des recommandations pour la rénovation

Transcription

des recommandations pour la rénovation
PATHOLOGIE
RÉGLEMENTATION
VMC SIMPLE FLUX
Photo Aldes
DES RECOMMANDATIONS
POUR LA RÉNOVATION
Principe de fonctionnement d'une VMC simple flux
avec entrées d'air neuf dans les pièces principales,
balayage du logement et extraction de l'air vicié
dans les pièces humides et rejet en toiture.
50
QUALITÉ CONSTRUCTION • N° 138 • MAI / JUIN 2013
La rénovation énergétique d’un logement
conduisant à une amélioration de
l’étanchéité du bâti, le diagnostic et
le remplacement de la ventilation doivent forcément être
envisagés pour assurer les débits hygiéniques
réglementaires. Deux Recommandations professionnelles
issues du programme « Règles de l’Art Grenelle
Environnement 2012 » proposent une méthodologie de
cheminement aux différentes solutions en fonction du
bâti existant.
TEXTE : ALAIN SARTRE
PHOTOS & ILLUSTRATIONS :
ALDES, ATLANTIC,
POUJOULAT, UNELVENT
omment concevoir et implanter une Ventilation mécanique contrôlée (VMC)
simple flux dans un logement existant qui
n’en possède pas ? Comment améliorer
ou remplacer une VMC en place ? Telle
est la finalité des Recommandations professionnelles élaborées dans le cadre du programme «Règles
de l'art Grenelle Environnement 2012» et qui viennent d’être publiées. En l'occurrence, il s’agit de deux
Recommandations distinctes dédiées à la VMC simple flux en rénovation, l’une pour l’habitat individuel
et l’autre pour le collectif, disponibles et téléchargeables sur le site du programme (1). Ces deux
documents envisagent l'ensemble des étapes successives d'un projet de réhabilitation, de la phase
préalable d'étude jusqu'à l'exploitation. Les préconisations couvrent la conception et le dimensionnement des ventilations, leur installation et mise
en service, ainsi que leur entretien et maintenance.
Les textes visent plus précisément deux modes
d’extraction mécanique centralisés : les systèmes
à simple flux autoréglables et hygroréglables. Les
arbres de décision contenus dans ces recommandations ouvrent le champ à d’autres solutions de
type double flux, Ventilation mécanique répartie
(VMR), ventilation basse pression ou mécano-statique, mais l’essentiel de ces techniques sera traité
dans d’autres Recommandations à venir.
Ces textes s’appliquent dans les cas où l’installation de ventilation coexiste avec :
• tout type d’appareil à circuit de combustion
étanche (le circuit de combustion ne communique
en aucune de ses parties avec l'air du local où cet
C
appareil est installé ou avec l'air des locaux traversés par le circuit de combustion ; il n'existe pas
d'interaction entre la ventilation du local et le
fonctionnement de l'appareil) ;
• tout type d’appareil à combustion installé dans
un local spécifique ;
• tout type d’appareil à combustion couvert par la
réglementation relative aux règles techniques et
de sécurité applicables aux installations de gaz
combustibles et d’hydrocarbures liquéfiés situées
à l’intérieur des bâtiments d’habitation ou de
leurs dépendances (arrêté du 2 août 1977 modifié).
La VMC gaz, principe similaire à la VMC simple
flux mais qui permet d'évacuer par le 1) www.reglesdelart-grenelle-environnement-2012.fr/
MAI / JUIN 2013 • N° 138 • QUALITÉ CONSTRUCTION
51
PATHOLOGIE
RÉGLEMENTATION
Historique de la réglementation relative à la ventilation
Date
Description
Principe
Avant
1937
La ventilation s’effectue par les conduits de cheminée, les défauts d’étanchéité
et l’ouverture des ouvrants.
Ventilation aléatoire
1937
1958
Le Règlement Sanitaire de la ville de Paris fixe les conditions minimales de ventilation.
L’arrêté du 14 novembre 1958 généralise le principe de la ventilation permanente pièce par pièce.
Ventilation permanente
pièce par pièce
1969
L’arrêté du 22 octobre 1969, fixe de nouvelles dispositions pour une ventilation générale
et permanente.
Ventilation générale
et permanente
1982
L’arrêté du 24 mars 1982 fixe les débits extraits et permet un débit minimum en cuisine.
La ventilation concerne l’ensemble du logement et s’effectue des pièces principales vers
les pièces de service, elle est permanente et ne peut pas être arrêtée (1)
Ventilation générale et permanente
+ modulation du débit en cuisine
1983
L’arrêté du 28 octobre 1983 introduit la possibilité de modulation automatique du débit extrait,
par exemple en fonction de l’humidité, sous réserve d'une autorisation ministérielle.
Ventilation générale et permanente
+ modulation du débit en cuisine
+ modulation automatique
(1) Source : Recommandations professionnelles VMC simple flux en habitat individuel/habitat collectif (rénovation)
“On estime que
l'hygrométrie
doit rester en
moyenne
inférieure à
75 % pour
éviter la
condensation
sur les parois
conduisant au
développement
des
moisissures et
champignons,
mais aussi à la
prolifération
des acariens”
52
même réseau et en même temps que l'air vicié,
les produits de combustion des appareils au gaz
naturel (appareils de chauffage ou de production
d'eau chaude sanitaire individuels), n’est pas
traité dans ces Recommandations et fera l’objet
de textes ultérieurs. Ce qu’on peut regretter,
étant donné que ce procédé est largement
répandu dans l’habitat existant.
Quels besoins de renouvellement
d'air ?
Faut-il le souligner : l'aération du logement
répond d'abord à un besoin sanitaire ! Elle
apporte l'air hygiénique nécessaire aux occupants et évite le confinement. Elle évacue les
odeurs et polluants (notamment le dioxyde de
carbone) générés par l'activité humaine. On sait
aussi que certains matériaux de construction ou
d'ameublement, ainsi que les produits d'entretien
et bricolage, sont susceptibles d'engendrer des
dégagements plus ou moins nocifs.
L'humidité relative de l'ambiance intérieure,
qu’elle provienne de l'air neuf extérieur introduit
dans le logement ou de l'activité humaine, constitue une donnée fondamentale. On juge qu'il est
indispensable de conserver une hygrométrie
minimale de 30 % pour prévenir des désagréments d'ordre physiologique (effets de dessèchement des muqueuses nasales et des lèvres). A
l'inverse, un excès de vapeur d'eau est préjudiciable pour la préservation du bâti, pouvant occasionner des conséquences dommageables pour
la santé des occupants. On estime que l'hygrométrie doit rester en moyenne inférieure à 75 % pour
éviter la condensation sur les parois conduisant
au développement des moisissures et champignons, mais aussi à la prolifération des acariens.
QUALITÉ CONSTRUCTION • N° 138 • MAI / JUIN 2013
D’où l’importance d’une VMC bien dimensionnée
pour éliminer ces problèmes à la source.
Les débits d’extraction en vigueur
Le principe d’aération des bâtiments existants est
lié aux obligations réglementaires successivement édictées, et donc par là-même lié à leur
date de construction (voir tableau ci-dessus).
Avant 1937, aucune législation n'est référencée :
la ventilation n'est pas organisée, elle s'opère par
ouverture ponctuelle des baies, par les défauts
d'étanchéité et les cheminées. En 1937, le règlement sanitaire de la Ville de Paris édicte une logique de ventilation permanente pièce par pièce. Ce
principe est étendu au niveau national par l’arrêté
du 14 novembre 1958. Une rupture intervient à la
fin des années 1960, avec la publication de l’arrêté du 22 octobre 1969. Celui-ci introduit une
conception nouvelle encore en vigueur
aujourd'hui : la ventilation générale et permanente avec balayage des pièces principales vers
les pièces de service. La nécessité d'établir des
seuils plafonds n'arrive qu'ensuite, avec l'objectif
de maîtriser les déperditions thermiques suite
aux chocs pétroliers. C’est l'arrêté du 24 mars
1982 qui précise des niveaux de débit maximal et
réduit. Ce texte est complété par l'arrêté du
28 octobre 1983 qui offre la possibilité d'accéder à
un débit minimal si la modulation est coordonnée
automatiquement à partir d'un critère de pollution.
Pour résumer, avant 1969, la législation parle
essentiellement de ventilation naturelle grâce à
des ouvrants, des conduits, des entrées d’air en
partie basse et des bouches d'extraction en partie
haute. La VMC est introduite par l'arrêté du
22 octobre 1969, mais se développe Photo Atlantic
Installation
Installation de
de VMC
VMC
collective
collective avec
avec
groupes
groupes d'extraction
d'extraction
extérieurs
extérieurs implantés
implantés
en
en toiture-terrasse
toiture-terrasse
Bâtiments BBC : la qualité de l’air en question
Dans un bâtiment à basse
consommation, la baisse drastique de
la perméabilité de l’enveloppe
interroge sur la possibilité pour les
systèmes de ventilation d’assurer une
qualité d’air intérieur (QAI) acceptable,
sans le complément des infiltrations
parasites dont l’apport était non
négligeable jusqu’à maintenant.
Le projet QUAD BBC (1), publié en janvier
2012, a examiné les interactions
bâtiment/utilisateur/système en
utilisant les données disponibles pour
les bâtiments à basse consommation,
les sources de pollution liées à
l’occupation, aux matériaux et au
comportement des utilisateurs ainsi que
plusieurs systèmes de ventilation.
L’objectif initial du projet était de
proposer pour chaque type de bâtiment
étudié un système de ventilation de
référence, assorti de performances
énergétiques et de qualité d’air (à
travers un ou plusieurs indices de QAI
selon les polluants). L’acceptation des
autres systèmes aurait alors été liée à
des niveaux d’indice acceptables vis-àvis de cette référence, la performance
énergétique découlant du calcul sur une
année. Les simulations et leurs analyses
ont démontré la difficulté de la tâche : la
définition des indices, la modélisation de
certains phénomènes et leur impact sur
les résultats, la multiplicité des sources
bibliographiques très hétérogènes
concernant les émissions de polluants
par les matériaux... ont conduit à
privilégier une orientation plus nuancée
et à une hiérarchisation des systèmes
plutôt qu’à la définition d’une référence.
L’étude conclut notamment que, pour les
hypothèses d’émission retenues, les
débits de ventilation actuellement en
vigueur (arrêté de mars 82) sont
compatibles avec des locaux à basse
consommation, et que les systèmes de
ventilation proposés aujourd’hui
fournissent une qualité d’air
satisfaisante s’ils sont bien installés.
Par ailleurs, « le renforcement de
l’étanchéité du bâti qui trouve son origine
dans la volonté d’améliorer la
performance énergétique ne nuit pas à la
QAI. Au contraire, elle tend à renforcer le
cheminement prévu de l’air dans le
logement, ce qui améliore la QAI
notamment dans les pièces où le flux
traversant venait le perturber (ex :
chambres de l’étage en simple flux en
individuel). ». Enfin, « le comportement
des occupants et l’utilisation de sources
polluantes socialement répandues (tabac,
encens, produits masquant, ...) peut
rendre inopérant le meilleur des
systèmes » à cause de l’impact
extrêmement fort sur la QAI.
1) Conduit pour le compte de l'ANR (Agence nationale de la recherche) par les membres de l'association Air-H avec la participation
du CSTB, de l'INERIS, de l'université de La Rochelle (LEPTIAB) et de la société d'ingénierie Allie'Air, il repose sur des simulations
dynamiques opérées avec le logiciel Simbad Building and HVAC Toolbox (outil qui fournit des bibliothèques de bâtiments et
d'installations de génie climatique). Pour le télécharger : www.airh.asso.fr
MAI / JUIN 2013 • N° 138 • QUALITÉ CONSTRUCTION
53
PATHOLOGIE
RÉGLEMENTATION
Débits d'extraction stipulés par l’arrêté du 24 mars 1982 modifié
Débits à extraire pouvant être atteints simultanément ou non (m 3 /h)
Nombre
de pièces
principales
de logement
1
2
3
4
5
6
7
Global
mini
Cuisine
mini
maxi
Salle de bains
ou de douches
communes ou
Autres
salles
d’eau
WC
unique
multiples
15
15
15
15
15
15
15
15
15
15
30
30
30
30
15
15
15
15
15
15
15
non avec les WC
35
60
75
90
105
120
135
20
30
45
45
45
45
45
75
90
105
120
135
135
135
15
15
30
30
30
30
30
Réduction du débit global minimal extrait pour les systèmes
asservis autorisé par l’arrêté du 28 octobre 1983
Nombre de pièces principales
1
2
3
4
5
6
7
Débit global minimal en m3/h
10
10
15
20
25
30
35
Source : Recommandations professionnelles VMC simple flux en habitat individuel/habitat collectif (rénovation)
“Avec les VMC simple flux hygroréglable, la section
de passage est régulée en fonction de
l'hygrométrie de l'ambiance intérieure”
réellement avec l'application de l'arrêté du
24 mars 1982, dans un contexte de réduction des
consommations d'énergie.
Les Recommandations font référence à l’arrêté
du 24 mars 1982, actuellement en application,
modifié et complété par l'arrêté du 28 octobre
1983, et qui fixe les règles relatives à l’aération
des logements neufs. La ventilation doit donc être
générale et permanente, caractérisée par un
mode de fonctionnement en « balayage » : l'air
neuf est introduit dans les pièces principales (telles que séjour et chambres), avec libre circulation
organisée en direction des locaux humides
notamment par détalonnage des portes, et l'air
vicié est extrait dans les pièces de service - cuisine, WC, salle de bains ou salle d'eau (douche,
buanderie, voir cellier). Les tableaux ci-dessus
fixent les débits que doivent pouvoir extraire les
dispositifs de ventilation.
VMC autoréglable et
hygroréglable
Les Recommandations professionnelles passent
en revue les principales caractéristiques des
divers systèmes de VMC simple flux. Elles rappellent l'existence initiale des bouches à section de
passage fixe, avec ouverture réglable manuellement ou non. Par rapport à cette option basique,
54
QUALITÉ CONSTRUCTION • N° 138 • MAI / JUIN 2013
la VMC autoréglage offre l'intérêt de proposer des
entrées et sorties d'air à débit constant donc section variable. Cette modulation est obtenue par
un dispositif d’obturation automatique conçu
pour effacer les écarts dus aux coups de vent ou
dépressions.
Avec les VMC simple flux hygroréglable, la section de passage est régulée en fonction de l'hygrométrie de l'ambiance intérieure. L'ouverture
progressive des entrées ou sorties d'air est commandée automatiquement à l'aide d'une tresse
en polyamide qui s'étire ou se rétracte selon les
variations d'humidité. Deux solutions peuvent
être déployées : le type Hygro A pour lequel les
bouches d'extraction sont hygroréglables (en cuisine, salle de bains et autres salles d'eau) et les
entrées d’air autoréglables, et le type Hygro B qui
propose des entrées et bouches hygroréglables.
En WC, il faut prévoir une sortie à débit maximal
temporisé.
Les VMC hygroréglables font l'objet d'une procédure d'Avis Technique, et leur mise en œuvre est
couverte par le Cahier des prescriptions techniques communes (CPT) n°3615_V2 Systèmes de
ventilation hygroréglable (janvier 2009). Ce document prévoit notamment une précaution d’écartement minimal de 50 cm des capteurs vis-à-vis
des appareils de cuisson ou de chauffage, à cause
des dégagements de chaleur. En outre, la température vue par l’élément sensible des entrées
hygroréglables étant influencée par la température extérieure, celles-ci ne peuvent pas être
intégrées dans des fenêtres pariétodynamiques,
appelées aussi parois vitrées ventilées (modification de la réponse de l’entrée d’air pouvant
conduire à une dégradation de la qualité de l’air
intérieur). Avec ce procédé, l'air extérieur entre
par des ouvertures situées dans le haut de la
menuiserie de la fenêtre. Il circule dans deux
lames d'air réalisées grâce un triple vitrage et
pénètre dans le local, par l'intermédiaire d'une
bouche d'entrée d'air forcément autoréglable
située en partie haute de la menuiserie pour
contrôler le passage de l'air.
L’étude de faisabilité
Lors d'une opération globale de rénovation énergétique, le diagnostic et la réhabilitation de la
ventilation doivent forcément être envisagés. En
effet, le remplacement des menuiseries et le renforcement de l'isolation de l'enveloppe conduisant à une amélioration de l'étanchéité du bâti
avec disparition des infiltrations parasites, les
systèmes de ventilation en place ne sont plus
opérationnels, faute de dépression suffisante. Ils
deviennent alors contre-productifs au niveau de
la qualité de l’air intérieur et de la régulation de
l’humidité, avec tous les risques de développement de moisissures dans le temps qui en découlent. Il est donc indispensable d’installer ou d’optimiser une ventilation assurant les débits
hygiéniques réglementaires.
2
Photos Unelvent
Photos Aldes Atlantic
1
Les Recommandations professionnelles proposent une méthodologie en quatre grandes étapes : l'étude du bâtiment, puis le diagnostic de la
ventilation existante, la prise en compte des
impacts de l'environnement (en termes de bruit
notamment), et enfin l'analyse comparative des
différentes solutions de remplacement.
Les diagnostics du bâti et du mode d'aération initial permettent de répondre à trois questions successives. D'abord, est-ce que le bâtiment dispose
d'une ventilation spécifique (autre que par
ouvrants) ? Ensuite, est-il équipé de conduits
maçonnés à tirage naturel ? Enfin, existe t-il déjà
une VMC ? Dans ce dernier cas, si la réponse est
positive, les travaux peuvent être réduits au strict
minimum : remplacement d'éléments défaillants
ou à moindre performance, avec renforcement
ponctuel d'étanchéité. A l’inverse, la création
complète d'une VMC n’est pas aisée. Il faut
implanter et calibrer les grilles d'entrée d'air, en
menuiserie ou façade, ainsi que les bouches de
sortie en partie haute des pièces humides. Et surtout, les extractions doivent être raccordées à un
groupe motorisé par des liaisons aérauliques
avec rejet de l'air vicié à l'extérieur en toiture.
Cela implique de disposer d'une place suffisante
pour créer un réseau aéraulique. Les difficultés
sont plus grandes et autres en logement collectif : la présence plus moins complète de conduits
verticaux incite à étudier leur réutilisation dans le
cadre d'une installation recomposée, après chemisage ou tubage si besoin.
Les Recommandations proposent ainsi des
arbres de décision qui, en fonction de 1 VMC simple flux avec bouches
d'extraction hygroréglables : les
deux versions, l'une compatible
avec une pose en combles et
l'autre pour intégration en fauxplafond ou dans un volume exigu,
sont équipées de la technologie
moderne et économe du moteur
ECM à courant continu et
commutation électronique
2 Les divers composants d'une
installation : l’entrée d'air à fixer en
menuiserie, le groupe et les
bouches d'extraction autoréglables
avec vitesse de pointe ici
commandée par radio et la liaison
avec le ventilateur, qui s'effectue le
plus souvent par des gaines
flexibles isolées ou non en fonction
de leur implantation en volume
chauffé ou non.
MAI / JUIN 2013 • N° 138 • QUALITÉ CONSTRUCTION
55
RÉGLEMENTATION
L'association Air H rassemble
autour du centre technique
Cetiat et du syndicat Uniclima un
groupe de six industriels (1),
acteurs majeurs du marché
français de la ventilation. Cette
structure a produit en juillet
2011 une enquête pour l'Ademe
sur la professionnalisation de la
filière ventilation.
En effet, les équipements
d'aération naturelle ou
mécanique sont réalisés et
entretenus par une gamme
étendue d'entreprises qui
affichent des spécialités très
diverses : VMC et traitement
d'air bien sûr, mais aussi
plomberie, chauffage,
climatique, électricité,
menuiserie, couverture,
maçonnerie, plaque de plâtre et
finitions... D'ailleurs, l’examen
des processus de passation des
marchés montre que le système
de ventilation ne fait pas l’objet
d’un lot spécifique, mais qu’il est
rattaché à d’autres lots
(chauffage, électricité,
cloison/isolation, etc). « Nous
avons donc plus de 150 000
entreprises susceptibles
d’intervenir sur tout ou partie
d’une installation », indique
l'association. Il ne paraît pas
étonnant dans ces conditions
que l’ensemble des informations
techniques et réglementaires
nécessaires à la qualité ne soit
pas toujours bien maîtrisées.
Tous ces intervenants d'origines
multiples et variées représentent
une cible potentielle majeure
pour l’amélioration des
prestations. A partir d'une
enquête menée auprès d'un
échantillon de professionnels, le
rapport fait le point dans un
premier temps sur le niveau de
connaissance effective des
intervenants. Il évoque ensuite
les demandes de
perfectionnement exprimées par
les acteurs eux-mêmes, puis
propose des outils d’information
et de formation.
Pour en savoir plus :
www.airh.asso.fr
1) Les sociétés Aereco, Aldes,
Anjos, Atlantic, France-Air et
Unelvent.
56
1
2
Photo Atlantic
INSTALLATION ET
MAINTENANCE :
UNE DEMANDE
DE SPÉCIALISATION
Photo Poujoulat
PATHOLOGIE
1 Système Combishunt : le conduit shunt existant est réutilisé pour véhiculer séparément une extraction de l'air
vicié et une ventouse collective de type 3CE pour chaudières à condensation étanches avec raccordement
concentrique pour évacuation des fumées (tube central) et alimentation en air comburant (tube périphérique).
2 Les multiples sources de pollution intérieure issues de l'environnement extérieur, du bâti, des aménagements et
équipements intérieurs, mais aussi de l'activité humaine.
la situation de départ (présence ou non d’un système de VMC et d’un réseau de conduits), affichent les différentes opportunités (voir ci-contre).
Ces arbres font également apparaître les possibles solutions alternatives à la VMC : ventilation
naturelle assistée avec extracteur en chapeau de
conduit, ventilation mécanique répartie avec plusieurs extracteurs séparés (en cuisine, WC et
salle de bains), VMC décentralisée par logement
en habitat collectif... Les textes détaillent parallèlement les points d’attention liés à chaque scénario de remplacement.
Des exigences acoustiques
Les Recommandations examinent les diverses
nuisances acoustiques potentielles des installations de ventilation, particulièrement en logement collectif : bruits produits par les ventilateurs et moteurs avec possibilité de transmission
par les conduits, bruits émis dans l'ambiance
extérieure par les ventilateurs et susceptibles
d'être diffusés au travers de la structure, bruits
provenant de l'environnement extérieur ou des
logements voisins…
L'arrêté du 30 juin 1999 relatif aux caractéristiques acoustiques des bâtiments d’habitation précise les niveaux à ne pas dépasser. Au niveau des
bouches d’extraction, deux paramètres doivent
être contrôlés : la pression acoustique et le
niveau d’isolement. En position de débit minimal,
la pression acoustique est limitée à 30 dB(A) dans
les pièces principales et 35 dB(A) dans les cuisines. L’indice d’isolement acoustique standardisé
pondéré, entre un local d’émission et une pièce «
réceptrice » d’un autre logement, ne peut pas
dépasser 53 dB en pièce principale et 50 dB en
cuisine ou salle d'eau.
QUALITÉ CONSTRUCTION • N° 138 • MAI / JUIN 2013
Cet arrêté impose également une valeur de 30 dB
pour l’isolement acoustique standardisé pondéré
des pièces principales et des cuisines vis-à-vis
des bruits de l’espace extérieur. De plus, l’arrêté
du 30 mai 1996 modifié relatif à l’isolement
acoustique des bâtiments d’habitation contre les
bruits extérieurs définit 5 valeurs d’isolement
(45,42, 38, 35 et 30 dB(A), en fonction de l'implantation de l'immeuble dans son environnement.
Enfin, concernant le bruit rayonné par le caisson
d’extraction à l’extérieur, le décret du 31 août
2006 relatif à la lutte contre les bruits de voisinage, modifiant le Code de la santé public, fixe les
limites du bruit de voisinage qui se caractérisent
par une émergence sonore maximale par rapport
aux bruits dits « résiduels » : 5 dB(A) en période
diurne (de 7 h à 22 h) et 3 dB(A) en période nocturne (de 22 h à 7 h).
A noter : la réalisation des installations de ventilation mécanique est encadrée par deux normes : la
XP P50-410 (DTU 68.1) Installation de ventilation
mécanique contrôlée : règles de conception et de
dimensionnement et la NF P50-411 (DTU 68.2)
Exécution des installations de ventilation mécanique.
Ces deux textes anciens ont été révisés et sont en
phase de refonte dans un seul document, la NF
DTU 68.3, norme à laquelle font justement référence les deux Recommandations professionnelles visant la rénovation de la VMC simple flux en
maison individuelle et en habitat collectif. L'Afnor
indique que les premières parties de ce nouveau
texte doivent être publiées en 2013. Elles concernent les règles générales de calcul, de dimensionnement et mise en œuvre, ainsi que les systèmes
de type autoréglable et thermoréglable. A terme,
il est également prévu de couvrir le champ des
installations double flux. ■
Création d’une ventilation mécanique en fonction de la présence
de conduits verticaux dans l’habitat collectif
Y a t-il des conduits
verticaux ?
oui
non
Y a t-il possibilité de créer
des conduits verticaux ?
non
Il n’existe qu’un
seul conduit
VMC simple flux
avec conduits
horizontaux pour
relier les sanitaires
à la cuisine
Il existe plusieurs
conduits
oui
Ventilation
individualisée
type VMR
VMC simple flux
Création d’un
seul conduit
Création de
plusieurs conduits
VMC simple flux
avec conduits
horizontaux pour
relier les sanitaires
à la cuisine
VMC simple flux
Source : Recommandations professionnelles VMC simple flux en habitat collectif (rénovation)
Les solutions en pointillés ne sont pas couvertes par ces Recommandations et feront l’objet de Recommandations à venir.
Création d’une VMC en présence de conduits de ventilation
naturelle dans l’habitat collectif
Les conduits de ventilation
existants sont-ils étanches ?
oui
non
Travaux sur les conduits
(chemisage, tubage,...)
VMC simple flux
Conservation
du conduit en l’état
Ventilation naturelle assistée
autoréglable ou hygroréglable
Ventilation mécanique
basse pression
Source : Recommandations professionnelles VMC simple flux en habitat collectif (rénovation)
Les solutions en pointillés ne sont pas couvertes par ces Recommandations et feront l’objet de Recommandations à venir.
MAI / JUIN 2013 • N° 138 • QUALITÉ CONSTRUCTION
57

Documents pareils