L`histoire de Notre Dame de Boulogne
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L`histoire de Notre Dame de Boulogne
L’histoire de Notre Dame de Boulogne Les vieux chroniqueurs racontent qu’un jour de l’année 633 ou 636, un mystérieux bateau, sans rames, sans voiles et sans matelots entra dans l’embouchure de la Liane, aujourd’hui le port de Boulogne. A bord se trouvait une statue de la Vierge Marie entourée d’une extraordinaire lumière. Les habitants accourus sur le rivage s’en emparèrent et la transportèrent dans une chapelle de la ville haute qui fut par la suite transformée en église. La statue originale n’existe plus, ni l’église primitive construite dans le premier quart du XIIe siècle par la comtesse Sainte Ide. La liste est longue des rois et des reines, princes et princesses, qui sont venus honorer la Vierge de Boulogne : comtes de Flandres, d’Artois, de Saint-Pol, de Ponthieu ; duc de Bourgogne, notamment Philippe le Bon, rois d’Angleterre ; Henri III et Henri VIII, rois de France : Philippe Auguste, Saint Louis, Philippe le Bel, Jean le Bon, François 1er, Louis XI. Lorsque ce dernier rattacha en 1477 le Boulonnais à la Couronne, il transféra la souveraineté du Bourbonnais à la Vierge Nautonière. C’est ainsi qu’on vit un jour d’avril 1478, le roi faire hommage de son comté de Boulogne à la mère de Dieu et s’engager, en son nom et celui de ses successeurs, à lui payer tous les droits seigneuriaux de ce fief. La vogue du pèlerinage commença à décliner à partir de 1544. Les soudards d’Henri VIII pillèrent la basilique et emmenèrent la statue miraculeuse en Angleterre où elle demeura plusieurs années. Il fallut l’intervention d’Henri III pour la récupérer. Un peu plus tard, en 1567, les huguenots (protestants) dévastèrent à leur tour l’église à peine restaurée et remeublée. L’antique statue fut dérobée par Jehan de Frohart qui l’emmena dans son château d’Honvault aux portes de Boulogne. Sur se vieux jours, il restitua la statue en 1607. IL fallut attendre Louis XIV pour voir à nouveau l’acte de vassalité promis par Louis XI. L’hommage royal fut encore rendu en 1728 par Louis XV. Sous Louis XVI, il fut considéré comme une coutume dépassée. La Révolution Française fut fatale à l’église et à la statue de Notre Dame de Boulogne. La première fut vendue, quant à la statue, elle fut brulée en grande pompe le 27 décembre 1793. Un soldat réussi à subtiliser un morceau de la main de la statue avant qu’elle ne soit brulée. Cette pieuse relique est aujourd’hui encore conservée dans une main en argent. Mémoire de la statue originale. Sous la Restauration, un prêtre l’abbé Benoît-Agathon Haffreingue va saisir sa truelle pour relever le célèbre sanctuaire marial. La nouvelle cathédrale sera son œuvre ; il mit près de quarante ans à la bâtir. Les dons arrivèrent de partout, de France, d’Angleterre, d’Italie. Le Commandeur Charles Torlonia offrit un magnifique autel réalisé en mosaïque par les ateliers du Vatican. L’édifice actuel fut consacré le 24 août 1866 par Monseigneur Lequette, évêque d’Arras. En 1879, Léon XIII l’éleva à la dignité de basilique mineure « en considération de la sainteté du lieu et de la piété des fidèles qui viennent y prier ». Depuis 1854, une grande procession à travers les rues de la ville a repris, elle n’égale plus de nos jours, la splendeur passée, mais elle se perpétue d’année en année, marquant ainsi l’attachement des Boulonnais à la Vierge Marie. En 1938, le congrès marial précédé des voies Ardentes qui du 8 mai au début juillet ont vu circuler sur les terres du Pas de Calais, l’image de la Vierge Nautonière et d’un morceau du cierge de la Vierge des Ardents d’Arras, le congrès marial donc a rassemblé des foules sous la présidence du Cardinal Lienart, légat du Pape Pie XI, et en présence de nombreux prélats en provenance de France, du Canada, de Belgique et d’Angleterre. Au lendemain de la Libération, alors que la barque de Notre Dame après mille et une péripéties, (nous étions en temps de guerre), avait rejoint la Grotte de Massabielle à Lourdes, elle entama ce qu’on appelle aujourd’hui « le Grand Retour ». C’était le retour des prisonniers, le retour à la liberté, le retour à la foi, démonstration populaire d’une piété mariale à travers la France, dont les anciennes générations se souviennent encore. Les diocèses de France virent d’étonnantes manifestations de foi et de dévotion simple. Il n’était pas rare de voir des pèlerins accompagner pieds nus dans leur paroisse, la statue de la Vierge Nautonière. Les veillées nocturnes, les nombreuses confessions, les chapelets accompagnaient ce grand passage de Marie sur la terre de France. Nombreuses ont été les faveurs accordées, les guérisons, les vocations religieuses ou sacerdotales, les conversions. Un grand rassemblement au stade de Colombes dans la région parisienne rassembla 100 000 personnes. Aujourd’hui les pèlerins viennent chaque jour se recueillir devant Notre Dame de Boulogne : soit la statue en bois noir, fabriquée dans un cèdre du Liban pour le congrès marial de 1938, qui rappelle l’antique statue venue nous visiter autrefois, soit le char blanc du Grand Retour qui rappelle aux anciens le passage de Marie dans leur vie d’enfants. Une grande procession qui rassemble pèlerins et visiteurs à la fin Août marque encore les esprits dans une dévotion mariale qui se perpétue. La fête liturgique étant le 22 octobre, nous avons récemment eu le privilège de nous procurer par son Excellence le Cardinal Dziwisz une relique du pape Saint Jean-Paul II l’associant ainsi dans la basilique cathédrale Notre Dame de Boulogne. La statue de Notre Dame de Boulogne, statue de la vierge et l’Enfant dans une barque, fut reçue à La Louvesc le mercredi 13 septembre venant de Saint-Félicien. Le jeudi 14 septembre 1944, splendides manifestations. (Chroniques du sanctuaire de La Louvesc)