Communiqué de presse du 1er août 2016

Bruxelles, 1er août 2016
#observatoireprix
Rapport du deuxième trimestre 2016 de l’Observatoire des prix
Communiqué de presse
FORTE ACCÉLÉRATION DE L’INFLATION DE L’ÉLECTRICITÉ EN BELGIQUE
L’Observatoire des prix présente son rapport du deuxième trimestre 2016. Il apparait que l’inflation
totale en Belgique a connu une légère croissance, essentiellement en raison d’une forte accélération de
l’inflation de l’électricité. L’inflation totale de nos principaux voisins (Allemagne, France et Pays-Bas) est
restée par contre à un niveau très bas.
L’inflation totale en Belgique a légèrement progressé au deuxième trimestre 2016, s’établissant à 1,6 % en
moyenne (contre 1,5 % au trimestre précédent). « Cette légère hausse de l’inflation s’explique par une
forte accélération de l’inflation de l’électricité, entre autres due à quelques mesures prises en Flandre, notamment la suppression de l’électricité gratuite et la hausse de la cotisation Fonds énergie », explique Peter Van Herreweghe, conseiller général à l’Observatoire des prix.
L’inflation totale des principaux pays voisins (Allemagne, France et Pays-Bas) s’est en revanche révélée
nulle au second trimestre 2016, et reste donc inférieure à celle de la Belgique. « L’écart d’inflation a surtout été important pour l’électricité. L’inflation pour ce produit était en moyenne de 0,7 % chez nos voisins
et de 40,6 % en Belgique » dit Peter Van Herreweghe.
Le prix de l’électricité fortement en hausse, mais baisse des prix des carburants et du gaz
La baisse des prix à un an d’écart des produits énergétiques s’est établie à -2,9 % en moyenne au deuxième trimestre 2016. Des évolutions différentes s’observent au niveau des produits.
 Pour les carburants et le mazout de chauffage, l’inflation a été de respectivement -10,2 % et -26,0 %,
en raison de la chute du cours du pétrole.
 Le prix à la consommation du gaz naturel a également baissé, de 14,5 % sur un an en raison principalement de la diminution de la composante énergétique (-26,1 % sur un an). Les tarifs de la distribution
du gaz étaient pour leur part 6,1 % plus élevés ce trimestre-ci que l’année précédente.
 Le prix à la consommation de l’électricité a quant à lui augmenté de 40,6 % au deuxième trimestre
2016 en glissement annuel. Cette forte inflation résulte principalement du relèvement de la TVA de
6 % à 21 % depuis septembre 2015 et de la hausse des autres taxes (principalement la hausse de la cotisation Fonds énergie en mars en Région flamande visant à financer la dette liée aux certificats verts).
L’augmentation des tarifs de réseaux a également exercé un impact haussier non négligeable sur
l’inflation. Plus spécifiquement, il s’agit des tarifs de distribution, avec une inflation de 10,3 % ce trimestre-ci, en raison principalement de l’entrée en vigueur de nouveaux tarifs de distribution en janvier
et de l’application du tarif prosommateur en Flandre depuis août 2015. Le coût de la composante
énergétique du prix de l’électricité (y compris coûts énergie verte et cogénération) a par contre enregistré une inflation négative mais moins prononcée qu’au trimestre précédent (de -3,4 % en moyenne
contre -10,5 % au premier trimestre) en raison de la suppression effective des kWh gratuits en Région
flamande en mai (dans l’IPCH).
Sur la base des estimations de l’Observatoire des prix, la facture annuelle totale de l’électricité pour un
ménage standard (consommation annuelle de 3.500 kWh en mono-horaire) s’est élevée à 940 euros
en moyenne au deuxième trimestre 2016, soit une hausse de 198 euros par rapport à l’année précédente. Il existe néanmoins d’importantes différences entre les régions. En effet, en Région bruxelloise
et en Région wallonne, la facture annuelle totale pour l’électricité pour un ménage standard s’est élevée respectivement à 704 euros et 868 euros en moyenne ce trimestre, soit une hausse de respectivement 41 euros et 91 euros sur un an. En Région flamande, la facture a augmenté de 286 euros sur
un an, atteignant ainsi 1.022 euros ce trimestre-ci.
Dans les pays voisins, la baisse des prix à un an d’écart pour l’énergie s’est également atténuée, pour atteindre -6,7 % en moyenne, et reste ainsi plus négative en moyenne qu’en Belgique. Notre pays a surtout
connu une plus forte hausse des prix de l’électricité ce trimestre-ci (+40,6 %, contre 0,7 % en moyenne
pour les pays voisins).
Malgré la fin de l’accord laitier, pas de baisse du prix du lait dans les magasins en juin
Afin d'atténuer la crise dans le secteur laitier, les partenaires de la Concertation belge de la chaîne agroalimentaire ont annoncé des mesures en août 2015. L’accord prévoyait d'octroyer aux producteurs laitiers
actifs un supplément direct unique de 2,7 centimes d'euro par litre de lait produit provenant d'un fonds,
et ce pendant six mois, de septembre 2015 à février 2016. Le secteur de la distribution a versé, à cet effet,
14 centimes d'euro par litre de lait vendu dans ce fonds (entre le 1er septembre 2015 et le 31 mai 2016).
Comme constaté dans le rapport annuel, le secteur de la distribution a choisi de répercuter entièrement
sur le consommateur leur contribution obligatoire au fonds destiné aux producteurs laitiers.
Néanmoins, si les prix à la consommation du lait demi-écrémé et du lait entier ont augmenté de respectivement 19,5 % et 17,7 % entre septembre 2015 et octobre 2015, et sont restés stables par après, les prix à
la consommation ont diminué de 1,3 % entre mai et juin 2016 pour le lait demi-écrémé, alors que le prix
du lait entier était encore plus cher (+1,0 %). Etant donné que l'accord est arrivé à échéance en mai et que
le prix du lait versé aux producteurs a chuté entre octobre 2015 et mai 2016 de 19,2 %, on aurait dès lors
pu s'attendre à une baisse plus significative du prix dans les magasins. L'Observatoire des prix continuera
de suivre l’évolution des prix dans les chaines de magasins au cours des prochains rapports.
Baisse des prix sur un an pour les fruits
Le rythme de progression des prix des produits alimentaires non transformés s’est à nouveau ralenti ce
trimestre-ci (2,6 % en moyenne, contre 3,2 % au trimestre précédent) en raison essentiellement de la
baisse des prix des fruits à un an d’écart. Le consommateur a ainsi payé 0,9 % de moins pour les fruits
(contre +10,0 % au premier trimestre 2016) sur une base annuelle. A titre d‘exemple, selon l’indice des
prix à la production des produits agricoles et horticoles pour la Belgique, le prix des poires Conférence ont
ainsi chuté de 38,2 % en un an au cours du deuxième trimestre 2016 en raison, notamment, de l’impact
de l’embargo russe sur ce produit. Par ailleurs, les prix des légumes, de la viande et du poisson sont toujours en hausse ce trimestre-ci, de respectivement +4,8 %, +0,8 % et +12,2 %.
Indicateur pour une facture moyenne d’électricité et ses composantes
Profil de consommation Dc1, en cents/kWh
30
25
20
15
10
5
T1-10
T2-10
T3-10
T4-10
T1-11
T2-11
T3-11
T4-11
T1-12
T2-12
T3-12
T4-12
T1-13
T2-13
T3-13
T4-13
T1-14
T2-14
T3-14
T4-14
T1-15
T2-15
T3-15
T4-15
T1-16
T2-16
2010
2011
2012
2013
2014
2015
0
Composante énergétique
Tarifs de réseaux
Taxes et surcharges
TVA (21 %)
Rem. 1 : Dans la facture d’électricité, les tarifs de réseaux couvrent les coûts de l’utilisation des réseaux de distribution et de transport.
Rem. 2 : La quantité d’électricité gratuite accordée en Région flamande a été intégrée dans la composante énergétique. Depuis
mai 2016, cette quantité d’électricité gratuite a été supprimée (dans l’IPCH).
Rem. 3 : Entre avril 2014 et août 2015, le taux de TVA a diminué de 21 % à 6 %. Depuis septembre 2015, le taux de TVA est à nouveau de 21 %.
Rem. 4 : La cotisation fédérale et la contribution au Fonds Energie ne sont pas soumises à la TVA.
Source : Calculs propres, VREG, CWaPE, BRUGEL, SPF Economie.
Lien vers le rapport
http://economie.fgov.be/fr/modules/publications/statistiques/economie/analyse_des_prix_2016_icn_rapport_trimestriel_2.jsp
Pour de plus amples informations
SPF Economie, P.M.E., Classes moyennes et Energie
Peter Van Herreweghe
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