republique francaise - Services État Haute
Transcription
republique francaise - Services État Haute
REPUBLIQUE FRANCAISE __________ DEPARTEMENT DE LA HAUTE CORSE ___________ COMMUNE DE CALENZANA ENQUETE PUBLIQUE PREALABLE A LA DEMANDE DE RENOUVELLEMENT D’UNE AUTORISATION D’EXPLOITER UNE CARRIERE DE ROCHES MASSIVES, AVEC EXTENSION. _______ RAPPORT D’ENQUETE PUBLIQUE Enquête publique ouverte du lundi 2 janvier 2012 au vendredi 3 février 2012 inclus, selon l’arrêté préfectoral n° 2011-307-0004 en date du 3 novembre 2011, relatif à la demande de renouvellement de l’autorisation d’exploiter une carrière de roches massives, avec extension, et des installations de traitement de matériaux, sur le territoire de la commune de CALEN ZANA. Commissaire enquêteur : Caroline de LUCIA, par décision de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Bastia N° E11000086/20, en date du 24 août 2011. 1 Enquête publique N° E 11000086 / 20 RAPPORT DE DEROULEMENT D’ENQUETE PUBLIQUE I - CADRE DE L’ENQUETE PUBLIQUE : L’opération soumise à enquête publique porte sur la demande de renouvellement d’une autorisation d’exploiter une carrière de roches massives en granite, avec demande d’extension du site d’exploitation qui se situe sur le territoire de la commune de CALENZANA, au lieu-dit Carchello. L’exploitant de la carrière demande une prolongation de la durée d’exploitation à 30 ans, ainsi qu’une augmentation de la production annuelle actuellement autorisée à 200 000 tonnes/an, soit 1500 tonnes/jour. Avec l’extension projetée dans le cadre de la présente opération, l’emprise spatiale totale concernée par la présente demande d’autorisation, sera portée à 29ha 43a 78ca, avec une production annuelle demandée à 300 000 tonnes/an en moyenne et un seuil de 350 000 tonnes/an au maximum. Cette demande d’autorisation est faite par la S.A.R.L« Sablière Calenzana Balagne » dont le gérant Monsieur Pierre Julien MUNIER avait initialement obtenu en 2006 une autorisation pour l’exploitation de la carrière de granite, pour une durée de 20 ans et arrivant donc à échéance au 30 juin 2016. La nature des activités, objet de la demande actuelle au titre des installations classées, concerne le prélèvement de produits minéraux, avec utilisation d’explosifs, à ciel ouvert et hors d’eau et plus précisément l’exploitation d’une carrière de roches massives de granites. Le site d’exploitation se site au Sud de Calvi : à environ 11 km du centre de Calvi, 12 km du centre de Calenzana, 29 km du centre de l’Ile Rousse. L’accès à la carrière se fait par une voie communale entièrement recouverte d’enrobé, reliée à la Route Départementale 251, au Sud Ouest de l’aéroport de Calvi Sainte-Catherine. 2 Enquête publique N° E 11000086 / 20 II - DEROULEMENT DE L’ENQUETE PUBLIQUE : L'enquête publique proprement dite s'est déroulée conformément aux dispositions de l’arrêté préfectoral de Haute Corse n° 2011-307-0004 en date du 3 novembre 2011, du lundi 2 janvier 2012 au vendredi 3 février 2012 inclus, après que les formalités de publicité, affichages et insertions aient été régulièrement menées comme en témoignent les avis et certificats joints (annexe 1). Il est à préciser qu’un affichage a été réalisé en mairie de CALVI et de MONCALE pour répondre à l’obligation d’affichage dans un rayon de 3 km. De plus, un panneau d’affichage portant « Avis d’enquête publique » a été mis en place à l’intersection de la route de l’aéroport de Calvi et du chemin menant à la carrière, afin qu’il soit bien visible du public (annexe 1). Après réception du dossier soumis à enquête publique et examen de celui-ci par le Commissaire enquêteur, l’enquête publique a été ouverte et les permanences destinées au public se sont tenues à la mairie de Calenzana, aux dates et heures prévues par l’arrêté préfectoral sus cité. Le registre d'enquête publique correspondant, dûment ouvert, côté et paraphé par le Commissaire enquêteur, a été déposé en mairie de Calenzana à l’ouverture de l’enquête publique. Les séances prévues pour l’accueil du public se sont donc déroulées selon les horaires prévus et la population concernée a eu la possibilité de pouvoir rencontrer le Commissaire enquêteur en ces occasions. L'enquête publique a été close le vendredi 3 février 2012, à l’heure de fermeture normale des bureaux de la mairie de Calenzana. Une visite des lieux a été effectuée par le Commissaire enquêteur avant le début de l’enquête publique (le 6 décembre 2011) en compagnie d’un membre de Direction de la S.A.R.L « Sablière Calenzana Balagna », en la personne de Madame Valérie MERCURI - Responsable Technique., afin d’avoir une vision globale du projet, connaître précisément son site d’implantation ainsi que son fonctionnement. Durant la période d'ouverture de l'enquête publique, une seule observation écrite a été portée sur le registre d’enquête publique et, il est à noter, que celle-ci n’a pas donné lieu à l’affluence du public. . Après la clôture de l’enquête publique, le Commissaire-enquêteur a fait parvenir un courrier au pétitionnaire, le 10 février 2012, pour porter à sa connaissance les résultats des séances au public ainsi que les principaux points ou questions méritant d’être détaillés (annexe 2). Un mémoire en réponse nous a été adressé par courrier à notre domicile, en date du 16 février 2012, réceptionné le 24 février 2012, nous apportant des informations complémentaires vis-à-vis du risque de pollution des cours d’eau de l’Enferata et de la Figarella, tous deux proches du site d’implantation. De plus, avant la fin de l’enquête publique, le Commissaire enquêteur avait demandé communication au pétitionnaire des derniers rapports d’analyses concernant le contrôle des eaux. Ces résultats sont présentés en annexe 3. 3 Enquête publique N° E 11000086 / 20 Par ailleurs, le Commissaire-enquêteur a pris connaissance de l’avis de l’Autorité Environnementale, émis le 13 octobre 2011 et joint au dossier d’enquête publique conformément aux articles L.122-1, R.122-1-1 et R.122-13 du Code de l’environnement. (Annexe 4) III - EXPOSE SYNTHETIQUE DES RESULTATS DE L’ENQUETE PUBLIQUE : Il est à noter que le site de la carrière de Calenzana se situe dans l’emprise du Parc Naturel Régional de Corse, créé en 1972. Par ailleurs, même si son emplacement reste en-dehors d’une zone écologiquement remarquable (une zone ZNIEFF identifiée se trouvant à un peu plus de 2 km au Sud du site de la carrière), le projet est toutefois inclus dans le périmètre de protection de la « Côte Nord Occidentale » et de deux tours génoises : tour de Tiuccia et tour de Morza, sites inscrits. 3.1 Exposé technique de l’opération envisagée : Comme nous l’avons évoqué précédemment, l’extension projetée du site d’exploitation de la « Sablière Calenzana Balagne » envisage de porter la superficie totale du site d’exploitation à 29ha 43a 78 ca, dont 12 hectares seront consacrés à l’extraction des matériaux ; le reste des terrains accueillant l’ensemble des infrastructures et équipements nécessaires à l’activité (bureaux, atelier, installations de traitement, stocks de produits finis et pistes). Le rythme d’extraction annuel maximal envisagé est de 350 000 tonnes (300 000 tonnes en moyenne) sur une période de 30 ans. Le volume total de matériaux extraits sur cette période est estimé à environ 8 800 000 tonnes. Les installations de traitement des matériaux déjà en place, d’une puissance électrique installée totale de 936,5 KW, seront complétées par l’ajout d’un poste primaire d’une puissance de 200 KW, ramenant la puissance électrique totale des installations concourant à la fabrication de granulats à 1 136,5 KW. Le phasage de l’exploitation se fera en six phases quinquennales, selon la méthode dite en « dent creuse ». La technique d’extraction reste traditionnelle et identique à l’exploitation en cours, à savoir : - abattage des fronts par tirs de mines, - prélèvement mécanique des matériaux bruts, - transport vers les installations de traitement. La cote de fond de fouille est prévue à 110 NGF (contre 125 actuellement). L’exploitation progressera vers l’Ouest, par banquettes successives de 15 mètres de haut pour atteindre la cote finale entre 200 et 215 NGF, selon la topographie naturelle. Le profil d’exploitation validé par l’étude géotechnique réalisée en 2010 par le cabinet CFEG prévoit une hauteur de front de 15 mètres avec une largeur de banquettes de 7,5 mètres à l’état final, sauf pour les deux banquettes supérieures qui 4 Enquête publique N° E 11000086 / 20 conserveront une largeur de 10 mètres afin de diminuer l’impact paysager. La pente des fronts sera de 75° sur l’horizontale, la pente moyenne intégratrice de la succession des fronts ne devra pas dépasser 53 à 55° par rapport à l’horizontale. Un merlon (rangée de blocs) sera placé en limite extérieure de banquette de manière à créer un piège à blocs protégeant les opérateurs situés en-dessous. La progression de l’exploitation est prévue depuis le haut du massif afin de permettre une remise en état coordonnée du site. 3.2 Cadre règlementaire : La nomenclature des installations classées, prévue par l’article L. 512-1 du Code de l’environnement par la loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux installations classées pour la protection de l’environnement et son décret d’application n° 77-1133 du 21 septembre 1977, modifié par le décret n° 2007-1467 du 12 octobre 2007 créant le livre V titre 1 partie réglementaire du Code de l’environnement, prévoient que les installations industrielles d’une certaine importance ou de par leur nature doivent, dans un souci de protection de l’environnement, préalablement à leur mise en service, faire l’objet d’une autorisation prise sous la forme d’un arrêté préfectoral qui fixe les dispositions que l’exploitant devra respecter pour assurer cette protection. Dans le cadre de la présente opération, plusieurs activités classées font l’objet de cette demande d’autorisation. Ces activités sont définies aux rubriques de la nomenclature des installations classées, à savoir : Rubriques n° 2510.1, n° 2515.1, n° 1432 et n° 1435. En application de la législation en vigueur, la nature de ces activités est donc soumise à étude d’impact et à enquête publique. En outre, compte tenu de l’importance du projet et de ses incidences potentielles sur l’environnement, l’avis de l’Autorité Environnementale (Préfet de Région en l’occurrence) est requis, conformément aux articles L.122-1, R.122-1 et R.122-13 du Code de l’environnement. 3.3 Prescriptions particulières : Comme nous l’avons déjà évoqué, le site d’implantation de la carrière de Calenzana se trouve dans le Parc Naturel Régional Corse et en limite d’une zone ZNIEFF, à 2,1 km de la carrière actuelle. De plus, il est important de noter que le SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) du bassin Rhône-Méditerranée-Corse, approuvé par arrêté préfectoral du 21 décembre 2009, a classé les ruisseaux de l’Enferata et de la Figarella. Les grands enjeux du SDAGE concernent la gestion de la ressource en eau et la 5 Enquête publique N° E 11000086 / 20 pollution. Toutefois, le site n’est concerné par aucune protection environnementale ou inventaire spécifique tels que Z.N.I.E.F.F, Z.I.C.O, Z.P.S, ou NATURA 2000. Comme nous l’avons mentionné, l’espace protégé le plus proche est situé à environ 2 km au Sud : Z.N.I.E.F.F. « maquis du bassin du Fango », SIC « Rivière et vallée du Fango ». La commune compte de nombreux A.O.C sur son territoire, toutefois le projet n’a pas d’implication directe ou indirecte sur les terrains concernés. Le secteur d’étude n’est concerné pas aucun périmètre de protection d’ouvrage destiné à l’alimentation en eau potable. Le périmètre de protection éloigné le plus proche est à 2,1km au Nord Est. Au regard des documents d’urbanisme, la zone d’implantation de la carrière a fait l’objet d’un « zonage Ne » au Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la commune de Calenzana, ayant fait l’objet d’une publication le 1er Juin 2011. 3.4 Exposé synthétique des observations du public : Comme nous l’avons évoqué précédemment, le public n’a pas manifesté un grand intérêt pour la présente opération, sans doute du fait de l’existence de la carrière depuis une quinzaine d’années déjà. A noter, que les conditions météorologiques neigeuses lors de la dernière permanence en mairie de Calenzana n’ont pas été propices à un éventuel déplacement de la population. . Une seule observation a donc été portée sur le registre d’enquête publique et nous allons ci-après en faire l’exposé. Observation du public : Madame Josepha VILLANOVA, conseillère municipale à la mairie de Calenzana, expose qu’il s’agit d’un « projet de grande envergure dans le plus grand respect de l’environnement » et que « des améliorations environnementales considérables ont été réalisées depuis 2006 ». Elle précise également qu’elle « encourage la mise en place d’un système d’amélioration continue aussi innovant que celui de la sablière de Calenzana » et que celle-ci est « à l’écoute de ses riverains ». 6 Enquête publique N° E 11000086 / 20 IV - ANALYSE DES RESULTATS DE L’ENQUETE PUBLIQUE : 4.1 Analyse de l’observation du public : Comme nous l’avons évoqué au chapitre « Exposé synthétique des observations du public », l’opération soumise à enquête publique n’a pas soulevé d’opposition manifeste du public, qui s’est fait rare en mairie, ni des responsables élus de la mairie de Calenzana et de Moncale rencontrés à l’occasion de nos permanences en mairie de Calenzana. Nous allons à présent procéder à l’analyse du bien fondé et /ou de l’opportunité de l’observation formulée par le public. Pour information, l’avis du commissaire enquêteur sera présenté en caractères italiques. La personne qui s’est exprimée se veut être le témoignage du bon fonctionnement de la carrière, dans le respect de l’environnement. Il est certain que l’activité de la carrière de Calenzana a des conséquences économiques pour la microrégion, que ce soit en matière de redevances perçues par les deux mairies propriétaires des terrains en « contrat de foretage », dont l’emphytéote devra acquitter le « canon emphytéotique » annuel (le montant annuel n’est pas précisé dans le document d’étude d’impact) ; que ce soit aussi en matière d’emplois sur la région ou en matière d’approvisionnement en matières premières aux entreprises du B.T.P de la région Balagne. Juger de la « mise en place d’un système d’amélioration continue innovant » nécessiterait une étude des processus de l’entreprise, donc un « audit système ». A défaut, du moins peut-on vérifier que les activités réalisées sur le site d’exploitation de la carrière s’insèrent bien dans le champ des activités autorisées et respectent bien le cahier des charges établit par l’autorité compétente, afin d’en limiter les dangers et les inconvénients, aussi bien sur le plan humain que sur le plan environnemental. 4.2 Analyse des documents du dossier d’enquête publique : Sur la forme : le dossier soumis à la présente enquête publique présente les documents règlementaires (Articles R.512-2 à R.512-10 du Code de l’environnement), à savoir : - Pièce 1 : Résumé non technique de l’étude d’impact - Pièce 2 : Demande administrative - Pièce 3 : Etude d’impact - Pièce 4 : Etudes techniques spécifiques (faune, flore et habitats naturels, Mesures de protection et remise en état - Pièce 5 : Etude paysagère - Pièce 6 : Estimation du montant des Garanties Financières - Pièce 7 : Etudes des Dangers - Pièce 8 : Notice relative à la conformité de l’installation projetée avec les prescriptions législatives et règlementaires relatives à l’Hygiène et la Sécurité du personnel - Pièce 9 : Plans 7 Enquête publique N° E 11000086 / 20 Sur le fond : l’objectif de ce dossier de demande d’autorisation est double. Il s’agit en l’occurrence de : - mettre en conformité les caractéristiques actuelles de la carrière et des installations de traitement, - obtenir un arrêté qui autorise le renouvellement, l’extension et l’approfondissement de la carrière avec une augmentation de la production à : 300 000 t/an en moyenne et 350 000 t/an au maximum. Nous rappelons que l’autorisation d’exploiter la carrière » Sablière Calenzana Balagne », délivrée par l’arrêté préfectoral n° 96/557 en date du 4 juin 1996, arrive à échéance en juin 2016 et fait donc l’objet d’une demande de prolongation pour une durée de 30 (trente) ans. Par ailleurs, nous notons la qualité des documents composant le dossier d’enquête publique et notamment les études réalisées sur les incidences prévisibles sur l’environnement et les dangers de l’installation et de leurs conséquences prévisibles en cas de sinistre (articles L.211-1 et L.511-1 du code de l’environnement). V - PROBLEMATIQUES EN LIEN AVEC LE PROJET : Afin d’éclairer son avis, le Commissaire enquêteur s’est attaché à l’étude de différents aspects liés à la nature sensible du projet et ses conséquences directes ou indirectes sur l’Homme et l’environnement. Points qui lui sont apparus importants et nécessaires. 5.1 L’aspect économique et social : Le granite exploité au niveau de la carrière de Calenzana répond aux exigences des applications « béton, travaux publics et aménagements des voies ferrées ». Il permet, de ce fait, d’approvisionner les chantiers du bâtiment et des travaux publics de Calvi et des communes limitrophes de la Haute Corse. Les clients et les destinations des produits finis sont nombreux et divers, au titre desquels : usines de fabrication, centrales à béton, entreprises de Travaux Publics, entreprises du bâtiment, collectivités, artisans , particuliers et Chemins de Fer Corse. L’augmentation de la production envisagée dans le cadre de ce projet vise à répondre aux besoins de la demande locale pour le département de la Haute Corse ; demande en croissance, semble-t-il, en raison de la fermeture de la carrière de Ponte Leccia qui participait à l’alimentation du marché sur la zone de l’Ile Rousse, avec une production de 150 000 t/an environ. L’exploitation de la carrière participe à l’emploi de 19 personnes salariées, dont 3 dans l’équipe de direction. Au total, l’équipe permanente est composée de 20 personnes, le gérant-responsable compris. Il s’agit d’une entreprise familiale dont quatre membres composent l’équipe de direction. La carrière de Calenzana participe donc depuis 1967 à la vie économique locale. Cet aspect a été évoqué par Monsieur Ange SANTINI, ancien Président du Conseil Exécutif de Corse et maire actuel de Calvi, dans un courrier à Monsieur le Préfet de 8 Enquête publique N° E 11000086 / 20 Haute Corse, évoquant les effets directs et indirects induits par l’exploitation de la carrière et l’intérêt de la pérennité de cette activité pour la microrégion. 5.2 Les dangers liés au fonctionnement de l’exploitation : L’exploitation d’une carrière d’extraction et de traitement de matériaux comporte des dangers pour l’homme et pour l’environnement. De fait, son organisation et donc son fonctionnement doivent, au minimum, satisfaire à la règlementation en vigueur. 5.2.1 Les risques pour l’Homme : Parmi les risques identifiés pour l’Homme, on note tout d’abord ce que nous nommerons les risques immédiats. Parmi ceux-ci, on distingue principalement : 1° - Le risque d’accidents corporels : Les plus fréquemment enregistrés concernent les chutes depuis les talus d’extraction, la circulation de véhicules, la noyade, les accidents lors des tirs de mine) Pour prévenir ces risques immédiats, des solutions sont présentées dans le document Etude d’impact (pièce 3, pages 85 à 87), le document Etude sur les dangers (pièce 7) et le document Etudes techniques spécifiques (pièce 4) au chapitre Santé et Sécurité. Une évaluation des risques a été réalisée dans le document 7 (Etude des dangers). La méthode retenue pour sa réalisation est une méthode semi-quantitative, comme définie par l’annexe 1 de l’arrêté du 29 septembre 2005. Les résultats présentés en page 15 mettent en évidence le facteur accidentogène lié à la circulation des engins et camions ainsi qu’au travail dans les installations de traitement et l’atelier (soudure en particulier). Pour répondre au Règlement Général des Industries Extractives (RGIE) et dans le but d’en diminuer la probabilité d’occurrence, le document de Santé et sécurité (pièce 4 Etudes Techniques Spécifiques) détaille les procédures à respecter (pages 1 à 9) sur le site de l’exploitation. Ces procédures concernent les risques de chutes, les risques de collisions, les risques de retournements d’engins, les risques de projections, les risques d’incendie, les risques de brûlures, les risques électriques, les risques dus aux manutentions, les risques liés aux organes en mouvement, les risques dus aux éboulements, chutes de blocs & glissements de terrain, les risques de noyade, les risques d’enlisement, les risques liés aux substances nocives, les risques dus au bruit, les risques d’explosion (dépôt aérien de liquides inflammables-rubrique 1430- stations services pour gasoil et fuel lourd –rubrique 1435) , les risques liés à l’intrusion de tiers sur le site et les risques liés à des situations temporaires et exceptionnelles. Les mesures techniques ainsi que les mesures de sécurité retenues et mises en place, ou à mettre en place dans le cadre de la nouvelle autorisation, sur le site de la carrière pour « réduire la probabilité et les effets d’un accident » sont détaillées respectivement dans le document Etude des dangers (pièce 7- pages 20 à 28) et le document Hygiène et Sécurité (pièce 8 –pages 4 à 9). 9 Enquête publique N° E 11000086 / 20 En conclusion : Sous réserve de la bonne application des différentes mesures de sécurité détaillées précédemment (cela suppose en amont une bonne information ainsi qu’une formation adéquate du personnel), celles-ci paraissent aller dans le sens d’une limitation des effets énumérés (le risque zéro étant quasi impossible en raison du facteur humain dans le processus). 2° - Le risque d’incendie ou d’explosion Cet aspect a déjà été évoqué dans le paragraphe précédent et il fait donc l’objet de procédures détaillées. En général, l’origine d’un incendie sur une carrière est principalement liée à l’utilisation des engins. Leur contrôle et entretien réguliers dans le cas présent ne favorisent pas un incident majeur particulier. Par ailleurs, les installations électriques nécessaires à l’exploitation sont vérifiées chaque année par un organisme certifié. Un autre risque concerne l’incendie de la végétation environnante : la végétation locale étant très sensible aux incendies du fait de son adaptation aux conditions de sècheresse locales. Pour pallier à cette éventualité, le document Etude d’impact précise en page 50 la mise en œuvre d’une « surveillance rigoureuse pendant les travaux pour parer à tout départ de feu ». Comme indiqué dans ce document, les végétaux coupés ne seront pas brûlés sur place. Toutefois, en cas d’incendie, les sapeurs pompiers ne se trouvent pas à proximité immédiate mais l’aéroport de Calvi est très proche, leur rapidité d’intervention est donc raisonnable (une équipe se trouvant toujours sur place pour les besoins de l’aéroport). A ce sujet, l’idée de l’utilisation du plan d’eau de la carrière en fond de fosse, en cas d’incendie, par les sapeurs pompiers est très intéressante. Son possible accès par voie aérienne via un hélicoptère mérite, en effet, d’être étudié en accord avec le SDISS. Cependant, une gestion interne alternative est nécessaire en attendant les secours. Les mesures de protection à mettre en place contre les risques d’incendie et d’explosion sont détaillées dans le document Etude des Dangers (pièce 7, p.7). En conclusion : dans un objectif de prévention, la vérification du bon état de fonctionnement des extincteurs et du matériel ainsi que la formation du personnel à son utilisation, doivent, en effet, régulièrement être contrôlés par un organisme agréé. Le risque d’incendie lié à la présence de maquis sur les terrains du projet et en limite de la carrière et la nature même de l’activité justifient que soit étudiées en concertation avec le SDISS (Service Départemental Incendie et de Secours) les mesures préventives à mettre en place. Enfin, la question de la mise en place d’une réserve incendie à l’état final, sera à étudier dans les détails avec le SDISS de Haute Corse. 10 Enquête publique N° E 11000086 / 20 3° - Le risque sanitaire : Il s’agit principalement de l’inhalation des émissions de poussières par les personnes travaillant sur le site, des conséquences des vibrations mécaniques et des émissions sonores sur le site d’exploitation. - L’inhalation des émissions de poussières : ces poussières inhalables sont des poussières qui peuvent provoquer des maladies telles que la silicose (pneumoconiose). Le décret n°94-784 du 2 septembre 1994 ainsi que l’arrêté du 9 novembre 1994 imposent depuis leur entrée en vigueur le 8 septembre 1995, des mesures de protection de personnel contre le risque dû à l’inhalation de poussières dans les carrières et à proximité des installations de traitement des matériaux. Dans le cadre d’une exploitation de carrière, les sources potentielles d’émissions de poussières concernent les travaux de décapage et d’extraction de matériaux, le traitement par concassage-criblage, les phases de roulement des camions et engins sur les pistes par temps sec mais également les travaux de remise en état. Les éléments présentés dans le document « Demande d’Autorisation », précisent qu’un système de dépoussiérage par aspersion existe au niveau des installations de traitement actuelles. Un arrosage des pistes est effectué par des asperseurs et une arroseuse mobile (le plan d’eau de la fosse fournit l’eau nécessaire). Dans le cadre du nouveau projet, un système d’abattage de poussières est prévu également au niveau du nouveau poste primaire à installer, ainsi que l’entretien de l’enrobé sur la voie d’accès au site. Des mesures de protection du personnel sont en place par la mise à disposition d’équipements de protection des voies respiratoires (masques à poussières, masque filtrant à cartouche, casque ventilé). Une ventilation correcte des ateliers est impérative (art.52 du décret n°80-331 du 7 mai 1980 –RGIE modidié). Nous avons pu constater lors d’une visite que même sans vent sur le site, les particules fines s’introduisent au niveau de l’atelier. Le port d’un masque à poussières même dans l’atelier pourrait ne pas être superflu. L’arrêté cité impose également, au regard de l’exposition aux poussières alvéolaires siliceuses, le suivi de mesures concernant : o l’empoussiérage (détermination de l’empoussiérage de référence et de l’empoussiérage réel, prélèvement et analyse des poussières, réduction de l’empoussiérage…) ; o le personnel (compatibilité entre empoussiérage et aptitude d’affectation, fiche individuelle, antécédents d’exposition, mise en place de dossiers de prescriptions) ; o les contrôles et vérifications. Les poussières inhalables et alvéolaires, ainsi que le taux de quartz ont été déterminées le 18/06/2008 et le 23/10/2009 par PRONETEC. Le pourcentage de silice estimé dans le gisement est de 3 %. La campagne de 11 Enquête publique N° E 11000086 / 20 mesures du 18/06/2008 a permis de mesurer un taux de quartz alvéolaire compris entre 1 et 11 %. Le 23/10/2009, le seul taux de quartz qui a pu être mesuré (au niveau du chargeur en pied de front) était de 8,2 %. Le taux de quartz étant supérieur à 1 %, la société PRONETEC a conclu à la poursuite des mesures pour les années à venir. (chiffres présentés dans le document Etude d’Impact-pièce 3, page 66). Par ailleurs, les concentrations en poussières inhalables sont à comparer à la valeur limite d’exposition de 10 mg/m3 (Code du Travail – R4222-10). Les mesures réalisées en 2009 sont présentées dans le document Etude d’impact, page 66, à savoir : Concentration en mg/m3 18/06/2008 23/10/2009 Concasseur primaire 26,76 11,06 Poste tertiaire 21,10 3,21 Le Commissaire enquêteur a demandé communication des mesures pour les années 2010 et 2011. Les résultats communiqués révèlent une nette diminution des poussières inhalables au niveau du concasseur primaire : Concentration en mg/m3 21/06/2010 23/03/2011 Concasseur primaire 1,10 0,38 Poste tertiaire 31,92 17,28 D’après les informations recueillies auprès de l’exploitant, il semblerait que des aménagements aient été réalisés depuis par la société d’exploitation de la carrière au niveau du poste tertiaire et du concasseur primaire : capotage du tapis de reprise et du broyeur tertiaire, installation d’une rampe d’arrosage dans le crible ; système de brumisation sur le tapis, couronne d’arrosage au niveau du tapis de stock pile). L’étude d’impact précise en page 75 que le poste primaire supplémentaire sera placé dans la fosse, avec une bande transporteuse pour limiter le roulage et donc les émissions de poussières. Des efforts sont à poursuivre au niveau du poste tertiaire. En conclusion : les dispositions du RGIE modifié précisent les objectifs de réduction d’empoussiérage général du site. Celles-ci doivent être inférieures aux valeurs limites présentées dans l’arrêté du 8 juin 1990. Le contrôle de ces valeurs par le service compétent de l’Etat est IMPERATIF, sachant que le pourcentage de silice estimé dans le gisement est de 3 % les mesures des poussières inhalables doivent être poursuivies et des axes d’amélioration 12 Enquête publique N° E 11000086 / 20 recherchés. - Les vibrations mécaniques : transmises aux mains et aux bras, elles peuvent entraîner des risques notamment de troubles vasculaires, de lésions ostéoarticulaires, de troubles neurologiques et de troubles musculaires. Lorsqu’elles sont transmises à l’ensemble du corps, elles peuvent entraîner notamment des lombalgies et des microtraumatismes de la colonne vertébrale. Le titre « Vibrations » du décret du 23/06/09 fixe les valeurs limites d’exposition pour une période de référence de huit heures. Elles sont présentées dans le document Hygiène et Sécurité (pièce 8) en page 5. Les actions de prévention décrites à cette même page paraissent bien adaptées, sous réserve qu’elles soient bien appliquées. Pour information, un suivi de l’émission des vibrations dues aux tirs d’explosifs est effectué par la société Corse Expansif. - Les émissions sonores : elles concernent principalement les travailleurs sur le site car du fait de l’emplacement de la carrière, l’exposition des populations alentours est réduite (l’habitation la plus proche se trouve à 500 mètres et seules une dizaine de personnes seraient exposées). Nous précisons que le fonctionnement du site se fera uniquement en période jour, de 7h00 à 17h en moyenne (sauf en cas d’augmentation temporaire de l’activité), du lundi au vendredi ; pas d’activité entre 22h et 7h. Les estimations présentées dans le dossier de Demande d’Autorisation stipulent que les émergences au droit des habitations les plus proches sont et seront conformes à la règlementation mais proches des émergences limites dans le cadre du projet. Nous rappelleons qu’en matière de seuils d’émergence de bruit autorisés, l’arrêté préfectoral en vigueur pour la carrière de Calenzana est plus restrictif que l’arrêté ministériel du 22 septembre 1994 modifié : les seuils d’émergence autorisés, pour un niveau sonore supérieur à 35 dB(A), hors dimanche et jours fériés, sont de : - 5 dB(A) en période diurne 3 dB(A) en période nocturne De même, les niveaux de bruit à ne pas dépasser en limite de propriété de l’exploitation, fixé par l’arrêté ministériel du 23 janvier 1997, sont de 70 dB(A) en période diurne et de 60 dB(A) en période nocturne. L’arrêté préfectoral en date du 4 juin 1996 restreint ces seuils à : 65 dB(A) en période jour, 55 dB(A) en période nocturne En mai 2010, le point de mesure A, réalisé en limite d’emprise Ouest de la carrière, entre 14h et 14h47, révèle que le niveau de bruit ambiant global au point A était de 63 dB(A). (Mesures sonores, Etude d’impact – pièce 3) 13 Enquête publique N° E 11000086 / 20 Dans ce cas, peut-on affirmer que l’installation d’un nouveau poste primaire d’une puissance de 200 kW, ramenant la puissance totale des installations à 1 136,5 kW, ne va pas induire un dépassement des seuils admis ? L’arrêté ministériel du 23/01/1997 précise la valeur d’émergence limite admissible. Dans le cas présent, les calculs prévisionnels donnent une valeur Er = 6 (au point 3 mesuré, pendant toutes les phases d’exploitation). (Document Etude d’impact, p.57) Les premiers exposés seront les travailleurs sur le site. Lorsque les valeurs d’exposition dépassent un niveau d’exposition quotidienne de 80 dB(A) ou un niveau de pression acoustique de crête de 135 dB(C), la règlementation précise que des actions de prévention doivent être déclenchées. Une série de mesures de protection sont présentées pour compenser ces effets : merlon antibruit, contrôle régulier des niveaux sonores engendrés par les activités, entretien régulier du matériel et respect des normes en vigueur fixant les limitations des émissions sonores. Les mesures de protection pour le personnel le plus exposé (au niveau des installations notamment) consistent dans le port de casques spécifiques anti-bruit (le décret n°2006-892 du 19 juillet 2006, articles R.231-125 à R.231-135, précise à l’exploitant les mesures de protection collectives obligatoires). . En résumé : les résultats d’analyses obligatoires (niveau de pollution de l’air et suivi régulier du personnel par le service de la médecine du travail, mesures de bruit) permettront d’assurer le contrôle du respect des mesures limites autorisées par la règlementation en vigueur. A noter que la direction de la société « Sablière Calenzana Balagne » nous a informée de sa démarche de mise en place d’un contrôle médical renforcé. 5.2.2 Les incidences sur l’environnement : 1° - Impact paysager et visuel : La carrière de Calenzana est située en pied de versant du Capu Pianu qui culmine à 848 mètres, en bordure de la plaine agricole de la Figarella, dans un secteur de maquis bas parsemé d’affleurements rocheux étendus, souvent plats. Les terrains du site sont longés au Sud et à l’Est par le ruisseau de l’Enferata. Un document photographique de la carrière actuelle est présenté en annexe 5. La carrière actuelle est visible depuis la route principale de la vallée de la Figarella, sur 2,5 km de long ainsi qu’aux alentours depuis toutes les zones dégagées de la plaine. Elle est également visible sur un kilomètre depuis la route qui relie le village de Calenzana à Calvi. La perception du site est principalement due au contraste de couleur entre les fronts formant une lentille minérale beige-ocre au sein d’un environnement de maquis vert sombre. Cette route principale, la RD 81 puis 251, relie Calvi au Cirque de Bonifatu. C’est donc une route très touristique. D’où l’importance des efforts d’intégration au 14 Enquête publique N° E 11000086 / 20 paysage à entreprendre dans le cadre de l’extension projetée. Le document photographique « Synthèse des perceptions visuelles actuelles » met en évidence un impact important plein Est (annexe 5). Dans le cadre de l’extension projetée, l’Etude Paysagère (pièce 5) réalisée par le bureau d’études ENCEM conclue à un « impact visuel peut conséquent ». Contrairement aux fronts actuels, les fronts de l’extension seront réaménagés progressivement, au fur et à mesure de leur création, limitant ainsi l’extension de la lentille minérale plus claire. Pour exemple, l’ancienne piste revégétalisée s’intègre aujourd’hui dans son environnement de maquis (cf. photographie annexe 5). Le projet d’extension de la carrière a été étudié de manière à s’intégrer au mieux dans cet environnement. C’est pourquoi le secteur potentiel d’extension a été localisé dans une zone particulièrement riche en affleurements minéraux, permettant son exploitation par le sommet. Deux études de stabilité ont été réalisées par le cabinet CFEG : elles ont permis de définir un profil d’exploitation compatible avec la structure de la carrière de granite et valider le phasage de l’exploitation. Le projet d’exploitation a été défini de manière à réaménager de façon coordonnée les fronts visibles depuis les points de vue situés à l’Est. Ainsi trois zones de l’exploitation peuvent dès à présent faire l’objet de réaménagements (ceux-ci sont visibles sur le même document en annexe 5). L’étude paysagère précise que les accès aux banquettes exploités et la progression des fronts ont été planifiés dans ce sens. Les propositions de réaménagement du site présentent un descriptif des largeurs des banquettes et des hauteurs de fronts ainsi que des plantations des zones réaménagées. Le projet de réaménagement comporte six phases : - Phase 1 : à T+ 2 ans Phase 2 : à T+ 9 ans Phase 3 : à T+ 11 ans Phase 4 : à T+ 18 ans Phase 5 : à T+ 20 ans Phase 6 : à T+ 25 ans Un plan d’état final de la carrière réaménagée est présenté dans l’étude d’impact. Le choix des espèces choisies pour les plantations se fera en collaboration avec le Conservatoire Botanique de Corse. Une projection photographique est présentée en annexe 6. En résumé : la situation exceptionnelle de la carrière de Calenzana (dans le Parc Naturel Régional de la Corse, sur la route du site touristique du Cirque de Bonifatu et à proximité des deux villes touristiques : Calvi et Calenzana) justifie la plus grande attention et le plus grand respect des conditions d’exploitation à mettre en œuvre dans le cadre de la demande d’extension. Un suivi de l’évolution de la carrière dans ses différentes phases devra être réalisé par les services de l’Etat compétents afin de s’assurer du 15 Enquête publique N° E 11000086 / 20 réaménagement coordonné aux différentes phases d’exploitation. Sur ce point, l’Autorité Environnementale précise que les « aménagements préliminaires proposés pour réduire l’impact visuel de la carrière …devront être engagés le plus rapidement possible et, dans tous les cas, dans la première année de la nouvelle autorisation ». 2° - Impacts sur les eaux : Comme nous l’avons indiqué précédemment, le site de la carrière de Calenzana se trouve en bordure du ruisseau de l’Enferata/Vespaiu, affluent de la rivière Figarella et qui sont classés au SDAGE (cf. 3.3 Prescriptions particulières). Cette rivière de la Figarella traverse la plaine agricole de la vallée qui porte son nom, jusqu’à la mer à Calvi. A noter également qu’il existe deux captages directs dans la rivière de la Figarella. Les principaux effets négatifs à envisager sont : - Le risque de pollutions chimiques : Ce risque est lié à l’activité de la carrière (hydrocarbures, huiles et rejets anthropiques). A ce sujet, l’autorité Environnementale précise, dans son avis du 13 octobre 2011, que « compte tenu du contexte hydrologique et hydrogéologique, la présence de produits ou déchets polluants sur la carrière sera aussi limitée que possible. Les mesures de prévention et de protection des pollutions chroniques et accidentelles devront répondre aux exigences règlementaires ». Aussi, au niveau de la zone de services, deux aires étanches avec déshuileurs débourbeurs ont été mises en place (au niveau de la distribution des carburants et au niveau du lavage et de l’entretien des engins/camions. De plus, le stockage des hydrocarbures et des huiles dans des cuves adaptées et sur des aires étanches, ainsi que l’entretien régulier des dispositifs d’épuration mis en place au niveau de la carrière permettent de limiter au maximum les déversements de liquides. En cas de déversement accidentel, des kits-antipollution sont en place dans les engins et un kit spécial intervention sur eau. - Le risque de pollution du ruisseau de l’Enferata et de l’affluent de la Figarella : Les risques de pollution sont essentiellement liées aux circulation des eaux superficielles et aux infiltrations dans le massif rocheux. L’Autorité Environnementale précise dans son avis que « Le rejet d’eaux direct dans l’Enferata et le Vespaïu est à proscrire. Les conditions de rejets au milieu naturel et les valeurs limites d’émissions devront permettre de conserver la qualité du milieu récepteur et ne pas remettre en cause les objectifs du SDAGE de Corse ». 16 Enquête publique N° E 11000086 / 20 Dans cet objectif, les mesures présentées dans l’étude d’impact indiquent que « les eaux de ruissellement extérieures au site seront déviées par un merlon implanté dans la bande des 10 mètres (secteur situé entre le périmètre demandé en autorisation et celui sollicité en extraction). « De l’autre côté, les eaux seront dirigées vers le ruisseau de l’Enferata. Les eaux superficielles qui aboutiront dans la fosse seront uniquement les précipitations qui tomberont dans l’emprise de la carrière ». « Une partie des eaux pluviales du site (zone d’extraction notamment) va en fond de fosse se mélangeant avec les eaux souterraines issues des suintements et/ou sources. « L’autre partie (zone des installations de traitement, piste d’accès et de service) débouche sur un bassin de décantation situé sur la parcelle C57, à l’entrée du site ou dans le ruisseau de l’Enferata pour une faible part ». De plus, un dispositif de recyclage des eaux de procédé mis en place et qui fonctionne à ce jour sur la carrière actuelle, participe à la protection des eaux de surface et des sols. Enfin, l’article 18.2 de l’arrêté ministériel modifié du 22 septembre 1994 relatifs aux exploitants de carrières et aux installations de premier traitement des matériaux de carrière, précise les obligations de l’exploitant en matière de rejet d’eau vers l’extérieur du site. Les analyses fournies, à notre demande, par le pétitionnaire (présentées en annexe 3) révèlent des résultats conformes au 10/01/2012. Concernant la protection des eaux souterraines, elle est réalisée par un traitement en amont des éventuelles pollutions. Une surveillance des abords du ruisseau de l’Enferata est à prévoir afin de vérifier que l’extraction ne perturbe pas une nappe superficielle locale qui pourrait être liée à ce ruisseau. La zone du fond de fouille sera particulièrement à surveillée pour éviter toute pollution et une protection adéquate effectuée. La zone d’exploitation va évoluer au fil du temps dans le périmètre autorisé ; les travaux (tirs de mines notamment) sont susceptibles d’engendrer des modifications localisées de la position des fissures. Une surveillance an amont pour réduire la probabilité d’un accident et des moyens d’actions pour une intervention rapide s’avèrent nécessaires. - Le risque de colmatage du lit du ruisseau de l’Enferata par des dépôts de matériaux fins ou par des blocs rocheux issus du talus qui sera aménagé en périphérie de la fosse, dans le cadre du projet d’extension vers l’Ouest, n’est pas à négliger. Lors de notre visite sur les lieux, nous avons pu constater la présence de matériaux en contrebas de la piste Sud aménagée pour le passage des camions. Le pétitionnaire a procédé à leur enlèvement depuis. Il semble que la piste soit stabilisée à ce jour mais sa revégétalisation immédiate contribuerait sans doute à son renforcement. Par ailleurs, l’installation d’un merlon en bord de piste Sud serait une précaution à mettre en place d’ores et déjà. 17 Enquête publique N° E 11000086 / 20 En conclusion : la zone du fond de fosse sera particulièrement à surveiller pour éviter toute pollution éventuelle souterraine. Son rejet après pompage dans le ruisseau de l’Enferata ne pourra être autorisé si les résultats d’analyses ne répondent pas aux critères stricts de qualité des eaux imposés par la règlementation en vigueur. 3° - L’impact sur l’avifaune : Dans un souci de préservation de l’echosystème , le pétitionnaire veillera à préserver les ripisylves bordant l’Enferat et le Vespaïu. Les préconisations de l’écologue apportées dans le cadre de l’étude d’impact devront être strictement respectées et notamment la conservation d’une bande de protection d’une largeur minimale de 35 mètres entre les ruisseaux temporaires et les terrains sollicités en extension. Cette bande des 34 mètres semble réduite à l’endroit de la piste Sud, peut-être en lien avec la topographie des lieux. Comme nous l’avons évoqué au paragraphe précédent afin d’éviter tout risque de colmatage du ruisseau, une attention particulière devra y être portée. 4° - Le transport des matériaux : L’isolement de la carrière par rapport au tiers, les facilités d’accès au site (voirie totalement goudronnée) constituent les points forts de cette carrière. 5° - Les servitudes techniques : Le projet ne suscite pas d’objection de la part de la Direction de l’Aviation Civile du Sud-Est (courrier du 7 juillet 2010). En effet, les terrains se situent à plus de 2,5 km des pistes de l’aéroport de Calvi Sainte Catherine. L’armée de l’Air informe que le projet est libre de toute contrainte liée aux servitudes radioélectriques. L’Armée de Terre par courrier du 30 juillet 2010 a précisé qu’il n’y avait aucune servitude à prendre en compte. Enfin, il n’y a pas d’ouvrage exploité par France-Telecom à proximité de la carrière actuelle ni des terrains de l’extension projetée (courrier du 30 juillet 2010). A signaler qu’une ligne haute tension EDF (20 kV), située à 200 mètres de la limite de la carrière projetée dans le cadre de l’extension, passant près du hangar devait être enterrée en septembre 2010 (dossier étude d’impact, page 11). 18 Enquête publique N° E 11000086 / 20 L’analyse des différents éléments de l’enquête publique relatifs au projet de demande d’autorisation de renouvellement et d’extension de la Sablière Calenzana Balagne, sur la commune de CALENZANA ayant été exposée, les conclusions du Commissaire enquêteur et son avis vont être exprimés dans le document suivant « Conclusions motivées et Avis du Commissaire enquêteur ». Fait à Bastia, le 12 mars 2012 Le Commissaire enquêteur, C. De LUCIA, 19 Enquête publique N° E 11000086 / 20