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LES POLITIquES AgRICOLES
à TRAVERS LE mONDE
quELquES ExEmPLES
www.agriculture.gouv.fr
www.alimentation.gouv.fr
Côte d’Ivoire
Collection 2015 : Afrique du Sud • Angola •Autriche • Brésil • Cameroun • Chine • Corée du Sud • Côte d’Ivoire • Égypte •
États-Unis • Hongrie • Inde • Italie • Japon •Kenya • Malaisie • Maroc• Mexique • Mongolie •Nigeria • Philippines •
Pologne • Russie • Sénégal • Serbie • Turquie • Ukraine
Toutes les fiches pays sont disponibles sur : http://agriculture.gouv.fr/politiques-agricoles-fiches-pays
Contexte agricole et relations internationales
PRINCIPALES DONNÉES
Superficie
Population
km2 – 2012
millions d’habitants – 2012/13
Indice de développement humain (IDH)
PIB
Taux de croissance du PIB
PIB / habitant
2013
Md€ – 2013
% annuel – 2012/13
Part de l’agriculture dans le PIB
€ – 2013
% – 2013**
Surface arable
Mha – 2012
Surface forestière
Mha – 2012
Terres agricoles
Mha – 2012
Balance commerciale tous secteurs
Md€ – 2013
échanges commerciaux M€ – 2013 pour Côte d’Ivoire
agroalimentaires
2014 pour la France
Balance commerciale
agroalimentaire
M€ – 2013 pour Côte d’Ivoire
2014 pour la France
Exportations agricoles vers l’autre pays
M€ - 2014
Part du flux bilatéral dans les importations
agroalimentaires
Part du flux bilatéral dans les exportations
agroalimentaires
CÔTE D'IVOIRE
322 460
20,3 (+2,4 %)
FRANCE
549 190*
65,6 (+0,5%)
0,452 (171e rang mondial)
0,884 (20e rang mondial)
+8,7
+0,3
23 (95e rang mondial)
2 114 (5e rang mondial)
1 152
32 233
2,9
18,3
22,3
20,6
10,4
- 0,1
Exportations : 3 300
(dont 37 % IAA)***
Variation 2013/14 (en €) : +12,4 %
Importations : 1400
(dont 58 % IAA)
Variation 2013/14 (en €) : +16,1 %
Solde : +1 900
Source douanes Côte d’Ivoire
CI vers F : 573 (dont 60 % IAA)
Variation 2013/14 : + 5 %
Source douanes France
1,2 % des importations de la F
Rang parmi les fournisseurs de F : 15e
0,6 % des exportations de la F
Rang parmi les clients de F : 28e
Source douanes France
1,7
28,8
16,1
-31,3
Exportations : 57200
(dont 74 % IAA)
Variation 2013/14 (en €) : - 3,9 %
Importations : 48100
(dont 73 % IAA)
Variation 2013/14 (en €) : - 0,2 %
Solde : +9 100
Source douanes France
F vers CI : 319 (dont 61 % IAA)
Variation 2013/14 : - 5,2 %
Source douanes France
18,9 % des importations de CI
Rang parmi les fournisseurs de CI : 1er
9,5 % des exportations de C
Rang parmi les clients de C : 3e
Source douanes Côte d’Ivoire
*549 190 km2 pour la métropole (Corse comprise), la surface Outre-Mer est de 89 540 km2 pour les seuls DOM (Source IGN 2012) et monte à environ
113 000 km2 au total.
** L'indicateur de la Banque mondiale inclut la valeur ajoutée de l'agriculture, de l'exploitation forestière, de la chasse et de la pêche.
*** Produits des Industries AgroAlimentaires, par opposition aux produits agricoles, incluent les produits de 1re et 2e transformation. Les produits de la
mer et les aliments pour animaux sont classés par convention de Business France en IAA. **** Le taux annuel moyen $/€ a augmenté de 9 % entre 2013 et 2014.
Ce qu’il faut retenir
✚ La Côte d'Ivoire est un pays ACP (Afrique-CaraïbesPacifique) à revenu intermédiaire. Non PMA (Pays les moins
avancés), le pays ne bénéficie pas à ce titre de l’initiative
Tout sauf les armes.
✚ Le secteur agricole représente, en 2013, 22,3 % du PIB
de la Côte d'Ivoire et 47 % des exportations globales du
pays (56% en en 2012), 62% hors pétrole. Il emploie la moitié
des actifs et fait vivre deux tiers de sa population du pays.
✚ Après une période de contraction due à la crise, les
échanges économiques ont repris en 2012. La Côte d’Ivoire
demeure le seul pays UEMOA (zone franc CFA) à dégager
un excédent commercial. Avec 12 % de part de marché,
la France demeure son deuxième partenaire commercial
derrière le Nigeria (22 %). Hors pétrole, elle reste en tête.
La Côte d’Ivoire est le troisième marché pour la France en
Afrique subsaharienne derrière le Nigeria et l’Afrique du
Sud.
✚ Après la récession sévère de l’année 2011 due à la
crise post-électorale, la croissance ivoirienne a rebondi
en 2012 (10,7 %) et s'est établie en 2013 à 8,7 % (FMI)
avec un taux d’inflation modéré (2,6 % en 2013).
✚ En 2014, la Côte d'Ivoire représentait encore 34 % du
PIB de l'UEMOA, après une baisse à 30 % en 2011.
Deuxième économie d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) après
le Nigeria, la Côte d’Ivoire est la première puissance économique de l’UEMOA. Elle réalise 65 % des exportations
agricoles de l’UEMOA et 33 % de celles de la CEDEAO
(2013).
Production agricole
Quatre ans après la crise post-électorale de 2010, la Côte
d'Ivoire confirme le redémarrage de sa croissance. À deux
chiffres en 2012 (10,7 %), elle s’est établie à 8,7 % en 2013
et devrait être de 8,5 % en 2014. Cependant, les conditions
de vie des ménages se sont détériorées depuis les années
1990 avec un taux de pauvreté atteignant 42,7 % (2008, BM)
alors qu’il était de 10,1 % en 1985 et ce, particulièrement en
milieu rural (62,5 %).
Le secteur agricole a constitué le principal moteur de la
croissance ivoirienne après l’indépendance avec le développement des cultures de rente impulsé par l’État. L’agriculture
(y-compris la foresterie, la chasse, la pêche et la production
animale) demeure aujourd’hui le socle de l’économie ivoirienne. Elle contribue à créer 22,3 % du PIB (2013, BM) et
représente 47% des exportations globales du pays en 2013
(62% hors le pétrole). Elle occupe 46% de la population
active du pays et est une source de revenus pour les deux
tiers d’une population à 50,3% rurale (recensement 2014).
Premier producteur mondial de cacao et deuxième de noix
de cajou, la Côte d’Ivoire dispose de potentialités agricoles
naturelles (terres fertiles, ressources hydrologiques importantes, climat favorable) et une diversité de conditions agroécologiques. Son positionnement aux tous premiers rangs
africains pour d’autres grandes productions agricoles
(caoutchouc, huile de palme, banane, ananas, coton, café,
noix de coco, cola) et maintenant minières (manganèse, fer,
bauxite, or, diamants, pétrole, gaz, etc.) favorise la diversification de sa base productive, confortée par un tissu de
grandes entreprises et de PME/PMI.
2/ LES POLITIquES AgRICOLES à TRAVERS LE mONDE : quELquES ExEmPLES
✚ Le Liberia et la Guinée, pays limitrophes à l’ouest de la
Côte d’Ivoire, sont touchés depuis 2014 par une épidémie
de la maladie à virus Ebola. La Côte d'Ivoire n’a pas été
touchée par la maladie. Néanmoins la fermeture des
frontières terrestres concernées et l’interdiction de la
consommation de viande de brousse, ont eu un impact
sur les marchés agricoles et la situation alimentaire à
l’ouest du pays.
Les terres cultivables sont estimées à 21 Mha, soit 65 % de
la superficie totale du pays. La surface mise en culture en
2012 est de 7,4 Mha (FAO), soit 35 % des terres cultivables,
dont 2,9 Mha de terres arables et 4,5 Mha de cultures permanentes. Les forêts couvrent en 2012 10,4 Mha (FAO) alors
qu’elles représentaient 16 Mha en 1960.
Les cultures de rente ou cultures
agro-industrielles
Les productions d’exportation assurent près de 40 % des
recettes d’exportations et soutiennent le développement
agro-industriel du pays. Certaines sont en pleine expansion
(hévéa, anacarde, mangue), d’autres sont stationnaires
(cacao, palmier à huile, banane) ou en régression (café, ananas,
bois). La compétition pour l’espace cultivé est actuellement
favorable à l’hévéa dans la moitié sud du pays et à l’anacarde
dans sa moitié nord.
La Côte d'Ivoire est depuis plus de 20 ans le premier pays
producteur mondial de cacao devant le Ghana, avec des
récoltes record en 2014 (20 % par rapport à 2012-13), la
production atteint 1,74 Mt, ce qui représente 40 % de la production mondiale. Les exportations de cacao (fèves et cacao
transformé) représentent 26 % des exportations globales du
pays (2013), 34 % hors pétrole.
Avec une superficie cultivée de 2 Mha, la production
cacaoyère occupe environ 800 000 planteurs et fait vivre
6 millions de personnes, soit le quart de la population ivoirienne. Les exploitations sont généralement de taille comprise
entre 3 et 5 ha et de type familial.
Le secteur cacao s’est engagé à la demande des bailleurs
de fonds (Banque mondiale notamment) dans une réforme
institutionnelle et fiscale portant en priorité sur l’amélioration
de la transparence dans la gestion de la filière et sur la garantie
de revenu rémunérateur aux producteurs. La réforme fiscale
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT
est appliquée depuis la campagne cacaoyère 2010/2011,
l’ensemble de la taxation ayant été plafonnée à 22 % du prix
international. La réforme institutionnelle en vigueur depuis
novembre 2012 a abouti au retour d’un système de stabilisation réajusté. La Côte d’Ivoire vend à terme (chaque jour)
sur le marché international 80% des estimations de production
de la campagne donnée, le solde faisant l’objet de vente onspot. Le prix d’achat du cacao aux planteurs est fixé à 60 %
du prix moyen CAF.
La Côte d’Ivoire travaille aussi à améliorer la productivité, la
qualité et la durabilité de sa filière cacao via le programme
2QC (quantité, qualité, croissance). La reconquête de la qualité
du cacao ivoirien a été permise par un travail sur les bonnes
pratiques agricoles ainsi qu’un renforcement des contrôles
qualité. En outre, les vergers vieillissants sont remplacés par
des pieds de cacaoyers de variété à haut rendement produisant
à partir de 18 mois : le Cacao Mercedes, mis au point par le
Centre national de recherche agronomique. Des perspectives
de développement existent au niveau de la transformation.
Au-delà du premier niveau, le pays souhaite pousser la
deuxième transformation afin d’augmenter la création de
valeur ajoutée, à l’image de la prochaine ouverture de l’usine
CÉMOI de production de chocolat en Côte d’Ivoire visant les
marchés local et régional ouest-africain.
Le café, malgré une baisse de production depuis une dizaine
d’années, représente néanmoins encore 1,4 % des exportations ivoiriennes avec 130 800 t en 2013.
La Côte d'Ivoire est au 1er rang africain et au 7e rang mondial des producteurs de caoutchouc naturel. Le caoutchouc naturel occupe le 3e rang des produits d’exportation
en Côte d’Ivoire (2e hors pétrole) représentant en 2013, 6 %
des exportations du pays. Il est destiné essentiellement à
l’industrie pneumatique du marché de l’Union européenne
(70 % des exports). 70 % de la production ivoirienne de latex
est issu de plantations villageoises, cultivées par
90 000 planteurs environ (2012), le restant de plantations
est issu de sociétés agricoles. Les superficies cultivées et
exploitées devraient continuer de s’accroître à moyen terme
même si avec le fléchissement des cours mondiaux (baisse
du cours moyen 2014 de 32,6 % par rapport à 2013) devrait
ralentir le rythme des plantations.
baisse. Néanmoins, les sociétés cotonnières ouest-africaines pourraient ne plus pouvoir encaisser le choc de la
baisse de cours et les prix aux producteurs pourraient être
amenés à baisser sensiblement.
La filière huile de palme se situe à la 4e place dans l’économie ivoirienne et emploie plus d’un million de personnes
dans la partie sud de la zone forestière. Avec 400 000 t
d’huile de palme brute produites par an, la Côte d’Ivoire
occupe le 5e rang mondial après la Malaisie l’Indonésie, le
Nigeria et la Colombie. Elle est le 1er exportateur africain
et 2e producteur africain derrière le Nigeria. La production
ivoirienne devrait continuer à augmenter pour répondre aux
besoins propres du pays et à la demande ouest-africaine en
oléagineux.
L’ananas, la banane et la mangue assurent 1,5 % des
exportations totales ivoiriennes. Le pays est le 2e exportateur africain de bananes vers l'uE, derrière le Cameroun,
avec 90 % de la production exportée à 80 % vers l’UE (5 % du
marché UE). La production de bananes a été affectée en
2014 par les fortes pluies (1 300 ha de plantation inondés)
qui ont entraîné la perte de plus de 75 000 t de bananes
(quart de la production nationale). La majeure partie de la
production provient des plantations des entreprises privées
filiales de groupes agroindustriels. Tout comme l’ananas, filière en crise avec des exportations passées de 210 000 t en
2003 à 20 500 t en 2014, la banane ivoirienne est concurrencée sur le marché européen par les importations des
multinationales latino-américaines. Elle doit faire face à
l’érosion des préférences tarifaires et à des différentiels de
coûts d’emballages. Enfin, avec 18 000 t (8,9 M€) de
mangues exportées (2013), la Côte d’Ivoire est le 1er exportateur africain de mangues (suivie du Mali et du Sénégal)
et le 3e fournisseur sur le marché européen après le Brésil
et le Pérou.
Avec une production de l’ordre de 214 000 t de sucre fini en
2013, la Côte d’Ivoire possède la première industrie sucrière
de la zone uEmOA. Au nord, deux complexes sucriers (hérités
de la Sodesucre) exploitent la canne sur 25 000 ha environ
(irrigué à 84 %) : Sucaf, filiale du groupe français Castel
associée au groupe Somdiaa, et Sucrivoire, du consortium
ivoiro-mauricien Sifca/Harel frères Ltd.
Avec 550 000 t produites en 2014, soit 20 % de la production
mondiale, la Côte d’Ivoire est le 2e producteur mondial de
noix de cajou (anacarde), derrière l’Inde (800 000 t) et
devant le Vietnam (400 000 t), et premier producteur africain.
La filière anacarde se positionne désormais devant le coton
comme la première culture de rente dans le nord de la Côte
d’Ivoire. Le pays souhaite en développer la transformation
locale.
La production est essentiellement destinée au marché local
pour la clientèle des ménages (~ 80 %) et des industriels.
Seule activité industrielle au nord du pays à l’exception de
la filière coton, l’industrie sucrière contribue à fixer les populations locales par les emplois générés et l’implication sociale des deux compagnies.
Après s’être relevé d’une chute de production importante
dans les années 2000, la Côte d’Ivoire est le 3e producteur
ouest-africain de coton avec 20 % de la production de
coton de la CEDEAO (405 000 t de coton graines en 20132014), derrière le Burkina-Faso et le Mali, et 2e exportateur
régional. Le coton génère 2 % des exports du pays et joue
un rôle socio-économique majeur au nord et centre du pays
(moitié du territoire) au niveau des populations rurales et
comme source d’industrialisation. Pour le moment, malgré
la chute continue des cours mondiaux (- 30 % en 2014), les
prix aux producteurs restent assez stables, mais en légère
La production vivrière représente plus de 10,7 Mt par an
en Côte d’Ivoire avec essentiellement des tubercules (49 %
d’igname avec 5,7 Mt), des racines (21 % de manioc avec
2,4 Mt), de bananes plantains et des céréales (6,4 % de riz
et 5,9 % de maïs ainsi que le mil et le sorgho). Si la demande
nationale pour l’alimentation humaine est couverte en
igname, manioc, banane plantain et maïs, le pays reste
encore très dépendant de l’extérieur pour certains produits
comme le riz, le blé, les oignons et pommes de terre.
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT
Productions vivrières
LES POLITIquES AgRICOLES à TRAVERS LE mONDE : quELquES ExEmPLES /3
Deuxième poste d’importation de la Côte d’Ivoire derrière
le pétrole avec 803 000 t (2013) de riz blanchi importé principalement de Thaïlande et d’Inde, le déficit en riz croît régulièrement (6 % par an). La production de riz blanc est
estimée à 700 000 t/an (1 Mt de riz Paddy) et ne couvre que
30 % des besoins locaux. Le pays s’est engagé dans un projet de relance de la production rizicole que l’office national
du riz créé en 2009 est chargé de mettre en œuvre, avec
notamment un objectif de développer le riz irrigué. En effet,
sur les 600 000 ha de superficies cultivées en riz, 95 % sont
en culture pluviale et 5 % en culture irriguée et la productivité
encore peu performante. Le projet de relance de la production
locale commence à porter des fruits car la quantité importée
de riz blanchi a baissé de 34,5 % (passée de 1,27 Mt en 2012
à 0,803 Mt en 2013) compensée par l’offre nationale.
La Côte d’Ivoire se lance aussi dans la production intensive
de maïs à grande échelle en s’appuyant sur les agro-industriels
(baux emphytéotiques de l’État / intégration de petits producteurs sur surface équivalente) à destination surtout de
l’alimentation animale où la demande est importante pour
le développement des élevages à cycle court (avicole et porcin) ainsi que pour la brasserie (marché de niche). Le soja
se développe aussi pour l’alimentation animale et la fabrication de mayonnaise (besoin en œufs).
Concernant les biotechnologies, la Côte d’Ivoire s’est dotée
dispose d’un cadre de biosécurité qui définit sa politique
globale et donne les orientations générales en la matière de
biotechnologies modernes. Le pays a fait voter par l’Assemblée
nationale et promulguer par le Président de la République,
une loi instituant la création, à Grand-Bassam, d’une Zone
franche spécialisée en biotechnologies et en technologies
de l’information et de la Communication.
L’avant-projet de loi portant régime de biosécurité a été
finalisé, un atelier d'information et de sensibilisation sur la
biotechnologie moderne et la biosécurité s’est tenu en juillet
2014. Un projet de décret déterminant les modalités d’utilisation des OGM a été élaboré.
Les productions animales
et halieutiques
La dépendance de la Côte d’Ivoire à l’égard des importations
de produits d’origine animale est importante, particulièrement
pour ce qui concerne les produits halieutiques, la viande et
le lait, où l’offre intérieure est déficitaire en volume, respectivement de 87 %, 53 %, et 87 %. La demande intérieure en
viande est en progression du fait de la croissance démographique, elle croît deux fois plus vite que l’offre. Pour couvrir
la demande, le pays a importé en 2013, 72 500 t de viandes
et abats comestibles, pour un montant de 59,3 M€ (65 %
d’abats et 20 % de viande de porc), avec la France comme
premier fournisseur (23 % de la valeur importée).
L’élevage dans le pays est pratiqué sur l'ensemble du territoire
national avec une forte prédominance des bovins au Nord
et au Centre, et des élevages à cycle court (porc, volailles)
et non conventionnels (miel, aulacodes, escargots) au Sud.
Pour relancer les filières ovines et surtout bovines très touchées par la crise de 2002, des chantiers vont être menés
par le Ministère de la Production Animale et des Ressources
4/ LES POLITIquES AgRICOLES à TRAVERS LE mONDE : quELquES ExEmPLES
Halieutiques sur la génétique animale, sur les infrastructures
de production (points d’eau, paddocks fourragers, quais
d’embarquement, parcs et couloirs de contention), d’abattage, de commercialisation (marchés à bétail, boucheries et
points de vente.
La filière avicole couvre en grande partie les besoins nationaux en œufs et en viande de volaille. La production de
poulets de chair est passée de 17 M (2010-2011) à 25,3 M
de têtes en 2012. La filière avicole favorise des débouchés
pour les produits agricoles et les sous-produits agro-industriels
(maïs, coton, soja, blé…) dont la demande pour l’alimentation
animale est croissante.
La Côte d'Ivoire relance sa filière porcine (élevages modernes)
car le pays importe 80 % de sa consommation en viande de
porc (18 600 t pour une valeur de 12 M€ en 2013). Le cheptel
de 53 500 têtes dans les élevages modernes, concentré dans
le district d’Abidjan, s’ajoute au cheptel de porcs traditionnels.
Sont prévus un programme d’amélioration génétique et de
repeuplement des élevages, la réhabilitation de l'abattoir de
la SIVAC ainsi que la rénovation des points de vente Gaby.
La Côte d’Ivoire dispose de 550 km de côtes maritimes pour
la pêche. Cependant, le secteur de la pêche est en déclin,
avec une production ivoirienne de produits halieutiques de
74 000 t (FAO, 2010), dont 72 000 t de captures et 2 000 t
d'aquaculture. La production nationale reste largement
dominée par la pêche artisanale dont les principaux acteurs
sont des pêcheurs étrangers ressortissants de la sous-région
ouest africaine.
Le poisson joue un rôle important dans l’alimentation des
populations, puisqu’il est la principale source de protéines
animales du consommateur ivoirien. Bien que la Côte d’Ivoire
soit le premier producteur de thon en Afrique (et le 6e
mondial), le poisson congelé (285 000 t) est son 3e poste
d’importation, pour un coût de 269,6 M€ (importé principalement de Mauritanie, du Sénégal, de Guinée et de Chine).
Le port d’Abidjan est l’un des principaux points de débarquement et de transbordement de captures de thons en
Afrique de l’Ouest et dans le Golfe de Guinée (notamment
par les flottes européenne, française et espagnole) : il dispose pour cela d’infrastructures adaptées et d’une filière de
transformation (conserveries). La Côte-d’Ivoire est donc un
point important d’exportations de conserves de thons vers
le marché européen.
Ebola
L’épidémie de la maladie à virus Ebola s’est propagée en
2014 en Guinée et au Liberia, deux pays limitrophes de la
Côte d’Ivoire à l’ouest, ainsi qu’en Sierra Leone. Si aucun
cas d’Ebola n’est apparu en Côte d'Ivoire, la crise sanitaire
voisine a eu néanmoins un impact sur les marchés agricoles
et la situation alimentaire à l’ouest du pays du fait des mesures
sanitaires prises. En effet, les flux de produits agricoles ont
été quasiment stoppés sur les marchés à l’ouest après la
fermeture de la frontière terrestre. Ceci a eu pour conséquence
un engorgement des stocks et une baisse des prix des produits
agricoles (huile de palme rouge, choux, manioc), avec un impact
sur les moyens de subsistance des populations locales. Par
ailleurs l’interdiction de chasse et de consommation de
viande dite « de brousse » pourrait avoir un impact sur l’équiMINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT
libre nutritionnel des populations les plus pauvres. Après une
hausse fin septembre due à la crainte d'une contagion
d'Ebola aux principaux producteurs de cacao en Afrique de
l’ouest, les cours internationaux du cacao sont revenus à la
normale, aucun cas n'ayant été signalé en Côte d'Ivoire ou
au Ghana.
Politique agricole
Politique régionale
La Côte d'Ivoire est membre de la CEDEAO (Communauté
économique des États d’Afrique de l’Ouest), qui a adopté en
2005 une politique agricole régionale, l’ECOWAP/PDDAA
(Economic Community of West Africa States Agricutural Policy), traduction régionale du Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine (PDDAA) du NEPAD
(New Partnership for Africa's Development).
L’ECOWAP/PDDAA se veut le cadre de référence des interventions de la région en matière de développement agricole.
Il vise à construire un marché régional performant en s'appuyant sur les exploitations familiales et la promotion des
entreprises agricoles grâce à l'implication du secteur privé.
Il repose sur la coordination de Programmes Nationaux
d’Investissements Agricoles (PNIA) développés au niveau
des pays, et d’un Programme Régional d’Investissements
Agricoles au niveau communautaire (PRIA). Le PRIA fédère
les priorités régionales et combine les investissements et
les réformes de politiques. Il est structuré autour de trois
objectifs : (i) la promotion des produits stratégiques pour la
souveraineté alimentaire (riz, maïs, manioc, bétail et produits animaux, produits halieutiques) ; (ii) la promotion d’un
environnement global favorable au développement agricole ;
et (iii) l’amélioration de l’accès des populations vulnérables
à l’alimentation. Les PNIA, quant à eux, traduisent les priorités des acteurs nationaux et sont centrés sur des investissements productifs portant sur le secteur agricole au sens
large (production végétale, élevage, pêche, foresterie).
Le 25 octobre 2013, la Conférence des chefs d’État et de
gouvernement de la CEDEAO a approuvé la structure du tarif
extérieur commun (TEC) de l'organisation. Le TEC est structuré en 5 bandes (0 % - 5 % - 10 % - 20 % - 35 %). L’agriculture
est relativement plus protégée que les autres secteurs par
le TEC CEDEAO avec 55 % des lignes tarifaires agricoles dans
la bande à 20 % ou 35 % et aucune dans la bande de 0 %. En
outre, 90 % des marchandises incluses dans la 5e bande
taxée à 35 % sont des biens agricoles. Sa mise en œuvre
intervient depuis janvier 2015, une période de transition permettant des variations et des exemptions.
La CEDEAO pilote un projet régional de réserves alimentaires d'urgence. Dans le cadre du G20, un projet pilote pour
la mise en place au niveau régional de réserves alimentaires
humanitaires d'urgence en Afrique de l'Ouest a été lancé. Il
consiste en l’établissement de stocks régionaux, sous forme
physique (pour un tiers) et financière (pour deux tiers), en
complément des réserves nationales existantes.
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT
La gestion technique de la réserve est assurée par une unité
spéciale placée au sein de l'Agence Régionale pour l'Agriculture et l'Alimentation (ARAA), dont le siège est à Lomé.
La CEDEAO a lancé en février 2014 le projet Faim Zéro, qui
concrétise l'initiative Faim Zéro visant à éradiquer la faim et
la malnutrition dans la région à l'horizon 2025. Ce projet de
trois ans est financé par la coopération allemande (1,9 M€)
et la CEDEAO avec l’appui technique de la FAO. Il vise à amener la CEDEAO, les organismes publics et la société civile à
travailler en synergie et les aider à prendre des mesures
concrètes pour lutter contre la faim et la malnutrition. Pour
ce faire, les réflexions devront être approfondies sur la gouvernance politique - architecture des politiques de la Faim
zéro dans le plan nationaux et régionaux, cadre légal pour
le droit à l’alimentation –ainsi que sur les aspects
techniques en vue de capitaliser les stratégies gagnantes
d’agriculture et de protection sociale sensibles à la nutrition
et de les promouvoir dans la région ouest-africaine.
Politique nationale
Pour le PNIA de la Côte d'Ivoire, les six programmes retenus
sont :
1. Amélioration de la productivité et de la compétitivité des
productions agricoles ;
2. Développement des filières ;
3. Amélioration de la gouvernance du secteur agricole ;
4. Renforcement des capacités des parties prenantes au développement de l'agriculture ;
5. Gestion durable des ressources halieutiques ;
6. Réhabilitation forestière et relance de la filière bois.
L'État ivoirien a organisé une table ronde de mobilisation de
ressources pour la mise en œuvre du PNIA et de l’initiative
du G8 Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la
nutrition en faveur des pays africains, lancée en mai 2012.
Elle a permis d’enregistrer des intentions de financement
de l’ordre de 3,1 Md€ (2 041 Md FCFA), soit 101,6 % de couverture des besoins en investissement estimés à 3,05 Md€
(2003MdFCFA) dans le Plan d’Investissement détaillé présenté.
Les financements prévus du secteur privé dans la mise en
œuvre du PNIA se chiffrent à 689 M€ (452 Md FCFA) et
concernent les secteurs de la production du maïs, du riz, de
la cacaoculture, de l’anacarde, du coton, de l’élevage et des
intrants.
Enfin, le gouvernement a élaboré un Plan National de Développement pour la période 2012-2015. Il est prévu d'investir
un peu plus de 1,4 Md€ pour renforcer le secteur agricole
(renforcement des capacités techniques, renouvellement
des vergers de café et de cacao, soutien aux productions de
coton, ananas, anacarde, riz…).
Loi sur le foncier rural Depuis la loi de 1998 relative au domaine foncier rural, 2 %
des 23Mha de terres rurales bénéficient de titres d'occupation.
Un programme de relance de la mise en œuvre de la loi a
été adopté. En août 2013, le Parlement ivoirien a adopté une
loi accordant un délai supplémentaire de 10 ans pour se
conformer à la loi.
LES POLITIquES AgRICOLES à TRAVERS LE mONDE : quELquES ExEmPLES /5
Les partenaires sont mobilisés sur le sujet avec un appui de
l’Union Européenne (UE), de l’AFD et de la Banque Africaine
de Développement (BAD). L’UE qui appuie la mise en œuvre
de la loi de sécurisation foncière depuis 2006 va poursuivre
son accompagnement via un appui budgétaire (30-40 M€).
Elle va financer aussi quelques projets pilotes sur le foncier
en privilégiant une approche par filière et des coopérations
entre public et privé dans l’esprit de l’opération 1 parcelle
d’hévéa = 1 certificat foncier lancée en novembre 2014. Un
projet pilote de sécurisation foncière rurale associant État,
populations rurales et investisseurs privés sur financement
FASEP, s’inscrit dans cette dynamique et démarre début 2015.
SARA
La Côte d’Ivoire a tenu la 3e édition du SARA, Salon international de l’Agriculture et des Ressources Animales, du 3 au
12 avril 2015. 37 exposants français ont participé au Pavillon
français du SARA, organisé par l'ADEPTA (Association pour
le Développement des Échanges de Produits et Techniques
Agro-alimentaires). Les visiteurs porteurs de projets de création
ou de développement d'élevages, de production agricole ou
d'unités agro-industrielles ont pu y trouver les solutions
techniques. Le GNIS (Groupement national interprofessionnel
des semences et plants) a organisé à cette occasion en
partenariat avec l'association des semenciers africains, un
séminaire sur les semences.
Échanges commerciaux
Situation de la Côte d'Ivoire
(sources : douanes ivoiriennes)
Le commerce agroalimentaire de la Côte d'Ivoire est excédentaire (+ 1,9 Md€ en 2013).
Les exportations (+3,94 Md€ en 2013, hausse de +7,7 % par
rapport à 2012) sont tirées par les exportations agricoles1
qui représentent 47 % des exportations globales du pays en
2013 (62 % hors le pétrole), en particulier le cacao (55 % des
recettes d’exportation agroalimentaire, 2,44 Md€). Les
principaux clients de la Côte d'Ivoire pour le cacao sont les
Pays-Bas, les États-Unis et la France (3e client, part de 11 %).
Le caoutchouc naturel gardait la seconde place en 2013
(574,7 M€) mais il n’est plus que 5e en 2014 avec 5 % des exportations et une baisse de 20 % en valeur suite à une baisse
du cours international du caoutchouc. L’anacarde conforte
sa 2e place dans les produits agricoles exportés avec 6 %
des ventes, soutenue par une hausse de 136 % en valeur
(255,5 M€). Viennent ensuite le coton (204,7 M€), l’huile de
palme (141,6 M€), le café (130,8 M€) et la banane (113,9 M€).
Les importations (1,4 Md€ en 2013) sont constituées pour
38 % de céréales (dont 68 % de riz). Les principaux fournisseurs en céréales de la Côte d'Ivoire sont la France (premier
fournisseur, notamment de blé), la Thaïlande et le Vietnam
(riz). Après le riz (803 000 t importées pour 355,7 M€), les
principaux produits agricoles et alimentaires importés en
1
2013 en valeur sont : le poisson congelé (269,6 M€), le blé
(158,8 M€, 534 300 t), le tabac (81,6 M€), le lait entier sec
(48,8M€), les abats (38,4M€), les oignons (29,6M€, 94300t),
le vin (28,2M€), l’huile de palme (27,8M€), le malt (15,9M€),
les préparations alimentaires (13,4M€), les tomates concentrées (12,2 M€), la viande (12 M€) et les eaux minérales
(11,6M€).
Échanges France - Côte d'Ivoire
(sources : douanes françaises)
En 2014, les exportations de produits agricoles français
à destination de la Côte d'Ivoire ont représenté une valeur
totale de 319 M€, chiffre en baisse de - 5 % par rapport à
2013. Constituées à 99 % par le blé, les céréales constituent
le premier poste des exportations françaises en Côte d’Ivoire
(valeur de 116 M€, chiffre en baisse de - 3 % par rapport à
2013, pour une quantité de 512 000 t, en hausse de +6 %). Il
est à noter que pour les vins, la France (30 %) n’est que le
2e fournisseur de la Côte d’Ivoire derrière l’Espagne qui fournit les deux tiers du vin importé (66 %). En 2014, malgré une
hausse globale de 20 % de l’excédent commercial en faveur
de la France, les importations de produits agricoles (196 M€,
- 3 %) et agroalimentaires (120 M€, - 9 %) sont en baisse et
celles des machines industrielles et agricoles (128 M€,
- 0,6 %) marquent le pas.
Les importations françaises de produits agricoles et
agroalimentaires en provenance de la Côte d'Ivoire se sont
élevées à 573 M€ en 2014 (chiffre en hausse de +5 % par
rapport à 2013). Les fèves de cacao et produits dérivés représentent le premier poste d’importation (valeur de 372 M€,
chiffre en hausse de +12 % par rapport à 2013, pour une
quantité de 131 000 t, en baisse de - 5 %). En 2014, le
deuxième poste d’importation a été constitué par les fruits
tropicaux, essentiellement la banane (121 M€, chiffre en
hausse de +11 % par rapport à 2013, pour une quantité de
185 000 t, en hausse de +5 %).
Accords internationaux
L'Union européenne a lancé des négociations régionales
avec les pays ACP suite à la contestation de la préférence
unilatérale qu'elle leur accordait et qui a été jugée discriminatoire vis-à-vis des autres pays en développement dans le
cadre des règles de l'OMC. Ces négociations devaient aboutir
fin 2007.
En vue de sauvegarder son accès au marché européen, la
Côte d’Ivoire, pays non PMA d'Afrique de l'Ouest, a paraphé
un accord de partenariat économique intérimaire bilatéral
(APEi) avec l'UE, en décembre 2007, en dehors du cadre
régional de négociation, qui ne pouvait pas aboutir dans les
délais. Cet accord permet à la Côte d’Ivoire de continuer à
bénéficier d’un accès sans droit de douanes ni contingents
sur le marché européen pour l’ensemble de ses exportations
sauf les armes. Il prévoit en échange une diminution progressive des tarifs douaniers de la Côte d’Ivoire sur 80,8 %
Y compris la foresterie, la chasse, la pêche et la production animale.
6/ LES POLITIquES AgRICOLES à TRAVERS LE mONDE : quELquES ExEmPLES
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT
de ses importations (en valeur) en provenance de l’UE sur
une période de 15 ans.
La Côte d'Ivoire et l'Union européenne ont signé le 26
novembre 2008, à Abidjan, l'Accord de Partenariat économique (APE) d'étape paraphé en décembre 2007, cependant
cet accord n'a pas été ratifié par la Côte d'Ivoire.
Le Règlement d'accès au marché, adopté en 2007 et anticipant la ratification des accords intérimaires par les pays
ACP, accordait aux pays signataires de ces APEi le bénéfice
de l'accès préférentiel au marché européen le temps qu'ils
mettent en œuvre cet accord. Ce règlement ne fixait pas de
date limite à la mise en œuvre. La Commission européenne
a souhaité modifier cet état de fait afin de mettre à égalité
les différents pays ACP et d'encourager la mise en œuvre
des APEi ou la conclusion des APE régionaux. Suite aux discussions entre Commission, Conseil et Parlement européen,
la date limite est fixée au 1er octobre 2014 ; les pays n'ayant
pas conclu et mis en œuvre leur APEi perdent le bénéfice
de l'accès préférentiel. Ceci a notamment des conséquences
pour les pays ACP non PMA qui n'auront accès qu'au SPG
(Système de préférences généralisé, où à la différence du
régime Tout sauf les armes, un certain nombre de produits
se voient appliquer des droits de douane) et pour les
quelques pays reconnus à revenus intermédiaires qui basculeront dans le système « normal » (application des droits
de douane erga omnes). Cette perte concerne 17 pays.
Ce changement réglementaire aurait eu des conséquences
pour la Côte d'Ivoire qui souhaitait continuer à bénéficier
d'un accès au marché européen à droit nul, notamment pour
ses exportations agricoles. Ceci l'a incitée à s’engager dans
la négociation d’un accord régional.
Au niveau régional, la Côte d'Ivoire a ainsi pris part aux
négociations en vue de la conclusion d'un APE complet
Afrique de l'Ouest - union européenne.
Début 2014, les chefs négociateurs ont trouvé un accord
permettant d’envisager la finalisation de l’APE régional.
L’Afrique de l’Ouest ouvrira son marché à hauteur de 75 %
de libéralisation. Le Protocole des règles d’origine a été validé.
L’accord de partenariat économique (APE) entre l’Union
européenne et les pays de l’Afrique de l’Ouest a été officiellement approuvé par les Chefs d’État des quinze pays membres
de la CEDEAO et la Mauritanie le 10 juillet 2014, au cours
de la 45e session ordinaire de la conférence des Chefs
d’États de la communauté ouest-africaine tenue à Accra. Le
texte consolidé a été paraphé par toutes les parties et a été
signé côté européen le 12 décembre 2014. En parallèle, un
programme d’aide au développement (PAPED) a été signé,
pour un montant de 6,5 Md€ sur la période 2015-2019. L’APE
doit être signé par tous les États partie prenantes à l’accord
pour pouvoir entrer en vigueur et être ratifié par au moins
2/3 des pays concernés, pour la partie africaine. Dès son
entrée en vigueur, l'accord remplacera les deux APE intérimaires existants dans la région avec la Côte d'Ivoire et le
Ghana (accords d’étape de 2007).
La Côte d'Ivoire est membre de l'OMC depuis 1995. Le pays
fait partie à la fois du groupe des pays ACP et du groupe
africain en terme géographique. Sur le plan de la négociation
agricole, la Côte d’Ivoire appartient au G33 regroupant des
PED intermédiaires entre le G20 et les PMA, souhaitant lutter
contre l’érosion des préférences. Le principal objectif de la
Côte d’Ivoire dans les négociations de l’OMC réside dans le
secteur de la banane. Comme le Cameroun, le pays est
directement concerné par l’accord intervenu à l'OMC en
décembre 2009 sur le contentieux lié à l'application de
l'accord banane de juillet 2008 qui oppose l'UE aux pays
d'Amérique Centrale et d'Amérique Latine. Soutenu par les
autres pays ACP, la Côte d'Ivoire considère que l’accord
signé par l'UE va à l’encontre de ses intérêts en opérant une
forte érosion des préférences commerciales accordées historiquement dans le cadre plus général des accords de Cotonou. La forte baisse du droit multilatéral de la banane
couplé aux négociations bilatérales conclues entre l’UE et
les pays d’Amérique Latine producteurs de « banane dollars » (Pérou, Colombie, pays d’Amérique Centrale) devrait
fragiliser ce secteur. Afin de le restructurer, un programme
financier a été mis en place par la Commission à l’attention
des pays ACP exportateurs de banane (enveloppe globale
de 190 M€ sur la période 2010 à 2013 ouverte aux 10 pays
– dont la Côte d’Ivoire - ayant exporté plus de 10 000 t/an
en moyenne sur le marché européen ces 10 dernières années). Un accord a finalement été conclu à l’OMC en novembre 2012, qui a mis définitivement fin au contentieux.
En matière de pêche, la Côte-d’Ivoire est un membre actif
de la Commission internationale de conservation des thons
de l’Atlantique (CICTA/ICCAT) et l’un des acteurs-clé des
négociations relatives à la conservation des thonidés tropicaux.
Il est également membre de la Conférence ministérielle sur
la coopération halieutique entre les États africains riverains
de l’océan Atlantique (COMHAFAT), qui joue un rôle croissant
en matière de coopération régionale.
La Côte d'Ivoire est membre du Conseil de la FAO.
La Côte d’Ivoire est de nouveau éligible à l’AGOA2 depuis
octobre 2011 après avoir perdu son éligibilité en 2005 suite
aux événements socio-politiques de 2004. Une délégation
menée par le Premier Ministre ivoirien Ahoussou s’est rendue
du 14 au 21 juin 2012 à Washington, dans le cadre du
11e forum annuel de l’AGOA, preuve d’une réelle volonté du
gouvernement ivoirien de renforcer ses liens commerciaux
avec les USA.
Dans la même optique, la Côte d’Ivoire a été sélectionnée
en décembre 2014 pour le processus de mise en œuvre du
Programme Threshold du Millenium Challenge Corporation
(MCC). Le Programme Threshold est une subvention destinée
à aider les pays dans le cadre de leurs efforts à être éligibles
à un niveau beaucoup plus large au Programme Compact
du MCC, programme financé par le Congrès américain depuis
2004 pour la promotion d’une croissance inclusive et durable
et la réduction de la pauvreté. Il finance des programmes
de développement pouvant atteindre 530 M€ sur 5 ans au
profit de pays triés sur le volet.
2 African Growth Opportunity Act. Lancé en 2000, il prévoit la suppression de droits de douane sur plus de 6 400 produits en provenance de pays
africains éligibles.
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT
LES POLITIquES AgRICOLES à TRAVERS LE mONDE : quELquES ExEmPLES /7
Agriculture familiale : la Côte d'Ivoire s'est associée à la
déclaration ministérielle en faveur de l'agriculture familiale
proposée par le ministre Stéphane Le Foll à l'occasion du
Salon international de l'agriculture en février 2014.
Relations bilatérales
L'AFD intervient sur les secteurs de l'éducation, de la santé,
de l'eau, de l'agriculture, de l'appui au secteur privé, de la
justice, des infrastructures.
La Côte d'Ivoire et la France ont signé un premier C2D
(contrat de désendettement-développement) le 1er décembre
2012. Ce financement innovant prend la forme d’une subvention correspondant au montant des échéances payées
au titre de la dette pendant la durée du contrat. Il est mis
en œuvre par l'AFD. La première tranche du C2D porte sur
trois ans (2012-2015) et sur un montant de 630 M€, dont
112 M€ consacrés au financement de la relance de l'économie agricole et de la protection du capital naturel du pays.
Un 2e C2D (2014-20) a été signé avec la Côte d’Ivoire le 3
décembre 2014 à Paris. Il prévoit une allocation de 122 M€
pour l’agriculture, le développement rural et la biodiversité.
Concernant l'accélération de la relance des filières agricoles
(maïs, soja, maraichage, porc et pisciculture), le programme
du premier C2D interviendra dans la réhabilitation des
pistes, la mécanisation des exploitations agricoles des zones
cotonnières, la mise en œuvre de la réglementation foncière
et la réhabilitation d'infrastructures publiques.
Dans le domaine de la pêche, l’Union européenne a conclu
avec la Côte-d’Ivoire un accord de partenariat dans le secteur
de la pêche, qui a pour objectifs de permettre l’accès de navires
thoniers européens aux eaux ivoiriennes et d’appuyer la
Côte-d’Ivoire dans le développement de son secteur de la
pêche (680 000 €/an sont ainsi versés par l’Union européenne dans cette perspective dont 257 500 €/an affectés
au soutien du secteur de la pêche, sans compter la participation financière des opérateurs européens) : le présent
protocole arrivant à échéance en juin 2013, a été tacitement
reconduit pour une période de 5 ans (expire le 30 juin 2018).
La ZEE3 de Côte-d’Ivoire est une zone stratégique pour la
flotte thonière française (10 thoniers-senneurs congélateurs),
qui y réalise une partie significative de ses captures.
Coopération en matière de recherche halieutique : l’Institut
pour la Recherche et le Développement (IRD), côté français,
et le CRO (Centre de recherches océanologiques), côté ivoirien,
ont développé de longue date un partenariat étroit en matière
scientifique (recherche halieutique, collecte de données,
formation…), formalisé par une convention de coopération.
3
Zone économique exclusive
8/ LES POLITIquES AgRICOLES à TRAVERS LE mONDE : quELquES ExEmPLES
Actions de coopération du mAAF
M. Sangafowa Coulibaly, ministre ivoirien de l'agriculture,
s'est rendu en France en décembre 2013. Après un déplacement sur le site de l'entreprise CÉMOI à Perpignan, où il
a visité le laboratoire dédié à la recherche sur les produits
de cacao. il a rencontré le ministre de l'agriculture, de
l'agroalimentaire et de la forêt, M. Stéphane Le Foll.
M. Guillaume Garot, ministre délégué à l'agroalimentaire,
s'est rendu en Côte d'Ivoire en février 2014, accompagné
des présidents de l'Adepta, de l'Alliance 7 et du Syndicat
français du chocolat, pour une visite de travail qui a permis
de réaffirmer l'importance de la coopération franco-ivoirienne
dans le secteur agricole.
À la suite de ce déplacement, un protocole a été signé à
Paris entre les chocolatiers français et le Ministère ivoirien
de l’agriculture, en vue de mettre en place une démarche
visant à promouvoir l’utilisation et la valorisation du « Cacao
Origine Côte d’Ivoire », soutenir une filière de production de
cacao ivoirien durable et mettre au cœur du projet un dispositif de recherche-développement en appui aux organes
de recherche ivoiriens.
Dans la logique de la reconnaissance de l’origine Côte
d’Ivoire, une usine de transformation a été construite à Abidjan
par CÉMOI et inaugurée en mai 2015. Elle permettra la
production locale de 10 000 tonnes de chocolat en vue de
satisfaire le marché ouest africain.
Le Ministère français de l’agriculture, de l’agroalimentaire
et de la forêt a octroyé une aide financière à la mise en
œuvre, en 2014, d’une formation en filière porcine au bénéfice
de deux cadres de la SIVAC. La SIVAC est une société (SA)
créée sous l’égide du Gouvernement pour moderniser la
filière porcine ivoirienne qui entretient un partenariat technique
avec la COOPERL. Cette action de formation réalisée par
l’Institut Français du Porc et coordonnée par le GIP Adecia
en collaboration avec l’Adepta, s’inscrit dans le cadre de la
relance de la filière porcine ivoirienne mise en œuvre en
2013 et visant à l’augmentation de la production nationale
en viande porcine.
ADEPTA
Dans le domaine agroalimentaire, le ministère de l'agriculture,
de l'agro-alimentaire et de la forêt (MAAF) soutient des
démarches partenariales originales fondées sur le transfert
d’un savoir-faire associatif au travers des actions menées
par l’ADEPTA (Association pour le Développement des
Échanges Internationaux des Produits et Techniques Agroalimentaires, regroupant plus de 200 entreprises ainsi que
des instituts de recherche, des centres techniques et des
cabinets d'ingénierie ; l’ADEPTA a ouvert, à l’automne 2010,
un premier bureau de représentation, à Dakar, pour couvrir
l’Afrique de l’Ouest).
L’ADEPTA a organisé des missions d’entreprises en Côte
d'Ivoire en février 2009 et en juillet 2012. Elle a organisé
le pavillon France de la 3e édition du SARA, Salon international de l’Agriculture et des Ressources Animales, tenu à
Abidjan du 3 au 12 avril 2015.
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT
Coopération dans le domaine sanitaire
et phytosanitaire
Le COLEACP (Comité de Liaison Europe-ACP), en collaboration avec un consortium d'organisations européennes spécialisées dans la sécurité sanitaire des aliments dont la
Direction générale de l'alimentation (DGAL), le CIRAD,
l’ANSES, le GIP FVI et l'ENSV sont membres, s'est vu confier
par l'Union Européenne la mise en œuvre du programme
EDES.
Ce programme a pour objectif final d’assurer la sécurité
sanitaire des aliments pour tous les consommateurs, ACP
(Afrique, Caraïbe, Pacifique) et UE, et donc de disposer d’un
système national cohérent pour l’ensemble des produits en
évitant le développement de systèmes de sécurité sanitaire
à deux vitesses.
Mis en œuvre à la demande du Groupe des États ACP, il est
financé par le Fonds Européen de Développement à hauteur
de 29,5 M€ afin de soutenir durablement leurs exportations.
cacao, coton).
Sources : Banque mondiale, douanes françaises et ivoiriennes citées par Business France 2013 et 2014, IGN, MAAF, Ambassade de France au Sénégal.
COPyRIghT : Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse du Service Europe et International de la Direction générale
de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE). Adresser les demandes à [email protected].
RÉDACTION : Cette collection de fiches est coordonnée par le bureau des exportations et partenariats internationaux (BEPI/DGPE). Leur
rédaction est assurée par les correspondants géographiques du Service Europe et International de la DGPE (BEPI, BUE, BMSA), les conseillers
aux affaires agricoles (CAA) et les services des ambassades de France des pays concernés et les services centraux concernés (DGPE,
DGAL, DGER, CEP). Les sources des données sont diverses. En fonction des zones géographiques, des lots de données homogènes et
consolidées ont été privilégiés, ce qui peut conduire à ne pas retenir les données de l'année N-1 mais celles de l'année N-2 dans le tableau
de la première page, les données de l'année N-1 restant mentionnées dans le corps du texte.
Service Europe et International — 3, rue Barbet de Jouy — 75349 Paris 07 SP
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT
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LES POLITIquES AgRICOLES à TRAVERS LE mONDE : quELquES ExEmPLES /9
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