juin 2006 - SNES Lyon
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juin 2006 - SNES Lyon
Bulletin Académique du Syndicat National des Enseignements de Second degré AIN - LOIRE - RHONE « J’ACCUSE... » et éditorial ne sera pas un plagiat du célèbre texte de C Zola, ce terrible cri du cœur qui en pleine affaire Dreyfus emporta, contre une institution arc-boutée sur la N° 166 bulletin de juin 2006 Sommaire Edito «j’accuse» Actualité Le conseil pédagogique Rénovation STG Sciences intégrées en 6ème Expérimentations et cachoteries Solidarité Collège Marc Seguin L’affaire des cinq mal inscrits de Vaulx-en-Velin............... Catégories Hors classe refus du dialogue Lauréats agrégation interne : conditions de titularisation et de formation [page 1] [page 2] [page 3] [page 3] [page 4] [page 5] [page 6] [page 6] LOLF Mise en place de la LOLF dans l’académie de Lyon Aberration Services publics SDF ? [page 7] [page 8] négation de l’évidence, l’opinion et provoqua le débat public et politique nécessaire pour faire triompher la Justice et la Vérité. Pourtant, la situation dans notre Académie l’exigerait. « J’accuse ces fonctionnaires de surfer… » a lancé le Recteur sur les ondes d’une radio, lançant en pâture à l’opinion publique des collègues du lycée de Vaulx-enVelin, coupables à ces yeux, de complot, de manipulation à des fins personnelles, contre l’Education Nationale ! A quand le conseil de discipline et le déplacement d’office sinon à l’île du Diable où il n’y a pas de collège ni de lycée mais pourquoi pas à Cayenne ! Face à ces accusations très médiatiques, qui n’agressent pas seulement des collègues de Vaulx mais l’ensemble de la profession, le SNES n’est pas resté inactif, apportant conseils syndicaux et juridiques aux collègues incriminés. Cette lamentable gestion d’un dossier n’est que le point d’orgue d’un mode de relation agressif. Depuis plusieurs mois, le dialogue est rompu dans cette Académie entre la quasi-totalité des organisations syndicales et le Recteur. En dépit de demandes réitérées, par écrit et par oral, de le rencontrer afin de discuter des moyens à chercher pour sortir de l’impasse, il n’a pas souhaité donner suite. Le manque de dialogue est pourtant patent. Nous constatons au contraire une volonté d’aller vers des rapports sociaux de plus en plus conflictuels à tous les niveaux et le goût pour des propos guerriers et outranciers, ce qui ne laisse pas de nous inquiéter. Sur tous les dossiers, depuis le résultat des élections professionnelles, notre Administration a choisi d’ignorer le paritarisme et de passer en force, pressentant peut-être que le temps lui était désormais compté. Fidèles à ses principes, le SNES restera une force de propositions et un contre-pouvoir, qui ne se privera jamais de sa liberté de critiquer et de proposer, au service de la profession et des collègues. Sur chaque dossier, il sera porteur de contre propositions constructives. Et au final, nous dresserons un bilan, et « nous accuserons… ». Stéphane Morand - André Voirin Secrétaires académiques Syndicat National des Enseignements de Second degré 16, rue d’Aguesseau - 69007 LYON Tel : 0 4 78 58 03 33 - Fax : 04 78 72 19 97 e-mail : [email protected] - Site Internet : www.lyon.snes.edu Prix au numéro : 1,25€ - Abonnement général : 5€ - ISSN - 371 - Inscription à la CPPAP : 0707S07407 Directeur des publications : Didier Merle - Impression : Imprimerie des Alpes Actualités Catégories La nouvelle arnaque de Robien : le conseil pédagogique onformément à la loi Fillon, la circuC laire de rentrée 2006 prévoit la création dans chaque établissement d’un regard non seulement sur le travail des collègues de sa propre discipline, mais aussi des disciplines dites connexes (ex : Conseil pédagogique. sciences et technologie, sciences Dans le cadre de la loi, «le humaines, lettres, langues, arts…) !?! Conseil pédagogique réunit au moins un Rappelons que le Conseil pédaprofesseur principal de chaque niveau gogique, dans ses compétences, pourra d’enseignement, au moins un professeur intervenir sur le nombre de devoirs par par champ disciplinaire, un CPE et, le cas matière, par professeur, sur les échéant, le chef de travaux. Le Conseil moyennes… pédagogique est présidé par le chef Une fois de plus, comme pour les d’établissement. […] remplacements de Robien, le Ministère Conformément à la loi, le Conseil fait fi de ce qui existe déjà et qui foncpédagogique a pour mission de favoriser la tionne très bien dans le respect du volonconcertation entre les professeurs, notam- tariat et de la monovalence. Nous ment pour coordonner les enseigne- sommes nombreux à nous réunir par disments, la notation et l’évaluation des cipline afin d’échanger nos pratiques et activités scolaires». de les harmoniser. Il y a fort à Pour le SNES, ce Confier la présidence parier que l’institution du dispositif représente un du Conseil pédago- Conseil pédagogique ne fera vrai danger car la liberté gique au chef d’éta- que briser ce mode de foncpédagogique, pourtant blissement vise à tionnement positif par l’insmise en exergue par la loi briser le principe de tauration d’un système rigide Fillon et rappelée dans la la double hiérarchie sous la coupe du chef d’étacirculaire de rentrée est (IPR/chef d’établis- blissement. sement) qui jusqu’à dynamitée par ce projet. Si dans l’établissement, En effet, en confiant la présent limitait les malgré tout, ce Conseil se présidence du Conseil abus de pouvoir. met en place, rien n’est prévu pédagogique au chef pour indemniser les cold’établissement, le Ministère veut renfor- lègues qui y participeront puisque ce cer le pouvoir de ces derniers et briser le Conseil se réunira en dehors des heures principe de la double hiérarchie (IPR/chef de travail. d’établissement) qui jusqu’à présent limiC’est pourquoi le SNES s’oppose tait les abus de pouvoir. Les déclarations à l’installation du Conseil pédagogique, du SNPDEN-UNSA (syndicat majoritaire qui dénature totalement ce qu’est notre des chefs d’établissement) montrent bien métier. Nous revendiquons au contraire que ceux-ci attendaient avec impatience une décharge hebdomadaire pour tous les cette mise sous tutelle des enseignants, collègues leur permettant de dégager du mais sans en assumer la responsabilité temps pour se concerter dans le respect de totale. Le SNPDEN-UNSA donne pour la liberté pédagogique et en dehors du consigne à ses adhérents de faire fixer par contrôle du chef d’établissement. le Conseil d’Administration des établisseDans tous les cas, la création du ments «le nombre des membres, la défini- Conseil pédagogique émane d’une cirtion des niveaux d’enseignement et des culaire et non d’un décret, ce qui ne lui champs disciplinaires, les modalités de confère aucune valeur d’obligation. fonctionnement...». Ce qui revient à Nous vous appelons donc à vous immiscer les parents d’élèves, les élèves réunir dans les établissements dès mainteeux-mêmes (!), les représentants des col- nant et à boycotter systématiquement ce lectivités territoriales, dans la pédagogie Conseil pédagogique. Le Snes se tient à de l’ensemble des enseignants ! Nous votre disposition pour toutes réunions dans nous opposons totalement à cette pratique. les établissements et pour répondre à vos En outre, la notion de champ disciplinaire questions. met à mal le principe de la monovalence des enseignants. Comment accepter qu’un professeur désigné autoritairement par le seul chef d’établissement ait un droit de 2 Bulletin n°165 - Avril 2006 Actualités Rénovation STG : courrier aux IPR n cette fin de 1ère année de mise en œuvre de la rénovation STG, nous avons formulé plusieurs questions aux IPR d’économie gestion sur deux sujets : la formation des enseignants et les redoublants en terminale. La formation des enseignants : celle-ci se poursuivra sous la forme de stage à public désigné mais aussi sous la forme de stage à candidature individuelle. Vous les retrouverez sur le Plan Académique de Formation. A la rentrée 2006, les classes de terminale seront concernées par la mise en place de la rénovation. Les élèves qui ne réussiront pas leur bac et redoubleront se trouveront confrontés à de nouveaux programmes sans avoir suivi les cours de 1ère STG (en particulier le management et cer- E taines notions en communication et gestion). Les IPR nous ont informés que chaque établissement pourra en début d’année scolaire prochaine recenser les besoins des redoublants pour mettre en place des modules de rattrapage. Malheureusement, ils n’indiquent pas si les lycées disposeront de moyens horaires pour financer ces modules… C’est certainement que pour l’instant rien n’est prévu par le Rectorat ! Nous vous invitons, si ce n’est déjà fait suite à notre courrier électronique, à questionner votre chef d’établissement à ce sujet. Sciences intégrées en 6ème : expérimentation et cachotteries ! n article de l’US n°637 faisait état de la volonté du Ministère, entre autre, de modifier l’enseignement des sciences (physique-chimie et SVT) et de la technologie en U 6 et 5 … Ceci amenant au regroupement de ces disciplines et à un enseignement par ème ème un seul professeur bi voire tri-valent ! Le collège Dunan à Culoz dans l’Ain a fait l’office d’une proposition d’expérimentation de ce dispositif par l’Administration. Il s’agissait pour les 4 classes de 6ème de mettre en place l’organisation suivante : 3 classes avec le bloc horaire sciences-technologie assuré par un professeur de SVT – physique chimie – technologie et la 4ème avec le fonctionnement habituel servant de « témoin » ! Les objectifs annoncés par l’Administration étaient : - la lutte contre l’échec dans l’enseignement des sciences. Comment peut-on croire qu’un enseignant de SVT, par exemple, est plus à même d’enseigner la physique-chimie et la technologie que ses collègues spécialistes ? Pourquoi cela serait-il plus efficace que de permettre aux personnels de se coordonner et de travailler en équipe ? Plus efficace certainement pas… mais beaucoup moins cher ! - l’augmentation d’1/2 heure de l’horaire de physique-chimie, permettant alors d’éviter la suppression d’un poste à la prochaine rentrée ! Bel objectif de l’Administration qui ne cesse de compresser les DHG des établissements ceci ayant comme conséquence l’impossibilité de créer des groupes allégés en sciences et technologie et de supprimer des postes. Elle vantera bientôt ce type de dispositif pour supprimer les compléments de service entre établissements… compléments de service qu’elle impose la plupart du temps de manière illégale ! De plus, tout ceci s’est une nouvelle fois fait sans concertation, ni même information des organisations syndicales représentatives des personnels. Nous avons questionné M. l’Inspecteur d’Académie de l’Ain sur ce sujet… Ses services ne semblaient pas être au courant ! Les enseignants de SVT, technologie et de physique-chimie du collège Dunan à Culoz ont refusé en bloc cette expérimentation… Soyons tous vigilants, l’Administration renouvellera certainement cette offre à d’autres collèges. Bulletin n°165 - Avril 2006 3 Catégories Solidarité Collège Marc Seguin epuis 2 mois, les collègues du collège Marc Seguin (Saint-Etienne) occupent l’étaD blissement la nuit avec les parents d’élèves tout en assurant les cours la journée. Ils refusent le classement “Ambition réussite” tant que l’Inspection d’Académie maintient une suppression de classe injustifiée au vu des effectifs (27 élèves par classe en 5ème). Ce mouvement, soutenu notamment par les élus comme le montre la motion voté à l’unanimité au Conseil Général de la Loire, inattaquable dans les procédés utilisés puisque les élèves n’ont perdu aucun cours, gêne manifestement l’Administration qui reste sourde à leurs revendications. Le Recteur a décidé de suspendre le lundi 15 mai Philippe Gomez, professeur d’EPS au collège Marc Seguin, et dont la plus grande faute est manifestement d’être représentant élu des professeurs d’EPS, secrétaire départemental du SNEP Loire et secrétaire adjoint de la FSU Loire, puisque aucun motif ne lui a été donné. Il a fallu la mobilisation des parents, des enseignants (qui ont cessé les cours), de la FSU, du SNEP et du SNES qui ont interpellé directement l’IA de la Loire, le Recteur et le Ministre, l’intervention de certains élus (PC, PS et UDF) de la Loire auprès de ce dernier pour que troisjours plus tard P. Gomez soit réintégré. Mais, la procédure disciplinaire à son encontre se poursuit. Il a fallu près d’une semaine à partir de l’envoi de sa suspension pour que le Rectorat signifie à Philippe Gomez ce qui lui était reproché (faut-il supposer qu’il n’y avait rien à lui reprocher au moment de sa suspension ?). Entre temps, le Recteur avait envoyé deux “enquêteurs” dans l’établissement, ces derniers n’interrogeant que l’Administration du collège. Que reproche-t-on à P. Gomez ? D’avoir user d’un subterfuge pour que parents et enseignants puissent récupérer leur sac de couchage que l’Administration du collège avait mis sous clés pendant les vacances scolaires, et une soi-disant séquestration à une heure où Philippe Gomez n’était même pas dans l’établissement. L’Administration a donc tenté de mettre fin à l’action des personnels et des parents en cherchant à délégitimer une action syndicale de défense du service public, en instruisant le dossier à charge, puisque ni parents ni enseignants présents n’ont été entendus et en s’attaquant à un représentant syndical qui a pris une part active dans une action qui dérange. Quel crédit peut-on accorder à une Administration qui suspend le lundi et réintègre le jeudi ? Si Philippe Gomez représentait réellement une menace, comme nous l’ont dit l’Inspectrice d’Académie de la Loire en audience demandée par la FSU et Mme la Secrétaire générale du Rectorat en entretien avec le SNEP et le SNES, pourquoi le réintégrer aussi vite ? Cette affaire interpelle sur un mode de fonctionnement qui dans cette Académie tant de plus en plus à partir du principe que les enseignants ont forcément tort ! « Ceux qui négocieraient leur Liberté fondamentale contre une sécurité illusoire ne méritent ni Liberté, ni Sécurité. » Benjamin Franklin 4 Bulletin n°165 - Avril 2006 Solidarité L’affaire des cinq mal inscrits au bac de Vaulx-en-Velin la fin du mois de mars dernier, cinq élèves de Terminale ES de Lycée Robert A Doisneau ont constaté, en recevant la confirmation de leur inscription au baccalauréat, qu’ils étaient inscrits dans un enseignement de spécialité qu’ils n’avaient pas suivi (LV2 italien de complément, LV1 allemand de complément et SES au lieu de LV1 anglais de complément). Lors de leur inscription sur internet au mois de novembre, ils ont signé leur fiche sans se rendre compte de leur erreur. La procédure d’inscription n’est pas évidente et le lycée n’avait pas assuré un encadrement très conséquent. C’est pourquoi les professeurs, refusant que les élèves paient si cher le prix de leur inattention, ont réagi rapidement auprès du rectorat. Rencontre avec la DEC, courrier au recteur, pétition, … rien n’y fit. L’obstacle n’était pas tant technique que politique : c’est essentiellement le refus de créer un précédent qui a motivé les réponses négatives. Plus de la moitié des enseignants du lycée s’étaient pourtant engagés à faire grève le premier jour des écrits du baccalauréat, en solidarité avec ces élèves. Finalement, devant le blocage, ils ont décidé d’alerter les médias, qui ont largement couvert l’affaire (reportages sur M6 Lyon, France 3 Régions et TLM, première page du Progrès, etc). A l’issue de la diffusion de ces reportages, quelques autres cas similaires d’erreurs d’inscriptions dans des établissements de l’Académie nous ont été rapportés ; certains n’avaient pas été signalés au Rectorat. A la lumière de cette expérience, nous appelons les équipes éducatives à faire en sorte qu’une vérification soigneuse des inscriptions soient faites. Par ailleurs, il serait judicieux que la procédure informatique propose, par défaut, une inscription dans les matières suivies pendant l’année. Le Recteur n’a pas du tout apprécié l’engagement des professeurs à vouloir soutenir leurs élèves, comme l’attestent les propos particulièrement virulents et les graves accusations à leur encontre qu’on a pu lire dans les médias. « J’accuse ces fonctionnaires de surfer sur la déception de leurs élèves et de manquer complètement à l’honneur et au sens de leur mission. » (Radio Espace le 18/05/06) ; « Dans cette non-affaire, on a voulu manipuler de manière méprisable des élèves utilisés comme de la chair à canon à des fins personnelles » (extrait de 20 minutes du 19/05/06). Il s’est même montré menaçant : « Rira bien qui rira le dernier. Je n’hésiterai pas à prendre des sanctions. Qu’on se souvienne de la manière dont j’ai géré l’après-grève de 2003 ! » (extrait du Progrès du 20/05/06). La virulence de ces propos nous a fait perdre tout espoir d’obtenir gain de cause pour les élèves, d’autant plus que la solidarité avec les élèves ne pouvait pas constituer juridiquement un motif de grève valable. Le Recteur a diligenté une enquête administrative (tout en en anticipant les conclusions ! ), qui a eu lieu le 29 mai, et dont nous attendons encore avec impatience les conclusions. Si on nous a donné l’occasion d’être longuement écoutés, nous sommes sceptiques sur la capacité de M. Morvan à revenir sur ses propos « malheureux ». C’est pourquoi nous avons remis l’ensemble du dossier au service juridique du SNES, qui étudie la possibilité de poursuites juridiques pour diffamation. Claire SOUCHE Clotilde LAURAS Ludovic ARNAUD Bulletin n°165 - Avril 2006 5 Catégories Hors classe : refus du dialogue sur toute la ligne es CAPA des Hors Classe se sont tenues. Elles ont consacré dans tous les corps l’arbiL traire le plus complet qui semble être le mode de gestion imposé par le Rectorat. Les barèmes, mis en place, ne laissaient guère de doutes quant aux intentions de l’Administration. Exit la carrière des collègues, exit les éléments objectifs et les diplômes. Le «mérite», rien que le «mérite», tout le «mérite»… Résultat : un tableau d’avancement chamboulé en profondeur dans tous les corps par rapport à l’année dernière, un mérite qui côtoie au plus près le Rectorat de Lyon et ignore les périphéries, des collègues au 11ème échelon qui en l’état actuel du barème et des pratiques ne peuvent espérer accéder à la Hors Classe… L’attitude de l’Administration n’a laissé plané aucun doute. Alors que dans d’autres Académies, à Lille et à Nantes notamment, les échos montrent, que conformément à la note de service, les CAPA ont pleinement joué leur rôle. A Lyon, la Secrétaire générale qui présidait en l’absence récurrente du Recteur, a d'emblée affirmé que celui-ci ayant donné son avis, fondé sur les avis des chefs d'établissement et des IPR, toutes personnes de confiance (sic), il n'y avait pas lieu de revenir dessus. Malgré les protestations unanimes des représentants des personnels, en dépit des incohérences flagrantes entre avis des chefs d'établissement et des IPR, elle a refusé toutes les modifications que nous avons proposées. Cela n’a été une surprise que pour ceux qui - comme le SNALC - ont cru que, sur ce dossier, ils pourraient infléchir les positions de l’Administration en participant à un simulacre de dialogue. Le SNES académique dressera un bilan précis des résultats dans une prochaine publication. Sur ce dossier, néanmoins, il faut établir le rapport de force. Nous avons envoyé à tous les syndiqués les avis émis par les chefs d’établissement et les IPR afin que ces derniers rendent des comptes à la profession. On ne peut s’arroger un tel pouvoir sur les carrières des collègues en toute impunité. Il faut continuer à signer et à faire signer la pétition sur les Hors Classe qui se trouve sur le site du SNES ou au tableau syndical. Comme contre les remplacements de Robien, notre force, c’est le nombre ! Lauréats de l’agrégation interne : Conditions de titularisation et de formation Vous êtes lauréats de l’agrégation interne 2006 ? Nous vous félicitons de ce succès à un concours qui reste très sélectif… Et profitons de ce numéro pour vous apporter quelques précisions sur le déroulement de l’année à venir. Vous serez, à compter du 1er septembre 2006, stagiaire en situation. Vos obligations de services seront désormais celles des professeurs agrégés (15 heures hebdomadaires, plus une HSA imposable), et vous conserverez le poste qui est le vôtre actuellement (si vous étiez précédemment certifié). Normalement, vous aurez une journée de formation par semaine à l’IUFM pour un total de 5 semaines dans l’année. Nous avons demandé au rectorat que les stagiares bénéficient d’une décharge hebdomadaire afin d’intégrer la formation dans le temps de travail. Nous attendons la réponse... Ces formations priment sur les cours que vous avez à assurer. Le chef d’établissement devra, dans tous les cas, vous libérer les jours de formation, sans conditionner son accord à un remplacement des heures (type dispositif de Robien). La validation de votre stage prendra la forme d’une visite d’un IPR, qui émettra un avis sur votre titularisation, avis qui servira de base à la décision ministérielle définitive. Le renouvellement de cette année de stage est éventuellement possible. 6 Bulletin n°165 - Avril 2006 LOLF Mise en place de la LOLF dans l’académie de Lyon : l’opacité est totale La LOLF est la loi d’orientation de la loi de finance, adoptée par le parlement en 2001. Elle réforme la façon dont l’Etat établit son budget. Ce qui change avec la LOLF : Le nombre de chapitres : en effet, auparavant, le budget de l’Etat était divisé en un grand nombre de chapitres, et les crédits ne pouvaient pas passer d’un chapitre à l’autre. Avec la LOLF, le nombre de chapitres diminue énormément : par exemple, dans l’Education Nationale, on passe de 70 chapitres à 5 (premier degré, enseignement secondaire, vie de l’élève, soutien à la politique de l’éducation nationale, enseignement privé). Au sein de ces cinq grands chapitres, ou programmes, le Ministère a toute latitude pour gérer ses finances. Il peut par exemple décider de réduire les crédits affectés à la rémunération du personnel pour les affecter à d’autres fonctions. Les actions : au sein d’un programme, le Rectorat aura la possibilité de faire ce qu’il veut. Il n’est plus obligé d’affecter les crédits sur tel ou tel poste. Cependant, les Rectorats se doivent de définir des « actions » : ce sont des priorités académiques qui sont affichées avec des objectifs chiffrés à la clef. Les indicateurs : pour évaluer l’efficacité de l’utilisation des crédits par les Académies, le parlement a défini une série d’indicateurs que les recteurs doivent faire remonter à Paris. Ces indicateurs sont proprement scandaleux car exclusivement idéologiques (nombre d’heures passées devant des groupes de moins de 10 élèves, taux de rendement des remplaçants, etc…). Dans les établissements : la LOLF ne concerne que le budget de l’Etat. Les budgets des EPLE, tels qu’ils sont présentés en CA, ne devraient donc pas être modifiés. Ce qui se passe dans l’Académie de Lyon : Le recteur a convoqué les élus du personnel pour un groupe de travail sur la LOLF. Seuls les élus du SNES et du SGEN s’y sont rendus. Ce groupe de travail a montré deux choses : l’absence totale de transparence au niveau de l’établissement de la LOLF, et la volonté d’utiliser cette loi d’orientation pour faire passer en douce des objectifs politiques qui n’ont rien à voir avec la façon de gérer un budget. Un exemple parmi tant d’autres qui illustre ce que nous venons de dire : le cas de l’orientation. Elle est l’une des six actions présentées par le Rectorat de Lyon. Cela signifie qu’elle fait partie des six grandes priorités de l’Académie. Or, ce qu’on peut lire dans l’exposé de cette action est proprement édifiant. L’orientation est définie en préambule comme un « contrôle » et une « planification des flux ». Quid de l’épanouissement des élèves, de la prise en compte de leur spécificité ? Orienter, c’est remplir des sections : un point c’est tout ! Et ensuite, il est écrit que « les professeurs principaux doivent, sous l’autorité pédagogique des chefs d’établissement, assurer le suivi, l’information, et la préparation de l’orientation des élèves ». Ici on voit bien le projet du Rectorat : renforcer l’autorité du chef d’établissement (il se voit ici affublé d’une autorité pédagogique que seul le Rectorat de Lyon lui reconnaît), alourdir la charge de travail de nos collègues (les PP feront tout), et mettre sur la touche les COPsy (qui n’en finissent pas depuis trois ans de faire l’objet d’attaques qui ressemblent à de l’acharnement). Toujours dans l’action sur l’orientation : « il revient [aux professeurs principaux], sous la conduite du chef d’établissement, d’animer la réflexion portant sur les conditions d’évaluations des performances des élèves afin d’améliorer la préparation à l’orientation ». Ici, le chef d’établissement a carrément vocation à définir les conditions d’évaluation des élèves ! On croit rêver… Mais avec ces professeurs qui orientent et ces chefs d’établissement qui leur disent comment faire, que deviennent les COPsy ? Allons, devinez, ce n’est pas si compliqué… Des conseillers du chef d’établissement et des formateurs d’enseignants ! Citons : « ils assurent également […] un rôle de conseil technique auprès du chef d’établissement et de leurs équipes, notamment en matière de formation et d’information des professeurs ». Bilan : sur cette question de l’orientation, la LOLF n’est qu’un prétexte. Il ne s’agit nullement de bonne gestion d’un budget. Il s’agit seulement de faire passer des objectifs politiques : ici en l’occurrence la disparition des COPsy et leur remplacement par les professeurs principaux. Le cas de l’orientation n’est qu’un exemple. Il y a cinq actions pour l’instant et les autres sont du même acabit : sur l’enseignement technique, sur les langues, sur l’ouverture à l’international… ce sont des objectifs politiques qui priment. Nous ferons une publication spécifique à la rentré pour rendre compte de tout ce que le rectorat affiche dans ces fameuses actions. De plus, le SNES continuera à se rendre à tous les groupes de travail sur ce sujet, pour interpeller l’administration et obtenir des réorientations. On ne peut pas gérer une académie « en douce » en cachant ses objectifs sous une couverture budgétaire. Le SNES ne se laissera pas promener par cette manoeuvre et saura rester vigilant. Bulletin n°165 - Avril 2006 7 Catégories Aberration Services Publics SDF ? 'est ce qui arrive au CIO Lyon RiveC Gauche, et peut-être bientôt aux CIO de Givors et d'Oullins. A Givors et Oullins, le bail n'est pas renouvelé et aucune autre possibilité d'implantation n'a été trouvée pour le moment. Le Rectorat, pour les CIO dont il assure les frais de fonctionnement, met en avant la difficulté à trouver des locaux dont les loyers soient compatibles avec les moyens dont il dispose ! Le CIO Lyon Rive-Gauche, situé 23, rue de la Part-Dieu, avait été installé par le Conseil Général du Rhône (qui en assure le fonctionnement) en novembre 2003, suite à la fusion de deux CIO. Aujourd'hui, le Conseil Général décide d'installer à la place la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) qui remplace la CDES et la COTOREP. Sans même attendre la fin de l'année scolaire, le 26 avril, la CDES a été déménagée aux étages supérieurs du CIO, qui ne dispose plus que du rez-dechaussée. Les deux services sont mis en difficulté pour assurer l'accueil du public, la confidentialité des entretiens, le suivi des dossiers. Pour les COP, même plus de bureau pour préparer leur travail. A la CDES le traitement des dossiers pour l'affectation des jeunes handicapés a pris un mois de retard. Le Conseil Général propose de reloger le CIO hors de son secteur scolaire, en un lieu plus difficile d'accès pour le public, ce qui est inacceptable. Les personnels se battent en intersyndicale COP et plus largement, avec les personnels COTOREP et CDES qui dépendent des Ministères de la Santé et du Travail.