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M ise au point
Que faut-il faire lorsqu’une statine est mal tolérée
chez le patient coronarien ?
How to manage a patient with coronary artery disease intolerant to statin therapy?
#M. Farnier*
POINTS FORTS
Lorsqu’un patient coronarien décrit des signes d’intolérance clinique à une statine, il faut tout faire pour essayer
de maintenir cette famille d’hypolipémiants, en essayant
de changer de molécule ou de réduire la dose si possible.
Seules des élévations majeures confirmées des transaminases (> 3 fois la norme) ou des CPK (> 5 fois la norme)
doivent conduire à un arrêt du traitement par statine.
En cas d’intolérance totale à un traitement par statine, le
choix du ou des hypolipémiants utilisé(s) en remplacement
dépend du profil lipidique et en particulier des taux respectifs de LDL-cholestérol, triglycérides et HDL-cholestérol.
Mots-clés : Statine - Intolérance au traitement - Traitement
hypolipémiant - Maladie coronarienne.
Keywords: Statin - Treatment tolerability - Lipid treatment Coronary artery disease.
augmenter d’autant plus que les objectifs thérapeutiques sont
stricts : LDL-c < 1,0 g/l dans les recommandations françaises
(2) et même objectif optionnel : LDL-c < 0,7 g/l dans les recommandations américaines (3) pour certaines catégories de
patients coronariens à très haut risque.
Ainsi, la statine est tellement indispensable chez le coronarien
que lorsqu’un patient décrit une intolérance à ce traitement, le
premier réflexe doit être de tout faire pour essayer de maintenir
une statine. Cela nécessite des précisions sur l’attitude à adopter
en pratique quotidienne, avant d’envisager les alternatives thérapeutiques en cas d’intolérance totale prouvée aux statines.
PREMIÈRE ATTITUDE : ESSAYER DE MAINTENIR
UNE STATINE CHEZ LE CORONARIEN
Lorsque chez un coronarien surviennent des signes d’intolérance
clinique ou biologique qui peuvent être reliés à la statine utilisée,
il convient d’abord d’apprécier le niveau de cette intolérance, les
plus fréquentes intolérances étant musculaires et hépatiques.
Attitude en cas d’intolérance hépatique
D
ans toutes les études de prévention cardiovasculaire
réalisées avec les statines chez des patients coronariens, le bénéfice cardiovasculaire est indéniable tant
sur la récidive des événements coronaires que sur l’ensemble
des événements vasculaires. De ce fait, une statine fait pratiquement partie intégrante de l’ordonnance type d’un coronarien, à l’exclusion de celle des patients finalement rares en pratique quotidienne ayant soit un taux franchement augmenté
de triglycérides (TG) à l’état basal, soit un taux de LDL-cholestérol (LDL-c) déjà très bas au moment de l’accident coronaire. Plusieurs méta-analyses ont montré une relation directe
entre la réduction du LDL-c et celle du risque cardiovasculaire
(1). De plus, des études récentes ont montré le bénéfice d’une
stratégie thérapeutique intensive par statine à forte dose chez
le patient coronarien stabilisé (TNT, IDEAL) ou au décours
d’un syndrome coronaire aigu (PROVE-IT). Chez le coronarien, l’utilisation de statines à forte dose a donc tendance à
* Point Médical, Dijon.
La Lettre du Cardiologue - n° 399 - novembre 2006
Seules les intolérances hépatiques sévères définies par une élévation des transaminases ALAT ou ASAT de plus de 3 fois la limite
supérieure de la normale doivent conduire à une modification
du traitement avec deux possibilités :
– soit arrêt de la statine si elle était utilisée à sa posologie initiale
recommandée, c’est-à-dire à faible dose ;
– soit réduction de la posologie de la statine, l’augmentation des
transaminases étant souvent dose-dépendante. Si après réduction
de la posologie de la statine, les transaminases reviennent à un
taux acceptable, il faudra s’assurer de la normalisation du LDL-c
et, si nécessaire, envisager des stratégies complémentaires en
utilisant un autre hypolipémiant en association avec la statine
à sa posologie minimale.
Les élévations modérées des transaminases qui inquiètent
souvent le patient, voire le médecin (par exemple, élévation
de l’ordre de 1,5 à 2,5 la norme), n’imposent ni l’arrêt du traitement ni sa modification. En particulier, les patients ayant
un excès de poids abdominal, une stéatose hépatique et une
hypercholestérolémie mixte ont très souvent une augmentation modérée des transaminases, principalement de la variété
ALAT. Les mesures hygiénodiététiques sont à accentuer et
une perte de poids, même modeste, améliore fréquemment
le taux de transaminases.
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Attitude en cas d’intolérance musculaire
Ce sont certainement tous les signes d’intolérance musculaire
qui posent le plus de problèmes dans la pratique quotidienne,
avec des symptômes variés tels que douleurs musculaires ou
articulaires, fatigabilité, crampes, etc. Dans ces circonstances,
un contrôle des créatines phosphokinases (CPK) est nécessaire
et s’il existe des signes cliniques avec élévation confirmée des
CPK à plus de 5 fois la limite supérieure de la norme, il faut :
– soit réduire la dose de statine si elle est utilisée à forte posologie
(là encore, l’intolérance musculaire est souvent dose-dépendante) ;
– soit changer de statine.
Si les signes cliniques sont tolérables par le patient, une augmentation modérée des CPK n’impose aucune modification
du traitement.
En pratique quotidienne
Ce sont surtout des cas d’intolérance clinique musculaire qui
conduisent à l’arrêt – parfois intempestif – d’un traitement par
statine. Un dialogue avec le patient permet souvent de maintenir
un tel traitement en lui expliquant le rapport bénéfice/risque
très positif de cette famille de médicaments, à condition bien
sûr que la tolérance clinique reste acceptable. Les arrêts de
traitement pour intolérance biologique imposant cette attitude
(transaminases supérieures à 3 fois la norme et CPK supérieures
à 5 fois la norme avec signes cliniques) sont finalement relativement rares.
Les intolérances aux statines étant globalement dose-dépendantes, mais également parfois liées à la nature de la statine, une
intolérance totale aux statines ne peut être affirmée qu’après
au moins trois tentatives de traitement par cette famille de
médicaments et en utilisant bien sûr, après le premier échec
les posologies les plus faibles des nouvelles statines testées.
Cette attitude permet d’éviter un certain nombre d’arrêts de
traitement, mais il faut bien reconnaître la réalité de l’intolérance
totale aux statines chez quelques patients.
SECONDE ATTITUDE : EN CAS D’INTOLÉRANCE
TOTALE, PROPOSER UNE ALTERNATIVE
THÉRAPEUTIQUE
Pour un coronarien intolérant aux statines, le renforcement des
mesures hygiéno-diététiques est capital : l’apport en acides gras
saturés qui augmentent le LDL-c doit être le plus possible réduit,
en conseillant parallèlement un apport suffisant en fibres et une
réduction des ingestions de cholestérol alimentaire. La substitution
de graisses saturées par des aliments enrichis en phytostérols est
une alternative intéressante pour ces patients afin de réduire leur
LDL-c, même si le bénéfice cardiovasculaire de tels aliments n’est
pas formellement établi (4). Il faut en revanche être prudent visà-vis de tout produit promu comme devant faire baisser le LDL-c,
mais sans preuve réelle. Le policosanol est un exemple récent, ce
produit n’ayant en fait dans une étude randomisée contre placebo
aucun effet significatif sur le LDL-c (5).
Mais pour atteindre les objectifs thérapeutiques chez des
coronariens intolérants aux statines, faut-il envisager d’autres
alternatives thérapeutiques afin d’abaisser le LDL-c ? Une métarégression (6) d’essais de prévention utilisant non seulement
des statines, mais également des mesures diététiques seules,
des résines et même une méthode chirurgicale montre que les
droites de régression pour les essais statines et non statines
sont similaires, ce qui témoigne d’une relation directe entre
l’abaissement du LDL-c et la réduction du risque de maladie
coronaire. Il est donc parfaitement justifié d’utiliser d’autres
moyens thérapeutiques pour de tels patients intolérants aux
statines.
Les alternatives thérapeutiques qui visent à normaliser le bilan
lipidique sont schématiquement résumées dans le tableau.
Quatre grandes catégories de patients peuvent être individualisées en fonction du profil du bilan lipidique. En effet, non
seulement le taux de LDL-c, mais également les paramètres
TG et HDL-cholestérol (HDL-c) seront à prendre en compte
pour orienter le traitement. Rappelons qu’il est considéré dans
les dernières recommandations de l’AFFSAPS (2) que le taux
normal de TG est inférieur à 1,5 g/l et que celui de HDL-c est
supérieur à 0,40 g/l. L’objectif thérapeutique prioritaire doit
toutefois être la normalisation du LDL-c, lorsque celui-ci est
calculable (TG < 4 g/l).
Tableau. Choix thérapeutiques possibles chez un patient coronarien intolérant aux statines.
Première intention Deuxième intention Troisième intention
LDL-c > 1 g/l
TG, HDL-c normaux
Ézétimibe
ou résine
Ézétimibe + résine
Ézétimibe + résine
+ acide nicotinique
LDL-c > 1 g/l
TG m et/ou HDL-c o
Ézétimibe
Ézétimibe +
fénofibrate
Ézétimibe + acide
nicotinique
Si LDL-c > 1 g/l sous fibrate
TG > 4 g/l
Fibrate
LDL-C < 1 g/l
TG m et/ou HDL-c o
Gemfibrozil
Fibrate + ézétimibe
Acide nicotinique
Fibrate + résine
Acide nicotinique
+ ézétimibe
Patients coronariens avec LDL-c supérieur à 1 g/l, TG
et HDL-c normaux
Le traitement de première intention est soit l’ézétimibe, soit une
résine. En pratique clinique, la priorité est donnée à l’ézétimibe
en raison de sa plus grande commodité d’emploi que celle de
la résine. En monothérapie, la baisse moyenne du LDL-c avec
ézétimibe 10 mg est de l’ordre de 18 % dans les essais cliniques
randomisés publiés (7). Il existe toutefois de grandes variations dans la réponse à l’ézétimibe et, chez certains patients,
la réduction du LDL-c pourra être plus importante que celle
attendue, comme cela a été vérifié chez des patients intolérants
aux statines (8).
La seule résine disponible en France, la colestyramine, est une
alternative, mais son utilisation est souvent peu commode chez
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La Lettre du Cardiologue - n° 399 - novembre 2006
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le coronarien, cette résine devant être prise à distance des autres
médicaments. Une autre résine, le colesevelam, disponible aux
États-Unis mais pas encore en Europe, a comme avantage un
emploi plus aisé en raison, à la fois, d’un moindre risque d’interférence avec les autres traitements et d’un mode de présentation
sous forme de gélules.
Lorsque le LDL-c n’est pas conforme à l’objectif poursuivi, en
deuxième intention peut être utilisée l’association ézétimibe +
résine, l’ézétimibe devant être pris au moins 2 heures avant ou
4 heures après l’administration de la résine.
Enfin, en troisième intention, pourra être envisagée, si nécessaire, une association ézétimibe + résine + acide nicotinique à
libération prolongée (LP).
Indications des LDL-aphérèses
La dernière possibilité thérapeutique chez le coronarien intolérant aux statines est l’utilisation de LDL-aphérèses, technique
lourde qui est réservée aux hypercholestérolémies pures ou
combinées familiales sévères. Compte tenu de la contrainte de
cette technique, il est possible de proposer comme indication
à la LDL-aphérèse chez le coronarien intolérant aux statines,
la persistance d’un LDL-c supérieur à 2 g/l accompagné de
mesures hygiénodiététiques optimisées et un traitement oral
maximal, c’est-à-dire ézétimibe et/ou résine et/ou fibrate ou
acide nicotinique.
CONCLUSION
Patients coronariens avec LDL-c supérieur à 1 g/l
et TG élevés et/ou HDL-c bas
Dans ce cas, l’ézétimibe reste toujours le traitement de choix en
première intention, même si l’effet sur les TG en monothérapie
est modeste. En deuxième intention, l’association ézétimibe +
fénofibrate doit permettre d’obtenir un effet complémentaire
sur les TG et le HDL-c. L’indication de cette association dans les
hyperlipidémies mixtes ou combinées a été obtenue aux ÉtatsUnis et le libellé de l’AMM de l’ézétimibe pourrait être modifié
prochainement en Europe pour donner la possibilité d’utiliser
cette association : l’effet sur le LDL-c est additif entre ézétimibe
et fénofibrate, mais surtout engendré par l’ézétimibe, alors que
les effets sur les TG et le HDL-c sont induits essentiellement
par le fénofibrate (9).
En troisième intention, peut se discuter l’association ézétimibe
+ acide nicotinique LP, mais peu de données sont disponibles
vis-à-vis du bénéfice biologique de cette association (10).
Patients coronariens avec TG supérieurs à 4 g/l
Pour ces patients, le LDL-c n’est pas calculable et le traitement
de première intention doit être un fibrate. Sous fibrate, le LDL-c
est alors le plus souvent évaluable et lorsque le taux reste
supérieur à 1 g/l, les deux possibilités sont soit l’association
fibrate + ézétimibe, soit la substitution du fibrate par l’acide
nicotinique LP, ce dérivé ayant normalement un effet plus net
d’abaissement du LDL-c, mais en moyenne moins d’efficacité
sur les TG. L’emploi de l’acide nicotinique LP à posologie
efficace (1 à 2 g/j) reste toutefois difficile en raison des effets
indésirables, essentiellement des bouffées vasomotrices et
des signes digestifs.
En troisième intention, il est possible d’utiliser l’association
fibrate + résine ou acide nicotinique LP + ézétimibe.
Patients coronariens avec LDL-c inférieur à 1 g/l
mais TG élevés et/ou HDL-c bas
Une étude de prévention cardiovasculaire, l’étude VA-HIT, a
montré le bénéfice du gemfibrozil chez des patients coronariens
avec LDL-c normal et HDL-c bas (11). Il est de ce fait licite
d’utiliser ce fibrate, alors que le choix du fénofibrate n’est guère
logique compte tenu des résultats négatifs dans le sous-groupe
de patients en prévention secondaire de l’étude FIELD (12).
La Lettre du Cardiologue - n° 399 - novembre 2006
Ainsi, même si les stratégies thérapeutiques sont plus difficiles
en cas d’intolérance totale aux statines, des possibilités existent et il est indispensable d’essayer de normaliser au mieux
le bilan lipidique de tout coronarien intolérant aux statines en
proposant d’autres traitements hypolipémiants dont le choix
dépend essentiellement du profil lipidique, une fois les mesures
hygiénodiététiques optimisées.
O
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Baigent C, Keech A, Kearney PM et al. Cholesterol Treatment Trialist’s (CTT)
Collaborators. Efficacy and safety of cholesterol-lowering treatment: prospective
meta-analysis of data form 90,056 participants in 14 randomised trials of statins. Lancet 2005;366:1267-78.
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of the National Cholesterol Education Program. Implications or recent clinical
trials for the National Cholesterol Education Program Adult Treatment Panel III
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4. Patel MD, Thompson PD. Phytosterols and vascular disease. Atherosclerosis
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cardiovascular events in 9,795 people with type 2 diabetes mellitus (the FIELD
study): randomised controlled trial. Lancet 2005;366:1849-61.
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AUTO-ÉVALUATION
Lorsqu’une statine est mal tolérée chez le coronarien, quelles sont parmi les propositions suivantes la
ou les attitude(s) possible(s) ?
1. Réduire la posologie de la statine utilisée.
2. Changer de statine.
3. Arrêter la statine et ne maintenir que les mesures hygiéno-diététiques.
4. Arrêter la statine et proposer une autre classe d’hypolipémiants.
Réponses : 1, 2, 4.
DÉNOMINATION :TAHOR® 10 mg,20 mg,40 mg ou 80 mg comprimés pelliculés.COMPOSITION : Comprimé pelliculé dosé à 10,20,40 mg ou 80 mg d'atorvastatine (sous forme calcique trihydratée) :boîte de 28 comprimés ou boîte de 50 comprimés sous plaquette thermoformée.DONNÉES CLINIQUES :
• Indications thérapeutiques :Indications biologiques : Réduction des hypercholestérolémies pures (type IIa) ou mixtes (type IIb et III) en complément d'un régime adapté et assidu.Hypercholestérolémie familiale homozygote,en addition à d'autres traitements hypolipémiants (notamment LDL aphérèse)
ou lorsque de tels traitements ne sont pas disponibles.Les comprimés à 80 mg sont réservés aux formes sévères d’hypercholestérolémie notamment aux formes familiales homozygotes. Indications basées sur des études cliniques d’intervention : Réduction des événements coronaires chez des patients
hypertendus traités avec 3 facteurs de risque en prévention primaire, avec ou sans hyperlipidémie associée. Prévention des évènements coronaires et cérébrovasculaires chez des patients diabétiques de type 2 avec un autre facteur de risque, avec ou sans hyperlipidémie associée • Posologie et mode
d’administration : Prescription en association avec le régime, en prise unique à tout moment de la journée, indépendamment des repas. Posologie initiale : 10 mg/jour. La réponse thérapeutique s'observe en 2 semaines et est habituellement maximale après 4 semaines. Cette dose permet un contrôle
satisfaisant chez la majorité des patients. Si nécessaire, adaptation posologique à intervalle d'au moins 4 semaines, en fonction de l'évolution de la cholestérolémie. Posologie usuelle : 10 voire 20 mg/j dans les hypercholestérolémies modérées. Formes sévères (notamment dans les formes familiales
homozygotes) : des posologies plus élevées peuvent être nécessaires. Dose maximale recommandée : 80 mg. Insuffisant rénal, sujet âgé : il n’est pas nécessaire d’ajuster les doses. Traitements associés : l'atorvastatine peut être associée aux chélateurs des acides biliaires. • Contre-indications : Ce
médicament ne doit jamais être prescrit dans les cas suivants : hypersensibilité à l’un des constituants du médicament ; affection hépatique évolutive ; élévation prolongée des transaminases sériques ; en association avec l’itraconazole, le kétoconazole, la télithromycine, le stiripentol et la delavirdine ;
chez la femme qui allaite.Ce médicament est généralement déconseillé en cas d’association aux fibrates.• Mises en garde spéciales et précautions particulières d’emploi : Interrompre le traitement en cas de découverte d’une grossesse.Tenir compte de la présence de lactose. Surveillance hépatique :
avant puis régulièrement après l’instauration du traitement ainsi qu’en cas de signes ou de symptômes évocateurs d’une altération hépatique. Surveillance des transaminases plus fréquente en cas de prescription des doses les plus élevées. Interrompre le traitement en cas d’augmentation persistante
des transaminases ALAT ou ASAT au-delà de 3 fois la limite supérieure de la normale. Effets musculaires : Comme les autres inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase, l'atorvastatine peut affecter les muscles squelettiques et entraîner des myalgies, myosites et myopathies, pouvant rarement évoluer vers
une rhabdomyolyse, caractérisée par des taux élevés de CPK (plus de 10 fois la LSN), une myoglobinémie et une myoglobinurie et pouvant entraîner une insuffisance rénale, et être fatale dans certains cas. Chez les patients asymptomatiques traités par statine, pas de recommandation de dosage régulier
des taux de CPK ou d'autres enzymes musculaires. Chez les patients présentant des facteurs prédisposant à une rhabdomyolyse et chez ceux présentant des symptômes musculaires pendant un traitement par une statine, recommandation de dosage des CPK avant toute initiation d'un traitement par
statine. Avant initiation du traitement : Contrôler le taux de CPK dans les situations suivantes :insuffisance rénale,antécédent personnel ou familial de maladies musculaires génétiques,antécédent personnel de toxicité musculaire lors d'un traitement par une statine ou un fibrate,abus d'alcool,hypothyroïdie,
patients âgés (> 70 ans). Dans ces situations, réévaluer régulièrement le bénéfice/risque du traitement et assurer une surveillance clinique régulière. Ne pas débuter le traitement si le taux basal de CPK est significativement élevé (plus de 5 fois la LSN). Mesure de la CPK : Ne pas mesurer la CPK après
un exercice physique important ni en présence d'une autre cause possible d'augmentation. En cas d'élévation significative de la CPK (plus de 5 fois la LSN) avant traitement, recontrôler systématiquement dans les 5 à 7 jours pour confirmer les résultats. Si le taux initial de CPK > 5 fois la normale est
confirmé,ne pas initier le traitement. Pendant le traitement : demander aux patients de signaler rapidement toute douleur musculaire inexpliquée,crampe ou faiblesse musculaire,en particulier si elles s'accompagnent de malaise ou de fièvre ; en cas d’apparition de symptômes sous traitement effectuer
un dosage de CPK ; interrompre le traitement si le taux CPK est significativement élevé (plus de 5 fois la LSN) ; si les symptômes musculaires sont sévères et provoquent une gêne quotidienne envisager l’arrêt du traitement,même si le taux de CPK ne dépasse pas 5 fois la LSN ; si les symptômes disparaissent
et que le taux de CPK redevient normal envisager la réintroduction de l’atorvastatine ou d’une autre statine à la dose la plus faible sous étroite surveillance ; interrompre le traitement en cas d’élévation cliniquement significative du taux de CPK (plus de 10 fois la LNS) ou de diagnostic ou de suspicion de
rhabdomyolyse. Dans le traitement des hypercholestérolémies familiales homozygotes, il n’existe à l’heure actuelle que peu de données chez l’enfant.• Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interaction : Associations contre-indiquées : itraconazole, kétoconazole, stiripentol,
delavirdine,télithromycine. Association déconseillée : fibrates,gemfibrozil. Associations nécessitant des précautions d’emploi : anticoagulants oraux,vérapamil,diltiazem,erythromycine,clarithromycine,ciclosporine,inhibiteurs de protéases. Association à prendre en compte : jus de pamplemousse.
• Effets indésirables : Les évènements indésirables ci-dessous sont listés selon la classification MedDRA par système-organe et par ordre de fréquences:Très fréquents ( 1/10),fréquents ( 1/100 et < 1/10),peu fréquents ( 1/1 000 et < 1/100),rares ( 1/10 000 et < 1/1 000),très rares (< 1/10 000).
Les effets indésirables sont généralement discrets et transitoires. Affections hématologiques et du système lymphatique : Peu fréquent :Thrombocytopénie. Affections du système immunitaire : Peu fréquent :Réaction d’hypersensibilité (urticaire). Troubles du métabolisme et de la nutrition : Peu fréquents :
Hypoglycémie, hyperglycémie, anorexie, prise de poids. Affections psychiatriques : Fréquent : insomnie. Affections du système nerveux : Fréquents : Hypoesthésie, paresthésie, vertiges, céphalées. Peu fréquents : Neuropathie périphérique, amnésie. Affections de l’oreille et du labyrinthe : Peu fréquents :
Acouphènes. Affections gastro-intestinales : Fréquents : Nausées, diarrhées, douleurs abdominales, dyspepsie, constipation, flatulences : Peu fréquents :Vomissements Rare : Pancréatite. Affections hépatobiliaires : Rares : Hépatite, ictère cholestatique. Affections de la peau et des tissus sous-cutanés :
Fréquents :Prurit,éruption.Peu fréquents :Alopécie.Rare :Eruption bulleuse.Très rares :Oedème de Quincke,syndrome de Stevens-Johnson,syndrome de Lyell. Affections musculo-squelettiques et systémiques : Fréquents :Myalgie,arthralgie,douleur dorsale (cf.rubrique Mises en garde et précautions
particulières d’emploi).Rares :Myosite,crampes musculaires (cf.Mises en garde et précautions particulières d’emploi).Très rares : Rhabdomyolyse,myopathie,tendinopathies parfois compliquées de rupture (cf.Mises en garde et précautions particulières d’emploi). Affections des organes de reproduction
et du sein : Peu fréquent :Impuissance. Troubles généraux et anomalies au site d’administration : Fréquents :Asthénie,douleurs thoraciques.Peu fréquent :Malaise.Rares :Oedème,œdème périphérique.Investigations :Fréquents :Élévation des enzymes hépatiques :ASAT,ALAT (principalement en relation
avec une cholestase), augmentation des CPK (cf. rubrique Mises en garde et précautions particulières d’emploi). PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES : • Propriétés pharmacodynamiques : HYPOCHOLESTÉROLÉMIANT ET HYPOTRIGLYCÉRIDÉMIANT/INHIBITEUR DE L'HMG-CoA RÉDUCTASE. Code
ATC : C10 AA05. Prévention des complications cardiovasculaires : Dans l’étude Collaborative Atorvastatin Diabetes Study (CARDS), l’effet de l’atorvastatine sur les évènements coronaires et cérébrovasculaires mortels et non mortels a été évalué chez 2838 patients atteints de diabète de type 2 âgés de
40 à 75 ans,sans antécédent de maladies cardiovasculaires et avec un taux de LDL 4,14 mmol/l (160 mg/dl) et de TG 6,78 mmol/l (600 mg/dl).Par ailleurs,tous les patients avaient au moins un des facteurs de risque cardiovasculaire suivants :hypertension,tabagisme,rétinopathie,microalbuminurie
ou macroalbuminurie. Dans cette étude randomisée, en double aveugle, multicentrique, contrôlée versus placebo, les patients recevaient soit de l’atorvastatine à la dose de 10 mg/jour (n = 1 428) soit un placebo (n = 1 410) durant une période moyenne de 3,9 ans. L’effet du traitement par atorvastatine
sur le critère primaire ayant atteint le seuil d’arrêt de l'étude prédéfini pour l’efficacité, CARDS a été arrêtée 2 ans avant la date prévue. L’atorvastatine a réduit significativement : la fréquence des évènements cardiovasculaires majeurs (critère composite associant l’infarctus du myocarde sévère mortel
et non mortel, l’infarctus du myocarde asymptomatique, la mort d’origine coronaire aiguë, l’angor instable, le pontage coronarien par greffe, l’angioplastie transluminale percutanée, la revascularisation, l’AVC) de 37 % (p = 0,0010), (placebo 9,0 %, atorvastatine 5,8 %) ; la fréquence des infarctus du
myocarde sévères mortels et non-mortels et des infarctus du myocarde asymptomatiques de 42 % (p = 0,0070), (placebo 4,5 %, atorvastatine 2,7 %) ; la fréquence des AVC mortels et non mortels de 48 % (p = 0,0163), (placebo 2,8 %, atorvastatine 1,5 %). L’incidence globale des effets indésirables
ou des effets indésirables sévères était similaire dans les deux groupes. PRÉSENTATION ET NUMÉRO D’IDENTIFICATION ADMINISTRATIVE : Modèle ville : TAHOR® 10 mg, comprimé pelliculé, boîte de 28 comprimés : AMM n° 343 067.5 ; boîte de 90 comprimés : AMM n° 371 992.1.
TAHOR® 20 mg, comprimé pelliculé, boîte de 28 comprimés : AMM n° 343 068.1 ; boîte de 90 comprimés : AMM n° 371 993.8. TAHOR® 40 mg, comprimé pelliculé, boîte de 28 comprimés : AMM n° 343 069.8 ; boîte de 90 comprimés : AMM n° 371 994.4. TAHOR® 80 mg, comprimé pelliculé,
boîte de 28 comprimés : AMM n° 355 575.0 ; boîte de 90 comprimés : AMM n° 371 995.0. Modèle hôpital : TAHOR® 10 mg, comprimé pelliculé, boîte de 50 comprimés : AMM n° 560 302.2. TAHOR® 20 mg, comprimé pelliculé, boîte de 50 comprimés : AMM n° 560 304.5. TAHOR® 40 mg,
comprimé pelliculé, boîte de 50 comprimés :AMM n° 560 306.8.TAHOR® 80 mg, comprimé pelliculé, boîte de 50 comprimés :AMM n° 355 576.7. PRIX : TAHOR® 10 mg : 22,88 (28 cp) ; 66,39 (90 cp).TAHOR® 20 mg : 40,23 (28 cp) ; 117,55 (90 cp).TAHOR® 40 mg : 43,16 (28 cp) ;
126,97 (90 cp). TAHOR® 80 mg : 43,16 (28 cp) ; 126,97 (90 cp). CTJ : 0,82 (cp 10 mg, bte de 28), 0,74 (cp 10 mg, bte de 90) ; 1,44 (cp 20 mg, bte de 28), 1,31 (cp 20 mg, bte de 90) ; 1,54 (cp 40 mg, cp 80 mg, bte de 28), 1,41 (cp 40 mg, cp 80 mg, bte de 90).
CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DÉLIVRANCE : Liste I. Remb. Séc. Soc. à 65 % - Collect. - Seul TAHOR® 10 mg est remboursé dans les indications basées sur des études cliniques d’intervention. EXPLOITANT : Pfizer – 23-25, avenue du Docteur Lannelongue
– 75014 Paris – Tél. (information médicale) : 01 58 07 34 40. ® : Marque déposée. Date de révision d’AMM : 22/03/2006. Pour plus d’informations, se référer au Résumé des Caractéristiques du Produit. Version n° 006-08/06.
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La Lettre du Cardiologue - n° 399 - novembre 2006