Beaucoup de joie autour du « grand blond

magazine
« 6 VILLAGES POUR 2006 »
L’acteur allemand Peter Lohmeyer dans un centre SOS Villages d’Enfants à Tehuacán.
PHOTOS : PAUL HAHN
Beaucoup de joie
autour du « grand blond »
Dans le cadre du projet « 6 villages pour 2006 », 800 enfants du
Brésil, du Mexique, du Nigeria, d’Afrique du Sud, du Vietnam et
d’Ukraine auront un nouveau foyer. L’acteur allemand Peter Lohmeyer
s’est rendu dans l’un d’entre eux au Mexique. FIFA magazine
l’a accompagné.
PAR PAUL HAHN
U
n acteur allemand nous rend
visite ? Le petit Francisco en
reste bouche bée de stupéfaction. Ce garçon de 9 ans vit avec ses
frères et sœurs dans la maison numéro
12 du Village d’Enfants de Tehuacán.
Ce qui étonne le plus Francisco, c’est ce
grand homme aux cheveux blonds et aux
yeux bleus qui vient de passer la porte.
Pas de doute, ce doit être un acteur, un
acteur célèbre ; l’étranger est suivi de près
par un caméraman tandis qu’une autre
personne enregistre ce qu’il dit avec un
magnétophone.
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MAI 2006
Il se présente, il s’appelle Peter Lohmeyer. Francisco est un peu timide. Ses
frères et sœurs restent prudemment derrière le vieux canapé marron, d’où ils ne
quittent pas des yeux ce grand blond et
son cameraman. Lorsqu’il explique qu’il
a joué dans « le Miracle de Berne », film
qui relate la victoire de l’Allemagne en
Coupe du Monde 1954, la glace se brise
enfin entre lui et Francisco mais aussi ses
frères Pedro, Leonardo, Oscar, Gustavo
et Rubén. Il s’y connaît en football et
c’est déjà rassurant.
55 000 ENFANTS
Nancy, la sœur de Francisco, prend
son album de photos et le visiteur s’est
entre-temps installé sur le canapé. Entouré des huit jeunes mexicains, il découvre photo après photo la vie d’un
village d’enfants. C’est à ce moment que
surgit Rubén, cinq ans, tout fier avec son
masque de plongée et son tuba. Tout
excité qu’il est, il ne remarque pas qu’il
risque de trébucher à tout moment sur
son lacet défait. Lohmeyer le prend sur
ses genoux. Lui-même père de quatre enfants, il montre à Rubén comment bien
nouer ses chaussures de sport. Mais déjà,
de petites mains s’agrippent à l’acteur et
l’entraînent dans la chambre. Poupées,
petites voitures, photos et affiches de
chanteurs mexicains, Lohmeyer a droit
à une visite guidée.
L’acteur expliquera plus tard à quel
point il a tout de suite ressenti chez ces
enfants le besoin d’un père. En mission
officielle au Mexique en sa qualité de
parrain du nouveau village de Morelia
dans le cadre de « 6 villages pour 2006 »,
le père de famille qu’est Lohmeyer est
néanmoins envahi de profonds sentiments. Il est séduit par la bonne entente
qui règne entre les mères SOS et les
enfants. En tant qu’acteur, Lohmeyer
est habitué à éveiller des émotions chez
le public, mais il sait aussi remarquer
quand on lui joue la comédie : « Ici,
tout est vrai. Je suis très impressionné
par les personnes qui travaillent dans
le village d’enfants ; elles s’investissent
corps et âme et font tout pour que cela
marche bien dans les familles ».
C’est le cas de Maria Dolores Martinez Aquino, mère SOS responsable de la
maison n°12, et elle contribue à concrétiser aussi au Mexique l’idée de Hermann
Gmeiner, fondateur autrichien de SOS
Villages d’Enfants International. Les enfants dont le destin familial est souvent
bien triste doivent apprendre à vivre
sous un nouveau toit et avec d’autres enfants ; ils doivent également apprendre à
éprouver amour et confiance envers leur
nouvelle mère. Le Village SOS sert d’une
part de communauté et d’autre part de
refuge à l’enfant. Et Lohmeyer de résumer : « pour moi, une famille c’est un
foyer ! », et c’est ainsi qu’il voit les quelque 450 villages répartis dans 131 pays.
Ils permettent à 55 000 enfants et adolescents de retrouver un foyer.
Lohmeyer a emmené avec lui ses deux
enfants, Louis et Lola Klamroth, lors de
la visite du Village SOS de Tehuacán.
Tous deux ont aussi joué dans « Le Miracle de Berne ». Louis y incarne un garçon
à tout faire, sorte de porte-bonheur de la
vedette allemande Helmut Rahn. Peter
Lohmeyer souhaite pourtant montrer à
ses enfants le vaste monde, eux qui furent très protégés durant leur enfance et
sont déjà sous les feux de la rampe. C’est
pourquoi il n’a pas hésité à les mettre en
contact avec des enfants qui ont perdu
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magazine
« 6 VILLAGES POUR 2006 »
père et mère et ont dû se rebâtir un foyer
au Village SOS.
RIEN N’EST TROP BEAU
®
© 2004 Anheuser-Busch, Inc., Brewers of Budweiser Beer, St. Louis MO
BRINGS THE GAME TO LIFE.
L’après-midi, un match de football est
organisé malgré une chaleur étouffante.
Entre les rapides et agiles Mexicains, les
Lohmeyer ont su tirer leur épingle du
jeu. Après une heure d’un match riche
en buts, les garçons – en nage – laissent
la place aux filles, prouvant bien là que le
football n’est pas réservé aux hommes.
« Le football, c’est ma deuxième vie »,
lance Lohmeyer. Ce sport magnifique
n’est parfois qu’affaire de commerce, et
de colossales sommes d’argent y sont investies ; si SOS Villages d’Enfants pouvait un jour disposer ne serait-ce que
d’une infime partie de cet argent, ce serait déjà une victoire, et l’acteur aurait le
sentiment d’avoir accompli sa mission.
A sept heures de route au nord-ouest
de Tehuacán se trouve Morelia. Cette
ville perchée à 2000 m d’altitude est la
capitale de l’Etat de Michoacán. Sur les
hauteurs de la ville se détache le rouge vif
d’un bâtiment de briques en construction. Avec un si bel emplacement et une
vue panoramique sur cette ville qui a été
classée par l’UNESCO patrimoine mondial de l’humanité en 1991, pareille demeure ne saurait être habitée que par un
homme aisé. Il n’en est rien. L’architecte
Javier Venegas Escalante raconte : « Je
construis ici des maisons, des hôpitaux
et des écoles depuis 28 ans, mais un village d’enfants pour la Coupe du Monde
est quelque chose de particulier ».
Depuis que les travaux ont commencé
en juillet dernier, l’architecte se rend sur
le chantier tous les jours pour surveiller
le travail des 45 maçons qui œuvrent à
la construction du premier étage des 14
maisons qui accueilleront les 108 enfants
du village.
Escalante déroule ses plans et suit une
ligne avec la main gauche ; de la main
droite, il dessine des toits imaginaires
sur lesquels des panneaux solaires assureront le chauffage des maisons. Soudain,
il rompt ses harmonieux mouvements :
là, il y aura le terrain de football. Il sera
L’architecte montre à Lohmeyer le village de Morelia.
Shevchenko, Jorginho,
Helmer et Löw
« 6 villages pour 2006 » est un projet commun de la FIFA et de SOS Villages d’Enfants,
association que la Fédération Internationale de Football soutient depuis 1995. Sa campagne de sensibilisation de la Coupe du Monde de la FIFA, Allemagne 2006 s‘inscrit sous
le slogan « Ne mettez pas les enfants hors-jeu ».
Dans le cadre de ce projet, un nouveau Village d’Enfants SOS sera construit au Brésil, au
Mexique, au Nigeria, en Afrique du Sud, au Vietnam et en Ukraine. Dans ces nouveaux
Villages d’Enfants SOS, 800 enfants trouveront la stabilité d’un foyer et 1000 familles
pourront également avoir recours à l’aide proposée dans les centres sociaux SOS.
Pour la construction comme pour l’entretien des villages sur cinq ans, 18 millions d’euros
sont nécessaires. La FIFA et SOS Villages d’Enfants sollicitent donc ensemble entreprises
et sponsors, clubs et fédérations, mais aussi tous les amateurs de football pour soutenir
financièrement cet ambitieux projet.
Andreï Shevtchenko (Milan AC, Ukraine) et Joachim Löw (entraîneur assistant de l’équipe
nationale allemande) ont récemment déclaré leur engagement dans la campagne « 6
villages pour 2006 », mais des légendes telles que Jorginho (Brésil) ou Thomas Helmer
(Allemagne) soutiennent depuis longtemps cette campagne.
Sönke Wortmann, réalisateur du « Miracle de Berne », a accepté de parrainer le nouveau
village qui sera construit au Brésil, à Recife, et a également tourné un spot télévisé présentant le village et visant à solliciter la générosité de tous. Peter Lohmeyer, qui joue dans
le film de Wortmann le rôle de Richard Lubanski, prisonnier de guerre revenu au pays,
s’engage quant à lui pour le village de Morelia au Mexique.
grand et l’emplacement a été choisi avec
précision.
Lohmeyer, parrain de ce Village d’Enfants SOS, est très impressionné. « C’est
extraordinaire de voir comment quelque
chose de beau prend forme et grandit »,
lâche-t-il peu de temps avant son départ.
« C’est toujours le travail d’équipe qui
paye, et Hermann Gmeiner l’avait déjà
compris. »
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Etes-vous un
crack en foot ?
QUIZ
QUIZ
magazine
Ronaldo ouvre la marque en finale en 2002. – L’Estadio Centenario de Montevideo.
– L’attaquant argentin Gabriel Batistuta.
La Coupe du Monde de la FIFA 2006
approche à grands pas. Testez une avantdernière fois encore vos connaissances sur
l’histoire de cette compétition. FIFA magazine
reviendra après « Le grand rendez-vous de
l’amitié » avec un tout nouveau quiz.
B : Les joueurs ont consommé du whisky de manière
régulière et excessive pendant le tournoi.
C : L’arbitre a pris plusieurs décisions allant de toute
évidence à l’encontre des Ecossais.
3. Quel pays occupe la 69e place, soit la dernière,
du classement éternel de la Coupe du Monde de
la FIFA (deux participations en CM, six matches,
six défaites, 1 but inscrit pour 22 concédés) ?
A : la Nouvelle-Zélande
B : la Bolivie
C : le Salvador
4. Quelle équipe a remporté le Prix du Fair-play de
la FIFA lors de la CM 2002 ?
A : la Belgique
B : la Suède
C : le Japon
5. L’unique participation de la Grèce à une CM
remonte à 1994. Combien de points cette
équipe a t-elle remportés lors des matches de
groupes disputés contre le Nigeria, la Bulgarie et
l’Argentine?
A : aucun
B : un
C : deux
6. Sur quel score s’est achevée la finale de la CM
1982, disputée entre l’Italie et la RFA ?
La sélection grecque en 1994. – Les Italiens Paolo
Rossi et Marco Tardelli (n°14) jubilent après leur
victoire en 1982.
A : 3-1
B : 3-2
C : 2-1
7. Les Suédois, organisateurs de la CM 1958, sont
PHOTOS : IMAGO
parvenus cette année-là en finale pour la seule et
unique fois de leur histoire en Coupe du Monde
1. Quel poste occupait Franz Beckenbauer lors de la
et ont été battus 5-2 par le Brésil. Quel était le
finale de la CM 1966 (Angleterre-Allemagne 4-2
nom de l’ancien sélectionneur de la Suède ?
a. p.) ?
A : Ake Smorenbrand
A : défenseur
B : milieu de terrain
C : Il a été forfait sur blessure.
2. Quelle raison invoquèrent les représentants des
médias écossais pour l’élimination prématurée
de leur équipe lors de la CM 1978 ?
A : L’entraîneur Ally MacLeod a pris plusieurs décisions
inappropriées.
B : Jan-Ove Allström
C : George Raynor
8. En quelle année une équipe asiatique a-t-elle
participé pour la toute première fois à une
Coupe du Monde ?
A : 1938
B : 1958
C : 1962
PHOTOS : ACTION IMAGES, IMAGO (2)
9. Quel Argentin a inscrit le plus grand nombre de
buts (10 au total) en Coupe du Monde ?
A : Guillermo Stábile
B : Diego Maradona
C : Gabriel Batistuta
10. Thomas N’Kono a participé à trois Coupes du
Monde : 1982, 1990 et 1994. Quel était le signe
distinctif de ce gardien camerounais ?
A : Il portait un long jogging d’entraînement.
B : Il ne portait pas de gants.
C : Il portait le numéro 14.
11. Un coup de théâtre s’est produit après la victoire
de l’Angleterre en 1966, lors du banquet donné
en l’honneur du nouveau champion du monde.
Lequel ?
A: L’association anglaise refusa l’entrée aux épouses des
joueurs.
B: Les joueurs apprirent qu’ils ne recevrait pas de primes
de victoire.
C: La salle du banquet fut inondée à la suite d’une
rupture des canalisations.
12. Dans quel stade de Montevideo la finale de la
première Coupe du Monde 1930 a-t-elle été
disputée ?
A : l’Estadio Centenario
B : l’Estadio Monumental
C : le Parque Central
13. La demi-finale de la CM 1970 entre l’Italie et
l’Allemagne compte parmi les meilleurs matches
de l’histoire du football. Laquelle de ces
affirmations est incorrecte ?
A : L’Italie a remporté le match 4-3.
B : La température sur le terrain a atteint les 50°.
C : Trois buts ont été marqués au cours des prolongations.
14. Ronaldo a terminé meilleur buteur de la CM
2002. Combien de buts a-t-il inscrits ?
15. Pour quelle raison les Etats-Unis ont-ils fait
sensation lors de la CM 1950 ?
A : Ils ont remporté un match de groupes avec seulement huit joueurs.
B : Ils ont battu l’Angleterre 1-0.
C : Le match qu’ils disputèrent face au futur champion
du monde brésilien s’est achevé sur un nul 0-0.
16. A combien de Coupes du Monde Franz
Beckenbauer a-t-il participé en tant que joueur
et entraîneur ?
A : quatre
B : cinq
C : six
17. Contre quelle équipe l’Anglais David Beckham
a-t-il fait ses débuts en Coupe du Monde, en
1998 en France ?
A : la Colombie
B : la Roumanie
C : la Tunisie
18. Lors de la CM 1998, seul un joueur est parvenu
à inscrire trois buts en un match. De qui
s’agit-il ?
A : Gabriel Batistuta
B : Davor Suker
C : Luis Hernández
19. Lequel de ces trois pays compte le plus de participations en Coupe du Monde ?
A : l’Angleterre
B : l’Espagne
C : le Mexique
20. Thierry Henry a participé jusqu’à présent à deux
Coupes du Monde. Combien de buts le Français
a-t-il inscrits au total en 1998 et 2002 ?
A : deux
B : trois
C : cinq
A : six
B : sept
C : huit
Réponses page 59.
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LE NOUVEL ENTRETIEN
PHOTO: IMAGO
magazine
25 QUESTIONS
25 RÉPONSES
Tsuneyasu Miyamoto
Né le : 7 février 1977 à Osaka (Japon)
Nationalité : japonaise
Taille : 1,76 m
Poids : 72 kg
Poste : Défenseur (capitaine de l’équipe
nationale du Japon)
Club : Gamba Osaka (Japon). Après avoir
été junior entre 1992 et 1994, Miyamoto
fait ses débuts professionnels le 24 juin
1995 ; depuis, il a disputé 265 matches de
championnat et marqué 6 buts.
1. Que représente pour vous le football ?
L’objet de ma dévotion.
2. Enfant, quel club souteniez-vous ?
60 sélections en équipe nationale du Japon,
3 buts.
Palmarès : 1993 : participation au Championnat du Monde U-17 de la FIFA. 1997 :
participation au Championnat du Monde
Juniors de la FIFA. 2000 : participation au
Tournoi Olympique de Football. 2002 :
huitième de finaliste de la Coupe du Monde.
2004 : vainqueur de la Coupe d’Asie. 2005 :
champion du Japon.
Etat au 31 janvier 2006
La sélection japonaise.
3. Aviez-vous des idoles ?
Oui, Diego Maradona.
4. Qui est actuellement le meilleur joueur du
monde ?
5. Qui joue aujourd’hui le plus beau football ?
Le FC Barcelone.
6. Votre plus beau souvenir de football ?
Gagner le championnat avec Gamba Osaka, après
une victoire sur le club de Kawasaki Frontal en
décembre 2005.
10. Votre film favori ?
Will Hunting.
11. Votre ville favorite ?
Paris.
12. Votre plat favori ?
7. Votre plus grande déception de football ?
Difficile d’en isoler une seule… il y en a tant. Disons
que marquer un but contre mon camp m’affecte
toujours beaucoup.
8. Votre musique favorite ?
Le R&B.
9. Votre livre favori ?
Les livres de Ryotaro Shiba (romancier populaire
décédé en 1996, célèbre pour ses ouvrages inspirés de
l’histoire du Japon).
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PHOTO : IMAGO
Ronaldinho.
Les pâtes.
13. Votre passe-temps favori ?
Faire un tour en voiture.
14. Qui est le plus grand personnage de
l’histoire ?
Jésus-Christ.
15. Votre plus grande qualité ?
La concentration.
16. Votre plus grand défaut ?
J’ai tendance à m’ennuyer rapidement.
17. Qu’appréciez-vous chez une femme ?
L’élégance.
18. Et chez un homme ?
La même chose.
19. Quelle est votre plus grande source de
dépenses ?
21. Comment voyez-vous l’avenir ?
J’ai peur qu’il ne s’annonce pas très bien.
22. Qu’est-ce que la beauté pour vous ?
Ce à quoi je voudrais tendre en permanence.
23. Où aimeriez-vous passer vos vacances ?
En Finlande.
24. Qui aimeriez-vous rencontrer ?
Moi même, à ma naissance.
Les repas au restaurant.
20. De quoi avez-vous peur ?
De n’importe quelle catastrophe.
25. Qui remportera la Coupe du Monde de
la FIFA, Allemagne 2006 ?
L’Italie ou le Brésil.
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Steve Cromwell,
sauvé par le football
Steve Cromwell a grandi dans
l’ancienne
colonie
néerlandaise
d’Amérique du Sud qu’est le Surinam, d’où ses parents n’ont pas
tardé à l’envoyer aux Pays-Bas pour
qu’il étudie et devienne avocat. Mais
Cromwell ne se sentait pas bien en
Europe ; il souffrait de sa couleur
de peau. « A l’époque, dans les années 60, il n’y avait pas beaucoup
de noirs aux Pays-Bas. Il fallait toujours faire deux fois plus pour avoir
de la reconnaissance », se souvientil aujourd’hui. C’est loin de chez lui,
dans la rue, que Cromwell a commencé à jouer au football. Il n’allait
pas y rester longtemps. Il est contacté par des clubs professionnels à 13
ans, mais préfère s’engager avec un
club plus modeste, le SVV Schiedam.
A l’âge de 16 ans, il rejoint le Sparta Rotterdam et fait alors ses débuts
dans l’élite : une ascension fulgurante
qui laisse entrevoir une belle carrière
professionnelle. Une grave blessure,
et c’est ensuite la descente aux enfers : Cromwell se fait une double
fracture tibia-péroné lors d’un tournoi de jeunes à Amsterdam. Plusieurs
ligaments sont également rompus et,
après de multiples opérations, son
tendon d’Achille se retrouve raccour-
ci. Pendant deux ans, il se bat pour
revenir sur un terrain de football, en
vain. Sa carrière est terminée. Au fond
du gouffre, Cromwell commence à
fumer de la cocaïne et de l’héroïne.
« Accro » pendant 14 ans, il dort dans
la rue et les halls d’immeuble ; puis il
commence à doucement remonter
à la surface, à fréquenter les salles
de gym, les piscines municipales, et
quitte enfin la dépendance. En 2004,
un journal gratuit néerlandais lui propose d’entraîner l’équipe nationale
des sans-abri. Il accepte. Pendant six
mois, il prépare l’équipe pour la Coupe du monde des sans-abri, organisée en juillet dernier à Edimbourg
(Ecosse). La sélection néerlandaise se
classe sixième. C’est pour Cromwell
une grande victoire. A force de courage et de volonté, il a remonté une
pente qui semblait infranchissable.
« Le football m’a sauvé », confie-t-il.
Aujourd’hui, trois clubs le demandent
pour diriger leurs équipes de jeunes
et, à côté de cela, il souhaite passer
ses diplômes d’entraîneur. Il aspire
également à reprendre un jour une
équipe de sans-abri car « le vrai travail est dans la rue ».
Un seul but a suffi au Marocain
Mustapha Hadji pour connaître
la célébrité : en match de groupes
contre la Norvège (2-2) lors de France
98, il marque un but splendide. Cette année lui a d’autant plus souri
qu’il a été élu footballeur africain de
l’année. Auteur de 13 buts en 54 sélections, Hadji est un élégant milieu
offensif qui, après avoir fait les beaux
jours de l’AS Nancy Lorraine, a évolué
à La Corogne ou encore à Aston Vil-
Steve Cromwell.
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MAI 2006
PHOTO : MAURICIO BUSTAMANTE
De gauche à droite : le Marocain Mustapha Hadji, le Japonais
Hidetoshi Nakata et l’Argentin Roberto Abbondanzieri.
PHOTOS : AFP, IMAGO (2)
la. Hadji a maintenant 34 ans mais il
joue encore – même si c’est dans les
profondeurs du classement de deuxième division allemande. Arrivé l’an
passé au FC Saarbrücken, il a promis
d’offrir la Bundesliga aux supporters.
Loin de jouer la montée, le FCS se
bat actuellement pour le maintien. Le
Marocain est sous contrat jusqu’en
2008 et n’envisage pas de départ anticipé malgré ce mauvais classement :
« Le club m’a fait confiance l’an dernier et je compte bien me montrer reconnaissant. Je resterai donc au club
– même en troisième division ». Voici
un état d’esprit fort louable – surtout
de la bouche d’une ancienne star.
S’il est connu dans le monde entier,
le milieu de terrain japonais Hidetoshi Nakata est littéralement adulé
dans son pays. Mais quel homme
est-il en dehors du terrain ? Un magazine sportif allemand a révélé
quelques détails de la vie du joueur
de 29 ans, comme par exemple ses
collections de 150 lunettes de soleil
et de plus de 100 paires de chaussures. « On se sent mieux quand on
est bien habillé et qu’on prend soin
de soi », explique Nakata. Le joueur
de Bolton aime aussi les voyages. Il a
déjà visité 25 pays, et New York est
sa ville préférée : « Je me sens bien
là-bas ». Bien qu’il ait au Japon sa
propre émission de télévision sur le
football, Nakata n’est pas obnubilé
par le ballon rond en dehors du ter-
rain : « Je regarde peu de football à la
télévision ; j’ai aussi une autre vie. Je
lis beaucoup, je regarde des films, je
voyage et passe beaucoup de temps
devant l’ordinateur. » Inutile de préciser que Nakata a hâte d’être en
Allemagne ; parce qu’il espère aller
loin avec la sélection japonaise, mais
aussi pour une autre raison : « J’ai
appris qu’il n’y avait pas de limitation de vitesse sur les autoroutes allemandes, alors j’aimerais bien rouler à
300 km/h. » Encore faut-il qu’il emporte sa Porsche avec lui…
L’avant-centre André Urbing,
aujourd’hui âgé de 60 ans, a évolué en seconde division luxembourgeoise. Un de ses faits d’armes est
d’avoir inscrit six buts en l’espace de
30 minutes. Ce n’est qu’à l’âge de 40
ans qu’il a raccroché les crampons,
pour embrasser une carrière d’arbitre
en 1985. Dix ans plus tard, un de
ses oncles attire son attention sur
l’organisation humanitaire Médecins
sans Frontières. Depuis lors, Urbing –
une seule fois expulsé dans sa longue
carrière – reverses ses émoluments à
cette organisation. Et plus de 40 000
euros ont ainsi pu être recueillis. Médecins sans Frontières peut compter
sur d’autres donations d’Urbing car
ce n’est qu’à 65 ans qu’il compte
s’arrêter d’arbitrer les équipes réserves et de jeunes.
Un footballeur professionnel de 36
ans songe d’ordinaire à la retraite, si
tant est qu’il ne se soit pas déjà reconverti. Mais Oscar Córdoba ne voit
pas les choses ainsi. Le Colombien,
actuel gardien de but du Besiktas
Istanbul, veut poursuivre sa carrière à
Boca Juniors. « Si Boca veut de moi,
j’irai même à pied jusqu’en Argentine », lançait récemment le portier de
la sélection colombienne. Et Córdoba
peut se préparer à la longue marche
qui l’attend car le président de Boca
Juniors, Mauricio Macri, aurait en effet déclaré vouloir l’engager au cas
où le gardien international argentin,
Roberto Abbondanzieri, viendrait à
quitter le club – ce qui est en passe
d’arriver. Toujours selon les mêmes
sources, Abbondanzieri se serait
vu proposer une offre alléchante
du FC Bâle, champion de Suisse. Le
transfert serait prévu pour après la
Coupe du Monde. Le gardien de 33
ans avait été la doublure de Córdoba
lorsque ce dernier évoluait déjà dans
les cages de Boca Juniors entre 1998
et 2001, remportant six titres au passage. Abbondanzieri a de son côté
remporté sept titres avec le plus populaire des clubs argentins. En 2005,
Abbondanzieri avait été élu meilleur
gardien de l’histoire centenaire du
club – juste devant Córdoba.
MAGAZETTE
MAGAZETTE
magazine
QUIZ
Les réponses aux 20 questions des
pages 54 et 55 :
1. B / 2. B / 3. C / 4. A / 5. A / 6. A /
7. C / 8. A / 9. C / 10. A / 11. A / 12.
A / 13. C / 14. C / 15. B / 16. B / 17.
B / 18. A / 19. C / 20. A
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59
Un jour de
par Harold Mayne-Nicholls
19 mai 1954 :
Un supporter hongrois se cache avec un sac de vivres dans
un tuyau du stade de Budapest pour assister au match contre
l’Angleterre programmé le 23 mai. La police le découvre la
veille du match.
1er mai 1954 :
Lors des Jeux d’Asie disputés aux Philippines, Taïwan bat
le Vietnam du Sud 3-2 pour le premier match international de ces deux sélections.
2 mai 1953 :
C‘est à Wembley devant 100 000 personnes que se
dispute la plus emblématique finale de la FA Cup. Stanley
Matthews, 38 ans, ne marque pas mais gagne là son
premier et unique titre ; Blackpool l’emporte 4-3 sur
Bolton.
4 mai 1980 :
En Yougoslavie, à la 42e minute du match entre Hadjuk
Split et l’Etoile Rouge de Belgrade, le speaker du stade de
Poljud annonce la mort du maréchal Tito. Le public se lève
alors comme un seul homme et entonne l’hymne national
– le match est arrêté.
6 mai 1967 :
Les clubs de Selangor (Malaisie) et Vietnam Custom
(Vietnam du Sud) disputent le premier match de l’histoire
de la Coupe des Champions d’Asie. Cette rencontre se
termine sur un match nul et vierge.
11 mai 1935 :
Le match entre une sélection du championnat anglais et
une sélection de joueurs irlandais et gallois est dirigée par
deux arbitres.
60
mai
MAI 2006
27 mai 1992 :
La France dispute son 500e match international – une
défaite 2-1 contre la Suisse.
28 mai 1962 :
La Guinée devient la 100e association membre de la FIFA.
21 mai 1904 :
La FIFA est créée à Paris. Y sont représentés la Belgique, le
Danemark, l’Espagne – elle-même représentée par le Real
Madrid – la France, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse.
29 mai 1910 :
A Buenos Aires se dispute l’ancêtre de la Copa América.
Sur le terrain du club Gimnasia, l’Uruguay bat le Chili 3-0.
23 mai 1996 :
L’UEFA décide finalement d’accepter le verdict de
l’« arrêt Bosman », mettant ainsi un terme aux restrictions
s’appliquant au nombre de joueurs étrangers dans ses
compétitions.
31 mai 1931 :
Coup d’envoi du premier championnat professionnel
en Argentine. C’est Zozaya, joueur de l’Estudiantes de
la Plata, qui marque le premier but. Le championnat
professionnel avait été créé le 9 mai par 14 clubs.
11 mai 1976 :
Le célèbre chanteur pop, Elton John, est élu président du
club de Watford (Angleterre).
24 mai 1970 :
L’Equateur joue son premier match international à Quito ;
c’est aussi son premier match face à une équipe européenne.
L’Angleterre s’impose 2-0.
11 mai 1990 :
Le président du Brésil, Fernando Collor, s’entraîne avec
l’équipe nationale qui se prépare à disputer la Coupe du
Monde en Italie.
27 mai 1967 :
A Chicago, les Bermudes privent les Etats-Unis de Jeux
Olympiques, en s’imposant 1-0 après le nul 1-1 lors du match
aller.
MAGAZETTE
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magazine
12 mai 1991 :
Au Venezuela, un chien fait irruption sur le terrain lors
d’un match entre les clubs d’Estudiantes de Mérida et de
Zamora. Il détourne un tir d’Estudiantes qui allait finir sa
course au fond des filets, et le match se termine sur un
score nul et vierge.
14 mai 1962 :
Cornelius Arkins, un jeune anglais de 7 ans, s’enfuie du
foyer familial pendant deux jours pour tenter de voir son
idole, le joueur de Tottenham Danny Blanchflower. Il a
dormi deux jours au stade pour réaliser son rêve.
15 mai 1983 :
Lors de la victoire de la Juventus sur le Gênes (4-2), le
mythique gardien de but Dino Zoff dispute son dernier
match, le 332e consécutif en championnat – ce qui
constitue le record de la Serie A.
PHOTOS : IMAGO
16 mai 1989 :
La Namibie dispute son premier match international à
domicile, qui se solde par une défaite 1-0 face à l’Angola.
MAI 2006
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