Cal li gramme
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Cal li gramme
Cal li gramme Objectif : chaque classe apporte un calligramme en rapport avec le thème de la montagne (de préférence sur un papier Canson, format A3). Compétences visées pour le cycle 3 : Programmes 2008 Littérature : - Lire un poème - Comprendre un poème - Fréquenter des œuvres littéraires, acquérir un répertoire de référence et des éléments de culture humaniste, s’inscrire dans une culture commune, - Établir des relations entre des textes ou des œuvres (même auteur, même forme donnée au poème) Ecriture Ecriture : - Maîtriser l’écriture manuscrite, la précision du geste et la propreté. - Copier sans erreur un texte - Écrire un texte de type poétique en obéissant à une ou plusieurs consignes précises. Arts visuels - Développer son sens esthétique et ses capacités d’expression et de création par la rencontre sensible et raisonnée avec des œuvres ; - Parfaire sa maîtrise du geste. Socle commun (Palier 2) - S’exprimer à l’écrit ; - Lire seul des textes du patrimoine ; - Lire et utiliser différents langages ; - Pratiquer le dessin et diverses formes d’expressions visuelles et plastiques - Inventer et réaliser des textes et des œuvres plastiques à visée artistique ou expressive. 1 Première séance : qu’estqu’est-ce qu’un calligramm calligramme ? Compétences : - Connaître la forme poétique particulière qu’est le calligramme, connaître le terme «calligramme» ; - Connaître le nom du poète l’ayant inventé. Démarche : - Reproduire en grand format le calligramme « La cravate » (Annexe 1, case n°4 du tableau) ; - Réaliser un cache en noir recouvrant le texte afin que la forme du calligramme apparaisse plus facilement ; découper cette forme noire en bandes, de sorte que les parties du texte puissent devenir lisibles lorsque l’on retire les bandes (Annexe 1, cases n°1 et 2 du tableau) - Faire énoncer des hypothèses sur l’objet représenté et les noter ; - Chercher à valider ces hypothèses au fil du dévoilement des parties de texte (Annexe 1, case n°3 du tableau) : en fonction des hypothèses, choisir les bandes à enlever (ex : si l’on pense qu’il s’agit d’un animal, on enlève la bande qui pourrait dévoiler le museau…) - Une fois le calligramme complètement dévoilé : Etablir le lien entre la représentation et le contenu du texte ; Identifier le type de texte (poème), donner son auteur (Guillaume Appollinaire), donner le nom de « calligramme » (terme dont l’explication sera donnée lors d’une séance suivante) ; Analyser le procédé : réalisation de la forme avec les mots, coupures particulières des mots, absence d’espace entre les mots, sens de lecture (Où commencer à le lire ?) Réécrire le poème en vers, à partir de l’identification des césures opérées par l’auteur et de leur transformation. De nombreuses formes pourront être observées. Exemples : La cravate douloureuse que tu portes et qui t’orne ô ! civilisé Ote-la si tu veux bien respirer La cravate douloureuse que tu portes et qui t’orne ô ! civilisé Ote-la si tu veux bien respirer La cravate douloureuse que tu portes et qui t’orne ô ! civilisé Ote-la si tu veux bien respirer L’ordinateur est un très bon outil à utiliser pour cette activité. Observer, analyser les effets de la nouvelle structure sur le rythme du poème lors d’une lecture à voix haute (percevoir le lien entre organisation spatiale et rythme) ; Re-travailler la ponctuation de la poésie, en fonction de l’effet souhaité : si cette question n’a pas encore été abordée en classe précédemment, partir d’observations de poésie déjà connue ou non avant de ponctuer la nouvelle poésie. 2 Deuxième séance séance : la forme du calligramme Compétences : - Connaître différentes formes de calligrammes ; - Donner la forme d’un calligramme à un texte poétique déjà écrit. Démarche : - Observer, lire et analyser différents calligrammes (annexe 2) ; - Repérer, lister leurs caractéristiques : orientation des lettres, typographie (script/cursive ; majuscules/minuscules), groupes de lettre ou linéarité dans la succession des lettres (césures ou accolement des mots) ; - Transformer un texte poétique déjà écrit en calligramme : partir d’une poésie (ou une partie de poésie) déjà apprise en classe, de textes courts (comme les poésie du bestiaire d’Apollinaire en annexe 3) : Choisir une poésie (ou une partie de poésie) ; Imaginer une représentation possible ou utiliser un dessin existant, ou en inventer un : s’aider du traçage des lignes au crayon comme guide et que l’on effacera ensuite, utiliser un calque pour reproduire les lignes, utiliser un logiciel de traitement d’image pour obtenir les lignes (bichromie), utiliser un logiciel de TNI… Le logiciel Inskape peut être utilisé pour réaliser des calligrammes, mais il est important que les élèves en réalisent manuellement. (gratuit, téléchargement sur http://www.inkscape.org/download/,Annexe 4). Ecriture collective d’une synthèse expliquant ce qu’est le calligramme dans le cahier de français (ou tout autre support de la classe destiné à cet effet). Troisième séance : le haïkus (A mettre en œuvre si l’on souhaite utiliser ce type d’écrit poétique particulier) particulier) Le haïku est une forme poétique très codifiée d'origine japonaise, extrêmement brève et à forte composante symbolique, visant à dire l'évanescence des choses. Compétences - Connaître un type de poésie particulier : le haïkus ; - En connaître les caractéristiques. Démarche - Ecoute de haïkus (Annexe 3). Mise en évidence des caractéristiques : sujet traité, longueur du texte, organisation, ponctuation… ; - En choisir un pour l’apprendre et le réciter. 3 Quatrième séance séance : écrire un calligramme Cette séance propose de faire écrire des haïkus aux élèves et de les transformer en calligramme. Ce choix du haïku peut cependant s’avérer plus difficile qu’il n’y paraît, notamment pour l’écriture. Si vous souhaitez faire écrire à vos élèves un autre type de texte poétique, vous pouvez consulter l’annexe 5 où sont listées des propositions d’activités. Compétences : - Ecrire un texte poétique court : un haïku ; - Lui donner la forme d’un calligramme. Démarche : du texte descriptif descriptif (d’un paysage) au haïku Donner aux élèves des descriptions de paysage (annexe 6). Sélectionner des éléments par découpage : ne garder que les éléments descriptifs, qui donnent des indications sur le paysage Exemple : Plus le soleil était loin de la mer, plus il était violent sans doute. Je n’avais jamais observé une nature comme celle qui m’entourait. Des herbes hautes, hautes serrées, serrées avaient mollement grandi partout. Ici et là, elles étaient dominées par des arbres, arbres des épineux le plus souvent. Parmi ces éléments de descriptions, n’en garder que 3 ou 4 (voire moins) ; Chercher à ordonner les mots différemment par rapport au texte initial ; Compléter ces groupes nominaux pour opérant des liaisons entre les mots : insérer des mots d’autres champs lexicaux et éventuellement un verbe pour l’obtention d’un poème court (Annexe 8). Lecture des haïkus obtenus ; Les mettre en forme pour obtenir un calligramme : le texte étant court, les élèves réaliseront une forme simple (branche, feuille…) Cinquième Cinquième séance séance : écrire un calligramme autour du thème de la montagne (ou de la nature) (En mettre un en forme pour l’amener le jour du raid) Compétences Compétences - Ecrire un texte poétique sur le thème de la montagne ; - Donner au texte la forme d’un calligramme. Démarche - Ecrire un poème sur le thème de la montagne (ou de la nature) : un haïku (à partir du lexique déjà découvert dans les autres disciplines) ; un poème qui peut être obtenu par transformation d’un poème ou d’une partie de poème existant (Annexes 5 et 7, par combinaison de poèmes…) ; - Lui donner la forme d’un calligramme, éventuellement avec les mêmes procédés que ceux décrits pour la séance 2. Anthologie complémentaire de poèmes sur la nature : http://ecprim.lefuilet.free.fr/poesies.htm#na http://www.takatrouver.net/poesies/index.php?profil=poesie&r1=Nature&a=liste 4 Prolongement possible : du calligramme calligramme à l’idéogramme (découvrir un autre système de transcription de la langue) langue). Compétence : - Connaître l’origine du mot calligramme : C'est Guillaume Apollinaire qui est à l'origine du mot dans un recueil de 1918. Ce mot est formé par la contraction de «calligraphie» et d'«idéogramme». S’intéresser également à la signification de ces deux mots (Wikipédia). La calligraphie est, étymologiquement, l'art de bien former les caractères d'écriture. « Un idéogramme est un symbole graphique représentant un mot ou une idée utilisé dans certaines langues vivantes, comme le chinois et le japonais, ou anciennes comme les hiéroglyphes de l'Égypte antique ». - Connaître d’autre façon du coder du langage. Démarche : - A l’aide de l’outil Informatique ou d’un dictionnaire, chercher la définition du mot « calligramme ». Compléter la synthèse du cahier de français. - Collecter des idéogrammes, s’entraîner à les reproduire. Exemples : Pays Idéogramme Egypte Objet représenté Sens pied « endroit (où on pose le pied) » Chine Eau Japon arbre - Inventer un langage idéographique spécifique à la classe. - Travailler la calligraphie : voir valise « Art et écrit », Conseiller pédagogique Arts Visuels (Aurillac 3) 5 Annexe 1 : qu’estqu’est-ce qu’un calligramme ? 1 2 3 4 6 Annexe 2 : anthologie de calligrammes Guillaume Appollinaire Max Jacob Daniel Bruges Guillaume Apollinaire Guillaume Apollinaire 7 Andrée Chédid Max Jacob Andrée Chédid Jacques Charpentreau, mon premier livre de devinettes 8 Annexe 3 : anthologie de textes poétiques Le bestiaire ou cortège d’Orphée, Apollinaire Le Serpent La Chèvre du Thibet Tu t’acharnes sur la beauté. Et quelles femmes ont été Victimes de ta cruauté ! Ève, Eurydice, Cléopâtre ; J’en connais encor trois ou quatre. Les poils de cette chèvre et même Ceux d’or pour qui prit tant de peine Jason, ne valent rien au prix Des cheveux dont je suis épris. Le Dromadaire Le Chat Avec ses quatre dromadaires Don Pedro d’Alfaroubeira Courut le monde et l’admira. Il fit ce que je voudrais faire Si j’avais quatre dromadaires. Je souhaite dans ma maison : Une femme ayant sa raison, Un chat passant parmi les livres, Des amis en toute saison Sans lesquels je ne peux pas vivre. L’Éléphant La Souris Comme un éléphant son ivoire, J’ai en bouche un bien précieux. Pourpre mort !… J’achète ma gloire Au prix des mots mélodieux. La Sauterelle Belles journées, souris du temps, Vous rongez peu à peu ma vie. Dieu ! Je vais avoir vingt-huit ans, Et mal vécus, à mon envie. La Chenille Voici la fine sauterelle, La nourriture de saint Jean. Puissent mes vers être comme elle, Le régal des meilleures gens. Le travail mène à la richesse. Pauvres poètes, travaillons ! La chenille en peinant sans cesse Devient le riche papillon. Le Hibou La Puce Mon pauvre cœur est un hibou Qu’on cloue, qu’on décloue, qu’on recloue. De sang, d’ardeur, il est à bout. Tous ceux qui m’aiment, je les loue. Les Sirènes Puces, amis, amantes même, Qu’ils sont cruels ceux qui nous aiment ! Tout notre sang coule pour eux. Les bien-aimés sont malheureux. Le Paon Sachè-je d’où provient, Sirènes, votre ennui Quand vous vous lamentez, au large, dans la nuit ? Mer, je suis comme toi, plein de voix machinées Et mes vaisseaux chantants se nomment les années. La Carpe Dans vos viviers, dans vos étangs, Carpes, que vous vivez longtemps ! Est-ce que la mort vous oublie, Poissons de la mélancolie. En faisant la roue, cet oiseau, Dont le pennage traîne à terre, Apparaît encore plus beau, Mais se découvre le derrière. L’Écrevisse Incertitude, ô mes délices Vous et moi nous nous en allons Comme s’en vont les écrevisses, À reculons, à reculons. 9 La Méduse Le Poulpe Méduses, malheureuses têtes Aux chevelures violettes Vous vous plaisez dans les tempêtes, Et je m’y plais comme vous faites. Le Dauphin Jetant son encre vers les cieux, Suçant le sang de ce qu’il aime Et le trouvant délicieux, Ce monstre inhumain, c’est moi-même. Dauphins, vous jouez dans la mer, Mais le flot est toujours amer. Parfois, ma joie éclate-t-elle ? La vie est encore cruelle. Anthologie de Haïkus L’hiver, lissier d’herbe a noué point après point le tapis des prés Frappé par la foudre le cèdre de mon jardin lui aussi, revit Equinoxes et solstices, Jacques Ferlay, L’amourier Equinoxes et solstices, Jacques Ferlay, L’amourier La pluie a suffi A laver le noir hiver Palette des fleurs Au balcon d’aurore confettis de chants d’oiseaux L’arbre dit sa joie Equinoxes et solstices, Jacques Ferlay, L’amourier Sur le tronc du chêne troussant le jupon des feuilles La main du soleil Equinoxes et solstices, Jacques Ferlay, L’amourier Aube safranée Sables de ciel et de terre Les dunes se mêlent Equinoxes et solstices, Jacques Ferlay, L’amourier Le vent est passé Sur les champs bleus de lavande Sans s’y colorer Equinoxes et solstices, Jacques Ferlay, L’amourier Etang de blé d’or Un vent de chaleur agite Les lianes de l’air Equinoxes et solstices, Jacques Ferlay, L’amourier Equinoxes et solstices, Jacques Ferlay, L’amourier Une feuille chue courant après la rivière aussi vite qu’elle Humbles au printemps feuilles fardées pour mourir coquettes d’automne Equinoxes et solstices, Jacques Ferlay, L’amourier Equinoxes et solstices, Jacques Ferlay, L’amourier Rodéo du vent Invisible cavalier couronné de feuilles Eau et glace vont bras dessus bras dessous riant de l’hiver 10 Equinoxes et solstices, Jacques Ferlay, L’amourier Le printemps est là ! sur la montagne sans nom brume matinale Equinoxes et solstices, Jacques Ferlay, L’amourier Au parfum des pruniers soudain le soleil se lève – sentier de montagne ! Cent onze haikus, Basho, Verdier La cascade claire – les aiguilles de pins vertes tombent dans les flots Cent onze haikus, Basho, Verdier Et jardin et montagnes – leur vitalité pénètre le salon d’été Cent onze haikus, Basho, Verdier Cent onze haikus, Basho, Verdier Une lune vive pourtant les cimes des arbres retiennent la pluie Cent onze haikus, Basho, Verdier Soleil rouge vif impitoyable et déjà le vent d’automne Cent onze haikus, Basho, Verdier 11 Annexe 4 : comment utiliser le logiciel Inskape (http://www4.ac-nancy-metz.fr/ia55/socle/calligrammes.pdf) 12 Annexe 5 : Propositions d’activités d’activités pour écrire écrire des textes poétiques La phase de familiarisation (l’audition de poésies) est essentielle et doit être suffisamment longue. Travail sur l’organisation spatiale Mettre en évidence le lien organisation spatiale du poème/écoute (strophes, longueur des vers….) ; Utiliser l’ordinateur pour mettre en forme une poésie, à partir d’un modèle ; Observer et lire des calligrammes ; Observer et écrire des acrostiches. Travail à partir de structures de poésies Compléter, transposer une poésie en respectant sa structure ; Ecrire une recette de poésie (à la manière de R. Queneau, Pour un art poétique) ; Ecrire des phrases commençant par des infinitifs, comme dans l’album « Les p’tits riens » ou « Les petits bonheurs » ; Etablir un inventaire : dans ma trousse, il y a… ; Ecrire une litanie : si j’étais…, je savais.., j’aime…, pourquoi… ; Mélanger deux poésies : prendre une phrase de l’une, puis une de l’autre… ; Utiliser les comparaisons ; Réécrire une poésie entendue : si elle est assez longue, l’enfant ne retiendra que quelques éléments lors de l’écoute, d’où une déstructuration de la poésie initiale. Jeux sur les sonorités ou les mots Constituer des répertoires de mots contenant les mêmes sonorités, des mots qui glissent, chuchotent, rugissent,… ; Inventer des mots à partir des sonorités ou utiliser des mots rares (sentoline, pélargonium,..) ; Inventer des mots-valises et décrire l’objet ou l’animal : - artichaut – chocolat…. Artichocolat ; un escargorille - chapeau, chameau…. Chat – pot, chat – mot ; Opérer des substitutions de syllabes, introductions ou répétitions de syllabes supplémentaires ; Mélanger des vers de plusieurs poésies de façon à ce qu’ils riment ; Ajouter des préfixes ou suffixes arbitraires ; Mélanger des vers de plusieurs poésies de façon à ce qu’ils riment ; Transformer des mots en les mettant au féminin, mais de manière incorrecte : un rat → une rame. Ecrire quelques vers qui expliquent et décrivent. Recherches de « mots » avant l’écriture Constituer des répertoires de mots par association d’idées autour d’éléments naturels (vent, feu, air…), de notions abstraites (sentiments) afin de faciliter le détachement de la réalité, de stimuler l’imaginaire et d’obtenir plus facilement des métaphores, des expressions originales dans le travail d’écriture futur ; Constituer des répertoires de mots qualifiants (qui expliquent comment il est, ils sont…), de verbes (mots qui expriment les actions, le déplacement des animaux). 13 Ce stock de mots est nécessaire aux enfants pour enrichir et faire varier le lexique employé. Il sera également utilisé pour créer, par le jeu du hasard, des associations de mots originales. Cette recherche peut être le point de départ à un travail sur les classes de mots. Activités utilisant la réduction A partir de textes de différents types –descriptions, devinettes, définitions…- conserver seulement certains groupes de mots par le découpage, la sélection (copier/coller à l’ordinateur)… Ces groupes de mots seront ensuite réorganisés et complétés pour écrire des textes poétiques. Ils peuvent aussi être tirés au hasard pour obtenir des associations improbables (voir ci-dessous). Activités Activités laissant place au hasard Elles nécessitent un capital de mots réalisé au préalable (mots évoquant des sensations, émotions ou sentiments, décrivant des éléments naturels…) Réorganiser de façon aléatoire les groupes de sens d’une poésie, la lecture de la poésie originelle ne se faisant qu’après l’activité ; Découper et mélanger les mots d’expressions : chair de poule, froid de canard….. chair de canard ; décrire ; Tirer au hasard des mots de chaque catégories (nom, adjectif, verbe, complément de verbe) pour écrire un vers ; Tirer au hasard des mots de champ lexicaux différents pour obtenir des comparaisons loufoques et décrire (ou définir) : un crayon nuageux, un tabouret capricieux…. ; Tirer au hasard les parties de noms composés : camion-citerne et abat-jour →camion-jour ou abat-citerne ; Découper une feuille contenant une poésie en deux morceaux : lire en décalant les deux morceaux de feuille,… ; Découper des mots au hasard dans des poèmes, les assembler, arranger après lecture ; Plier la page d’un livre pour lire le début des vers sur une page et la fin sur la page suivante ; Faire deux listes de mots : les mots aimés, les mots détestés. Combiner les deux listes pour obtenir des groupes nominaux avec complément, des comparaisons… Albums déclencheurs de situations d ‘écritures simples : Je me souviens, Y Pommaux (CDDP) Les mots décollent, Gilda Feré, Ecole des Loisirs (valise « bizarre, insolite ») Rien n’est plus beau (valise « bizarre, insolite ») 14 Annexe 6 : textes descriptifs Plus je marchais et plus la chaleur pesait sur mes épaules. Plus le soleil était loin de la mer, plus il était violent sans doute. Je n’avais jamais observé une nature comme celle qui m’entourait. Des herbes hautes, serrées, avaient mollement grandi partout. Ici et là, elles étaient dominées par des arbres, des épineux le plus souvent. Plus j’avançais, plus je voyais des bandes d’oiseaux se lever et partir en traçant des courbes souples dans le ciel. J’étais heureux de ce spectacle, il me rassurait. L’île de la lune, Yves Pinguilly, Milan poche, p 138 Ôk, Lomfor et larania, assis au sommet de la grande dune, contemplaient le paysage qui s’étendait au-delà : une forêt sans fin de pins noyés dans une mer de sable blanc. Une maigre végétation broussailleuse tentait de survivre à l’ombre des arbres. Tandis que le soleil montait dans le ciel, une brume de chaleur s’éleva du sol, avalant progressivement la forêt dans son manteau opaque. L’absence de vent, de tout mouvement dans le ciel et sous les arbres rendait le spectacle dur et austère. Pourtant les trois compagnons paraissaient se délecter de cette vue. Le rivage des Gobelins, Tessa et Lomfor, E. Viau, Fleurus, p 12 La fraîcheur venue des vagues lointaines, celles qui hantaient l’horizon, n’avait pas encore atteint la plage, chauffée à blanc pendant la journée. Les deux lunes, la Fine et l’Onde, flottaient comme deux yeux dans le ciel pur et leurs reflets ondulaient paresseusement sur la mer. Le rivage des Gobelins, Tessa et Lomfor, E. Viau, Fleurus, p 24 C’est une plage et elle est là depuis le début des temps. Une plage immense qui s’étale à perte de vue. Vers le nord et vers le sud, effleurée par le soleil levant, elle s’étire à l’infini en un long ruban de sable ocre. Vers l’est, en face de la mer, juste derrière la barrière des hautes dunes, poussent quelques pins. Ils sont vieux, tordus. Ils jettent leurs branches au ras du sol, comme des pieuvres surgissant des sables, pour ne pas être emportés par les tempêtes venues de l’Océan. On ne voit que des pins, du sable et les oiseaux marins, personne n’a jamais foulé cette plage. Jusqu’à aujourd’hui. Incipit, Le rivage des Gobelins, Tessa et Lomfor, E. Viau, Fleurus Après un vol rapide au-dessus des pins, l’aigle et ses cousins avaient atteint la limite des terres sablonneuses. Un large fleuve aux flots mouvementés traçait en effet une franche démarcation. A proximité du cours d’eau, la température chutait assez nettement. Sur le bord opposé, partant des rives noyées sous les hautes plantes, le sol s’élançait en une vaste plaine d’herbe verte et grasse, et cela jusqu’à l’horizon. Bien plus loin, au-delà des régions de collines aux terres brunes, Penston devinait la présence des montagnes sans les voir. Le rythme et les mouvements du vent, son instinct d’oiseau des sommets le lui disaient : les montagnes étaient loin, très loin, mais elles étaient là. Le rivage des Gobelins, Tessa et Lomfor, E. Viau, Fleurus, p 36 15 Chaudement vêtu, il entrouvrit un pan de toile et sortit. D’abord le froid le suffoqua, puis il poussa un cri d’admiration. Le paysage enneigé scintillait doucement sous la clarté de l’aube, mais l’Everest, la montagne sacrée, Chomolungma, se découpait sur un ciel mauve, elle-même d’un rose flamboyant, car le soleil la frappait de ses premiers rayons obliques. […] Une grande paix régnait. Les yacks ruminaient. Le feu allumé la veille laissa échapper un mince filet de fumée. Le sourire d’Ouni, Florence Reynaud, Hachette, p 137 La forêt était profonde, magnifique. Des lianes tombaient des branches, il y avait de la mousse partout et des petits fruits jeunes par terre qui sentaient très bon. […] Dans les arbres, des oiseaux sautillaient de branche en branche. Il y avait de grandes fleurs blanches, très belles, des fougères géantes et des genres de palmiers qui poussaient sur d’autres arbres. Un petit ruisseau se faufilait entre les pierres. Projet Oxatan, Fabrice Colin, Mango Jeunesse, p 99 C’était un endroit très particulier. Les arbres étaient tellement hauts qu’ils empêchaient presque la lumière de passer. Le sol était tapissé de feuilles pourries, et il flottait dans l’air comme une odeur de mouillé. […] On a continué à marcher. La forêt devenait de plus en plus touffue, les arbres de plus en plus hauts. Il y avait des rayons de soleil pleins de poussières dorées qui descendaient par des trouées de verdure comme des rayons de vieux projecteurs. Il y avait des bruissements dans les feuillages, des cris d’oiseaux exotiques. Une fois, on en a vu passer un juste devant nous, entre les branches. Il avait une longue queue rouge, et des reflets bleus sur le ventre. Diana a poussé un petit cri admiratif. A part ça, et le bruit de nos pas sur le sol, tout était à peu près silencieux. C’était presque inquiétant. Projet Oxatan, Fabrice Colin, Mango Jeunesse, p37 et 39 16 Annexe 7 : poèmes autour du thème de la montagne Quand longtemps a grondé la bouche du Vésuve, Quand sa lave écumant comme un vin dans la cuve, Apparaît toute rouge au bord, Naples s’émeut : pleurante, effarée et lascive, Elle accourt, elle étreint la terre convulsive ; Elle demande grâce au volcan courroucé. Point de grâce ! Un long jet de cendre et de fumée Grandit incessamment sur la cime enflammée Comme un cou de vautour hors de l’aire dressé. Soudain un éclair luit ! Hors du cratère immense La sombre éruption bondit comme en démence : Adieu, le fronton grec et le temple toscan ! La flamme des vaisseaux empourpre la voilure. La lave se répand comme une chevelure Sur les épaules du volcan. Elle vient, elle vient, cette lave profonde Qui féconde les champs et fait des ports dans l’onde. Plage, mers, archipels, tout trésaille à la fois. Les flots roulent vermeils, fumants, inexorables, Et Naples et ses palais tremblent plus misérables, Qu’au souffle de l’orage une feuille de bois ! Chaos prodigieux ! la cendre emplit les rues. La terre revomit des maisons disparues, Chaque toit éperdu se heurte au toit voisin, La mer bout dans le golfe et la plaine s’embrase, Et les clochers géants, chancelant sur leur base, Sonnent d’eux-mêmes le tocsin ! Mais c’est Dieu qui le veut ! Tout en brûlant des villes, En comblant les vallons, en effaçant les îles, En charriant les tours sur son flot en courroux, Tout en bouleversant les ondes et la terre, Toujours Vésuve épargne, en son propre cratère, L’humble ermitage, ou prie un vieux prêtre à genoux. Victor Hugo Dorsale Bossale Il y a des volcans qui se meurent Il y a des volcans qui demeurent Il y a des volcans qui ne sont là que pour le vent Il y a des volcans fous Il y a des volcans ivres à la dérive Il y a des volcans qui vivent en meute et patrouillent Il y a des volcans dont la gueule émerge de temps en temps véritables chiens de la mer il y a des volcans qui se voilent la face toujours dans les nuages il y a des volcans vautrés comme des rhinocéros fatigués dont on peut palper la poche galactique il y a des volcans pieux qui élèvent des monuments à la gloire des peuples disparus il y a des volcans vigilants des volcans qui aboient montant la garde au seuil du Kraal des peuples endormis il y a des volcans fantasques qui apparaissent et disparaissent (ce sont jeux lémuriens) il ne faut pas oublier ceux qui ne sont pas les moindres les volcans qu’aucune dorsale n’a jamais repérés et dont de nuit les rancunes se construisent il y a des volcans dont l’embouchure est à la mesure exacte de l’antique déchirure. Aimé Césaire – Moi Laminaire ( 1982) 17 Le vent de la montagne Le vent qui souffle à travers la montagne Me rendra fou. Je veux partir, je veux prendre la porte, Je veux aller Là où ce vent n'a plus de feuilles mortes À râteler Plus haut que l'ombre aux vieilles salles basses Où le feu roux Pour la veillée éclaire des mains lasses Sur les genoux ; Aller plus haut que le col et l'auberge Que ces cantons Où la pastoure à la cape de serge Paît ses moutons ; Que les sentiers où chargés de deux bannes, Sous les fayards, Le mulet grimpe au gris des feux de fanes Faisant brouillard. Ce vent me prend, me pousse par l'épaule, Me met dehors, La tête en l'air, le cœur à la venvole, Le diable au corps. Il faut partir et prendre la campagne En loup-garou : Le vent qui souffle à travers la montagne M'a rendu fou. Henri Pourrat Fabliette de la montagne La montagne glissait, Ça ne lui plaisait pas. Elle écrasait des champs, Des chemins, des maisons. Ça ne lui plaisait toujours pas Mais c'était toujours ça. L’escargot alpiniste L'escargot à l'escalade Sac au dos s'est mis en campagne L'escargot à l'escalade Va digérer la montagne. Paul Claudel, Oeuvre poétique, Ed. Gallimard 18 Eugène Guillevic, Fabliette, L’Ecole des Loisirs Bonjour monsieur monsieur l’hiver Hé ! bonjour monsieur l'hiver ! Ça faisait longtemps ... Bienvenue sur notre terre , Magicien tout blanc. Les montagnes t'espéraient ; Les sapins pleuraient ; Les marmottes s'indignaient ; Reviendra-t-il jamais ? Mes patins s'ennuyaient ; Mes petits skis aussi ; On était tous inquiets ; Reviendra-t-il jamais ? Hé ! bonjour monsieur l'hiver ! Ça faisait longtemps ... Bienvenue sur notre terre, Magicien tout blanc. Patrick Bousquet 19