1 Patrick Bruel : « Où Sont Les Rêves »: Ce soir, j`ai retrouvé Un

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1 Patrick Bruel : « Où Sont Les Rêves »: Ce soir, j`ai retrouvé Un
Patrick Bruel : « Où Sont Les Rêves »:
Ce soir, j'ai retrouvé
Un cahier gris.
Tiens, j'l'avais pas jeté
C'est pas si mal écrit.
J'ai reconnu des mots
Des colères en morceaux, du temps
Où je faisais des chansons,
sur le coin de mon coeur.
Des p’tits échantillons,
du papier à fleur.
Du papier qu'on déchire,
que personne devait lire, jamais
Et j'trainais dans les gares,
sous le panneau "départ".
Quant on croit qu'on a le temps,
qu'on prendra le suivant, et pourtant.
Où sont les rêves, que j'avais à 15 ans .
Où sont mes fièvres, mes paris arrogants.
3 accords oubliés, reviennent demandés.
Où sont les draps, qui prenaient tout mon temps.
Où sont les larmes, oubliées sur les bancs, dans la voix d'Harrison, Polnareff ou
Brassens, on entend notre histoire qui résonne.
Moi j'ai pas attendu le train d'après.
J'ai pris tous ce que j'ai pu, sans me retourner.
Ma douce corde sur le dos, ça qu es perfecto trop beau
Et dans ce cahier ce soir, j'ai croisé le regard, d'un gamin plutôt fier, de s'voir plus
grand qu'hier et pourtant.
Où sont les rêves ou s'en vont les sermons,
Où est ma fièvre, elle a guidé le vent,
ce vent d'hier, ce soir qui m'entraine,
Vers tous ces trains qui sont partis à temps,
vers tous ces mots qu'on a pas dit avant.
Vers cet amour, qui se lève devant.
Juste ici, maintenant
Je prends mes rêves
et j'en fait des sermons,
et dans ma fièvre
ce gamin arrogant aujourd'hui, je l'entends !
1 Prédication du 30 décembre 2012
Je prends mes rêves et j’en fais des sermons !
Michel Fugain « C’est un beau roman… »
C'est un beau roman, c'est une belle histoire
C'est une romance d'aujourd'hui
Il rentrait chez lui, là-haut vers le brouillard
Elle descendait dans le midi, le midi
Ils se sont trouvés au bord du chemin
Sur l'autoroute des vacances
C'était sans doute un jour de chance
Ils avaient le ciel à portée de main
Un cadeau de la providence
Alors pourquoi penser au lendemain
C’est un beau roman, c’est une belle histoire. J’aime cette chanson de
Michel Fugain, non pas uniquement parce qu’elle date de 1972, mais
parce que je crois profondément que la Vie est infiniment belle, malgré
les obstacles et les larmes. Une histoire que nous sommes invités à
tisser et à tracer au fur et à mesure que nous avançons dans notre vie.
C’est cela que j’aime dans la Bible qui nous raconte des histoires d’une
actualité parfois surprenante : amour, tromperie, jalousie, haine, colère,
passion, tristesse tout y est !
C’est cela que j’aime dans ma vie de pasteure et d’aumônier : écouter le
récit de vie d’une personne, l’aider à renouer le fil de son histoire quand
une maladie, une crise ou un décès risquent de déchirer le tissu de son
récit de vie.
« Ils avaient le ciel à portée de main »…n’est-ce pas une belle
promesse, une belle invitation, tout comme cette phrase « le Royaume
de Dieu est à l’intérieur de vous » ?
Cette phrase de l’Evangile de Luc (ch. 17, 21) est dangereuse et ce n’est
pas pour rien que beaucoup de traductions préfèrent parler du Royaume
de Dieu qui est « au milieu de vous » ou « au-dedans de vous ». Car si
le Royaume de Dieu est au milieu de nous ou au-dedans de nous, alors
nous avons besoin de l’Eglise et de la communauté. Par contre si le
Royaume de Dieu se trouve tout simplement à l’intérieur de nousmêmes, nous ouvrons la voie à une spiritualité beaucoup plus
individualiste et individuelle, à une spiritualité plus personnalisée.
L’Eglise n’étant plus dès lors une tentative de réaliser le Royaume sur
2 terre, mais simplement un moyen de faire connaître à chacun le trésor
qu’il porte en lui.
Pour ma part, j’aime découvrir le Royaume de Dieu en moi et en l’autre,
cette étincelle divine que nous portons tous en nous, chacun et chacune.
Cette réalité du Royaume de Dieu en nous, cette étincelle divine est pour
moi liée à autre chose encore que cette chanson de 1976 exprime très
bien :
Gérard Lenorman : « La ballade des gens heureux »
Notre vieille Terre est une étoile
Où toi aussi et tu brilles un peu
Je viens te chanter la ballade
La ballade des gens heureux
Je viens te chanter la ballade
La ballade des gens heureux
Tu n´a pas de titre ni de grade
Mais tu dis "tu" quand tu parles à dieu
Je viens te chanter le ballade
La ballade des gens heureux
Je viens te chanter la ballade
La ballade des gens heureux
Journaliste pour ta première page
Tu peux écrire tout ce que tu veux
Je t´offre un titre formidable
La ballade des gens heureux
Je t´offre un titre formidable
La ballade des gens heureux
Toi qui a planté un arbre
Dans ton petit jardin de banlieue
Je viens te chanter le ballade
La ballade des gens heureux
Je viens te chanter la ballade
La ballade des gens heureux
Il s´endort et tu le regardes
C´est ton enfant il te ressemble un peu
On vient lui chanter la ballade
La ballade des gens heureux
On vient lui chanter la ballade
La ballade des gens heureux
Toi la star du haut de ta vague
3 Descends vers nous, tu verras mieux
On vient te chanter la ballade
La ballade des gens heureux
On vient te chanter la ballade
La ballade des gens heureux
Roi de la drague et de la rigolade
Rouleur flambeur ou gentil petit vieux
On vient te chanter la ballade
La ballade des gens heureux
On vient te chanter la ballade
La ballade des gens heureux
Comme un chœur dans une cathédrale
Comme un oiseau qui fait ce qu´il peut
Tu viens de chanter la ballade
La ballade des gens heureux
Tu viens de chanter la ballade
La ballade des gens heureux
« Tu n’as pas de titre ni de grade, mais tu dis « tu » quand tu parles à
Dieu »
Tu dis tu quand tu parles à Dieu”. Si aujourd’hui, nous pouvons parler de
cette manière à Dieu, c’est bien parce qu’il y a eu le mouvement de la
Réforme. Si aujourd’hui on peut entendre dire des gens “je suis croyant
non pratiquant” ou carrément “je ne crois pas en Dieu”, c’est bien parce
qu’il y a eu des hommes (et aussi des femmes, ne les oublions pas !) qui
ont découvert ce Dieu qui nous veut libres et debout.
Martin Luther faisait partie de ces hommes qui grâce à leur humanité et
leur incarnation ont découvert ce qui fait une des bases du
protestantisme :
Le salut par la grâce – l’homme ne peut pas mériter son salut, mais Dieu
le lui offre gratuitement par amour. Ce qui rend l'homme capable d'aimer
lui aussi. Ainsi, la valeur d'une personne ne dépend que de l'amour de
Dieu, et non de ses qualités, ni de son mérite, ni de son statut social. Ce
qui compte, c’est la grâce libératrice et non la loi asservissante.
Martin Luther a dû aller dans les profondeurs de son être pour découvrir
cette réalité. C’était un homme du Moyen Age – il craignait la mort et le
jugement de Dieu. C’était un homme tourmenté.
Il se sentait pécheur devant Dieu et indigne du salut. Martin Luther se
sentait seul dans l’univers, il avait peur du ciel et de l’hiver, il avait peur
des fous et de la guerre. Il ne savait pas, il ne savait plus, il était perdu.
4 M. Fugain “Fais comme l’oiseau”
Fais comme l´oiseau
Ça vit d´air pur et d´eau fraîche, un oiseau
D´un peu de chasse et de pêche, un oiseau
Mais jamais rien ne l´empêche, l´oiseau, d´aller plus haut
Mais je suis seul dans l´univers
J´ai peur du ciel et de l´hiver
J´ai peur des fous et de la guerre
J´ai peur du temps qui passe, dis
Comment peut on vivre aujourd´hui
Dans la fureur et dans le bruit
Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu
Fais comme l´oiseau
Ça vit d´air pur et d´eau fraîche, un oiseau
D´un peu de chasse et de pêche, un oiseau
Mais jamais rien ne l´empêche, l´oiseau, d´aller plus haut
Mais l´amour dont on m´a parlé
Cet amour que l´on m´a chanté
Ce sauveur de l´humanité
Je n´en vois pas la trace, dis
Comment peut on vivre sans lui?
Sous quelle étoile, dans quel pays?
Je n´y crois pas, je n´y crois plus, je suis perdu
Fais comme l’oiseau
Ça vit d´air pur et d´eau fraîche, un oiseau
D´un peu de chasse et de pêche, un oiseau
Mais jamais rien ne l´empêche, l´oiseau, d´aller plus haut
Mais j´en ai marre d´être roulé
Par des marchands de liberté
Et d´écouter se lamenter
Ma gueule dans la glace, dis
Est-ce que je dois montrer les dents?
Est-ce que je dois baisser les bras?
Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu
Fais comme l´oiseau
Ça vit d´air pur et d´eau fraîche, un oiseau
D´un peu de chasse et de pêche, un oiseau
Mais jamais rien ne l´empêche, l´oiseau, d´aller plus haut
5 C’est quand Martin Luther découvre l’Epître aux Romains et ce Dieu qui
accueille l’homme tel qu’il est, avec amour et tendresse, qu’il se sent
enfin apaisé.
Pourtant, il se peut que dans nos vies, on ne trouve pas l’amour !
Mais l'amour dont on m'a parlé
Cet amour que l'on m'a chanté
Ce sauveur de l'humanité
Je n'en vois pas la trace, dis
Comment peut on vivre sans lui ?
Sous quelle étoile, dans quel pays ?
Je n'y crois pas, je n'y crois plus, je suis perdu
Que faut-il faire alors ? Faire comme l’oiseau ? Pas si simple, ce lâcherprise que l’on vend si facilement de nos jours ! Peut-on lâcher prise
quand on manque de l’essentiel : l’amour, la confiance, la douceur, la
tendresse, l’écoute, l’accueil, la sécurité?
Bénabar « Qu’est-ce que tu voulais que je lui dise ? »
Cette gamine assise en pleurs que chagrinent de trop grands malheurs, les grandes
s'amusent sans elle, exclue de la bande, elle reste toute seule. Une qui commande,
des favorites, il parait qu'elle est trop petite, à la marelle y'a des V.I.P., dans les
maternelles comme en boîte de nuit. Mais faut pas pleurer, ça va s'arranger...
Qu'est ce que tu voulais que j'lui dise ? Toute la vérité, rien que la vérité ? Est-ce
que tu voulais que j'lui dise, que ça ne f'ra qu'empirer ?
Le plus triste, le plus dommage, elle le sait pas et c'est de son âge, mais elle-même
un jour elle fermera sa porte quand à son tour elle sera la plus forte... Ce garçon
assis dans un coin, quinze ans, la tête dans les mains, premier amour, premier
chagrin, comme le shampoing, la formule deux en un.Il a beau dire que c'est pas
grave, jouer les hommes, faire le brave, la savoir dans les bras d'un autre, ça lui
brise le coeur, ça lui ronge le ventre... Mais faut pas pleurer, ça va s'arranger...
Qu'est ce que tu voulais que j'lui dise ? Toute la vérité, rien que la vérité ? Est-ce
que tu voulais que j'lui dise, que ça ne f'ra qu'empirer ?
Qu'il a pas fini de pleurer, qu'la leçon n'est jamais apprise, mais si ça peut le
rassurer, lui-même un jour fera sa valise. Cette femme qui cache ses pleurs, le
café coule dans la cuisine, son patron n'était pas fier, faut dégraisser, drôle de
régime. Chemise cartonnée, demandes de formations, dossiers bien classés, lettres
de motivation, d'un geste elle balaye de tristesse et de rage les fiches de paye, les
demandes de stages.
Qu'est ce que tu voulais que j'lui dise ?
6 Puisqu'elle savait déjà, elle le savait mieux que moi, que ça ne va jamais
s'arranger, que ça ne f'ra jamais qu'empirer. Ce vieil homme fatigué d'Algérie, qui
regrette son Maghreb jour et nuit, tout juste toléré aujourd'hui, faut dire qu' ça
fait que trente ans qu'il est ici. Qu'il ne sera jamais propriétaire, qu'il occupe une
chambre de bonne, au pays de Voltaire, au pays des lumières et des droits de
l'homme. Ce sans-papiers rejeté qui repart, sans même dire au revoir, sans nous
dire merci pour le billet de charter gratuit vers la misère de son pays. ça le
soulagera sûrement d'apprendre, et faudrait quand même pas qu'il oublie qu'on a
gravé Fraternité sur le fronton de nos mairies. Ce taulard emprisonné dans une
cellule à six, il devrait en profiter parce que bientôt ils seront dix. Ce malheureux
qui dort sur une ventilation de métro, il s'en fout de savoir que je le chante pas
assez fort et beaucoup trop faux.
Qu'est ce que tu voulais qu'ils me disent ?
On a quitté l’ambiance des années 70 et nous nous trouvons avec
Bénabar dans les années 2000. Bénabar, un chanteur que j’aime
beaucoup par son insolence et sa profondeur et sa finesse. Qu’est-ce
que tu voulais que je lui dise ? Qu’est-ce que tu voulais qu’ils me
disent ?
Tout est dit ! Un peu comme dans l’histoire du Bon Samaritain : à la
question du légiste : « Qui est mon prochain ? » Jésus réplique par une
autre question « De qui puis-je me rendre proche ? »
Comment rester dans cette juste distance qui fait que je peux être
proche de moi-même, de l’autre et de Dieu ?
« Qu’est-ce que tu voulais que je lui dise ? » Combien de fois suis-je
rentrée le soir de mes visites à l’hôpital en me posant cette question ?
Comment répondre au désespoir, à la fragilité et la souffrance
humaines ?
« Qu’est-ce que tu voulais qu’ils me disent ? » Combien de fois suis-je
rentrée de ces rencontres interpelée tout au fond de mon être ?
Je crois que c’est quand ces deux questions sont en résonance que les
choses se passent, que quelque chose peut advenir !
Quand nous faisons confiance à l’Amour et à la Tendresse, quand nous
ouvrons nos cœurs, nos mains et nos oreilles pour être à l’écoute de
nous-mêmes, des autres et de Dieu. Quand nous osons la Douceur et
l’Humanité.
7 Parfois, il n’y a rien à faire. L’essentiel nous est donné.
Brassens « Les illusions perdues » (Renaud)
On creva ma première bulle de savon
Y a plus de cinquante ans, depuis je me morfonds.
On jeta mon Père Noël en bas du toit,
Ça fait* belle lurette, et j'en reste pantois.
Premier amour déçu. Jamais plus, officiel,
Je ne suis remonté jusqu'au septième ciel !
Le Bon Dieu déconnait. J'ai décroché Jésus
De sa croix: n'avait plus rien à faire dessus.
Les lendemains chantaient. Hourra l'Oural ! Bravo !
Il m'a semblé soudain qu'ils chantaient un peu faux.
J'ai couru pour quitter ce monde saugrenu
Me noyer** dans le premier océan venu.
Juste voguait par là le bateau des copains;
Je me suis accroché bien fort à ce grappin.
Et par enchantement, tout fut régénéré,
L'espérance cessa d'être désespérée.
Et par enchantement, tout fut régénéré,
L'espérance cessa d'être désespérée.
C'est une petite lumière qui brille au fond du cœur.
Et nul au monde ne saurait l'éteindre.
Si ton coeur est brisé, malheureux, éperdu,
Si ta vie est triste, monotone, sans saveur,
Si l'angoisse parfois et souvent te saisit,
Elle est là, au fond de ton cœur.
Elle va te permettre de remonter la pente.
8 Elle est le doux printemps qui surgit après l'hiver,
Elle est ta bonne étoile qui scintille dans le ciel,
Elle est le souffle du vent qui chasse les nuages...
Si tu te crois sans force, sans idée, sans espoir,
Tout au fond d'une impasse, dans le noir d'un tunnel,
Si tu n'as plus le goût à rien, ni même celui de vivre...
Elle est encore là, au fond de ton coeur
Qui te donne du courage quand tout semble fini.
Elle est la goutte d'eau pure qui jaillit de la source
Le bourgeon qui permet à l'arbre de reverdir
La clarté du jour, là-bas, au bout de la nuit.
Merci d'être toujours là,
ma petite espérance,
tout au fond de mon cœur.
Ma merveilleuse lampe magique
où je puise tous mes rêves,
Toi qui ne connais pas le mot fin….
30 décembre 2012, Claudia Rojas
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