Enfants soldats Afri..

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Enfants soldats Afri..
ENFANTS SOLDATS :
ACTIONS DE L’UNICEF EN AFRIQUE
Sur les 300 000 enfants-soldats estimés dans le monde, un sur deux est Africain. Ils sont utilisés aussi
bien par les forces gouvernementales que par les mouvements rebelles comme combattants,
auxiliaires ou comme esclaves sexuels.
En décembre 2002, l’ONU avait pour la première fois publié une liste de gouvernements et rébellions
employant des enfants-soldats. En Afrique étaient notamment cités le Burundi, la République
Démocratique du Congo (RDC), le Liberia, l’Ouganda, le Soudan et la Somalie.
L’Afrique est le continent le plus touché par ce phénomène car les « règles internationales ont de plus
en plus de mal à s’y appliquer ».
Les groupes armés recrutent des enfants car ils sont plus faciles à manipuler et à utiliser dans des
situations dangereuses. Les leaders des groupes armés considèrent souvent que la mort d’un enfant
entraîne moins de responsabilités pour eux que la mort d’un chef de famille.
Pour faire face à cette situation, l’UNICEF soutient des programmes de démobilisation et de
réhabilitation pour les enfants dans près de 30 pays dans le monde.
Si dans les années 1980 la principale image donnée à l’Occident du continent africain était celle d’un
enfant affamé, désormais l’image la plus répandue est celle d’un enfant recouvert de cartouches
dorées qui brandit une kalachnikov. Ces deux stéréotypes tendent à se confondre en un seul : celui
d’un enfant qui ne va pas à l’école, un enfant en armes, victime et acteur de la misère de tout un
continent.
Angola
• A partir des accords de paix d’avril 2002, l’UNICEF et le gouvernement angolais ont travaillé
ensemble pour venir en aide à 100 000 enfants qui avaient été séparés pendant les 27 ans de guerre
du pays. Ceci a pu se faire grâce à une campagne d’enregistrement des naissances (1,46 million
d’enfants en ont bénéficié) et la création de « lieux de vie pour les enfants », qui sont destinés à
apporter une éducation et une aide psychologique aux enfants.
Pour montrer leur bonne volonté, les Forces Armées Angolaises ont relâché 60 enfants-soldats en juin
2002 et leur ont permis de retourner dans leurs familles.
• La grande majorité des enfants-soldats faisaient partie des 3 millions d’enfants ne possédant
pas de carte d’identité. Sans carte d’identité, ces enfants n’existent pas en tant que citoyen, et n’ont
donc pas le droit à l’éducation et à la santé.
• L’UNICEF soutient la plus grande campagne d’éducation de l’histoire de l’Angola, en
réintroduisant 250 000 enfants dans les structures éducatives, et en améliorant les conditions
d’éducation pour 500 000 enfants.
• L’UNICEF met en place des groupes de travail en partenariat avec Save the Children UK,
CCF et le CICR pour aider le gouvernement angolais dans son programme pour les enfants séparés.
• L’UNICEF encourage le retour des enfants-soldats dans leur famille, considérant que c’est la
meilleure aide que l’on puisse leur apporter afin qu’ils retrouvent une vie normale et équilibrée.
Un premier groupe de 48 anciens enfants-soldats faisant partie des Forces Armées Angolaises ou du
groupe rebelle de l’UNITA ont retrouvé leur famille en octobre 2002.
• En mars 2003, l’UNICEF a relancé sa campagne « Retour à l’école » afin de toucher 20%
des enfants en âge d’aller à l’école primaire qui ne vont pas à l’école. Les enfants touchés par la
guerre et les anciens enfants-soldats seront la priorité de ces programmes d’éducation par le jeu. Les
enfants seront regroupés en petits groupes, supervisés par un volontaire local afin de permettre une
plus grande participation aux activités proposées et pour leur permettre de reprendre goût à la vie.
Libéria
• Sur les 2,6 millions d’habitants du Liberia, la moitié sont des enfants.
• Pendant la guerre civile entre 1990 et 1997, environ 15 000 enfants ont servi comme
combattants dans les différentes factions en guerre. Mais seulement 4 300 d’entre eux, dont 78 filles
ont été officiellement démobilisés.
• Personne ne connaît le nombre d’enfants enrôlés dans le conflit actuel qui a commencé en
1999. La « Fondation de la Réussite Educative Libérienne », une organisation caritative chargée de
changer le statut de l’éducation au Liberia, considère que 20% des combattants de la première guerre
au Liberia avaient moins de 18 ans.
• Save the Children et l’UNICEF ont commencé les négociations pour le désarmement des
enfants-soldats à la frontière avec la Côte d’Ivoire.
• L’un des problèmes rencontré par l’UNICEF et se partenaires est le manque d’argent pour
continuer ces programmes de démobilisation.
• En novembre 2003, l’UNICEF a lancé une vaste campagne de scolarisation au Libéria
intitulée comme en Afghanistan : « Back to school ». Il s’agissait d’offrir à 327 680 enfants du Libéria
des centaines de boîtes en fer contenant chacune le nécessaire en matériel scolaire. D’autre part, le
gouvernement libérien s’est engagé à annoncer pendant cette campagne, la gratuité de la scolarité
dans les école publiques. L’UNICEF souhaite ainsi toucher plus d’un million d’enfants.
Ouganda
• L’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) est tristement célèbre dans la région pour ses
nombreuses exactions envers la population civile. Depuis la fin des années 1980, c’est plus de 20 000
enfants qui auraient été enlevés par les rebelles.
• Devant son incapacité à se rallier la population adulte, les rebelles lancent depuis de
nombreuses années des opérations d’enlèvement d’enfants entre 11 et 16 ans. Ils font ainsi des
jeunes garçons des combattants qu’ils placent en première ligne et des jeunes filles des esclaves
sexuelles.
• Selon Amnesty International et l’UNICEF, la LRA brise la résistance de ses prisonniers par
des rites brutaux, obligeant par exemple de jeunes enfants à tuer d’autres enfants à coups de hache
et de bâton.
• Chaque nuit, des milliers d’enfants affluent à Gulu ou dans d’autres villes du nord de
l’Ouganda, pour tenter d’échapper à la LRA. Ils dorment sous des vérandas, des abris de bus ou dans
des églises, avant de rentrer chez eux le lendemain. Ils sont appelés communément « les
banlieusards de la nuit ». En février dernier, l’ONG Human Rights Watch (HRW) en a compté jusqu’à
3 000, la plupart seuls, cherchant refuge à l’hôpital de Lacor et de Gulu.
• L’UNICEF a mis en place un programme de réhabilitation pour les enfants affectés par la
guerre. Ce programme aide les jeunes à se soutenir les uns les autres.
• Beaucoup d’écoles ont été déplacées, et l’éducation en a été fortement affectée. Des
Centres d’Apprentissage Temporaires ont été mis en place pour remplacer les écoles, avec une
capacité allant de 2 000 à 10 000 enfants par école.
• L’UNICEF soutient aussi les professeurs pour qu’ils puissent apporter une aide
psychologique aux enfants qui présentent des troubles psychologiques.
• L’UNICEF apporte aussi une aide matérielle (matériel non-alimentaire, couvertures,
jerricans, assiettes, tasses…) afin d’améliorer la vie de tous les jours de ces communautés déplacées.
République Démocratique du Congo (RDC)
• Près de 30 000 enfants ont été recrutés et sont utilisés par toutes les parties du conflit dans
la République Démocratique du Congo. Dans la région de l’Ituri, il y a au moins 8 000 enfants utilisés
comme enfants-soldats.
• Dans certains cas, les enfants représentent 35% des troupes et sont envoyés sur les lignes
de front. Ils sont souvent forcés de commettre des crimes et rentrent de ce fait dans un univers de
violence.
• Selon un récent rapport des Nations unies, 10 mouvements combattant dans ce pays
d’Afrique centrale ont des recrues de moins de 18 ans. L’Ituri, en proie à des violences entre milices
ethniques depuis quatre ans, est particulièrement touchée par ce phénomène et il n’est pas rare d’y
voir ces enfants-soldats demander à des étrangers des bonbons et des biscuits.
• Selon l’UNICEF, le district compte entre 8 000 et 10 000 enfants-soldats, tandis que des
sources humanitaires sur place estiment que la moitié des combattants de l’Ituri sont mineurs.
« C’est un peu particulier ici en Ituri, parce que l’âge moyen est plus bas, il y a moins de recrutement
forcé (que dans le reste de la RDC), davantage de recrutements volontaires. Ce sont les familles et
les communautés qui envoient les enfants, les communautés y voient un moyen de se protéger »,
explique à l’AFP à Bunia le chef de l’UNICEF dans l’est de la RDC.
• Le recrutement de toute personne de moins de 18 ans est illégal en République
Démocratique du Congo et celui des enfants de moins de 15 ans est considéré comme un crime de
guerre. La plupart des enfants forcés de rejoindre les groupes armés, le font pour survivre ou parce
qu’ils n’ont pas d’autres alternatives.
• L’UNICEF fait de gros efforts pour démobiliser et réintégrer les enfants-soldats en
République Démocratique du Congo. Il a réuni toutes les parties du conflit autour d’une table, côte à
côte avec d’anciens enfants-soldats, pour convenir d’une approche commune à la libération des
enfants et à leur retour dans leur famille et communauté.
• Des centres de transit ont été installés pour accueillir les enfants-soldats qui ont été
relâchés, et les aider dans leur réintégration. Cependant, aucune libération significative n’a eu lieu
pour le moment.
Sierra Leone
• Au moment des accords de paix en Sierra Leone en 2000, la promesse d’éduquer les
anciens enfants-soldats a été la première pierre dans le processus de démobilisation. Comme faisant
partie du processus de paix, les anciens enfants-soldats se sont vus offrir des cours de niveau
primaire, ou des cours d’aide à l’insertion professionnelle.
• L’UNICEF a aidé à démobiliser 6 850 combattants de moins de 18 ans, après la guerre civile
qui a durée 10 ans et s’est terminée en 2001.
• Près de 98% des anciens enfants-soldats qui avaient été séparés sont retournés dans leurs
familles ou dans leurs communautés. Des centaines de villages ont été aidés pour fêter le retour des
enfants, et les aider à se réhabituer à la vie au village. Des milliers de jeunes qui avaient été enrôlés
dans des conflits ont été réintégrés dans des programmes de formation.
• L’UNICEF lance un appel de 1,4 million de dollars, puis 2,5 millions de dollars dans un
avenir proche, pour mener à bien ce projet de réhabilitation des enfants-soldats. Un total de près de
100 000 enfants sont touchés par la rupture du cycle scolaire.
• L’UNICEF a annoncé que l’échec potentiel du programme en Sierra Leone arrive au moment
où l’utilisation des enfants-soldats en Afrique a augmenté.
Soudan
• Les rebelles du Soudan Sud (l’APLS) ont tenu leur promesse à Carol Bellamy en libérant
3.551 enfants. C’était la première fois qu’une organisation humanitaire réussissait à démobiliser des
enfants-soldats durant un conflit.
• Quand les enfants ont été démobilisés dans la province du Bahr El Ghazal, des cérémonies
ont été organisées par les dirigeants de l’APLS : des jeunes soldats ont exécuté une dernière parade
militaire avant de déposer leur arme à terre. En présence de représentants de l’UNICEF, ils ont troqué
leur uniforme contre un paquetage civil, comprenant des vêtements, des crayons, des cahiers et des
livres de classe.
• Le pari de l’UNICEF de ramener les enfants démobilisés à la vie civile n’est pas gagné.
Contrairement à ce qui s’est passé en Sierra Leone, les enfants-soldats du Soudan n’ont pas été
enrôlés de force. C’est la famine et le besoin de protection qui les a naturellement rapprochés des
combattants de l’APLS.
• Le 27 février 2001, l’UNICEF a évacué 3 200 enfants-soldats pour les mener dans des
régions plus sûres et commencer le processus de rééducation et de réunification avec les familles.
L’UNICEF a transporté les enfants à bord de deux avions dans la région de Bahr-el-Ghazal, dans le
sud-ouest. Des ONG locales et internationales leur ont fait passer un examen médical avant de les
prendre en charge. D’autres enfants stationnés dans des garnisons, ont également été évacués par la
route.
• Près de 9 000 enfants sont encore enrôlés dans les groupes armés.
• Le nombre de familles qui ne savent pas où sont leurs enfants est au nombre de 10 380.
Depuis quatre ans, 700 personnes ont été réunifiées avec leur famille dans le sud et l’ouest du
Soudan. La réunification la plus récente a eu lieu à la mi-mai 2003, quand l’UNICEF et Save the
Children UK ont ramené 62 enfants de l’APLS à leur famille.
Engagements de l’UNICEF France 2002 :
République Démocratique du Congo : 40% des enfants sont déscolarisés et 1 700 écoles ont été
détruites :
• Réhabilitation de 60 écoles (+eau et assainissement)+ Fournitures de matériel scolaire
• Création de jardins scolaires
• Formation d’enseignants
• Création de classes de rattrapage
Sierra Leone en collaboration avec le Ministère des Affaires Etrangères :
• Aide à la réintégration de 700 enfants-soldats des districts de Kono et de Kailahun
Soudan :
• Création de centres d’accueil pour 500 enfants libérés par l’Armée de Libération du Sud Soudan
• Aide à leur intégration dans des villages où ils retrouveront une structure familiale au sens large
UNICEF France, septembre 2003.