Aéroport : « Bercy trouvera les millions

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Aéroport : « Bercy trouvera les millions
Actualité Loire-Atlantique
samedi 21 juin 2008
Aéroport : « Bercy trouvera les millions ! »
Patrick Mareschal, président du conseil général et la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes : « Certains
essaient de faire peur au contribuable. »
Combien l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes coûtera-t-il aux contribuables locaux ? Le concessionnaire et l'État paieront,
répond Patrick Mareschal, président du conseil général.
Pourquoi aller si vite dans la construction de Notre-Dame-des-Landes, alors que le prix du kérosène s'envole. Vous aviez pourtant
évoqué la possibilité de réétudier le dossier ?
Lors d'une réunion publique, à Blain, j'avais dit qu'il faudrait rouvrir la discussion si le trafic venait à fléchir. Je constate qu'à Nantes
Atlantique, le nombre de passagers a progressé de 12 % en 2006, de 7 % en 2007, et 6 % depuis le début 2008. Il n'y a donc pas de
raison de modifier le projet. Je ne suis pas devin, mais j'observe que beaucoup d'aéroports continuent à investir et que les compagnies
aériennes commandent des avions.
Françoise Verchère, votre vice-présidente, regrette l'absence de « vrai débat ».
Je me sens blessé par un tel reproche. Souhaitant un débat au sein du groupe majoritaire, j'ai organisé deux réunions, espacées d'un
mois pendant lequel les élus ont pu réfléchir, se positionner, faire circuler des arguments écrits. Cela s'est terminé par un vote
largement en faveur du projet. Françoise Verchère m'a d'ailleurs remercié pour ce débat. Cela dit, je respecte les convictions de mes
collègues hostiles au projet. Mardi, au conseil général, je n'imposerai pas de discipline de vote.
Le projet prévoit une liaison par rail entre Nantes et Notre-Dame-des-Landes. Que se passera-t-il si l'État ne finance pas cette liaison ?
On ne la réalisera pas. On regardera ce qu'il est possible de faire, mais personne ne nous obligera à la construire. D'ailleurs, faut-il une
liaison ferroviaire, ou un autre type de desserte ? A Nantes, on transporte 20 000 personnes par jour en Busway. Et, à mon avis, les
passagers qui passeront par la gare de Nantes ne seront pas plus de 2000...
Vous prévoyez de subventionner la construction de l'aéroport si l'investisseur privé n'arrive pas à trouver l'équilibre. Jusqu'où êtes-vous
prêt à aller ?
Je sais qu'aujourd'hui, certains essaient de faire peur aux contribuables. Mais l'objectif est de n'avoir rien à débourser pour la
construction. Je mise sur la compétition que vont se livrer les groupes privés candidats à la concession. Si leurs offres ne suffisent pas,
les collectivités regarderont ce qu'elles peuvent faire. Mais elles ne vont pas dire, maintenant, ce qu'elles sont prêtes à débourser.
Et si l'exploitation de l'aéroport se révèle déficitaire ?
C'est le risque du concessionnaire.
Dans un contexte difficile pour les collectivités, qui voient diminuer leurs ressources, sur quels investissements devrez-vous faire
l'impasse afin de financer l'aéroport ?
Il n'est pas pensable que notre capacité d'investissement soit diminuée dans les domaines qui relèvent de notre responsabilité. Ma
conviction est que le concessionnaire paiera l'investissement, à l'exception de ce qui relève de l'État. Et ce dernier ne s'arrêtera pas
une fois le projet lancé. Bercy trouvera les millions nécessaires.
Recueilli par Marc LE DUC.
Ouest-France
http://www.nantes.maville.com/Aeroport-Bercy-trouvera-les-millions-/re/actudet/actu_dep-650964-----_actu.html

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