Breitenbach - Entre ciel et terre

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Breitenbach - Entre ciel et terre
Breitenbach - Entre ciel et terre
« Se sentir comme un oiseau »
Grand Vol qui compte 140 membres est un club florissant. Le
parapente suscite toujours encore des vocations. « Les jeunes
suivent. Chaque année, nous avons de nouvelles demandes.
Nous sommes obligés de refuser du monde », souligne le
président de Grand Vol Jean-Claude Messmer.
Dans l’immensité d’un ciel d’azur. PHOTO DNA Dans l'immensité d'un ciel d'azur PHOTO DNA
Lors de la création de la discipline, les pionniers parapentistes effectuaient des vols de
3 minutes. Actuellement, les plus expérimentés arrivent à rester 5 à 6 heures dans les
airs.
Mais qu’est-ce qui les incite donc à regarder la terre d’en haut ?
Pas de vertige en vol
Jean-Claude Messmer explique que c’est une vraie passion : « C’est la liberté ! Aucun
bruit ! On est relax, apaisé, loin de toutes les préoccupations quotidiennes. Et puis, on
sent les odeurs qui remontent, celles du foin, celles des fleurs… Bien sûr, au début, on
a un peu peur, on n’est pas sûr de maîtriser le geste. Mais bien vite, il ne reste que le
plaisir de se sentir comme un oiseau ! Le but, c’est de tenir le plus longtemps possible
en l’air. » Le vertige ? « Pas en vol, car on n’a plus de contact avec le sol. »
Cependant, on ne s’improvise pas parapentiste. Le facteur essentiel, celui qui décidera
de l’opportunité de voler ou non, est évidemment la météo. « Avant chaque départ, la
règle d’or est de la consulter, il existe des sites spécialisés pour nous », explique JeanClaude. De plus, les principaux sites de décollage sont équipés d’une mini-station. La
force et la direction du vent sont déterminantes, les conditions varient souvent
plusieurs fois en une journée et impliquent de partir au bon endroit au bon moment. Un
indicateur fiable et peut-être inattendu pour les non-initiés : le vol des oiseaux.
« Si l’oiseau ne bat pas des ailes, s’il s’économise, c’est qu’il y a un courant ascendant,
un “thermique”. Ceux d’entre nous qui volent le mieux, ce sont ceux qui savent le
mieux observer », précise Sylvie, monitrice de parapente depuis 1995. Dès le
décollage, le parapentiste descend de 2m/s. Donc, s’il veut monter, il doit trouver une
ascendance supérieure à 2m. Le GPS qui donne la vitesse de la masse d’air, la
direction et l’altitude s’avère également être un outil précieux.
Car l’altitude de vol sur le site de parapente de Breitenbach est strictement
réglementée pour éviter une collision fatale avec un avion. Dans la vallée de Villé, le
seuil de TMA (terminal manoeuvring area) est fixé par la réglementation aérienne à 1
350 m maximum. Jean-Claude précise : « En l’air, la vigilance est de mise. Comme au
volant, il faut rester en veille, toujours regarder. Nous sommes aussi reliés entre nous
par radio. » Plus on monte, plus les ascendances s’intensifient, la température chute de
7 °C tous les 1 000 m. Les nuages d’orage constituent un phénomène redoutable, ils
peuvent aspirer l’imprudent jusqu’à 12 000 m. Et là, danger de mort !
Malgré tout, celui qui a déjà volé aux quatre coins du monde ne garde que de bons
souvenirs ! « Je viens d’acquérir une voile senior. J’aimerais pratiquer encore
longtemps. Peut-être qu’un jour la raison l’emportera ! »

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