l`etrange creature du lac noir

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l`etrange creature du lac noir
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L'ETRANGE CREATURE DU LAC NOIR
CREATURE FROM THE BLACK LAGOON
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Titre original : CREATURE FROM THE BLACK LAGOON, THE
Autre titre : ETRANGE CREATURE DU LAC NOIR, L' / MONSTRE DU MARAIS, LE
Année : 1954
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Richard Carlson, Julia Adams, Richard Denning, Antonio Moreno, Whit Bissell, Nestor Paiva &
Ricou Browning
Réalisateur : Jack Arnold
Scénario : Harry Essex, Arthur A. Ross & Maurice Zimm
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Après la découverte d'un fossile, une expédition se rend en
Amazonie pour y débusquer des trouvailles archéologiques. La
créature que vont trouver les chercheurs n'a pourtant rien de
fossilisée !
LA MOMIE s'inspirait de la découverte du tombeau de
Toutankhamon et L'ETRANGE CREATURE DU LAC NOIR
suit un peu le même chemin dans l'inspiration archéologique
comme vous allez pouvoir le constater. Cela commence de
façon plutôt farfelue par un dîner ou William Alland apprend
d'un cinéaste sud-américain l'existence de créatures mihommes mi-poissons au fin fond de l'Amazonie. Aussitôt
rentré chez lui, il laisse vagabonder son imagination sur cette
étrange affirmation et en tire un synopsis dont il assurrera la
production et dont le scénario sera retravaillé plus tard par
d'autres scénaristes plus chevronnés. Ces derniers vont injecter
la découverte d'un fossile qui fait allusion à un fait réel. Celui
de la découverte du coelacanthe, une espèce présumée disparue
depuis des milliers d'années avant que l'on n'en découvre un
vivier dans l'archipel des Comores. Ce qui nous amène tout
naturellement au postulat de départ de L'ETRANGE
CREATURE DU LAC NOIR.
L'enthousiasme n'est pas partagé par tout le monde. Que ce
soit Harry Essex, l'un des scénaristes à qui l'on confie la
réécriture, ou Julie Adams, l'actrice principale. L'idée même
de travailler sur un tel film ne les emballe pas, particulièrement
l'actrice qui s'aperçoit qu'elle va tourner dans un film portant
le nom de L'ETRANGE CREATURE DU LAC NOIR. Mais à
ce moment-là, Hollywood fonctionne toujours avec un système
de contrat qui attache la plupart des techniciens ou acteurs aux
différents studios. En gros, ils n'ont donc pas trop le choix ! En
dépit de ces a priori, L'ETRANGE CREATURE DU LAC
NOIR n'est pourtant pas une série Z et le film est même
devenu un véritable classique du genre. Jusqu'à engendrer
deux suites LA REVANCHE DE LA CREATURE et LA
CREATURE EST PARMI NOUS dont on peut voir des
extraits dans le documentaire inclus sur le DVD.
Le film reprend en grande partie le thème qui revient le plus
dans la série des films d'épouvante de la Universal. Celui de
LA BELLE ET LA BETE ou de l'amour impossible. Cela
reprend d'ailleurs aussi en gros la trame de KING KONG avec
lequel le film partage beaucoup de points communs. Une
expédition découvre une créature qui tombe sous le charme
d'une charmante personne. Pour L'ETRANGE CREATURE
DU LAC NOIR, on ne saurait la blâmer puisque la belle passe
son temps à nager en tenue sexy (pour l'époque) dans les eaux
claires de son lagon. La créature finit d'ailleurs par esquisser
un ballet aquatique plutôt poétique à son insu que beaucoup
considèrent de manière bien peu innocente puisque suggérant
l'acte sexuel, ce que vous pourrez découvrir dans le
documentaire. Cette histoire de créature aquatique est aussi une
réflexion sur l'homme face à la nature puisque la fameuse bête
à écailles n'est en fait pas du tout maléfique. Au contraire, a
l'issue du métrage et à force de la voir évoluer dans les eaux de
son habitat où des hommes la traquent, elle finit par attendrir
de la même façon que le gros gorille pouvait se transformer en
victime de l'humanité dans KING KONG. La filiation avec
KING KONG est d'ailleurs avouée dans le commentaire audio
de l'édition DVD...
Pour mettre en scène L'ETRANGE CREATURE DU LAC
NOIR, on fait appel au réalisateur Jack Arnold qui a réalisé
quelque temps auparavant LE METEORE DE LA NUIT pour
Universal. Ce film comporte d'ailleurs, en plus de l'acteur
principal et du producteur à l'origine du projet, un point
commun avec L'ETRANGE CREATURE DU LAC NOIR ce
qui a du faire pencher la balance en sa faveur, à savoir
l'utilisation du relief sur lequel nous reviendrons plus tard. Il
embrayera ensuite sur LA REVANCHE DE LA CREATURE
mais surtout TARANTULA et, son plus grand film qui parle de
l'infiniment petit, L'HOMME QUI RETRECIT. Après ces
titres de gloire, il réalisera encore quelques films tels que LA
SOURIS QUI RUGISSAIT (dont la suite est LA SOURIS SUR
LA LUNE) avant de se tourner à part entière vers la télévision.
Pour revenir sur le relief, LA CREATURE DU LAC NOIR
est le premier film (et le seul ?) qui se soit vu diffuser à la
télévision française en 3D à la grande époque de "La Dernière
Séance" d'Eddy Mitchell. Ce qui ne fut pas sans poser
quelques menus problèmes pour se procurer les lunettes à
même de reproduire l'effet tridimensionnel. Paré de celle-ci, le
soir de la diffusion, il faut bien avouer que ce fut loin de
remplir tous les espoirs. Sur le DVD qui nous est proposé, le
Les textes contenus dans ce document sont la propriété de DeVil Dead ( www.devildead.com - [email protected] )
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film est présenté en version plate. Dénué de relief ! Nous
aurions apprécié ce petit "plus" surtout que depuis, les
techniques vidéo permettent d'obtenir des images de grande
taille à la maison plus à même de reproduire l'effet désiré !
En dehors de quelques tout petits défauts de pellicule, le film
ne fait pas son âge. Le transfert en plein cadre noir et blanc est
ainsi d'excellente facture si l'on excepte quelques soucis
mineurs de compression. Mais après comparaison avec
l'édition américaine, on s'aperçoit que la précision de l'image a
un contraste bien plus agressif donnant à l'image un aspect
éclatant. Toutefois, la précision de l'image n'est pas aussi
aboutie que sur celle du disque américain et, plus gênant, il
manque un poil d'image sur chacun des côtés. Néanmoins,
cette perte infinitésimale n'a pas une grande incidence sur les
cadrages et ne devrait gêner que les fans les plus pointilleux.
Enfin, la piste anglaise d'origine ne souffre pas vraiment de
défaut. Ce qui est appréciable ! Par contre, Universal n'a
semble t'il pas voulu s'ennuyer à trouver le doublage français
qui est totalement absent de cette édition DVD !
En s'adonnant aux joies du commentaire audio , l'historien
Tom Weaver nous donne un maximum d'informations sur
L'ETRANGE CREATURE DU LAC NOIR. Aucun temps
mort et c'est à un rythme soutenu qu'il enchaîne sur les acteurs,
le réalisateur, la technique ou diverses anecdotes. Un petit
bonheur pour tous les fans de la créature du lagon noir.
Le documentaire n'est pas en reste puisqu'en plus de nous
parler des séquelles, il revient sur la création du film avec des
interviews récentes de Julie Adams et divers historiens qui sont
manifestement des spécialistes dans le domaine de la créature
amphibie. C'est ainsi que l'on peut apprendre la genèse
artistique de la créature, qui serait inspirée à la base du fameux
Oscar, récompense suprême du cinéma américain, agrémenté
d'écailles et de branchies. L'opportunité de découvrir une
première créature recalée avant de se voir remodeler le visage
pour obtenir la version définitive. Une petite partie nous parle
aussi du tournage en relief et des problèmes posés lors des
projections. Un bon petit documentaire duquel on ressort tout
content avec l'impression de connaître l'essentiel sur un film
devenu culte !
Comme tous les autres titres de la collection, les notes de
production et filmographies des éditions américaines se sont
fait la malle pendant leur traversée de l'Atlantique. Ne reste
plus, à l'arrivée, que la bande-annonce d'origine accompagnée
d'une petite galerie d'affiches et photos d'époque.
L'ETRANGE CREATURE DU LAC NOIR est un classique
auquel ce DVD rend hommage, même si l'on peut regretter
l'absence du doublage français. Un oubli qui espérons-le
n'empêchera pas les plus anciens d'emmener les nouvelles
générations sur les traces de la créature du lagon noir telle que
nous avons pu la découvrir, nous-même, il y a bien longtemps.
Ce qui ne nous empêche pas de la redécouvrir, nous même,
toujours avec autant de plaisir !
Antoine Rigaud
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