Sommes-nous trop attachés à nos animaux de compagnie?

Sommes-nous trop attachés à nos
animaux de compagnie?
Par l'experte Susan Dawson le 13 Janvier, 2013
Selon l'Association
Professionnelle des Fabricants d'Aliments Composés
pour Animaux , 13 millions de foyers au Royaume-Uni ont un animal de
compagnie et les familles avec enfants sont plus susceptibles d'inclure un
animal de compagnie. Il y a 8 millions de chiens et 8 millions de chats comme
animaux de compagnie au Royaume-Uni.
Avoir des animaux de compagnie n'est pas un phénomène nouveau!
Le chien était très probablement le premier animal à être conservé comme
«animal de compagnie domestique" avec une relation homme-chien
remontant à plus de 12.000 ans à partir du paléolithiques. Tous les chiens
domestiques ont une ascendance avec le loup; sans aucun doute, la popularité
des chiens comme animal de compagnie est liée à cela. Avec la structure de la
famille élargie et la nature sociale des meutes de loups, la plupart des chiens
ont le potentiel de s'adapter avec facilité dans le système de la famille
humaine.
Des preuves de la relation homme-chat ont été trouvées en Egypte ancienne et
qui remontent à 2000 avant JC. Les chats ont été initialement évalués et
conservés pour leur prouesses à contrôler les "parasites", mais ont également
été appréciés comme compagnons.
Malgré cette vieille histoire du monde d'avoir un animal de compagnie, les
psychologues ont récemment commencé à étudier les relations animalpersonne, dans un effort de comprendre les facteurs qui influencent les
attitudes, les croyances et les comportements humains, envers les animaux.
Une meilleure compréhension aidera à fournir un meilleur bien-être animal.
Alors que la plupart d'entre nous admettent librement ressentir un sentiment
d'affection pour les animaux de compagnie et de se sentir aimés par eux, nous
évitons souvent de discuter de ce sujet au cas où les gens penseraient que nous
sommes trop sentimentaux!
Les gens parlent souvent des animaux comme étant des membres de la famille,
des amis, des frères et des sœurs de substitution ou d'être "comme des
enfants" dans leur vulnérabilité et leur dépendance envers nous pour leurs
soins et leur bien-être.
Les animaux domestiques sont importants et peuvent être des figures
d'attachement primaires dans la vie de certaines personnes. Pour les enfants,
un animal de compagnie peut être un frère de substitution ou un ami; certains
enfants et adultes atteints de troubles du spectre autistique qui ont des
difficultés avec les relations sociales avec les gens peuvent former des relations
extrêmement étroites avec les animaux de compagnie.
Ne soyez pas surpris quand vous pleurez
Les animaux offrent aux gens une forme d'acceptation et un regard positif
inconditionnel qui peuvent être difficiles à trouver en dehors des relations
animal-personnes et c'est pour cette raison que l'attachement aux animaux de
compagnie peut être intense, parfois plus intense qu'avec les gens. Il est donc
très compréhensible que nous puissions expérimenter une intense douleur face
au deuil d'un animal de compagnie, comme par exemple, quand un animal
meurt ou erre ou doit être ré-hébergé en raison de l'évolution des
circonstances.
Le deuil est une réaction naturelle à la perte et est probablement mieux décrit
comme un processus adaptatif. Pourtant, tant de propriétaires d'animaux sont
choqués ou même gênés de leur réponse naturelle quand ils perdent un animal
de compagnie. L'intensité de l'émotion peut parfois nous prendre par surprise.
Non, vous n'êtes pas fou!
Les professionnels parlent de la «théorie de l'attachement». Le terme
"attachement " est utilisé pour décrire une relation mutuelle et intense entre
deux individus. L'attachement implique un lien affectif entre un individu et son
dispensateur de soins. Le terme est utilisé en particulier pour la relation entre
les parents / soignants primaires et le bébé.
Il y a quatre caractéristiques de comportements généralement associées avec
l'attachement:
 Chercher à être physiquement proche en particulier dans les périodes de
stress
 Détresse lors de la séparation (anxiété de séparation)
 Plaisir de la réunion
 Orientation générale du comportement envers le dispensateur primaire
de soins
Pensez à votre relation avec votre animal de compagnie. Dort-il sur votre lit?
S'assied-t-il près de vous? Vous suit-il partout dans votre maison? Parlez-vous
à votre animal de compagnie et percevez-vous qu'il comprend ce que vous
dites, ou en quelque sorte, vous "parle" en retour à travers des miaulements
ou des aboiements. Vous n'êtes pas fou si vous répondez «oui» à ces questions,
vous êtes attaché à votre animal et cet attachement est réciproque; votre
animal de compagnie est également attaché à vous. En particulier, le plaisir
des chiens semble s'exprimer lorsque le propriétaire revient à la maison et il
démontre la direction bidirectionnelle de l'attachement dans les relations
positives avec les animaux de compagnie. Toutefois, cet attachement peut
causer des difficultés, comme par exemple, une détresse de la séparation, un
chien peut devenir destructeur par l'anxiété induite par le fait d'être laissé seul.
Pourquoi ne nous sommes tellement attachés à nos animaux de compagnie?
Nos animaux de compagnie deviennent des membres
importants de la famille
La fonction de l'attachement est la sûreté, la sécurité et la survie. Les animaux
domestiques sont dépendants de nous - leurs aidants humaines pour subvenir
à leurs besoins et protéger leur bien-être. Mais les gens peuvent aussi devenir
dépendants de l'amour inconditionnel, de la camaraderie et de l'interaction
d'un animal. Pour quelqu'un avec un chien d'assistance, il peut exister une
dépendance physique aussi bien que psychologique.
Le deuil de perdre un chien d'assistance, soit par décès ou la retraite peut être
énormément compréhensible. Il y a également eu des exemples dans l'histoire
de chiens en deuil de leurs propriétaires décédés.
Par exemple, à Edimbourg, Bobby le Skye Terrier a pleuré la mort de John
Gray, son propriétaire, pendant 14 ans couché sur sa tombe jusqu'à sa propre
mort en 1872.
Bobby
Au Japon l'Akita Hachiko a fidèlement attendu pendant 10 ans le professeur
Eisaburo Ueno, son propriétaire à la gare de Shibuya à Tokyo. Tous les jours, ce
professeur prenait le train à la gare de Shibuya, à Tokyo, pour se rendre à
l’université où il travaillait.
Chaque matin, Hachiko accompagnait son maître à la gare et l’y attendait , le
soir, à son retour. Mais le 21 Mai 1925, alors que le jeune Akita âgé de 18 mois,
son maître mourut d’une attaque cardiaque sur son lieu de travail.
Le jour suivant et pendant les neuf années qui suivirent, Hachiko retourna à la
gare et attendit son maitre adoré avant de retourner seul à la maison. Hachiko
fut confié à des membres de la famille et à des amis mais il continua toujours
d’attendre son maître à la gare. Rien ni personne ne pouvait empêcher Hachiko
de faire ses allées tous les soirs. Ce ne fut que lorsqu’il rejoignit son maître à
travers la mort, en mars 1935, qu’Hachiko manqua son devoir et n’apparut plus
à sa place habituelle, à la gare.
Hachiko
Ces exemples illustrent la nature de l'attachement bidirectionnel animalpersonne.
Les «dangers» d'être trop attaché
La relation animal-personne est mutuelle. D'une perspective psychologique, les
objets de fixation (par exemple les parents, le propriétaire d'un animal-animal)
satisfont les besoins de confort et de sécurité, et pour certaines personnes, cela
représente une fonction importante d'avoir un animal de compagnie.
Toutefois, soyez prudent de ne pas surinvestir la relation ou être trop attaché à
un animal de compagnie.
Parfois, si les limites ne sont pas claires, les relations animaux de compagniepersonnes peuvent entraîner une mauvaise différenciation entre le "soi" et
l'animal. Par exemple, si quelqu'un mange par confort en cas de détresse, il
peut nourrir son animal de compagnie de friandises toute la journée pour le
«rendre heureux», même si l'animal est en surpoids et que cela met sa santé
en péril.
De même le propriétaire d'un animal de compagnie mâle peut répondre à la
pensée de voir son chien mâle castré comme contre nature, émasculé, et elle
est injustement fondée sur une incapacité de séparer le "soi" de l'animal.
Dans ces deux exemples, les propriétaires ont anthropomorphisé leurs animaux
de compagnie, c'est-à-dire, qu'ils leur ont attribué des caractéristiques et des
pensées humaines.
L'anthropomorphisme est bien sûr un élément naturel de l'être humain, mais
nous devons être en mesure de différencier le «soi» de «l'animal» pour mieux
entrevoir le bien-être de nos animaux de compagnie et le nôtre.
Source de cet article :
http://www.theveterinaryexpert.com/people-and-pets/are-we-too-attachedto-our-pets/