La Commission inflige une amende j Michelin pour
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La Commission inflige une amende j Michelin pour
,3 Bruxelles, le 20 juin 2001 /D &RPPLVVLRQ LQIOLJH XQH DPHQGH j 0LFKHOLQ SRXU FRPSRUWHPHQWDEXVLI /D&RPPLVVLRQHXURSpHQQHDGpFLGpG LQIOLJHUXQHDPHQGHGHPLOOLRQV G HXURV DX IDEULFDQW IUDQoDLV GH SQHXPDWLTXHV SRXU DEXV GH SRVLWLRQ GRPLQDQWH VXU OH PDUFKp IUDQoDLV GHV SQHXV GH UHPSODFHPHQW SRXU SRLGV ORXUGV SHQGDQW OD TXDVLWRWDOLWp GHV DQQpHV ¬ O LVVXH G XQH HQTXrWH ORQJXH HW DSSURIRQGLH OD &RPPLVVLRQ HVW SDUYHQXH j OD FRQFOXVLRQ TXH OH V\VWqPH FRPSOH[H GH UDEDLV GH TXDQWLWp GH SULPHV HW DXWUHV SUDWLTXHV FRPPHUFLDOHV DSSOLTXp SDU 0LFKHOLQ OLDLW LOOpJDOHPHQW OHV GLVWULEXWHXUV HW IHUPDLW OH PDUFKp IUDQoDLV j G DXWUHV IDEULFDQWV GH SQHXV / LQIUDFWLRQ HVW G DXWDQWSOXVJUDYHTXHF HVWODGHX[LqPHIRLVTXH0LFKHOLQDGRSWHFHJHQUH GHFRPSRUWHPHQWDQWLFRQFXUUHQWLHOHQ(XURSH Commentant l'affaire, le commissaire Mario Monti a fait la déclaration suivante: "Les entreprises dominantes doivent veiller à ne pas se livrer à des pratiques excluant d'autres acteurs du marché. Les rabais constituent des pratiques commerciales normales, mais, comme l'a confirmé la Cour européenne, certains d'entre eux sont illégaux lorsqu'ils sont accordés par une entreprise en position dominante et ont un effet d'exclusion". En mai 1996, la Commission a ouvert une enquête d'office sur les pratiques commerciales de la Manufacture Française de Pneumatiques Michelin (Michelin) parce qu'elle soupçonnait notamment le premier fabricant de pneus européen de violation du droit européen de la concurrence. Environ un an plus tard (juin 1997), les agents de la Commission ont effectué des inspections dans les locaux de Michelin en France, qui ont permis de découvrir des preuves de ce que l'entreprise abusait de sa position dominante sur le marché français des pneus rechapés et des pneus neufs de remplacement pour poids lourds. Le marché des pneus peut être subdivisé en deux secteurs, celui des pneumatiques de première monte et celui des pneumatiques de remplacement. Les pneus de remplacement peuvent être neufs ou rechapés, c'est-à-dire munis d'une nouvelle enveloppe si la carcasse est en bon état. La Commission a établi que Michelin pratiquait un système complexe de rabais de quantité, de primes et d'accords commerciaux constituant un système abusif de fidélisation à l'égard de ses distributeurs. La politique commerciale menée par Michelin sur le marché du pneu rechapé et du pneu neuf de remplacement a eu pour effet de maintenir les distributeurs en étroite dépendance et de les empêcher de choisir librement leurs fournisseurs entre 1990 et 1998. Cette politique, qui a artificiellement fermé le marché aux concurrents, a été abandonnée par Michelin en janvier 1999. L’article 82 du traité CE interdit les abus de position dominante individuelle ou collective sur le marché commun européen ou une partie substantielle de celui-ci qui affectent le commerce entre États membres. D'après les informations disponibles, Michelin détient plus de 50 % du marché des pneus neufs de remplacement pour poids lourds en France; sur le marché français du rechapage, sa part est encore plus élevée. Or, aucun de ses concurrents n'est de taille comparable. On peut donc considérer que Michelin détient une position dominante en France. En 1981, la Commission a jugé Michelin coupable du même comportement anticoncurrentiel aux Pays-Bas. La Cour de justice a statué dans la première décision Michelin, et de même dans des cas plus récents, que les rabais de quantité ayant des effets d'exclusion étaient illégaux lorsqu'ils étaient accordés par une entreprise en position dominante sur une période de plus de trois mois. &DOFXOGHO DPHQGH En fixant le montant de l'amende, la Commission a pris en considération le fait que l'infraction était grave, qu'elle s'est poursuivie pendant un très grand nombre d'années et qu'elle a eu un effet sensible sur le marché européen. De plus, c'est la deuxième fois que Michelin viole le droit européen de la concurrence, ce qui constitue une circonstance aggravante. Michelin a néanmoins coopéré avec la Commission dans son enquête et mis fin à l'infraction avant d'avoir reçu la communication des griefs. Ce dernier fait a été retenu comme circonstance atténuante dans le calcul du montant final de l'amende. Michelin dispose de deux mois pour payer l'amende ou faire appel de la décision devant le Tribunal de première instance. 2