Biographie su Francis Ponge

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Biographie su Francis Ponge
Biographie su Francis Ponge
« Né dans un pays méditerranéen » Le 27 mars 1899 Naissance de Francis Ponge à Montpellier au 3, place de la Préfecture à l’époque (aujourd’hui, 3, place Chabaneau). Il est issu, des deux côtés, d’une vieille famille protestante nîmoise. Son père, Armand, est directeur du Comptoir National d’Escompte et, par ailleurs, amateur d’art et de philosophie. 1900 Après un bref séjour à Nîmes le père de Francis Ponge est nommé à Avignon où naît Hélène, sa sœur, le 27 septembre. La famille Ponge mène une vie bourgeoise au sein de la bonne société protestante d’Avignon. «…je suis né dans un pays méditerranéen, le Midi de la France, à cheval sur le Languedoc et la Provence ; d’une famille nîmoise, (ancienne famille protestante)dont on sait que c’est la ville la plus romaine de France ; et aussi que j’ai vécu ensuite, toute ma première enfance à Avignon, c’est‐à‐dire la ville…la plus italienne de France… ». Entretien avec Philippe Sollers, Éditions Gallimard‐Éditions du Seuil, 1970. (Francis Ponge est enterré à Nîmes.) Incontestablement ces dix premières années formeront la sensibilité du jeune Francis Ponge, et le choix de ses objets en est le reflet : Le lézard, Le galet, La crevette, La figue, L’huître, Le vin, Notes pour un coquillage, le Bois de pins, Le mimosa, , Le ciel de Provence dans La Mounine, Batterie‐Ouest du Grau‐du‐Roi, Pauvres pêcheurs, Le platane (du Languedoc), Le soleil placé en abîme, Bords de mer.. . Ajoutons y les premières impressions visuelles des « inscriptions sur les dalles ou les stèles romaines… » . La Normandie et la première guerre mondiale. Les études secondaires et la découverte du Latin. Le goût des mots français. L’Epicurisme. 1909 Armand Ponge est nommé à Caen. Francis est scolarisé au lycée François de Malherbe jusqu’au baccalauréat. Il est un élève brillant mais quelque peu dissipé. « Mais alors, là, tout de suite, j’ai commencé à être passionné par cette langue latine. Ce que j’ai toujours essayé de faire par la suite, c’est, par mon écriture, de rapprocher le français du latin. […] si je pense à des auteurs comme Lucrèce ou Tacite, il est clair que c’est là que je trouve mes maîtres. […] Mon père avait, dans sa bibliothèque, le Littré, qui a une si grande importance pour moi, où j’ai trouvé un autre monde, celui des vocables, des mots, mots français bien sûr, un monde aussi réel pour moi, aussi faisant partie du monde extérieur, du monde sensible, aussi physique pour moi que la nature, [...]. C’est‐à‐dire que me plongeant dans le dictionnaire français, dans le dictionnaire Littré, parce que ce dictionnaire comporte de longs développements sur l’histoire des mots, la sémantique, et aussi sur l’étymologie, remontant fort souvent même plus haut que le latin, vers les racines védiques, eh bien, il est certain que là se trouve une des plus fortes imprégnations de mon enfance, et si l’on veut bien examiner mes textes de ce point de vue [...] eh bien, on verra que je n’ai jamais cherché qu’à redonner à la langue française cette densité, cette matérialité, cette épaisseur (mystérieuse, bien sûr) qui lui vient de ses origines les plus anciennes. Entretien avec Philippe Sollers, Éditions Gallimard‐Éditions du Seuil, 1970. 1913 il voyage en Hollande et en Grande‐Bretagne avec son oncle paternel, professeur au lycée Condorcet à Paris. 1914 Il travaille dans un hôpital militaire caennais à la fin de l’été. Il suit à Paris une manifestation organisée par Barrès. Il entre en classe de rhétorique et découvre le Littré, lit Lucrèce, Horace, Tacite et les symbolistes. 1915 Il obtient la meilleure note de l’académie en philosophie pour une dissertation sur ʹʹ L’art de penser par soi‐même ʹʹ. Il décide de s’engager après la mort au front d’un cousin germain âgé de 17 ans, jeune peintre débutant; une crise d’appendicite aiguë l’en empêche. 1916 Il entre en hypokhâgne au lycée Louis‐le‐Grand. Il publie son premier sonnet dans la Presqu’île n° 4 (octobre) sous le pseudonyme de Nogères. Il se réclame de Barrès en art comme en politique. 1917 Il mène en même temps des études de droit et de philosophie. Il prend part aux manifestations patriotiques de la jeunesse barrésienne contre le défaitiste Caillaux et s’intéresse néanmoins à la Révolution russe. Le mutisme de Ponge. Adhésion au parti socialiste. 1918 Reçu au baccalauréat de droit, admissible en licence de philosophie, il reste muet à l’oral : recalé. Il est mobilisé dans l’infanterie à Falaise. 1919 Il écrit, lors d’une convalescence, La promenade dans nos serres , premier texte où apparaît le matérialisme logique Il prépare l’Ecole normale supérieure admissible, mais une fois de plus reste ʹʹ muet ʹʹ à l’oral. Il adhère au parti socialiste. O draperies des mots, assemblages de l’art littéraire, ô massifs, ô pluriels, parterres de voyelles colorées, […] au secours de l’homme qui ne sait plus danser, qui ne connaît plus le secret des gestes, et qui n’a plus le courage ni la science de l’expression directe par les mouvements. […] O traces humaines à bout de bras, […] Je veux vous faire aimer par vous‐mêmes plutôt que par votre signification. Enfin vous élever à une condition plus noble que celle de simples désignations. « La promenade dans nos serres », Proêmes, éd. Gallimard, 1948. 1921 Il rédige Esquisse d’une parabole, apologue socialiste qui sera publié dans Le Mouton blanc. La rencontre avec Jean Paulhan. Le choc émotionnel de la mort de son père. 1922 Il séjourne à Caen où il se réconcilie avec sa famille et connaît une intimité intellectuelle avec son père. Il rencontre J. Rivière et J. Paulhan, nîmois et ami de la famille. Il écrit les Satires , Fragments métatechniques . 1923 Son père, Armand Ponge est alité, frappé par la fièvre typhoïde. En février, Francis envoie les ʹʹ Trois satires ʹʹ à la NRF. Intéressé, J. Paulhan lui propose un emploi de secrétaire de fabrication aux éditions Gallimard. Le 18 mai 1923 son père meurt. Sous le choc il écrit ʹʹ La famille du sage ʹʹ et quitte son emploi et s’installe à Paris avec sa mère et sa sœur. En septembre, Paulhan lui écrit : ʹʹ Promettez‐moi de ne plus me demander de conseils. J’aimerais écrire ce que vous écrivez, voilà. ʹʹ
« Il faut dire qu’à ce moment là, mon père est mort, gros événement pour ma sensibilité, et qui a été très déterminant aussi, et que j’ai été engagé gentiment par Gaston Gallimard, parce que j’avais besoin de gagner de l’argent. J’ai été employé dans les bureaux des Editions Gallimard.» Entretiens avec P. Sollers, éd. Gallimard ‐ Editions du Seuil, 1970. Il publie une série de textes sur J. Romains mais après une rencontre avec le groupe il se refuse à entrer parmi les ʹʹ disciples ʹʹ du maître. 1924 il voyage en Italie et est témoin de violences fascistes et des autodafés. 1926 Parution de ʹʹ Douze petits écrits ʹʹ, dédiés à J. Paulhan. Il connaît des difficultés d’écriture et une fatigue nerveuse. Il part en Normandie, puis au Chambon‐sur‐Lignon où il redécouvre la nature et les choses. 1927 En hiver, il est au Grau‐du‐Roi où il pratique la chasse et la pêche. Proêmes sur la contemplation des choses et la nomination (ʹʹ Ressources naïves ʹʹ). Il écrit ʹʹ Trois impromptus sur Léon‐Paul Fargue ʹʹ. Les premières formulations du Parti pris des choses 1928 Premières formulations du ʹʹ Parti pris des choses ʹʹ Il écrit ʹʹ Le galet ʹʹ, première ʹʹ définition‐description ʹʹ relevant de la méthode du ʹʹ parti pris ʹʹ. Il relit Voltaire, Diderot, les Encyclopédistes. À partir de 1928, Francis Ponge se rapproche du mouvement surréaliste et en signe, en 1929, le second manifeste, le Surréalisme au service de la révolution.
Proêmes (transcription dʹun mot grec désignant le prélude dʹun chant ou lʹexorde dʹun discours), ces travaux à valeur de manifeste ne paraîtront en effet quʹen 1948, après que Ponge, presque quinquagénaire, exprima son impatience et son mécontentement dans des termes extrêmement vifs (il écrit à Gaston Gallimard : ʺMon œuvre étouffe, et cela ne peut plus durerʺ). La rédaction du Parti pris des choses coïncide avec la naissance et le développement du mouvement surréaliste (1924 : premier manifeste, 1930 : second manifeste). C’est l’attaque contre Breton, après la parution du second manifeste qui décide Ponge à adhérer au mouvement sans cependant s’inscrire dans l’esprit des principes qui le fondent. 1929 Il rencontre Odette Chabanel à Chambon‐sur‐Lignon. Il écrit ses principaux Proêmes de la ʹʹ période surréaliste ʹʹ (ʹʹ Des raisons d’écrire ʹʹ, ʹʹ Raisons de vivre heureux ʹʹ, ʹʹ Rhétorique ʹʹ...) 1930 Il rompt avec Paulhan [ renoue en 1931] après le refus de la NRF de publier son compte rendu de séance du procès de l’anarchiste Odéon. Il signe le second manifeste surréaliste, ʹʹ le Surréalisme au service de la Révolution ʹʹ. Activisme politique et syndical. Adhésion au parti communiste. 1931 Il épouse Odette Chabanel en juillet. Il entre aux messageries Hachette, où il fera la connaissance de Jean Tardieu et y restera jusqu’en 1937. Durant cette période, travaille ʹʹ vingt minutes ʹʹ chaque soir à ces petits textes qui constitueront le Parti pris des choses et l’essentiel de Pièces. Il publie ʹʹ Végétation ʹʹ dans la NRF de décembre (la première depuis 1926) et renoue avec Paulhan. Il participe avec Tardieu aux manifestations antifascistes après les émeutes de février. Il écrit ʹʹ Opinions politiques de Shakespeare ʹʹ, ʹʹ Coriolan ou la grosse mouche ʹʹ. 1935 Naissance de sa fille Armande, le 16 janvier. ʹʹ Le cageot ʹʹ est au sommaire du n° 1 de la revue Mesures. Il participe activement aux grèves et à l’occupation des locaux d’Hachette et devient responsable syndical, membre du comité intersyndical lors des négociations avec la direction. 1937 Il adhère au Parti communiste.(Jusqu’en 1947). Il Prononce un grand discours au Moulin de la Galette devant mille personnes à l’occasion d’un meeting syndical. Il est licencié par Hachette et se retrouve au chômage. Ses textes envoyés à Paulhan pour ʹʹ L’air du mois ʹʹ de la NRF sont jugés trop politiques et refusés. 1938 Il est commis d’assurances pour la compagnie Soleil‐Aigle, puis pour le porte‐feuille P. Wurmser. Il écrit ʹʹ Notes prises pour un oiseau ʹʹ La guerre retarde la sortie du Parti pris. La résistance. Les premiers textes de la Rage de l’expression. Les désaccords avec A. Camus. 1939 Le Parti pris des choses est prêt, la guerre en retarde la publication. Il est mobilisé à Rouen. Il commence ʹʹ La guêpe ʹʹ. 1940 Il rejoint sa famille à Saint‐Etienne. Il passe l’été au Chambon‐sur‐Lignon, commence le ʹʹCarnet du bois de pinsʹʹ puis s’installe à Roanne et travaille comme agent d’assurances pour ʹʹ le Patrimoine ʹʹ. 1941 Il travaille aux textes qui constitueront la Rage de l’expression : ʹʹLe mimosaʹʹ, ʹʹLes berges de la Loireʹʹ, ʹʹL’œilletʹʹ. Il correspond avec G. Audisio sur ʹʹ Le carnet du bois de pins ʹʹ. Il noue de nombreux contacts avec Pascal Pia, journaliste et ami, qui cherche, avec A. Camus, à créer une ʹʹ sorte de NRF de la zone libre ʹʹ. Il héberge des responsables du Front national (mouvement de résistance du Parti communiste). Ponge lit les manuscrits des trois œuvres de Camus, Le Mythe de Sisyphe, l’Étranger et Caligula grâce à P. Pia. « Pages bis » de Proêmes est une réponse à ces textes. Dans « Réfexions en lisant l’essai sur l’absurde » Ponge prend le parti d’affirmer sa confiance en l’homme et la littérature et de refuser le désespoir. « Rien qui flatte le masochisme humain ». (TP, 186.). Peu après il fera la connaissance de Camus. 1942 Il entre au Progrès de Lyon grâce à Pascal Pia : y rédige les ʹʹ Billets hors‐sac ʹʹ, articles non signés. Le Parti pris des choses est publié en mai 1942 après sept ans d’attente et de péripéties. Tiré à 1350 exemplaires, il paraît donc sous l’occupation. C’est Paulhan qui a décidé de la composition et du choix des textes. Le PPC ne rassemble que 1/5 de l’œuvre existante alors.. Ce qui est publié ne rend pas compte des différentes recherches de Ponge, de ses interrogations, de son travail préparatoire qui conduit aux petits poèmes clos. Il rencontre Joë Bousquet et Jean Tortel. 1943 Il rencontre Camus en janvier. Il écrit les ʹʹPages bisʹʹ de Proêmes, en réponse au Mythe de Sisyphe de Camus. « oui le Parti pris naît à l’extrémité d’une philosophie de la non‐signification du monde […] mais en même temps il résout le tragique de cette situation. ». « Pages bis », Proêmes, éd. Gallimard, 1948. La fréquentation des peintres. Sartre contribue à faire connaître Ponge. Rupture avec le parti communiste. Il publie ʹʹ La pomme de terre ʹʹ dans Confluences : la presse collaboratrice du Sud s’indigne. Il participe à l’anthologie clandestine l’Honneur des poètes avec un texte de 1930, ʹʹ Dialectique non prophétieʹʹ, sous le pseudonyme de Roland Mars. De retour à Paris après la Libération, il dirige les pages littéraires d’Action (hebdomadaire du Parti communiste) et se lie amitié avec Braque. Il fréquente les peintres et sculpteur : Picasso, Fautrier, Dubuffet, Fenosa, Giacommetti et écrit ses premiers textes sur la peinture et la sculpteur. Il rencontre aussi Ungaretti. Il projette la publication des Proêmes sous le titre Moments critiques ou Moments. Il publie dans le numéro 1 des Temps modernes ses ʹʹ Notes premières de l’Homme ʹʹ. Il s’installe rue Lhomond dans l’ancien appartement de Dubuffet. A Proêmes, retenu pour le prix de la Pléïade, le jury préfère un recueil de R. Breuil ; Paulhan a voté contre Ponge. 1944 Sartre publie une étude approfondie du Parti pris qui contribuera à faire connaître le « poète » dans un texte intitulé : « l’Homme et les choses » publié dans Situations I. 1946 Il travaille sur le Savon. Il quitte le journal Action. 1947 Il écrit ʹʹ La Seine ʹʹ et rompt avec le Parti communiste. Conférences et voyages notamment aux Etats‐Unis. Professeur à l’Alliance française. Pour un Malherbe. 1948 Il est à Sidi‐Madani, en Algérie, jusqu’en février, avec Calet, Leiris, Kermadec; il y écrit ʹʹ My creative method ʹʹ, ʹʹ Pochades en prose ʹʹ, ʹʹ Le porte‐plume d’Algerʹʹ. Il publie Liasse, Proêmes, le Peintre à l’étude. Début des difficultés matérielles. Dans la NRF : « Note hâtive à la gloire de Groethuysen ». 1949 Il prononce une conférence à Lausanne et Zurich. Difficultés matérielles importantes malgré l’aide de J. Paulhan. Il collabore de nouveaux avec des peintres : Dubuffet (ʹʹ Matière et mémoire ʹʹ), Vulliamy (ʹʹ La crevette ʹʹ), Kermadec (ʹʹ Le verre d’eau ʹʹ). Un projet d’hommage à Ponge conçu par Sartre et Paulhan, échoue.
1950 Il écrit ʹʹ Le murmure ʹʹ. Il publie Cinq Sapates, illustré d’eaux‐fortes de Braque. Il prononce une conférence à Florence. 1951 Nouvelle rupture avec J. Paulhan. [Renoue en 1954] Il écrit une longue étude sur Giacometti, ʹʹ Joca seria ʹʹ, publiée début 1952 dans les Cahiers de l’Art. Il commence à travailler à Pour un Malherbe. Conférence à Liège, Lille. 1952 Il entre comme professeur à l’Alliance française où il restera jusqu’en 1964. Il publie la Rage de l’expression. Il participe à un entretien avec Breton et Reverdy à la Radiodiffusion française. Paulhan l’invite, sans succès, à renouer avec la NRF. 1954 Mme Juliette Ponge meurt. Il se réconcilie avec Paulhan. Il écrit le ʹ « Texte sur l’électricité », sur une commande de l’EDF. Il fait paraître « Le Soleil placé en abîme ». 1955 Pour l’Hommage à Claudel de la NRF. Il écrit ʹʹ De profundis à la gloire de Claudel ʹʹ. La rencontre avec Philippe Sollers et la Revue Tel Quel. La figue, Le Pré, Le Savon. 1956 Dans le numéro de septembre de la NRF : Hommage à Francis Ponge. Y participent : Paulhan, Camus, Jaccottet, Mandiargues. ʹʹ Les hirondelles ʹʹ sont au sommaire. A ses conférences publiques à l’Alliance française, il rencontre Philippe Sollers. 1957 Il achève les derniers textes de Pièces (ʹʹ La nouvelle araignée ʹʹ, ʹʹ L’abricot ʹʹ, ʹʹ La chèvre ʹʹ). Sa fille, Armande Ponge, se marie. 1958 Il refuse de se joindre aux manifestations d’opposition à de Gaulle. Malraux l’inscrit sur la liste des pensions. Son petit‐fils Paul naît.
1959 Il voyage avec Fautrier en Italie. Il reçoit le Prix international de poésie à Capri, et la légion d’honneur. 1960 ʹʹ La figue ʹʹ dans le numéro 1 de Tel Quel ; il est considéré par la jeune revue comme un père spirituel. Sollers prononce une conférence sur Ponge à la Sorbonne. Premières notes sur ʹʹ Le Pré ʹʹ.
1961 Il acquiert le ʹʹ Mars des Vergers ʹʹ au Bar‐sur‐Loup. Il prononce des conférences en Italie et en Yougoslavie. Il publie le Grand Recueil, composé de trois parties : I. Lyres, Il. Méthodes, III. Pièces. Un second petit‐fils, François, naît. 1963 Francis Ponge de Philippe Sollers paraît chez Seghers. Un troisième petit‐fils, Philippe, naît. 1964 Il quitte l’Alliance française. Il achève ʹʹ Le Pré ʹʹ. A la mort de Fautrier, il publie : ʹʹ Nouvelles notes sur Fautrier ʹʹ. 1965 Publication de Pour un Malherbe et de Tome premier (réédition de tous ses écrits antérieurs au Grand Recueil). Il prononce des conférences au Canada et aux Etats‐Unis. 1966, Il effectue un second voyage aux Etats‐Unis et est visiting professor à l’université Columbia de New‐York. Il s’entretient avec P. Sollers pour France‐ Culture. Il publie le Savon. 1968 Sa sœur Hélène et J. Paulhan meurent. Il effectue un nouveau voyage aux Etats‐Unis.. 1971 Il publie la Fabrique du Pré. Il connaît des ennuis de santé.
La rupture avec Tel Quel. Le Grand Prix de poésie de l’Académie française. 1974 Il rompt avec le groupe Tel Quel : ʹʹ Mais pour qui donc se prennent maintenant ces gens‐là ʹʹ. Il reçoit à l’université d’Oklahoma le Prix international de littérature Books Abroad Neustadt. 1976 Il voyage en Italie. Exposition et lectures au Centre Pompidou, pour lequel il rédige ʹʹ L’écrit Beaubourg ʹʹ. En 1978, dans la NRF de mars, il publie ʹʹ Nous, mots français ʹʹ, un essai poétique et politique où il exprime son soutien au parti gaulliste pour les élections législatives. Il est invité à l’émission ʹʹ Apostrophes ʹʹ en avril. 1981 Il reçoit le Prix national de poésie. Le Savon est mis en scène par Christian Rist au Centre Beaubourg. 1982 Il est opéré de la cataracte. Il reçoit le Grand Prix de poésie de l’Académie française. Il publie notamment « Nioque de l’avant‐ printemps », « Pratiques d’écriture ». 1985 Il reçoit le prix de la Société des gens de lettres.
1986 Publication de la Correspondance J. Paulhan‐F. Ponge, par Claire Boaretto. Un Cahier de l’Herne est consacré à Francis Ponge, sous la direction de J.M. Gleize. Il meurt au Mas des Vergers le 6 août 1988. Il sera inhumé au cimetière protestant de Nîmes, le 10 août 1988. Dans « Le Pré », poème lu au cours de la cérémonie Francis Ponge avait imaginé sa propre épitaphe : (…)
Vo ici donc, su r ce pré l’oc casion, comme il faut ,
Prématurément d’e n finir.
(I ci commence l’épit aphe proprement dit e )
« M e s s ie u r s l e s t y pog r ap hes ,
Pl ace z donc ic i, je vous prie , l e trait final .
Pu is , d e s so u s , s a ns l e m o in d re i nt e rl i gne, c o u c hez
m on n om ,
Pris da ns le bas-de -c asse , natu rellement ,
Sau f les in itiales, bien sû r,
Pu isque ce sont aussi celles
Du Fenou il et de l a Prêle
Qu i dem a in cr oît r ont dessu s . » F r a n c i s P o n g e .
( Le Pré, Lyres, Le Nouveau Recueil, éd. Gallimard, 1967.)
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