Entretenir écologiquement les espaces verts

Qualité environnementale des terrains de camping
Fiche technique
n°09
Entretenir écologiquement
les espaces verts
Services concernés
Pourquoi ?
Par quoi commencer ?
> Direction/ Administration
> Préserver la biodiversité sur
son site et à proximité.
> 1. Connaître son site
> Gestion technique
> Parc / Espaces verts
> Animation
> Réduire puis abandonner
les engrais et les produits de
traitement chimiques.
> S’appuyer sur les ressources
locales et des techniques peu onéreuses.
> Diminuer les impacts sur la santé humaine et sur
l’environnement liés aux produits de synthèse.
Comment ça marche ?
La gestion des espaces verts peut s’avérer polluante pour le
milieu naturel, par un usage excessif de produits dangereux. Des
techniques douces et respectueuses de l’environnement existent.
De plus, le coût des traitements et des produits chimiques (liés au
pétrole) ne va pas diminuer dans les années à venir. Par ailleurs,
leur utilisation participe à l’effet de serre !
Tous les terrains de campings sont un milieu de vie, pour toute une
série de végétaux et d’animaux. Cette biodiversité est une richesse
et un indicateur de la qualité environnementale du site. Connaître et
préserver la faune et la flore locales est essentiel pour notre qualité
de vie. Pourtant, ce sont bien les activités humaines qui menacent
la biodiversité (sur les espèces mais surtout sur l’équilibre des
milieux naturels). Cela ne concerne pas que les forêts équatoriales,
mais aussi nos parcs, nos jardins et nos espaces verts.
Enfin, il est aujourd’hui avéré que l’usage de produits de synthèse
a un effet notable sur la santé humaine, celle des utilisateurs en
premier lieu.
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Avant d’agir sur ses espaces verts (et donc de les faire évoluer),
un rapide état des lieux s’impose :
• Faune et flore : Quelles sont les espèces présentes ? Certaines
sont-elles protégées ou sensibles ? Quels sont les habitats
naturels présents ? (ex. : prairies, boisements naturels, pelouses,
haies fleuries, arbres d’ornement...). Faire établir un inventaire
écologique de sa propriété par des naturalistes. Le Parc naturel
régional peut vous aider dans cette action.
• Quelle est la nature du sol (type de sol, pH, sol humide,
drainant ou peu arrosé) ? Ce point est fondamental pour
permettre une bonne adaptation des plantations au sol et au
microclimat local.
• Existe-t-il des zones naturelles à proximité de la propriété
? Réserve Naturelle, zone Natura 2000, ZNIEFF, Espace Naturel
Sensible… Le camping est-il situé dans le périmètre d’une zone
protégée ?
• Quels sont les ressources et les risques liés à l’eau ? Quels
sont les milieux naturels aquatiques proches à préserver (lacs,
étangs, fossés, mares, ruisseaux, tourbières, zones humides…).
Selon l’écoulement naturel des eaux de pluie, le camping est-il
situé en amont, ou à proximité ? L’établissement est-il dans le
périmètre d’un captage pour l’eau potable ?
> 2. La Gestion Différenciée des Espaces verts
Sur le camping, tous les espaces ne sont
pas identiques, ils correspondent à des
usages différents, et donc ne nécessitent
pas les mêmes interventions. Exemple : une
pelouse, selon qu’elle soit fréquemment ou
peu piétinée, ne sera pas tondue de la
même façon. Qu’elle soit d’ornement ou
dédiée à la conservation de la faune, une
haie ne reçoit pas le même traitement...
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Entretenir écologiquement les espaces verts
• Les branches et écorces
broyées peuvent servir
de mulch (ou paillage)
pour couvrir le sol.
En protégeant le sol
des rayons solaires, il
maintient l’humidité et
limite la pousse d’herbes
indésirables.
Cette gestion différenciée contribue à développer la biodiversité
et réduire les coûts d’entretien des espaces extérieurs.
Dans un premier temps, il s’agit de répertorier les espaces selon
leur vocation. L’entrée du camping devra être très soignée et
fleurie pour être accueillante. Les abords de la réception, des
commerces et des blocs sanitaires risquent d’être fréquentés et
nécessitent un soin particulier. Les emplacements, et le fond du
camping seront plus propices à la nature. La plage de la piscine,
où les clients marchent pieds nus et posent leur serviette, ne
mérite pas d’être traitée avec des produits chimiques nocifs.
> 3. Quelques gestes à adopter sur son camping
(liste non exhaustive)
• Préférer les végétaux locaux,
adaptés au climat du lieu et à la
nature de votre sol. Lister également
les essences intéressantes pour la
faune.
• Aménager un secteur en milieu
naturel protégé (bois, zone humide …).
• La lutte « biologique » permet de traiter la présence de parasites,
d’insectes et de plantes non voulues. Il s’agit de s’appuyer sur
l’existence de prédateurs naturels : Coccinelles Européennes
et Perce-Oreilles contre les pucerons, Chrysopes contre les
pucerons, les doryphores, les acariens, ou les cochenilles, mais
aussi oiseaux et petits mammifères insectivores…
• Associer dans un même parterre des plantes qui peuvent
s’entraider (en servant de support, apportant des éléments
nutritifs, plantes aromatiques éloignant certains insectes…).
• Suivre les formations spécialisées et abonner le camping aux
revues de jardinage écologique.
• Favoriser la présence d’abeilles et d’animaux sauvages, en leur
proposant une haie champêtre, un nichoir (oiseaux, insectes),
une mangeoire, un gîte à chauves-souris, un abri à hérisson …
Bon à savoir
• Supprimer l’usage de produits de synthèse (engrais et
pesticides) contenant des matières actives dangereuses. Ils
peuvent être remplacés par des produits naturels et/ou par des
techniques culturales qui respectent le milieu.
• Selon la macération, stimule et renforce les plantes, ou
• Préférer les produits acceptés en agriculture biologique, car ils
respectent mieux l’environnement. De plus, il est envisageable
de promouvoir des insecticides naturels dans l’épicerie du
camping.
• Attention au surdosage des produits, inutile et polluant.
Prendre toutes les protections nécessaires avec les produits
(gants, masques…).
• Ne pas traiter avant une pluie pour éviter le ressuyage.
Vérifier les prévisions de la météo locale avant de commencer
ce travail.
Préparez vos propres purins !
Purin d’ortie :
prévient le mildiou et écarte pucerons et acariens.
• Faire fermenter 1kg de plantes (sans racine) pour 10
litres d’eau. Tenir la bassine à l’écart car fortes odeurs.
• Utiliser dilué à 5%
Purin de Pyrèthre :
• Insecticide contre acariens, aleurodes, mouches du
chou, de la carotte et pucerons.
• Faire fermenter 70gr de fleurs séchées par litre d’eau.
• Pulvériser en dilution à 20%.
• L’eau bouillante (issue des cuisines) peut permettre de
désherber certains espaces. Pour les périmètres plus grands, le
désherbeur thermique sera plus adapté (taille des brûleurs selon
le modèle).
• Valoriser les déchets fermentescibles en compost, à utiliser
pour enrichir le sol en matière organique.
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Entretenir écologiquement les espaces verts
> 4. Que demandent les labels La Clef Verte
Ils l’ont fait !
et l’Écolabel Européen (au 1er mars 2009)
La Clef Verte
L’Ecolabel Européen
• Utilisation d’engrais chimiques une fois / an
• Méthodes de l’agriculture
biologique employées pour limiter les insectes et les mauvaises herbes
• Présence d’espèces végétales locales
• Arrosage en soirée
• Production de compost avec
les déchets verts
• Promotion des produits de
l’agriculture bio
• Présence d’espaces verts et
faible densité du lieu
• Espaces verts entretenus
sans pesticides ou selon les
principes des cultures
biologiques
• Arrosage en soirée ou tôt le
matin
• Utilisation de l’eau de pluie
• Production de compost avec
les déchets verts
• Promotion des produits de
l’agriculture bio
Center Parcs
M. Tournant (responsable espaces verts France du groupe Pierre
& Vacances) explique que « sur les 200ha libres de l’un de nos
sites Center Parcs, nous laissons volontairement la nature se
développer sans intervention de notre part, pour limiter notre
influence sur la faune et la flore. Par exemple, nous laissons le
bois mort et nous favorisons la réapparition de diverses espèces
de batraciens que nos clients pourront observer. »
Camping Les Cigales (Var)
Mme Olivier indique « le désherbage thermique est une technique
que nous venons d’adopter pour les allées, les terrasses et les
plages de piscine par exemple. Les mauvaises herbes sont
exposées très brièvement à un flash de chaleur vive mais ne
brulent pas. Leur métabolisme étant perturbé elles meurent
rapidement. C’est simple et non polluant pour le sol. »
Camping Le Paradis (Dordogne)
M. Gé Kusters affirme « Notre jardinier est passionné de
botanique. Avec lui, nous avons créé un nouveau site Internet
en complément de notre site commercial, où nous présentons
toutes les espèces présentes sur notre terrain et dans les
environs. »
Rédaction : Guillaume Béreau / François-Tourisme-Consultants
Mise en page : Delphine Aubry
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