HUNTING NEWS 11.pub - Hunting Agency

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HUNTING AGENCY NEWS
# 11 Printemps 2008
SOMMAIRE
Editorial
James Purdey & sons
EDITORIAL
En France la saison de chasse est terminée et les salons de chasse commencent !
Tout d’abord le Country Show ou ce qu’il en reste …. Comment un salon aussi intéressant quand il avait lieu
en Mai à l’Hippodrome d’Auteuil, peut-il en arriver là ? Le printemps n’est même pas là et il est planifié
durant les vacances scolaires de Février …… Et en même temps que le grand salon de la chasse de Madrid! Il
n’y a plus d’exposants et le peu de visiteurs est très déçu…... On n’y a croisé quelques professionnels qui
n’étaient pas exposant et qui sont venus pour se rassurer de ne pas avoir dépenser de l’argent à perte en y
participant!
Ceux qui n’y sont pas allés n’ont vraiment rien manqué…… Ce sera sans doute le dernier salon « chasse » du
Country Show.
Enfin le Salon International de la Chasse de Rambouillet nous attend du 28 Mars au 31 Mars avec tous les
participants nationaux et internationaux de la profession. De nombreux évènements sont prévus et le public est
toujours au rendez-vous. C’est le lieu où l’on prépare ses voyages de chasse à travers le monde et la saison
future en France !
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JAMES PURDEY
Il est étonnant de constater que les grands armuriers sont anglais. Nos artisans français ou les Belges ne manquent pas de
compétences mais ils n’ont jamais réussi à se développer, ni à se pérenniser. Cela n’est certes pas du à un manque d’inventivité,
car de nombreuses inventions viennent de France. L’industrie du luxe, de la gastronomie, joaillerie et haute couture, fleurons de
la France, ont su trouver leur place à l’échelle mondiale mais pas celle des armes fines.
L’histoire de la chasse en France est celle de la vénerie, incomparable par rapport à nos voisins européens y compris les
britanniques et peu celle de la chasse à tir.
Les britanniques ont historiquement codifié la chasse à tir, mais ils ont su transformer un artisanat individuel en un artisanat
industriel. Pour cela ils ont su développer le compagnonnage pour former des artisans et les fidéliser à une armurerie, des
méthodes de fabrication performantes, et surtout s’ouvrir des marchés à l’étranger. Seuls les italiens et les espagnols ont
développé plus tardivement cette activités mais dans une approche plus industrielle et pas dans les mêmes gammes de produit.
Nous nous rendons donc à Londres, temple de l’armurerie fine et tout particulièrement avons pris rendez-vous avec une maison
qui date de quelques siècles et dont la contribution à l’évolution du fusil de chasse, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est
remarquable : James Purdey and Sons.
Au cœur de Londres, lorsque l’on arrive à Audley House on entre dans le temple des armes fines. La dynastie des Purdey, gère
cette maison depuis la création de la marque en 1814 par James Purdey qui reçu son diplôme d’armurier en 1812 après avoir
fait son apprentissage (on dit en fait compagnonnage) chez les deux plus grands armuriers de l’époque : Manson et Forsyth.
Etait-ce prémonitoire de la bataille de Waterloo en 1815 qui le décida à voler de ses propres ailes ? Toujours est-il que depuis la
première boutique de Princess Street jusqu’à l’immeuble, Audley House, construit en 1881 et que le groupe occupe depuis, une
grande dynastie sinon la plus grande, d’armuriers a traversé le XIX et XX ème siècle jusqu’à nos jours.
Le dernier membre de cette famille, Richard Purdey, sera notre guide durant notre visite dans ce temple de l’armurerie.
La famille Purdey est d’origine française ! Ayant du fuir la guerre des religions ils partir s’installer en Ecosse. Au début du
XVIII ème siècle, un ancêtre Purdey décida de faire un voyage risqué jusqu’à Londres. C’est ainsi que John Purdey commença
comme forgeron.
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JAMES PURDEY
La dynastie commençait son apprentissage en forgeant des canons. A cette époque, ces « forgerons » étaient les fournisseurs
des armuriers civils et militaires pour lesquels ils fabriquaient non seulement les canons mais aussi de nombreuses autres
pièces constitutives de l’arme finale.
La méthode de fabrication aujourd’hui d’une arme chez Purdey est la même qu’au XIX ième siècle, hormis l’introduction de
machines à commande numérique qui ont permis d’abaisser encore les tolérances d’usinage à 25 millième de millimètre. Ces
machines sont utilisée pour le dégrossissage des éléments, tous les ajustages et finitions sont réalisés à la main. Une arme
chez Purdey n’est rien d’autre qu’une œuvre d’art artisanale qui demande en moyenne 18 mois de réalisation aux plus grands
armuriers du monde. Encore de nos jours les barres d’acier brut, proviennent des forges de Sheffield.
Une première particularité fut que l’on ne fit jamais appel à la sous-traitance comme d’autres armuriers londoniens. A la fin
du XIX ième il était de coutume de faire appel à des spécialistes externes pour les crosses et le basculage. Par exemple John
Robertson fournissait Boss et Holland&Holland. Dès le début, à la différence des autres armuriers de Londres, la production
des armes Purdey étaient entièrement assurées dans les ateliers de la firme.
A l’origine les meilleurs fusils des « arquebusiers » anglais se ressemblent à de nombreux point de vue : qualité générale,
style et qualité de production. Les différences d’un armurier à un autre sont subtiles. Ces différences sont dues à de très
faibles écarts de méthode. Dans le cas de Purdey, le processus de fabrication a évolué jusqu’à caractériser ce que l’on appelle
aujourd’hui « la manière Purdey ».
Cette méthode a consisté à organiser la production et à spécialiser les compagnons. Chez Purdey le crossier a beaucoup plus
d’importance que chez tous les autres armuriers. Il est formé a exécuter une grande variété d’opérations, au point que la
fabrication d’une arme tourne autour de lui. Cette organisation date du fondateur James Purdey. Le crossier doit savoir aussi
bien travailler le bois que le métal. C’est ainsi que les compagnons de chez Purdey ont pu mettre au point des bascules aussi
compliquées.
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JAMES PURDEY
Audley House
.Au début du XIX ième siècle, l’apprentissage d’un compagnon durait 7 ans avec un maître armurier. L’apprenti n’était pas
rémunéré et devait même payer son « professeur » tout en travaillant. A cette époque, les compagnons armuriers chez Purdey
consacraient leur existence à cette maison sans songer à une retraite. J. lucas, graveur, y travailla 60 ans. A. Robins, trempeur,
ne s’arrêta qu’à 92 ans….. Cela a évolué mais l’esprit est toujours le même.
DEUXIEME MOITIE XIX SIECLE PURDEY MET AU POINT LES FUSILS ET CARABINES MODERNES
Des armes (fusils et carabine express) d’aujourd’hui, la dynastie Purdey a tout inventé ou su racheter les brevets pour intégrer la
fonctionnalité dans l’arme. Cela semble incroyable car peut-on penser que l’industrie automobile doive tout à un seul
constructeur ?
EXPRESSION FUSIL DOUBLE EXPRESS
Bien avant les armes basculantes, James Purdey en 1850 mis au point une carabine à double canons rayés. Certes cette carabine
se chargeait toujours par la bouche mais donna le nom de fusil double express (au lieu de double carabine : « double rifle »). Il
utilisa cette expression en comparaison avec celle d’un « train express » pour imager la trajectoire plane, le poids élevé et la
grande vitesse des balles tirées par cette arme.
CHARGEMENT PAR LA CULASSE
Le chargement par la bouche posait de nombreux problème y compris celui du délai entre deux tirs. Les premières tentatives de
chargement par la culasse furent françaises dès 1812. Mai ces premiers essais, sans doute trop en avance sur son temps, ne
surent s’imposer. C’est en 1840 que Lefaucheux essaie le principe avec des canons basculants et des cartouches à broche. A
cette époque les chiens extérieurs déclenchaient la percussion sur les broches. Ce chargement par la culasse fut rapidement au
point, mais les cartouches à broche posaient d’énormes problèmes. Etrangement les anglais ne s’intéressèrent pas
immédiatement à ce principe. Peut-être parce qu’ils n’en étaient pas les inventeurs ? Il fallu attendre la fin des années 1850 pour
que ce type de chargement soit reconnu et les années 1870 pour voir disparaitre les fusils à chargement par la bouche…
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Richard Purdey
Qui a dit que les anglais sont conservateurs ?
En réalité l’absence de cartouche à percussion centrale ne rendait pas les armes basculantes efficaces. Il faudra
encore attendre quelques années.
FERMETURE PURDEY
En 1863 Purdey inventa et pris un brevet pour la fameuse « fermeture Purdey » pour armes basculante. Ce fut
la fermeture automatique de la bascule, ne nécessitant plus aucune intervention du chasseur pour verrouiller
cette dernière. Ce double verrou à clôture automatique, lorsque l’on ferme la bascule de l’arme, équipera des
millions d’armes dans le future. On y associera la clef d’ouverture Scott et alors nous aurons les armes de
chasse moderne.
Il ne manquait alors que la percussion centrale qui fera disparaitre les chiens et les cartouches à broche.
PERCUSSION CENTRALE
La cartouche à percussion centrale est aussi une invention française (Premier brevet en 1829 de Clément
Pottet). Mais il fallu encore quelques années et les efforts des armuriers anglais et français qui durent compléter
cette invention. En effet la cartouche est une chose, mais il fallu inventer et mettre au point une bascule à
fermeture automatique avec des percuteurs horizontaux et à percussion centrale. Il fallu aussi mettre au point
un nouveau système d’extraction des cartouches. Tout ceci permit à Purdey de réaliser le premier fusil à
percussion centrale en 1865.
BASCULE BEESLEY/PURDEY
En 1879 Frederick Beesley inventa le fusil sans chien (« hammerless ») et a armement automatique. Il en céda
immédiatement le brevet à Purdey. C’est le dernier élément principal de la création des fusils modernes. Cette
bascule a été reconnue dans le monde entier et tous les fabricants l’utilisent encore aujourd’hui pour la
fabrication des fusils à canons lisses ou rayés.
EJECTEUR PURDEY
Dernier élément nécessaire à résoudre l’extraction de la cartouche. Avec l’arrivée des fusils sans chiens et de la
percussion centrale, il fallait encore extraire les douilles de cartouche manuellement et cela prenait trop de
temps. A la fin du XIX ième siècle, de nombreux armuriers se penchèrent sur la question et cherchèrent un
moyen pour l’éjection automatique des douilles vides en dehors de l’arme. Il fallu attendre 1888 pour que
Purdey finalise l’invention encore utilisé de nos jours : l’éjecteur Purdey .
SELF OPENING PURDEY
Il n’y aura qu’à ajouter le système de « self opening » Purdey pour que toutes les fonctionnalités modernes du
fusil de chasse soient complètes.
C’est ainsi, en 50 ans et durant la deuxième moitié du XIX ième siècle, qu’un armurier ait réussi à inventer,
mettre au point toutes les technologies, encore utilisées plus d’un siècle après pour la réalisation de fusil de
chasse à canons lisses et rayés. Ceux-ci ont de plus mis un point une organisation de fabrication permettant de
réaliser des produits de qualité inégalable. Certes les inventions et l’amélioration de la maison Purdey ne
s’arrêtèrent pas là et de nombreux livres y sont consacrés. Le plus étonnant est que cela fut mis en œuvre par
les membres d’une même et unique famille, qui se relayèrent durant presque deux siècles pour faire progresser
l’armurerie de chasse.
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Long Room
Nous sommes ce jour avec le descendant de cette famille, Richard Purdey, qui nous explique d’une manière
très simple et humble ce qui fait sa fierté aujourd’hui dans une maison qui porte son nom. Le nom est
révélateur car il est « James Purdey and Sons » (James Purdey et Fils…).
Cette maison fut reconnue dès 1868 par le Prince de Galles, future Edouard VII, comme fournisseur officiel de
la couronne. Cette reconnaissance par la couronne d’Angleterre n’a cessé d’exister et aujourd’hui encore la
reine Elisabeth II, Le Prince Philippe et le Prince de Galles Charles agréent la maison Purdey comme leur
fournisseur officiel.
QUI A TIRÉ AVEC UN FUSIL PURDEY DE 1899 ?
Il faut être allé essayer les fusils Purdey sur leur « Ground Shooting », avec un instructeur expérimenté et au
grand calme, qui vous conseil si aimablement pour que vous réussissiez tous vos tirs, pour apprécier qu’en plus
de l’œuvre d’art il y a là un outil incomparable.
L’équilibre de l’arme, la facilité d’ouverture, l’éjection des cartouches, le naturel avec lequel elle vous monte à
l’épaule sont des expériences inoubliables. Ayant essayé des calibres 12 et 20, juxtaposés et superposés, mono
et double détente, ainsi que le nouveau superposé « Sporter »spécialisé pour le pigeon d’argile, Richard Purdey
nous demande si nous souhaitons essayer son arme personnel… C’est un juxtaposé de calibre 12, crosse
anglaise à double détente. A le regarder c’est un fusil classique qui pourrait sortir aujourd’hui des ateliers. Mais
c’est un de ses aïeuls qui l’a réalisé en 1899. Oui à la fin de XIXème siècle et qui a été transmis dans la
famille. Quelle émotion que de prendre entre les mains une arme que de nombreux Purdey ont non seulement
fabriqué dans leurs ateliers mais aussi utilisé de père en fils, de génération en génération. Lorsque l’on monte
se fusil à l’épaule on ne peut s’empêcher de penser à cette dynastie ….
Faisant partie de l’industrie du luxe, l’activité de la maison Purdey a suivi les cycles économiques de cette
industrie. Mais ils ont su dès la fin du XIX ième siècle développer des marchés en dehors de la Grande
Bretagne. Ces premières clientèles furent américaines, de l’Europe de l’Est et de l’Asie. Aujourd’hui Purdey
est mondialement connu et reconnu.
Si vous avez la patience et les moyens financiers, il vous suffira d’aller dans le « Long Room » pour que tout
d’abord vous discutiez avec les experts de la maison et qu’ils vous conseillent en fonction de ce que vous
voulez chasser et comment. Ce « Long Room » n’est rien d’autre que le bureau de travail des Purdey.
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Alors on prendra vos mesures, puis vous aurez à tout à décider, du calibre, de la longueur des canons, des
chokes, au type de crosse ou aux gravures. Ce n’est qu’environ 18 mois après, que vous serez invité à essayer
votre ou vos armes au « ground shooting » avec un instructeur maison. Ces instructeurs n’ont jamais été des
champions de ball trap, mais ont appris au cours des années ce que tirer veux dire. Vous vous essayerez à la
haute tour, aux perdreaux, aux « grouses » et ceci avec toujours le sourire et les conseils éclairés de
l’instructeur. Les dernier réglages, si nécessaires, seront alors réalisés et enfin on vous livrera votre objet de
luxe dans une mallette en chêne recouverte du meilleur cuir (et non en sapin couverte de toile de jute) avec vos
initiales si vous le souhaitez.
Tout ce passe comme chez un joailler de grand luxe et si Purdey devait avoir un magasin à Paris il serait sans
doute place Vendôme……..
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