massacre a la tronconneuse

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MASSACRE A LA TRONCONNEUSE
THE TEXAS CHAIN SAW MASSACRE
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Titre original : TEXAS CHAINSAW MASSACRE
Autre titre : MASSACRE A LA TRONCONNEUSE
Année : 1974
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Marilyn Burns, Gunnar Hansen, Jim Siedow, Ed Neal, Allen Danzinger, Paul A. Partain, William
Vail & John Dugan
Réalisateur : Tobe Hooper
Scénario : Kim Henkel & Tobe Hooper
Musique : Wayne Bell & Tobe Hooper
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L'histoire de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE est un
peu particulière en France. Car dès sa première présentation à
la censure française, le film se voit purement et simplement
interdit. Trop violent ! Trop dur ! Trop choquant ! Cinq années
d'interdiction qui donnent son cachet "culte" au film. Cinq ans
plus tard, le film est enfin lâché sur les écrans français. Après
le passage de pas mal de films d'horreur ouvertement sanglant,
MASSACRE A LA TRONCONNEUSE est mal perçu par une
frange des spectateurs. Attirés par un titre qui annonce un
geyser de sang et des flots de barbaque, beaucoup passent à
côté de la charge émotionnelle du film. Un spectacle fantasmé
qui est en deçà graphiquement des attentes du moment. Il y
aura pourtant parmi les spectacteurs des personnes qui verront
toutes les horreurs sur l'écran. La force de la suggestion telle
qu'on l'a rarement rencontrée. MASSACRE A LA
TRONCONNEUSE n'est donc pas un film gore même s'il a
plus que certainement influencé nombre de ses petits
camarades sanglants. Il n'en reste pas moins que le film de
Tobe Hooper est doté d'une très grande puissance qui en fait
l'un des chefs-d'oeuvre du cinéma d'horreur !
Malgré l'indication au début du film, MASSACRE A LA
TRONCONNEUSE ne se base que très vaguement sur des faits
réels. L'inspiration provient de Ed Gein, fameux tueur en série
américain, qui inspira aussi, entre autres, le PSYCHOSE de
Hitchcock ou LE SILENCE DES AGNEAUX. Tobe Hooper
ne garde du personnage que l'aspect morbide dans la
description des lieux (le mobilier...) et les masques de
Leatherface. A partir de là, on est en plein dans la fiction pure...
Avec le recul, le film est toujours aussi prenant, stressant,
puissant... Même lorsque l'on sait ce qui va se passer, on ne
peut s'empêcher d'être pris dans le tourbillon d'images et,
surtout, de sons. Le film étant une sorte de spectacle barbare
filmé de manière pour le moins brutale. Pas de fioritures ou
presque. L'aspect sanglant, Tobe Hooper l'occulte (puisqu'il
voulait un film accessible aux adolescents), il se tourne alors
vers la démence des personnages. D'un côté trois frères qui
vivent dans un monde entièrement dédié à la viande et à son
abattage, quel que soit le bétail, et de l'autre une poignée de
jeunes qui sombrent les uns après les autres dans cet univers.
Les premiers rejoindront directement le royaume des morts, et
sûrement la collection personnelle de nos bouchers texans,
alors que les autres auront le temps de réaliser ce qui se passe.
Un sort bien pire... Enfin, Sally (Marilyn Burns) traversera
l'histoire pour finir totalement traumatisée après avoir joué
avec nos nerfs en s'époumonant pendant plus de vingt minutes.
Un rôle qui a de quoi redéfinir le statut de "Scream Queen".
Point culminant de l'histoire, une scène de dîner où la folie et
l'ironie de la famille d'équarrisseurs prennent toute leur
ampleur. Une séquence de cauchemar de plus ! Même s'il n'est
pas dénué d'humour (le laveur de pare-brises, grand-père et son
marteau...), c'est l'horreur pure et le nauséeux qui l'emportent
sur toute la vision du film.
Si la folie est si palpable dans le film, c'est peut-être
simplement parce que l'équipe travaillait au-delà de ses forces.
Pas question d'un tournage de tout repos. Sous une chaleur de
plomb, avec l'odeur des carcasses pourrissantes, Tobe Hooper
n'hésite pas à malmener les acteurs et en particulier Marilyn
Burns. Le commentaire audio nous apprend d'ailleurs que
certains étaient prêts à tout pour mettre fin à des séquences qui
n'en finissaient plus (Gunnar Hansen se passe de trucage pour
entailler le doigt de sa victime avec un couteau !). Un tournage
au bord de la folie qui transparaît sur le visage des acteurs
renforçant l'aspect brut de décoffrage dans la manière de
tourner. Avec son aspect particulièrement sale, des teintes
marron et jaunâtres, la photo du film finit de capturer un film
qui prend des airs documentaires ou tout du moins donne
l'impression d'être pris sur le vif.
Le matériel utilisé sur cette édition française s'avère être le
même que celui du Laserdisc américain. Un transfert qui, à
l'époque de sa sortie, avait divisé les fans du film. En effet,
depuis sa sortie et ses diffusions vidéo, personne n'avait vu le
film dans une copie aussi propre. Certains trouvaient que cela
nuisait à l'ambiance du film. Un véritable paradoxe ! Elite
Entertainment avait réutilisé le même transfert pour l'édition
DVD parue au tout début de ce support. Cela fait donc
maintenant cinq ans que ce transfert vidéo existe et vous en
aurez à présent une version identique sur le DVD français.
Les textes contenus dans ce document sont la propriété de DeVil Dead ( www.devildead.com
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Certains petits problèmes ont été nettoyés mais les défauts les
plus flagrants semblent toujours être aux même endroits (des
lignes horizontales apparaissent...). Ceci explique le fait qu'on
ne trouve sur ce DVD qu'un transfert 4/3 en format respecté du
film. A l'époque du LD, personne ne faisait de transfert 16/9.
Puisque nous parlons paradoxe, la découverte de tous les
suppléments sur ce DVD déçoit autant qu'elle enthousiasme. A
l'exception d'une chose, tout le reste provient toujours de
l'édition Laserdisc. La plupart des fans du film auront donc
l'impression d'avoir déjà visionné ce qui se trouve là. Une
déception tempérée par la présence de sous-titrages français sur
tout ce qui est présenté sur ce disque. De quoi rendre accessible
le grand nombre d'informations présentées ici au public
français. Ainsi, les textes de présentation des scènes coupées
ou des divers éléments ont aussi été traduits. Une démarche
appréciable...
Studio Canal a donc acheté clef en main le contenu du DVD.
Pourtant l'éditeur n'a pas chômé. Dès les premières secondes,
l'interactivité du disque vous met dans le bain. Typiquement
dans l'ambiance du film, c'est dès lors un plaisir de se
promener sur les différents menus de ce DVD. Stressant à
souhait ! Enfin, vous trouverez un supplément spécialement
réalisé pour cette édition. Pas n'importe quoi puisque Studio
Canal a dépéché un journaliste à Los Angeles pour y
interviewer le principal intéressé : Tobe Hooper. Il en résulte
une vingtaine de minutes de conversation avec le cinéaste
entrecoupée par des sketches aussi drôle que des interventions
d'Omar et Fred (je voulais mettre Bernard Menez, mais son fan
club est trop bien implanté sur le net). Ces passages font
rarement mouche et alourdissent une interview qui se suffisait
à elle-même. Cela dénote tout de même l'envie de proposer un
segment travaillé plutôt que de proposer simplement une
personnalité répondant à des questions.
Toujours au moment de la sortie du Laserdisc, Elite
Entertainment avait demandé à Chace de remixer le film pour
obtenir une bande sonore matricée en surround. Le film étant
en Mono d'origine. Heureusement, ce remix ne joue pas la
carte de l'esbroufe. Au contraire, il s'avère très respectueux et
donne juste un peu plus de corps à la bande-son
cauchemardesque du film. On trouvera aussi un doublage
français proposé, lui aussi, en surround mais aussi avec le
procédé Arkamys.
Terminons sur une dernière note positive. A choisir, cette
édition de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE est à
présent la plus complète... Et il n'est donc plus la peine de se
tourner vers l'import pour obtenir ce film culte dans une
meilleure copie que celles distribuées en VHS.
Christophe "Arioch" Lemonnier
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