E. coli - Institut Maurice Rapin
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E. coli - Institut Maurice Rapin
Epidémiologie non hospitalière de E.coli producteur de betalactamase à spectre étendu Dr Y. Péan L’Institut Mutualiste Montsouris 10ème journée Maurice Rapin 13 novembre 2009 E. coli, une espèce très variable • 1 espèce avec > 1000 sérotypes sérologiques, fonction des associations d’ antigènes appartenant à 2 groupes : O somatique (171) et H flagellaire (56), auxquels il faut ajouter le groupe K capsulaire (80) • 1 seule espèce mais avec une grande variété génétique : nombreux clones Réservoir de E. coli Hôte normal de l’homme et des animaux E. coli chez l’homme sain 10.8 par gramme de matières faecales, cavité vaginale, sur la peau Sources environnementales de E. coli : Eaux, sols, aliments Physiopathologie Infections urinaires, intestinales, méningites, … Près de80% des isolats cliniques BLSE dans les années 1980 • Milieu des années 1980 : apparition des 1ères BLSE dans les hôpitaux d’Europe de l’Ouest. En France : 1984 Sirot D, Sirot J, Labia R, Morand A, Courvalin P, Darfeuille-Michaud A, et al. Transferable resistance to third-generation cephalosporins in clinical isolates of Klebsiella pneumoniae: identification of CTX-1, a novel beta-lactamase. J Antimicrob Chemother. 1987 Sep;20(3):323-34. • Dissémination européenne : notamment dans les services de réanimation • Elles dérivaient de TEM 1, TEM 2 ou SHV 1 par mutations ponctuelles Schématiquement 2 grands groupes – les céfotaximases (TEM 3, SHV 2) – les ceftazidimases (TEM 5, TEM 24, SHV 24, SHV 25). 160 variants de TEM et 100 de SHV se sont répandus dans le monde depuis. BLSE dans les années 1990 et 2000 • Apparition de nouvelles enzymes ne dérivant ni de TEM ni de SHV : – Céfotaximases CTX-M (1ère description en 1989) – Ceftazidimases comme PER, GES, IBC et VEB • Origine de CTX-M : bactérie de l’environnement Kluyvera ascorbata, K. gorgiane, K. cryocrescens (Poirel L, Kampfer P, Nordmann P. Chromosome-encoded Ambler class A beta-lactamase of Kluyvera georgiana, a probable progenitor of a subgroupof CTX-M extended-spectrum beta-lactamases. Antimicrob Agents Chemother. 2002 Dec;46(12):4038-40). • Extension mondiale à partir de 1995 : actuellement 84 variants et 5 groupes, M1, M2, M8, M9, M25 • Le type d’enzyme dominant varie selon les pays et les régions Mondialisation : dissémination CTX-Ms 2001-2002 Endémie Sporadique Mondialisation : dissémination CTX-Ms 2005 Endémie Sporadique Pathologie 21% BLSE chez E. coli lors d’infections urinaires communautaires (Turquie 2004 2005) 5,2% (Espagne 2006,15 LAM) 6,5% de E. coli BLSE dans les bactériémies communautaires en Espagne ..; ONERBA • Réseau Aquitaine 1999 Entérobactéries BLSE 0,3% • • Réseau Aquitaine 2004 • 49 Entérobactéries BLSE (3,12%) • 17 E. coli BLSE (1,1%) • 12 E. coli CTX-M (0,7%) • • • • • Enquête 2006 : 25 laboratoires d’analyses médicales 6771 entérobactéries isolées d’infections urinaires et de bactériémies 72 entérobactéries BLSE (1,1%) 48 E. coli BLSE (0,7%) 40 CTX-M E. coli (0,6%) 23 CTX-M 15 E. coli BLSE (0,3%) Dissémination nationale Session ONERBA JNI 2009 Extended-Spectrum betalactamase-Producing Enterobacteriaceae Strains in Various Types of Private Health Care Centers. Corinne Arpin,Laure Coulange, Véronique Dubois, Catherine André, Isabelle Fischer,Sophie Fourmaux, Frédéric Grobost, Jacqueline Jullin, Brigitte Dutilh, Jean-Francois Couture,Patrick Noury, Isabelle Lagrange, Aline Ducastaing,Henri-Pierre Doermann, and Claudine Quentin. AAC Sept. 200751(9):3440–3444 %(R+I) de E. coli (n=724) isolé des bactériémies communautaires (BC) et non communautaires (BNC) en 2007 67,4% BC Série1 BNC Série2 (n=509) (n=215) 52,7% 48,8% 31,2% 30,6% 25,6% 14,1% 10,7% 10,0% 8,4% 7,9% 5,1% 4,3% 1,8% Amoxicilline Amoxicilline 1 2 +Ac. clavulanique 3 Cefotaxime 1,0% 0,6% 4 BLSE 5 Gentamicine 6 Amikacine 7 8 Ac. nalidixique Ciprofloxacine Réseau des microbiologistes d’Ile de France 2007 - ONERBA Rôle du portage faecal dans l’épidémiologie communautaire de E. coli BLSE 332 patients de la région parisienne consultant dans un centre de checkup en février 2006 Dépistage du portage faecal de E.coli BLSE Résultats : • 2 patients porteurs (0,6%) • 0 CTX–M ( 1 SHV-2, 1TEM-52) Absence of CTX-M Enzymes but High Prevalence of Clones, Including Clone ST131, among Fecal Escherichia coli Isolates from Healthy Subjects Living in the Area of Paris, France. Véronique Leflon-Guibout, Jorge Blanco, Karim Amaqdouf, Azucena Mora, Louis Guize, and Marie-Hélène Nicolas-Chanoine JCM, Dec. 2008 46(12): 3900–3905 Colonisation faecale par E. coli BLSE chez les patients cancéreux neutropéniques 14% de patients colonisés à l’admission three patients were colonized by E. coli simultaneously harboring CTX-M and OXA ESBLs. Prospective Study of Fecal Colonization by Extended-Spectrum-Lactamase-Producing Escherichia coli in Neutropenic Patients with Cancer L. Calatayud, M. Arnan,J. Lin˜ares,M. A. Dominguez,C. Gudiol, J. Carratala`,M. Batlle, J. M. Ribera and F. Gudiol (AAC, Nov. 2008, p. 4187–4190 Vol. 52, No. 11). Transmission intrafamiliale de E. coli BLSE Taux de portage chez les proches : 16,7% High Rate of Intestinal Colonization with Extended-Spectrum-β-Lactamase-Producing Organisms in Household Contacts of Infected Community Patients. Aránzazu Valverde, Fabio Grill, Teresa M. Coque, Vicente Pintado, Fernando Baquero, Rafael Cantón and Javier Cobo JCM, August 2008 46(8):2796-2799 Cas d’infections familiales à E. coli BLSE • Patient 68 ans (diabétique) admis pour infection urinaire à E. coli BLSE, traité secondairement par ertapénème (10j), mais récidive avec pyélophrites bilatérales + abcès rénaux • Fille du précédent, 42 ans,diabétique, ne vivant pas sous le même toit, admis en urgence pour choc septique et défaillance multiviscérale : E. coli BLSE • E. coli BLSE CTX-M 15, ST 131, avec de nombreux facteurs de virulence chez le père et sa fille • Contact père – fille : 90 mn lors de l’admission du père et 1 visite 2 mois auparavant Transmission entre le père et la fille ou acquisition parallèle à partir d’une source commune ? Transmission of an Extended-Spectrum-Beta-Lactamase-Producing Escherichia coli (Sequence Type ST131) Strain between a Father and Daughter Resulting in Septic Shock and Emphysematous Pyelonephritis. Peter T. Ender,1 Deepakraj Gajanana, Brian Johnston,3 Connie Clabots, Frank J. Tamarkin, and James R. Johnson JCM Nov. 2009 47(11):3780–3782 Enquête sur le portage faecal de E. coli BLSE et sa dissémination 53 patients avec infection urinaire à E. coli BLSE 73 proches vivants sous le même toit 54 contrôles sans relation avec les autres groupes 32 proches ne vivant pas sous le même toit Faecal carriage of extended-spectrum b-lactamase-producing Escherichia coli: prevalence, risk factors and molecular epidemiology Jesus Rodrıguez-Bano, Lorena Lopez-Cerero, Marıa D. Navarro, Paula Dıaz de Alba and Alvaro Pascual JAC (2008) 62, 1142–1149 Portage faecal de E. coli BLSE 53 patients avec infection urinaire à E. coli BLSE 67,9% 73 proches vivants sous le même toit 27,4% 54 contrôles sans relation avec les autres groupes 7,4% 32 proches ne vivant pas sous le même toit 15,6% Faecal carriage of extended-spectrum b-lactamase-producing Escherichia coli: prevalence, risk factors and molecular epidemiology Jesus Rodrıguez-Bano, Lorena Lopez-Cerero, Marıa D. Navarro, Paula Dıaz de Alba and Alvaro Pascual JAC (2008) 62, 1142–1149 Types de BLSE produites par E. coli (nombre et % des patients) Group A Subgroup B1 Subgroup B2 Group C Type of ESBL urine isolates (n = 53) faecal isolates (n = 36) faecal isolates (n = 20) faecal isolates (n = 5) faecal isolates (n = 4) CTX-M 34 (64.1) 24 (66.6) 11 (55.5) 2 (40) 2 (50) SHV 18 (33.9) 12 (33.3) 10 (50) 3 (60) 3 (75) CTX-M-14 23 17 9 2 3 CTX-M-9 5 4 2 — — CTX-M-32 4 1 1 — — CTX-M-15 2 2 1 — — SHV-12 14 11 11 3 2 unspecified SHV 4 1 3 — — Not sequenced 2 2 — — — Specific ESBL some isolates produced more than one type of ESBL and some patients carried more than one different strain of ESBL-producing E. coli Faecal carriage of extended-spectrum b-lactamase-producing Escherichia coli: prevalence, risk factors and molecular epidemiology Jesus Rodrıguez-Bano, Lorena Lopez-Cerero, Marıa D. Navarro, Paula Dıaz de Alba and Alvaro Pascual JAC (2008) 62, 1142–1149 Prévalence de E.coli BLSE dans différents environnements Echantillons n E.coli BLSE Prévalence (%) IC (95%) Egouts 5 5 100 47,8 - 100 Elevage de volailles 10 10 100 69,2 - 100 Elevage de porcs 10 8 80 44,4 – 97,5 Elevage de lapins 10 2 20 2,5 – 55,6 Aliments 738 0,4 0,08 – 1,2 2 (+1K.pneumoniae) Extended-spectrum ß-lactamase-producing Enterobacteriaceae in different environments (humans, food, animal farms and sewage) Raúl Jesús Mesa, Vanessa Blanc, Anicet R. Blanch, Pilar Cortés, Juan José González, Susana Lavilla, Elisenda Miró, Maite Muniesa, Montserrat Saco, Ma Teresa Tórtola, Beatriz Mirelis, Pere Coll, Montserrat Llagostera, Guillem Prats and Ferran Navarro. JAC 2006 58(1):211-215 Conclusion Malgré le peu de données concernant l’épidémiologie communautaire de E. coli BLSE, il apparaît que : • Il doit exister des « ilôts » de portage (patients infectés et proches) • Dans un environnement (animaux de compagnie ou d’élevage, aliments, eaux, sols, ..) hébergeant E. coli BLSE • E. coli BLSE est responsable d’infections urinaires et que leurs taux n’a pas encore atteint un niveau suffisant pour que des échecs cliniques soient documentés