Dossier Maghreb

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Dossier Maghreb
DOSSIER
DOSSIER
MAGHREB/TUNISIE
MAGHREB/TUNISIE
§
LES COMPAGNIES PRIVÉES CONFORTENT LEURS POSITIONS
Les 5 leaders classés par chiffres d’affaires et leur poids en 2004
CA global 2004 : 397 Md€
Auto
Risques
industriels
43%
SOURCE : FTSA
20%
LLOBREGAT/SIPA
Scène d’embouteillage
dans l’avenue Bourguiba à
Tunis. Prévention, nouveau
système d’indemnisation
des dommages corporels…
Les assureurs tunisiens
sont en train d’assainir
la branche auto qui accuse
un déficit structurel.
§ OPPORTUNITÉS Les assureurs tunisiens se préparent à la libéralisation complète
du secteur à partir de 2009. Mais sans attendre, les opérateurs étrangers pourraient
accentuer leur présence en profitant des privatisations en cours et des perspectives
offertes en assurance vie et santé. Le tout dans un cadre juridique rénové.
Tunisie : un marché de plus en plus
ouvert aux étrangers
8,8%
Le secteur privé a consolidé sa
première place avec une part
de marché qui n’a cessé de
croître : de 52% en 2002, elle a
atteint 56% en 2004. La Star,
compagnie publique numéro 1,
détient près de 30% de parts
de marché : sa privatisation est
prévue pour 2007.
Assurance
vie
de marché qui s’élève à 56 % en 2004, contre 52 % en 2002.
Les compagnies publiques, la Star et la Cotunace, détiennent
près de 30 % de parts de marché. Enfin les mutuelles (MAE,
CTAMA, MGA et AMI) occupent la troisième place avec
14 % du marché.
Dans l’immédiat, les assureurs ne font pas mystère de leurs
faiblesses. « La situation globale du marché est déficitaire et
son activité connaît une croissance en dessous du potentiel
réel », affirme sans détours Lamia Benmahmoud, directrice
générale des études et de la législation au Comité général des
assurances. Les indicateurs clés parlent d’eux-mêmes : l’assurance contribue à hauteur de 1,9 % au PIB. La part de l’assurance vie – pourtant complètement défiscalisée – ne représente pas plus de 8% de l’activité du secteur et reste dominée
par l’assurance emprunteur exigée dans le cadre d’un crédit immobilier. Le marché est dominé par les assurances obligatoires, dont la RC auto qui représente 43 % du chiffre
d’affaires du secteur.
Forte de ce constat, la profession s’est engagée, à partir de
2000, dans un vaste courant de réformes qui a englobé
Sur les 500000 exploitations agricoles
que compte le pays (la majorité de très petite
taille), seulement 7% sont assurées.
l’ensemble du secteur financier. Au programme : assainissement de la situation financière et technique des compagnies, adaptation du code des assurances aux normes internationales, développement des assurances sous-exploitées,
réforme de l’assurance automobile et, enfin, mise à niveau
de l’entreprise d’assurances.
Des règles prudentielles aux normes internationales
dhésion à l’OMC, partenariat avec l’Union européenne, assainissement des compagnies, réforme
de l’assurance auto, privatisations… Ces dernières
années, les assureurs tunisiens n’ont pas chômé
pour se mettre au diapason de l’économie mondiale. Objectif : être prêt pour affronter la libéralisation complète du secteur financier qui doit intervenir entre 2009 et 2012.
Aujourd’hui, c’est au tour de la Star d’attirer toute l’attention : la compagnie publique – le numéro 1 du secteur –
devrait être privatisée dès l’an prochain (lire l’interview de
Abdelkrim Merdassi, son PDG, p. 36). Tout porte à croire que
les opérateurs étrangers ne resteront pas insensibles à cette
offre, profitant des nouvelles dispositions permettant à un
A
34
non-Tunisien d’acquérir 51 % du capital d’une compagnie
locale. D’autant plus qu’ils connaissent déjà le marché :
« La plupart des sociétés tunisiennes ont des participations
étrangères et notamment françaises dans leur capital », fait
remarquer Mohamed Dkhili, le président de la Fédération
tunisienne des sociétés d’assurances et PDG de Tunis Re.
Ainsi, le groupe Axa détient près de 15 % de la Comar, le
numéro 2 du secteur. La Carte, qui totalise 6 % des primes
en 2004, est détenue à 43 % par les MMA. Les ACM (Assurances Crédit mutuel) détiennent 30 % du capital d’Astree.
Quant à Generali, il possède 44% de Maghrebia, le numéro 3
du marché tunisien de l’assurance. Le secteur privé, composé
de onze sociétés, a consolidé sa première place avec une part
L’ARGUS DE L’ASSURANCE • N°6965 • 17 FÉVRIER 2006
Dans le cadre du premier volet de cette réforme, l’ensemble des compagnies qui opèrent en Tunisie ont fait l’objet, entre 2000 et 2001, d’un audit financier et technique,
révélant pour certaines d’entre elles des insuffisances dans
l’évaluation de leurs engagements. Les poids lourds du marché (Star, Gat, Lloyd, compagnie tunisienne privatisée en
2001, MGA) ont tous fait l’objet de plans de redressement.
Une d’entre elles, l’Ittihad, a perdu son agrément en 2003.
Dans le même temps, un fonds de garantie des assurés a été
créé. Une structure dédiée exclusivement au contrôle des
compagnies a également été mise en place.
En 2002, une nouvelle loi a obligé les compagnies d’assurances à adapter leurs règles prudentielles aux normes
28,8%
Star
11%
Comar
114 M€
43,6 M€
Maghrebia
8,62%
34,2 M€
Gat
8,45%
33,5 M€
Lloyd
8,09%
32 M€
Mohamed Dkhilli, président de
la Fédération tunisienne des
sociétés d’assurances et président de Tunis Re : «Encore
embryonnaire, le secteur de
l’assurance recèle un potentiel
important et fait des efforts
pour accompagner le développement national.»
DR
Répartition des marchés de l’assurance en 2004
internationales. Contraintes de consolider leur assise financière par le triplement du capital minimal (6,15 M€ pour les
sociétés multibranches, 1,8 M€ pour les sociétés monobranches), les sociétés, plutôt que de se regrouper, ont puisé
dans leurs réserves. « Cette mesure n’a pas eu l’effet escompté. Le secteur est toujours composé de 17 compagnies,
dont la plupart sont de très petite taille, souligne Lamia
Benmahmoud. Mais presque la moitié du chiffre d’affaires
de l’assurance est réalisée par trois compagnies. »
La même année, plusieurs mesures ont été arrêtées pour
encourager le développement des assurances sous-exploitées.
L’assurance agricole, pourtant ancienne – les premiers produits datent de 1912 –, représente une part infime du chiffre
d’affaires global du secteur (2,5 % en 2004). Sur les 500 000
exploitations agricoles du pays, seulement 7% sont assurées,
et cela, dans le cadre d’un crédit spécifique. Confrontés à la
parcellisation, 80 % des agriculteurs ont des exploitations de
très petite taille (1 à 2 hectares au maximum) : « Leur préoccupation n’est pas l’assurance, mais de gagner de quoi
vivre », résume Lamia Benmahmoud.
Plusieurs dispositions ont néanmoins été prises pour
améliorer les taux de couverture : généralisation de l’assurance pour toutes les activités agricoles financées par des crédits bancaires, subvention, commercialisation des produits
par les banques et les postes, simplification des contrats,
application de tarifs préférentiels pour encourager la souscription de contrats collectifs.
L’assurance vie reste à l’état embryonnaire
Mêmes types de mesures pour doper l’assurance vie : exonération de l’impôt sur les sociétés dans le cadre de contrats
collectifs vie, exonération de l’impôt sur le revenu des primes
versées par les individus, pas d’impôt sur les rentes versées.
Mais, pour l’instant, elle ne rencontre guère les faveurs §
L’ARGUS DE L’ASSURANCE • N°6965 • 17 FÉVRIER 2006
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LES COMPAGNIES PRIVÉES CONFORTENT LEURS POSITIONS
Les 5 leaders classés par chiffres d’affaires et leur poids en 2004
CA global 2004 : 397 Md€
Auto
Risques
industriels
43%
SOURCE : FTSA
20%
LLOBREGAT/SIPA
Scène d’embouteillage
dans l’avenue Bourguiba à
Tunis. Prévention, nouveau
système d’indemnisation
des dommages corporels…
Les assureurs tunisiens
sont en train d’assainir
la branche auto qui accuse
un déficit structurel.
§ OPPORTUNITÉS Les assureurs tunisiens se préparent à la libéralisation complète
du secteur à partir de 2009. Mais sans attendre, les opérateurs étrangers pourraient
accentuer leur présence en profitant des privatisations en cours et des perspectives
offertes en assurance vie et santé. Le tout dans un cadre juridique rénové.
Tunisie : un marché de plus en plus
ouvert aux étrangers
8,8%
Le secteur privé a consolidé sa
première place avec une part
de marché qui n’a cessé de
croître : de 52% en 2002, elle a
atteint 56% en 2004. La Star,
compagnie publique numéro 1,
détient près de 30% de parts
de marché : sa privatisation est
prévue pour 2007.
Assurance
vie
de marché qui s’élève à 56 % en 2004, contre 52 % en 2002.
Les compagnies publiques, la Star et la Cotunace, détiennent
près de 30 % de parts de marché. Enfin les mutuelles (MAE,
CTAMA, MGA et AMI) occupent la troisième place avec
14 % du marché.
Dans l’immédiat, les assureurs ne font pas mystère de leurs
faiblesses. « La situation globale du marché est déficitaire et
son activité connaît une croissance en dessous du potentiel
réel », affirme sans détours Lamia Benmahmoud, directrice
générale des études et de la législation au Comité général des
assurances. Les indicateurs clés parlent d’eux-mêmes : l’assurance contribue à hauteur de 1,9 % au PIB. La part de l’assurance vie – pourtant complètement défiscalisée – ne représente pas plus de 8% de l’activité du secteur et reste dominée
par l’assurance emprunteur exigée dans le cadre d’un crédit immobilier. Le marché est dominé par les assurances obligatoires, dont la RC auto qui représente 43 % du chiffre
d’affaires du secteur.
Forte de ce constat, la profession s’est engagée, à partir de
2000, dans un vaste courant de réformes qui a englobé
Sur les 500000 exploitations agricoles
que compte le pays (la majorité de très petite
taille), seulement 7% sont assurées.
l’ensemble du secteur financier. Au programme : assainissement de la situation financière et technique des compagnies, adaptation du code des assurances aux normes internationales, développement des assurances sous-exploitées,
réforme de l’assurance automobile et, enfin, mise à niveau
de l’entreprise d’assurances.
Des règles prudentielles aux normes internationales
dhésion à l’OMC, partenariat avec l’Union européenne, assainissement des compagnies, réforme
de l’assurance auto, privatisations… Ces dernières
années, les assureurs tunisiens n’ont pas chômé
pour se mettre au diapason de l’économie mondiale. Objectif : être prêt pour affronter la libéralisation complète du secteur financier qui doit intervenir entre 2009 et 2012.
Aujourd’hui, c’est au tour de la Star d’attirer toute l’attention : la compagnie publique – le numéro 1 du secteur –
devrait être privatisée dès l’an prochain (lire l’interview de
Abdelkrim Merdassi, son PDG, p. 36). Tout porte à croire que
les opérateurs étrangers ne resteront pas insensibles à cette
offre, profitant des nouvelles dispositions permettant à un
A
34
non-Tunisien d’acquérir 51 % du capital d’une compagnie
locale. D’autant plus qu’ils connaissent déjà le marché :
« La plupart des sociétés tunisiennes ont des participations
étrangères et notamment françaises dans leur capital », fait
remarquer Mohamed Dkhili, le président de la Fédération
tunisienne des sociétés d’assurances et PDG de Tunis Re.
Ainsi, le groupe Axa détient près de 15 % de la Comar, le
numéro 2 du secteur. La Carte, qui totalise 6 % des primes
en 2004, est détenue à 43 % par les MMA. Les ACM (Assurances Crédit mutuel) détiennent 30 % du capital d’Astree.
Quant à Generali, il possède 44% de Maghrebia, le numéro 3
du marché tunisien de l’assurance. Le secteur privé, composé
de onze sociétés, a consolidé sa première place avec une part
L’ARGUS DE L’ASSURANCE • N°6965 • 17 FÉVRIER 2006
Dans le cadre du premier volet de cette réforme, l’ensemble des compagnies qui opèrent en Tunisie ont fait l’objet, entre 2000 et 2001, d’un audit financier et technique,
révélant pour certaines d’entre elles des insuffisances dans
l’évaluation de leurs engagements. Les poids lourds du marché (Star, Gat, Lloyd, compagnie tunisienne privatisée en
2001, MGA) ont tous fait l’objet de plans de redressement.
Une d’entre elles, l’Ittihad, a perdu son agrément en 2003.
Dans le même temps, un fonds de garantie des assurés a été
créé. Une structure dédiée exclusivement au contrôle des
compagnies a également été mise en place.
En 2002, une nouvelle loi a obligé les compagnies d’assurances à adapter leurs règles prudentielles aux normes
28,8%
Star
11%
Comar
114 M€
43,6 M€
Maghrebia
8,62%
34,2 M€
Gat
8,45%
33,5 M€
Lloyd
8,09%
32 M€
Mohamed Dkhilli, président de
la Fédération tunisienne des
sociétés d’assurances et président de Tunis Re : «Encore
embryonnaire, le secteur de
l’assurance recèle un potentiel
important et fait des efforts
pour accompagner le développement national.»
DR
Répartition des marchés de l’assurance en 2004
internationales. Contraintes de consolider leur assise financière par le triplement du capital minimal (6,15 M€ pour les
sociétés multibranches, 1,8 M€ pour les sociétés monobranches), les sociétés, plutôt que de se regrouper, ont puisé
dans leurs réserves. « Cette mesure n’a pas eu l’effet escompté. Le secteur est toujours composé de 17 compagnies,
dont la plupart sont de très petite taille, souligne Lamia
Benmahmoud. Mais presque la moitié du chiffre d’affaires
de l’assurance est réalisée par trois compagnies. »
La même année, plusieurs mesures ont été arrêtées pour
encourager le développement des assurances sous-exploitées.
L’assurance agricole, pourtant ancienne – les premiers produits datent de 1912 –, représente une part infime du chiffre
d’affaires global du secteur (2,5 % en 2004). Sur les 500 000
exploitations agricoles du pays, seulement 7% sont assurées,
et cela, dans le cadre d’un crédit spécifique. Confrontés à la
parcellisation, 80 % des agriculteurs ont des exploitations de
très petite taille (1 à 2 hectares au maximum) : « Leur préoccupation n’est pas l’assurance, mais de gagner de quoi
vivre », résume Lamia Benmahmoud.
Plusieurs dispositions ont néanmoins été prises pour
améliorer les taux de couverture : généralisation de l’assurance pour toutes les activités agricoles financées par des crédits bancaires, subvention, commercialisation des produits
par les banques et les postes, simplification des contrats,
application de tarifs préférentiels pour encourager la souscription de contrats collectifs.
L’assurance vie reste à l’état embryonnaire
Mêmes types de mesures pour doper l’assurance vie : exonération de l’impôt sur les sociétés dans le cadre de contrats
collectifs vie, exonération de l’impôt sur le revenu des primes
versées par les individus, pas d’impôt sur les rentes versées.
Mais, pour l’instant, elle ne rencontre guère les faveurs §
L’ARGUS DE L’ASSURANCE • N°6965 • 17 FÉVRIER 2006
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DOSSIER
MAGHREB/TUNISIE
TROIS QUESTIONS À…
Abdelkrim Merdassi, PDG de la Star
«LES ÉTRANGERS SONT LES BIENVENUS»
La Star, compagnie publique,
1
détient 30% du marché de l’assurance tunisien et se prépare à
une opération d’augmentation de
capital. Quel est votre objectif?
FETHI BELAID/AFP
Nous avons mis en place un plan de restructuration destiné à renforcer l’assise
financière de la Star. En tant que compagnie publique et leader du marché, notre
mission est de développer le secteur de
l’assurance. Une telle tâche ne peut se
faire qu’avec l’implication directe d’un
partenaire stratégique dans le capital.
Concrètement, comment allez2
vous procéder pour développer
le secteur de l’assurance?
Un appel d’offres international a été
lancé. D’ici à la fin février, une banque
d’affaires sera désignée afin d’arrêter un
§ du public. À cela, plusieurs explications : le pouvoir
d’achat de la population (le Smic tunisien s’élève à 143 €) et
un régime de retraite de base plutôt généreux. Un fonctionnaire à la retraite perçoit en moyenne 90 % de son dernier
salaire. Quant aux salariés du secteur privé, le montant de leur
pension est calculé à partir des dix dernières années de cotisations. Sous l’effet de l’évolution démographique (en 2004,
trois actifs cotisent pour un retraité, contre huit actifs pour
un retraité en 1950), l’assurance vieillesse accuse néanmoins
des signes de faiblesse : « Un nouveau champ s’ouvre aux
assureurs », insiste Lamia Benmahmoud.
Mais, auparavant, ils doivent assainir la branche auto qui
accuse 45 M€ de déficit en 2004, et dont la mauvaise image
n’est pas sans conséquences sur l’adhésion des Tunisiens à
d’autres produits d’assurances. Avec 1 600 morts par an
pour un parc auto d’un million de véhicules, la Tunisie, se
place en tête des pays les plus touchés par les accidents de
la route. Le 1er janvier 2006, un nouveau système d’indemnisation des dommages corporels a été instauré. Depuis les
LES GRANDS DU COURTAGE
RÉPONDENT «PRÉSENT»
Depuis vingt ans, la structure des entreprises tunisiennes
a considérablement évolué, sous l’effet de la vague des
privatisations et de la libéralisation du marché. Une
situation qui a fait naître de nouveaux besoins en
conseil. À côté des courtiers locaux, les poids lourds
internationaux du courtage tels Gras Savoye, Aon ou
Marsh ont pris position en Tunisie. « La meilleure façon
de crédibiliser notre présence auprès des entreprises est
de leur apporter conseil et formation », insiste
Abdelmajid Hafaiedh, PDG d’Aon Socargest. Au sein de
l’entreprise, un pool d’universitaires travaille en permanence à la préparation de séminaires sur des thèmes
d’actualité liés à l’assurance et à la réassurance.
36
business plan. Nous allons procéder
au triplement du capital qui doit passer
de 15 millions de dinars [9,2 M€]
à 45 millions de dinars [27,7 M€].
23 millions de dinars seront réservés au
partenaire stratégique, soit 51 % du
capital. Nous espérons que cette opération sera réalisée d’ici à la fin 2006.
Selon la législation en vigueur,
3
un investisseur étranger ne peut
pas détenir plus de 49% du capital
d’une société tunisienne.
Ce verrou pourrait-il sauter avec
cette opération?
Oui. Les étrangers sont les bienvenus.
Mais la sélection se fera sur une base de
critères objectifs basés essentiellement
sur l’apport technique, le poids dans le
secteur et le savoir-faire.
années soixante, il reposait sur la notion de faute, excluant
un grand nombre de victimes qui n’étaient pas en mesure
de prouver une faute à l’encontre de l’auteur de l’accident.
Près de 90 % des dossiers étaient réglés au tribunal. Le
montant des indemnisations pouvant doubler, voire tripler
d’une juridiction à l’autre, sans compter les lenteurs dans le
règlement des dossiers. Une situation qui devrait évoluer. La
nouvelle loi instaure un droit à l’indemnisation à toute victime d’un accident, sauf pour le conducteur fautif. Désor-
La Tunisie est en tête des pays les plus touchés
par les accidents de la route : 1600 morts par an
pour un parc d’un million de véhicules.
mais, les assureurs sont tenus de faire une offre de transaction amiable, conforme aux barèmes d’indemnisations,
dans un délai de six mois.
« Après la réforme législative, la préoccupation des compagnies doit porter sur la formation de l’encadrement et des
réseaux de distribution qui, pour l’instant, restent très peu
sensibilisés à la notion de la relation client. L’apparition
récente de systèmes d’information intégrés dans certaines
compagnies devrait accélérer la mise en place de fichiers
clients », observe avec enthousiasme Jean-Paul Roux, directeur central de Best Re, société de réassurance offshore
basée à Tunis. L’enjeu est d’autant plus important que le secteur va devoir explorer d’autres territoires et notamment
celui de la complémentaire santé. Prévue pour 2007, l’instauration d’un régime d’assurance maladie obligatoire, géré
par la Caisse nationale d’assurance maladie, va amputer le
chiffre d’affaires des assureurs de près de 17 %. Contrairement au Maroc, il ne devrait pas y avoir de période transitoire : « Désormais, les assureurs devront se positionner
uniquement sur les complémentaires », observe Mohamed
Dkhili. ●
M.C., EN TUNISIE
L’ARGUS DE L’ASSURANCE • N°6965 • 17 FÉVRIER 2006