Henry David Thoreau (1817 – 1862) : essayiste et poète, père

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Henry David Thoreau (1817 – 1862) : essayiste et poète, père
Quelques grandes figures de la théorisation de la non-violence
et de l’action non-violente
(parmi tant d’autres, luttant pour la démocratie et l’émancipation partout dans le
monde)
Henry David Thoreau (1817 – 1862)
Essayiste et poète, né aux Etats-Unis à Concord (Massachusetts) dans une famille
d’origine immigrée des îles anglo-normandes, il vit à Concord (2000 habitants à
l’époque, près de Boston). Il finit ses études à Harvard en 1837 et se construit une maison
secondaire à Walden, près d’un étang dans les bois. En 1846, il alla en prison pour avoir
refusé de payer l’impôt, la « poll tax », pour ne pas contribuer à un Etat qui pratiquait
l’esclavage et faisait la guerre de conquêtes contre le Mexique pour annexer le Texas et une
partie de la Californie.
Il publie en 1849 un essai théorisant la « Désobéissance civile » (Civil Disobedience) qui
deviendra la référence de la « résistance passive » pour Gandhi et son mouvement, un manuel
pour les travaillistes anglais et une inspiration pour certains révolutionnaires russes de
l’époque. Profondément bouleversé par la « Fugitive Slave Law » de 1850, obligeant à livrer
tout esclave fugitif aux autorités, il participe à une filière clandestine passant par sa maison de
Walden pour que des noirs puissent échapper à l’esclavage en se réfugiant au Canada.
Il publie en 1854 « Walden » où il développe sa philosophie de vie au plus près de la nature.
La même année, il mène campagne contre la décision du tribunal de Boston d’emprisonner un
esclave fugitif, en attaquant le gouvernement et l’Etat du Massachusetts. Le sens de la
« responsabilité sociale » grandit en lui.
En 1859, il soutient John Brown, un fermier, leader abolitionniste, et aide à l’évasion de
Jackson Merriam, un de ses compagnons. Lorsque John Brown est arrêté après avoir attaqué
les Harper’s Ferry, il s’engage publiquement en sa faveur pour lui éviter d’être pendu, ce qu’il
ne pourra empêcher.
Pour Thoreau, loin de toute résignation, la paix nécessite une lutte contre les injustices, les
iniquités, les oppressions et les dictatures. La non violence est une méthode de combat pour
plus de liberté, plus de justice, avec le refus de s’incliner devant la loi du plus fort, du plus
manoeuvrier, du plus malhonnête.
Son livre « Walden ou la vie dans les bois » dont le contenu et le style imagé, coloré, plein
de hardis paradoxes, avec un humour violent, sera remarqué et conseillé par Marcel Proust
comme par André Gide. Par la suite, il sera traduit en russe dès 1910, en tchèque en 1933 puis
en italien, en grec, en hébreu, en yiddish, en japonais et dans quinze langues parmi toutes
celles de l’Inde.
Thoreau meurt en 1862 à Concord, l’année où Abraham Lincoln, président des Etats-Unis,
proclame l’émancipation de tous les esclaves des Etats-Unis et année du début de la Guerre de
Sécession qui finira en l’an 1865 par la reddition du général sudiste Lee. Cette même année,
Lincoln sera assassiné.
Le journal de Henry David Thoreau est publié en 1906.
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Il est un précurseur de la théorisation de la non-violence dans le monde occidental du
19ème siècle.
Mohandas Karamchand Gandhi (2 octobre 1869 – 30 janvier 1948 ): dit le Mahatmata
(la grande âme) Gandhi.
Né à Porbandaren dans le Gujarat, pas très loin de Bombay (Mumbaï) en Inde, alors sous
domination britannique, fils de petits commerçants, il fut marié à 13 ans selon la tradition. En
1888, à 19 ans, il part pour l’Angleterre pour étudier le droit à Londres. Il sera inscrit avocat
au barreau le 10 juin 1891.
Il s’engage comme avocat auprès des opprimés, et passe de 1893 à 1913 une vingtaine
d’années en Afrique du Sud, au Transvaal, où à partir de 1894, il défend les droits des métis
et des populations d’origine asiatique, dont la dignité et les droits élémentaires sont bafoués.
En particulier, une loi votée au Transvaal veut limiter leur présence à 5 ans, sauf à y rester en
qualité de serf ou à payer une taxe de 3 livres par personne. Ils sont astreints à l’obtention
d’un laissez-passer s’ils veulent se déplacer après 21 heures.
Il lit les ouvrages de H.D.Thoreau, Léon Tolstoï, et s’en inspire dans l’élaboration de sa
pensée et de son action. En fait, il a lu tous les grands textes, la Bible avec les deux
Testaments, le Coran, la Gitâ (le grand poème sacré de l’Inde), mais il ne veut appartenir à
aucune secte religieuse.
En 1906, le 11 septembre, lors d’un meeting au Théâtre Impérial de Johannesburg, il utilise le
terme de Satyâgraha, composé étymologiquement de « Satya » (la vérité) et de « Agraha »
(la force ou la fermeté) pour former le concept de « la force de la vérité » désignant ainsi la
résistance non-violence active qu’il prône.
Il retourne en Angleterre en 1907 pour défendre politiquement et juridiquement devant les
tribunaux, le mouvement de désobéissance civile qui secoue la communauté indienne du
Transvaal, alors colonie britannique d’Afrique du Sud. En effet, Indiens et métis sont
confrontés à une ordonnance les soumettant à un contrôle accru : prises d’empreintes
digitales, carte d’identité à présenter constamment (mesures qui n’existent pas dans le droit
anglais), obligation d’accepter l’intrusion des agents au domicile, sous peine de prison et
d’expulsion.
En 1908, il est victime d’un attentat. A son fils aîné qui lui demande comment il aurait dû
réagir s’il avait été à ses côtés, il répond que « son devoir aurait été de le défendre, même s’il
eut fallu employer la violence », « Si la capacité pour la défense non-violente fait défaut, on
ne doit pas hésiter à employer des moyens violents ».
Il vit à la campagne près de Johannesburg, alors centre minier et cœur des premières luttes
antiségrégationnistes. Sa maison nommée le « Kraal » ( la ferme) est devenue maintenant un
musée consacré à sa vie, ses amis et ses luttes.
Arrivé comme simple avocat, il repart comme leader de la communauté sud-africaine.
Dès son retour en Inde, il ajoute au terme de « Satyâgraha », les mots d’ « Ahimsa »,
cumulant le préfixe privatif « a » avec le mot du sanskrit « himsa » (violence ou nuisance)
pour signifier « non-violence », « non-nuisance », et de « Hartal » pour« non-coopération »,
complétant ainsi sa conception de l’action non-violente. Ces mots seront traduits par Gandhi
en anglais en 1920 et en français en 1921.
Il pratique et incite à pratiquer des jeûnes et grèves de la faim prolongés, des boycotts de
produits britanniques, les tissus en particulier, des actions de masse ou symboliques : chaînes
humaines. Sit-in, marches, occupations pacifiques…
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Il prône de tisser soi-même ses propres vêtements pour en faire un double symbole : faire un
travail manuel n’exploitant personne et permettant de ne pas acheter de tissus anglais et
d’utiliser le coton du pays, et aussi d’établir une égalité dans les apparences en faisant pour
tous des vêtements de type paysan, blancs de surcroît, autre symbole.
Il pratique l’ascétisme et le régime végétarien dans sa vie.
En Avril 1919, le général britannique Dyer fait tirer sur la foule de manifestants pacifiques
(1 516 morts et blessés). Gandhi est bouleversé. La lutte continue. Dans l’hebdomadaire
« Young India » dont il est le rédacteur en chef, il publie un article le 11 août 1921 dans
lequel il écrit : « Je crois en vérité que s’il fallait absolument faire un choix entre la lâcheté et
la violence, je conseillerais la violence ». Car pour Gandhi, la violence n’est pas un tabou. Il
critique ceux qu’il appelle les « sectaires de la non violence ». Mais il rejette la violence
comme étant inefficace (la violence appelle la violence) et parce qu’elle suppose l’acceptation
d’une civilisation « moderne ou occidentale » qui encourage la lâcheté et nie l’essor du
spirituel (qui comporte les aspirations, la mentalité, l’idéologie et/ou la philosophie
personnelles, la croyance éventuelle…) et n’a de civilisé que le nom.
La non violence n’est pas que résistance passive, elle est l’arme des forts, l’arme de la raison.
Elle réclame un haut degré d’engagement collectif et de courage personnel, parfois jusqu’à
l’insoutenable comme dans les jeûnes qui symbolisent une mise en danger personnelle,
présentant un risque de mort, visant la culpabilisation de « l’adversaire ». Gandhi considère
que toute transformation sociale passe par sa propre transformation, une purification
accompagnée de méditation, parallèlement aux manifestations de masse.
Pour Gandhi, la non violence renvoie à ce cheminement souterrain, non apparent, où les
consciences, par leur rapprochement, forment une communauté, réalisant ce qui est la vraie
nature de l’être humain, individu et être social.
Il faut revendiquer et jouir de ses droits, tout en étant responsable et actif dans une
démarche personnelle et collective qui fait se rejoindre le spirituel, le culturel, l’économique
et le social donc le politique au sens de la citoyenneté.
Il faut allier intrépidité, courage, autonomie, maîtrise de soi et examen de conscience
En 1930, c’est la grande « marche du sel » jusqu’à la mer, pour aller se fournir soi-même en
sel, propriété du peuple indien, plutôt que de l’acheter aux Britanniques qui se l’approprient et
en ont le monopole d’Etat.
En 1931, revenant de la 2ème Conférence de la table ronde sur l’Inde tenue à Londres, il fait
étape à Paris où il est accueilli gare du Nord par une foule énorme. C’est à la fois pour une
rencontre avec les Indiens de Paris à l’Hôtel St-Lazare et un meeting (2 500 personnes) au
Magic City, grande salle aujourd’hui disparue, détruite en 1942 pendant la guerre.
Il y développe pour le public français son concept de Satyâgraha, combinant désobéissance
civile et non violence et valorisant la lutte du peuple de l’Inde, un cinquième de l’Humanité.
Il ira dès le lendemain en Suisse rencontrer Romain Rolland, Prix Nobel de littérature qui
écrit la biographie de Gandhi, pour ensuite rejoindre l’Italie puis l’Inde.
Dans la société ségrégationniste des castes qui partage l’Inde, il défend les parias, les dalits,
dits intouchables, les enfants marié(e)s de force, les femmes soumises à des traditions
liberticides et machistes : obligation du voile, immolation des veuves sur le bûcher de l’époux
décédé...
Il est plusieurs fois incarcéré pour désobéissance civile. Il mène un double combat contre les
violences, celles du colonisateur et celles de la société indienne fractionnée par les castes, les
exclusions et les affrontements religieux.
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Il utilise la grève de la faim pour aboutir à ses objectifs y compris pour peser dans le Parti du
Congrès en faveur des choix non-violents dans la lutte indépendantiste.
En 1948, l’indépendance de l’Inde finit par s’imposer grâce à cette longue lutte.
Gandhi est invité à Londres pour la négocier. Mais la division et les affrontements entre
musulmans et hindouistes vont amener, contre l’avis de Gandhi, la partition du pays sur une
base religieuse entre l’Inde amputée des deux zones à majorité musulmane, et la création à
partir de ces deux zones du Pakistan avec lui-même une partie occidentale et une partie
orientale (qui deviendra plus tard, par sécession, le Bengla-Desh). Les déplacements massifs
de populations dans des conditions dramatiques et les exactions d’intolérance, font alors
s’aggraver l’apparition d’un extrémisme terroriste des deux côtés.
Gandhi en fut victime, assassiné par un brahmane fanatique le 30 janvier 1948. Cette annéelà, il n’y eut pas d’attribution du Prix Nobel de la Paix, le Comité Nobel ne jugeant personne
digne de le remplacer à ses yeux.
En 2007, l’ONU décide que le 2 octobre, date anniversaire de la naissance de Gandhi, sera la
Journée Internationale de la non violence.
Actuellement, l’Inde est qualifiée de la plus grande démocratie au monde, mais les inégalités
sociales, les clivages de castes, de religions, la ségrégation à l’encontre des Dalits et des
Adivasis aborigènes sont encore la dure réalité.
Les Dalits vivent une triple discrimination : celle du genre, celle de la caste et celle de la
classe socio-économique, y compris au sein de la caste.
« L’arbre est dans la semence comme la fin est dans les moyens ».
« Il n’est pas de problème qui ne puisse être résolu pacifiquement ».
« La non-violence est la puissance la plus active qu’il y ait au monde, indestructible,
supérieure à toutes les forces réunies »
« Non-violence in Peace and War » (1942-48).
L’Unesco a créé en 2012, un nouvel Institut dédié au Mahatmata Gandhi.
Martin Luther King (1929 – 4 avril 1968)
Il est né dans l’Etat de Géorgie, aux Etats-Unis, l’un des Etats resté à l’époque parmi ceux où
les droits civiques des Noirs étaient les plus bafoués après avoir été l’un des plus esclavagistes
avant la Guerre de Sécession. Il devient pasteur, marié, père de quatre enfants.
Pénétré de non violence, influencé par les écrits de Thoreau et par l’exemple de Gandhi, il
s’engage à Atlanta dans la lutte pour l’obtention réelle des droits civiques.
Nommé à Montgomery dans l’Alabama, il s’insurge contre l’emprisonnement le 1 er décembre
1955, puis la condamnation d’une couturière noire de 42 ans, Rosa Parks qui a refusé de
laisser sa place assise à un blanc dans un bus. On a dit d’elle : la femme qui s’est tenue debout
en restant assise.
Elle a été emprisonnée pour cela. Afin de la défendre et pour leurs droits, les différentes
associations et églises noires créent le Mouvement pour le progrès de Montgomery et placent
un pasteur de 27 ans, Martin Luther King, à sa tête. Il lance le boycott collectif des transports
municipaux dans lesquels règne la ségrégation envers les Afro-Américains. Ils obtiennent la
réussite de leur action, malgré la police et le Klu Klux Klan. Une vague montante pour
l’égalité des droits civiques se répand et le 4 juin 1956 la Cour fédérale de district, puis le 13
novembre, la Cour Suprême condamnent les règles ségrégationnistes dans les transports
publics municipaux et inter-Etats. Rosa Parks est morte en 2005.
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Une longue série de luttes non-violentes mais actives, pour l’ensemble des droits civiques,
s’engage après la victoire pour les transports.
Lors d’un emprisonnement à Birmingham en 1963, Martin Luther King écrit depuis sa cellule,
sa fameuse « Lettre de la prison de Birmingham » en réponse à huit responsables religieux
blancs (catholiques, protestants et juifs) qui lui reprochaient, d’un point de vue religieux, les
manifestations dans la rue qu’impliquaient ces luttes, en le traitant de fauteur de troubles,
d’extrémiste. Martin Luther King explique alors que sa conception de la non-violence ne
signifiait aucunement l’acceptation et la passivité devant l’injustice, la ségrégation ou la
guerre.
L’action directe non-violente vise à sortir de ces situations et à agir sur leurs causes et pas
seulement d’en déplorer les effets. Il considérait aussi que cette mobilisation de masse pouvait
éviter aux Noirs de s’enfermer dans l’amertume, la haine raciale à rebours et la violence
aveugle d’autodestruction dans les ghettos.
Une étape décisive se déroule le 28 août 1963 à devant le Lincoln Mémorial à Washington.
Dans une grande marche de la liberté, pour le centenaire de la déclaration de Lincoln pour
l’émancipation des Noirs, 200 000 personnes se retrouvent à Washington et Martin Luther
King, co-organisateur avec Philip Randolph et le Negro American Labor Council (NALC),
prononce alors son célèbre discours « I have a dream », « je fais un rêve ».
1964: le président Johnson signe la loi sur les droits civiques (Civil Rights Act) ; mais le nonrespect du droit de vote dans la petite ville de Selma amène une nouvelle marche le 2 février
1965 au cours de laquelle M.L.King et des centaines de personnes sont arrêtées. Le 7 mars, de
cette ville d’Alabama jusqu’à Montgomery, nouvelle marche organisée par le Southern
Christian Leadership Conference (SCLC) de M.L.King et par le Student Nonviolent
Coordinating Committee (SNCC). Déclarée illégale par les autorités locales, cette marche fut
sévèrement réprimée par la police et les images de ce « Bloody Sunday » firent le tour du
monde et rendirent tristement célèbre le pont de Selma. Mais le 21 mars, ce sont plus de 4000
manifestants qui marchent, sous protection fédérale et le 6 août 1965, le président L.B.
Johnson signe une nouvelle loi fédérale le Voting Rights Act qui faisait respecter le droit de
vote des Noirs sur tout le territoire.
Par la suite, en 1967, Martin Luther King s’exprime contre la guerre que faisaient les USA au
Vietnam, avec utilisation du napalm et de produits chimiques criminels comme le défoliant dit
l’agent Orange. Il s’engage contre les discriminations salariales et la misère dans les ghettos
noirs des grandes villes. Il soutient des grèves ouvrières associant travailleurs noirs et blancs.
C’est lors d’une action en faveur des éboueurs en grève à Memphis, dans le Tennessee, qu’il
est assassiné le 4 avril 1968, au balcon du Lorraine Motel. Les quartiers noirs vont
s’enflammer de révolte et de désespoir jusqu’à la dure répression qui s’ensuivit.
« Où qu’elle se situe, l’injustice présente partout une menace pour la paix ».
« Si nous n’apprenons pas à vivre ensemble comme des frères, nous allons tous mourir
ensemble comme des idiots ».
« Nous avons subi les humiliations; nous avons supporté les injures; nous avons été maintenus
dans la plus grande oppression. Et nous avons décidé de nous dresser, armés de la seule
protestation »… « Même si nous sommes arrêtés chaque jour, si nous sommes piétinés chaque
jour, ne laissez jamais quelqu’un vous abaisser au point de vous forcer à le haïr ».
Nelson Rolihlahla (celui qui crée des problèmes, le secoueur d’arbres ) Mandela ( 18 juillet
1918 -- 5 décembre 2013)
En fait, il sera l’homme des solutions.
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Il est né en Afrique du Sud, à Mvezo, dans le Transkei, partie de la province du Cap Est, dans
la famille royale des Thembus, avec la dénomination affectueuse et respectueuse de Madiba,
son nom de prince du peuple Xhosa. Orphelin de son père à 10 ans, élevé par son oncle, il va
à l’école du village de ses ancêtres, Qunu, puis au lycée de Fort Beaufort où il rencontre
Oliver Tambo (1917-1993). Ils étudient ensuite en 1939, le droit à l’Université de Fort Hare,
la seule accueillant des noirs à cette époque. Ils en seront expulsés en 1940 pour avoir
organisé une grève étudiante. De retour au village, il en repart pour aller à Johannesburg afin
d’échapper à un mariage « arrangé » dès 1941. Il reprend ses études de droit ainsi qu’Oliver
Tambo, avec des petits boulots parmi les travailleurs dans les mines d’or. Ils vivent dans un
quartier pauvre de la banlieue. Après avoir été ensuite stagiaire dans un cabinet d’avocats,
Mandela devient avocat ainsi qu’Oliver Tambo comme Gandhi. En 1944, ils rencontrent
Walter Sisulu, responsable de l’African National Congress et créent la Ligue de la Jeunesse de
l’ANC, créée en 1912, la grande organisation de masse qui se fonde sur les racines
populations noires et prône la non-violence. La belle-sœur de Walter Sisulu devient sa femme
et ils auront plusieurs enfants.
En 1948, les élections exclusivement réservées aux blancs amènent le National Party au
pouvoir. C’est le parti des Afrikaaners, les colons blancs d’origine européenne,
essentiellement hollandaise, parti dirigé par Hendrik Verwoerd.
Il théorise et met en place un racisme d’Etat au prétexte d’une soi-disant « supériorité » et
« pureté « de la « race blanche », avec des zones de résidence obligatoire, des ghettos (les
Townships), une séparation sévère pour que les populations « blanches » ne soient pas
amenées à côtoyer les populations « non blanches », ni dans les transports, ni dans les
enceintes sportives, ni dans les établissements scolaires, ni même dans les lieux de cultes
religieux.
La loi votée en 1950 pour institutionnaliser un tel système, l’appela « Apartheid », mot
Afrikaans signifiant « séparation », mettant ainsi à l’écart du développement économique et
social les non-blancs et amenant la misère dans les townships dont le plus célèbre sera
SOWETO (South West Township) près de Johannesburg. En 1952, Mandela et Tambo
ouvrent le premier cabinet d’avocats noirs à Johannesburg.
Une campagne de désobéissance civile non-violente pour « one man, one vote » conduit une
première fois Mandela en prison en 1952.
A partir de 1953, tout Sud-Africain non blanc doit détenir un « pass » pour répondre aux
contrôles de son identité, de sa résidence, de ses déplacements.
Mandela mène une campagne de volontaires pour braver la loi et brûler leur « Pass » en
public.
Il appelle à la lutte commune tous ceux qui condamnent le système d’apartheid,
En juin 1955, la Charte pour la Liberté est adoptée par le Congrès du Peuple, convoqué
conjointement par une alliance de quatre organisations réunissant les blancs progressistes, les
noirs de l’ANC, les indiens et les métis, appelant à une lutte non-raciale, rompant ainsi avec
des exclusives « africanistes » liées au « mouvement de la conscience noire », préjudiciables
à la grande convergence nécessaire pour vaincre l’apartheid L’alliance se réalise avec les
autres victimes de l’apartheid, avec des organisations non raciales opposées à l’apartheid
comme la grande confédération syndicale SACTU et le SACP (South African Communist
Party) créé en 1921. La désobéissance civile, l’action de masse non-violente, la résistance
passive sont les bases de leur action, L’héritage de Gandhi qui a vécu et lutté 22 ans en
Afrique du Sud n’est pas oublié.
En 1957, Nelson Mandela fait la connaissance de Winnie, travailleuse sociale et militante
avec qui il aura deux enfants.
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L’ANC mène à partir du township de Sharpeville, dans la région de Johannesburg, une
campagne non violente de masse contre le « pass » et contre les « homelands » et
« bantoustans », zones de regroupement forcé des populations noires sur des bases ethniques.
Une grande manifestation a lieu le 21 mars 1960. La répression est un terrible massacre (au
moins 72 morts tués dans le dos et des centaines de blessés de tous âges). L’ANC est interdite.
Mais son président Albert Luthuli reçoit le prix Nobel de la paix en octobre 1961. Pourtant,
après l’échec relatif d’une stratégie non violente depuis près de 50 ans, l’ANC décide fin 1961
de combiner les formes d’action non violente et la lutte armée. Mandela avec Joë Slovo ,
devenus clandestins, créent une branche militaire de l’ANC, le MK, « Fer de lance de la
Nation », qui organise « le sabotage de cibles militaires et politiques, mais n’entraînant
aucune perte en vie humaine et ménageant les meilleures chances aux relations inter
raciales ».
Mandela se cache dans un quartier blanc de Johannesburg, au domicile d’un jeune
communiste car un mandat d’arrêt est lancé à son encontre.. Il y étudie Clausewitz.
Il part à l’étranger pour réaliser une grande tournée de mobilisation militante dans plusieurs
pays africains et pour former à ce nouveau type de lutte multiforme des volontaires. Il
retrouve à Londres Oliver Tambo qui est responsable de l’ANC à l’étranger. Il est de retour au
sein de son pays au printemps 1962. Arrêté le 5 août 1962, Mandela est « jugé » une première
fois en octobre et condamné à 5 ans de prison pour sortie du territoire et incitation à la grève.
Le 11 juillet 1963, une descente de police sur la ferme de Liliesleaf, y arrête la direction
réorganisée de l’ANC et un nouveau procès pour « haute trahison » s’ouvre en 1964, le 12
juin à Rivonia.
Nelson Mandela, déjà en prison, est joint aux 7 accusés dont un Blanc, Dennis Goldberg..
Mandela se présente au procès en grande tenue traditionnelle des chefs Xhosia et le
transforme en tribune politique. C’est là qu’il exprime avec force la célèbre déclaration qu’il
reprendra telle quelle le jour de sa libération : « J’ai combattu la domination blanche et j’ai
combattu la domination noire. J’ai rêvé de l’idéal d’une société libre et démocratique où tout
le monde vivrait en harmonie et avec des chances égales. C’est un idéal pour lequel je veux
vivre et que je veux réaliser. Mais s’il le faut, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ».
Une grande campagne se développe dans le monde pour sauver les accusés de la peine de
mort et ils sont finalement tous condamnés à la prison à perpétuité
Mandela est incarcéré au pénitencier de l’île de Robben, entourée de requins, au large du Cap,
pendant 18 ans sans chauffage, dont 15 de travaux forcés, de brutalités, de censure et de
destruction de ses courriers, de malnutrition. puis à la prison de Pollsmoor, près du Cap en
1982. Il fait de sa prison une « Université militante », apprend l’Afrikaan, la langue de
l’oppresseur et étudie leur Histoire depuis leur départ de Hollande. Il veut connaître cet
adversaire pour pouvoir aussi bien le combattre que négocier avec lui. Transfert au centre
pénitentiaire de Paarl en 1986 puis résidence surveillée à partir de fin 1988. Sa mère meurt en
1968 et son fils aîné en 1969.Il n’est pas autorisé à assister aux obsèques.
Dans les années 70, les campagnes de solidarité internationale avec les victimes de
l’Apartheid (manifestations, expositions, pétitions, collectes…) ont peu à peu amené des
décisions de boycott et des sanctions à la demande de l’ANC, contre l’Afrique du Sud de la
part de certains pays dans le monde et à l’ONU, dans les domaines commerciaux, sportifs,
culturels, politiques…Cela affaiblit considérablement l’audience et les marges de manoeuvre
du gouvernement raciste.
En 1976, à Soweto, les jeunes manifestent massivement contre l’obligation de n’apprendre
que l’Afrikaan à l’ école . Nouvelle répression terrible : 1000 morts, des milliers de blessés et
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d’arrestations avec une nouvelle vague de prisonniers à Robben Island. L’émotion est énorme
dans le monde
Le pouvoir de Prétoria perd ensuite dans les années 80 le soutien des gouvernements de
puissances occidentales et de pays qui contribuent beaucoup à son commerce et à son
armement comme les Etats-Unis de Reagan la Grande Bretagne de Thatcher, les gouvernants
d’Israël. L’accession à l’indépendance de certains pays africains voisins affaiblit aussi le
pouvoir Afrikaaner et l’entraîne dans l’impasse des interventions armées directes en Namibie
et en Angola, indirectes au Mozambique. L’isolement et le boycott de l’Afrique du Sud se
généralise.
Finalement, le nouveau président depuis septembre 1989, Frédérik De Klerk lève
l’interdiction de l’ANC, le 2 février 1990.
Mandela comprend que l’heure de la chute de l’apartheid est inéluctable mais qu’il faudra
bien un jour vivre ensemble, noirs, blancs et métis dans un nouveau régime. Des phénomènes
d’empathie, voire même d’amitié, se produisent entre lui et certains de ses gardiens, plutôt
admiratifs. Devenu l’un des plus anciens prisonniers politiques au monde, et le plus célèbre,
entouré de la solidarité active de millions de personnes dans le monde, il est libéré le 11
février 1990.
C’est le début de la fin « officielle », mais non pas réelle, de l’apartheid. Le 1er février 1991,
c’est l’abrogation de trois lois, piliers essentiels de l’apartheid, le Land Act, le Group Areas
Act et le Population Registration Act. Puis l’abolition formelle est proclamée le 30/06/1991
par Frédérik De Klerk. Une constitution de transition est négociée
Mandela devient en 1991 le président de l’ANC, succédant à Oliver Tambo Une période très
difficile et délicate car De Klerk, avec un « double agenda » menait double jeu, entre une
extrême droite assassine et l’action violente d’une partie des Zoulous menés par l’Inkhata de
Buthelezi.
Il reçoit cette année-là le prix pour la recherche de la Paix, attribué par l’Unesco dont il
devient Ambassadeur de bonne volonté.
En Octobre 1993, le prix Nobel de la Paix est attribué à Mandela conjointement à De Klerk
pour l’esprit et l’entreprise de la Commission « Vérité et Réconciliation » confiée à
l’archevêque Desmond Tutu, Prix Nobel de la Paix en 1984, qui instaure peu à peu en Afrique
du Sud l’écoute de la vérité des crimes de l’Apartheid, des repentances et du pardon sans
l’oubli. Avec Mandela, ils ressourcent l’éthique de « l’Ubuntu », issue des pratiques bantoues
de passage par la parole pour la réconciliation dans la générosité de l’interdépendance du
vivre-ensemble. L’Ubuntu peut se résumer par: « Je suis parce que tu es » ou encore « Nous
sommes, donc je suis ». Ce qui importe, c’est la priorité à la parole et sa primauté sur la
violence de la vengeance.
Il en est de même pour l’intérêt commun dominant l’intérêt égoïste.
En avril 1994, les premières élections dites « multiraciales » (50 millions d’électeurs)
marquent le triomphe de l’ANC (63% des voix) et Nelson Mandela qui vote pour la première
fois à 75 ans, devient, jusqu’en 1999, Président de la République d’Afrique du Sud, dite la
« nation arc-en-ciel », la nation qui appartient à tous ceux qui y vivent. Les Blancs ont pu
garder leurs « avoirs ».
L’ONU décide en 2012 que la date du 18 juillet serait désormais le « Jour Nelson Mandela ».
Mandela meurt le 5 décembre 2013 à l’age de 95 ans dont 27 emprisonné. L’émotion est
immense et c’est l’ensemble du globe qui lui rend hommage. Il est enterré au village de Qunu,
terre de ses ancêtres, près de ses parents et de trois de ses enfants dont son fils aîné morts
pendant sa captivité sans qu’il ait pu se rendre à leurs obsèques.
« Etre libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c’est vivre d’une façon qui
respecte et renforce la liberté des autres ».
« L’Education est l’arme la plus puissante pour changer le monde ».
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Autres militants non-violents dont l’action non-violente pour la Paix et les
libertés mérite d’être connue et étudiée :
Adolfo Perez Esquivel (1931 –
Né à Buenos Aires dans une famille pauvre, il réussit à mener des études
d’architecture puis devient artiste peintre, sculpteur et enseignant. Militant en Argentine pour
la démocratie et la paix, il se consacre à partir de 1974 au mouvement non-violent « Paix et
Justice ». Emprisonné en 1977 par la dictature militaire, il restera captif pendant 14 mois sans
procès mais torturé lors des interrogatoires par la junte du général dictateur Videla. Reconnu
dans le monde entier pour son combat pour la justice et la paix, et connu pour son franc parler
en direction de tous les pays pour leurs dérives autoritaires ou leur recours à la force guerrière,
il est honoré par le prix Nobel de la Paix en 1980.
« Ce n’est pas la répression des méchants qui fait le mal. C’est le silence des bons ».
Rigoberta Menchù Tum ( 1959 –
Née dans le nord-ouest du Guatemala, dans la population indigène des Quichés du
petit village de Chipel, elle travaille dans les champs dès l’âge de 8 ans pour les grands
propriétaires terriens qui exploitent le petit peuple dans des conditions terribles. Deux de ses
frères en meurent. Pour lutter, s’organiser, développer la solidarité, créer des réseaux
d’autodéfense dans la population indienne autochtone, le bien le plus précieux, c’est la parole.
Elle s’engage pour cela aux côtés de son père Vicente. La soldatesque du gouvernement
militaire réprime. Un autre de ses frères est torturé, son père meurt dans l’incendie provoqué
de l’Ambassade d’Espagne. Sa mère est violentée, attachée à un arbre jusqu’à la mort.
Contrainte à l’exil , elle s’enfuit au Mexique et alerte la communauté internationale.
Elle publie une autobiographie en 1983, donne de nombreuses conférences en Europe et en
Amérique du Nord pour dénoncer la mort de plus de 150 000 indiens massacrés en 30 ans, un
véritable génocide.
Elle reçoit le prix Nobel de la Paix et devient en 1993, ambassadrice de bonne volonté
auprès de l’Onu. Elle intervient en soutien des démocrates dans divers continents. En 1995, le
front de défense des droits de l’homme devient la principale force politique du pays et
en1996, des accords de paix mettent fin à la guerre civile.
Vàclav Havel (1937 – Décembre 2011)
Né en Tchécoslovaquie, dans une famille d’entrepreneurs et d’artistes, il fait des
études en économie, puis en art, avant de devenir écrivain et dramaturge de renom
international. Humaniste, adepte de la non violence, il s’exprime dans la sphère politique et
subit le répression du régime autoritaire: 5 ans d’emprisonnement, avec des travaux forcés,
pour avoir dénoncé les atteintes aux libertés d’un Etat qui se dit « démocratie populaire ».
En avril 1968, c’est le « Printemps de Prague » et le réveil de la société civile qui
s’engage auprès de ceux qui veulent un « socialisme à visage humain ». Les espoirs et les
avancées sont brutalement balayés par l’intervention des chars d’une partie des pays du Pacte
de Varsovie. Sous l’impulsion entre autres de Vaclav Havel qui a écrit en 1975 une lettre
ouverte aux autorités sur l’état de la société, un mouvement de défense des droits de l’homme
s’organise autour d’un texte de plusieurs centaines de contestataires, la « Charte 77 » pour
faire respecter les accords d’Helsinki de 1975 dans lesquels l’Est et l’Ouest s’engageaient sur
les droits fondamentaux. Vaclav Havel appelle à « la vie dans la vérité » et à l’irrépressible
« pouvoir des sans-pouvoir », au cœur des résistances civiles à l’œuvre dans les révolutions
pacifiques. On peut penser à des analogies avec des situations très actuelles pour faire
entendre « la voix des sans-voix », « le droit des sans-droits » et la mobilisation des « sans ».
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A nouveau arrêté, puis libéré devant la protestation internationale, il est désormais
joué au théâtre dans le monde entier ; il devient le leader du « Forum civique » qui lance la
« révolution de velours » jusqu’à son avènement en décembre 1989. Havel fut élu au
Parlement puis Président des régions de Bohême et Moravie, mais il démissionna au moment
de la partition qu’il n’approuvait pas, en deux Républiques séparées, l’une Slovaque, l’autre
Tchèque dont il devint ensuite le Président. Il considérait, comme son prédécesseur Mazaryk
que : « Il faut jouer le rôle que l’époque vous assigne »
« Les droits doivent être identiques pour tous, des différents peuples, des différentes
races ; ils doivent être pareils pour les deux sexes et pour les différentes religions ».
Le général de La Bollardière qui s’est élevé contre la pratique de la torture qui s’instaurait
dans l’armée française pendant la guerre d’Algérie et qui avait été mis aux arrêts.
Le Dalaï Lama qui revendique l’autonomie pour son pays, le Tibet, par l’action non-violente.
Le docteur Janusz Korczak (22 juillet 1878 – Août 1942)
Médecin pédiatre, grand pédagogue, l’un des pionniers de la reconnaissance des droits
de l’enfant : « L’enfant ne devient pas un homme, il en est déjà un ! ».
Déporté par les nazis en 1942, avec les éducateurs et les deux cents orphelins de son
orphelinat dans le ghetto de Varsovie, jusqu’au camp d’extermination de Treblinka où ils
furent tous assassinés dès leur arrivée.
Aung San Suu Kyi :
Icône de la démocratie en Birmanie, assignée en résidence pendant deux décennies,
elle a obtenu le prix Nobel de la Paix, mais élue depuis au Parlement, elle est restée
silencieuse sur la répression des minorités ethniques des Kachins et des Rohingyas par
l’armée birmane.
Stéphane Hessel : (20 octobre 1918- 27 février 2013)
Poète, philosophe, résistant, déporté à Buchenwald, diplomate, l’un des rédacteurs de
la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 sous la responsabilité de René
Cassin, puis ambassadeur de la France auprès de l’Onu, défenseur de la pertinence du
programme du Conseil National de la Résistance, militant pacifiste et non-violent pour la
paix, le désarmement nucléaire, la cause des droits nationaux du peuple palestinien, médiateur
dans la défense des « sans papiers » et pour leur régularisation. Poète, il nous a quittés peu
avant le Printemps des Poètes 2013.
« Je suis convaincu que l’avenir appartient à la non-violence, à la conciliation des
cultures différentes. C’est par cette voie que l’Humanité devra franchir sa prochaine étape ».
Jean Jaurès (3 septembre 1859 -- 31 juillet 1914)
Journaliste et parlementaire socialiste français, pacifiste assassiné à la veille du
déclenchement de la guerre contre le déclenchement de laquelle il lutta jusqu’au dernier
moment.
Albert Camus ( 1913 – 1960)
Editorialiste du journal résistant « Combat », qui dénonça les bombardements
atomiques de 1945, puis s’éleva contre les violences de la guerre d’Algérie.
Prix Nobel de littérature 1957, il défendit son métier de journaliste dont il ecrivit les 4
« commandements » : lucidité, refus, ironie, obstination.
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Bertha Kinski, baronne von Suttner (Prague 1843 – Vienne : 21 juin 1914)
Auteure autrichienne et pacifiste internationale reconnue depuis la publication de
« Bas les armes ! Histoire d’une vie », vice-présidente du Bureau International de la Paix
(BIP) dont elle fut l’initiatrice.
Première femme à recevoir le prix Nobel de la Paix en 1905.
Wangari Maathai, Prix Nobel de la Paix 2004, pour son action pérenne de sauvegarde et de
développement des plantations d’arbres dans de nombreux pays.
Malala Yousafzai (12 juillet 1997-- )
Etudiante pakistanaise, militante féministe, pour le droit des filles à l’Education ,
victime d’une tentative d’assassinat le 9 octobre 2012.
et Kailash Satyarthi (11 janvier 1954 --)
Indien, ingénieur, défenseur des droits des enfants, initiateur de la « Marche mondiale
contre le travail des enfants ».
Tous deux reçurent le Prix Nobel de la Paix en 2014.
Bibliographie :
Henry David Thoreau :
« Walden ou la vie dans les bois », Collection bilingue chez AUBIER,
Editions Montaigne, Paris 1967. (Thoreau avait demandé peu de temps avant sa mort
la suppression du sous-titre). Traduction, introduction et notes par G. Landré-Augier.
« Eduquer à la non-violence Découvrir les grandes figures de paix » par Bernard
Paquereau, Editions Chronique Sociale, Lyon 2006
Revue « EUROPE » Numéro Spécial N° 459-460 : juillet-août 1967
Martin Luther King :
«Combats pour la Liberté » Editions Payot, Paris
« Révolution non-violente », Payot, 1968
« La force d’aimer », Editions Casterman, Paris, 1968
Mohandas Karamchand Gandhi :
« Autobiographie ou mes expériences de vérité », Editions PUF, Paris, 1986
« Le courage de la non violence » de Jean-Pierre Barou, Indigènes éditions
« La voie de la non-violence », Folio essai n°130, 2004
« Leur civilisation et notre délivrance », Denoël, 1952, préface de Lanza del Vasto
« La Jeune Inde» paru en 1924, préface de Romain Rolland, puis chez Stock en 1948
« Gandhi, athlète de la liberté » de Catherine Clément, Découvertes Gallimard, 1990
« Gandhi et la non-violence » de Suzanne Lassier, Seuil, Maîtres spirituels, 1970
Nelson Mandela :
« L’Apartheid », Editions de Minuit, Paris, 1985
« Un long chemin vers la liberté », Editions Fayard, Paris, 1995, L’Ecole des loisirs,
1996 et Le Livre de poche n° 14 063
« Conversations avec moi-même », préface de Barak Obama, Editions de la
Martinière, 2010
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Rigoberta Menchù Tum et Elisabeth Burgos :
« Moi, Rigoberta Menchù. Une vie et une voix, la révolution au Guatemala »,
Editions Gallimard, Paris, 1983
Adolfo Perez Esquivel :
« Le Christ en poncho », Editions du Centurion, 1981
Vàclav Havel et Kriseova Eda :
« Vàclav Havel: la biographie» Editions de l’Aube Collection Regards Croisés, 1991
Aung San Suu Kyi :
« La voix du défi, Conversations avec Alan Clements », Editions Stock,, Paris, 1996.
Wangari Maathai :
« Celle qui plante les arbres » Autobiographie.
Et un DVD « Taking root », doublé en français.
Stéphane Hessel :
« Indignez-vous ! » 2010 Indigène Editions.
« Engagez-vous ! » 2011 Indigène Editions.
« Exigez ! Le désarmement nucléaire total » 2012, co-écrit avec Albert Jacquard, et la
collaboration de Luigi Mosca, spécialiste en Physique Nucléaire et Corpusculaire au CEA.
« Une voix pour la poésie », CD de poèmes récités par Stéphane Hessel au profit de
RESF (Réseau Education Sans Frontières) Janvier 2013 Indigène Editions
Livre (posthume) : « A nous de jouer ! Appel aux indignés de cette terre »
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