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EQUIPE NATIONALE Le staff technique des «Lions» LES SÉLECTIONNEURS. Roger Lemerre, a pris l’équipe en cours de route. C’est Fathi Jamal qui a entamé le tour préliminaire des éliminatoires .... Le technicien français, le pauvre, a été critiqué avant même sa prise de fonctions. Ce poste était, semble t- il promis à Badou Zaki. C’était donc mal parti pour Roger Lemerre. Le champion d’Europe avec la France et d’Afrique avec la Tunisie a vite déchanté après l’optimisme affiché au départ. On lui reprochait d’être dépassé. Un homme du passé qui ne fait plus l’affaire. Cela s’est traduit sur le terrain. Roger Lemerre a tout raté. Il a sous-estimé ses adversaires, raté ses choix et ses changements aussi pendant les rencontres, pourri l’ambiance au sein du groupe, ignoré les joueurs du championnat marocain, rabaissé son adjoint et son entourage, écarté ses détracteurs, et puis est resté fidèle à sa réputation de bourreau des journalistes. Face au Togo en juin dernier à Rabat, les gens des médias ont boycotté sa conférence d’après match. Cabale médiatique, plus mauvais résultats, deux petits points seulement en trois matches, donnent automatiquement destitution... Lemerre a été remercié a mi- parcours et remplacé par un quatuor. Sellami, Benaciri, Amouta et Hassan Moumen comme chef-d’orchestre. Une trouvaille qui a surpris et qui n’a pas fait l’unanimité, mais qui a été acceptée par l’opinion publique. L’heure était grave et l’espoir d’aller au Mondial était encore possible. Mais les techniciens marocains ont également échoué dans leur mission. Un point en trois matches. Plus que l’image terrible donnée par la sélection, c’est surtout la pagaille qui a accompagné cette aventure qui a marqué les esprits. Le quatuor s’est fourvoyé sur toute la ligne. Sa stratégie, si stratégie y avait, n’a pas fonctionné. Le quatuor s’est aussi rendu compte que c’était un cadeau empoisonné. Dans cette histoire, c’est surtout, le technicien marocain qui a été le grand perdant. Il n’a plus de crédit et sa réputation a été sérieusement écornée. D’ailleurs, on est à la recherche d’un sélectionneur étranger pour prendre en charge les « Lions de l’Atlas ». LES JOUEURS. Alors là, c’est une toute autre histoire. Il y en a eu pour tous les goûts. Chaque match apportait son lot de surprises. Certains simulaient des blessures, d’autres cherchaient les cartons jaunes, sans parler de ceux qui exigeaient une place de titulaires. Après la défaite devant le Gabon à Libreville en octobre dernier, Jamal Allioui qui évolue en Suisse s’en était pris au staff technique quand il a appris qu’il ne serait pas titulaire. L’arrière international avait parlé de clientélisme, de mercantilisme au sein du groupe. Le seul critère pour être retenu ou aligné, selon le défenseur. Des accusations qui auraient nécessitées l’ouverture d’une enquête. Il n’est pas le seul. Ce jour là, Youssef Hadji avait refusé de rester sur le banc des remplaçants. Amine Erbate lui s’en est pris aux professionnels venus d’Europe. Ouaddou aux joueurs évoluant dans les championnats du Golfe. Un vrai cirque. Bref, le public marocain n’a pas reconnu ses joueurs. Ceux qui brillent en Europe EQUIPE NATIONALE AU CREUX DE LA VAGUE Ce qui est bien quand on est dans une situation pareille, peu envieuse certes, c’est qu’on ne peut plus descendre plus bas. Autrement dit, on a touché le fond et tout ce qui arrivera après est forcément mieux. On dira qu’on est en progrès. C’est du cynisme à l’état pur, il est vrai. Hakim TAMIM lionel messi C e discours pessimiste s’explique par l’état de santé du malade nommé « football marocain ». Les résultats – des sélections et des clubs - sont catastrophiques. Logique quand le n’importe quoi le dispute à l’anarchie à tous les niveaux. Les clubs, les formateurs, les encadrants, les adhérents. Il y a des exceptions. Heureusement. La sélection marocaine, censée être la locomotive, est en panne. Les éliminatoires combinés CAN et Mondial ont mis en lumière l’état de délabrement de notre football. Trois défaites, trois matches nuls et trois buts inscrits ! La réalité du terrain au rythme du chiffre trois. Le bilan d’une piteuse campagne entamée du mauvais pied. Face au Gabon, lors de la première journée, l’équipe marocaine battue à Casablanca 2 à 1 a perdu plus qu’un match. Elle s’est complètement disloquée. Certains joueurs se sont révoltés, le sélectionneur a perdu son autorité, la presse, déjà fâchée, s’est lâchée et le public s’est détourné de son équipe. Tout est parti de travers et les responsabilités sont, bien entendu, partagées. Le sacre de little big man... Karim Ahmadi comme ses coéquipiers a été méconnaissable durant ces éliminatoires EQUIPE NATIONALE Le règne de Ali Fassi Fihri a commencé par un désastre chaque week-end. Il faut dire que lorsqu’on est entouré de bon joueurs, on devient très bon. Tout au long de ces éliminatoires, le public marocain a vu tout des joueurs fantômes, inoffensifs, sans tempérament, pas compétitifs, pas performants, pas impliqués. L’implication justement. En football, c’est bien connu, le moteur c’est l’envie. Envie de se surpasser, envie d’écouter son coach, envie de jouer tout simplement. Et bien, si c’est possible. LA FÉDÉRATION Le Maroc ne devait pas rater ce premier Mondial en terre africain, lui qui avait été, souvenez-vous, le premier pays africain à faire acte de candidature pour accueillir cet événement planétaire. La fédération – l’ancienne et la nouvelle équipe – a-t-elle bien géré ces éliminatoires ? A-t- elle bien préparée le terrain? A-t-elle mis tous les atouts de son côté ? Une qualification ne s’arrache pas seulement sur un terrain de football. Il y a les coulisses. Quelques exemples. La fédération aurait pu demander le report du match Maroc Togo après l’ajournement de la rencontre Gabon - Cameroun suite au décès du président gabonais. A cette époque, le Cameroun, le favori du groupe, était moribond. C’était la fin de la saison, les joueurs cuits, un mois plus tard, l’arrivée d’un nouveau sélectionneur, le français Paul le Guen, les «Lions indomptables» sont redevenus redoutables. L’affaire Mamah aussi, ce joueur togolais qui a joué contre les coéquipiers de Chamakh en ayant reçu deux cartons jaunes. La demande marocaine, à savoir le gain du match sur tapis vert, a été rejetée par la FIFA d’abord et ensuite par le TAS, le tribunal arbitral du sport. L’image du football marocain en a pris un coup. De plus, on s’est mis sur le dos deux instances puissantes. La fédération n’a pas réussi non plus à convaincre certains joueurs d’origine marocaine évoluant en Europe à opter pour les « Lions de l’Atlas ». Des joueurs capables d’apporter un plus et non pas ceux qui ont un abonnement gratuit et une place de titulaire assurée. Quel gâchis... ET MAINTENANT. Il faut d’abord situer les responsabilités. Analyser la situation. Ensuite se lancer dans un vaste plan d’action. En juin dernier, le Roi Mohamed 6 a décidé d’allouer à la fédération une enveloppe de 250 millions de dirhams pour les sélections nationales. Ce n’est donc pas une histoire de moyens. C’est une question de volonté et de savoir faire. Il faut tout reconstruire et faire preuve de tolérance et de patience. Revoir la méthode de travail au niveau de la base. L’équipe première c’est le produit fini. Axer sur les jeunes. L’avenir passe par là, même si certains diront que c’est un discours qui revient chaque fois après chaque échec. Le meilleur joueur du monde a 22 ans. Lionel Messi a déjà tout gagné. Il y a quasiment cinq ans, l’attaquant du FC Barcelone avait disputé le Mondial des jeunes. Le Maroc avait terminé 4ème de cette Coupe du monde, cherchez aujourd’hui les joueurs marocains qui avaient pris part à cette épopée !