Le style imagé

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Le style imagé
Fiche-outil n° 14 – Style imagé
Le style imagé
L'image est un procédé de style qui permet de rendre une idée plus expressive et sollicite
davantage notre imagination.
Les voyageurs se pressaient sur les quais et dévoraient leur journal (ils le lisaient avec tant
d'intérêt que c'est comme s'ils le dévoraient) en attendant l'arrivée du train.
Elle peut se présenter sous trois formes: la comparaison, l'apposition et la métaphore.
1. La comparaison
L'image consiste à rapprocher deux éléments (un comparé et un comparant).
En montrant le point commun aux deux termes comparés, l'image aboutit souvent à mieux faire
comprendre un aspect particulier, original du terme comparé.
Comparé
Point
commun
Comparant
L'image se compose généralement de trois parties:
♦ L'idée, la chose ou l'être qui est comparé. C'est le terme comparé. (A)
♦ L'idée, la chose ou l'être qui sert à comparer. C'est le terme comparant. (B)
♦ L'outil qui relie le terme comparé au terme comparant. C'est le mot comparatif (ainsi que,
comme, pareil à, tel, …). (MC)
Lorsque l'énoncé de l'image comprend ces trois parties, on dit alors que l'image prend la forme
d'une comparaison.
Telle (MC) une véritable torpille (B), le nageur australien (A) venait de traverser le bassin de
natation.
(Ici, le nageur australien est comparé à une véritable torpille; ce dernier GN nous aide à mieux nous
imaginer concrètement la vitesse fulgurante de l'athlète par rapport aux autres compétiteurs.)
La comparaison ne se construit pas seulement avec des groupes nominaux, mais aussi à partir
d'adjectifs, d'adverbes, de verbes.
L'homme était rusé (A) comme (MC) un renard (B) et savait ce qu'il voulait.
Il avançait prudemment (A) ainsi qu' (MC) un sioux sur le sentier de la guerre (B).
Ce garçon grimpe (A) aux arbres pareil à (MC) un félin (B).
2. L'apposition
Lorsque l'énoncé de l'image ne comprend plus le mot comparatif, on dit alors que l'image prend la
forme d'une apposition.
Le nageur australien (A), une véritable torpille (B), venait de traverser le bassin de natation.
(Ici, le nageur australien est toujours comparé à une véritable torpille; ce dernier GN nous aide à
mieux nous imaginer concrètement la vitesse fulgurante de l'athlète par rapport aux autres
compétiteurs; en outre, le fait d'accoler les deux termes sans les relier par un mot comparatif
consolide leur ressemblance au point que le nageur australien devient déjà presque dans nos esprits
une véritable torpille.)
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3. La métaphore
Lorsque l'énoncé de l'image ne comprend plus ni le mot comparatif ni le terme comparé, on dit
alors que l'image prend la forme d'une métaphore (le mot vient du grec metaphora, il signifie qu'un
mot prend un autre sens à la suite d'un procédé d'écriture qui est le recours à l'image). En quelque
sorte, la métaphore est un mot ou un groupe de mots qui se substitue à un autre pour insister sur
la ressemblance.
Une véritable torpille (B) venait de traverser le bassin de natation.
(Ici, le GN une véritable torpille désigne le nageur australien; le terme comparé est absent et le
terme comparant prend un autre sens puisqu'il est le seul à être énoncé; il permet de mieux nous
imaginer la vitesse fulgurante de cet athlète exceptionnel par rapport aux autres compétiteurs;
l'image frappe plus notre esprit parce que l'auteur utilise un raccourci dans l'énoncé qui déroute le
lecteur et stimule son imagination.)
La métaphore ne se construit pas seulement avec des groupes nominaux, mais souvent aussi à
partir de verbes.
Le volcan cracha des cendres pendant une semaine.
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Le style imagé - Exercices
1. Repère et explique les comparaisons dans les phrases suivantes. Indique le
terme comparé (par la lettre A), le terme comparant (par la lettre B);
entoure le mot comparatif.
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Le chat, tel un équilibriste, sauta de branche en branche.
Pareil à un prestidigitateur, l'ouvrier sortait des outils de ses poches.
Semblable à une balle de caoutchouc, un chat traversa la rue.
Les éclairs illuminaient le ciel comme des langues de feu.
Sa voix résonna brutalement dans la nuit, comme un coup de tonnerre.
2. Repère et explique les appositions dans les phrases suivantes. Indique le
terme comparé (par la lettre A), le terme comparant (par la lettre B).
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Les hommes-grenouilles, canards maladroits, marchaient sur le pont du bateau.
Touché par la foudre, le clocher de l’église s’était embrasé, véritable fétu de paille.
Minée par les artificiers, la vieille usine désaffectée, simple château de cartes, s’écroula
d'un seul coup.
Oisillons affamés, les enfants poussaient de petits cris.
Ces soldats, de fiers conquérants, défilaient dans les rues.
3. Repère et explique les métaphores et indique le terme sous-entendu de la
comparaison.
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Le vent passa dans les feuilles sa main invisible. (Jules Renard)
La pluie d'automne chuchotait sur les tuiles. (François Mauriac)
Les odeurs du repas flottaient dans la cuisine.
Un ouragan fit irruption dans la classe: tous les élèves se levèrent avec crainte.
La locomotive cracha un juron de fumée. (Henri Troyat)
4. Complète les phrases suivantes par une image; celle-ci prendra d'abord la
forme d'une comparaison, puis celle d'une apposition.
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Les mouettes se rassemblaient dans le ciel.
Sur l'esplanade s'alignaient les régiments de soldats.
Les voitures de course passaient devant les stands.
Les feuilles jonchaient le sol.
5. Transforme chaque métaphore en une comparaison puis en une apposition.
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Au fond de la vallée scintillait un fil d'argent.
Du hublot de l'avion se dessinaient les nervures de la côte atlantique.
Une tornade blanche avait fait disparaître la moindre trace de poussière.
Le cannibale ne se satisfaisait pas d'une seule victoire d'étape, il les voulait toutes.
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