Des antennes ultracompactes et directives à métamatériaux
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Des antennes ultracompactes et directives à métamatériaux
Des antennes ultracompactes et directives à métamatériaux Contact : A. de Lustrac Département : Nanophotonique et Electronique ultra-rapide [email protected] Une des techniques les plus simples pour réaliser une antenne directive consiste à placer l’antenne dans une cavité formée d’un plan réflecteur en métal et d’une surface semi-réfléchissante. Une source d’excitation micro-onde doit évidemment compléter l’ensemble pour faire émettre l’antenne. Si toutes les conditions sont réunies, on obtient une émission directive dans une direction définie par la surface semi-réfléchissante. De nombreuses antennes du commerce (satellite, WIFI, etc.) sont basées sur ce principe présenté par Trentini en 1956. La seule contrainte est liée aux conditions de phase, elles-mêmes liées aux réflexions successives que subit l’onde électromagnétique d’un réflecteur à l’autre de la cavité. Généralement la phase à la réflexion est proche de 180°, ce qui impose une épaisseur minimum de la cavité de l’ordre de λ/2, λ étant la longueur d’onde d’émission. Cette contrainte disparaît si, au lieu d’utiliser une simple surface métallique semi-réfléchissante, on utilise un métamatériau dont la structure permet d’ajuster la phase à la fois en réflexion et en transmission. La figure ci-dessous donne une idée de la structure d’un métamatériau composite réunissant une grille métallique inductive sur sa face supérieure et une grille métallique capacitive sur la face inférieure. La grille inductive consiste en un réseau périodique de lignes parallèles au champ électrique alors que la grille capacitive est formée d’un réseau de lignes perpendiculaires au champ dont la période varie ici graduellement. Les deux grilles sont déposées sur un substrat diélectrique. Fig. 1 Antenne micro-onde placée dans une cavité dont le réflecteur à transmission partielle consiste en un métamatériau de phase localement ajustable à la réflexion. La vue agrandie à droite montre une cellule élémentaire du métamatériau Chaque cellule élémentaire du métamatériau est ainsi constituée d’une inductance et d’une capacité en parallèle. Chaque cellule possède donc une fréquence de résonance qui correspond à une phase nulle à la réflexion. Si cette phase est proche de zéro pour toutes 1. 2. 3. les cellules, on peut ainsi insérer l’antenne dans une cavité de très faible épaisseur h. L’épaisseur globale du système ainsi réalisé peut être très faible, bien inférieure à λ/10, de l’ordre de 0,5 mm à 10 GHz, par exemple. On peut, par ailleurs, ajuster localement la phase du métamatériau en modifiant régulièrement le pas de la grille capacitive d’un incrément δg comme c’est le cas dans la figure 1. De cette façon, la fréquence de résonance est légèrement modifiée d’une cellule à l’autre. L’ensemble des cellules peut alors être considéré comme un réseau de micro-antennes, elles-même excitées par l’antenne insérée dans la cavité, et émettant avec des déphasages réguliers d’une cellule à l’autre. On obtient ainsi l’équivalent d’un réseau classique d’antennes, mais à moindre coût. Le rayonnement issu de ce réseau de microantennes dépointe dans une direction fixée par le déphasage entre les cellules du métamatériau (fig. 2), Le déphasage peut être lui-même varié en modifiant l’incrément δg. Un contrôle électronique de δg a été mis au point par l’équipe de l’IEF. Fig. 2 Diagrammes de rayonnement de l’antenne à métamatériau obtenus pour différentes valeurs de l’incrément δg intervenant dans la grille capacitive (fig.1) Une version contrôlable électroniquement de l’antenne à métamatériau a ainsi été développée, et fait actuellement l’objet d’une demande de brevet. Par ailleurs, le principe du métamatériau à phase variable peut être transposé à n’importe quelle fréquence, y compris en THz et en infrarouge. A. Ourir, A. de Lustrac, and J.-M. Lourtioz, Appl. Phys. Lett. 88, 084103-1 (2006). A. Ourir, S. N. Burokur, A. de Lustrac, Electron. Lett., 43(13), 698 (2007). A. Ourir, S. N. Burokur, A. de Lustrac, Electron. Lett., 43(9), 493 (2007).