les plus représentés, auxquelles on
peut ajouter les caves et les carrières souterraines.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
43
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Effondrement, bétoire,
aven, dépression
37%
Cave
27%
Effondrement, bétoire, aven,
dépression
Cave
Carrière souterraine, marnière
Champignonnière
0%
Indéterminé
1%
Souterrain, souterrain
refuge
Grotte
1%
4%
Ouvrage civil linéaire
2%
Troglodyte
2%
Grotte
Troglodyte
Carrière souterraine,
marnière
26%
Ouvrage civil linéaire
Souterrain, souterrain refuge
Indéterminé
Champignonnière
Illustration 11 - Répartition des différents types de cavités souterraines
sur le département d’Eure-et-Loir.
Les topologies sont :
Habitations troglodytiques
L’utilisation des cavités souterraines pour l’habitat remonte au Néolithique avec la
sédentarisation de l’homme par l’aménagement de sites naturels favorables. Leur
prédisposition favorable a permis à des collectivités de s’installer dans des caves creusées
à flanc de coteau ou de falaise naturelle franche (Illustration 12 et Illustration 13 montrent
une habitation troglodyte creusée dans la craie). Par ailleurs, nombre de ces
aménagements ont été réalisés par des agriculteurs qui ont créé en sous-sol de nouveaux
espaces nécessaires à leur exploitation, creusés dans des roches tendres. Ces cavités
sont parfois superposées, cela conduit à un important volume de vides. Dans le
département de l’Eure-et-Loir, seulement 23 habitations troglodytiques ont été recensées,
dont 18 à Montigny-Le-Gannelon, dans le sud du département.
En général les habitations troglodytiques sont peu profondes, et peuvent se
superposer sur plusieurs étages. Dans l’Eure-et-Loir, ces superpositions sur plusieurs
étages n’ont pas été observées.
Beaucoup d'habitations troglodytiques ont été au fil du temps abandonnées. En effet
ces habitations étaient humides, mal chauffées, petites et mal éclairées.
44
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Illustration 12 - Habitation troglodytique à Montigny-Le-Gannelon.
Illustration 13 - Entrée d’une habitation troglodytique à Montigny-Le-Gannelon.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
45
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Illustration 14 - Habitation troglodytique confortée à Marboué.
Carrières souterraines, marnières
L’extraction dans les carrières souterraines a débuté pendant l’époque romaine et s’est
arrêtée au moment de la Première Guerre Mondiale. Les carrières souterraines sont
maintenant abandonnées. L’exploitation des matériaux destinés à la construction a été
de tous temps une source de développement économique pour les régions possédant
ces richesses. Dès l’Antiquité, le calcaire fut utilisé pour la pierre à bâtir ou le ciment, le
gypse pour la fabrication du plâtre, la craie pour la chaux et l’amendement des sols,
l’argile pour la fabrication des tuiles et des briques. La présence de très nombreuses
carrières souterraines souvent étendues marque désormais le sous-sol de l’Eure-etLoir et de biens d’autres départements. Presque partout, la profondeur habituelle des
exploitations est comprise entre 5 et 50 mètres. Les carrières souterraines d’Eure-etLoir sont généralement accessibles par une entrée à flanc de coteau (Illustration 15 et
Illustration 16) dite entrée en cavage, depuis les fonds de vallées ou depuis un front de
taille marquant la fin d’une première phase d’extraction à ciel ouvert. Il existe plus
d’une douzaine d’anciennes carrières souterraines sur les communes de Beauche, de
Germainville ou de Boissy-Les-Perches par exemple. Ces carrières sont souvent
réutilisées, soit pour une division en caves privées, soit pour un usage vini-viticole, soit
pour un usage en champignonnières, ou simplement à des fins touristiques.
46
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Illustration 15 - Entrée d’une carrière souterraine, dont seul les 20 premiers mètres
de galeries sont visibles suite à des effondrements (Bréchamps).
Illustration 16 - Carrière souterraine de Chérisy.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
47
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Illustration 17 - Carrière souterraine sur trois étages (Soulaires).
Il existe également sur le département quelques marnières. Ce sont des carrières
souterraines servant à l’amendement des cultures, dont l’accès ne se fait pas en pied de
coteau. Le plus souvent exploitées en chambres et piliers, on y accédait par un puits
d'environ 1 m de diamètre, creusé à la verticale des terres à amender. Les puits,
traversent un recouvrement qui peut exceptionnellement atteindre 60 m. L’Illustration 18
présente une coupe schématique de marnière.
48
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Illustration 18 - Coupe schématique d’une marnière.
La marnière de Crécy-Couvé a été observée (Illustration 19 et Illustration 20).
Vraisemblablement, deux chambres partent du puit (d’une hauteur d’environ 20 m).
Celles-ci n’ont jamais été visitées par les spéléologues du département.
Illustration 19 - Approche de la marnière de Crécy-Couvé par son tunnel.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
49
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Illustration 20 - Puit de la marnière de Crécy-Couvé.
Caves vinicoles, champignonnières
Les cavités situées en site urbanisé ou en périphérie des agglomérations, en particulier
les carrières souterraines abandonnées, sont très souvent réutilisées à des fins de
stockage ou de fabrication de produits, notamment dans l’industrie agroalimentaire.
Les conditions très particulières de température et d’hygrométrie des cavités ont
permis des réutilisations valorisantes de l’espace souterrain dont les exemples
traditionnels les plus connus sont : les caves vinicoles aux dimensions parfois
imposantes (entrepôts), les champignonnières (comme sur la commune de Marboué)
et à moindre titre, affinages souterrains (fromages).
Les caves à vins et les champignonnières sont en général d’anciennes carrières, elles
possèdent donc les mêmes caractéristiques que celles-ci.
50
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Illustration 21 - Champignonnière de Marboué.
Cavités à usage de remise
On appelle ces cavités « caves », elles sont très nombreuses dans la région. Elles sont
localisées en bordure des vallées, elles correspondent à un développement de
l’espace habitable ou utilisable qui préservait les espaces cultivables. Leurs
dimensions en longueur sont modestes. Ces caves constituaient autrefois le refuge
d’une population pauvre ; chacun agrandissait sa demeure au gré de ses besoins,
sans prendre la moindre précaution. Ainsi, les caves ont été creusées de manière
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
51
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
anarchique, principalement dans les coteaux des trois principaux cours d’eau du
département : l’Eure, l'Avre et le Loir.
En général les caves sont de dimensions modestes, leur profondeur n’excède pas
15 m et leur largeur 7 m.
Illustration 22 - Cave abandonnée à Nogent-Le-Rotrou.
Illustration 23 - Caves de rangements à Saint-Prest.
52
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Souterrains ou refuges
Dans la plupart des cités historiques, des sites souterrains de tous types ont été
utilisés à des fins militaires ou de stockage comprenant de nombreux souterrains
reliant les caves des villages et le château. On appelle ces abris « souterrains
refuges ». Ils ont été creusés pour se protéger des pillards lors des invasions ou des
conflits qui dévastèrent régulièrement la région durant près de dix siècles, entre le VIe
et le XVIe siècle. Pour certains, la mémoire en est perdue et leur existence n’apparaît
qu’à la faveur de leur effondrement. L’Eure-et-Loir semble bien pauvre en souterrains
comparé aux autres départements de la région. En même temps, beaucoup de
rumeurs circulent à propos de souterrains supposés, reliant tel ou tel château à l’église
du village ou à un second château. Ces souterrains supposés restent hypothétiques, et
ne seraient vraisemblablement visibles qu’à la suite d’effondrements. On peut citer une
cave à Brunelles (Illustration 24), qui est aujourd’hui reconvertie en salles de
rangements, et à partir de laquelle on suppose un départ de souterrain.
Illustration 24 - Cave de Brunelles.
Ouvrages civils
- transport, stockage et évacuation de l’eau.
De nombreux ouvrages souterrains ont été construits au cours des siècles en vue de
capter, transporter ou évacuer l’eau. Parmi ces ouvrages on peut trouver des
aqueducs souterrains (Chartainvilliers, Berchères-sur-Vesgre, Voise), des puits, des
galeries de recherche et de collecte des eaux, des réserves souterraines, des réseaux
d’eau pluviales (Vert-en-Drouais, voir Illustration 25), des glacières (Crecy-Couvé,
XVIIe).
À ceci, il faut prendre en compte l’Aqueduc de l’Avre, qui traverse le nord du
département sur une longueur total de 48 km. Les communes traversées sont les
suivantes : Abondant, Bérou-la-Mulotière, Boissy-en-Drouais, Bu, Dampierre-sur-Avre,
Dreux, Fessanvilliers, Goussainville, Louvilliers, Montigny-sur-Avre, Montreuil,
Prudemanche, Revercourt, Saint-Lubin-de-la-Haye, Saint-Lubin-des-Joncherets, SaintRémy-sur-Avre et Vert-en-Drouais. L’aqueduc de l’Avre est morcelé, partiellement
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
53
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
détruit et parfois aérien. Précisément, nous ne le connaissons pas bien. C’est
pourquoi, dans la base nationale BDCavité, il a été convenu de ne saisir qu’un seul
point, à une de ses extrémités dans le département.
Illustration 25 - Caniveau d’eaux pluviales, Vert-en-Drouais.
- circulation de véhicules.
Ceci correspond aux tunnels ferroviaires, routiers et autoroutiers. Seulement 5 tunnels
ont été répertoriés dans l’Eure-et-loir : sur les communes de Illiers-Combray, Sours,
Bouville, Charbonnières et Morancez.
Cavités d'origine naturelle : karsts
Les karsts (Illustration 26 et Illustration 27) sont dus, généralement, à la dissolution des
carbonates ou des sulfates par des circulations d'eau dans les calcaires, la craie et le
gypse. L’eau à l’origine de ces circulations peut provenir des eaux météoriques ou de
la condensation interne aux cavités. Les karsts du Val de Loire ont été formés sous
des climats chauds et humides durant l’ère Tertiaire puis pendant les alternances de
phases froides et chaudes du Quaternaire. La dimension de ces cavités est très
variable. Les karsts peuvent se développer selon un réseau kilométrique constitué
d'une série de salles et boyaux. La hauteur des salles peut atteindre plusieurs dizaines
de mètres, et leur extension plusieurs dizaines de mètres carrés. Ces karsts peuvent
être vides, noyés ou comblés par des sédimentations secondaires. Dans le gypse, la
cinétique actuelle de dissolution reste significative et une cavité est susceptible
d'évoluer rapidement, en particulier dans le cas de reprise de circulations d'eaux.
Par ailleurs, des phénomènes d'érosion interne (suffosion), liés à des circulations
d'eaux souterraines, peuvent parfois affecter des formations sédimentaires.
Plusieurs départs de réseaux karstiques ont été répertoriés sur le département, ils sont
tous situés dans les formations du Calcaire de Beauce et les craies du Crétacé
54
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
inférieur, qui peuvent par une intense fissuration former des réseaux karstiques de
grande extension. Ces karsts constituent les axes privilégiés pour les rivières
souterraines.
Illustration 26 - Exemple de boyau karstique.1
Illustration 27 - Grotte du Foulon,
site touristique à Chateaudun.
1
Photo issue de http://www.speleo.chat.ru
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
55
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
5.2. RÉPARTITION DES CAVITÉS
5.2.1. Répartition générale des cavités
À la fin de cet inventaire, 1 463 cavités ont été recensées. La localisation de ces
cavités permet la représentation suivante (Illustration 28), ainsi que la carte de densité
des cavités par communes. Ces représentations sont toutefois tributaires des
informations recueillies auprès des différentes sources : en particulier, la SAGEP nous
a permis de localiser une trentaine de bétoires exclusivement limitée au nord-ouest du
département.
Illustration 28 - Répartition des cavités par communes.
56
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Parallèlement à cette représentation, nous pouvons observer la carte de densité au
kilomètre carré (Illustration 29). Les résultats sont quasiment identiques à ceux
observés dans l’Illustration 28 mais permet une meilleure appréciation de la répartition
des cavités sur le département.
Illustration 29 - Densité des cavités souterraines au km².
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
57
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
À l’observation de ces cartes (Illustration 28 et Illustration 29), il est possible de définir :
- deux zones présentant de nombreuses cavités :
· la Beauce, au sud-est, essentiellement des bétoires et dépressions,
· le Thymerais dans la vallée de l’Eure au nord-ouest, principalement des
carrières souterraines et marnières abandonnées pour la plupart, ainsi que des
bétoires et des dépressions ;
- une zone intermédiaire présentant des cavités en moins grand nombre :
· tout le centre du département, en excluant toutes les cavités de la bande nord-est
sud-ouest, sur les coteaux de la vallée de l’Eure.
5.2.2. Répartition par types de cavités
L'Annexe 5 présente le tableau des résultats en termes de typologie sur les différentes
communes du département. Comme indiqué dans la typologie précédente, on y
retrouve 9 grandes classes.
Les cartes présentées ci-dessous sont la répartition des dolines et bétoires (Illustration 30),
des carrières souterraines et marnières (Illustration 31) et des caves (Illustration 32). Nous
ne présentons pas les cartes pour les autres types de cavités car ces 3 typologies
représentent à elles seules 89 % des cavités souterraines répertoriées.
a) Répartition des effondrements, bétoires, dolines…
Cette typologie est la plus représentée dans le département avec plus de 35 % des
cavités recensées. Elles se concentrent en Beauce, dans les vallées de l’Eure et de
l'Avre, et en partie sur celle du Loir. On peut se douter que la plupart de ces
effondrements et dépressions soient a priori dus à des karsts.
58
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Illustration 30 - Répartition des effondrement, bétoires, dolines, aven.
b) Répartition des carrières souterraines
Il apparaît tout de suite, que le Thymerais et le Drouais ont fait l’objet de l’exploitation
intensive de leur substrat de craie sénonienne. Egalement, le long de l’Eure, se
trouvent de nombreuses carrières souterraines. En moindre importance, le calcaire de
Beauce fut également exploité.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
59
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Illustration 31 - Répartition des carrières souterraines.
c) Répartition des caves
Les caves représentent près de 27 % des cavités souterraines répertoriées sur le
département d’Eure-et-Loir. Les caves abandonnées sont concentrées dans quelques
communes du département, en particulier à Dreux où 117 caves ont été recensées,
ainsi qu’à Coulombs où l’on en a dénombré 44.
Ces caves sont en général de faibles dimensions, leur accès se fait généralement en
pied de coteau.
60
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Illustration 32 - Répartition des caves.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
61
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
6. Recommandation en matière
de prévention des risques
6.1. GÉNÉRALITÉS
D’une manière générale, la présence de cavités naturelles ou anthropiques dans le
sous-sol est associée à un aléa, qui en fonction des enjeux de surface, constitue un
risque non négligeable pour les biens et les personnes.
Les cartes de répartition des cavités souterraines permettent de faire une
hiérarchisation préliminaire des communes sur lesquelles il conviendrait d’envisager
des mesures de prévention au travers des documents d’urbanisme ou d'information.
À ce titre, plusieurs types de documents officiels servent directement ou indirectement
à la prévention des risques naturels. Certains d'entre eux ont uniquement un but
d'information, tandis que d'autres ont un impact direct sur l'aménagement du territoire.
On citera cinq documents officiels, ainsi qu'un texte de loi, essentiels pour la prévention
des risques :
- le Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM) : il s'agit d'un document de
sensibilisation, illustré par des cartes d'aléas (atlas des risques) et fixant les priorités
communales. Il regroupe les principales informations sur les risques majeurs
naturels et technologiques du département.
Il peut comprendre :
- un rapport de présentation justifiant les mesures envisagées ;
- une carte par bassin de risque et type de risque ;
- l'historique des évènements antérieurs principaux ;
- la réglementation relative aux risques (périmètre de risque, plans d'urgence) ;
- les mesures collectives prises (aménagement, surveillance, alerte, plans de
secours..) ;
- les mesures individuelles à connaître ;
- les documents Communaux Synthétiques (DCS) : ces documents spécifiques à
chaque commune ont exclusivement une vocation d'information et de sensibilisation
des populations. Ils constituent un document de base du droit à l'information fixé par
la loi. Ils présentent les risques naturels et technologiques encourus par les
habitants d'une commune.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
63
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Généralement, à partir du DDRM, sont extraits les éléments relatifs à la commune
(information, cartes), avec éventuellement des ajouts (particularisme de la
commune).
Les DCS, élaborés par les services de l'Etat, sont notifiés au maire par arrêté
préfectoral.
Dans la pratique, une fois le DDRM établi, les DCS sont généralement dressés assez
rapidement pour les communes exposées du département.
- Les Documents d'Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM) : Ils
correspondent aux DCS, enrichis de mesures de prévention ou de protection qui
auraient été prises par les communes, complétés par des informations nécessaires
à la mise en œuvre de l'information préventive dans la commune ou des fiches ou
plaquettes d'information destinées aux citoyens.
Les DICRIM sont établis par les maires.
Il s'agit alors, en plus de sensibiliser les citoyens, d'établir un catalogue de
recommandations de base permettant de limiter les risques en matière de désordres
afférents aux cavités souterraines (périmètres de sécurité autour des cavités connues,
protection des accès, entretien de la signalisation préventive, maîtrise des rejets d'eau,
inspections régulières, rappel des techniques de recherches de cavités..).
Dans la pratique, dans la mesure où les DICRIM sont directement élaborés par les
mairies, relativement peu de municipalités en ont rédigé. Cet outil est généralement
réservé aux municipalités importantes possédant des moyens conséquents ou à des
municipalités particulièrement exposées aux risques naturels ou technologiques.
- Les plans de Prévention des Risques (PPR) : ce type de document, promulgué par
la loi n° 95-101 du 2 février 1995, permet de prévenir les risques naturels en
s'appuyant sur une politique précise d'aménagement du territoire. Il a une portée
réglementaire. En effet, à partir d'une évaluation détaillée de l'aléa (à l'échelle
1/10 000 ou 1/5 000), il conduit à établir un zonage réglementaire sur chaque
commune concernée. Chaque zone est associée à un règlement qui prescrit les
mesures de prévention retenues. Celles-ci vont d'un simple rappel des règles de
l'art en matière de construction dans les zones blanches, à une interdiction de
construire la plupart des édifices neufs en zone rouge, en passant par des
obligations en terme de dispositions constructives en zone bleu (reconnaissances
géotechniques obligatoires, fondations sur radier, interdiction de piscines ou de
bassins, etc. …).
Les PPR se déclinent en trois parties :
- la note de présentation ;
- le zonage graphique ;
- le règlement.
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BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Les PPR sont prescrits par arrêté sur l'initiative du préfet. Ils sont instruits par l'Etat et
soumis à enquête publique. Après avis des communes concernées, les PPR sont
approuvés par arrêté préfectoral et obligatoirement annexés au PLU.
Les PPR peuvent s'étendre à plusieurs communes.
On notera que le passage du DDRM aux PPR peut se faire via des études d'aléa plus
précises sur les bassins de risques permettant d'affiner d'une part les contours des
zones exposées et d'autre part la quantification de l'aléa en procédant à des visites
systématiques des cavités visitables ce qui permettra d'apprécier la tenue des
souterrains. Une fois cette étape intermédiaire achevée, l'Etat pourra plus précisément
choisir ses priorités en terme de lancement de PPR et soulager d'autant le travail
d'évaluation de l'aléa au 1/10 000.
- Les Plans Locaux d'Urbanisme (PLU) : ces documents, entrés en vigueur en avril
2001, se substituent progressivement aux Plans d'Occupation des Sols (POS). Ils
expriment le projet d'aménagement et de développement durable de la commune.
Ils fixent les affectations du sol au regard des prévisions économiques et
démographiques et des besoins répertoriés en matière de développement
économique, d'aménagement de l'espace, d'environnement, d'équilibre social de
l'habitat, de transport, d'équipements et de services.
La prévention des risques naturels prévisibles reste un des objectifs des documents
d'urbanisme au terme de l'article L.121-1 du code d'urbanisme. À ce titre, les PPR,
qui valent servitudes d'utilité publique, doivent être annexés aux POS, révisés en
PLU, en vertu de l'article L. 562-4 du Code de l'Environnement. De même, les POS,
révisés en PLU, doivent permettre de déterminer les conditions dans lesquelles les
risques naturels peuvent être prévenus, conformément à l'article L.121-10.
- La loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques
technologiques et naturels et à la réparation des dommages – titre II – article 42 :
Article L 563-6 du code de l'environnement.
I - Les communes ou leurs groupements compétents en matière de documents
d'urbanisme élaborent, en tant que besoin, des cartes délimitant les sites où sont
situées des cavités souterraines et des marnières susceptibles de provoquer
l'effondrement du sol.
II - Toute personne qui a connaissance de l'existence d'une cavité souterraine ou
d'une marnière dont l'effondrement est susceptible de porter atteinte aux personnes
ou aux biens, ou d'un indice susceptible de révéler cette existence, en informe le
maire, qui communique, sans délai, au représentant de l'Etat dans le département
et au président du conseil général les éléments dont il dispose à ce sujet.
La diffusion d'informations manifestement erronées, mensongères ou résultantes
d'une intention dolosive relatives à l'existence d'une cavité souterraine ou d'une
marnière est punie d'une amende de 30 000 €.
III - Le représentant de l'Etat dans le département publie et met à jour, selon les
modalités fixées par décret en Conseil d'Etat, la liste des communes pour lesquelles
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
65
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
il a été informé par le maire de l'existence d'une cavité souterraine ou d'une
marnière et de celles où il existe une présomption réelle de l'existence d'une telle
cavité.
On notera que ce texte de loi avait déjà au préalable été présenté dans la loi
« Démocratie de proximité » du 27 février 2002.
6.2. PRÉCONISATION D’ÉTUDES DE RISQUES
5 communes ont fait ou font l’objet d’un PPR ou PER :
- Châteaudun (en cours de révision) ;
- Saint-Lubin-de-Joncherets ;
- Saint-Rémy-sur-Avre ;
- Vert-en-Drouais ;
- Dreux.
À l’observation de la carte de densité des cavités souterraines au kilomètre carré
(Illustration 29) et de répartition des cavités par type (Annexe 6), il est possible de
définir des communes pouvant faire l’objet d’études plus approfondies en matière de
risques naturels liés aux cavités souterraines.
On peut alors raisonnablement recommander :
- à toutes les communes qui possèdent des cavités souterraines, de les intégrer dans
leur PLU. Dans l’idéal, ces communes feraient un DCS, voir un DICRIM, intégrant
les cavités recensées (donc les effondrements également), avec les autres aléas
auxquels sont soumises ;
- pour les communes ayant une densité comprise entre 3 et 8 cavités par km² (la plus
forte densité remarquée sur l’Eure-et-Loir), de réaliser dans un premier temps des
documents informatifs comme des DIRCRIM (voir § 6.1.) et à terme des études
pouvant mener à un P.P.R. Ceci concerne les communes de Coulombs et Chérisy ;
- aux communes de Boissy-les-Perches, Châteaudun, Dreux, Coulombs et Chérisy
de porter une attention particulière à certains sites, très localisés, qui présentent une
très forte densité de cavités souterraines (voir Annexe 6). On note par exemple à
Chérisy, 12 caves abandonnées et 3 carrières souterraines sur une surface de
100 m².
D’autres communes, dont les risques engendrés par ces cavités souterraines ne sont
pas immédiatement visibles, peuvent également faire l’objet d’investigations
supplémentaires. Il s’agit des communes Jouy, Saint-Laurent-La-Gatine et Rueil-LaGadelière.
Enfin, il convient de noter la présence de l’aqueduc de l’Avre dans le nord du
département. Ce dernier, souvent mal connu, morcelé et parfois aérien doit retenir
l’attention des communes qu’il traverse. Ces communes sont les suivantes :
66
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Abondant
Bérou-la-Mulotière
Boissy-en-Drouais
Bu
Dampierre sur Avre
Dreux
Fessanvilliers
Goussainville
Louvilliers
Montigny-sur-Avre
Montreuil
Prudemanche
Revercourt
Saint-Lubin-de-la-Haye
Saint-Lubin-des-Joncherets
Saint-Rémy-sur-Avre
Vert-en-Drouais
Tableau 3 - Liste des communes traversées par l’Aqueduc de l’Avre.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
67
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
7. Conclusion
Cet inventaire se conclut avec un taux satisfaisant de réponse des communes à
l’enquête (près de 78 %), après plus d’un an de travail. Toutes les archives disponibles
ont put être étudiées.
Au total, 1 463 cavités souterraines ont été recensées,
essentiellement situées dans la Beauce et dans le Thymerais.
ces
cavités
sont
Toutes les informations recueillies ont été, d’une part mises sous forme de fichiers
Mapinfo (c) au niveau du Service Géologique Régional Centre et d’autre part
conservées dans des dossiers papiers.
Les données numériques ont été chargées au fur et à mesure dans une base locale
puis transférées dans la banque nationale « BDCavité ».
Aux vues des densités de cavités souterraines, il est recommandé aux communes de
Coulombs et Chérisy de réaliser, dans un premier temps, des DICRIM ; pour ensuite
envisager, si cela s’avère nécessaire, des études approfondies (cartes d’aléa) menant
à terme à des PPR.
De plus, nous recommandons aux communes de Boissy-les-Perches, Châteaudun et
Dreux de porter une attention particulière à certains sites, très localisés, qui présentent
une très forte densité de cavités souterraines.
D’autres communes, dont les risques engendrés par ces cavités souterraines ne sont
pas immédiatement visibles, peuvent également faire l’objet d’investigations
supplémentaires. Il s’agit des communes Jouy, Saint-Laurent-La-Gatine et Rueil-LaGadelière.
Enfin, il convient de noter la présence de l’aqueduc de l’Avre dans le nord du
département. Ce dernier, souvent mal connu, morcelé et parfois aérien doit retenir
l’attention des communes qu’il traverse.
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
8. Bibliographie
DOCUMENTS BRGM
Desprez N., Martins Cl. (1972) - Protection des captages de la ville de Paris dans la
région de la Ferté Vidame. ISRN : BRGM/RR-23086-FR.
Matthieu F. (1981) - Prospection microgravimétrique. Recherche de cavités sur la
commune d’Illiers L’Evêque.
Pasquet R. (1989) - Effondrement d’une cave rue de la plane, rue de la petite falaise à
Dreux. Expertise géotechnique du site. ISRN : BRGM/RR-11856-FR.
Dubus J. (1967) - Affaissement de terrain à Nogent-le-Rotrou. Recherche des causes.
ISRN : BRGM/RR-27464-FR.
Pasquet R. (1990) - Effondrement d’une cave rue de la plane, rue de la petite falaise à
Dreux. Confortement du site, étude préliminaire, définition des confortements. ISRN :
BRGM/RR-31558-FR.
Mercier F., Richalet G. (1992) - Étude par microgravimétrie sur le site de la Tuilerie
du Haut à Nogent-le-Rotrou. ISRN : BRGM/RR-35035-FR.
Carrara M. (1992) - Mairie de Nogent-le-Rotrou. Péril imminent, avenue de l’Europe.
Etude géotechnique, localisation de cavités par micro gravimétrie. ISRN : BRGM/RR35123-FR.
Carrara M. (1992) - Mairie de Nogent-le-Rotrou. Péril imminent, avenue de l’Europe.
Etude géotechnique complémentaire, explication du sinistre affectant des immeubles
situés à « la tuilerie d’en haut ». ISRN : BRGM/RR-353298-FR.
Thierry P. (2002) - Effondrement de terrain à proximité de la plate-forme du TGV
Ouest sur la commune de Voves. ISRN : BRGM/RP-51601-FR.
Thierry P. (2002) - Effondrement de terrain à Terminiers. ISRN : BRGM/RP-51965-FR.
CARTES ET NOTICES EXPLICATIVES :
- carte 1/100 000, département d’Eure-et-Loir, publiée par le Centre Départemental
de Documentation Pédagogique. Dépôt légal 1987, imprimerie Durand ;
- carte 1/250 000, région Centre. Extrait des cartes Série Rouge, IGN, Paris 1985 ;
- cartes géologiques au 1/50 000 ; édition du BRGM :
· Saint-André-de-l’Eure (1977) ; n° de coupure 180,
· Houdan (1978) ; n° de coupure 181,
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
71
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
· Verneuil (1996) ; n° de coupure 215,
· Dreux (1994) ; n° de coupure 216,
· Nogent-le-Roi (1970) ; n° de coupure 217,
· La Loupe (2000) ; n° de coupure 253,
· Courville-sur-Eure (1990) ; n° de coupure 254,
· Chartres (1971) ; n° de coupure 255,
· Dourdan (1969) ; n° de coupure 256,
· Nogent-le-Rotrou (1989) ; n° de coupure 289,
· Illiers (1984) ; n° de coupure 290,
· Voves (1976) ; n° de coupure 291,
· Méréville (1980) ; n° de coupure 292,
· Authan (2003) ; n° de coupure 324,
· Châteaudun (1977) ; n° de coupure 325,
· Orgères (1975) ; n° de coupure 326,
· Neuville-au-Bois (1978) ; n° de coupure 327,
· Cloyes (1982) ; n° de coupure 361,
· Patay (1973) ; n° de coupure 362 ;
- carte géologique au 1/1 000 000 de la France, 5e édition, Nantes 1968.
BIBLIOGRAPHIE AUTRE :
- ANTEA, rapport A 17450/A : Diagnostic géotechnique d’une carrière située 12, rue
Notre Dame des Marches à Dreux (28) ; Août 1999 ;
- ANTEA, rapport A 25628/A : Falaise, pentes et zone sous-cavées de Dreux.
Diagnostic géotechnique ; Décembre 2001 ;
- ANTEA, rapport A 03604 : Falaise surplombant les rues de la Plane, des Caves, de
la Grande Falaise et du Commandant Beaurepaire à Dreux. Etude générale des
risques de mouvement de terrain. Juillet 1995 ;
- ANTEA, M. Martin : Risque d’évolution des anciennes carrières souterraines et
solutions envisageables ;
- SAGEP (SOCIÉTÉ ANONYME DE GESTION DES EAUX DE PARIS), archives ;
- GROUPE DE RECHERCHES SPELEOLOGIQUES D'EURE-ET-LOIR (1981) Deuxième inventaire des phénomènes karstiques d'Eure-et-Loir. Délires
Beaucerons, bull. G.R.S. Eure-et-loir, n° 1, 104 p. Inventaire départemental de
61 cavités et phénomènes karstiques ;
- GROUPE DE RECHERCHES SPÉLÉOLOGIQUES D'EURE-ET-LOIR (1983) Troisième inventaire des phénomènes karstiques d'Eure-et-Loir. Délires
Beaucerons, bull. G.R.S. Eure-et-loir, n° 2, p. 17-40. Complément à l'inventaire
départemental + 11 cavités et phénomènes. karstiques ;
72
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
- SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ÉTUDE DES SOUTERRAINS. Revues SUBTERRANEA
n° 5, 6, 31, 33, 43, 47 et 101 ;
- ARCHIVES MILITAIRES - Extraits du répertoire établi par la commission supérieure
interministérielle des sites souterrains effectués entre 1953 et 1956 pour le
département de l’Eure-et-Loir ;
- CONSEIL GÉNÉRAL DE LA RÉGION CENTRE ; Service voirie : plan 1/500 sur la
commune d’Abondant ; dossier 1201. Octobre 1996 ;
- Société Archéologique d’Eure-et-Loir. Bulletin des sociétés archéologiques d’Eureet-Loir :
- chronique 2 n° 20 ; 1er trimestre 1966 :
· n° 70 ; 1er trimestre 1978,
· carte des aqueducs gallo-romains de Chartres, 1862 ;
- DRAC Centre : Ed Lefèvre : Documents historiques et statistiques sur les
communes du canton d’Auneau, Chartres 1867 ; p. 169, 170.
· B. Lhuillery, 1978 : Sauvetage archéologique,
· fiches de découverte de sites archéologique ;
- DRIRE Eure-et-Loir :
· courriers référencés : RP/JM/URBA04063, avril 2004,
LM/JM/CAR00191, décembre 2001,
· CETE Normandie Centre, Effondrement du 23 avril 1983, rapport technique
préliminaire. CD.363A – Cavée de Religieuse,
· SOLEN, étude pathologique des sols de fondations, dossier n° SG00794CH/CH,
· Mairie de Châteaudun ; Extrait du PER de Châteaudun : Titre II : Mouvements de
terrain ;
- Archives départementales d’Eure-et-Loir :
· J.P. Duc, Notice historique Dorasiennes, 2002. REF : 02669. INV : 11920. Cote
4°A580,
· L. Royneau, Four à chaux de la région de Châteaudun, 1998. REF : 01532. INV :
11254. Cote Br. 372,
· J. Dubarry de Lassale, Identification des marbres, 2000. REF: 01647. INV: 11323.
Cote F°A58,
· rapports de l’Ingénieur des Mines ;
- Ministère de l’aménagement du territoire et de l’Environnement - DDPR - SDPRM
2000/120 p.
SITES INTERNET :
- www.FFSpéléo.fr
- www.ac_rouen.fr/rectorat/professio_rme/nouvelle.htm
- http://assoc.wanadoo.fr/04as/listspel/listdep/bibliinvent1.htm
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
73
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
- www.basias.brgm.fr
- www.environnement.gouv.fr/basol
- http://www.amisdelaterre.org/publications/publications_3/vire.html
74
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Annexe 1
Lettre du MATE
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Annexe 2
Tableau de programmation des inventaires
des cavités souterraines
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Annexe 3
Questionnaire destiné aux communes
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Annexe 4
Typologie des mouvements de terrain
associés aux cavités souterraines
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
TYPOLOGIE DES MOUVEMENTS DE TERRAIN ASSOCIES AUX CAVITES
SOUTERRAINES
Facteurs de déstabilisation des cavités souterraines
Nombre de cavités révèlent leur présence lors de travaux ou bien lors d’accidents.
Plusieurs facteurs sont à l’origine des mouvements de terrain :
a) Facteurs anthropiques
Parmi les facteurs anthropiques, on peut citer :
- les conditions sauvages de creusements des carrières : en effet, dans beaucoup de
cas, les piliers sont en nombre insuffisant, de plus ils peuvent être mal
dimensionnés, les galeries sont parfois trop longues… ;
- le manque de précaution : par exemple en réutilisant les carrières abandonnées en
champignonnières ou en habitation, de nombreuses erreurs ont été commises.
Parmi ces erreurs, on peut mentionner l’enlèvement de remblais ou encore
l’abattage de certains piliers… ;
- le mauvais entretien des cavités : pour rester en bon état, les cavités nécessitent
d’être entretenues et surveillées en permanence, la végétation sus-jacente doit
toujours être contrôlée, les venues d’eau importantes doivent être régulées dès leur
apparition.
b) La lithologie
Les mouvements de type effondrement et écroulement surviennent en majorité dans
les étages géologiques du Turonien et du Sénonien. Cela ne dépend pas uniquement
de la lithologie mais aussi en grande partie de la teneur en eau de la roche (voir
paragraphe suivant).
c) L’eau
Elle élargit les diaclases et exerce une pression sur les blocs désolidarisés. En
Touraine, le tuffeau est la roche dans laquelle sont creusées la plupart des cavités
souterraines. Le tuffeau, lorsqu’il est gorgé d’eau peut voir sa masse augmenter de
80 %, et sa résistance à l’écrasement diminuer de 40 %.
d) La végétation
Une absence ou un surplus de végétation sont deux facteurs néfastes à la stabilité des
cavités souterraines. Les arbres des rebords de coteaux dont les racines sont ancrées
dans les fissures peuvent agir en véritables leviers en cas de vents violents. Quant aux
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
91
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
espèces à racines pivotantes, elles peuvent faire pression sur les blocs désolidarisés
en jouant le rôle de vérin.
e) Les failles, fractures et diaclases
Ces discontinuités peuvent s’élargir du fait de la pression de l’eau ou de la présence de
racines.
f) Le relief
Les falaises et les versants raides sont des facteurs favorables aux écroulements.
g) L’érosion
L’étage du Turonien comporte différents niveaux de résistance, cela favorise la mise
en surplomb de bloc grâce au phénomène de l’érosion différentielle.
Mouvements de terrain associés aux cavités souterraines
Lors de l’ouverture d’une carrière, les mécanismes mis en jeu sont de deux types :
- les phénomènes dynamiques : ils surviennent au cours du creusement et
correspondent à une nouvelle répartition des contraintes et à une déformation du
toit de la carrière ;
- les phénomènes statiques ou différés : ils résultent de l’évolution lente de la carrière
sous une charge appliquée constamment dans le temps.
L’exploitation des carrières en Indre-et-Loire a cessé au début du XXe siècle. La mise
en charge est donc terminée depuis cette période, et on se trouve aujourd’hui dans la
période de déformation différée. Le terme final de cette évolution est la destruction.
Plusieurs mouvements de terrain sont associés à la présence de cavités souterraines.
La présence de vides permet aux masses individualisées du reste du massif par les
fractures de décompression d’acquérir un mouvement de rotation lorsque les piliers
fréquemment insuffisants se rompent. Les fractures de décompression ayant un fort
pendage (70 à 80°), les volumes désolidarisés du massif et susceptibles de glisser le
long de ces discontinuités sont peu importants.
Il y a quatre mouvements principaux :
a) Écroulements
Ils n’affectent que les caves dont l’entrée est située sur un coteau ou sur une falaise.
Un écroulement est une chute plus ou moins libre de masses rocheuses le long de
parois très raides. L’existence de un ou plusieurs jeux de fractures, dues
principalement à la décompression des versants, conduit à la désolidarisation de pans
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BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
de coteaux dont le volume est fonction de la maille de la fracturation et de la hauteur
du versant. La présence de cavités dans un terrain augmente considérablement le
volume de matériau susceptible d’être mis en mouvement ; en effet, la présence de
vides permet aux masses individualisées du reste du massif par les fractures de
décompression, d’acquérir un mouvement de rotation lorsque les piliers fréquemment
insuffisants se rompent. On distingue deux catégories d’écroulements selon le volume
de roche mis en jeu.
b) Affaissements
Les affaissements sont des mouvements lents et continus. Ils correspondent à un
abaissement sans rupture en surface, de la surface topographique.
c) Effondrements
Les effondrements sont des mouvements rapides et discontinus. Ils correspondent à
un abaissement accompagné d’une rupture de la surface topographique. Deux types
d’effondrements sont particuliers :
• Le fontis
C’est un mouvement qui évolue lentement mais dont la phase finale peut être rapide.
L’éboulement s’amorce en un point de faiblesse du ciel de la carrière, plus les blocs
s’éboulent, plus l’épaisseur de recouvrement au-dessus de la cavité devient mince, et
cela se termine par un effondrement.
• Le foudroyage spontané
C’est la rupture subite de tous les piliers due à la pression du toit dont les diaclases
sont chargées en eau.
d) Désordres en cave
Il en existe de deux types :
• Le faux-ciel
Cet accident n’apparaît pas toujours à la surface du sol. Il se caractérise par la chute
entre les piliers du banc formant le toit. Si l’épaisseur des bancs sus-jacents est
insuffisante, si leur rigidité est faible et si les dimensions des galeries le permettent,
des vides peuvent remonter jusqu’à la surface.
• L’épaufrure
Sous l’effet de la charge qui leur est appliquée, les piliers subissent au cours du temps
une diminution de la résistance à l’écrasement. Par ailleurs, la répartition inégale des
contraintes dans les piliers, les variations d’humidité et de température, conduisent à
BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
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Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
un écaillage des piliers dont le résultat est une diminution de leur section donc une
augmentation de la contrainte à laquelle ils sont soumis. Finalement ou bien les piliers
s’enfoncent dans le sol de la carrière, ou bien ils se fracturent par compression.
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BRGM/RP-54058-FR – Rapport final
Inventaire des cavités souterraines d’Eure-et-Loir
Annexe 5
Tableau de la répartition des types de cavités
par communes
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Annexe 7
Interfaces « cavité » et « description »
de l’applicatif Cavisout
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Annexe 8
Lexique des termes karstiques dialectaux
de la langue française
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LEXIQUE DES TERMES KARSTIQUES
DIALECTAUX DE LANGUE FRANCAISE
PRÉSENTATION & GÉNÉRALITÉS
Ce lexique a été conçu en réalisant la synthèse de différents documents publiés depuis
une quarantaine d’années par les spéléologues francophones du vieux continent. Il est
notamment très inspiré du lexique paru en 1959 dans les Annales de spéléologie du
C.N.S. (Comité National de Spéléologie). Des modifications personnelles et des ajouts
ont été nécessaires du fait de l’évolution de la langue et des connaissances dans ce
domaine.
Nous reprenons à notre compte la définition d’alors concernant la terminologie
spéléologique dialectale : " Par termes dialectaux nous entendons les expressions dont
l'emploi est limité à certaines régions et ne sert pas à désigner un type morphologique
à l'échelon national. Ce lexique groupe tous les termes de langue française, c'est-àdire ayant cours en France et dans les régions suisses et belges de langue française.
Les termes yougoslaves, allemands, arabes relèvent du dictionnaire international,
fixant les synonymies […]. Ce lexique ne vise pas à fournir la définition détaillée de
chaque terme régional : nous nous contenterons de préciser la signification de chaque
mot par synonymie avec un terme général […]. En précisant la signification des termes
nous prendrons le sens le plus général de chaque mot, des emplois aberrants étant
toujours possibles. Citons La Noue le Meunier correspondant à une perte près de
Quatre-Champs (Ardennes) alors que dans le patois local Noue signifie source. De
même les Igues de Compolibat (Aveyron) désignent un ensemble ruiniforme, igue
ayant cependant la signification générale d'aven dans le Quercy.
L’étymologie étant affaire de spécialiste et objet de discussions de la part de ceux-ci,
nous ne mentionnerons pas dans ce lexique les racines de chaque terme. "
Il faut garder à l’esprit que ce lexique ne saurait être exhaustif et que la langue est en
perpétuelle évolution. Certains termes consacrés par l’usage local ou détournés ne
désignaient pas au préalable des phénomènes typiquement karstiques (chaudron,
chiron…) ; d’autres termes, issus de la langue familière ou peu usités auparavant,
apparaissent (trou, caverne, antre…), enfin, des termes devenus génériques sont issus
de dialectes régionaux (aven, causse…). En ce qui concerne la terminologie des
entrées de cavités, seules les dénominations suivantes qui ne sont pas des termes
dialectaux au sens actuel du terme sont reconnues académiquement (Dictionnaire Le
Robert) comme termes génériques.
Grotte (du grec kruptos qui signifie caché et qui a donné crypta en latin : crypte, grotte.
Il a évolué également en de nombreux dérivés dialectaux : cropte, crotte).
Antre (du latin antrum, mot d’origine grec qui signifie creux).
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Caverne (du latin cavus : creux, puis caverna : caverne. Même origine que cave et
cavité).
Gouffre (du grec kolpos, puis du latin colpus qui signifie golfe).
Abîme (du grec abussos : sans fond, puis du latin abyssus qui a donné abysse et s’est
également altéré en abismus, puis abyme au moyen-âge et enfin abîme, gouffre, cavité
naturelle très profonde).
Aven est un terme occitan devenu générique en France, de même que causse ou
lapiaz pour désigner des paysages karstiques. D’autres termes, moins spécifiquement
karstiques ou dont le nom provient plutôt de la destination du lieu (charnier, moulin,
etc.), ont été volontairement omis pour ne pas surcharger le texte. Certaines
dénominations pourront apparaître litigieuses comme " pétrin " (Pétrin de la Foudre
dans le Jura, appelé également " gouffre du Pétrin de la Foudre…), car semblant être
des noms propres d’autres lieux, détournés par simplification. On pourrait ainsi dire à
l’extrême que " berger " signifie grand gouffre dans le Vercors nord, car on dit dans le
langage courant que l’on a " fait le Berger " ! Cela dit, si le terme apparaît à un moment
ou à un autre dans la littérature, il est homologué ; car, à l’inverse, certains termes ont
disparu dans un souci arbitraire et illusoire de simplification. Il faut signaler également
l’absence quasi totale de termes québécois, corses ou basques dans ce lexique ainsi
que l’omission de dénominations francisées ou dialectales d’autres régions
francophones du monde.
Ce lexique est forcément incomplet, plein d’erreurs et de définitions incorrectes. Il
appartient au lecteur de me faire parvenir ses remarques. Il serait bon pour chaque
terme de pouvoir citer un exemple géographique précis. Ce travail n’est que la
continuation de l’œuvre des prédécesseurs, il me semble important et mérite d’être
poursuivi.
CORPS DU LEXIQUE
Aben : voir Aven.
ABISME (Gascogne, Alpes), ABISSE (Limousin, Languedoc), ABIS (Languedoc), Bq
ME (Bourgogne, Champagne) : suivant les cas aven (Abîme de Lafage, Causse de
Martel) ou émergence vauclusienne (Ab² me du Toulon, près de Périgueux).
AVEN, AVENC (Languedoc), ABEN (Rouergue) : Ouverture d'un puits débouchant en
surface. Terme devenu générique.
BALMETTE, BAUMELLE, BAUMETO, BAUMETTE : petite grotte.
BAOUMAS, BAUMAS, BAUMASSO, BAUMARASSO : grande cavité.
BAUVE, BOVE (Nord de la France) : tuf friable favorable au creusement de cavités
artificielles, par extension grotte.
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BéTOIRE, BETUNE (Normandie, Bassin Parisien) : perte de ruisseau, parfois aven ou
doline en entonnoir absorbant.
Bîme (Bassin parisien) : abîme dans le sens de source remontante.
Blagour : voir gour.
BORNA, BORNALE (Alpes), BORNO (Languedoc), BOUERNO (Marseille),
BOUARNO (Dauphiné), BOURNO (Limousin), BOURGNO (Rouergue), BOURNE
(Vercors), BORNE, CABORNE (Jura), CABOURNE, CAMBOURNE (Ain) : creux,
cavité.
Bouerno : voir Bornale.
BOULIDOU, BOUILLIDOU (Languedoc, Provence, Périgord), BOUILLON,
BOUILLANT (Charentes, Côte-d’Or), BOUILLY (Vercors) : émergence, " endroit d'où
l'eau sort en bouillonnant ". (Bouillidoux des Fonts à la Chapelle-Faucher, Dordogne).
BOURBOUILLON (Jura) : entonnoir absorbant.
Bourno, Bourgno, Bourne : voir Bornale.
CAIRE, CAYRE, CAYROL, CAYROU (Languedoc) : pierre, bloc, cône d’éboulis.
CALAVEN (Languedoc, Provence), CARABAN, CARAVEN, CARAVETTES.
(Languedoc) : aven.
CAUSSE : plateau karstique. Ce terme est si fréquent dans tout le sud de la France
(des Grands Causses au Plateau de Caussols), que Martel le proposa comme terme
générique.
CAVE : grotte (en toutes régions : Cave Noire de Baulmes dans le Jura Vaudois, Cave
à Margot, dans la Mayenne).
CHIRON (Poitou) : endroit inculte signalé par des pierrailles et broussailles pouvant
marquer un point d'absorption. Quelquefois affleurement rocheux.
CLOS, CLOT (Languedoc, Provence), CL~ T (Gascogne) : creux, cavité, le plus
généralement synonyme de doline, parfois abri sous roche ou grotte.
COBAS, COBA, COVAS, COVA (Partie orientale des Pyrénées) : grotte.
COMBE, COUMBO, COUME, CAMBOU : dépression très encaissée, sèche ou non,
fermée ou non suivant les endroits. Diminutifs en COMBEL, COMBELLE, COMBET,
COMBETTE, COMBILLOUS (Jura, Quercy, Languedoc…) : petite combe mais aussi
doline.
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CONCHE, CONQUE, CONCA, CONCIA, COUNCHA (Languedoc, Vivarais) : creux
qu'il s'agisse d'une cupule, d'une marmite de géant, d'une grotte, etc. (La Coquelière
ou Councha al Lièro, la Cocalière…).
CREUTTES, CROUTTES (Artois) : grotte.
CREUX (Belgique, Jura suisse, Bourgogne, Savoie, Poitou), CRESSE (Ain), CREUT
(Charentes), CRO, CROS, CROT, CROTTE, CROSE, CROZE, CROUZEL,
CROUZET, CROUZETTE CROZOUL, CRUTCH, CROUTCH (Provence, Causse,
Languedoc, Quercy, Périgord) : grotte (Bourgogne, Périgord) ; doline (Causse,
Poitou) ; émergence (Bourgogne) ; doline ou gouffre (Jura), aven (Rouergue), perte
(Savoie).
Cros, Crot, Cro, Crose, Croutch : voir Creux.
Crouttes : voir Creuttes.
Crouzette, Croze, Crozoul : voir Creux.
Crutch : voir Creux.
Danna, Dannaz : voir Tanna.
ECUELLE (Alpes, Vivarais, Languedoc) : cupule (Rocher des Ecuelles, Casteljau,
Ardèche), par extension, lapiaz.
EMBOUTEILLON (Bugey) : perte.
EMBUC, EMBUT, IMBUT (Provence, Languedoc) : perte.
ENDOUZOIR (Bourgogne, Champagne, Jura) : perte.
FOND (Bassin de Paris) : vallée sèche. Doline dans les Charentes.
FONTIS, FONDIS (région parisienne, Poitou) : effondrement dans les anciennes
carrières qu'il s'agisse d'une cloche en galerie ou d'un entonnoir en surface (région
parisienne), maison écroulée, quelque fois effondrement du sol (Poitou).
FOSSE (Bassin d'Aquitaine, Poitou, Bassin de Paris) : par extension désigne une
émergence (Fosse Dionne à Tonnerre dans l’Yonne), un aven (Charentes), une doline
(Poitou, Charentes), une perte (Champagne).
Imbut : voir Embuc.
ISSOUDAN (Languedoc oriental) : émergence.
KARRIK (Massif d'Arbas, Pyrénées centrales) : lapiaz. Terme à rapprocher de
l’allemand karren et donc de kras, karst, d’origine indo-européenne.
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MARDELLE (Normandie, Picardie, Berry, Champagne, Lorraine, Vosges) : doline.
MARE : par extension peut désigner une doline.
MARNIèRE (Perche) : puits naturel, effondrement.
MAUVE (sud du Bassin parisien) : source remontante.
MORDELLE (Normandie) : doline.
MUCHE (Picardie) : grotte ou cavité artificielle.
Œil, Oueil, Ouill : voir Goueil.
OUCANE (Dévoluy, Dauphiné) : lapiaz (ex. : Oucane de Chabrières, Hautes-Alpes).
Oueil, Ouillade : voir Goueil.
OULE (Alpes, Quercy, Rouergue) : marmite de géant (Exemple : Pont des Oules, prés
de Bellegarde), par extension gorge, cañon ou étroit accidenté de marmites (Alpes),
émergence (Rouergue, Quercy), doline (Alpes), perte (région du Mont Cenis). Diminutif
: Oulette.
PÂTU (Jura), PEUPTU (Bourgogne), PEUTEFOSSE (Moselle, Haute-Marne) : aven.
PAYROL, PEYROL, PEYROU, PEYRAOU, PEYRAO, PEYRO, (Languedoc) : tas de
pierres mais également résurgence temporaire remontante à orifice en entonnoir,
doline.
PERTUS, PERTUIS, PORTUS, PETCHU (Est de la France) : trou ; par extension
certaines grottes, puits naturels, etc.
PESCHIER, PESCHIé, PESQUIé, PESQUIER (Languedoc, Provence) : source ou
résurgence, parfois déformé en Pêcher.
PéTRIN (Jura) : doline, perte (Pétrin de la Foudre à Choux, Jura).
Peyrol: voir Payrol.
POT (Vercors), POTU (Bourgogne) : doline, parfois aven.
PUISARD (Vosges) : perte.
Reis : voir Cingle.
RESSE, RESSEC, RIEUSSET, RIEUSSEC, RIOUSSEC, RIOUSSET (Languedoc) :
ruisseau à sec, oued.
SOURDI (Poitou) : source temporaire se localisant dans la partie inférieure des vallées.
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TRAOU, TRAOUC (Languedoc, Gascogne, Provence, etc.), TREU (Picardie), TROU
(terme généralisé), TRÔ (Wallonie) : toutes les cavités ; synonyme de aven, grotte,
perte, etc.
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Annexe 9
Exemple d’informations récupérées
auprès de la SAGEP
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Annexe 10
Extrait du bulletin Subterranea
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Annexe 11
Extrait d’un rapport BRGM
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Tél. : 02 38 64 34 34
Service géologique régional Centre
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Tél. : 02 38 64 31 92

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