Working paper - Ville Management
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Working paper LA MESURE DE LA PERFORMANCE DANS LES MAIRIES : DIMENSIONS ET INDICATEURS Workshop VM – Décembre 2005 « La performance publique locale : composants et mesures » Ville - Management http://www.ville-management.org Ali DEBBI / La mesure de la performance dans les mairies : dimensions et indicateurs. LA MESURE DE LA PERFORMANCE DANS LES MAIRIES : DIMENSIONS ET INDICATEURS Ali DEBBI Doctorant en sciences de gestion Campus Universitaire Avenue du Doyen Poplawski BP 575 - 64012 Pau Cedex France [email protected] Résumé : cette étude examine l’adoption des Abstract: This study examines the adoption of indicateurs de performance par les dirigeants the indicators of performance by the local leaders locaux pour mesurer et piloter la performance to measure and control the local performance, locale, et met en évidence le besoin des and highlights the need for the leaders at this dirigeants à cet outil. La mise en place de tool. The installation of the indicator depends on l’indicateur en the concerns as regards measurement of the matière de mesure de la performance. Nous performance. We test starting from the analysis essayons à partir de l’analyse des indicateurs of the indicators adopted to highlight specific adoptés de mettre en évidence des perspectives prospects for performance which reflect the de performance spécifiques qui reflètent les concerns specific to the town halls. This study préoccupations propres aux mairies. Cette étude does not validate a model but is used for a ne valide pas un modèle mais sert à un groping of the ground (context of the town halls) tâtonnement du terrain (le contexte des mairies) to draw more information to the measure of the pour tirer plus d’information sur la mesure de la local performance. dépend des préoccupations performance locale. Mots clés : Performance organisationnelle, Key words: Organizational Indicateurs, dimensions de la performance, Indicators, système de mesure de la performance, tableau system of measurement of the performance, de bord prospectif. balanced scorecard. Working paper WM – décembre 2005 dimensions of the performance, performance, 2 Introduction Le contrôle de gestion a connu ces dernières années des mutations remarquables qui résultent de la remise en cause de la pertinence des outils classiques. Plusieurs auteurs ont remis en cause les outils du CDG et ont essayé de montrer que ces derniers ne sont ni efficients ni efficaces. La mise en relief d’une distinction entre les indicateurs : des mesures financières et des mesures non financières était le centre des travaux réalisés sur le sujet, notamment par R. KAPLAN et ses collaborateurs : H.JOHNSON (1987) et R.NORTON (1992). Ils ont critiqué la concentration sur les mesures financières et recommandent le recours à des mesures non financières pour développer les capitaux tangibles et des capitaux non tangibles. Kaplan et Norton considèrent ces derniers comme des indicateurs prospectifs qui reflètent les perspectives de la création de valeur, et ils ont intégré l’ensemble des indicateurs dans un outil de mesure et de pilotage de la performance : le tableau de bord prospectif, avec quatre axes : financier, client, processus interne et apprentissage organisationnel. Une question pertinente qui se pose est la validité de ces quatre perspectives de performance, notamment que la théorie enregistre un autre modèle de mesure de la performance (Morin et al) avec quatre perspectives différentes aux premiers perspectives : efficience économique, valeur des ressources humaines, pérennité de l’organisation et légitimité de l’organisation. Les deux modèles mettent l’indicateur de performance au centre de l’analyse qui présente un outil de mesure, de pilotage et d’anticipation de la performance organisationnelle. Plusieurs auteurs étaient intéressés dans les dernières années à étudier l’adoption du BSC par les différentes organisations dans les différents continents, alors qu’on enregistre peu de travaux sur l’adoption des organisations publiques et précisément les mairies de cet outil. Nous posons les questions suivantes : Existe-il un besoin chez les mairies à tel outil ? S’il existe, est ce que le système de mesure prend une configuration (les composantes où les perspectives) similaire au BSC, où au modèle de MORIN et al, où il prend une configuration spécifique ? Peut-on parler d’un vrai système de mesure de la performance intégré dans les processus managérials de la mairie ? 3 1. Le cadre théorique : Nous présentons dans cette paragraphe quelques éléments théorique sur la mesure de la performance et nous mettons en évidence l’importance de s’interroger sur l’adoption des indicateurs de performance par les mairies. 1.1 L’indicateur de la performance : L’indicateur présente l’outil le plus utilisé par les contrôleurs de gestion et qui permet de synthétiser les informations comptables et non comptables dans touts les fonctions de l’entreprise et de contrôler les flux financiers et les flux physiques. Les indicateurs de performance sont utilisés ainsi pour fournir des informations « spécifiques » sur les performances, car l’objectif principal de la mise en place de tel outil est bien l’accroissement de la performance de l’entreprise à court et à long terme (H.BERGERON, 2002). J.P.GANDHAUE (2001) estime que l’indicateur de performance est un outil pertinent pour mesurer la performance et donne une typologie des indicateurs : indicateurs de résultats, indicateurs de processus et indicateur d’environnement. En contrôle de gestion on peut trouver plusieurs typologies des indicateurs : indicateurs financiers et non financiers, indicateurs de gestion ; de résultats et d’outcomes, indicateurs opérationnels et indicateurs stratégiques, etc. Le type de l’indicateur utilisé dépend du besoin des managers et de l’information demandé. Les entreprises qui veulent gérer leur performance procèdent à établir les indicateurs de performance à travers la conception (une opération faite sur des données disponibles) qui se base sur les composantes de la performance en utilisant des critères partagés (selon MORIN et al : les critères sont des conditions ou signes qui servent de base au jugement). P.LORINO (2001) défint l’indicateur de performance comme suit : «une information devant aider un acteur, individuel ou plus généralement collectif, à conduire le cours d’une action vers l’atteinte d’un objectif ou devant lui permettre d’en évaluer le résultat. » Les auteurs qui plaident pour l’implantation des indicateurs de performance, justifient leurs invitations par la perte de pertinence des anciens modes du contrôle. Les arguments étaient formulés autour de deux idées : 1) La première indique que les mesures financières ne reflètent pas la performance globale de l’entreprise (KAPLAAN et NORTON 2001) et que des mesures non financières sont nécessaires pour évaluer et piloter la performance de l’entreprise. En l’occurrence P.GIBERT soutien cette idée (2001) : « même pour les organisations qui sont finalisé sur une fonction d’objectifs financiers, par exemple la rentabilité des capitaux engagés (ROCE), il est dangereux de s’en 4 tenir au seul suivi des indicateurs de nature financière (la marge brute d’une ligne de produit, la rotation des créances clients …) disséquant la situation au regard de cette fonction d’objectif. Ce genre d’indicateurs appréhende en effets des résultats, c'est-à-dire par essence les conséquences de stratégies, de décisions, d’ajustements d’un passé plus ou moins proche (indicateurs « lag »). Or, pour aider à la gestion, au pilotage de l’organisation comme de ses subdivisions, on a besoin de suivre des chiffres appréhendant des phénomènes qui déterminent la performance à venir. Il faut donc rééquilibrer les indicateurs financiers par des indicateurs amont « lead » indiquant où en est l’organisation en ce qui concerne les sources (inducteurs ou drivers) de la performance future ». 2) Les anciens systèmes de mesure de performance ne font pas les liens entre contrôle et stratégie. Dés lors, les indicateurs de performance présentent un alternatif pour relier les processus d’évaluation de la performance et les processus d’élaboration de la stratégie de l’entreprise. Plus ce que ça, ce système de mesure s’inscrit dans la nouvelle tendance du contrôle de gestion en rappelant la deuxième définition de CDG par R.N.ANTHONY (1888) : « Le CDG est le processus par lequel les dirigeants influencent les autres membres d’une organisation pour mettre en œuvre les stratégies de celle-ci ». On suppose ici que chaque indicateur est lié à un processus créateur de la valeur qu’on peut l’appeler aussi : des facteurs clés de succès, des variables d’actions ou les leviers d’action. Nous considérons que l’indicateur de performance devient un outil indispensable pour la gestion de la performance, et que les dirigeants ont toujours besoin à cet outil pour élaborer et déployer la stratégie : « les indicateurs du BSC sont disposés à la direction pour mettre en œuvre la stratégie »1 . Selon P.F.DRUCKER (1995), les dirigeants ont besoin d’un corpus d’information qui leur permettre d’émettre des jugements informés. Ce corpus d’informations doit comporter quatre familles d’outils de diagnostic : l’information de première nécessité (les ratios et le cash-flow), l’information sur la productivité, l’information sur les compétences et l’information sur l’allocation des ressources. Ces informations permettent aux dirigeants d’émettre des jugements sur la performance. L’auteur indique que le besoin ne s’arrête pas à ces catégories d’indicateurs, mais il ajoute que la stratégie doit s’appuyer sur des renseignements relatifs aux marchés, aux clients et aux non-clients, aux technologies en vigueur aussi bien dans le secteur d’activité considéré que dans les autres industries, à la situation financière internationale et l’évolution de l’économie mondiale. Par ailleurs, il insiste sur le besoin aux informations liées aux clients : « le seul centre de profit est le client ». 1 Kaplan ET Norton, Using the Balanced Scorecard as a Strategic Management System, 1996. 5 Cette idée, d’associer des informations sur l’entreprise à des informations sur son environnement, est soutenue par R.G.ECCLES (1991) qui recommande les interventions des ressources extérieures dans la structure du système de mesure de la performance. Les dirigeants ont besoin aux indicateurs de performance pour émettre des jugements sur la performance (DRUKCER, 1995), pour assurer la santé financière (maximiser le profit) et garantir la pérennité de l’entreprise. Par ailleurs, dans les mairies où la question du profit ne se pose pas à l’égard d’un autre concept qui est « l’intérêt général », nous s’interrogeons sur la présence du besoin des dirigeants locaux aux indicateurs de performance : Question 01 : existe-il le besoin aux indicateurs de performance chez les dirigeants des mairies ? 1.2 Les modèles de mesure de la performance Pour bien appréhender ces modèles, on doit connaître la définition de la performance et la définition du concept « performance organisationnelle ». 1.2.1 La performance organisationnelle : Si nous intéressons à mesurer la performance, nous devons en premier lieu donner une définition à la performance ciblée, car en sciences de gestion nous parlons souvent « des performances » et pas de « la performance »2 . Nous considérons que la définition qui a fait l’unanimité est : « la performance est la réalisation des objectifs organisationnels » (BOURGUINION 1995) ou « la réalisation des objectifs stratégiques » (LORINO 2001). Cette définition n’englobe pas les dimensions complexes de la performance et porte le sens strict du concept, alors que dans les organisations la question de la performance ne se pose pas seulement sur les résultats de l’action, mais elle se pose aussi sur touts les facteurs qui contribuent à la réalisation de ces résultats et à la création de la richesse. La performance est donc l’atteinte des objectifs et tout ce qui contribue à atteindre ces objectifs. Ces facteurs ont été étudiés dans plusieurs approches pour expliquer les voies et les moyens d’amélioration de la performance : l’approche économique, l’approche sociale, l’approche systémique et l’approche politique. Morin et al (1994) ont basé sur ces approches pour indiquer qu’il n’y a pas une seule performance mais « des composantes de la performance », et ils insistent sur une vision globale de la performance : « la performance globale » et « la performance organisationnelle ». 2 GIBERT.P, CHARPENTIER.M, (2004) « Comment évaluer la performance RH », Paris. 6 Cette vision est présente dans l’approche du BSC où les auteurs (1992) parlent des quatre perspectives de la performance organisationnelle : finance, clients, processus internes et innovation et apprentissage. 1.2.2 Les modèles de mesure de la performance : Selon E.MORIN et K.AUDEBRAND (2003) qui ont fait référence au travail de BOULIANNE (2000), il y a cinq modèles de mesure de la performance organisationnelle qui étaient publiés dans les années 90 : La pyramide de la performance de LYNCH et CROSS (1991) : qui inclus les indicateurs stratégiques, les indicateurs intermédiaires et les indicateurs opérationnels. La matrice des déterminants et des résultats de FITZGERALD et al (1991) : il comporte quatre indicateurs : flexibilité, qualité, économie de ressources et innovation. Deux autres indicateurs qui sont les résultats des premiers et les chapotent : compétitivité et performance financière. Le modèle d’ATKINSON, WATERHOUSE et WELLS (1997) : qui préconise deux types d’objectifs : primaires et secondaires repose sur l’approche de stakeholders. Le tableau de bord prospectif de KAPLAN et NORTON et Le modèle de MORIN, SAVOIE et BEAUDIN. Selon les auteurs, les trois premiers modèles sont des modèles conceptuels qui se basent sur une démarche purement théorique et qui n’ont pas recourus au terrain pour se construire. Ceci peut expliquer la non-opérationnalisation de ces modèles dans les entreprises sachant qu’ils n’étaient pas le résultat des études empiriques. Les deux derniers résultent des études empiriques, ce qui fait que les auteurs ont confronté leurs travaux à la réalité et ont déduit les principales composantes de la mesure de la performance. Cette démarche permet aux modèles d’être accepté par les praticiens et de mettre en place de système de mesure de la performance basée sur les travaux des auteurs sur les mesures de performance. Dans notre recherche qui porte sur l’indicateur de performance et la possibilité de mesurer la performance publique, nous s’intéressons aux deux derniers modèles qui ont été opérationnalisé par plusieurs mairies, notamment aux Etats-Unis et au Canada. • Le modèle de E.MORIN, A.SAVOIE et G.BEAUDIN : Selon les auteurs, les indicateurs sont les produits des opérations faites sur des données disponibles. Cette opération est réalisée par les acteurs de l’organisation qui donnent des jugements sur la performance organisationnelle. Le jugement qui donne le caractère subjectif à cette opération, prend une place centrale dans la définition des auteurs de la performance organisationnelle (MORIN,SAVOIE,2001): « L’efficacité organisationnelle est un jugement que porte un individu ou un groupe sur l’organisation, et plus 7 précisément sur les activités, les produits, les résultats ou les effets qu’il attend d’elle ». Ils modélisent cette opération comme suit : Dimensions Principale composante de la performance Critères Indicateurs Conditions ou signes qui servent de base au jugement Opérations faites sur des données disponibles Schéma 01 : mesurer la performance de l’entreprise – Morin et al, 1994. Les indicateurs conçus doivent être comparer avec les critères de jugement, les performances passées et les normes du secteur d’activité afin de les valider. La validation renvoie à un arbitrage et à la confrontation des jugements qui se fait au regard des objectifs principaux de l’organisation. Finalement, on a des indicateurs qui mesure chacune une composante de performance et l’ensemble mesure la performance globale de l’organisation. L’évaluation de la performance organisationnelle passe par la mesure de la performance des dimensions centrales : la pérennité de l’organisation, l’efficience économique, la valeur du personnel et la légitimité organisationnelle. Le tableau suivant présente les dimensions et les critères de performances : Valeurs des ressources humaines Efficience économique Mobilité du personnel Economie des ressources Moral du personnel productivité Rendement du personnel Développement du personnel Légitimité de l’organisation auprès des Pérennité de l’organisation groupes externes Satisfaction des bailleurs de fonds Qualité du produit Satisfaction de la clientèle Rentabilité financière Satisfaction des organismes régulateurs compétitivité Satisfaction de la communauté Schéma 02 : dimensions et critères de performance – Morin et al, 1994 L’analyse de ce modèle nous montre que les auteurs donne l’importance aux critères plutôt qu’aux indicateurs. Ils ont essayé de représenter toutes les variables explicatives de la performance dans les modèles théoriques précédents sous une typologie de dimensions. Par ailleurs, il convient de révéler trois choses : 1. Le modèle confronte des lacunes lors de la conception des indicateurs dans quelques dimensions et dans quelques critères de performance notamment les critères liés à la conception politique. Le dépassement de tel problème se fait par le recours à l’appréciation des dirigeants comme la préconise les auteurs pour mesurer le rendement des employés. 8 2. Les auteurs insistent sur les préférences axiologiques sur lesquelles repose le choix des indicateurs ce qui fait que les indicateurs de la composante de performance favorisée dominent. Or, la connaissance des indicateurs de performance permet de connaître quelle dimension dominante. 3. Les indicateurs dans ce modèle servent à la mesure de la performance organisationnelle et ne sont pas liés entre eux par des liens causals. Selon les auteurs, l’évaluation de la performance en utilisant les indicateurs « reste un exercice clé afin d’assurer le succès des organisations, quels que soient leurs secteurs d’activité » (Morin et al, 2001). Nous ne trouvons pas les concepts de la stratégie dans leur modèle ce qui fait la différence principale avec le modèle de Kaplan et Norton. o Le tableau de bord prospectif (BSC) du Kaplan et Norton: Au contraire du modèle précédent, les auteurs partent au début de leurs travaux de l’analyse des mesures utilisés dans les firmes (le terrain) pour évaluer la performance et d’étudier la pertinence des indicateurs mises en place. Ils ont conclu que les pratiques classiques ne remplissent pas les missions du contrôle de gestion et que la focalisation sur les indicateurs de performances financiers ne permet pas de gérer la performance globale de l’entreprise. L’objet de recherche principal était donc la mesure de performance et ils l’ont choisi pour résoudre le problème de « la pertinence » des systèmes de mesure de la performance courants qui était évoqué par les managers et les chercheurs. Durant une année de recherche avec 12 compagnies sur les principaux indicateurs de performance, ils ont proposé « the balanced scorecard » qui se compose d’un ensemble d’indicateurs, et qui donne aux managers une large et compréhensive vision sur leurs activités. (Kaplan, Norton, 1992). Le modèle comporte quatre axes qui présentent la typologie des indicateurs et qui sont liées entre eux : les indicateurs financiers, les indicateurs liés à la satisfaction des clients, les indicateurs liés aux processus internes et les indicateurs liés à l’innovation et à l’apprentissage organisationnel. La combinaison de ces perspectives qualifiées par les auteurs comme « drivers of future financial performance » permet de gérer la performance et de relier les indicateurs opérationnels aux indicateurs stratégiques : « le BSC permet de voir et de suivre les activités à travers quatre principales perspectives ». De ce qui est précède, on peut conclure que les indicateurs ne servent pas seulement à mesurer la performance mais ils reflètent la vision stratégique et prospective du modèle. Ceci explique la multiplicité des intitulés donnés par les chercheurs à ces indicateurs : 9 • Les indicateurs de performance qui servent à mesurer la performance organisationnelle (GIBERT 2001, H. BERGERON 2002, M.CHARPENTIER et P.GIBERT 2004) • Les indicateurs stratégiques : qui servent au pilotage stratégique en déployant la stratégie dans des processus créateurs de valeur. Les auteurs du BSC ressemblent les indicateurs de BSC aux indicateurs de l’avion qui assure le bon vol et l’arrivé sûr. Cependant, le modèle n’exclue pas les indicateurs opérationnels comme était indiqué supra (GIBERT 2001, Y.CHABIN, G.NARO et D.TRAVAILLE 2003). • Les indicateurs prospectifs : la vision prospective est largement expliquée par les auteurs dans leur bouquin : le tableau de bord prospectif (2001). Enfin, les auteurs insistent sur l’idée que « c’est la stratégie et la vision qui est au centre du modèle et n’est pas le contrôle ». Le modèle se compose donc d’un ensemble d’indicateurs qui se regroupent dans quatre axes : stratégiques, perspectives, composantes de la performance et qui font que le tableau de bord est équilibré et qui représente l’ensemble des mesures de performance de l’organisation. Selon les auteurs, le TDP donne des réponses aux questions suivantes : • Que faut-il apporter aux actionnaires ? • Quels sont les processus essentiels à la satisfaction des actionnaires et des clients ? • Comment piloter le changement et l’amélioration en favorisant l’apprentissage ? • Que faut-il apporter aux clients ? Axe financier Axe client Croissance du chiffre d’affaires Part de marché Réduction des coûts Nombre de clients nouveaux Amélioration de la rentabilité Taux de rentabilité par segment Vision et Stratégie Axe processus interne Axe apprentissage organisationnel Qualité des produits Délais de production Nombre de brevets déposés Nombre de produits nouveaux Qualité du service après vente Productivité du travail Motivation, Turn-over Qualité de l’information (fiabilité et pertinence) Schéma 03 : le tableau de bord équilibré de KAPLAN et NORTON, 2001 10 Ces dimensions sont liées entre eux et dépendent de la vision et de la stratégie de l’entreprise : Le perfectionnement des processus internes de production qui avantage une innovation accrue et en conséquence la promotion de l’apprentissage organisationnel, vont parvenir à satisfaire les clients et gagner plus de la part de marché. Ce qui entraîne l’augmentation du profit et donc la satisfaction des actionnaires. Il est évident que la chaîne se termine par la maximisation du profit ce qui donne l’impression que la grande importance est donnée à l’axe financier. En fait, ceci a provoqué les principaux critiques au modèle et procure des adaptations pour favoriser d’autres axes comme c’était le cas avec le BSC suédois ; navigateur de Skandia ; qui tente de donner l’importance au capital intellectuel comme générateur de la performance (les actifs intangibles).G.WEGMANN (1999) qui fait la comparaison entre les deux TD conclu que le BSC américain reflète le cadre de pensé anglo-saxon et privilège la valorisation de l’entreprise pour l’actionnaire et le client. Différemment à ça, le navigateur de Skandia s’inscrit dans le cadre de pensé scandinave (voir l’Europe occidentale) et privilège la valorisation du capital humain. D’après ces modèles, on conclut que les auteurs ont essayé de montrer les composantes principales de la performance « à mesurer », mais une question se pose dans ce cadre : Quelle validité pour ces composantes ? En effet, les auteurs proposent leurs modèles de mesure de la performance comme étant universel et valable pour tous les organisations : secteur privé et secteur public. Nous constatons que KAPLAN et NORTON insistent sur l’universalité du BSC où ils exposent la réussite de la mise en place du BSC dans des différentes organisations, portant que la démarche était inductive en partant d’un ensemble de 12 compagnies seulement( 1992). Nous pensons que le modèle a connu une large acceptation par les professionnelles car il porte les biais de réponses aux dirigeants en matière de mesure de la performance : visionner clairement et au temps réel la performance organisationnelle en utilisant un système d’information (un logiciel) et faciliter le pilotage et la communication interne sur la performance. Derrière ce nouveau mode de management, nous constatons que cet outil répond à un souci majeur chez les dirigeants : le maintien et l’amélioration de la performance de l’organisation. D’autre part, le modèle de MORIN et al ne propose pas les biais d’opérationalisation tel que : le déploiement de la stratégie, la détermination des chaînes causales de la performance, le système d’information, ce qui explique la dominance du BSC dans les entreprises, et on constate aussi la dominance du BSC dans les écrits des chercheurs sur la mesure de la performance où il est devenu une approche à part et un nouveau mode de management : le management de la performance. 11 D’après ces éléments, nous reprenons notre question : quelle validité pour les dimensions des deux modèles ? Quelques idées qui portent des éléments de réponse doivent être détaillées : 1. Les auteurs des deux modèles indiquent que le système de mesure de la performance peut avoir d’autres axes (composante) plus que les axes des modèles proposés ce qui donne la flexibilité et le caractère universel aux modèles. Mais ce qui est contestable est bien évident « la gravité »de l’axe (la composante) dans le système de mesure : si nous trouvons un cinquième axe dans une organisation quelconque, est ce qu’il va avoir une grande importance comme les autres axes ? Si oui, nous concluons donc que le modèle proposé n’explique pas la réalité de cette organisation. Nous pensons que ce cas est fortement possible dans le secteur public : le BSC repose sur la finalité principale de l’entreprise qui est la maximisation du profit, ce qui fait la chaîne causale de performance se termine par les indicateurs financiers : l’axe prépondérant dans le modèle. Alors que cette finalité n’existe pas dans les organisations publiques, notamment les mairies où la finalité principale est « l’intérêt général ». D’une vision intuitive nous pensons que l’axe clients est prépondérant dans les systèmes de mesure de la performance dans les mairies admettant que les indicateurs de cet axe confirment la satisfaction des usagers et donc l’accomplissement de la finalité principale : l’intérêt général. D’autant plus, nous pensons que d’autres axes seront avérés dans les systèmes de mesure de la performance. 2. La deuxième suggestion est que le système de mesure de la performance se constitue essentiellement d’un construit : l’indicateur dont son établissement dépend des données spécifiques à chaque organisation : « l’indicateur est le produit d’une opération faite sur des données disponibles »3. Et comme les organisations ne sont pas identiques (il y a des auteurs qui insistent sur le concept les organisations au lieu de l’organisation) les données ne sont pas identiques et on peut pas arriver à des indicateurs identiques. La divergence des indicateurs est le résultat d’autres facteurs : o L’indicateur doit avoir une pertinence opérationnelle et il doit être associé à une action à piloter ce qui fait que l’indicateur sera spécifique à chaque organisation admettant que les processus des actions ne sont pas identiques : « c’est l’action donc qui fonde l’indicateur et pas l’inverse »4.Ceci contrarie la démarche de BSC5 où les auteurs recommande le « formatage » de la stratégie et d’adopter une autre structure autour du BSC, et établir des indicateurs et des actions selon cette structure. 3 MORIN et al, l’efficacité de l’organisation, 1994. P.LORINO, Le balanced scorecard revisite : dynamique stratégique et pilotage de performance, 2001. 5 KAPLAN et NORTON, Comment utiliser le tableau de bord prospectif, 2001 4 12 o Partant de la théorie de contingence, les produits de contrôle organisationnel sont contingents, les indicateurs sont contingents et ils dépendent des actions associées et la stratégie de l’organisation. P.LORINO (2001) a évoqué un concept dans ce cadre qui est « la pertinence stratégique de l’indicateur » qui suppose l’association de l’indicateur à un objectif à atteindre. o Un troisième point qui explique la différence des indicateurs est le rôle de « l’acteur » dans leurs constitutions. L’indicateur est indissociable des jugements des acteurs et de leurs critères et il est attaché à l’action et à l’acteur. Nous avons montré dans un travail précédent (2004) que l’indicateur conçu par l’acteur lui-même est plus pertinent et plus porteur d’information qu’un indicateur conçu pour mesurer la même action et le même résultat mais sa formulation s'est fait par le « supérieur » de l’acteur (le cas d’un inspecteur à la DASS avec le ministère qui demande des informations sous forme des tableaux). Cette idée confirme la subjectivité de l’évaluation de la performance qui n’est pas indépendante de l’évaluateur, et soutien l’idée évoquée par LORINO (2001) sur le caractère cognitif de l’indicateur. La nature cognitive dépend des jugements subjectifs des acteurs : « le jugement porté sur la pertinence de l’indicateur pour mesurer le processus ou le résultat d’une action et un autre jugement concernant le choix d’une action comme moyen pertinent d’atteindre un objectif». Nous pensons que cette définition manque un troisième jugement qui porte sur la disponibilité des données qui constituent l’indicateur et la possibilité de maintenir la vie de l’indicateur tant que l’action est maintenue (jugement dépend surtout des moyens disponibles). La cognition n’est pas identique d’un acteur à au autre et d’une organisation à une autre ce qui fait contester le caractère standard des indicateurs de performance et des systèmes de mesure de la performance. 1.3 Perspective de performance ou axe stratégique : Le modèle proposé par Morin et al se constitue essentiellement des composantes (dimensions) de la performance dont l’entreprise doit mesurer. Ce modèle intégré se base sur des modèles théoriques, et il a été testé empiriquement. Les auteurs ont retenu l’analyse de CAMERON et WHETTEN (1983) pour expliquer la configuration dimensionnelle du modèle : o Premièrement, la définition du construit (l’efficacité organisationnelle) doit refléter la nature complexe et paradoxale de l’efficacité. En d’autres termes, elle doit pouvoir accommoder une grande variété de comportements, de préférences et de normes de performance. Par conséquent, la mesure de l’efficacité devrait être multidimensionnelle. o Deuxièmement, les critères utilisés pour mesurer l’efficacité doivent être appropriés à l’organisation évaluée. Ils n’ont pas à être conformes à la documentation (by the book), bien qu’il soit peu probable qu’ils échappent aux dimensions de l’efficacité mises en évidence par les chercheurs. 13 Les auteurs indiquent que leur modèle intégré comporte touts les variables du concept avec la fiabilité et la validité confirmée par leurs tests empiriques auprès des experts en évaluation de la performance organisationnelle. Il convient de signaler que les experts étaient des deux secteurs : 13 experts du secteur privé et 05 du secteur public, ce qu’explique la présence des variables spécifiques au secteur public dans le modèle. Nous considérons que ce point qui fait la distinction entre ce modèle et le modèle du KAPLAN et NORTON qui était conçus dans le contexte des compagnies industrielles américaines. Au début, les deux modèles ont porté une hypothèse principale : on peut concevoir un modèle intégré avec des dimensions, des perspectives ou composantes de la performance. Le BSC était au début un modèle de quatre perspectives de performance dans une vision similaire à celle de MORIN et al (modèle multidimensionnelle) avec des dimensions différentes. Après, les auteurs du BSC ont transformé le modèle théorique à un outil de pilotage stratégique, et transformer les perspectives de la performance à des axes stratégiques (KAPLAN et NORTON 1996). Sur ce point, nous posons la question suivante : est-ce que les axes stratégiques d’une organisation sont les même les perspectives de la performance ? Et comme les auteurs parlent de tableau de bord « équilibré » peut-on dire que les axes stratégiques ont la même priorité ? En référence aux critiques de Christophe Germain (2003) et LORINO (2001) nous pensons que la réponse est négative. Ce dernier ne voit pas l’intérêt de croiser les perspectives aux axes stratégiques de l’entreprise et les chaînes de valeur (les processus), et il critique la structuration standard et universelle en quatre perspectives en tournant le dos à la contingence stratégique du pilotage. Il estime que l’importance d’une stratégie prioritaire (l’investissement dans l’ebusiness) impose une structure standard de pilotage approprié au projet en gardant la démarche stratégique classique. De tout ce qui est précède, il paraît que le point important est la contingence stratégique et les priorités de chaque organisation, ce qui nous amène à poser les questions suivantes : les organisations publiques (les mairies précisément) qui ont mis en place les indicateurs de performance, ont-ils adopté les même perspectives du BSC ou le modèle de MORIN pour leurs systèmes de mesure de la performance ? Ou bien ils ont conçu leurs indicateurs se basant sur les actions existantes : Stratégie objectif action indicateur Question 02 : Est-ce que les perspectives sont similaires aux perspectives des deux modèles ou le système de mesure de performance a pris une configuration spéciale aux mairies ? 14 1.4 Le système de mesure de la performance dans les mairies : Les mairies comme toutes les organisations disposent des outils de contrôle et de pilotage de leurs activités qui ont connu une évolution continue dans la conception comme dans l’application. La littérature contient deux modèles qui tiennent sur la mesure de la performance publique. Le triangle de la performance proposé par P.GIBERT (1980) où il a une vision plutôt interne de la mesure de la performance publique (contrôle de gestion) et qui comporte trois éléments : objectifs, moyens et résultats. Objectifs Mesure de la pertinence Mesure de l’efficacité La Performance Moyens mesure de l’efficience Résultats Schéma 04 : le triangle de la performance (GIBERT, 1980) Selon ce modèle, trois variables déterminent la performance : l’efficacité qui traduit l’atteinte des objectifs (rapport résultas/objectifs), l’efficience qui traduit l’atteinte des objectifs avec le moindre coût (rapport résultats/moyens) et la pertinence qui traduit la bonne allocation des ressources. La mesure de la performance passe par la mesure de l’efficacité, l’efficience et la pertinence. Ce modèle est marqué son insuffisance notamment après l’implication des nouveaux modes de management tel que le management par les activités ABM, soutenu notamment par P.LORINO (1991). L’apport de ce mode est bien un concept qui a pris sa place dans l’évaluation de la performance : l’activité. L’activité selon GIBERT (2001) est « l’agencement des ressources s’inscrivant dans des processus de production en vue de l’élaboration des produits ou réalisations ». Objectifs Moyens Activités Résultats Les deux approches précédentes restent retourné vers l’interne, et explique la performance publique par la bonne réalisation des objectifs avec le moindre coût : mieux faire avec le moindre coût. Il s’agit de se centrer et de focaliser l’analyse sur les outputs (les produits, les services) alors qu’on suppose que les organisations publiques comme les entreprises doivent s’interroger sur l’appréciation des clients (les usagers) et leurs jugements qui déterminent en fait la valeur et donc la détermination de la performance. On ne peut pas parler d’une performance sans avoir un part de marché et une large clientèle. Cette idée a été intégrée dans les modèles précédents en étudiant un nouveau concept qui est : l’impact ou les outcomes. 15 J.DUPUIS (1991) a intégré cette variable en mettant en évidence la complémentarité du contrôle de gestion et l’évaluation des politiques publiques : Objectifs Attentes Pertinence Public satisfaction Efficacité Moyens Efficience Contrôle de gestion Résultats Evaluation des politiques publiques Schéma 05 : le contrôle dans les organisations publiques (DUPUIS, 1991) En fait, l’intégration du concept « impact » a contribué à renouveler la vision sur la performance publique : la satisfaction des usagers, où le jugement de ces derniers est devenu essentiel dans la mesure de la performance publique. Mais la question qui se pose : est-ce que les indicateurs de performance sont formels ? Et est ce qu’ils sont intégrés dans les processus managérials de la mairie ? • Dans le secteur public tout ce qui est prescrit par la loi, le règlement, l’instruction et les notes est documenté et formalisé. Par ailleurs, ce qui n’est pas prescrit même s’il est indispensable au management de l’organisation n’est pas toujours formalisé. Les indicateurs de performance font partie de ce qui n’est pas obligé par la loi (sauf pour l’administration de l’Etat à partir de janvier 2006 avec l’application de la LOLF). Les dirigeant locaux des mairies comme les autres organisations publiques utilisent des indicateurs de performance informels qui servent à évaluer l’action locale. Cet énoncé est évoqué par R.G ECCLES (1991) : « dans la plupart des entreprises, le système comptable détermine implicitement l’architecture d’information. Les autres indicateurs de performance y sont souvent informels, et ils sont rarement intégrés au système financier global de l’entreprise ». La formalisation des indicateurs de performance se fait essentiellement par la mise en place des tableaux de bord, alors que l’existence des TDB de direction ne signifie pas toujours l’existence des indicateurs de performance. C’est pour ça que nous avons posé la question (dans notre questionnaire) sur l’utilisation des indicateurs de performance et pas sur les TDB de direction. • Le deuxième point est l’intégration de ces indicateurs dans le processus managérial de la mairie. Les études qui ont été réalisés sur les les indicateurs de performance dans les mairies 16 aux Etats-Unis montrent que l’établissement des indicateurs ne se fait pas à l’isolement de l’environnement mais au contraire, il associe les contributions des élus, des citoyens, des fonctionnaires, des partenaires et des managers. Avec le support externe, les collectivités locales complètent les mesures des outputs par les mesures d’outcomes (X.WANG et E.BERMAN, 2001). L’implication des acteurs externes dans la conception des indicateurs est nécessaire en raison de la complexité de l’action locale et de l’importance des jugements des usagers dans la mesure de la performance locale. Le système de mesure de performance dans les collectivités locales ne s’arrête pas dans la limite de fournir les informations managériales aux dirigeants pour définir et redéfinir les objectifs (informations sur inputs, outputs, efficience), mais il passe à une autre mission qui consiste à informer les usagers sur la performance de l’action locale. J.MELKERS et K.G.WILLOUGHBY (2005) concluent après une étude quantitative d’un échantillon de 300 collectivités locales que les systèmes de mesure sont développés et contribuent à : l’amélioration des voies de communication entre les services, favorise l’apprentissage et valorise les décisions budgétaires à la base des informations collectées sur les résultats, les coûts et les activités. L’analyse des écrits sur les systèmes de mesure de performance montre que le système doit avoir quatre paramètres principaux : • L’exploitation des informations sur l’évaluation de la performance dans la révision des actions locales et la correction des anomalies enregistrées. L’intégration de ces indicateurs ne sera pas seulement au niveau opérationnel mais il doit être étendu au niveau stratégique : la révision des politiques publiques locales en vue de résultats de l’évaluation de la performance locale. « Encore faut-il que ces données soient intégrées à la stratégie de l’entreprise qu’elles permettent de tester ses hypothèses et qu’elles remettent en cause ses perspectives actuelles »6. Le système de mesure est bien intégré dans le processus managérial de la mairie s’il permet de reformuler la stratégie locale et donc les politiques publiques locales. • Le deuxième paramètre dépend du paramètre précédent, il s’agit de l’intégration des indicateurs de performance dans l’affectation budgétaire. Ce paramètre est partiellement réalisé : les indicateurs financiers établis sont intégrés car ils font partie du système comptable des organisations qui présente le squelette principal d’information dans les organisations. Alors que la question se pose sur l’utilisation des indicateurs non financiers dans l’affectation budgétaire. KAPLAN et NORTON donnent la rémunération des employés à la performance comme exemple de l’intégration des mesures non financières (l’innovation et la compétence) dans l’affectation budgétaire. 6 P.F .DRUCKER, The information executives truly need , 1995. 17 • La communication à l’interne des résultats de l’évaluation de la performance constitue un paramètre principal dans le système de mesure. J.H.WATERHOUSE (1999) considère la communication des mesures de la performance au conseil d’administration le paramètre principal du système de mesure, ainsi que la communication entre les services. D’autre part, la communication descendante de la direction vers les employés en vue de déploiement de la stratégie, d’impliquer et d’inciter les employés (KAPLAN et NORTON, 2001). • La communication des résultats peut être aussi à l’externe et principalement vers les clients par plusieurs voies : une compagne de marketing qui sert à montrer aux clients la performance et la compétence des groupes d’innovation accompagnée par une démonstration de la qualité du produit innové. Nous considérons que la communication à l’externe est un paramètre principal dans les systèmes de mesure de la performance des mairies pour les raisons précédents et en raison que les mairies sont obligées par la loi de rendre leurs comptes aux citoyens et de justifier les choix politiques réalisés. Ce paramètre est indissociable au concept « gouvernance locale » où les élus doivent prouver qu’ils « gouverner la commune comme il plait les citoyens. Question 03 : le système de mesure de performance est-il intégré dans les processus managérials de la mairie ? 2. Les données et les variables étudiées : Après avoir présenter la méthode utilisé pour collecter les données, nous exposons les variables étudiés et les questions de recherches. 2.1 Les données : Nous avons procédé à collecter les données auprès des mairies des communes en France qui ont plus de 5000 habitants : 1280 mairies, par un questionnaire qui a été envoyé par courrier électronique. Nous avons choisi cet échantillon (les mairies de plus de 5000 habitants) supposant que les outils de contrôle sont développés et peuvent comporter des mesures de performance. Le questionnaire a été adressé au maire et au directeur général des services admettant que ce sont eux les concernés par les indicateurs de performance de la mairie (les dirigeants qui ont besoin de tel indicateur). Nous n’avons pas adressé au contrôleur de gestion pour les raisons suivantes : • Le poste du contrôleur de gestion n’existe pas dans toutes les mairies, et la fonction du CDG ne connaît pas une évolution similaire à celle des entreprises. 18 • Même si le contrôleur de gestion (s’il existe) qui s’occupe des indicateurs de performance, c’est le maire et le DGS qu’ils utilisent pour mesurer la performance et pour reformuler les actions de la mairie. D’autant plus, ces indicateurs peuvent être informels et qui sont discutés dans les réunions du conseil municipal et les commissions municipales. • Nous considérons que le maire et le DGS qui peuvent avoir une vision générale sur la performance de la mairie et sur leurs mesures, et sont eux qui peuvent nous répondre à la question sur l’utilité possible des indicateurs de performance. 2.2 Les variables retenus et les questions de recherche : Les indicateurs retenus dans le questionnaire sont des indicateurs de performance des deux modèles théoriques étudiés précédemment, et qui sont adoptés par les villes qui ont procédé à tel outil : les mairies aux Etats-Unis et au Québec, après une adaptation avec le contexte français : les indicateurs financiers retenus par exemple sont propres aux mairies françaises. Dans un premier temps, nous avons énuméré une batterie d’indicateurs de performance et nous avons demandé au répondant de nous informer sur l’utilisation de ces indicateurs sur une échelle à 05 points de type Lickert : utilisation de : pas du tout (01) à très souvent (05). Sur la même liste d’indicateurs nous demandons quels sont les indicateurs qui pourraient être utile pour mesurer la performance. Nous reprenons ici la question énoncée précédemment : Question 01 : existe-il le besoin aux indicateurs de performance chez les dirigeants des mairies ? Dans cette question nous avons retenu le concept général : la performance organisationnelle de la mairie. La performance peut être mesurée par des construits : les mesures de performance ou les indicateurs de performance qui présentent dans notre étude les variables opérationnelles. Nous avons retenu 29 indicateurs dont nous supposons qu’ils englobent les différentes dimensions de la performance publique locale, après une sélection parmi une cinquantaine de mesures en référence au nombre général des indicateurs du BSC proposé par KAPLAN et NORTON (2001) : 25 indicateurs. Notre recherche consiste à trouver des liens communs entre les différents indicateurs. Ceci permet de trouver des facteurs qui ont chacun d’eux des liens à un ensemble d’indicateurs. Nous pensons que les composantes de la performance (les dimensions de la performance, les perspectives) mentionnées dans notre analyse des différents modèles peuvent être parmi ces facteurs. D’autre part, Notre recherche peut révéler d’autres variables spécifiques aux mairies (autres composantes). 19 Nous démarrons de l’idée que les mairies ont met en place un outil opérationnel comme le BSC qui est recommandé par plusieurs cabinets de conseil. Par ailleurs nous exclusions pas la possibilité de trouver une configuration spécifique aux mairies. Question 02 : Est-ce que les perspectives sont similaires aux perspectives des deux modèles ou le système de mesure de performance a pris une configuration spéciale aux mairies ? IND comp perf IND IND compo perfo IND perf org mairie IND comp perf IND IND comp perf IND comp perf IND Afin de tester la troisième hypothèse, nous s’interrogeant sur les paramètres du système de mesure de performance qui doit remplir les missions suivantes : la communication des résultats de l’évaluation de performance à l’interne et à l’externe et l’utilisation dans la reformulation des politiques publiques et l’adaptation des moyens budgétaires à engager. Nous supposons que les mairies privilégient des indicateurs sur d’autres dans ce système ce qui nous a obligé de distinguer quatre catégories d’indicateurs: axe clients, axe financier, axe processus interne et axe apprentissage organisationnel. Question 03 : le système de mesure de performance est-il intégré dans les processus managérials de la mairie ? 20 Indicateurs de performance Evaluation de la performance Reformulation des politiques publiques Adaptation des moyens budgétaires à engager Communication à l’externe sur les résultats Communication à l’interne de la mairie sur les résultats 3. Les résultats de l’étude : Nous avons reçu 32 réponses sur un ensemble de plus de 1200 mairies (il y a des mairies parmi l’échantillon qui n’ont pas reçu le questionnaire car ils ne disposent pas d’adresse électronique ou il était changé récemment), ce qui fait que le taux de réponse était très faible. En fait, le moyen de l’adresse électronique prouve souvent un taux de réponse faible7, ainsi que nous avons considéré que notre objet de recherche « l’indicateur de performance » est relativement nouveau dans les mairies, ce qui amène les dirigeant locaux à ne pas répondre aux questionnaires. (Il y a des maires qui ont répondu directement par une seule phrase : nous n’utilisons pas cet outil). Ce nombre de réponse nous permet par contre de réaliser des tests paramétriques et nous permet de généraliser les résultats seulement sur le sous-ensemble des mairies qui utilisent les indicateurs de performance. L’analyse des données collectés nous permet de répondre aux questions posées précédemment. 3.1 Le besoin aux indicateurs de performance Pour répondre à la question qui concerne le besoin des dirigeants locaux aux indicateurs de performance, nous avons interrogé les maires et les directeurs généraux des services indirectement en demandant la réponse à une question de deux tranches : Quels sont les indicateurs, parmi la liste suivante (liste de 29 indicateurs) : * que vous utilisez pour mesurer la performance globale de la mairie : la réponse est sur une échelle de cinq points de 1 à 5, de pas du tout à très souvent, * que vous pensez être utile à la mesure de la performance globale : la réponse est sur une échelle de cinq points de 1 à 5, de pas du tout utile à parfaitement utile. 7 R.A.THIETART et coll., Méthodes de recherches en management, 1999. 21 Pour montrer qu’il y a besoin, nous avons calculé les moyennes des 29 variables dans les deux tranches de question, et après nous avons calculé la moyenne des moyennes des deux tranches de question et nous avons trouvé les résultats suivants : Moyenne Les indicateurs utilisés Les indicateurs peuvent être utiles 3,1989655 3,7441379 Il paraît que la deuxième moyenne qui concerne l’appréciation de l’utilité des indicateurs de performance est supérieure à la moyenne qui concerne l’utilisation des mêmes indicateurs. Cet écart entre ce qui est utilisé et ce qui est considéré utile (ce qui pourrait être mis en place au futur) confirme le besoin des dirigeants locaux aux mesures de la performance. Les résultats montrent que la plupart des indicateurs sont considérés plus utiles (le minimum était à la moyenne de 2.87). D’autre part, et après une analyse qualitative des moyennes des deux ensembles, nous constatons que les indicateurs les plus utilisés (les cinq premiers) sont de nature financière alors que nous trouvons l’indicateur lié à la satisfaction des usagers (l’existence des sondages informant sur la satisfaction des usagers) le moins utilisé. Par ailleurs, les dirigeants considèrent que « l'adéquation entre les services publics rendus et les principaux besoins des usagers » l’indicateur le plus utile avec moyenne de 4.52. Ceci signifie que les dirigeant locaux ont besoin à la mise en place des indicateurs liés à la satisfaction des usagers. Nous concluons que le besoin aux indicateurs de performance est confirmé chez les dirigeants locaux. 3.2 Les dimensions de la performance En ce qui concerne la deuxième question, nous avons procédé une ACP sur les données issues des réponses à la première tranche de la question (les indicateurs utilisés par la mairie). Nous avons appliqué la méthode de Kaiser (retenir les facteurs dont les valeurs propres sont supérieures à 1), en versus de la spécification a priori car il ne s’agit pas de tester un modèle existant. Nous n’avons pas déterminé le nombre des facteurs puisqu’il s’agit d’une étude exploratoire pour trouver si des facteurs spécifiques aux mairies apparaissent. Ces facteurs présentent les dimensions de la performance mesurée par les indicateurs établis. Après, nous avons réalisé une rotation Varimax pour faciliter l’interprétation des facteurs (minimiser le nombre des variables fortement corrélées avec un facteur donné). Nous avons trouvé les résultats suivants : 22 Composante Indicateurs de performance la souplesse des procédures mise en oeuvre et le degré de la décentralisation au sein des services municipaux le taux de responsabilisation des fonctionnaires ainsi que l'adaptation individuelle aux nouveaux dispositifs réglementaires la capacité des fonctionnaires municipaux à émettre de nouvelles idées, ainsi que leur implication dans l'élaboration des politiques publiques locales l'application rigoureuse des lois, de la réglementation en vigueur la fiabilité des informations techniques, financières, juridiques, etc. le niveau de dégradation du patrimoine urbain le taux d'absentéisme et la ponctualité le niveau de compétence des individus au sein de la mairie (diplômes, formations et expériences) le taux de participation aux manifestations organisés par la mairie le taux d'évolution des investissements et les dépenses d'équipements le taux d'évolution des frais financiers (l'évolution des intérêts des dettes le taux d'évolution de l'épargne brute la qualité de la comptabilité mise en place concernant la maîtrise des coûts et la gestion prévisionnelle le pourcentage d'utilisation des équipements affectés aux activités sportives, culturelles, etc. la qualité des relations de travail le niveau de coordination avec vos partenaires et les autres organismes publics l'attractivité de la ville (citoyens, entreprises, etc.…) le délai de réponse aux différentes demandes des usagers la mobilité interne des employés la réélection du maire le nombre des réclamations sur les activités municipales le niveau de coordination entre les services, ainsi que la qualité de communication interne le niveau de dégradation des ressources naturelles, ainsi que l'efficacité du système de gestion des déchets le rapport de la surface couverte par les espaces verts au nombre d'habitants l'existence de sondages (enquêtes) informant sur la satisfaction des usagers Le niveau d'efficience : les services aux usagers à moindre coût le niveau de pression fiscale l'adéquation entre les services publics rendus et les principaux besoins des usagers 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 ,759 ,704 ,697 ,601 ,752 ,746 ,698 ,662 ,395 ,840 ,797 ,787 ,479 ,842 ,750 ,602 ,551 ,896 ,539 ,827 ,627 -,492 ,879 ,481 ,867 ,831 ,543 ,514 le taux d'évolution des dépenses de gestion ,802 23 Les facteurs extraits présentent les dimensions de la performance, et on peut citer les dimensions principales : la performance du fonctionnement et des ressources humaines (les deux premiers facteurs), la dimension financière, l’attractivité de la ville, la légitimité de la mairie auprès des citoyens, la performance environnementale et la satisfaction des usagers. Concernant la première dimension, les écrit sur la réforme de l’administration publique associent généralement la modernisation du fonctionnement de l’administration à la modernisation de la fonction publique, c'est-à-dire les dirigeants estiment que la performance passe par deux choses indissociables : les méthodes et les moyens de gestions et les ressources humaines. Cette vision est donc présente chez les dirigeants locaux, mais elle porte un aspect négatif : ne pas donner l’importance aux ressources humaines comme facteur de performance « à part », et maintenir la vision classique sur les ressources humaines : « le personnel ». Le deuxième se constitue des indicateurs financiers qui servent à mesurer la performance financière de la mairie. Les résultats montrent que ces indicateurs sont les plus utilisés par les dirigeants locaux pour mesurer la performance organisationnelle ( moyennes supérieurs à 3.80). Le troisième n’est pas homogène mais montre une corrélation entre l’attractivité de la ville qui présente une mesure pertinente pour évaluer le travail de la mairie et ces partenaires locaux en matière d’attraction, et l’utilisation des équipements qui confirmes cette attractivité. Le quatrième facteur présente la légitimité de la mairie. Cette dimension est une composante du modèle de Morin , et que ne le trouve pas dans le BSC. On revoie cette dimension à la réalité politique de la mairie qui est marqué par la recherche d’une légitimité auprès des électeurs. Le cinquième contient les indicateurs qui mesurent les actions locales de l’environnement. Ce facteur est spécifique aux mairies pour la raison suivante : la protection de l’environnement est une fonction principale de la mairie à l’égard des autres collectivités territoriales, ce qui mène ces organisations à tenir des indicateurs pour évaluer les actions de la protection de l’environnement. Et comme l’environnement est un facteur d’attraction des communes, la mairie peut mesurer sa performance à travers ces indicateurs. En comparaison avec le secteur privé, la mission de protection de l’environnement n’est pas une mission principale de l’entreprise, par contre les indicateurs liés à cette préoccupation sont intégrée dans l’axe processus internes.8 La préoccupation de satisfaction des usagers est également présente par deux facteurs et elle est mesuré par les indicateurs suivants : le délai de réponse aux différentes demandes des usagers, et l'existence de sondages (enquêtes) informant sur la satisfaction des usagers. 8 KAPLAN et NORTON, 2001. 24 D’autre part, nous constatons une corrélation entre le niveau d’efficience, le niveau de pression fiscale et l’adéquation des services rendus aux besoins des usagers, ce qui est conforme à la recommandation de A.GUEGNANT(1999) pour retenir la balance entre les services rendus aux usagers et les impôts acquittés en contre partie par les contribuables comme indicateur principal de la performance publique locale. Nous avons essayé dans notre recherche de mettre en évidence des dimensions spécifiques aux mairies et qui ne sont pas évidents dans les modèles de Morin et al et Kaplan et Norton. Nous concluons que le système de mesure de performance ne prend pas la même configuration de l’un des deux modèles, mais il prend une configuration spécifique aux mairies. Par ailleurs notre étude ne peut pas valider ces dimensions de la performance pour les mairies mais ouvert des voies de recherche dans le sens de ces dimensions, en l’occurrence des dimensions des modèles théoriques validés. Cet élément peut être l’objet de nos études futures. 3.3 L’intégration des indicateurs dans les processus managérials : Pour la troisième question ( l’échelle de 01 à 05 , de pat du tout à très souvent), nous présentons les résultats descriptifs comme suit : * L’utilisation des indicateurs de performance pour adapter les moyens budgétaires à engager : N Moyenne Ecart type Variance les indicateurs de nature financière 32 4,38 ,660 ,435 les indicateurs liés à la satisfaction des usagers 31 3,10 ,831 ,690 Les indicateurs liés aux modes de fonctionnement de l'organisation (procédures..) 32 2,94 ,948 ,899 les indicateurs liés au capital humain et aux 32 2,63 ,907 ,823 d'apprentissage modes Ce tableau montre que parmi les indicateurs établis dans les mairies, les dirigeants exploitent fréquemment les indicateurs financiers et les indicateurs liés à la satisfaction des usagers dans l’affectation budgétaire en versus des autres indicateurs. * L’utilisation des indicateurs pour orienter les nouvelles politiques : les indicateurs de nature financière N 31 Moyenne 4,16 Ecart type ,688 Variance ,473 les indicateurs liés à la satisfaction des usagers 31 3,90 ,790 ,624 les indicateurs liés aux modes de fonctionnement de l'organisation (procédures…) 31 2,90 ,870 ,757 31 2,81 ,910 ,828 les indicateurs liés au capital humain et aux modes d'apprentissage Nous constatons que les mairies intègrent les mêmes catégories des indicateurs (financier, clients) pour reformuler la stratégie locale. 25 * La publication des résultats à l'extérieur de la mairie : les indicateurs de nature financière les indicateurs liés à la satisfaction des usagers les indicateurs liés aux modes de fonctionnement de l'organisation (procédures…) les indicateurs liés au capital humain et aux modes d'apprentissage N Moyenne Ecart type Variance 32 3,28 1,114 1,241 32 2,63 1,185 1,403 32 1,78 ,870 ,757 32 1,56 ,759 ,577 Comme la mairie est une organisation qui se gère dans un contexte politique, les dirigeants locaux ne communiquent pas fréquemment à l’externe les résultats de l’évaluation de la performance de la mairie. Les informations communiquées se limitent souvent dans les données financières de la mairie, car c’est une obligation juridique. * La communication à l'intérieur de la mairie sur les résultats de l'évaluation de la performance : les indicateurs de nature financière N 32 Moyenne 3,88 Ecart type Variance 1,008 1,016 les indicateurs liés à la satisfaction des usagers 32 3,06 1,076 1,157 les indicateurs liés aux modes de fonctionnement de l'organisation (procédures…) 32 2,62 1,070 1,145 les indicateurs liés au capital humain et aux modes d'apprentissage 32 2,41 1,188 1,410 Contrairement à la communication à l’externe, la communication interne se fait fréquemment sur les indicateurs financiers et les indicateurs liés à la satisfaction des usagers. De tout ce qui est précède, les indicateurs liés aux modes de fonctionnement de l’organisation et les indicateurs liés au capital humain et aux modes d’apprentissage ne sont pas intégrés dans la gestion de la mairie. Nous concluons que les mesures financières restent prépondérantes dans le système de mesure de la performance des mairies. Le système de mesure est partiellement intégré dans les processus managérials des mairies, car les mairies qui utilisent les indicateurs de performance n’intègrent pas touts les catégories des indicateurs dans l’affectation budgétaire, la reformulation des politiques publiques et la communication sur les résultats de l’évaluation de la performance organisationnelle. Alors que plusieurs mairies aux Etats-Unis ont mis en place des systèmes de mesure de performance et ils l’ont intégré dans les processus managérials (X.WANG et E.BERMAN, 2001). Par ailleurs, ces indicateurs restent utiles même s’ils ne sont pas intégrés dans la gestion des mairies, et même s’ils ne sont pas formels admettant que le caractère cognitif de l’indicateur est plus important que l’aspect technique. Nous allons étudier cette idée dans nos travaux ultérieurs. 26 Conclusion Ce travail qui initie une série d’étude sur la mesure de la performance des mairies, nous a permet de tirer des informations préliminaires intéressantes sur le terrain tâtonné : • Il y a des mairies qui ont adopté les indicateurs de performance pour mesurer et piloter la performance locale. • Le besoin aux indicateurs de performance est confirmé chez les maires et les directeurs généraux des services, ce qui favorise une démarche constructiviste pour mettre en place des systèmes de mesure de performance appropriés aux mairies. • Les résultats montrent que la structure standard des modèles théoriques (BSC et modèle du Morin) est contestable, et que les dimensions de la performance organisationnelle des mairies ne sont pas identiques aux dimensions de ces modèles théoriques. • La mise en place des indicateurs de performance est dans son début où ils ne sont pas complètement intégrés dans la gestion de la performance publique locale. Nous concluons que l’adoption du système de mesure de la performance reste modeste dans les mairies et que des éléments de recherche liés à la mesure de la performance restent à étudier notamment : la validité des dimensions de performance, la place de la cognition dans la constitution des systèmes de mesure de performance et l’approfondissement de l’étude sur les dimensions spécifiques aux mairies. 27 BIBLIOGRAPHIE : AMINTAS.A, (1999)« La crise du CDG comme crise des savoirs gestionnaires » in « faire de la recherche en CDG », FNEGE, Paris. BERGERON.H, (2002)« La gestion stratégique et les mesures de la performance non financière des PME », 6ème congrès international francophone sur la PME, octobre, HEC Montréal. BERMAN.E, WANG.X (2001)« Hypothèses about performance measurement in counties: findings from a survey », Journal of public administration research and theory, juillet. 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